Les essais cliniques
actuellement ouverts en France
N. Girard 1 , F. Morin 2 , V. Westeel 3 , R. Corre 4 , C. Decroisette 5 , M. Giaj Levra 6 , L. Greillier 7
Essais de l’IFCT
L’Intergroupe francophone de cancérologie thora- cique (IFCT) a 14 essais ouverts (tableau I).
CBNPC métastatiques sans addiction oncogénique
◆ Première ligne, patients en bon état général : IFCT-1701 DICIPLE
L’immunothérapie par pembrolizumab, seule ou associée à la chimiothérapie est aujourd’hui le standard thérapeutique de 1
religne pour la prise en charge des patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) métastatique, quelle que soit l’histologie tumorale. Ces straté- gies, si elles permettent d’éviter une progression tumorale précoce sous immuno thérapie, peuvent s’associer à un risque d’événements indésirables lié à l’administration de la chimiothérapie au long cours, notamment avec le pémétrexed.
L’immunothérapie combinée est une stratégie per- tinente pour éviter une chimiothérapie de 1
religne, en particulier en situation indépendante de l’ex- pression de PD-L1. L’essai CheckMate 227 a inclus des patients avec un CBNPC de stade IV et PD-L1
≥ 1 % (n = 1 189). Ils ont été randomisés (1 :1 :1) entre 3 groupes : nivolumab et ipilimumab ; nivo- lumab seul ; chimiothérapie seule. Les patients ayant un statut PD-L1 < 1 % (n = 550) ont été rando- misés entre nivolumab et ipilimumab, nivolumab et chimiothérapie, et enfin chimiothérapie seule.
Le doublet nivolumab et ipilimumab a amélioré de manière significative la survie globale (SG) par rapport à la chimiothérapie chez les patients n’ayant jamais été traités et présentant une expres- sion tumorale de PD-L1 ≥ 1 % ou < 1 % : après un suivi médian de 43,1 mois, les patients PD-L1 ≥ 1 % avaient un bénéfice de SG de l’association nivolumab et ipilimumab par rapport à la chimiothérapie en SG
(HR = 0,79 ; IC
95: 0,67-0,93) ; chez les PD-L1 < 1 %, la SG était meilleure dans le groupe nivolumab et ipilimumab par rapport au groupe chimiothérapie avec un HR de 0,64 (IC
95: 0,51-0,81) [1].
L’essai IFCT-1701 DICIPLE est une étude de phase III randomisée, comparant une continuation du doublet d’immunothérapie nivolumab-ipilimumab jusqu’à progression à une observation chez des patients naïfs de traitement quelle que soit l’expression de PD-L1 après un traitement d’induction par nivolu- mab-ipilimumab (figure 1, p. 34) ; 1 360 patients seront inclus dans cette étude.
L’objectif principal est de démontrer que la survie sans progression (SSP) à partir de la date de rando- misation n’est pas statistiquement différente entre le bras A standard et le bras B stop and go. Les prin- cipaux objectifs secondaires sont la qualité de vie, la SSP à compter de la date de début de 2
eligne ou de reprise de l’immuno thérapie, et la SG.
◆ Première ligne, patients avec altération de l’état général : IFCT-1802 SAVIMMUNE L’intérêt de l’immunothérapie chez les patients ayant un CBNPC métastatique, mais avec un état général altéré, reste discuté. Plusieurs études de cohorte, essentiel lement avec l’immunothérapie en lignes avancées, suggèrent en effet des taux de réponse limités en situation de performance status (PS) ≥ 2. Cependant, l’impact du taux d’expression de PD-L1 sur la probabilité de réponse est important en 1
religne, mais les essais cliniques princeps avec l’immunothérapie n’incluaient que des patients avec un PS 0 ou 1.
L’essai IFCT-1802 SAVIMMUNE est une étude de phase II évaluant la tolérance et l’efficacité du dur- valumab chez les patients ayant un PS ECOG 2-3, naïfs de traitement et présentant un CBNPC avec expression élevée de PD-L1 ; 67 patients devront être inclus.
L’objectif principal est d’évaluer la tolérance du durva lumab chez les patients PS 2-3, naïfs de trai-
1
Institut du Thorax Curie Mont- souris, Institut Curie, Paris ; membre de l’IFCT.
2
Directeur de l’IFCT.
3
Service de pneumo logie, CHU Jean-Minjoz, Besançon ; présidente de l’IFCT.
4
Service de pneumologie, CHI de Quimper ; membre du GFPC.
5
Service de pneumologie, CH Annecy Genevois ; membre du GFPC.
6
Pôle thorax et vaisseaux, CHU de Grenoble ; membre de l’EORTC.
7