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En quoi les erreurs commises par les enfants sourds munis d'un implant cochléaire dans une tâche de mémorisation à court terme nous renseignent-elles sur le fonctionnement de leur mémoire de travail ?

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Texte intégral

(1)

En quoi les erreurs commises par les e n f a n t s s o u r d s m u n i s d ' u n i m p l a n t cochléaire dans une tâche de mémorisation à court terme nous renseignent-elles sur le fonctionnement de leur mémoire de travail ?

Sous la direction de C. Gaux & A.Weil-Barais Laboratoire LPPL, UPRES EA 4638

Stéphanie Pouyat-Houée, 28 mai 2015 8ième colloque REPSYDEVE, Amiens

(2)

Intérêt de cette étude

•  Le rapport ministériel Gillot (1998) :

—  taux d'illettrisme important (80%) en France chez les personnes sourdes profondes

—  5% d’entre elles accèdent à l’enseignement supérieur

•  Des études montrent que :

—  les élèves sourds sont moins performants que leurs pairs entendants (Marschark, 2007),

—  leurs niveaux de réussite scolaire sont très hétérogènes.

•  Pour aider les enfants sourds dans leurs apprentissages, certaines études se sont intéressées au développement de leur capacité de mémoire de travail et de ses caractéristiques.

(3)

•  Que les enfants et adultes sourds rappellent moins d'éléments que leurs pairs entendants pour des listes d’items verbaux, écrits ou signés (Marschark et Mayer,1998) à des tâches d’empan.

•  Une hétérogénéité interindividuelle importante (Burkholder et Pisoni, 2006).

•  Un impact du mode de communication utilisé: les enfants sourds exposés à une communication signée ont des empans plus faibles que ceux éduqués selon l’oralisme traditionnel (Waters et Doehring, 1990).

Ø  Cette question des caractéristiques de la Mdt des enfants sourds se

Indiquent :

Les recherches réalisées sur la

mémoire des enfants sourds

(4)

L ’ implant cochléaire

•  Dispositif électro-acoustique inséré dans la cochlée ayant pour but de restituer une fonction auditive.

•  Pour une surdité profonde (supérieure à 90 dB) voire sévère (70 à 90 dB).

•  Permet aux enfants sourds très profonds de traiter l’information auditive comme des enfants avec une surdité moyenne à sévère et appareillés de prothèses traditionnelles (Geers et Moog, 1994).

•  Nécessite un apprentissage de 18 à 24 mois pour acquérir une perception adéquate de la parole et associer un sens à chaque son (Dumont,1997).

(5)

Les travaux antérieurs sur la Mémoire de travail des enfants sourds avec IC

•  Qu’ils ont des empans de chiffres à l'endroit et à l'envers inférieurs à ceux des entendants (Clearly, Pisoni et Geers, 2001).

•  Qu’ils commettent plus d’erreurs d’ordres, d’omissions et d’intrusions lors de rappel de chiffres à l’endroit et à l’envers (Burkholder et Pisoni, 2006) et que le nombre d’erreurs d’ordre est supérieur aux autres types d’erreurs.

•  Que la taille de leur empan varie selon :

- le mode de communication : ceux exposés à une communication totale (Orale + LPC + LSF/français signé) ont des empans à l’endroit plus faibles que ceux exposés à une communication orale (avec ou sans LPC),

- l'âge de l'implantation : empan plus faible quand l’enfant est implanté plus tardivement,

-la durée d’utilisation : l’enfant qui a peu d’expérience avec l’IC utilise Indiquent :

(6)

La Langue française Parlée Complétée: LPC

Système manuo-visuel qui permet:

•  de lever les ambiguïtés de la lecture labiale.

•  d’améliorer la perception phonologique des mots chez le sourd exposé précocement,

intensivement et depuis une longue durée.

•  de développer efficacement ses habiletés phonologiques (Charlier et Leybaert, 2000).

Les 8 configurations des doigts pour coder les consonnes

et toute voyelle non précédée d'une consonne (âge)

Les 5 positions de la main pour coder les voyelles

position COTE position POMMETTE position BOUCHE

et toute consonne suivie d'un e muet (âme),

ou isolée (Tom)

position MENTON position GORGE

(7)

Ces données antérieures relatives à la MDT des enfants sourds avec IC posent plusieurs questions .

-  Les performances de rappel des enfants sourds avec IC à des tâches de MCT verbales sont elles inférieures à celles de tâches de MCT visuo-spatiales ?

Dans notre étude, nous avons examiné :

•  Les erreurs de rappels dans des tâches impliquant des traitements verbaux ou visuo-spatiaux.

è Cette comparaison nous permettra de vérifier que l'enfant

sourd avec IC est plus efficace dans des situations de

mémorisation privilégiant un encodage visuo-spatial compte-

tenu de son expérience de traitement de l’information visuelle

(8)

Ces données antérieures relatives à la MDT des enfants sourds avec IC posent plusieurs questions .

-  Est il pertinent d ’ utiliser la LPC pour favoriser la mémorisation après la pose de l ’ IC ?

-  complémentarité entre les voies visuelles et auditives (Bertoncini et Busquet, 2011 ; Leybaert, Bayard, Huyse et Colin, 2012) ;

-  ou compétition en termes de ressources attentionnelles/

mnésiques.

Dans notre étude, nous avons examiné :

•  L’impact de l'utilisation de la LPC sur les erreurs de rappel.

è Les enfants sourds avec IC utiliseraient l’information

visuelle du visage de leur locuteur et la LPC en complément de

l’information auditive (Leybaert et al., 2005).

(9)

Ces données antérieures relatives à la MDT des enfants sourds avec IC posent plusieurs questions .

-  Quels processus sous-jacents aux tâches de MCT expliquent les difficultés des enfants sourds? Le rappel des items ou leur ordre ou encore les omissions ou intrusions

?

Dans notre étude, nous avons examiné :

•  Le type d’erreurs commises dans les tâches de MCT.

è Pour analyser les processus cognitifs sous-jacents au

rappel nous nous sommes appuyées sur la distinction entre

erreurs d’items et d’ordre faite par Majerus (2013) dans son

modèle et sur l’intervention du centre exécutif proposée par

Baddeley (1986) dans son modèle de la MdT.

(10)

Modèle de la Mémoire à court terme de S Majerus (2009)

Majerus et ses collègues ont proposé un modèle à trois composantes de la mémoire à court terme,

(

A-O-STM Attention, Order Short –Term Memory activation model

)

-  un système langagier qui intervient dans

l ‘ encodage et le maintien de l ’ information « item » -  un système assurant le traitement de l ’ ordre sériel

- qui sont en interaction avec l’attention sélective qui occupe une place

centrale.

(11)

Selon ce modèle de la MCT (S Majerus, 2009)

•  Les performances aux tâches d ’ empan verbal sont déterminées par l’interaction entre l ’ attention sélective, le système langagier (en particulier les représentations phonologiques des mots) et le système de traitement de l ’ ordre des items.

•  Les erreurs de rappel de mots ( ‘ Item ’ ) reflètent l ’ encodage et le maintien de l’information verbale.

•  Les erreurs d ’ ordre des mots à rappeler reflètent le

traitement et le stockage de l’ordre sériel.

(12)

Modèle de la Mémoire à court terme de S Majerus (2009)

Une modélisation similaire est proposée pour la MCT visuelle

en remplaçant les systèmes de représentation du langage par

des systèmes de représentation des informations visuelles et

spatiales.

(13)

14 enfants sourds profonds implantés (S) ont été appariés à 14 enfants entendants sur l'âge et sur les scores au NNAT (aptitudes générales).

•  Enfants sourds profonds implantés (S) :

- scolarisés en classe de CP (5) ou CE1(9) ; âge moyen : 7;7 (6;3-8;5) - âge moyen de l'implantation : 2;7

- appartenant à des familles entendantes dont le choix de langue est le français oral

- la Langue d’enseignement est la langue française orale avec l’aide de la LPC et / ou de la LSF.

•  Enfants entendants (E) :

- scolarisés en classe de CP (5) ou CE1 (9) ; âge moyen 7;5 (6;5-8)

Méthode : Participants

(14)

Méthode :Tâches

•  Tâche : mémorisation de séquences ditems selon deux modalités de nature différentes (information verbale vs information visuo- spatiale).

L’enfant voit une suite d’images ou de points dans une grille

qu’il doit mémoriser pour un rappel immédiat et en respectant l’ordre de présentation des items.

•  Le nombre d’items à mémoriser progresse de 2 à 4.

•  La présentation est informatisée.

•  La durée d’affichage à l’écran des images ou des points est de 4 secondes du fait des conditions de passation avec la LPC.

•  La consigne est donnée aux enfants sourds à l’oral avec ou sans LPC selon les besoins de lenfant et s’il faut, elle est traduite en LSF.

(15)

•  Séquences dimages dénommables proposées dans quatre conditions :

—  images seules (images)

—  images avec mots énoncés oralement (images+son)

—  images avec mot énoncé oralement et LPC (images+LPC + son)

—  mot énoncé sans images avec LPC (son+LPC)

•  46 mots sélectionnés dans la base de données Manulex.

•  Mots constitués de deux syllabes écrites (ou codées) avec un Indice standard de fréquence > 53, 5 établi pour le niveau CP.

•  46 images sélectionnées dans la base de données Cannard.

Modalité verbale

(16)

16 16

•  Adaptation du test des Planches de Corsi à une présentation informatisée.

•  Séquences de points proposées dans quatre conditions :

—  points dans la grille seuls (points)

—  points avec position des points énoncée oralement (points +son)

—  points avec position des points énoncée oralement et LPC (points+LPC+ son)

—  position des points énoncée oralement avec LPC et sans la grille (son+LPC)

•  Les points apparaissent successivement dans une grille 3x3.

•  L’enfant reproduit en pointant et en situant sur une planche plastifiée vierge ce qu’il a vu en respectant l’ordre d’apparition.

•  Pour les conditions avec son et LPC, la grille est codée à l’aide de chiffres de 1 à 9 en suivant le sens de l’écriture pour situer facilement à l’oral le point spatialement.

Modalité visuo–spatiale

(17)

Exemples d'items présentés dans les deux modalités

Modalité verbale Modalité visuo-spatiale

Condition « images » : I (ours) Condition « points » : P (neuf)

Condition « images avec mots énoncés » : I+S (fleur) Condition « points avec emplacements énoncés » : P+S (quatre)

Condition « images avec mots énoncés et code LPC » : I+S+LPC (fille)

Condition « points avec emplacements énoncés et code LPC » : P+S+LPC (sept)

(18)

•  Une première analyse portera sur le nombre d’erreurs d’item et d’ordre.

•  Une deuxième analyse distinguera parmi les erreurs d ’ item, les omissions et les intrusions. Les erreurs d ’ intrusions peuvent provenir d’une difficulté de contrôle exécutif (Pisoni et al., 2010).

Résultats

(19)

•  L’effet de la modalité est significatif.

Les performances en modalité verbale sont significativement inférieures à celles en modalité visuo-spatiale.

Résultats : Effet de la modalité

Les performances de rappel: Effet de la modalité pour les enfants sourds

Modalité verbale : 16,15 sur 27

Modalité visuo spatiale : 23,23

F(1,26)=44,27 ; p< 0,001

(20)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

S>E

•  L ’ effet du groupe est significatif.

Les enfants sourds obtenant un

nombre d’erreurs significativement supérieur à celui des entendants.

Sourds : 5,39 sur 27 Entendants : 2,55

F(1,26)=13,31 ; p< 0,01

Ensemble des erreurs : Effet du groupe en modalité verbale

(21)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

S=E

•  L’effet du groupe n’est pas significatif.

Les enfants sourds obtenant un nombre d’erreurs non

significativement différent de celui des entendants.

S : 1,90 sur 27 E : 1,01

F(1,26)=2,73 ; ns

Ensemble des erreurs : Effet du groupe en modalité visuo

spatiale

(22)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

•  L’interaction double est significative.

L’interaction Type erreur * Groupe est différente en modalité verbale et visuo-spatiale.

•  L’écart entre les deux groupes est plus important pour les erreurs d’items que pour les erreurs d’ordre et particulièrement en modalité verbale.

•  Dans la modalité verbale, les enfants sourds commettent un nombre d’erreurs d’items plus important par rapport aux erreurs d’ordre.

Effet d'interaction Modalité*type erreur*Groupe

F (3,78) = 9,90 ; p<.05

1,05%

0,96%

2,20%

1,61%

0,00%

1,00%

2,00%

3,00%

4,00%

5,00%

6,00%

7,00%

8,00%

moyenne%vs%items% moyenne%vs%ordre%

Modalité)visuo)spatiale)

14%E%

14%S%

2,91%

2,20%

7,34%

3,45%

0,00%

1,00%

2,00%

3,00%

4,00%

5,00%

6,00%

7,00%

8,00%

moyenne%v%items% moyenne%v%ordre%

Modalité)verbale)

14%E%

14%S%

(23)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

•  L’interaction double n’est pas significative.

L ’ interaction Condition * Groupe ne diffère pas significativement selon le type d’erreurs.

Effet d'interaction Type erreur*Condition*Groupe en modalité verbale

F (3,78) <1 ; ns

TYERREUR*CONDITIO*Gpe; Moy. Moindres Carrés Effet courant : F(3, 78)=,96895, p=,41176

Entendants Sourds Item

I/P I/P+S

I/P+S+LPC S+LPC 0

5 10 15 20 25

Nombre moyen d'erreurs

Ordre I/P

I/P+S I/P+S+LPC

S+LPC

(24)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

•  L ’ interaction double n ’ est pas significative.

L’interaction Condition * Groupe ne diffère pas significativement selon le type d’erreurs.

Effet d'interaction Type erreur*condition*groupe en modalité visuo spatiale

F (3,78)=1,14; ns

TYERREUR*CONDITIO*Gpe; Moy. Moindres Carrés Effet courant : F(3, 78)=1,1388, p=,33872

Entendants Sourds Items

I/P I/P+S

I/P+S+LPC S+LPC 0

5 10 15 20 25

Nombre moyen d'erreurs

Ordre I/P

I/P+S I/P+S+LPC

S+LPC

(25)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

En modalité verbale

•  Pour les 3 dernières conditions la différence entre les groupes est

significative. L’écart le plus important est pour I+S+LPC.

Cette condition multimodale, dans laquelle l’enfant doit gérer la

présence de l’image, du son et du codage LPC suscite une augmentation des erreurs d’items chez S.

•  Dans la condition image seule la comparaison est tendancielle.

Comparaison entre les groupes sur les erreurs item

Modalité verbale

CONDITIO*Gpe; Moy. Moindres Carrés Effet courant : F(3, 78)=2,5887, p=,05885

Entendants Sourds

IvIt I+SvIt I+S+LPCvIt S+LPvIt

CONDITION 0

5 10 15 20 25

Nombre moyen d'erreurs

(26)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

En modalité visuo spatiale

•  Aucune différence entre les groupes est significative.

•  Une différence est tendancielle: P+S

Comparaison entre les groupes sur les erreurs item

Modalité visuo spatiale

CONDITIO*Gpe; Moy. Moindres Carrés Effet courant : F(3, 78)=,19652, p=,89847

Entendants Sourds

PvsIt P+SvsIt P+S+LPCvsIt S+LPCvsIt

CONDITION 0

5 10 15 20 25

Nombre moyen d'erreurs

(27)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

En modalité verbale

•  Aucune différence entre les groupes est significative.

En modalité visuo spatiale

• Une différence entre les groupes est significative : S+LPC (sans la grille).

Le retrait de la grille (du visuel) est source de perturbation de la

mémorisation de l’ordre chez les S.

è Ces résultats ne permettent pas

Comparaison entre les groupes sur les erreurs Ordre

CONDITIO*Gpe; Moy. Moindres Carrés Effet courant : F(3, 78)=1,6691, p=,18050

15 20 25

CONDITIO*Gpe; Moy. Moindres Carrés Effet courant : F(3, 78)=,28892, p=,83327

Entendants Sourds

IvOr I+SvOr I+S+LPCvOr S+LPCvOr

CONDITION 0

5 10 15 20 25

Nombre moyen d'erreurs

Modalité verbale

Modalité visuo- spatiale

(28)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

En conclusion

- Les performances de rappel des enfants sourds avec IC à des tâches de MCT verbales sont elles inférieures à celles de tâches de MCT visuo-spatiales ?

•  Leurs performances en modalité verbale sont inférieures à celles en modalité visuo-spatiale.

En effet, un enfant ayant été privé de son audition a tendance

à développer des stratégies de mémorisation visuo-spatiale tôt

(Leybeart, 2005)

(29)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

En conclusion

- Les enfants sourds avec IC obtiennent ils des performances inférieures à celles des enfants entendants ?

•  Les enfants sourds commettent davantage d ’ erreurs dans la modalité verbale qu’en modalité visuo spatiale.

•  Dans la modalité verbale, le nombre d ’ erreurs (Item et ordre) commises par les enfants sourds est supérieur à celui des enfants entendants.

•  Dans la modalité visuo-spatiale, la différence entre le nombre

(30)

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et d ’ ordre

En conclusion

-  Est-il pertinent d’utiliser la LPC pour favoriser la mémorisation après la pose de l ’ IC ?

•  L’ajout du son et de la LPC à l’information imagée ne permet pas une amélioration des performances pour les enfants Sourds.

•  L'impact de la multiplicité des sources ou stimulations pourrait être différent chez chaque enfant sourd et dépendre de leur capacité à contrôler, gérer ces différentes stimulations.

•  On relève un nombre plus important d ’ erreurs d ’ items chez les

enfants Sourds dans la condition I+S+LPC dans la modalité

verbale.

(31)

En conclusion

- Quels processus sous-jacents aux tâches de MCT expliquent les difficultés des enfants sourds ? Le rappel des items, leur ordre.

•  Dans la modalité verbale, les enfants sourds commettent un nombre d’erreurs d’items plus important par rapport aux erreurs d’ordre.

•  Pour les 2 groupes les erreurs ‘ item ’ sont plus nombreuses que les erreurs ‘ordre’.

Résultats : Analyse sur les erreurs d ’ item et

d ’ ordre

(32)

Résultats : Comparaisons des omissions et intrusions

En modalité verbale

Le nombre d’omissions est

significativement plus important chez les S que chez les E. Par contre, la différence entre les deux groupes n’est pas significative pour le nombre d’intrusions.

•  Pour E la différence entre omissions et intrusions n’est pas significative.

•  Pour S la différence entre omissions et intrusions est significative (F(1,26)=45,40 , p<.001).

En modalité visuo spatiale

Pour les omissions, la différence entre E et S est ns (F(1,26)=2,62, ns).

•  Pour les intrusions, la différence entre E et S est ns (F(1,26)=1,31 ; ns).

•  Pour les E, la différence entre omissions et intrusions est non significative.

•  Pour les S la différence entre omissions et intrusions est significative (F(1,26)=5,60 ,

0,63 0,45

1,48

0,75 0,00

1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 7,00

moyenne vs moyenne vs

Entendants 14 Sourds 14

F(1,26)=11,08; p <.01; Δ=4,45

2,43%

0,45%

6,88%

0,48%

0,00%

1,00%

2,00%

3,00%

4,00%

5,00%

6,00%

7,00%

moyenne%v%Ommissions% moyenne%v%Intrusions%

Entendants%14%

Sourds%14%

(33)

Analyse qualitative des intrusions en modalité verbale

• 

Pour les deux groupes, les mots intrus ont été énoncés dans l'une des séries précédentes de la condition en cours (I, I+S, I+S+LPC ou S+LPC) .

! I!v! I+S!v! I+S+LPC!v! S+LPC!v!

Entendants!

25#intrusions# Balle#

Personne#

Table#

Plume#

Avion#

Bouton#

Garçon#

Collier#

Moto#

Clou#

# 10!

Cahier#

Maison#

Livre#

Robe#

#

#

#

#

#

#

# 4!

Plume#

Maison#

Chaise#x#3#

Fourmi#

Vélo#

Plume#

#

#

#

#

# 8!

Garçon#

Pied#

Livre#

#

#

#

#

#

#

#

# 3!

Sourds!

27#intrusions# Avion#

Lapin#

Livre#

Vélo#

#

#

#

#

#

# 4!

Livre#

Poire#x#2#

Poule#

Avion#

#

#

#

#

#

# 5!

Maison#

Arbre#x#3#

Vélo#

Collier#

Robe#

Avion#x#2#

#

#

#

# 9!

Ciseaux#

Poire#

Souris#

Bébé#

Maison#

Arbre#

Mouton#

Moto#

Sucre#

# 9!

#

•  Les mots les plus répétés par les S sont avion(4) et

‘arbre’(4). Ils possèdent tous les deux des indices de fréquence Manulex > 60 % : mots très souvent retrouvés dans des albums travaillés en classe de CP.

•  Même chose pour le mot chaise (3) chez les E.

(34)

34 34

Résultats : Comparaisons des omissions et intrusions

En conclusion

• En modalité verbale :

- pour les entendants, la différence entre les omissions et les intrusions est non significative;

-  par contre, pour les sourds cette différence est significative, les omissions sont plus nombreuses.

Ces résultats ne vont pas dans le sens de ceux de l’équipe de Pisoni qui observent un nombre d’intrusions supérieur au nombre d’omissions pour les sourds (Burkholder et Pisoni, 2006). Ceci va aussi à l’encontre de l’hypothèse de difficultés de contrôle exécutif (Pisoni et al. 2010).

•  Les résultats sont les mêmes en modalité visuo-spatiale :

- pour les entendants, la différence entre omissions et intrusions n’est pas significative;

- pour les Sourds, les omissions sont significativement plus nombreuses que les intrusions.

(35)

En conclusion

En modalité verbale

•  Pour les sourds, on relève une augmentation importante des omissions par rapport aux entendants.

La récupération des connaissances verbales à long terme est plus difficile pour les sourds que pour les entendants.

•  Le nombre dintrusions est comparable pour les deux groupes.

Cependant, on observe que pour la condition I, les E commettent plus d ’ erreurs d ’ intrusions que les S (10 vs 4) et

Résultats : Comparaisons des omissions et

intrusions

(36)

Merci pour votre attention

(37)

Références

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• Burkholder, R.A., & Pisoni, D.B. (2006). Working memory capacity, verbal rehearsal speech, and scanning in deaf children with cochlear implants. In P. Spencer and M.

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• Cannard, C., Blaye, A., Scheuner, N., & Bonthoux, F. (2005). Picture naming in 3-8 year- old French Children: Methodological considerations for name agreement. Behavior Research Methods Instruments and Computers, 37(3), 417-425

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(38)

Références

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Références

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De temps en temps, je demande certaines lettres, sans suivre l’ordre de l’alphabet, dont celles avec lesquelles il a quelques difficultés (comme le P).. Je lui donne une autre