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Revitalisation patrimoniale de la rive droite de l’Oued AinSefra ( Souika). Parcours croisé

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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يملعلا ثحبلاو يلاعلا ميلعتلا ةرازو

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

دبع ةعماج

مناغتسم سيداب نبا ديمحلا

Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem

ايجولونكتلا و مولعلا ةيلك

Faculté des Sciences et de la Technologie

N° d’ordre : M

…………

/AR/2018

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE DE MASTER ACADEMIQUE

Filière : Architecture

Spécialité : Architecture et Patrimoine

Revitalisation patrimoniale de la rive droite de l’Oued

Ain-Sefra

( Souika). Parcours croisé.

Présenté par :

Mr Bensmain Mohammed

Mr Belhandouz Ahmed Mokhtar

Encadreur : Mr Chachour Abdelmadjid Président : Mme Benhamou

Examinateur : Mr Boudebza Examinateur : Mme Rabia Invité :

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Sommaire

Introduction générale :

1. Remerciements 2. Introduction

3. Construction de l’objet de recherche 4. Problématique

5. Objectifs 6. Méthodologie

Chapitre 1. Définitions et contextes

1.1. Quelques notions de base sur le patrimoine 1.2. Le patrimoine urbain national

1.3. Le patrimoine urbain et architectural à Mostaganem 1.4. Le classement des sites patrimoniaux

1.5. La gestion des sites patrimoniaux

1.6. Les outils et instruments réglementaires de protection 1.7. Des contextes similaires

Synthèse

Chapitre 2. Exploration et analyse

2.1. L’expérience de la rive droite de l’oued Ain-Sefra. 2.2. La réalité du terrain d’étude

2.3. L’extraction des informations par l’enquête photographique 2.4. Le parcours photographique

2.5. Interaction entre les participants de l’enquête et la photographie 2.6. Éclairages sur les résultats obtenus

Synthèse

Chapitre 3. Le projet. Patrimoine et authenticité 3.1. La recherche de l’authenticité

3.2. Le projet opérationnel

3.3. Forme urbaine et architectural du projet 3.4. Les détails du projet

Résumé Bibliographie Annexes

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Remerciement

Nous souhaitons remercier en premier lieu notre encadreur

M. CHACHOUR M., nous pour le temps conséquent qu’il nous

accordé, son attention de tout instant sur nos travaux et pour ses

précieux conseils.

A l’ensemble des enseignants pour leur formation.

Aux membres de jury.

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1.Introduction:

« Les anciennes villes ont toujours été transformées, remodelées et recomposées au cours du temps. Les villes nouvelles prennent naissance dans la majorité des cas à partir d’un noyau d’origine préexistant. La conquête des villes historiques, sur le plan politique, social et économique se consolide lorsque les lieux chargés de significations sont transformés par substitution pour de nouvelles valeurs d’usages. C’est pour cela que le centre ville polarise les dynamiques multiples qui transforment sa forme et son contenu car il demeure le centre de gravité géométrique des relations urbaines et territoriales »1.

Mostaganem est une ville d’art et d’histoire présentant un remarquable patrimoine architectural qui témoigne du passage de nombreuses civilisations. Actuellement, la ville est en péril où elle rencontre de nombreux problèmes comme la dégradation de son patrimoine, la perte de son identité et de sa structure originelle.

Cependant, des actions d’intervention ont été entamées en 2006 dans le cadre de protection du patrimoine, ces dernières restent isolées car elles ont touché les monuments historiques et quelques aménagements urbains. La ville historique de Mostaganem nécessite alors une intervention globale qui la prendra en charge dans sa totalité en intervenant sur les différents domaines économique, social, culturel et environnemental.

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2. Construction de l’objet de recherche :

La prise de possession des villes ou parties de ville dans les changements politiques a toujours induit une transformation formelle violente ou progressive de l’état des lieux existants. La réadaptation de la ville à travers l’histoire, s’est toujours définie dans un processus qui n’a pas été destructeur. L’histoire des transformations des villes anciennes a été liée au processus de construction sédimentaire et régressive qui reflète chacune des étapes de cette évolution continuelle et homogène.

Mostaganem est parmi les villes d’Algérie qui possèdent un patrimoine encore vivace ; elle abrite des sites et des monuments historiques de grande importance. Constituée de quatre centres urbains, « Mostaganem et Matemore formaient alors deux villes bien distinctes, ayant chacune son enceinte fortifiée, et séparées par le ravin de l'Ain-Sefra, dont les berges étaient déjà cultivées en jardins. Au Sud existaient les ruines d'une troisième ville Idjdida (el Djedida), et au Nord sur la rive droite du ravin, une quatrième ville Tijditt.»1.

Des sites et des monuments historiques du vieux centre de la ville de Mostaganem ont été proposés au classement (Sites et monuments historiques proposés au classement, Mai 2006), aujourd'hui la totalité du vieux centre est proposée au classement (Dossier d’inscription au secteur sauvegardé de l’ancienne ville de Mostaganem, Novembre 2013). La Direction de la Culture de la ville propose de créer le secteur sauvegardé de l'ancienne ville de Mostaganem, où la ville est divisée en quatre Zones:

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7 Dans notre recherche, nous nous intéresserons à la rive droite de l’Oued Ain-Sefra qui est « Souika ». D’une part, face à la dégradation et destruction du patrimoine urbain de la ville historique de Mostaganem qui est entrain de perdre sont patrimoine valorisant, et d’autre part la prolifération non contrôlée des différents aménagements del’ancienne ville « figure 3 », il était nécessaire d’élaborer une recherche approfondie donnant une importance primordiale à l’état défectueux de celui-ci.En tenant compte de l’implication des outils utilisés pour la formalisation d’un projet urbain réussi sur l’égide des instruments d’urbanisme, la législation et les modes de financement.

Figure 2 : Zone de recherche

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Problématique

3. Problématique :

Mostaganem ville d’histoire et de savoir, capitale commercial à l’époque Ottoman, n’est plus aujourd’hui cette ancienne ville dynamique qui attirait les gens des quatre coins du monde et dont le développement était harmonieux. Son patrimoine urbain de son centre historique est en péril, sa dégradation s’est établie au fil des années, qui ont commencé sous l’occupation française où elle a connu plusieurs phases successives d’aménagement, cette dernière représente juste un faubourg, à cause du délaissement et des démolitions des anciennes constructions et de l'édification de nouvelles constructions dépourvues de caractère qui constituent le premier facteur de défiguration de l'espace et de l'effacement de l'identité de Tigditt.

Face à ces deux thèses :

 Comment peut-ont reconstruire et revalorisé les deux rives du Oued de Ain Sefra (Bas Tigdit et Derb et Tobana) en profitant de l’aménagement de l’oued déjà en cours ?

 Comment faire sortir Bas Tigdit de son isolement et la relier aux autres fragments de Mostaganem ?

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3.2.Hypothèse :

 Revalorisé le patrimoine des façades urbaine des deux rives de l’Oued Ain-Sefra.

 Lier les deux rives pour les faire sortir de leur isolement par la création des espaces et accès qui ravivent la sobriété.

4. Objectifs :

Restitution de la vocation originelle des deux rives de l'Oued Ain-sefra à savoir la rive droite du bas de Soiuka et la rive gauche bas de Derb et Tobana.

 Restauration et revalorisation de l'intérêt écologique du vieux de Mostaganem.

 Aménagement des zones tampons, espaces verts ou parcs à thèmes.

 Amélioration du transport et de la mobilité (voies de contournement, transport fluvial, ...)et accentuer la relation entre les deux rives.

 Développement de la plaine, dans une optique d'ouverture vers des activités à rentabilité économique ; ▪ Pôle Résidentiel ; ▪ Pôle Economique ; ▪ Pôle Touristique ; ▪ Pôle Culturel ; ▪ Pôle Commercial ; ▪ Pôle Ecologique

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5. Méthodologie :

Afin d’atteindre l’objectif ciblé par notre recherche et d’étudier tous les aspects touchéspar cette dernière, nous récolterons les informations par enquêtes auprès des administrationset acteurs qui sont chargés de l’urbanisme et du patrimoine ainsi que par une recherchedocumentaire qui comportera des études de mémoires,thèses, livres, rapports d’études,instruments d’urbanisme, documents juridiques (Code d’urbanisme, du foncier et du patrimoine), revues, sites internet, photos et cartes ainsi que la méthode de la photos « photo-elicitation ».

Toutes ces informations seront traitées suivant troisapproches qui sont :

a. L’approche historique qui vise à retracer l’évolution de la ville historique de Mostagnem àl’aide de fonds documentaires, l’historique des différentes interventions sur le patrimoine urbain et architectural ainsi que les différents classements des monuments historiques de cette ville.

b. L’approche analytique: L’information collectée fera l’objet d’analyse qui s’effectuera dela manière suivante :

-Une analyse diachronique dont l’objective est de comprendre les transformations de

l’objetd’étude par les différentes interventions sur ce dernier.

-Une analyse synchronique qui nous aidera à connaître la structure de la ville historique

afinde cerner ces différents problèmes.

c. L’approche comparative : nous permettra de superposer les différentes expériencesinternationales avec celle de Mostaganem. Ceci nous permettra de ressortir les insuffisances en matière d’outils d’intervention qui sont les instruments d’urbanisme, la législation et les modes de financement.

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Chapitre I :

1. Définitions et contextes

1.1. Quelques notions de base sur le patrimoine

Le patrimoine architectural (selon la définition de Wikipédia) est l'ensemble des constructions humaines qui ont une grande valeur parce qu'elles caractérisent une époque, une civilisation ou un événement et que, à cause de cette valeur, nous voulons transmettre aux générations futures

En Europe

Les politiques de « conservation intégrée » ont été définies le 3 octobre 1985 : la Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe dite « Convention de Grenade » conclue à cette occasion est entrée en vigueur le premier décembre 1987 et a fait l’objet du décret no 88-206 du 29 février 1988 (JO du 4). Elle établit les structures de la coopération européenne pour la protection du patrimoine architectural.

À l'occasion de la constitution du Réseau européen du patrimoine le thésaurus a fourni une large définition du Patrimoine architectural :

L’article 1er de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l'Europe, définit l'expression «patrimoine architectural» en affirmant qu’elle intègre les biens immeubles ci-après :

les monuments : toutes réalisations particulièrement remarquables en raison de leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique, y compris les installations ou les éléments décoratifs faisant partie intégrante de ces réalisations ;

les ensembles architecturaux : groupements homogènes de constructions urbaines ou rurales remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique et suffisamment cohérents pour faire l'objet d'une délimitation topographique ;

les sites : œuvres combinées de l'homme et de la nature, partiellement construites et constituant des espaces suffisamment caractéristiques et homogènes pour faire l'objet d'une délimitation topographique, remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique

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12 Le terme patrimoine est souvent rattaché à une terminologie spécifique telle que : culturel historique, matériel, immatériel, vivant, oral, technique, informationnel, rural, de proximité, petit, urbain, naturel, financier, national, mondial, de l’humanité, etc.

Le mot «patrimoine» n’a pas fini d’être exploré ce sens premier est toujours d’actualité. Le fait qu’il ne possède pas de sens clairement défini, qu’il soit selon l’expression des juristes, un concept en voie de formation, soulève des difficultés. »14. Ainsi« l’objet patrimonial est unobjet considéré sous l’angle de sa valeur collective»15.

Les nouvelles valeurs:

Le monde est en perpétuel mouvement et évolution car « la ville d’aujourd’hui a changé de caractère et la politique de gestion actuelle implique l’association des deux notions, patrimoine et développement qui mènent à envisager l’intégration d’autres valeurs nouvelles»77(figure n° 4) comme éléments clés dans le processus de patrimonialisation qui sont :

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13 La valeur culturelle :

Souvent les vieux tissus urbains jouissent d’une morphologie urbaine et d’une typologie architecturale spécifique, cadre propice témoignant d’une culture populaire et de pratiques quotidiennes de diverses civilisations sur un même territoire. Ces références, indispensables pour l’expression de l’identité et de l’appartenance culturelle sont souvent délaissées au profit d’un nouveau contexte plus adapté aux nouveaux modes de vie. Ainsi, avec le processus de mondialisation beaucoup de nations ont compris l’ampleur des potentialités et des richesses que peuvent induire la diversité des témoignages culturels urbains dont fait partie « la culture patrimoniale héritée » et de l’importance de sa valorisation et sauvegarde. »

La valeur économique :

C’est la valeur potentielle, latente de bien immobiliers qui peut se transformer. en coût dans une opération de vente. Elle dépend d’une partde la valeur immatérielle relative à la qualité de l’espace, de son emplacement et dans le fonctionnement socio-économique, et d’autre part de la valeur matérielle relative à ces caractéristiques internes ou externes. Souvent, elle est rattachée aussi à l‘industrie du tourisme. Selon son ampleur, un tourisme communautaire doux aurait naturellement un effet positif sur la conservation. Mais letourisme de masse représente un péril car il exploite le patrimoine d’une façon abusive en n’apporte aucune contribution financière notable à la protection et à la conservation. » 79

La valeur symbolique :

Précisément, le monument est la trace matérielle d’un symbole, d’une époque, d’un mode de vie ou caractéristique du religieux selon DURKHEIM (CHOAY, 1997) et de là se spécifie par la régulation des sociétés. Il a doncune valeur pour la société car il remplit une fonction au sein d’un système socio-historique. Le monument apparaît alors comme une

constante fonctionnelle, un des éléments grâce auxquels la continuité et la stabilité du systèmesont assurées. L’accumulation de ces traces matérielles dans le temps va finir par incarner la tradition. Et l’espace devient ainsi un lieu de reconnaissance immédiate et d’appartenance identitaire. Dans le processus de valorisation des anciens tissus urbains, l’action sur lesymbolique et le signe est aussi importante que les éléments matériels »

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14 -La valeur pédagogique:

Les objets du patrimoine doivent avoir une occasion d’apprendre et de diffuser les connaissances acquises sur eux. La valeur pédagogique du patrimoine ne se limite pas à l’apprentissage des caractéristiques et de la valeur intrinsèque de ses biens du patrimoine

quelle que soit leur nature et la redécouverte des valeurs d’unicité de chaque objet et de chaque lieu. L’étude et la connaissance du patrimoine sont les clés de lecture et deviennent un instrument à travers lequel on peut redécouvrir une capacité que l’on a appelée «capacité d’édifier» qui va permettre des résultats meilleurspar la réconciliation entre l’homme et le territoire et entre l’homme et la ville. »

La valeur ludique:

Le patrimoine offre aussi une occasion de plaisir et de détente car les éléments du patrimoine sont presque toujours agréables à voir; visiter le patrimoine, l’avoir sous les yeux dans la ville ou sur le territoire est une expérience fortement appréciée qui permet d’exercer sa curiosité intellectuelle. L’idée de détente, de loisir et de vacances est fortement liée au patrimoine et donc à sa demande. » La valeur de repère :

Un bâtiment ou un ensemble de bâtiments peuvent servir de repère spatial ou historique. Leurs particularités les rendent remarquables, ilsdeviennent ainsi des points de repère dans la ville, des signaux qui confirment des cheminements, des lieux de rencontres. Ils peuvent témoigner d’un temps passé, de l’évolution des modes de vie et rendre sensible l’épaisseur historique de la ville ».

La valeur d’évocation:

C’est une valeur complexe à définir, forméepar les sentiments, l’émotion, les sensations, les atmosphères et l’imaginaire collectif et individuel. La valeur d’évocation est donnée par un attrait envers quelque chose. La connaissance de peu de choses va nous permettre de se rappeler de certains traits, tels que les aspects du comportement et de la culture et donc la valeur d’évocation est associée à tous les objets qui ont une caractérisation historique indépendamment de leur consistance et de 1eur importance. Elle est assignée aussi à toutes les traces et les signes les plus infimes qui peuvent se rapporter à des histoires ou simplement à des traditions locales, ou sur des lieux où se sont produit des événements mémorables ou importants ».

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15 La valeur scientifique:

C’est une valeur reconnue particulièrement par les spécialistes.Dans ce cas, le patrimoine constitue un vaste domaine précieux d’enquêtes et ’études approfondies sur l’histoire des événements humains, des coutumes et de l’économie des techniques de construction.

L’attribution de cette valeur, surtout si elle est élevée, engendre un traitement spécial et sectoriel des biens et incite à les considérer comme des laboratoires ou des musées et donc à en limiter l’usage. »

La valeur de consistance:

C’est aussi une valeur reconnue par les spécialistes, plus particulièrement par lesarchitectes et les

urbanistes. Cette valeur à un rôle de mesure et de guide pour la modification du territoire de ville, elle permet une lecture de son contexte, de ses formes et de ses rapports géométriques.

On peut assigner cette valeur non seulement:«à la consistance physique du patrimoinemais aussi aux traces et à la mémoire des objets ou simplement à la mémoire de ces objets, ou d’événements passés. On peut selon cette attitude,assigner une valeur en soi le patrimoine

des biens à une valeur même en tant que signe, ou présence, selon laquelle (...) il faut projeter l’aménagement d’un lieu, en le conservant sous ses formes actuelles ou en le réconfortant à l’aide de suggestions...».

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16 1.2. Patrimoine urbain national

L'Algérie regorge de sites historiques, naturels et de cités millénaires. Une richesse reconnue par L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (en anglais United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, UNESCO) qui en a déjà classé sept au patrimoine mondiale de l'humanité ;

I.2.1.Casbah d'Alger:

Inscrite par l’UNESCO en 1992, se situe dans l’un des plus beaux sites maritimes de la Méditerranée, surplombant les îlots où un comptoir carthaginois fut installé dès le IVe siècle av. J.-C., la Casbah constitue un type unique de médinaou ville islamique. Lieu de mémoire autant que d’histoire, elle comprend des vestiges de la citadelle, des mosquées anciennes, des palais ottomans, ainsi qu’une structure urbaine traditionnelle associée à un grand sens de la communauté.

I.2.2.La Kalâa des Béni Hammad :

Inscrite par l’UNESCO en 1982, se situe dans un site montagneux d’une saisissante beauté, les ruines de la première capitale des émirs hammadides, fondée en 1007 et démantelée en 1152, nous restituent l’image authentique d’une ville musulmane fortifiée. Sa mosquée, avec sa salle de prière de 13 nefs à 8 travées, est l’une des plus grandes d’Algérie.

I.2.3.Timgad :

Inscrite par l’UNESCO en 1982, Sur le versant nord des Aurès, Timgad fut créée ex nihilo, en 100 apr. J.-C., par l’empereur Trajan comme colonie militaire. Avec son enceinte carrée et son plan orthogonal commandé par le cardo et le decumanus, les deux voies perpendiculaires qui traversaient la ville, c’est un exemple parfait d’urbanisme romain.

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17 I.2.4.Tipasa :

Inscrite par l’UNESCO en 1982, Sur les rives de la Méditerranée, Tipasa, ancien comptoir punique, fut occupé par Rome, qui en fit une base stratégique pour la conquête des royaumes mauritaniens. Il comprend un ensemble unique de vestiges phéniciens, romains, paléochrétiens et byzantins, voisinant avec des monuments autochtones, tel le Kbor er Roumia, grand mausolée royal de Maurétanie.

I.2.5.Vallée du M'Zab :

Inscrite par l’UNESCO en 1982 , Le paysage de la vallée du M’Zab, créé au Xe siècle par les Ibadites autour de leurs cinq ksour, ou villages fortifiés, semble être resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’Zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. C’est une source d’inspiration pour les urbanistes d’aujourd’hui.

I.2.6.Djémila:

Inscrite par l’UNESCO en 1980, Djémila, ou Cuicul, avec son forum, ses temples et ses basiliques, ses arcs de triomphe et ses maisons, à 900 m d’altitude, est un exemple remarquable d’urbanisme romain adapté à un site montagneux.

I.2.7.Tassili n'Ajjer:

Inscrite par l’UNESCO en 1982, Cet étrange paysage lunaire de grand intérêt géologique abrite l’un des plus importants ensembles d’art rupestre préhistorique du monde. Plus de 15 000 dessins et gravures permettent d’y suivre, depuis 6000 av. J.-C. jusqu’aux premiers siècles de notre ère, les changements du climat, les migrations de la faune et l’évolution de la vie humaine aux confins du Sahara. Le panorama de formations géologiques présente un intérêt exceptionnel avec ses « forêts de rochers » de grès érodé.

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18 1.3. Le patrimoine urbain et architectural à Mostaganem :

1.3.1 Monuments et sites historiques à sauvegarder

Figure 5 : Les zones à sauvegarder de Mostaganem 1.3.2 Monuments et sites historiques dans notre site de recherche :

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19 Figure 5 : Zone C ( Tigditt et Souika) à sauvegarder

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20 Figure 6 : Mosquée Sidi Allal M’Hamed « C01 »

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21 Figure 8 : Mosquée Sidi Yacoub « C02 »

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22 1.4. Classements des sites patrimoniaux :

a) Le patrimoine et la législation en Algérie2 :

Les lois touchant à la conception du patrimoine culturel ainsi qu'à ses méthodes ont été celles de la France colonisatrice de l'Algérie depuis 1832 jusqu'à 1962. Cette perspective coloniale d'approcher le patrimoine est restée en vigueur même après l'indépendance. Il a fallu attendre 1967 pour assister à la première loi sur le patrimoine

b) Phase 1830 – 1962 : Politique et stratégies coloniales

Pendant la période d'occupation française, la question du patrimoine culturel a été abordée dans une perspective purement coloniale :"Héritière de Rome, la France était chargée de rétablir la continuité latine et chrétienne au Maghreb" par la mise en œuvre de concepts et méthodes déjà élaborés et expérimentés.

Il s'agissait de réaliser d'abord, le bilan de l'œuvre romaine en termes de mesures, d'étendue, de quantité, de grandeur, de hauteur, de distance, de profondeur et de superficie, en privilégiant les méthodes d'étude et d'évaluation quantitatives de documents archéologiques, épigraphiques, numismatique et littéraires.

c) Phase 1962 – 1967 : Reconduction de la législation française relative aux monuments et sitesAlgériens

En 1962, à la faveur de « la loi n° 62.157 du 31 Décembre1962, tendant à la reconduction jusqu’à nouvel ordre de la législation en vigueur au 31 décembre 1962 », les dispositions de la loi française en matière de Monuments et Sites historiques et naturels, de fouilles, de découpage territorial archéologique, y compris en matière de publicité, d’affichage et d’enseignes, ont été reconduites.

d) Phase 1967 -1998 : La première loi Algérienne sur les monuments et sites

En 1967, la législation française, appliquée à l’Algérie dans ses dispositions non contraires à la souveraineté nationale, est repensée sous la forme d’une loi algérienne : L’«Ordonnance 67-281 du 20 décembre 1967 relative aux fouilles et à la protection des sites et monuments historiques et naturels ».

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23 e) Phase 1998 – à nos jours: Une loi sur le patrimoine culturel de la nation

Avec la promulgation de loi 98/04 portant protection du patrimoine culturel, un terme a été mis à une vision réductrice de l’histoire et de la mémoire d’un peuple et d’une nation.

Elle a opéré un véritable cadastrage du patrimoine culturel, allant au-delà des notions de sites et monuments, en intégrant la dimension vivante, le caractère habité, les savoirs faire traditionnels, les métiers, l’artisanat, et en introduisant une catégorie fondamentale de notre patrimoine culturel : le centre historique, c'est-à-dire les casbahs, médinas, ksour, zéribas, mechtas et autres villages traditionnels.

f) Phase 2002 – 2007 : Mise en œuvre de la loi portant protection du patrimoine culturel (loi applicable dès sa publication au journal officiel en 1998)

La loi 98-04 exprime la volonté politique d’un accès à un autre niveau de conscience du patrimoine culturel, celui de la construction, de la restauration et de la consolidation de l’identité nationale, passant du concept « Monuments et Sites historiques » » au concept

«Patrimoine culturel» dans le sens de l’appropriation et de l’intégration culturelle et socioéconomique. Le patrimoine culturel renvoie désormais à deux notions fondamentales : l’identité et le territoire.

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24 1.5. Gestion des sites patrimoniaux

PATRIMOINE EN ALGERIE 1.5.1 Ministère de la culture

A l’avènement de l’ordonnance 67-281 le ministère de la culture n’a pas encore vu le jour. La gestion du secteur de la culture était dévolue au ministère de l’éducation nationale.

D’ailleurs, dans l’ordonnance de 1967 on parle du ministre chargé des arts. Au fil de cesorganisations, le patrimoine n’a cessé de prendre de l’importance, pour voir son apogée en2005, à la faveur du décret 05-80.3.

Le décret 70-53 du 21/07/1970 a créé pour la première fois un ministère de l’information et de la culture, ce qui a permis de regrouper au sein d’un même ministère les principalesattributions en matière de culture. Ces attributions étaient auparavant réparties entre leministère de l’éducation nationale, à travers la Direction des affaires culturelles (arts,musées, bibliothèques), et le ministère de l’information (Direction de la culture populaireet des loisirs).

Nous nous contenterons, dans le cadre de ce travail d’aborder les trois différents organigrammes du ministère chargé de la culture pour apprécier le rôle accordé aupatrimoine archéologique, à travers les structures qui lui sont consacrées.

1.5.2 L’organigramme de 1970 Vu le décret 70-53 du 21 juillet 19701

Le ministère de l’information et de laculture comprend une Direction des beaux arts, monuments et sites qui est chargée de laprotection, de l’étude et de la mise en valeur du patrimoine culturel dans le domaine desbeaux arts, des musées, des antiquités, des monuments et sites au sein de cette Direction, on distingue deux sous-directions :

 La sous-direction des beaux-arts et des antiquités

Chargée, entre autres d’exécuter, de contrôler et de coordonner les fouilles archéologiqueset de contrôler le commerce des antiquités.

 La sous-direction des monuments historiques et sites chargée notamment, de recenser et répertorier les biens culturels meubles et immeublesclassés appartenant à l’Etat et aux particuliers, de restaurer ou faire restaurer lesmonuments historiques et les sites culturels et naturels classés.

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25 1.5.3 L’organigramme de 1994

Cet organigramme est contenu dans le décret exécutif du 15 juin1994 portant surl’organisation de l’administration centrale du ministère de la culture. C’est la direction dupatrimoine culturel et des arts traditionnels qui est chargée de la gestion du patrimoine etce à travers deux sous directions :

 La sous-direction de la recherche archéologique et des étudeshistoriques.

Chargée de suivre et de contrôler des travaux de recherche, de restauration et d’études surles monuments et sites historiques des différentes époques

 3.3.2 La sous-direction des monuments, des sites, des parcs nationaux et demusées chargée de suivre et contrôler les opérations d’identification declassement et de valorisation des monuments. Il ressort donc, de la lecture, de ces deuxorganigrammes précédents, que les organismes précédents définissent des organismes pourla protection du patrimoine, mais leurs taches restent ambigües, et pas précises.Néanmoins, la seule institution qui avait des taches, plus au moins, précises reste l’agencenationale d’archéologie et de protection des sites et monuments historiques, mais restenttout de même pas parfaite.

1.5.4. L’agence nationale d’archéologie et de protection des sites et monumentshistoriques L’Agence a été créée en vertu du décret 87-10 du 6 janvier 1987 et elle est placée sous latutelle du ministre de la culture. C’est un établissement public à caractère administratif,doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Selon l’article 3 dudit décret l’Agence est chargée « de l’ensemble des actionsd’inventaire, d’étude, de conservation, de restauration, de mise en valeur et du présentation au public du patrimoine culturel historique national. »

A cet égard, l’Agence peut :

 Entamer en les finançant des fouilles archéologiques, ou assurer le suivi et le contrôledes fouilles effectuées par d’autres personnes et organismes nationaux ou étrangers

 Elle est également chargée de la conservation et de la restauration du patrimoineculturel Pour l’accomplissement de sa mission, l’Agence en plus de ses organes de gestion estassistée par un conseil d’orientation composé de représentants de départementsministériels, ayant un rapport avec l’activité de l’Agence. Le conseil d’orientation, prenddes décisions lors de ses délibérations, notamment sur l’organisation de l’Agence, lesprogrammes d’activité annuels, les bilans ainsi que les états prévisionnels des dépenses etrecettes.

Elle dispose également d’un laboratoire central et d’antennes dans plusieurs wilayas. Enmatière de recettes, en plus des subventions, de l’Etat, des collectivités locales et desorganismes publics, elle dispose des taxes d’entrée aux sites, monuments et musées.

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26 On peut constater que l’Agence Nationale d’Archéologie et de Protection des sites etMonuments Historiques, est l’unique organisme chargé de gérer et d’administrer lepatrimoine. Mission qui s’avère à la fois, délicate et très chargée, compte tenu del’importance du territoire à gérer ainsi que celle de l’environnement historique bâti. Cette

Agence avait changé de statut avec le nouvel organigramme de 2005, que nous allonsprésenter. 1.5.5 L’organigramme de 2005

Deux directions sont désormais dédiées à ce volet :

 La direction de la protection légale des biens culturels et de lavalorisation des biens culturels. Celle-ci comprend trois sous-directions

- La sous-direction du contrôle légal

- La sous-direction de la sécurisation des biens culturels

- La sous direction de la recherche et de la valorisation du patrimoine culturel

 La direction de la conservation et de la restauration du patrimoineculturel qui comprend également trois sous directions

- La sous-direction des biens culturels

- La sous-direction de la conservation et de la restauration des biens culturels mobiliers - La sous-direction de la conservation et de la restauration des biens culturelsimmobiliers.

Cet organigramme, peut-être considéré à juste titre comme l’organigramme le plusaccompli, où les structures chargées du patrimoine sont étoffées et leurs attributionsnettement détaillées. Avec cet organigramme l’ANAPSMH, avait changé de statut,devenant ainsi l’Office national de Gestion et d’Exploitation des Biens Culturels protégés.

En effet, en 2005, la nature juridique de l’Agence a été transformée par le décret 05-488du 22 décembre 2005. L’Agence est érigée de ce fait en un établissement EPIC1dénommé Office national de Gestion et d’Exploitation des Biens Culturels protégés.

La transformation de l’Agence en un EPIC traduit la volonté des pouvoirs publicsd’accorder plus d’autonomie à la gestion de cet organisme, car la comptabilité de l’Etat secaractérise par sa lourdeur administrative et sa soumission à divers contrôles incompatiblesaux yeux des pouvoirs publics avec sa mission commerciale.

L’office est dirigé par un directeur général et administré par un conseil d’administration.Le conseil d’administration, est présidé par le ministre chargé de la culture ou sonreprésentant. Il est composé de représentants de départements ministériels ayant unerelation avec l’activité de l’Office. Au décret

(27)

27 1.6. Les outils réglementaires de protection :

C’est l’ensemble des outils de contrôle, gestion, planification et d’action sur l’urbanisation. Ils englobent les documents et plans d’urbanisme. Les instruments d’urbanisme d’intervention sur le patrimoine urbain diffèrent d’un pays à un autre mais le plan de sauvegarde et de mise en valeur (dont l’origine est française; lois de Malraux 1962)232 est le plus utilisé dans le monde entier.

C’est l’ensemble des textes juridiques de lois, décrets, ordonnances et arrêtés qui porte sur : La protection du patrimoine urbain et architectural.

La classification patrimoniale. Les études et la maitrise d’œuvre. Les actions d’intervention.

Les instruments d’urbanisme et leur méthode d’élaboration. Les acteurs intervenants et leur rôle.

Les modes de financement.

1.6.1. La loi n°98-04 protection du patrimoine :

La règlementation algérienne et afin de pouvoir rattraper ces centres historiques en voie de disparition, a défini ce patrimoine par des règles générales de protection qui se résume dans la loi N° 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel, la loi fondatrice de la préservation du patrimoine (voir toute la loi en annexe) ;

Article 1er. - La présente loi a pour objet de définir le patrimoine culturel de la Nation, d'édicter les règles générales de sa protection, sa sauvegarde et sa mise en valeur, et de fixer les conditions de leur mise en œuvre.

Art. 45. - L'élaboration, l'instruction, le contenu, la mise en œuvre du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur, les mesures de sauvegarde applicables avant sa publication ainsi que les conditions de sa modification, de sa révision, de sa mise à jour régulière seront précisés dans un texte réglementaire.

1.6.2. La loi 2003 création de la PPSMVSS :

Apparition dans le JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N°60 Page 12-19 Décret exécutif n 03-323 du 9 Chaâbane 1424 correspondant au 5 octobre 2003portant modalités d’établissement du plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques et de leur zone de protection (PPMVSA).(voir annexes page 12-19 du journal officielle) ;

Article 1er: Le présent décret a pour objet l’application de l’article 30 de la loi n° 98-04 du

20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel. Art. 2 : Le plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques par abréviation “PPMVSA” fixe les règles générales et les servitudes applicables au site archéologique et à sa zone de protection, dans le respect des dispositions du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme.

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28 Art. 3 : Lorsque la zone de protection du site archéologique est comprise dans un plan d’occupation des sols (POS) celui-ci doit respecter les prescriptions édictées par le PPMVSA pour cette zone.

« Depuis 2003, l’Algérie a mis en place une loi (98-04) relative à la protection du patrimoine culturel ainsi que son décret exécutif (03-324 du 5/10/2003), qui sont applicables pour la protection et mise en valeur des sites historiques par le biais des PPSMVSS dont la Casbah d’Alger est la première en étude (décret exécutif 05-173 du 09/05/2005). Au jour d’aujourd’hui en Algérie, plusieurs secteurs sauvegardés sont dotés d’un plan permanent de sauvegarde. Après les sites historiques des Casbah d’Alger et de Dellys, viennent s’ajouter les sites antiques de Tipasa, Cherchell et Tlemcen et certainement bien d’autres dans un futur prochain »(Abdessemed-Foufa, 2010)

1.6.3. La loi 2015 création et délimitation du secteur sauvegardé de la vieille ville de Mostaganem :

Apparition dans le JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N°43 Page Décret exécutif n 15-209 du 11 Chaoual 1436 correspondant au 27 juillet 2015 portant création et délimitation du secteur sauvegardé de la vieille ville de Mostaganem (voir toute la loi en annexe) ;

Art. 3 : Le secteur sauvegardé de la « vieille ville de Mostaganem », d’une superficie de cent trois hectares et cinquante-six ares (103 ha et 56 ares) est délimité, conformément au plan annexé l’original du présent décret comme suit :

au Nord : par l’intersection de la rue n 39 avec le mur de clôture du cimetière Sidi Mazouz, le mur de clture bordé par le CEM Larbi Tebessi, la clinique des maladies thoraciques, la mosquée Tahdhib et la rue Meskine Fellouh jusqu’au carrefour où se trouvent le centre de santé, le palais des sports, le boulevard Dahra et le mur de soutènement du palais des sports ; au Nord-Est : par le mur de soutènement séparant le palais des sports de la cité des 80 logements, le mur de soutènement séparant la cité des 80 logements du quartier Kadous El Meddah, le mur de culture de la cité des 80 logements et le chemin d’accès la cité des 80 logements et le boulevard Dahra ;

l’Est : par l’intersection du boulevard Dahra avec l’accès la cité des 80 logements, le boulevard Dahra jusqu’ l’intersection avec la rue Ayachi Belhadj menant vers le quartier El Arsa, sentier séparant le casernement des génies de la cité Mohamed Kaid en passant par les escaliers urbains n 1 (plan de délimitation) et aboutissant sur la voie Cherif Belkacem ; au Sud-Est : par la rue chérif Belkacem intersection de la rue Chérif Belkacem avec les escaliers urbains n 02 (Plan de délimitation) rue chérif Belkacem, escaliers urbains aboutissant sur le boulevard Dahra, boulevard Dahra, pont du 17 octobre 1961, rue du 17 octobre 1961, intersection de la rue du 17 octobre 1961 avec la rue Benslimane Charef ; au Sud : par l’intersection de la rue du 17 octobre 1961 avec la rue Benslimane Charef, rue Benslimane Charef, rue Kerbadji Mansour jusqu’ la clinique Ettabana et l’école Meddad (école des Tapis), rue Haddadi Miloud, intersection de la rue Haddadi Miloud avec la rue Benhaddou Mohamed ;

L’Ouest: par l’accès principal du port, la route nationale n11, jusqu’à l’accès de la cité R’Mila ;

au Sud-Ouest : par l’intersection de la rue Haddadi Miloud avec la rue Benhaddou Mohamed, rue Bouarfa Okacha, rue Bouras Belkacem, talus descendant depuis cette voie

(29)

29 pour aboutir sur la route nationale n 11, route nationale n 11 jusqu’ à l’accès principal du port ;

au Nord-Ouest : par l’accès de la cité R’Mila jusqu’au lycée R’Mila, rue n 61, rue Beskri Hachemi, rue séparant le mur de culture du cimetière de Sidi Mazouz de la cité foncière, rue n 39 jusqu’au CEM Larbi Tebessi.

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44 1.7. Descontextes similaires :

1.7.1 1er exemple (Casbah D’Alger)

Valeur universelle exceptionnelle Brève synthèse

La Casbah d'Alger apparaît comme un exemple significatif de ville historique maghrébine qui eut une grande influence sur l'urbanisme dans la partie occidentale de la Méditerranée et en Afrique sub-saharienne.

En effet, situé sur la côte méditerranéenne, le site fut habité au moins dès le VIe siècle avant notre ère quand un comptoir phénicien y fut installé. Le terme Casbah, qui désignait à l'origine le point

culminant de la médina de l'époque ziride, s'applique aujourd'hui à l'ensemble de la vielle ville d'El Djazair, dans les limites marquées par les remparts d'époque ottomane édifiés dés la fin du XVIe siècle.

Dans cet ensemble vivant où résident près de 50.000 personnes, se conservent encore de très intéressantes habitations traditionnelles, palais, hammams, mosquées et divers souks, dont la forme urbaine représente le témoignage d'une stratification de plusieurs tendances dans un système

complexe et original qui s'est adapté, avec une remarquable souplesse, à un site fortement accidenté. Critère (ii) : La Casbah d'Alger a exercé une influence considérable sur l'architecture et la

planification urbaine en Afrique du Nord, en Andalousie et en Afrique sub-saharienne durant les XVIe et XVIIe siècles. Ces échanges se manifestent par le caractère spécifique de son habitat et par

(31)

45 la densité de sa stratification urbaine, un modèle d'établissement humain où le mode de vie

ancestralet les habitudes musulmanes se sont harmonisés avec d'autres types de traditions..

Critère (v) : La Casbah d'Alger est un exemple éminent d'un habitat humain traditionnel représentatif de la culture musulmane profondément méditerranéenne, synthèse de nombreuses traditions. Les vestiges de la citadelle, des mosquées anciennes, des palais ottomans, ainsi qu'une structure urbaine traditionnelle associée à un grand sens de la communauté sont les témoins de cette culture et le résultat de son interaction avec les diverses couches de peuplement.

Intégrité (2009)

Malgré les mutations et les aléas sismiques qu'elle a subis, la Casbah d'Alger conserve toujours son intégrité. Dans leur ensemble, les caractères esthétiques, les matériaux utilisés et les éléments

architecturaux gardent leurs aspects originaux qui expriment les valeurs ayant prévalu au classement du site en 1992 sur la Liste du patrimoine mondial. Le maintien de la fonction d'habitation a permis de consolider la viabilité du site autant que l'intégrité de son image. Les opérations de restauration du patrimoine bâti de la Casbah engagées dans le cadre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur satisfont les normes locales et nationales et contribuent à maintenir l'intégrité du site. Il existe néanmoins des menaces à l'intégrité qui sont liées à la sur densification et à des interventions non contrôlées. D'autres risques proviennent des séismes et des incendies, ainsi que des glissements de terrain et des inondations

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46 .

Authenticité (2009)

Les attributs de la Valeur universelle exceptionnelle qui avaient permis l'inscription sont maintenus. La Casbah témoigne d'une authenticité remarquable, aussi bien au niveau de la forme et de la conception (trame urbaine très dense), des matériaux de construction (briques en terre crue, enduits de terre et à la chaux, pierre et bois) que de l'utilisation (habitation, commerce, culte) et des traditions populaires. La survivance des savoir-faire architecturaux traditionnels, notamment en matière des métiers de la construction et du décor architectural, est un atout majeur pour soutenir la Valeur universelle exceptionnelle.

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47 Besoins en matière de protection et de gestion (2009)

La Casbah d'Alger fut classée site historique national en novembre 1991 et secteur sauvegardé en 2003. Le cadre juridique qui assure sa protection comprend les lois 98.04 (relative à la protection du patrimoine culturel), 90.25, 90.29, 91.10 et les décrets exécutifs 90.78, 90.175, 91.176, 91.177 et 91.178. L'État partie considère cependant qu'il est nécessaire d'effectuer une révision des dispositions législatives et administratives relatives au bien pour mieux assurer sa protection et sa mise en valeur. La gestion du site est confiée à la Direction de culture de la wilaya (province) d'Alger. Il existe un besoin continu de conserver et réhabiliter le bien afin de prévenir la détérioration du tissu urbain. Les menaces dues aux séismes et aux incendies sont réelles alors que les glissements de terrain et les inondations constituent toujours des menaces possibles. Un plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS), codifié par le décret exécutif n° 324-2003 est en préparation. Le plan de gestion prendra en considération ces questions et tiendra compte d'une zone tampon et des actions de suivi régulier. La Direction de culture de la Wilaya, en concertation avec le ou les présidents d'Assemblées Populaires Communales concernés, est l'agent de mise en œuvre et de gestion du PPSMVSS. Pour renforcer cette action, un texte réglementaire est en voie d'adoption, celui des Agences des secteurs sauvegardés. L'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC) est chargé, quant à lui, au titre du Ministère de la culture, de la gestion des monuments et sites archéologiques et historiques classés, y compris ceux situés à l'intérieur d'un secteur sauvegardé

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48 1.7.1 1er exemple (le village de Chefchaouen- Maroc )

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Chefchaouen est un petit village marocain situé dans le nord du pays, et qui fait énormément parler de lui. Il faut dire qu’il a la particularité d’être entièrement peint en bleu. Ce qui lui vaut d’attirer chaque année des milliers de touristes. Il faut savoir qu’il y a encore une vingtaine d’années, Chefchaouen n’était pas connu du tout. Afin de redynamiser le tourisme dans cette région du Maroc, les femmes du village ont alors eu une idée originale.

Pourquoi ne pas peindre toutes les habitations en bleu ? Et c’est vrai que ça apporte à ce village quelque chose de vraiment spécial. Les photos sont resplendissantes. Si bien que depuis quelques années, il attire les touristes de part le monde entier. Situé entre Fez et Tanger, Chefchaouen est devenu un lieu incontournable pour tous les touristes qui viennent au Maroc. Et il est vrai que vous ne verrez pas ça partout. Abdeslam Mouden, guide touristique dans la région, explique d’ailleurs que le village est repeint en bleu trois fois par an. Ceci afin de conserver sa réputation et cette petite particularité qui a fait sa célébrité. Ce sont d’ailleurs les femmes du village qui repeignent les habitations de Chefchouen. Tout comme c’était elles qui étaient à l’initiative du projet il y a plusieurs années.

Personne ne saurait affirmer pourquoi c’est la couleur bleue qui a été choisie. Certains pensent que c’est parce qu’elle évoque la spiritualité pour les juifs et les musulmans. D’autres encore prétendent que c’est un hommage aux sources d’eau provenant de la montagne. Et la dernière anecdote, mais pas des moindres, le bleu ferait fuir les moustiques. Pourquoi pas ?

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50

CHEFCHAOUEN, Maroc – Cernée de toutes parts par les sinistres montagnes du Rif, dans le nord

du Maroc, se trouve la ville bleue de Chefchaouen, un petit endroit féerique riche en parfums et en couleurs, aux mille nuances de bleu. Chefchaouen fait partie de ces villages qu'un voyageur peut explorer en un jour, mais où l'on peut tout aussi bien finir par rester trois ou quatre jours et y faire le moins possible. Pas aussi populaire mais plus paisible que Marrakech ou Fès, Chefchaouen attire pour l'essentiel des touristes espagnols, français et marocains. Les principales attractions : les maisons bleues et le cannabis.

« Je suis venu ici il y a seize ans et je suis resté », raconte l'artiste Mohsine Ngadi. Il dirige Le Rêve Bleu, une galerie d'art-restaurant située dans la partie nord de la médina, ou vieille ville. «

L'inspiration est partout à Chefchaouen », indique Ngadi. Venant de lui, cela signifie quelque chose. Agé de quarante-huit ans, Ngadi est originaire de Fez.

Il puise principalement son inspiration dans la vieille ville, où presque toutes les maisons et même quelques ruelles sont peintes avec un mélange de craie et d'eau pigmentée dans des nuances de bleu allant des plus claires aux plus foncées. C'est pourquoi, tôt le matin, lorsque les rues bleues sont humides de rosée, il est possible de voir ses propres empreintes sur le trottoir bleu.

Chaouen, comme on l'appelle ici, a été fondée en 1471 au cœur des montagnes du Rif par les Maures et les juifs fuyant l'Espagne. On dit que ce sont les juifs qui ont introduit la couleur bleue dans la ville, lorsque ces derniers se sont réfugiés des persécutions d’Hitler dans les années trente du siècle dernier, le bleu symbolisant le ciel, le paradis et la direction d'une vie spirituelle.

Le soleil se couche sur Chefchaouen et les lumières s'allument, offrant une vue superbe depuis une colline voisine (MEE/Rik Goverde)

Cependant, les habitants de Chefchaouen ont des points de vue différents quant aux raisons pour lesquelles les maisons sont peintes en bleu. Ils semblent tout simplement ne pas parvenir à se mettre d'accord.

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51 La théorie la plus répandue est que la couleur bleue éloigne les moustiques, car les rues ressemblent alors à un ruissellement d'eau fraîche.

D'autres disent que cette théorie est fausse. Chefchaouen est bleue parce que la mer Méditerranée voisine est bleue. Inutile de soutenir que la mer est à au moins 30 kilomètres. « La mer est très proche », persistent-ils.

Selon Youssef Azaroun, 26 ans, qui travaille à l'hôtel Chams, la couleur bleue fait référence à la source de Ras el-Maa, qui se trouve juste en dehors des murs de la ville. « C'est notre source de vie, tout le monde ici y boit », a-t-il confié à Middle East Eye. « Mais bien sûr, le bleu fait également référence à la Méditerranée. Beaucoup de villages autour de cette mer sont peints en bleu et blanc. » Mohsine Ngadi, le peintre, donne encore une autre explication. Les moustiques, la vie spirituelle des immigrés juifs... tout cela est faux, selon lui. « Le bleu a été choisi pour le confort des yeux, surtout en été, lorsque le soleil brille. Personne n'est jamais pressé ici. Le stress n'existe pas. »

L'absence de stress pourrait aussi être due à l'autre attraction qui fait la réputation de Chefchaouen : le cannabis largement disponible. Dans les rues et dans les loges, des voix chuchotées mais très persistantes vous proposent du kif. Le voyageur novice qui accepterait à chaque fois planerait sans doute plus haut que la Burj Khalifa de Dubaï à la fin de la journée.

Revenons-en au bleu, toutefois. Même si les poteries, les tables et les tapis locaux peuvent être de toutes les couleurs imaginables, c'est le bleu qui confère à Chefchaouen son atmosphère unique. Au printemps, après que les pluies hivernales ont nettoyé la ville, les habitants repeignent leurs murs ou retouchent les taches d'usure, encouragés par les autorités locales qui leur fournissent des brosses.

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52 Tout est permis tant que la couleur choisie reste le bleu. Rouge vif ? Certains disent qu'il est

formellement interdit d'utiliser une couleur autre que le bleu. D'autres pensent que cela serait tout simplement très mal vu. « Nous avons un proverbe qui dit : "Fais ce que fait ton voisin ou change de porte" », a expliqué Mohsine Ngadi à MEE. En d'autres termes, si vous ne voulez pas vous intégrer, allez-vous-en. « Utiliser des couleurs différentes est un signe de division. Utiliser une seule couleur est une preuve d'unité. Nous accordons de la valeur à l'unité. »

Une femme porte du bois dans les rues de Chefchaouen au petit matin pour l'amener à une boulangerie voisine (MEE/Rik Goverde)

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53 1.7.3 3ème Exemples (Le complexe Yasmine : un projet culturelet de loisirs au sein de la station

touristique de Yasmine-Hammamet (Tunisie)

Le complexe Yasmine est la concrétisation d’un « concept » qui s’affirme comme nouveau en Tunisie, et qui associe deux espaces complémentaires : un premier consacré à la culture et au commerce (« la Médina méditerranéenne ») et un second aux loisirs (« Carthage Land »). Il s’inscrit au sein de la station touristique intégrée de Yasmine Hammamet, laquelle constitue l’extension méridionale de la plus grande zone touristique actuelle du Monde arabe, celle de Hammamet. Le décret autorisant la réalisation de la station a été publié en 1989, la mise en exploitation de la station a commencé à partir de l’été de 1996, mais le complexe Yasmine n’a ouvert ses portes qu’à l’été 2004. Cette réalisation, qui répond à des objectifs multiples, a suscité et suscite encore aujourd’hui des réactions pour le moins contrastées. En effet, la discordance des avis qui s’expriment à propos de cette réalisation, entre autochtones et touristes internationaux, est si marquée que l’on peut se demander si, au bout du compte, elle ne révèle pas une différence de perception d’un objet « patrimonial ».

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54 I. Le contexte et les enjeux du projet donnent un nouveau « concept »

1. Le contexte et les enjeux du projet

La nouvelle station de Yasmine-Hammamet est éloignée de 7 km de la ville d’Hammamet. En règle générale, les projets touristiques tunisiens s’appuient sur des villes anciennes, dont les médinas constituent le principal « produit d’accompagnement » de l’activité balnéaire. Rien de tel ici, puisque la station a été construite dans un espace délaissé et vide, la ville la plus proche étant Hammamet dont la médina est de très petite taille et déjà totalement bazardisée. D’ailleurs, la nouvelle station intégrée est voulue comme un nouvel espace d’animation et d’hébergement touristique qui rompt avec la série d’hôtels monotone au sud de Hammamet1

. C’est pourquoi l’administration et les services tunisiens en charge du développement et de l’aménagement des zones touristiques ont envisagé de réaliser ici, au sein de la station de Yasmine-Hammamet, une opération qui serait attractive, qui pourrait ressembler à une médina et comblerait les lacunes (en services, en commerces, en « culture ») de cette station. Indépendamment de ces réflexions, un homme d’affaires tunisien, PDG d’un ensemble de sociétés très connues sur la place, a conçu le projet d’un centre d’artisanat qui serait situé à la périphérie de la ville de Hammamet. Ce promoteur a naturellement trouvé auprès du ministère du tourisme les encouragements suffisants pour se lancer dans une opération plus ambitieuse au sein de la station Yasmine-Hammamet. En conséquence, le centre d’artisanat initialement projeté est devenu ville, une ville qui serait la copie d’une « vraie » médina, avec ses souks, ses remparts, ses équipements publics (hammams) et ses espaces résidentiels. Une fois les esquisses de la médina réalisées, le promoteur eut l’idée d’ajouter,

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55 sur un terrain la jouxtant au nord, un parc à thèmes, dénommé « Carthage Land », pour diversifier le produit et accroître le chiffre d’affaires.

La nouvelle Médina de Yasmine-Hammamet veut donner à voir le patrimoine tunisien et, plus largement méditerranéen. Pour son promoteur, les enjeux sont de plusieurs ordres : culturel, économique et politique. Il s’agit de concrétiser l’idée selon laquelle la Tunisie serait un « pont entre l’Occident et l’Orient ». Le soutien des responsables tunisiens du tourisme est acquis, parce que cette réalisation devrait permettre à la Tunisie de se démarquer des aménagements déjà réalisés en matière de stations touristiques dans les pays concurrents. Il s’agit en effet pour eux, après la sévère crise subie par le tourisme tunisien au début des années 1990 dont la première guerre du Golfe ne constitue que l’une des causes, de diversifier le produit touristique tunisien par une offre culturelle et de services de loisirs plus complète. Dès lors que cette ambition coïncide avec le rêve d’un promoteur tunisien qui désire rendre hommage à un patrimoine culturel tunisien riche et à une Méditerranée « mère des civilisations », la « Médina méditerranéenne » peut devenir réalité.

2. Le « concept » du complexe Yasmine

La Médina Méditerranéenne se veut d’abord « un concept nouveau » en Tunisie, visant à ressusciter trois mille ans d’histoire et à « rendre visible », en un lieu unique, les héritages des civilisations qui se sont succédées sur son territoire (punique, romaine, arabo-musulmane…) et qui ont contribué à forger le patrimoine culturel et historique du pays. En cela, la Médina méditerranéenne se veut un message de paix destiné à tous ceux qui considèrent la Méditerranée comme une mer où se croisent et se côtoient plusieurs cultures.

Le projet de médina veut par ailleurs renouer avec toutes les traditions artisanales et les techniques de jadis, qu’elles soient liées à la construction ou à l’art de vivre urbain. La brochure éditée par le promoteur indique ainsi qu’il s’agit d’ « une Médina méditerranéenne qui allie l’authenticité et la modernité, l’histoire et le vécu contemporain, le savoir-faire passé et les technologies nouvelles »2 . Quant à « Carthage Land », il représente, sous la forme d’attractions, les différents épisodes de l’histoire de la Tunisie dans ses rapports avec ses voisins méditerranéens.

Globalement, le « concept » du complexe Yasmine est construit autour d’une « nouvelle » approche de l’histoire et de la culture, approche qui devrait déboucher sur le rêve. Il ambitionne d’initier un tourisme culturel, qui voudrait en finir avec la recette de la villégiature passive sur des plages anonymes, pour favoriser l’apprentissage d’un pays et permettre la vraie rencontre avec son peuple et ses richesses culturelles. Il s’agirait donc de favoriser par ce projet un « tourisme de l’enchantement », pour reprendre la belle formule de l’anthropologue tunisien Moncef Bouchrara3. « Carthage Land » s’inspire de plusieurs expériences dans le monde.

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56 De Disneyland à Paris, créé en 1992, on reprend l’idée d’un parc de loisirs à objectifs ludique et pédagogique ; du Puy du Fou, on reprend certaines idées pour présenter le patrimoine historique national. Il n’en reste pas moins que si, dans les pays européens, les parcs à thèmes ayant un objectif culturel et patrimonial « peuvent servir aussi bien à présenter au public un certain nombre d’héritages de civilisations passées, récupérés et plus ou moins restaurés, telles que des maisons rurales dans des écomusées (…) »4, rien de tel n’est entrepris ici, pour la bonne et simple raison que le complexe Yasmine est une reconstruction entreprise ex-nihilo sur une zone quasiment vide d’hommes et d’établissements humains.

Contrairement au complexe Yasmine, qui se retrouve dans un espace réduit, les parcs de loisirs en Occident s’étendent sur des dizaines d’hectares. Ces derniers se trouvent d’ailleurs le plus souvent aux marges des grandes villes, puisqu’ils sont de gros consommateurs d’espace. Ces projets géants impliquent généralement des groupes de taille internationale pour l’investissement, les administrations de l’Etat et les collectivités locales, pour l’aménagement et la réalisation des infrastructures, des consortiums bancaires et immobiliers, pour l’hôtellerie et la résidence, etc. Ce type de projet peut donc d’autant plus « peser dans les politiques des collectivités locales que, dans la plupart des cas, ils répondent aux besoins de loisirs de proximité des populations résidentes »5

. Or, ici, au contraire, la collectivité locale n’a aucune prise sur le complexe Yasmine, pas plus d’ailleurs que sur la station intégrée de Yasmine-Hammamet. Ce complexe est donc "sorti " tout droit des rêves et des ambitions d’un seul homme, son promoteur (privé). Il n’est nullement un projet concerté puisqu’il n’a impliqué ni des acteurs locaux, ni des institutions nationales expertes en la matière patrimoniale, alors que l’enjeu économique était dominant pour la réalisation du complexe

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57 yasmine.

II. Les caractéristiques de deux projets Médina et « Carthage Land »

Le complexe Yasmine, avec ses deux composantes, Médina méditerranéenne et « Carthage Land », représente un nouveau produit de loisirs en Tunisie (figure 1).

1. La Médina méditerranéenne

La « nouvelle » Médina a été construite dans un style médiéval arabomusulman. Elle s’étend sur une surface de 55 000 m², délimitée par des remparts « traditionnels ». Elle met en scène différents témoignages du patrimoine urbain et architectural. Par exemple, les remparts sont percés de dix-huit portes, dont les principales reproduisent des portes célèbres de villes tunisiennes, on trouve ainsi la porte de Skifa El Kahla dont le modèle est à Mahdia, ou la porte Bâb Diwan dont l’original est à Sfax. Au-dessus de l’un des remparts, est érigée la copie de la tour d’Oro du château de Torrechiara, dans la région de Parme (Emilie-Romagne). On reconnaît ailleurs la coupole rouge qui évoque Zéralda, la ville d’Algérie qui vit naître l’Union du Maghreb Arabe en juin 1988. Ou bien encore, à l’intérieur de la médina, est reconstituée la place Jamâa el Fna de Marrakech, en même temps que sont réutilisés les styles architecturaux mauresques. En outre, la couleur blanche qui caractérise nombre d’anciennes villes du bassin méditerranéen est dominante dans ce projet.

Le concepteur a voulu que sa médina rassemble tous les éléments les plus typiques du « modèle » de la ville arabe. Rien d’étonnant donc à ce que la rue principale soit commerçante et veuille ressembler

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58 à un souk, que le musée des religions remplaçant la mosquée soit en position centrale et les constructions à finalité résidentielle soit en périphérie. Il importe peu, finalement, de savoir si ce modèle correspond à une réalité ou à un mythe ; c’est, en tout cas, celui que les représentations majoritaires, savantes ou pas, considèrent comme rendant compte de la ville historique. L’innovation majeure réside en ce que toutes ces composantes de la médina ont été placées au premier étage, le niveau du sol étant consacré aux parkings, aux locaux techniques et de services, etc.

Le concepteur a cependant tenu à multiplier les points de vente (hôtels, boutiques, restaurants, services…) et à diversifier l’offre marchande pour assurer la rentabilité financière de son opération

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59 Comme dans le « modèle » de la ville arabe, la mosquée et le souk, de part et d’autre des principales portes, font la centralité de la médina. Ici, l’entrée principale, Bab Zuila, donne directement sur le musée des religions qui occupe la place de la grande mosquée dans la rue commerçante. Ce musée se distingue par une tour de style inédit, empruntant à la fois au minaret de Jmaa Zitouna (la grande mosquée de la médina de Tunis) et à un clocher d’église. Il abrite des objets de collection des trois religions monothéistes (islam, christianisme et judaïsme). Il veut symboliser la coexistence de ces trois religions en un même lieu, en signe de dialogue et de tolérance, et pour rappeler qu’en Tunisie ces trois religions ont cohabité pacifiquement.

Dans la Médina méditerranéenne, comme dans l’archétype théorique de la ville arabe, la différence est bien nette entre les commerces de luxe, en situation centrale et dans des souks voûtés, et les commerces anomaux, à clientèle plus populaire et de recours quotidien, situés en périphérie, autour d’une place ou à l’entrée de la médina. Une fois la porte de Skifa El Kahla franchie, s’offre une vue sur le premier ensemble de Medina mediterranea, la place Shéhérazade avec son marché matinal qui propose un ensemble de services pour faciliter la vie courante : boulangerie, épicerie…

A proximité de ces portes et des souks, se trouve ce qui représenterait les fondouqs6 de la Médina arabe traditionnelle. Effectivement, à proximité de la porte Skifa El Kahla, a été érigée la résidence « Diar El Bosten » qui prend la forme d’un fondouq. Deux autres résidences, « Erriadh » et « Sidi Bou Saïd », sont plus éloignées des espaces d’animation pour garantir la tranquillité de leurs résidents. La première est réalisée selon le style méditerranéen : une sorte d’iwan7, comme on en trouve en Syrie.

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60 Elle s’ouvre sur un grand jardin traditionnel arabe, un ryadh, mais offre aussi une piscine. La deuxième est un ensemble de maisons conçues selon le modèle arabo-andalou, avec plafond en voûte et arcades. Ces logements constituent des vrais îlots desservis par des ruelles et impasses, à l’instar de ce qu’on trouve dans la « vraie » médina. 6

Les fondouqs sont des « sortes d’hôtels réservés aux marchands étrangers à la ville, (ils) étaient en général construits avec un rez-de-chaussée avec un étage. Les marchandises et les animaux logeaient dans les cellules disposées au rez-de-chaussée autour de la cour centrale et les marchands avaient leurs chambres desservies par une coursive ou une galerie à l’étage ».

L’iwan est un élément architectural qui consiste en un vaste porche voûté ouvert sur un côté par un grand arc. En effet, l’Iwan combiné avec le plan carré des palais perses a donné le modèle du plan de mosquée dit iranien (quatre iwans s’ouvrant sur une cour).

Les madrasas, dont le type est né en Iran, utilisent aussi cet élément, et ont permis sa diffusion en Syrie, en Egypte et au Maghreb.

La médina de Yasmine-Hammamet comporte plusieurs espaces publics : les uns symboles de l’Orient comme le hammam, et les autres voués à des loisirs modernes : casinos, discothèque, salle polyvalente...

Elle compte également des musées, quinze restaurants dédiés à différentes cuisines méditerranéennes (italienne, française, tunisienne…) et dix-neuf cafés.

Figure

Figure 1 : Les quatre zones du secteur sauvegardé de l’ancienne ville de Mostaganem.
Figure 2 : Zone de recherche
Figure 4 : Valeurs nouvelles
Figure 5 : Les zones à sauvegarder de Mostaganem
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