A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J ULES S EBAG
Sur l’équation aux dérivées fonctionnelles partielles relative à l’aire d’une surface minima limitée à une courbe gauche et sur la recherche de ses solutions homogènes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 20 (1928), p. 129-236
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SUR L’ÉQUATION AUX DÉRIVÉES FONCTIONNELLES PARTIELLES
RELATIVE A
L’AIRE D’UNE
SURFACE MINIMALIMITÉE A UNE COURBE GAUCHE
ET SUR LA RECHERCHE DE SES SOLUTIONS HOMOGÈNES
Par JULES SEBAG
~~
INTRODUCTION~
.
L’objet
duprésent travail
est l’étude del’équation
aux dérivées fonctionnellespartielles
àlaquelle
satisfait l’aire d’une surface minima considérée comme fonc-tionnelle de la forme du contour
qui
lalimite.
,. De telles
équations
seprésentent,
comme extension au calcul des variations desintégrales multiples,
de la théorie deJacobi-Ha.milton,
extension donnée par M. Vol-terra(*)
etreprise
ensuite par M.Fréchet(~).
M. Volterraavait,
enparticulier,
consi-déré
l’équation
de Jacobi-Hamiltonqui correspond au
minimum del’intégrale
deDirichlet. ,
Ces
équations
ont été ensuite étudiées àpriori
et d’unefaçon générale,
parM.
PaulLévy(’) qui,
par voie de passage du fini àl’infini,
les a considérées comme limite(dans
le cas d’une fonctionnelledépendant
de deux fonctionsarbitraires)
d’un certainsystème
de néquations
aux dérivéespartielles
ordinaires du n‘’ ordre à 2n variablesindépendantes, n augmentant
indéfinimènt.M. Paul
Lévy
a pu ainsi étendre à ce nouveau genred’équations
les notions que l’on rencontre habituellement dans la théorie dessystèmes d’équations
aux dérivéespartielles,
notamment les notionsd’intégrabilité,
decaractéristiques
et celled’inté-
,
Ct)
IlendiconliI890, Ier
semestre, p.’
(!)
Anali di 3° série, tome 11, p. I87.el)
) Rendiconti del circolo .lfalhero. di Palermo,I9I4, Ier semestre,
tome XXXVII. Voir aussil,erou.s
d’analyse fonctionnelle,
2e partie, chap. v..I30
grale complète.
Il aégalement
montré comment onpeut
poser leproblème
de Cau-chy
pour uneéquation
aux dérivées fonctionnellespartielles lorsque
les conditionsd’intégrabilité
se trouvent satisfaites.Généralement,
les notationsemployées, quand
ils’agit
d’une fonctionnelle dé-pendant
d’un contourfermé,
sont cellesindiquées
par M. Hadamard et la variationprernière
de la fonctionnelle estsupposée
de la forme :et
(I)’u
étant lesdérivées
fonctionnellespartielles.
’
C’est en
partant
de cetteexpression
de que M. PaulLévy
a obtenu les condi-tions
d’intégrabilité.
Pour uneéquation
aux dérivées fonctionnellespartielles
donnéeau hasard, le cas où elle satisfait aux conditions
d’intégrabilité
est tout à fait excep-tionnel,
mais ce cas est larègle quand
ils’agit d’équations,
comme celles que nous étudionsauxquelles
conduit le calcul desvariations,
ainsiqu’on pourrait
s’en rendrecom pte à priori.
Le
point
de vueauquel
nous nous sommesplacés
dans cetravail,
est que la fonc- tionnelleconsidérée, ayant
unesignification intrinsèque, étrangère,
parconséquent
aux choix des axes de
coordonnées,
il convenait de l’étudier en considérant le contour dont elledépend,
dansl’espace,
sans faire intervenir laprojection
de ce contour surtel ou tèl
plan particulier.
t Nous avons, par
suite, adopté systématiquement
les notations deVolterra,
enposant :
les dérivées fonctionnelles
partielles
étant liées par la relation :ce
qui
nous a conduit à faire usage d’nn certain trièdre mobile. ,Ce
point
de vue estpeut-être plus avantageux lorsqu’on
a surtout en vue desrésultats d’un caractère
géométrique,
en mêmetemps qu’il
conduit à des formulestout à fait
symétriques.
! ;Dans la i’"
partie,
nous considérons une fonctionnelledépendant
d’un contourfermé
C,
que nousappelons
aire minima et que nous supposonsparfaitement
déterminée par la donnée du contour
(sauf
dans les cassinguliers,
s’il y alieu).
~~’Nous faisons sur cette fonctionnelle
quelques hypothèses
d’un caractere intuitifqui
nouspermettent
d’abord de formerl’équation
aux dérivées fonctionnelles par-tielles à
laquelle
elle satisfait et de retrouver ensuite la définition habituelle des surfacesminima,
ces surfaces se trouvant ainsi liées à l’existence desmultiplicités
caractéristiques.
: ’La forme sous
laquelle
seprésentent
les éléments du z. ordre(variations
des dé-rivées de
03A3)
nous conduit àl’équation
aux dérivéespartielles
donnée parSchwarz(1), qui régit
les variations infinimentpetites
des surfaces minima. Nous formonségale-
ment
l’équation
aux dérivées fonctionnellespartielles (généralisation
de cellequi
estrelative au minimum de
l’intégrale
deDirichlet)
àlaquelle
satisfait la fonctionnelle variation second: dequand
le contour se déforme normalement à la surfacaminima. ’
Nous étendons ensuite la méthode
employée
à deséquations
aux dérivées fonc-tionnelles
partielles
relatives à un contourfermé,
d’untype plus général
et retrou-vons les conditions
d’intégrabilité (en
utilisanttoujours
les notations de M.Volterra)
en les rattachant à la détermination des
caractéristiques.
Dans la 2G
partie,
nous cherchons àpréciser
la détermination de notre fonction- nelle en luiimposant
des conditionsd’homogénéité
tout à fait intuitives. _-
Xoire but, en effet, était de considérer
spécialement parmi
toutes les fonction-relatives à un contour fermé donné
(dont
l’ensemble forme uneintégrale complète),
cellequi
satisfait aux conditions de continuité(imposées
à la surface .minima)
résultant de l’énoncé duproblème
de Plateau. Ces conditions decontinuité,
nous avons cherché à les traduire par les conditions
d’homogénéité
dont il est ques- tionplus
haut.M. Paul s’était
déjà posé
ceproblème
de la recherche des solutions homo-gènes
pourl’équation
aux dérivées fonctionnellespartielles
àlaquelle
satisfait la fonc- tion de Green(dans
le cas del’équation
deLaplace).
-Il a montré comment les
équations qui
résultent des conditionsd’homogénéité, jointes
auxpropriétés
élémentaires de la fonction deGreen, permettraient
la déter-mination de cette fonction.
Pour faire cette recherche des solutions
homogènes
nous nous sommesplacés
àun
point
de vueplus général, qui
est celui deJacobi-Hamilton.
Il est évident que les deux méthodes
qui
consistent à utiliser dans le cas du pro-blème
deDirichlet,
soitl’équation
deJacobi-Hamilton,
soitl’équation
de la fonction deGreen,
sont entièrementéquivalentes.
’
Les conditions
d’homogénéité
montrent immédiatement le lienqui
existe entre(i)
Monateber der Berliner Akad,I872, p. ;18.
La théorie de Schwarz est reproduite dans Duhem: Hydrodynamique, élasliciié. acoustique,
tome II. Paris, Hermann,I89I,
page II3 et suivantes.(2)
Mémoirepublié
dans les Rendiconti del circolo Mat. di Palermo, I9I2, 2e sernestre, tome XXXIV. - Leçons d’analyse fonctionnelle, I922(Gautlricr-Villars),
2° partie, chap. m, p. et suivantes.une surface minima et la surface
adjointe qui
luicorrespond.
De là unprocédé d’intégration
pour obtenir, à l’aide dequadratures,
les coordonnées d’unpoint
dela surface minima la
plus générale,
enpartant
d’une surface minimaparticulière quelconque.
Cesformules, qui
ne renferment pas desymbole imaginaire,
condui-raient
rapidement
auxprincipaux
résultats de la théorieclasssique
des surfacesminima.
Elles
permettent également
de ramener la solution duproblème
de Dirichlet surune surface minima à la résolution d’une certaine
équation intégrale (de
même que l’on estramené,
dans le cas duplan,
à uneéquation
deFredholm).
Mais c’est là uneréduction
qui paraît
d’un caractèreplutôt théorique.
En dernier
lieu,
nouscherchons
lapossibilité
de former pour la fonctionnelle Y!un
développement
ensérie qui
conduirait à la solution duproblème
de Plateau.La conclusion est celle-ci : Un tel
développement
en sériepeut
être obtenu(toutes
réserves étant faites sur la convergence de cedéveloppement),
si l’on saitrésoudre,
sur une surface minimaparticulière,
leproblème
dont t s’estoccupé
M. Paul
Lévy C)
dans le cas duplan :
A savoir la détermination de la fonction de Green pour un contour ferméquelconque
et, àpartir
de cecontour,
le calcul de sesvariations successives. Dans le cas d’une surface
minima,
l’étude devraitporter
surla fonction de Green relative à
l’équation
de Schwarz :En définitive le
problème
de Plateau se trouve ramené à une étudeparallèle
à’celle faite par M. Paul
Lévy.
Les résultats
exposés
dans la t’"partie
aux n°’3, 4,
6 et y, sont contenus dans le mémoirepublié
enI9I4
etdéjà
cité de PaulLévy (note
de la page1). Quant
àl’essentiel de la méthode pour obtenir les
équations
descaractéristiques,
il résulteévidemment des travaux de M. Paul
Lévy.
Nous avons cru
cependant
devoir maintenir dans le texte lesparagraphes qui
font double
emploi
avec le mémoire de M. PaulLévy
afin de ne pas rompre l’unitéde
l’exposé.
(t)
Voir note 2 de la page 131. Voir aussi thèse igi chap. m, p. 72 et suivantes.PREMIERE PARTIE
FORMATION ET
INTÉGRABILITÉ
DEL’ÉQUATION
AUXDÉRIVÉES
FONCTIONNELLES ,PARTIELLES
[1]
Nousappellerons
Aire minimacorrespondant
à un contour ferméC,
une fonctionnelle S de ce contour, biendéterminée, quand
C est donné(sauf
dans les. cas
singuliers,
s’il enexiste)
et satisfaisant à certaines conditions quenous.allons
1poser.
"
Tout d’abord nous supposerons le contour C défini par trois
équations :
.s étant la
longueur
d’un arc variable de la courbe Ccomptée
àpartir
d’une certaineorigine,
le senspositif
de parcours sur C étant défini commed’habitude.
Nous nousB
plaçons
dans le cas où les trois fonctionsf,
(p,’f
sont continues et admettent des dérivéesf’, f’~; ~~, ,.L~,
,i" continues. Soit 1 lalongueur
du contourC; f,
c~,~,~
ainsi que leurs dérivées sont des fonctions
périodiques
depériode
1 . ’Cela
posé,
nousferons
enpremier lieu,
sur la fonctionnelle S leshypothèses
suivantes :
a)
03A3 est une fonctionnelle continue du contour C(continuité
en moyenne d’or- dreo).
b)
Elle admet des dérivées fonctionnellespartielles
continuesdes
deuxpremiers
ordres.
c)
Elle nedépend spécialement
d’aucunpoint
de contour. -,Dans
cesconditions,
sa variationpremière
seprésente
sous laforme :
~’~, ~’u, ~’~
étant les dérivées fonctionnellespartielles
du r’ ordre et lesigne
S indi-quant
une sommation étendue aux trois variables x, y, z.[2]
Les trois fonctionsf, ~, ~~
ne sont pasindépendantes puisque leurs dérivées
sont liées par la relation : ’ .
On doit s’attendre à ce
qu’il
en résulte une relationcorrespondante
entre les troisdérivées fonctionnelles
partielles ~’’~, ~’‘~, ‘,’‘~ .
C’est la relàtion bien connue :qui exprime
que la variation de ~ est nullequand
la courbe C né fait queglisser
sur
elle-même,
ouplutôt quand chaque
élément de la courbe vient se substituer à l’élément infiniment voisin(ce qui
estbeaucoup plus général qu’un glissement
enbloc de tout le
contour).
-Il est
peut-être
intéressant de remarquer que cette condition(2)
revient à ceci : .:Pour définir
l’intégrale (i),
on a divisé la courbe C en une infinité dénombrable d’éléments d’arcs si tendant vers o. La relation(2)
traduit unepropriété
fondamentale de
l’intégrale
définie : à savoir que sa valeur oE nedépend
pas du mode de subdivisionadopté lequel
reste ainsicomplètement
arbitraire.Autrement dit : ’
Supposons qu’on
veuille considérer 03A3 comme une fonction d’une infinité dénom- brable de variablesindépendantes
à savoir les coordonnées d’une infinité dénom- brable depoints
dont l’ensemble(partout dense) équivaut
à ladonnée
de la courbe C . La relation(2) exprime
encore que la différentielle totale de S parrapport
à toutesces variables est la même
quelle
que soit la manière dont lespoints
sontrépartis
sur la courbe C . ..
Ainsi la relation
(2) autorise,
dans une certaine mesure, àremplacer
une fonc-tionnelle
dépendant
d’un contour fermé par la limite d’une fonction d’une infinité dénombrable de variablesindépendantes.
Une autre
interprétation
de(2) :
c’est que le vecteur R decomposantes (~’x, ~,’y,
~‘~)
est normal enchaque point
de C à l’élément ds en cepoint.
[3]
Soient : iii,
v , iv les cosinus directeurs du vecteur R et parconséquent :
le
déplacement oy, ôz) représente également
un vecteurô~
de cosinus direc-teurs a,
b,
c. Dans ces conditions : ..cos 6 étant le cosinus de
l’angle
des deux vecteurs,R . et
ô~
sont desquantités positives. ô~
est, d’autrepart,
sur C une fonction de s.Pour une
forme
donnée à cettefonction,
ô~’ estmaximum quand :
cos 6 = 1ou a - u, b -~v, c - w, c’est-à-dire que les deux vecteurs R et ont même direction et même sens. On a dans ce cas : .
mais alors
03B403BE(a, b, c) étant,
comme normal àl’élément ds, 03B403BEds est
l’aire durectangle élémentaire ayant
pour base /. et pourhauteur S~,
soit cette aire:En
particulier,
si ladéformation
du contourporte
seulement sur un arc infini-ment
petit,
on a :1
m-) . ,
Nous ferons ençore, dans ce
cas,
l’hypothèse suivante :
De
sorte que l’on devraprendre
R --_ ~ ,Étant
donné que nous voulons définir unefonctionnelle qui représente
uneaire,
cette dernière condition est assez
intuitive,
mais enoutre,
elle serajustifiée
par lasuite. "
Cette
hypothèse : R == 1,
en vertu de : :donne : . o
Dans ce
qui suivra,
nous pourronspartout mettre,
poursimplifier,
à laplace
deS~.B’~E’,.
En
définitive,
nous voyons que notrefonctionnelle
doitsatisfaire
aux deuxéqua-
tions aux
dérivées fonctionnelles partielles ;
A vrai
dire,
la f de ces relationss’appliquant
àn’importe quelle
fonctionnelledépendant d’un
contourfermé,
ne constitue pas àproprement parler
uneéquation
aux dérivées fonctionnelles
partielles..
[4]
Les deux relations(4) peuvent
êtreremplacées
par uneseule,
si l’on apris
soin de réduire les trois
arguments
l z à deuxseulement,
ainsi que cela estpossible.
Pour faire cette
réduction,
nous supposerons le contourC,
défini au moyen desa
projection
que nousappellerons C,,
sur leplan
xoy, etqui
serareprésentée par
les deux
équations :
’et par la cote .~ d’un
point
variable sur Cs étant l’abscisse
curviligne
sur la courbe(:~
àpartir
d’une certaineorigine.
_Prenons comme sens
positif
sur lanormale,
en unpoint
deCf,
le sens versl’intérieur de la
courbe,
In étantun déplacement
infinimentpetit
sur cette nor-male,
la variation du contourC,
est connue si l’on se donne on en fonction de z.Si de
plus,
on se donne ô z ~ en fonction de c, on aura défini la déformation infinimentpetite
laplus générale
du contour C. Dans ces conditions ôx etoy
auront pour valeurs :
et l’on aura pour oE :
ou
en
posant :
~’n
et~’u
sont les dérivées fonctionnellespartielles
relatives à ce nouveausystème
de référence.
Remarquons
queet éliminons
E’~, E’~
entre les relations(4)
et(5).
Nous obtiendrons par un calcul facile(~) :
:’
en
posant
[5]
Mettons encore cetteéquation
sous une autre forme.Supposons qu’on
défi- ,nisse le contour C en se donnant x et y
exprimés
enfonction
de z, z devenantainsi une variable
indépendante
ausens
ordinaire du mot. Nous supposerons deplus,
que z estassujetti
àvarier
entre deux limites fixes a et b(a b), a
et bétant les cotes
respectivement
minima et maxima sur le contour C. Cela revient àdire que
C,
en sedéformant,
doit rester constamment entre les deuxplans paral-
lèles au
plan
xoy,ayant respectivement
pour cote a et b ...Dans ces
conditions,
iln’y
aurapas. lieu
de considérer la variation dez(ôz
=o)
de sorte
qu’alors :
,Mais en vertu de :
On
peut
considérer un vecteur de cosinus directeurs : a,~3,
y ! normal en mêmetem s aux deux vecteurs
vecteurs
a v w etdy dz ds))
tel ue l’on p uisse poser :(t)
Paul
Mémoirepublié
enigi4
aux Rendiconti del circolo di Palermo.Fac. des Sc., 3~ série, t. XX.
’
18
. et tel que l’on ait inversement :
ce,
~,’
Y étant aussi liés par les relations :On pourra
écrire,
dans ces conditions :ou
En
posant,
pour éviter touteambiguité :
En éliminant a,
~,
y entre les relations(g)
et(10),
on aural’équation
cherchée :si on n’avait pas
assujetti
z à varier entre les limites fixes a etb,
on aurait eu dansl’expression
de lE des termes en dehors dusigne / correspondant
auxpoints
de C
ayant
pour cote a et b et la fonctionnelle E auraitdépendu spécialement
deces
points.
On voit ainsi l’inconvénient quecomporte
un tel choix de variables.[6]
Nous allons maintenant vérifier quel’équation (6)
seréduit,
à lalimite,
àl’équation
aux dérivées fonctionnellespartielles
relative au minimum del’intégrale
de Dirichlet :.
Supposons
que la fonctionz(a)
ainsi qu~ sa dérivéez‘Q
tendent vers o defaçon
que le contour C se confonde avec sa
projection plane C, . L’équation (fi)
devientalors en faisant dz
. = o :
a ’ en y faisant
âa
== 0 :Parmi toutes les fonctionnelles satisfaisant à cette
équation (II)
et parsuite, aussi,
àl’équation (6),
prenons cellequi représente
l’aire de la courbeC, :
soit~~,,
pour
laquelle :
Dans ce cas :
~’’~n
= -1, = o.’
Cherchons
alors ce que devientl’équation (6)
pour un. contour C presqueplan,
infiniment voisin de sa
projection C,,
ensupposant
deplus que S
tende versS,, z (a)
etz’(a)
auront pour limite o. Prenons la variation des deux membres deréqua..
tion
(6) :
cette variation étant
prise
parrapport
à la fonctionz(a),
la courbeC~
et par suite.
da ne variant pas. Dans cette
équation (i2f),
nous devonsremplacer ~’,l
etE’~
par ,leurs limites
qui
sontrespectivement
2014 i et o. D’autrepart :
’
On a alors 8$ tendant vers r
ou, en
posant :
Or
~’7a, ~’~~, ua2
sont ce que deviennent les dérivées fonctionnelles~’n, ~’u
et laquantité respectivement, quand
le contour C est infiniment voisin deC, .
Ilen résulte que
l’équation (13)
estl’équation
cherchée. C’est bienl’équation
deJacobi-Hamilton relative au minimum de
l’intégrale
de Dirichlet. Si au lieu de ~,on avait considéré la fonctionnelle
a~,
minimum del’intégrale
on aurait eu pour les dérivées fonctionnelles :
2~’~
à laplace
de~’?~
et~~’~
à laplace
de03A6’u,
desorte qu’en remplaçant
etrespectivement par I 203A6’n et I 2 03A6’u
dans
l’équation (13),
on auraitobtenu C)
:M.
Paul Lévy
avait déduit cette dernièreéquation
del’équation (6)
au moyen d’undéveloppement
en série. Eneffet, l’équation (6) peut
s’écrire en yremplaçant
upar i,u
(À
étant uneconstante) :
M. Paul
Lévy ($) développe
une solution ~ de cetteéquation
suivant lespuis-
sances croissantes de ),~. En
exprimant
que cette solution satisfait àl’équation (13~) quelle
que soit la valeur deX,
il obtient une infinitéd’équations
aux dérivées fonc- tionnellespartielles, parmi lesquelles l’équation (13’)
et toutescomplètement
inté-grables
en mêmetemps
quel’équation (6).
, ’[7]
Il y a lieu maintenant de chercher sil’équation :
est
complètement intégrable.
Pour écrire les conditions
d’intégrabilité,
nous devonspouvoir
poser, enadoptant
. les notations de M. Paul
Lévy (3) :
:k étant la courbure de
C,
aupoint
considéré et ’On’ la dérivée de on parrapport
à s .(t)
M. Paul LÉVY.Leçons d’analyse fonctionnelle,
a~partie,
chap. v,p.w35.
1’)
Mémoiredéjà
cité, paru enI9I4
aux Rend. del circ. Math. di Palermo.(3)
Leçons d’analysefonctionnelle,
Ire partie, chap. v,. p.g8.
Il est nécessaire et
suffisant,
pour que les conditionsd’intégrabiliié
soient véri-fiées,
que : .i° E et G soient des fonctionnelles linéaires
identiques
à leursadjointes
respec-tives;
;~~ F
et 5
soient des fonctionnelleslinéaires adjointes
l’une de l’autre.Pour écrire
explicitement
cesconditions,
ilfaut,
del’équation (6),
déduire lavariation de
~’n;
on obtient :’
en choisissant
provisoirement
lesigne
+ devant le radical. D’où :Expression
de la forme :..en
posant :
Soit
~, l’expression adjointe
deL,
on a :’
On démontre alors facilement que tout revient à
vérifier(’)
quel’expression :
e)
Paul LÉVY. Leçons~d’analyse fonctionnelle,
2e partie, chap. w, page a3~._
est une fonctionnelle linéaire de ân
identique
à sonadjointe.
Formons cette expres-sion dans le cas
actuel,
elle est :ou
Cette
expression
d’où le terme en ô n’ adisparu
etqui
est linéaire parrapport
à ôn est bien
identique
à sonadjointe.
Si l’on avait
pris :
Le
résultat,
visiblement eût été le même. On en conclut quel’équation (6)
et parsuile, l’équation
,qui
lui estéquivalente
sontcomplètement intégrables.
INTÉGRATION
DEL’EQUATION
Recherche des
caractéristiques.
E8]
Nous allons maintenantappliquer
à notreéquation
aux dérivées fonction- nellespartielles
une autreméthode,
en laprenant systématiquement
sons la forme ;Tous les calculs auront ainsi une
signification indépendante
du choixdes
axesde
coordonnées.
Supposons
que le contour C se déforme infiniment peu defaçon
quel’on ait : ’
On obtient
ainsi,
un autre contour C’ infiniment voisin dupremier
et cette défor-’
mation de C
correspond
à une variation de 03A3égale
à : _~~,
lelong
de C est une fonction de s : :8î~ étant une constante infiniment
petite.
La courbe C’dépend
de la forme de cettefonction
f (s).
,Le
long
deC’,
les dérivées fonctionnellespartielles
prendront
des valeursu’, v’,
w’ telles que :De cette courbe C’ nous
pourrons
encore déduire par leprocédé précédent
unecourbe
infiniment
voisine C" enprenant :
En appliquant
la même loi deproche en proche,
onobtiendra,
àpartir
deC,
une suite continue de courbes fermées dont l’ensemble formera une
surface
à deuxdimensions. Nous
appellerons
cettesurface, surface caractéristique correspondant
à la courbe G et aux déterminations de u, v, w que l’on s’est donné arbitrairement
sur cette
courbe,
u, v, w satisfaisant toutefois aux deux relationscar nous verrons que cette surface
caractéristique
est liée à la notion de caractéris-tiques
du ordre tellequ’elle
résulte des travaux de M. PaulLévy.
Cette surface
dépend apparemment
de la forme des fonctions successives définis- sant :’
Nous allons démontrer :
i°
Qu’à
une courbe fermée C donnée et un ensemble de valeurs de u, v, wéga-
’
lement donné sur cette courbe
(u,
v, wétant toujours supposés
liés par les relations .Sudx =o, , Su2 =
i),
ilcorrespond (sauf
dans certains cassinguliers)
une surfacecaractéristique unique, indépendante,
parconséquent,
de la forme des fonctions suc-,
2°
Que
c’est en celaprécisément
que consiste le caractère del’équation
d’être
complètement intégrable.
3°
Que
toutes ces surfacescaractéristiques
sontsusceptibles
d’une définitiongéo-- métrique simple :
: Ce sontexclusivement
dessurfaces
à courbures moyenne nulle ou.surfaces
minima.t~°
Que
la recherche de toutes ces surfaceséquivaut
àl’intégration
del’équation (3).
_5°
Que
pour achever de définir notrefonctionnelle,
il sera nécessaire de l’assu--jettir
à de nouvelles conditions.[9] Supposons
que leséquations qui
définissent la courbe C renferment deuxparamètres
variables X et u.. Déformons infiniment peu le contour C enfaisant
varier x seul. Nous aurons : :~Faisons maintenant varier le
paramètre :
Nous devons écrire :
ou
Cette
égalité
doit avoir lieuquelle
que soit la manière dont x, y, zdépendent.
de 03BB et p.. On
pourrait
même choisir cettedépendance
telle que la déformation du contour neportât
que sur un arc de ce contour aussipetit
que l’on veut. Il en résulte quel’égalité précédente
est valable pourchaque
élément dspris
isolément :où l’on a :
. Nous avons
défini précédemment (n° 5)
un vecteur de cosinus directeurs(x, ~, y)
normal en même
temps
à l’élément ds et au vecteur(u ,
v,w) :
:Nous choisirons le sens de ce vecteur tel que le trièdre
trirectangle
ainsi formépar les trois vecteurs :
°
ait même orientation que le trièdre
o(xyz)
formé par les trois axes coordonnés. Deplus,
nous poserons une fois pour toutes dans cequi suivra :
,,
Cela
étant,
supposons quelorsque X
varieseul,
ledéplacement
d’unpoint
Mquelconque
de C se fasse sur la direction(-
u, - v, -w)
defaçon
que l’on ait :B
Supposons
d’autrepart
que p variantseul,
ledéplacement
de M se fasse sur levecteur
(a, ~, y)
defaçon
que cedéplacement
étantdésigné
par on ait :On aura dans ces conditions :
Fac. des Sc., 3e série, t. XX.
Si on se
reporte,
d’autrepart,
aux relations :qui
donnent par différentiation :On trouve :
L’équation (i4)
devient alors :Plaçons-nous
dans le cas où l’on a sur toute la courbe C ’Cela revient à admettre que le contour C pas un contour
singulier,
end’autres termes : que le
déplacement étant,
surtoute
la courbeC,
différent de o et
dirigé
suivant le vecteur(oc, ~i, y),
on obtienne ainsi des contours infiniment voisins deC ,
pourlesquels
la fonctionnelle 03A3 ne cesse pas d’avoir unsens. Si donc
2014
4= ol’équation ( I ~)
donne :8
Nous verrons
plus
loin lasignification géométrique
de cetteéquation.
[10]
Revenons à lapremière
deséquations (15)
enremarquant
que :elle s’écrit :
En définitive nous avons le
système
suivant de troiséquations
linéaires pour . déterminer :Le déterminant de ce
système
estégal à +
id’après l’hypothèse
faite sur l’orien-tation du trièdre
trirectangle
’(u, v, w), (a, a, Y).
Si donc onrésoud le
système ( t g),
on obtient : _ _On
peut,
de ces valeurs desdérivées,
déduire les variations :8~it, ~cw
(l’indice
cindiquant
undéplacement
sur la surfacecaractéristique) :
Supposons
que la déformation de la courbe C amène unpoint
M de cettecourbe au
point
M’ sur la courbe C’ infiniment voisine. Laposition
dupoint
M’est
parfaitement
déterminée par la donnée de Aupoint
M’ les dérivées fonction- nellespartielles
seront : ,,
On voit que ce vecteur
dépend
pour unpoint
M’ donné de la valeurde d03B403BE
en~
ce
point.
Sio~
restantfixe, 20142014 varie,
le vecteur(M’,ï/,~/)
varie endirection,
mais les formules
(20)
montrentqu’il
reste constamment dans unplan fixe qui
nedépend
que dupoint
M’et non de la déformationqui
a amené G en G’. Si doncon déforme
G’,
à son tour, àpartir
de saposition actuelle,
pour en déduire unecourbe C" infiniment voisine
d’après
la loiprécédemment indiquée,
ledéplacement
de
fera dans
ce plan. Nousappellerons
ceplan,
leplan tangent
à la caracté-ristique au point M’,
demêmequele plan
définipar lesdeuxvecteurs: (dx ds, dy ds ,dz ds),
(M,
v,w)
est leplan tangent
à cette même surface aupoint
M.[12]
Leplan tangent
en M~ contient le vecteur :Cherchons,
eneffet,
les cosinus directeursy’
duplan
déterminé par le vec-teur
précédent
et le vecteur : ’Ils sont
respectivement proportionnels
auxquantités :
Or on a, par
exemple :
et des
expressions analogues
pour03B4cdy ds
etOn a, dans ces conditions :
Les termes non écrits étant du 2e ordre. On aura en définitive
pour «’
Ces
expressions peuvent
êtretransformées ;
on vérifie en effet facilement que l’on a :..d’où l’on
tire,
parexemple :
Les
expressions
de x’;3’ ,~’
deviennent alors :On voit donc que le terme
20142014
adisparu
desexpressions
de cequi
prouve que leplan
de cosinusdirecteurs ce’ p’ y’
nedépend
que dupoint
M’etqu’il
contientle vecteur
u’ , v’, w’) quelle
que soit la valeur ded~~
en M’. C’est bien leplan tangent
telqu’il
a étéprécédemment
défini. Nousappellerons rJ.,’, Q’, y’
les cosinus‘
directeurs en M’ de la normale à la surface
caractéristique.
’ l’out ce
qui précède
fait bienprésumer
que la surfacecaractéristique balayée
par ~.. le contour C
quand
celui-ci se déforme conformément à la loiindiquée,
est biendéterminée pour un contour C
donné,
u, v, w étant aussi donnés sur ce contour(Sudx
= o, Su2 =r)
et nedépend
pas du mode de déformation du contour. Mais il est nécessaire de donner de ce fait unedémonstration plus rigoureuse.
L’ensemble des contours fermés déduits du contour initial C est
déterminé,
àpartir
deC,
au moyen d’unsystème d’équations
aux dérivées fonctionnelles ordi- nairesqui
est le suivant :Ce
système peut
êtreremplacé
par unsystème équivalent
déduit des formules(2 1 )
auquel
il fautajouter
lesquatre
dernièreséquations
dusystème (22) qui
sont com-munes aux deux
systèmes.
.’
Nous allons vérifier que le
système (22)
oule système (23) qui
lui estéquivalent
~sont
complètement intégrables.
’
Considérons pour cela deux
déplacements
sur la surfacecaractéristique repré-
sentés par les
symboles
0et 03B41 respectivement.
Lesystème (22)
donne :donc :
carona:
Comme
=ô8,~,
on en conclut :La condi tion
d’intégrabilité
est donc vérifiée pour E . D’autrepart
on n’ajamais :
,même si le
système (22)
estcomplètement intégrable.
Mais il existe unequantité, qui
en vertu de la conditiond’intégrabilité
ne doit paschanger
si l’on ypermute
lessymboles 5
etâ1.
C’estl’expression :
., Ce
point
estexpliqué
dansl’ouvrage
de M. PaulLévy(’).
Or nous avons : ~ .de sorte que la
quantité (23’)
se réduit à :qui
visiblement n’est pas modifiée si l’onéchange
entre eux lessymboles §
’
La condition
d’intégrabilité
est donc Vérifiée encore en cequi concerne
x, y , z..Reste à la vérifier pour u, v, w . ..,
Nous allons pour cela mettre le
système (22)
sous une autre formequi
nous con--duira à des
propriétés remarquables
de la surfacecaractéristique.
Posons : .
Nous aurons défini ainsi 6 fonctions : xo’ y~, zo; vo, wo satisfaisant aux rela- tions : :
corrélatives de
Nous obtenons immédiatement
d’après
laformule (20’) :
On a d’autre
part :
(1)
Leçonsd’analyse fonctionnelle,
Irepartie,
chap. v, p. 97.d’où .
y
Posons pour un instant :
, On obtient immédiatement :
, d’où l’on déduit les
valeurs
de p, q, rD’autre
part des
relations évidenteson
déduit :
De sorte
que l’on
aura pour8 uo
et pour
On a donc à une constante additive
près :
En résumé on voit que le
système (22)
estéquivalent
au suivant :Remarquons
encore que N se déduit deLit
en yremplaçant
dx : .. par - u ...ou par
ds
. De sorte que nous pou rrons poser :De sorte que le
système (220)
est absolumentidentique
commeforme,
et aux notationsprès,
ausystème (32).
Vérifier la condition
d’intégrabilité
pour lesystème (22)
en cequi
concerne lesfonctions u, v, w revient à la vérifier pour le
système (22 )
en cequi
concerne ,.
,
dz0 ds
c’est-à-dire en cequi
concerne cequi
est immédiat.Nous avons ainsi établi que le
système d’équations
aux dérivées fonctionnelles(22)
est
complètement intégrable
en mêmetemps
que lessystèmes (23)
et(220) qui
luisont
équivalents.
Les relations