Conflit syrien
Correctif partie B
3. Contexte régional
• Vocabulaire : Proche et Moyen Orient
Au point de jonction de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, le Moyen-Orient est un carrefour mondial majeur.
Le Moyen-Orient (MO) et le Proche-Orient (PO) sont des expressions occidentales. Le MO désigne l’ensemble des pays s’étendant de la Turquie à l’Inde (il faudrait donc ajouter le Pakistan à la carte ci-contre). Le PO est inclus dans le MO. Il comprend les pays entourant l’est de la mer Méditerranée.
3. Contexte régional
• Composition de la Ligue des Etats arabes
Machrek
Egypte Irak Jordanie Liban Syrie
Territoires palestiniens
Péninsule arabique
Arabie Saoudite Bahreïn
Emirats Arabes Unis Koweït
Oman Qatar Yémen
Maghreb
Algérie Libye Maroc Mauritanie Tunisie
Autres
Comores Djibouti Somalie Soudan
3. Contexte régional
• Des frontières artificielles à la fin de la seconde guerre mondiale
3. Contexte régional
• Des frontières artificielles à la fin de la seconde guerre mondiale
- Lors de la première guerre mondiale, l’Empire ottoman fait alliance notamment avec l’Allemagne et fait donc partie des perdants. Cela précipite la fin de
l’Empire.
- A la fin de la guerre, Anglais et Français organisent le découpage d’une partie du Moyen-Orient en plusieurs zones relevant de leur protection (au sens de protectorat*)
▪ La France obtient un mandat de protection sur la Syrie et le Liban actuels
▪ La Grande-Bretagne obtient un mandat en Palestine, en
Transjordanie et en Irak (Etats actuels: Israël (dont les territoires palestiniens), Jordanie et Irak)
* Définition: protectorat
Régime juridique, généralement fixé par un traité international, selon lequel un État puissant, en échange de sa protection, exerce un contrôle sur un autre État en prenant en charge les relations extérieures, la sécurité et parfois une partie de l'administration de ce dernier, lequel conserve toutefois sa personnalité internationale. (régime très proche de la colonisation)
3. Contexte régional
• Des frontières artificielles à la fin de la seconde guerre mondiale
- La France découpe sa zone sous mandat en 6 grands territoires - En 1926, le Grand Liban devient la
République libanaise
- En 1939, la France cède le Sandjak d’Alexandrette à la Turquie
Pour certains, ce morcellement du territoire a accentué les divisions au sein du monde arabe alors qu’ils rêvaient d’une grande Syrie correspondant à la zone éclairée sur cette carte. Pour d’autres, la zone n’a jamais constitué une nation unifiée (au sens de peuple) et a toujours connu des fractures géographiques, tribales ou confessionnelles.
On peut au minimum conclure que les frontières dessinées après 1920 ne délimitent pas des nations très homogènes d’un point de vue interne et distinctes les unes des autres, ce qui est propice à l’instabilité.
3. Contexte régional
• Retour sur la séparation sunnites-chiites
Alors que la division entre les deux mouvements est naissante, chiites et sunnites se livrent une bataille historique en 680 à Kerbala. Les chiites perdent cette bataille et vont être écartés des pouvoirs politiques pendant près de 8 siècles. Ils retrouvent le pouvoir en 1510, dans l’Empire perse (correspondant à l’Iran actuel). La religion chiite permet notamment à l’empire perse de se distinguer de l’Empire ottoman et du Monde arabe, tout deux sunnites.
Ceci explique pourquoi l’Iran est le foyer
principal de la religion chiite.
3. Contexte régional
• Répartition sunnite-chiite actuelle
On compte plus de 1,6 milliard de musulmans dans le monde.
Sunnites et chiites représentent les deux principales branches de la religion, mais dans des
proportions très distinctes.
3. Contexte régional
• Répartition sunnite-chiite actuelle
Les quatre pays mis en avant sur cette carte comportent une population majoritairement chiite (et une population sunnite minoritaire).
3. Contexte régional
• Répartition sunnite-chiite actuelle
Les pays éclairés sur cette carte comportent une population majoritairement sunnite avec des minorités chiites. (le Liban est multiconfessionnel et ne compte ni majorité chiite, ni sunnite)
3. Contexte régional
• Montée des tensions sunnites-chiites
1979 -> la révolution islamique renverse le gouvernement pro-américain du Shah en Iran.
L’Ayatollah Khomeini instaure une théocratie en Iran (alors qu’en général, religion et politique sont séparés dans le mouvement chiite). Khomeini s’opposeaux USA et à Israël et tented’exporterson modèle de révolution.
Les monarchies du Golf qui possèdent des minorités chiites, se sentent dès lors menacées
➔ Renforcement des tensions entre sunnites et chiite au Moyen-Orient
3. Contexte régional
• Montée des tensions sunnites-chiites
En 1980, Saddam Hussein (sunnite) arrive au pouvoir en Irak (pays majoritairement chiite mais dirigé par une minorité sunnite)
➔ Il attaque l’Iran (objectif territorial, profiter du chaos post révolution islamique et éviter le soulèvement des territoires irakiens chiites)
➔ Irak soutenu par les pétromonarchies du Golf notamment l’Arabie Saoudite
➔ Iran soutenu par la Syrie (le clan el-Assad est chiite & en conflit avec S. Hussein pour la domination de cette région)
➔ Derrière le conflit entre communauté sunnites et chiites, se précise le conflit entre Iran et Arabie saoudite, les deux grandes puissances du Moyen-Orient.
3. Contexte régional
• Montée des tensions sunnites-chiites
2003 -> USA déclare la guerre à L’Irak
Ils font chuter Saddam Hussein et le pouvoir revient aux chiites en Irak. C’est un basculement majeur car il y a un rapprochement entre Irak et Iran.
Les communautés sunnites (notamment du golfe)
craignent alors la formation d’un croissant chiite*, formé par l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Esbola Libanais, qui formerait un bloc homogène, aux ordres de Téhéran et qui
menacerait les intérêts sunnites. Cette vision un parfois jugée simpliste car elle ne tient pas compte de toute la complexité de la région mais elle donne une tendance générale.
➔ L’axe Téhéran, Bagdad, Damas, Beyrouth* est vu comme une menace par les pouvoirs sunnites
➔ Les alliances sont régies par cette situation en Syrie: le régime d’el-Assad est soutenu par l’Irak, l’Iran et le Esbola Libanais. Les rebelles sont soutenus par les pouvoirs sunnites, en particulier par l’Arabie Saoudite et le Qatar, mais aussi par le Koweït, la Jordanie et dans un premier temps la Turquie.
* On désigne souvent cet axe par ses capitales pour montrer qu’il dépend des pouvoirs en place
3. Contexte régional
• Montée des tensions sunnites-chiites
La vidéo disponible via le lien ci-dessous est un bon résumé de la situation. Si vous avez bien compris les dias précédentes, son contenu devrait vous paraître clair.
https://www.youtube.com/watch?v=vHujd4VeZP8 (voir de 3 à 13min30)
3. Contexte régional
• Des enjeux commerciaux et énergétiques
- La position stratégique du Moyen-Orient, au carrefour de 3 continents, attise les conflits d’intérêt. Le contrôle de certaines voies navigables par exemple représente d’énormes enjeux économiques.
- Le Moyen-Orient possèdent d’immenses réserves de gaz et de pétrole. Ces ressources sont extrêmement convoitées et leur acheminement vers les pays importateurs est stratégique. Les coalitions régionales dans le conflit syrien semblent répondre partiellement aux intérêts
énergétiques.
Voir le reportage ci-contre:
https://www.youtube.com/watch?v=C4XB8qpB8vo