L ES CAHIERS DE L ’ ANALYSE DES DONNÉES
K AMAL I BRAHIM H AMOUDA
Répartition des crimes et délits commis au Koweit d’après la nationalité des auteurs
Les cahiers de l’analyse des données, tome 7, n
o1 (1982), p. 119-123
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Vol. VU- 1982-n° 1 -p. 119-123
RÉPARTITION DES CRIMES ET DÉLITS COMMIS AU KOWEÏT
D'APRÈS LA NATIONALITÉ DES AUTEURS [KOWEÏT]
par Kamal Ibrahim Hamouda (')
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Par sa position géographique le Koweit représente un passage na- turel pour le Nord-Est de la péninsule arabique. Il est borné à l'Est sur 195 Km par la côte du golfe persique U S-y^J I gpiJ ' ) ; .au Sud- Ouest sur 250 Km par l'Arabie Saoudite ; au Nord et a l'Est par l'I- raq sur 2 40 Km. La surface totale est d'environ 17.000 Km2. Le p a y s est couvert pour l'essentiel par des plaines de sable, avec quelques dunes et des vallées à sec.
La récente découverte d'abondantes ressources p é t r o l i f è r e s a donné au Koweit le 3-ème rang parmi les producteurs du Moyen-Orient ; et sur l'ensemble du monde, le 7-ème rang parmi les producteurs et le 5-ème parmi les exportateurs. D'une économie rudimentaire dominée par la chasse, la pêche, le transit, le pays est passé à l'industrie et au grand commerce : il est devenu une place financière internationale . L'Etat procure désormais à ses nationaux toutes sortes de commodités:
logements à bon marché ; prêts à la construction ; aides aux jeunes foyers ; crédit pour la création d'entreprises commerciales , indus- trielles et agricoles. Sans oublier les services de la santé publique et de l'enseignement ; le réseau routier et les télécommunications.
Tandis que les citoyens du Koweit s'adonnent à des activités nou- velles dans l'administration ou les professions spécialisées, les ser- vices généraux et les activités inférieures sont maintenant aux mains d'immigrants qu'attirent la sécurité et la prospérité de leur p a y s d'adoption. De 1965 à 1975 la population totale a doublé, passant d'un demi-million à un million.
Sur ce total les citoyens Koweïtiens ne représentent que la moi- tié ; il y a 10% de non-arabes originaires principalement de l'Iran , du Pakistan et de l'Inde ; 20% de Jordano-Palestiniens ; les autres arabes provenant principalement de la péninsule arabique ; de l'Iraq;
de la Syrie et du Liban ; ainsi que de l'Egypte.
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Assurément, la présence au Koweit, pays Islamique traditionnalis- te, de colonies étrangères si diverses quant à la culture, la mentali- té, les aptitudes professionnelles, rend particulièrement intéressante l'analyse de la répartition des crimes et délits entre nationaux et é- trangers, arabes ou non.
(1) Maître de conférence à l 'Université du Koweit.
120
Les données analysées ici, provenant du Volume XIX de l'annuaire statistique du Koweit (1980), constituent un tableau de correspondance 15 *11 : avec en lignes 15 modalités ou groupes de modalités, dont le détail apparaît sur nos graphiques ; et en colonnes 11 types d'actes répartis en délits CD : gravité moindre : passible d'amendes et de pei- nes de prison n'excédant pas 3 ans) et crimes C : de gravité maxima ? pouvant être punis de mort dans le cas du meurtre ou des attentats aux moeurs les plus graves) ; les crimes et délits recensés étant ceux sanc- tionnés au cours de l'année 1979.
Quant au volume, on note un taux général moyen des crimes et dé- lits, plus de deux fois plus élevé chez les étrangers que chez les Ko- weïtiens ; le taux le plus bas étant toutefois celui des Jordaniens et des Palestiniens. Mais pour la spécialisation des délits, seule l'ana-
lyse du tableau peut nous donner une vue d'ensemble synthétique. On re- grettera seulement que le bilan publié ne soit pas un peu plus détail- lé : notamment quant aux attentats aux moeurs ; et que n'y figurent pas les atteintes à la sûreté de l'Etat (sans doute fort rares).
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3. 0 Taux, e.t vate.uA.6 psioptie.* : Les valeurs propres assez faibles, té- moignent d'un contrate modéré dans la répartition des actes entre les diverses communautés ; tandis que les pourcentages assez élevés mon- trent l'importance des trois premiers facteurs sans que toutefois ceux- ci atteignent un cumul de 50%, la structure des données étant fort complexe.
Ai = 0,07 \2 = 0,039 À3 = 0,025 Au = 0,0124 Ti = 23% TZ = 15% T3 = 7,4% T„ = 3,7%
3. 7 L'axe. 1 : 60% de l'inertie sur cet axe vient du point IVREsse et Stupéfiants (Délit = gravité mineure) situé du côté négatif ; auquel s'opposent du côté positif les actes de FAUX et corruptions les plus graves (qualifiés de crimes). Quant aux pays on a du côté négatif le KOWEÏT et des pays de la péninsule arabique (OMAN, SAOUDITE, ainsi que d'AUTRES Arabes) ; avec en position extrême le YEMEN, et surtout l'INDE;
pays dont la masse est assez importante et qui se signalent par un taux exceptionnellement élevé de délits ainsi que de crimes associés aux stupéfiants et aux spiritueux (on prendra garde qu'au Koweit, là lé- gislation en conformité avec le Droit Musulman, proscrit absolument l'usage de l'alcool). L'Iran est à l'origine ; les autres pays ( Pro- che- Orient,fe~*>jM <j[^J l Pakistan et Egypte) étant du côté positif, as- sociés entre autres aux diverses inculpations de FAUX. On doit signa- ler ici que beaucoup d'étrangers attirés par la situation économique prospère et les hauts salaires, n'hésitent pas à faire usage de faux pour se maintenir dans le Koweit sans que des papiers réguliers leur en donnent le droit.
3.2 L'axe. 2 : Sur cet axe s'inscrit principalement la gravité des ac- tes : en effet à 1'extrémité négative on a 4 actes qualifiés de Cri- mes et â l'extrémité positive trois Délits ; le reste (deux Délits et deux Crimes) étant intermédiaire. De plus les actes de même nature se rangent toujours par ordre de gravité croissante en allant du F2 > 0 à F2 < 0 : c'est ainsi que se succèdent COUPS (Délit), Coups et BLESsures (Crime) et MEURtres et tentatives (Crime) ; de même VOL (Délit) et VOL (Crime) ; MORAlité D et C ; ALCOols et Stupéfiants D et C. On re- marque que les actes les plus graves (F2 <<0) sont particulièrement associés aux "autres ETRAngers" (en majorité originaires de divers pays d'Asie). Le KOWEÏT se place dans le quadrant FI < 0 , F2 > 0 au sein d'un triangle de délits : Moralité, Coups, Ivresse, dont on peut présumer qu'ils sont les actes les moins graves de ceux recensés dans
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ce t r i s t e i n v e n t a i r e . La p l a c e de l ' I n d e dans l e quadrant FI < 0, F2 < 0 r é s u l t e de l ' a s s o c i a t i o n avec A l c o o l e t S t u p é f i a n t s que confirme l e ta- bleau des données.
3.3 L'axe. 3 : Du c ô t é p o s i t i f s e groupent l e s a g r e s s i o n s de t o u t e n a - ture du Meutre au Vol en passant par l e s Coups e t B l e s s u r e s , actes q u a - l i f i é s s o i t de Crimes s o i t de D é l i t s . Quant aux p a y s , on a I r a n , I r a q , Egypte, a i n s i q u ' a u t r e s Arabes. Tous c e s a c t e s émanent v r a i s e m b l a b l e - ment de t r a v a i l l e u r s i l l e t t r é s de c o n d i t i o n p l u s que modeste. Du c ô t é n é g a t i f de l ' a x e au c o n t r a i r e on a deux Crimes : Vente d ' A l c o o l s • e t S t u p é f i a n t s ; e t Faux, E s c r o q u e r i e , Corruption, qui c a r a c t é r i s e n t d e s a c t i v i t é s l u c r a t i v e s de grande é c h e l l e .
Que conclure de l ' a n a l y s e de c e s r e g r e t t a b l e s b i l a n s ? A ceux qui déplorent de v o i r l e nom de l e u r p a t r i e a s s o c i é à l ' u n ou l ' a u - t r e des a c t e s r e c e n s é s i c i ( e t c e r t e s sur l e s p r é s e n t s g r a p h i q u e s , aucune place n ' e s t bonne à prendre !) nous soumettons s e u l e m e n t l e tableau des données qui témoigne de ce que l e s crimes e t d é l i t s n e sont heureusement l e f a i t que d'une f a i b l e m i n o r i t é .
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