D ENISE B ECCHIO
Logique trivalente de Lukasiewicz
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 66, série Mathéma- tiques, n
o16 (1978), p. 33-83
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LOGIQUE
TRIVALENTE DELUKASIEWICZ
Denise BECCHIO Univeraité de
Lyon
ILe but de cet article est de
présenter
unesynthèse
des travauxqui
ont été faits à ma connais-sance, sur la
logique
trivalente de Lukasiewicz.Pour rendre la lecture
plus
aisée laplupart
des démonstrations sontrenvoyées
en annexes.1.
Aspect sémantique
de lalogique
trivalente de Lukasiewicz.L’oeuvre
principale
de Lukasiewicz dans le domaine de lalogique mathématique (49)
a été lacréation des
logiques
dites «multivalentes». Il en eut l’idée d’unpoint
de vuephilosophique
enreprenant
la fameuse discussion d’Aristote sur le statut à donner à laproposition
«il y aura demainune bataille navale » et en 1917 il donna la
première
ébauche d’unelogique trivalente (21)
en rattachantla troisième valeur
logique
différente du vrai et du faux à la notion depossibilité.
Sespremières publi-
cations sur la
logique
trivalente(22) (23)
datent de 1920. Il yadoptait
alors les notations suivantes : 1 pour levrai,
0 pour lefaux
et 2 pour la troisième valeurlogique pouvant
êtreinterprétée
comme lepossible.
Poursimplifier
les écritures nous conserverons ces notations bien que Lukasiewicz ait dansdes écrits
postérieurs (24) remplacé
la notation 2 par la notation1/2.
Lukasiewicz a défini sa
logique
trivalente dupoint
de vuesémantique
à l’aide de la matrice suivante :-~
désignant l’implication
et N lanégation (24).
Cette matrice réduite aux valeurs 0 et 1 est
identique
à la matrice définissant lalogique
bivalenteclassique.
Lukasiewicz
tenta ensuite de donner une définition duconcept
depossibilité
enessayant
de résoudre certainsproblèmes
de lalogique
modale et ce fût l’un de sesélèves, Tarski, qui,
en1921,
donna du connecteur unaire de
possibilité qu’il
notait M la définition suivante :ce
qui
conduisait àEn
logique
bivalenteclassique «Nx +
x» et «x» sont deuxexpressions équivalentes,
cequi
n’est pasle cas dans la
logique
trivalente de Lukasiewicz.L’énoncé
(Nx + x) -~
x valide enlogique
bivalenteclassique
etqui
est un axiome dusystème
deLukasiewicz en
logique
bivalenteclassique
n’est pas valide dans lalogique
trivalente deLukasiewicz..
Lukasiewicz donna
également (Z4)
les définitions des connecteurs dedisjonction,
de con-jonction
etd’équivalence
de salogique
trivalentemais il n’en donna
jamais lui-même
d’axiomatisation.Dans la suite pour
simplifier
nousdésignerons
par LBC lalogique
bivalenteclassique
et parLTL la
logique
trivalente deLukasiewicz.
2.
Aspect syntactique
de LTL. Problèmes decomplétude
etd’indépendance.
Wajsberg
fut lepremier
en 1931 à donner une axiomatisation de LTL(63)
à l’aidedes
quatre
axiomes W1. x -+(y - x)
et de la
règle
de détachement WRI. x ’ x -~ y(ou règle
de modusponens).
y
Il démontra
(63)
lacomplétude
etl’indépendance
de cesystème
W mais ses démonstrations sont fortcomplexes
et trèslongues.
En
1951,
Rose s’intéressa à la table de vérité de ladisjonction, proposée
par Dienes(12),
que l’onpeut
écrire sous la formeMoyennant
cette définitionsémantique
du V et la définition de lanégation
donnée par Lukasiewicz(paragraphe 1)
il construisitquatre systèmes
d’axiomes utilisant ladisjonction
et lanégation
commeconnecteurs
primitifs,
laconjonction
définie par x A y =N(Nx
VNy)
etl’implication
définie parx ~ y = Nx V y comme connecteurs abréviateurs et
comportant respectivement
les axiomes suivants :et la
règle x,Nx V
y commerègle
de détachement.y
Il donna
(54) (55)
une déduction formelle dusystème
W àpartir
de chacun de sessystèmes.
En
1964,
Sioson s’intéressa à la table de vérité de laconjonction
suivante :Moyennant
cette définitionsémantique
du l~ et la définition de lanégation
donnée par Lukasiewicz(paragraphe 1)
il construisit troissystèmes
d’axiomes utilisant laconjonction
et lanégation
commeconnecteurs
primitifs,
ladisjonction
définie par x V y =N(Nx
ANy)
etl’implication
définie parx -~ y = Nx
V y
comme connecteurs abréviateurs etcomportant respectivement
les axiomes suivants :et la
règle x,N(x
ANy)
commerègle
de détachement.y
Il donna
(59)
une déduction formelle dusystème
W àpartir
de chacun de sessystèmes.
En
1966,
Mc Call etMeyer publièrent
unsystème
d’axiomes axiomatisant lapartie purement implicationnel1e
de la matrice de Lukasiewicz(paragraphe 1)
et donnèrent une démonstration de lacomplètude
et del’indépendance
de cesystème (7).
Lesystème
de Mc Call etMeyer
que nous dési- gnerons parsystème
Ccomporte
lescinq
axiomeset la
règle
de détachementLe
professeur
A. Monteiroayant
lui-même démontré lacomplétude
dusystème
C(résultat
nonpublié
à maconnaissance)
par une méthode différente de celle utilisée par Mc Call etMeyer
mesuggéra
d’utiliser cesystème complet
pourétablir
une démonstration de lacomplétude
dusystème
Wplus simple
que celle donnée parWajsberg.
Pour cela il me demanda de déduire formellement lesystème
C dusystème W,
ce queje
fis dans(2).
En
1966 également,
Prucnalpublia (53)
une démonstration de lacomplétude
dusystème W, plus simple que
celle donnée parWajsberg,
en raisonnant par récurrence sur le nombre de variablespropositionnelles
distinctesfigurant
dans latautologie
considérée. La démonstration de Prucnal est encorecependant
assezcomplexe
et utilise notamment une trentaine de théorèmes dont il ne donne pas les démonstrations formelles.En
1967, Bryll
et Prucnal(60) répondirent
auproblème posé
parSlupecki :
«Trouver une axiomatisation de LTL utilisant les connecteurs de l’un des
triplets V,N,L ; V,N,M ; A,N,L ; A ,N,M (avec
L S*~NMN)
comme connecteursprimitifs»,
enpubliant
une axiomatisation de LTL utilisant les connecteursV,N,L
comme connecteursprimitifs.
Leur
système
d’axiomescomporte
les douze axiomes suivants :et la
règle
dedétachement
Ils donnèrent de ce
système
une démonstration decomplétude
en raisonnant par récurrence sur le nombre de variablespropositionnelles distinctes figurant
dans latautologie
considérée mais cette démonstration estbeaucoup plus longue
etplus complexe
que la démonstration decomplétude
dusystème
W donnée par Prucnal(53).
Nous donnerons d’autres axiomatisations
possibles
de LTL dans unparagraphe
ultérieuraprès
avoir introduit des résultats
algébriques permettant
desimplifier
les démonstrations formelles établis,sant la
complétude
de ces nouveauxsystèmes.
Récemment
(17) Goldberg,
Leblanc et Weaver ont donné une démonstration de lacomplétude
du
système
deWajsberg beaucoup plus simple
que celle donnée parWajsberg lui-même.
Contrairement à la démonstration deWajsberg,
celle-ci ne donne pas un processus effectif pourexhiber
unedémons-
tration formelle d’un énoncévalide,
mais prouvesimplement qu’une
telledémonstration existe,
dansl’esprit
de la preuveclassique
de Henkin dont elles’inspire.
Par contre, elledéveloppe
unconcept de
déduction àpartir
d’unensemble d’hypothèses,
et établit lacomplétude
desrègles
vis-à-vis duconcept
de
conséquence correspondant.
Nous reviendrons sur la
complétude
de LTL auparagraphe
9 pour en donner unedémonstration
algébrique
àpartir
desalgèbres
deWajsberg.
Avant de
terminer
ceparagraphe
nous allons revenir sur leproblème
del’indépendance
dusystème
W résolu parWajsberg (63)
afin d’en donner une démonstrationplus simple.
La
complexité
de ladémonstration
donnée parWajsberg provient
du faitqu’il
n’utilise pas dematrice
d’indépendance
pour établirl’indépendance
de l’axiome W2.Nous conserverons les
démonstrations
trèssimples
données parWajsberg
del’indépendance
desaxiomes Wl et W4 à l’aide des matrices
d’indépendance M12
etM42 (annexe II).
La matrice
d’indépendance M22 (annexe II) permet
de démontrerl’indépendance
de W2 car dans cettematrice on a
et
Wl, W3,
W4prennent toujours
la valeur 1quelles
que soient les valeurs attribuées à x et y.De même la matrice
M32 (annexe II)
démontrel’indépendance
de W3(car
Après
cetterapide synthèse
des différentes axiomatisations de LTL et desproblèmes
de com-plétude
etd’indépendance s’y
rattachantpubliés jusqu’à
cejour,
à maconnaissance,
ilparait normal
de s’intéresser au
problème
de la caractérisationalgébrique
des matricescorrespondant
aux thèses deLTL. Pour LBC ce
problème correspond
à l’étude desalgèbres
de Boole.3.
Algèbres
trivalentes de Lukasiewicz.Moisil,
,en1940,
introduisit la notiond’algèbre
trivalente de Lukasiewicz(26)
en endonnant
une
axiomatique
assezcomplexe
que l’onpeut
énoncer de lafaçon
suivante :Un
système (A,1,0,A , v,N,M)
formé par un ensemble non videA,
deux éléments 1 et 0 deA,
deuxopérations binaires A et V
définies sur A et deuxopérations
unaires N et M définies surA,
estune
algèbre
trivalente de Lukasiewicz si 1.(A, I1, V)
est un treillis distributif.2.
l’opération
unaire N est telle que :3.
l’opération
unaire M est telle que :Il s’intéressa alors
plus particulièrement
aux élémentsspéciaux
de ces structuresalgèbriques :
leséléments
chrysippiens,
les éléments detype
1 oupossibles,
les éléments detype
II oucontingents
etle centre d’une
algèbre
trivalente de Lukasiewicz.Un élément x est
appelé chrysippien lorsqu’il
admet uncomplémentaire x’,
c’est-à-dire s’il existe x’tel que x A x’ = 0 et x V x’ m 1.
Un élément x est dit de
type
1 oupossible
si Mx = 1.Un élément x est dit de
type
II oucontingent
si MNx = 1.Un élément x est
appelé
centre s’il est tel que Nx = x.Moisil donna les démonstrations de nombreuses
propriétés
de ces élémentsparticuliers, (26), (27).
Nous ne mentionnerons pas tous les résultats
qu’il
a obtenus.Signalons simplement
quel’ensemble
des élémentschrysippiens
d’unealgèbre
trivalente de Lukasiewicz a une structured’algèbre
deBoole, qu’un
centre est un élémentqui
est à la fois detype
1 et detype II, qu’une algèbre
de Lukasiewicz nepeut
pas avoir deux centres différents et que toutealgèbre
lukasiewicziennepeut
êtreprolongée
enune
algèbre lukasiewiczienne ayant
un centre.Moisil s’intéressa
principalement
à lareprésentation
desalgèbres
lukasiewicziennes trivalentespar
des familles decouples
d’ensembles(27).
Il introduisit aussi la notion d’anneau decaractéristique
3(28)
et démontra
qu’une algèbre
lukasiewiczienne trivalente centrée est un anneau decaractéristique 3,
c’est-à-dire un anneau unitaire tel que pour tout x on ait 3x = 0 et
x3
= x. Il démontraégalement
lerésultat suivant : Toute
algèbre
lukasiewiczienneaxée,
c’est-à-dire toutealgèbre
lukasiewicziennepossèdant
un élément detype
1 estidentique
à un anneau decaractéristique 6,
c’est-à-dire à un anneau unitaire tel que pour tout x on ait 6x = 0 etx3 ~
x.Enfin,
on ne saurait faire unesynthèse,
mêmerapide,
des travaux de Moisil des années 1940-1941sans mentionner une
propriété
trèsimportante
dans la théorie desalgèbres
deLukasiewicz trivalentes
«le
principe
de détermination deMoisil»,
que l’onpeut
énoncer de lafaçon
suivante : Si Mx =My
et NMNx =
NMNy
alors x = y. La démonstration de cettepropriété
donnée par Moisil est assezlongue.
L.Monteiro,
en1969,
en donna une démonstration trèssimple
et trèsrapide (42).
De nombreuses
axiomatiques
desalgèbres
trivalentes de Lukasiewicz ont étépubliées depuis
les
premières publications
de Moisil sur cesujet.
Onpeut
les trouver dans(34), (47), (8), (9), (58)
et(51).
Nous ne donnerons
pas
en détails toutes ces axiomatisations.Signalons simplement
que celle donnée par Petcu(51), qui parait
être laplus simple
àpremière
vuepuisqu’elle
necomporte
que trois axiomes,ne semble pas très utilisable à cause de la
complexité
de ces axiomes et que seulecelle
donnée par A. Monteiro(47)(9)
retiendra notre attention dans cetexposé.
On
peut
définir(47)(39)(8)
unealgèbres
trivalente de Lukasiewicz comme étant unsystème (A,l,l1 , V,N,M)
tel que1.
(A,1,A ,V,N)
est un treillis de Kleene(47)
2.
l’opérateur
unaire M vérifie les trois axiomes Ml . Nx V Mx = 1M2. x /1 Nx = Nx A Mx
M3.
M(x
Ay) #
Mx AMy (la
relation étant la relation d’ordre habituelledéfinie
sur letreillis
(A,V,
A)).
Nous avons démontré
(3)
ladépendance
de l’axiome M3 et de ce fait lapossibilité de définir
unealgèbre
trivalente de Lukasiewicz comme étant un treillis de Kleene muni d’unopérateur
unaire Mvérifiant les axiomes Ml et
M2.
On
peut
donc donner la définition suivanted’une algèbre
trivalente de Lukasiewicz : DEFINITION 1 :Un
système (A,I,A,V,N,M) formé
par un ensemble non videA,
un élément 1 de1~ ,
deuxopérations
binaires /1 et 1~définies
sur A et deuxopérations
unaires N et Mdéfinies
sur A ,est une
algèbre
trivalentede
Lukasiewicz si les axiomes suivants sontvérif iés :
A. Monteiro
ayant
démontré(47) l’équivalence
de sa définition d’unealgèbre
de Lukasiewicz et de celle donnée parMoisil,
unealgèbres
de Lukasiewicz au sens de ta DEFINITION 1 est bien uneal-
gèbre
deLukasiewicz
au sens de Moisil.Dans la suite pour
simplifier
nousdésignerons
par AL lesalgèbres
trivalentesde Lukasiewicz.
ainsi définies.
Avant
d’ajouter quelques propriétés des
AL à cellesfigurant déjà
dans lalittérature
nous allonsdémontrer
l’équivalence
des AL avec lesalgèbres
deWajsberg
afin depouvoir
utiliser cetteéquivalence
pour
simplifier
les démonstrations et obtenir de nouveaux résultats aussi bien en cequi
concerne lalogique
trivalenteproprement
dite que lesalgèbres
trivalentes de Lukasiewicz.4.
Equivalence
desalgèbres
de Lukasiewicz définies par Moisil et desalgèbres
deWajsberg
définiespar A. Monteiro.
"
Le
concept d’algèbre
deWajsberg
a été introduit par A. Monteiro en 1967 dans son article snrla Construction des
algèbres
de Lukasiewicz trivalentes dans lesalgèbres
de Boolemonadiques (48).
A. Monteiro a défini une
algèbre
deWajsberg
comme étant unsystème (A,I,N,-~ ) formé
parun ensemble non vide
A ,
un élément 1 deA,
uneopération
unaire Ndéfinie
sur A et uneopération
binaire -définie
sur Avérifiant
les axiomesUne
algèbre
deWajsberg
est donc unealgèbre (A,1,N,~)
vérifiant les axiomes(AW1)-(AW6).
Nous avons résolu les différents
problèmes posés
par A. Monteiro(48)
et notamment démontré(annexe 0)
les deux théorèmes suivants dont ilsuggéra simplement
l’énoncé.THEOREME 1 :
Si M =
(A,1,N,-)
est unealgèbre vérifiant
les axiomes(AW1) - (AW5)
et si R est la relation binairedéfinie
sur A par x R y(x -
y = 1 et y + x =1 ),
alors R est une relationd’équivalence compatible
avec lesopérations
N et -~ et l’ensemblequotient (A/R, ~ 1} ,N, ~ )
est une
algèbre
deWajsberg.
THEOREME 2 :
Si dans une
algèbre
deWajsberg (A,I,N,~ )
nous introduisons trois nouvellesopération.s :
deûx binaïres V et /1 et une unaire
M , déf inies
paralors le
système (A,1,A V, N,M)
est unealgèbre
de Lukasiewicz au sens de Moisil et x~y = (MNX V y) A (My V Nx).
A. Monteiro
signala (48)
que laréciproque
de ce théorèmepeut
être démontrée sans difficultéà condition d’utiliser le
principe
de détermination de Moisil pour établir AWD 1.Nous pouvons donc conclure à
l’équivalence
desalgèbres
deWajsberg définies
par A. Monteiro et desalgèbres
de Lukasiewiczdéfinies par Moisil, moyennant
desdéfinitions
convenables desopé-
rations propres à chacune de ces
algèbre.
De
nombreux auteurs affirmentque
lesalgèbres
trivalentes de Lukasiewiczjouent
pour LTI, Jun rôle
analogue
à celui desalgèbres
de Boole pour LBCmais,
à maconnaissance,
sans aucuneréférence de démonstration
permettant
d’établir formellement ce résultat.L’équivalence
desalgèbres
de
Wajsberg
et desalgèbres
de Lukasiewicz va nouspermettre
d’établir defaçon
formellequ’à partir
du
système
W axiomatisantLTL,
par passage auquotient,
on obtient unealgèbre
deLukasiewicz
toutcomme il a été démontré formellement
qu’à partir
deLBC,
par passage auquotient,
on obtient unealgèbre
de Boole:5.
Algèbre
deWajsberg
associée à LTL.Il est très
simple
de démontrerque l’algèbre
deWajsberg
définie par A.Monteiro peut
êtreobtenue par passage au
quotient
àpartir
dusystème
W.Pour
cela,
considérons la relation binaireRW
définie par(x Ry~ y) » ((x + y)
ET~
et(y + x)
eTW), T,1 désignant
l’ensemble des énoncésdémon-
trables àpartir
dusystème
W.Par
définition
mêmeR~
estsymétrique.
D’autre
part,
àpartir
dusystème
W onpeut
déduire un certainnombre
dethéorèmes
et derègles (2)
etd’après
l’une de cesrègles
WR4(2) Ry~
est transitive.De
plus
on a(x -~ x)
ed’après WT14,
WT13 et WR4(2)
doncR~
est réflexive.En utilisant encore les résultats établis
dans (2),
si xRw
x’ et yR~ y’
alors on asoit finalement
(x ~y) RW (x’-~ y’)
et par suiteRw
estcompatible
avec -~ .D’après
WMT3(2)
si xRW
y alors NxRW Ny
et par suiteRW
estcompatible
avec N,Désignons par ~ l’application canonique
de l’ensemble des énoncés E dansPosons
(x - Y) = ~ (x)
+ù (y) (N x) N ~ (x)
ù (x) =
1 si et seulement si x eT~y
Les axiomes W l - W4 et la
règle
WR I donnent alors par passage auquotient
lesaxiomes AW1 - AW5.
D’autre
part, ( ù (x) + ù (y) *
1 et1> (y)
+ =1) implique ((x ~ y)
eTW et
(y ~ x)
eTw)
c’est-à-dire xRW
y , d’oùù (x) = ù (y)
et l’axiome AW6 est vérifié.Les
algèbres
deWajsberg
étantéquivalentes
auxalgèbres
de Lukasiewicz onpeut donc affirmer
qu’à partir
dusystème
deWajsberg
axiomatisant lalogique
trivalente deLukasiewicz,
parpaesage
auquotient,.,
on obtient unealgèbre
de Lukasiewicz.On
pourrait
d’ailleurs établir directement cerésultat
sans passer parl’intermédiaire d’une algèbre
deWajsberg.
Pour cela il suffirait d’introduire les trois connecteursV ,
A et M àl’aide
des définitionsD2,
D3 et D1(paragraphe 1)
et d’utiliser les théorèmesdéjà
établis(2)
pourdémontrer
les théorèmes
WTn correspondants respectivement
àAWT37, AWT43, AWT45, AWT16, AWT55, AWT49, AWT51,
et AWT53. Les démonstrations de ces théorèmes seraient très voisines de cellesfaites
dansl’algèbre
deWajsberg (A,1,A,
V,N,M)
et par suite nous ne lesexpliciterons
pasici,
Avant de revenir à la
logique
trivalente deLukasiewicz proprement
dite nous allons finirde
résoudre lesproblèmes
laissés ouverts par A. Monteiro(45)
en donnant deux nouvellesdéfinitions
desalgèbres
deWajsberg
n’utilisant que deségalités.
6. Autres
systèmes
d’axiomes définissant unealgèbre
deWajsberg
etindépendance
de cessystèmes.
A. Monteiro
après
avoirremarqué
que les axiomes(AW5)
et(AW6)
de sa définition desalgèbres
deWajsberg
ne sont pas deségalités signala qu’il
seraitimportant
de trouver une définitiondes
algèbres
deWajsberg
danslaquelle
tous les axiomes soient deségalités.
Or nous avons vu(paragraphe
3. Définition1) qu’une algèbre
de Lukasiewiczpeut
être définie à l’aide d’axiomesqui
sont tous des
égalités.
Lesalgèbres
deWajsberg
et lesalgèbres
de Lukasiewicz étantéquivalentes
nouspouvons donc affirmer
qu’une algèbre
deWajsberg peut
effectivement se définiruniquement
àpartir d’égalités.
On
peut
d’ailleurs établir directement ce résultat sans passer par l’intermédiaire desalgèbres
de Lukasiewicz. En
effet,
on vérifiefacilement,
directementqu’une algèbre
deWajsberg
est stablepar
sous-algèbre,
parproduits
et parquotient
donc estéquationnelle.
La stabilité parsous-algèbre
estimmédiate. Pour la stabilité par
produits
il suffit de vérifier les axiomes AW5 et AW6composante
parcomposante.
Pour la stabilité parquotient,
R’ étant une relationd’équivalence quelconque compatible
avec les
opérations
+ etN,
il suffit de vérifier AW6(AW5
étant alors à fortiorivérifié)
c’est-à-dire que((x
-~y)
R’ 1 et(y ~ x)
R’1) ~ (x
R’y).
R’ étant réflexive on a x R’ x et y R’ y. R’ étantcompatible
avec + on a alors((x
+y) ~ y)
R’(1 ~ y)
et((y + x) -~ x)
R’(1 -~ x).
Ord’après AWT28 et AWD1, (x -~ y) -~ y = (y ~ x)
-~ x etd’après AWT47,
1 - y = y et 1 ~ x = x donc on ax R’ y.
Ayant prouvé
l’existence d’unsystème
d’axiomes définissant unealgèbre
deWajsberg
ne com-portant
que deségalités
ils’agit
maintenantd’expliciter
un telsystème
et c’est ce que nous allons faireen
remplaçant
les axiomes(AW5)
et(AW6)
par deségalités.
DEFINITION 2 :
Une
algèbre
deWajsberg
est unealgèbre (A,I,N, ~ ) vérifiant
les axiomes suivants :Cette définition est
équivalente
à celle donnée par A. Monteiro(annexe 0).
DEFINITION 3 : -.
Une
algèbre
deWajsberg
est unealgèbre (A,1,N,+) vérifiant
les axiomes suivants :Les définitions 2 et 3 sont
équivalentes (annexe 0).
Nous obtenons ainsi deux nouvelles définitions des
algèbres
deWajsberg équivalentes
à cellesdonnées par A. Monteiro.
Comme nous l’avons énoncé au
paragraphe 4,
lesalgèbres
deWajsberg
sontéquivalentes
auxalgèbres
de Lukasiewicz. Or nous avions établi(3) l’indépendance
des axiomes L1- L7figurant
dansla définition 1 et par suite il
parait logique
de s’intéresser àl’indépendance
des axiomes définissant lesalgèbres
deWajsberg.
En étudiant les axiomes
figurant
dans les définitions 2 et 3 ons’aperçoit
très viteque
ces axiomessont étroitement liés et
qu’en particulier
les axiomes A6 et B6 rendent trèsardues
lesdémonstrations
d’indépendance.
Seule la démonstration del’indépendance
des axiomes A4 et B4 est facile à établir et leproblème
del’indépendance
des axiomes utilisés dans les définitions 2 et 3 reste ouvert.Par contre, il est facile de démontrer que l’axiome
(AW5)
n’est pasindépendant (annexe 0)
etd’établir ensuite
l’indépendance
des axiomes autres que(AW5).
Onpeut
donc énoncer le théorème suivant :THEOREME 3 :
(AW 1) - (AW4)
etsystème
d’axiomesindépendants
caractérisant une,algèbre
deWajsberg.
Dans la
suite,
poursimplifier,
nousdésignerons
par AW lesalgèbres
deWajsberg
ainsi définies.De nombreux auteurs, notamment A. Monteiro
(47),
insistent sur le fait que lesAL jouent
pour I,TI, un rôle
analogue
à celui desalgèbres
de Boole pour LBCmais,
à maconnaissance,
aucun deces auteurs n’utilise le fait que
l’algèbre
trivalente de I,ukasiewiczpeut
être obtenue par passage auquotient
àpartir
dusystème
W pour établiroalgèbriquement»
des théorèmes de LTL et c’est ce quenons allons faire dans le
paragraphe
suivant.7. Démonstration
«algèbrique»
de certains théorèmes de LTL.Nous avons démontré au
paragraphe
5 que par passage auquotient
àpartir
dusystème
W onohtient une
algèbre
deWajsberg.
Donc pour établir formellement un théorème de LTL il suffit d’établir le théorèmecorrespondant
dans AW.Nous pouvons tout d’abord remarquer que les théorèmes
AWT4,
AWT6 et AWT8par exemple
donnent une démonstration
algèbrique simple
des théorèmesWT9,
WT13 et WT14 établissyntacti- quement
dans(2).
D’autre
part,
tous les théorèmes de AWdéjà
établis(annexe I)
nous donnent les théorèmes deLTL
correspondants qui
sontparfois
difficiles à démontrer directement dans LTL.Nous allons ainsi établir deux théorèmes de LTL
qui
semblentprésenter
un certain intérêtpuisqu’ils
sont étroitement liés au schéma d’axiome dusystème
de Beth axiomatisant LBC :(x -~ (x -~ y)) ~ (x -~ y),
axiomequi
n’est pas un énoncé démontrable dans LTL.Dans AW on a les théorèmes suivants
(annexe 1) :
AWT63. 1
(resp. Nl)
est leplus grand (resp. le plus petit)
élément de AW.Nous poserons NI = 0.
AWT64. x V y =
Sup(x,y)
et AWT65. x A y =Inf(x,y).
I,a relation définie dans AW est donc une relation d’ordre
identique
à la relation d’ordrehabi-
telle définie sur un treillis(A, /1, V ).
AW étant une
algèbre
de Lukasiewicz est enparticulier
un treillis pour les lois 1B et V etpossède
par
conséquent
toutes lespropriétés
d’une telle structure(associativité
des lois A etV ,
distribu- tivité d’une loi parrapport
à l’autre...) propriétés
que nous supposerons établies sans en donner de démonstration.Il est alors facile de déduire de AW
(annexe I)
les deux théorèmesAWT67.
(x
+y))
+(x + y)
= 1AWT69.
M((x ~ (x ~ Y)) -~ (x + y) )
= 1et par suite
(Mx -~ (x
+y)) .~(x
-~y)
etM((x
-~(x
-~y))
-~(x ~ y))
sont deux énoncés démon- trables de LTL.L’énoncé
M((x
+(x
-~y))
-~(x + y))
attire l’attention sur le rôlejoué
par le connecteur M dans LTL. En effet(x
-~(x -~y)) -~(x
-~y)
démontrable dans LBC n’est pasdémontrable
dansLTL mais
M((x
-~(x
-~y)) +(x
-~y))
par contre est démontrable dans LTL. Nous allonsdonc
essayer de
préciser
un peu dupoint
de vuesyntactique
le rôle du connecteur M en1»sant
la cléf inition suivante :DEFINITION 4 :
fin énoncé x de LTL est M-démontrable si Mx est démontrahll’ dans LTL.
I)’après
AWT50 et AWT63 tout énoncé démontrable dans LTL est M-démontrable dans LTL. Les énoncés M-démontrables de LTLcorrespondent
aux éléments detype
1 définis par Moisil dans lesalgèbres
de Lukasiewicz(paragraphe 3).
Du
point
de vuesyntactique,
onpeut
dire que l’ensemble E des énoncés de LTL est la réunion de trois ensemblesdisjoints :
l’ensemble des énoncés démontrablesqui
ne sont pas de la formeMx,
l’ensemble des énoncés démontrables de la forme Mx
(correspondants
aux éléments detype
1 ou detype II)
et enfin l’ensemble des énoncés non démontrables.Supposons
que LBC soit axiomatisée à l’aide dusystème
de Lukasiewiczcomportant
les trois schémas d’axiomes :SI.
(x ~ Y) -+( (y -+ 7,) - (x ~ z))
S2. x
-~ (Nx y) x)
+ xet la
règle
de modus ponens commerègle
de détachement. Soit x un énoncé M-démontrable dans LTL.Par définition Mx est démontrable dans LTL et par suite si nous supposons LTL axiomatisée par le
système W, d’après D l,
Nx - x est démontrable dans LTL. Or tout énoncé démontrable dans LTL est démontrable dans LBC donc Nx -~ x est démontrable dans LRC.D’après S3,
on a alors x démontrabledans
LBC et l’onpeut
énoncer le théorème suivant : THEOREME 4 :Tout énoncé M-démontrable dans LTL est démontmble dams LBC.
La
réciproque
de ce théorème est fausse cornme me l’a fait remarquerJ.F.
Pahion à l’aide du contre-exemple
suivant :L’énoncé
(x
V Nx +N(x
VNx))
-N(x
-x)
est démontrable dans LBC(car
valide dansLRC)
mais n’est pas M-démontrable dans LTL car pour x = 2 on a
M((x
V’N x -N(x
VNx)) + N(x + x))
= 0 ~ 1.Avant de terminer ce
paragraphe,
nous allons établir l’identité définissantl’implication
lukasiewiczienne
simplement indiquée
parSlupecki (60) :
x - y =
(Nx
Vy)
V(MNx 1B My).
I)ans AW on a le théorème suivant
(annexe 1)
/BWT70.
(MNx V y)
1B(My V Nx) = (Nx Vy) V (MNx
AMy)
et par
suite, d’après AWT62,
on al’égalité
cherchée.’.
Les
deux identités que nous avons établies définissantl’implication
lukasiewiczienne àpartir
des
quatre
connecteurs denégation,
depossibilité,
dedisjonction
et deconjonction
doiventpermettre
de construire un
système équivalent
ausystème
deWajsberg
n’utilisant pasl’implication
lukasiewiczi-enne comme connecteur
primitif
et derépondre,
enpartie
tout aumoins,
auproblème posé
à cesujet
par
Slupecki (60).
Nous allons voirqu’il
en est bien ainsi dans leparagraphe
suivant.8. Autres axiomatisations de LTL.
Les différentes axiomatisations de LTL
qui,
à maconnaissance,
ontdéjà
étépubliées figurent déjà
dans leparagraphe
2 et nous nous contenterons ici de mentionnerquelques
résultatspersonnels
à ce
sujet.
Nous allons tout d’abord donner différents
systèmes
axiomatisant LTL utilisanttrois, quatre
oucinq
connecteursprimitifs (c’est-à-dire
en introduisant les connecteurs depossibilité,
dedisjonction
etde
conjonction
comme connecteursprimitifs)
dont nous avons établi lacomplétude (en
endéduisant
formellement le
système W)
et pour certainsl’indépendance (annexe 0).
Système
a :Il utilise tes trois connecteurs primitifs -,
N et M . Ilcomporte
le sixaxiomes
et la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.:
n utilise les
quatre
connecteursprimitifs
-+ ,N,M
et V. Ilcomporte
lesneuf
axiomeset la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Système
y :n utilise aussi les
quatre
connecteursprimitifs -~ , N,
M et V. Ilcomporte
les huitaxiomes
et la,
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Système 5 :
Il utilise les
quatre connecteursprimitifs -+- ,N,
Met 1B .
Ilcomporte
lesneuf axiomes
et la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Système
e :il utilise aussi les
quatre
connecteursprimitifs
+,N,
M et ~1. Ilcomporte
les huit axiomeset la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Système e :
Il utilise les
cinq
connecteursprimitifs - , N,M,
V et 1B . Ilcomporte les douze
axiomeset la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Système
17:Il utilise aussi les
cinq
connecteursprimitifs ~ , N , M,
V et 1B Ilcomporte
les onzeaxiomes
et la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Système
0 :Il utilise aussi les
cinq
connecteursprimitifs
-~ ,N , M,
V et 1B . Ilcomporte
les dix axiomeset la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Système L
:Il utilise aussi les
cinq
connecteursprimitifs -~ , N, M,
V et A . Ilcomporte
lesneuf
axiomeset la
règle
de modus ponens comme seulerègle
de détachement.Le
problème
del’indépendance
desaxiomes -12, E 2, 7?2
et 2 reste ouvert.Nous allons maintenant donner deux
systèmes
n’utilisant pasl’implication
lukasiewicziennecomme connecteur
primitif
dont nous avons établi lacomplétude
en en déduisant formellement lesystème
W(annexe 0).
Système
x :Il utilise
quatre
connecteursprimitifs N, M,
V et 1B et un connecteur abréviateur -+défini
par D5. x -~ y =
(MNx
Vy) A (My
VNx).
Ilcomporte
les dix axiomeset les deux
règles
de détachementSystème
X :Il utilise trois connecteurs
primitifs N,
M et V et un connecteur abréviateur -+défini
par D6. x -+ y =(Nx V y)
VN(NMNx
VNMy).
Ilcomporte
lessept
axiomeset les trois
règles
de détachementIl serait
peut-être
intéressant de trouver unsystème
n’utilisant que trois connecteursprimitifs N,
M et V et dont les axiomes et lesrègles
aient une écriture trèsproche
de celle des axiomes desalgèbres
de Lukasiewicz comme c’est le cas pour lesystème W
et lesalgèbres
deWajsberg,
Nous allons revenir aux
algèbres
de Lukasiewiczproprement
dites afin d’en donnerquelques propriétés pouvant s’ajouter
aux nombreusespropriétés déjà publiées,
dont nous donnonsles
réfé-rences dans la
bibliographie,
mais que nous ne donnerons pas toutes dans cetexposé.
9.
Propriétés
des AL et des Aw.Dans ce
paragraphe
nous allons tout d’abord donner un aperçu des résultatspubliés
sur les ALpuis
nous énonceronsquelques propriétés
desAW, qui
sont donc aussi despropriétés des AL,
etqui
ne
figurent
pas dans les différents articles consacrés auxalgèbres
deWajsberg
et auxalgèbres de
Lukasiewicz
(48), (26) - (30), (34), (47), (39) - (46), (9) - (11), (56), (57), (61), (62)
et(5).
Nous avons
déjà
résumé laplus grande partie
des travaux de Moisil sur les AL auparagraphe
3.Ajoutons simplement
que dans(34)
il définit cequ’il appelle
un M-idéal et unNMN-idéal, faisant
ainsi
jouer
un rôleparticulier
aux deuxopérations
unaires M et NMN et il établit uncertain nombre
depropriétés
de ces ensembles.En
1941,
Moisil(27)
agénéralisé
la notiond’algèbre
de Lukasiewicz trivalente endéfinissant
lesalgèbres
de Lukasiewicz n-valentes. Boicescu(5)
montra comment onpeut
construire uneAL
enpartant
d’unealgèbre
n-valente.Cignoli (8) (9)
établit despropriétés caractéristiques
de l’ensemble des éléments x d’une AL invariants par M(i.e.
tels que Mx :1:x)
et de l’ensemble des éléments booléiens(i.e.
deséléments chrysippiens
suivant les définitions deMoisil)
d’une AL. Il s’intéressa(10)
àl’opérateur
depossibilité
M en tant