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trois niveaux: 6S1/2-7S1/2-6P3/2 dans le césium
Michel Lintz
To cite this version:
Michel Lintz. Spectroscopie à deux lasers sur un systeme interdit à trois niveaux: 6S1/2-7S1/2-6P3/2
dans le césium. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Paris Sud - Paris XI, 1987. Français.
�tel-00011861�
UNIVERSITE DE PARIS-SUD CENTRE D’ORSAY
DÉPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THESE
présentée
pour obtenirLE TITRE DE
DOCTEUR DEL’UNIVERSITÉ
PARIS XI - SCIENCES
PHYSIQUES
-PAR
Michel LINTZ
SUJET : SPECTROSCOPIE A DEUX LASERS SUR UN SYSTEME INTERDIT
A TROIS NIVEAUX :
6S
1/2
-
7S
1/2
- 6P
3/2
DANS LECESIUM
Soutenue le 16
Septembre
1987 devant lacommission
d’examenM. S. HAROCHE
Président
M. M. DUCLOY
M. S. LIBERMAN
Mme C.A. PIKETTY
UNIVERSITE DE
PARIS-SUD
CENTRE D’ORSAY
THESE
présentée
pour obtenir
LE TITRE DE DOCTEUR DE
L’UNIVERSITÉ
PARIS XI - SCIENCESPHYSIQUES
-PAR
Michel LINTZ
SUJET : SPECTROSCOPIE A DEUX LASERS SUR UN SYSTEME INTERDIT
A TROIS NIVEAUX :
6S
1/2
- 7S
1/2
- 6P
3/2
DANS LECESIUM
Soutenue le 16
Septembre
1987 devant lacommission
d’examenM. S. HAROCHE
Président
M. M. DUCLOY M. S. LIBERMAN Mme C.A. PIKETTY
Le travail
présenté
dans ce mémoire a été effectué auLaboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’Ecole NormaleSupérieure,
au cours des années 84 à 87. Enm’y
accueillant,
MM. BROSSEL etDUPONT-ROC,
directeurs dulaboratoire,
m’ontpermis
de bénéficier d’un environnementscientifique
exceptionnel.
Marie-Anne BOUCHIAT et Lionel POTTIER ont constamment
dirigé
ce travail. Leurcompréhension
de laphysique
et leurdisponibilité
ont fait de ces trois années de recherche unenrichissement
permanent.
Je suis heureux de leurtémoigner
ici de maprofonde
reconnaissance.J’ai pu bénéficier des conseils
quotidiens
et de la collaboration amicale deJocelyne
GUENA etPhilippe
JACQUIER.
Ce travail leur doitbeaucoup.
Je suis très reconnaissant à Mme PIKETTY et à MM.
DUCLOY,
HAROCHE et LIBERMAN de l’intérêt
qu’ils
ont bien voulumanifester pour cette thèse en
acceptant
departiciper
aujury.
Par delà les
ingénieurs
André CLOUQUEUR et GérardTRENEC,
je
tiens à remercier l’ensemble despersonnels
des ateliers d’électronique
et demécanique
pour leur contribution matérielleau
montage
expérimental.
Je remercie enfin Mme BOUNIOL
qui,
assistée de Mlles GUILLAUME etMISTA,
a assuré lafrappe
de cemémoire,
MmeMOISSENET
qui
areproduit
lesfigures,
Mme AUDOINqui
a assuréINTRODUCTION
La
grande percée
de laphysique
desquinze
dernières années estl’apparition
des théories dejauge,
qui
se sontprogressivement
imposées
commecadre
théorique
capable
de rendre compte des interactions entreparticules
élémentaires. Le travail que nousprésentons
ici trouve sa motivationprofonde
dans la confrontation du "Modèle Standard" avec lesexpériences
de basseénergie:
cellesqui
mesurent la violation deparité
dansl’atome,
liée àl’échange
de bosonsZ°
entre l’électron et le noyau atomique. C’est sur unetransition
atomique
très interdite excitée par un laserqu’ont
été obtenus lesrésultats
jusqu’ici
lesplus précis.
Toutefois,
en améliorant encore laprécision
on accéderait à des informations fondamentales concernant des aspectsencore non testés de la structure de théorie de
jauge.
Pour améliorer lastatistique
nousenvisageons
une méthode de détectionplus
efficace. L’idée estde détecter les atomes excités non plus par fluorescence mais par émission
stimulée:
l’information,
émise dans une seule direction(celle
du faisceausonde),
peut en principe être collectéeintégralement.
Ainsi avons nous été conduits àétudier,
au lieu d’une transition interditeisolée,
lesystème
atomique plus complexe
constitué par trois niveauxcouplés
à deux lasers dontl’un excite une transition très interdite. C’est
précisément
sur l’étude de cesystème
à trois niveaux de caractère"interdit", laquelle
devait nécessairementprécéder
les mesures de violation de parité sur un telsystème,
que porte l’essentiel duprésent
travail. Avant d’enindiquer
lesgrandes
lignes,
nousallons en expliciter les motivations.
Où en est la vérification
expérimentale
du modèle standard ?La mise au
point
du Modèle Standard des interactionsfaibles,
électromagnétiques
et fortes[1]
est sans doute une desplus
bellesréussites
de laphysique.
Dans le cadre d’un même formalismemathématiquement cohérent,
ildécrit avec
précision
les interactionsqui
déterminent le comportement de lamatière en termes
d’échange
de particules de masse nulle(photon,
gluons)
pourles interactions
électromagnétiques
et fortes, et en termesd’échanges
de bosonsW
Les confirmations du modèle standard sont
déjà
nombreuses. Ainsi ont été observés des processus à courants neutres tels que[2],
neutrino + hadron ~ neutrino + hadrons
ou encore des diffusions électron-deutéron violant la
parité
[3],
dontl’Electrodynamique Quantique
et la théorie de Fermi des interactions faibles nesauraient rendre compte. Plus récemment ont été observées au C.E.R.N. les
désintégrations
de bosonsW
±
etZ°
produits
lors de collisionsproton-antiproton
de hautes
énergies
[4].
Mais dans cesexpériences,
lesénergies
sonttypiquement
de
plusieurs GeV,
voire de l’ordre desénergies
de masse des bosonsZ°
etW
±
.
Vers l’autre extrémité de l’échelle des
énergies
(E ~
M
z
c
2
),
les mesuresde violation de
parité
réalisées sur les atomes stables[5]
donnentégalement
des informations sur les
couplages
Z
0
-électron
etZ
0
-nucléon.
Pour cette raison, et parce que les informations obtenues sontcomplémentaires
de celles obtenues à hautesénergies,
lesexpériences
de violation deparité
enphysique
atomiquejouent
un rôle tout à faitimportant
dans la mise àl’épreuve
de la théorie électrofaible parl’expérience.
Avec leur
précision présente
(~ 10%),
cesexpériences
ont permisd’obtenir pour la
charge
faible du noyau de césium(grandeur
analogue
à lacharge électrique
du noyau et caractérisant lecouplage
vectorielZ
0
-noyau)
unevaleur en accord avec le Modèle Standard. Ce résultat
impose
des limites assezstrictes à l’existence d’un deuxième boson vectoriel neutre massif
Z’
0
auquel
s’avèrent engénéral
moins sensibles lesexpériences
de hautesénergies
[6].
A l’heure actuelle, toutes les expériences, à
quelque énergie
que cesoit, ont donné des résultats compatibles avec le Modèle Standard
[7].
Cependant, plusieurs prédictions
du ModèleStandard,
essentielles parcequ’elles
touchent à la structure même de la théorie, n’ont pas encore pu être testéesfaute d’accélérateurs assez
puissants.
Ainsi le Modèle Standard prévoit l’existence d’interactions à trois ou quatre bosons dejauge,
caractéristiques
des théories de
jauge
non abéliennes. Laprédiction
d’un momentmagnétique
anormal et d’un moment
quadrupolaire électrique
pour les bosonsW
±
constitueégalement
une différence essentielle par rapport àl’électrodynamique.
Quant au boson deHiggs,
sanslequel
lesparticules
(bosons
W
±
et
Z°,
mais aussileptons
et
quarks)
seraient de massenulle,
il n’atoujours
pas été détecté.Prochaine
étape:
améliorer laprécision
Peut-être des accélérateurs assez puissants
permettront-ils
unjour
déjà envisager
uneapproche
certesplus
indirecte mais aussiplus globale:
l’étude des corrections radiatives. En effet
lorsqu’on
prend
en comptel’émission et la
réabsorption
departicules
virtuelles, tous lescouplages
ettoutes les
particules
sontsusceptibles
d’intervenir.La connaissance descorrections radiatives donne en
principe
accès à des processus dontl’observation directe nécessiterait des
énergies
encore nondisponibles.
Les corrections radiatives n’ont pas encore été mises en évidence
[8].
Leur valeur attendue sur certains
paramètres physiques
peut atteindreplusieurs
pour cent. Une telle
précision
sur les vérifications du Modèle Standard paraît maintenantenvisageable
à hauteénergie grâce
auxexpériences
qui auront lieudans
quelques
années sur legrand
collisionneur e+e- du C.E.R.N.[9].
Mais ilimporte
de mesurer ces corrections radiatives sur desgrandeurs
physiques
différentes et sur domaine
d’énergie
aussi vaste quepossible.
Enphysique
atomique,
uneprécision
de1%
sur les mesures de violation deparité
donnerait accès aux corrections radiatives sur lacharge
faible du noyau et serait parconséquent
d’une trèsgrande
importance.
Parailleurs,
enrépétant
ces mesures surplusieurs
transitionshyperfines
différentes,
on pourrait extraire deuxcontributions mettant en
jeu
le spin nucléaire etjamais
encore observées. Lapremière
est lecouplage
axialZ°
-nucléon[10-III].
Prédit par le ModèleStandard comme le
couplage
vectoriel,
il est par contrebeaucoup
plus petit.L’autre contribution est le "moment
anapolaire nucléaire",
qui résulte del’échange
de bosonsW
±
etZ°
entre les nucléons. Son observationapporterait
uneinformation sur les interactions violant la
parité
à l’intérieur du noyau[11].
Le nouveau
projet
de l’E.N.S.C’est dans le but d’atteindre une précision de l’ordre de
1%
sur lamesure de violation de
parité qu’a
été conçu à l’E.N.S. un nouveauprojet
expérimental
avec pourpoints
dedépart quelques
idées nouvelles[12]
etl’effort
technologique
assidu[13]
qui
était parvenu à rendre efficacel’excitation
pulsée
de la transition6S-7S
du césium. Mais avantd’indiquer
leprincipe
de la futureexpérience, rappelons
brièvement la méthode utilisée dansles deux mesures de violation de
parité
réalisées au laboratoire en1982
et1983
[14,10].
L’atome étudié est le césium car le
signal
cherché croîtlégèrement
plus
vite que le cube du numéro atomique
[15].
Or le133
Cs
est leplus
lourd desatomes stables à un seul électron de valence: le calcul de structure atomique,
qui
permet de relier ledipôle
violant la parité à lacharge
faible du noyau estconfrontation
plus précise
entrel’expérience
et laprédiction
du Modèle Standard. A l’heureactuelle,
l’incertitude associée à ce calcul dephysique
atomique,
auplus
dequelques
pour cent[16,17],
estpetite
devant l’incertitudeexpérimentale.
L’expérience
est difficile: laquantité
que l’on cherche àmesurer
(distorsion
des fonctions d’ondeatomiques
parmélange
entre états deparités
différentes),
bien que reconnaissable à sasymétrie
particulière,n’excède pas
10
-11
.
Invariante par renversement du temps, l’interaction faible qui viole la
parité
ne peut se manifester dans un étatatomique
stationnaire mais seulement dans une transitionatomique.
Pour lesexpériences
sur lecésium,
tant à l’E.N.S.[10]
qu’à
Boulder[18],
on a choisi une transition très interdite(6S-7S;
fig.
1-a)
afin de défavoriser les processus purementélectromagnétiques
et de réduire par là les risques d’effetssystématiques.
(Sur
une transitionpermise,
l’asymétrie
à mesurer serait de l’ordre de10
-11
).
Al’E.N.S.,
uneasymétrie
droite-gauche
a été observée enanalysant
lapolarisation
de lafluorescence
7S~6P
½
.
L’efficacité de cette méthode est essentiellement limitéepar le faible
angle
solide de détection: seulement unphoton
émis sur 2000 estdétecté.
Dans la future
expérience
[12,13],
l’excitation serapulsée,
réalisantainsi une inversion de
population
entre les niveaux7S
et6P,
et l’observablesera
l’amplification
transitoire d’un faisceau sonde résonnant avec latransition
7S-6P
3/2
.
Tous les atomes excités contribueront àamplifier
lefaisceau sonde et seront donc en
principe
détectés. C’estprécisément
cette idéequi
a constituté le point dedépart
duprojet
en cours. En outrel’asymétrie
droite-gauche
devrait se trouveramplifiée
dans lapropagation lorsque
legain
est
supérieur
à 1. Dans le souci d’accroître le volumed’interaction,
les deuxfaisceaux sont
superposés
defaçon
colinéaire(fig.
1-b).
Cettegéométrie
présente
également
l’intérêt de permettre l’observation designaux
sanslargeur
Doppler.
Phase
préliminaire :
contenu duprésent
travailAvant d’affronter les difficultés liées à l’excitation
pulsée
de latransition interdite et à la détection de
l’amplification
transitoire du faisceau sonde, il nous a paruimportant
de rechercher, dans unephase
préliminaire,
une bonnecompréhension
des processus purementélectromagnétiques
en
jeu.
C’est cettephase qui
constitue leprésent
travail. Elle a consistéessentiellement à étudier le comportement de la vapeur de césium en
présence
deFig.
1: (a) schéma des niveaux6S,
7S et 6P de l’atome decésium
(b) schéma de
principe
desexpériences
danslesquelles
on excite la vapeur en
présence
du faisceau sonde. M: miroirdichroique;
F1: filtre transmettant la fluorescence7S-6P½;
F2: filtre transmettant le faisceau sonde à1,4703BCm;
D1: détecteur defluorescence;
D2: détecteur d’intensité du faisceau sonde transmis.7S-6P
3/2
.
L’objectif
a été deparvenir
à unecompréhension
aussiprécise
quepossible
dusystème
6S-7S-6P
3/2
,
principalement
dans le but de mieux aborder lafuture
expérience
de violation deparité
(d’où
un intérêt moindre pour leseffets liés à une forte saturation de la transition
sonde).
Cette étude apermis
d’établir quatre
points
essentiels pour la futureexpérience
deparité:
i)
nous avons observé que laprésence
du faisceau sonde donne effectivement lieu à une émission stimulée7S~6P
3/2
:
celle-ci se traduit parl’effet de "fluorescence
inhibée",
c’est-à-dire une diminution de la fluorescence7S~6P
½
sous la forme d’unsignal
sans effetDoppler;
ii)
en modulant l’orientation des atomes du niveau7S
et l’hélicité dufaisceau sonde, nous avons observé que la fluorescence
7S~6P
½
est modulée commele
produit
de ces deuxquantités,
ce qui montre que l’émission induite7S~6P
3/2
est sensible à l’état
angulaire
des atomes7S
et à lapolarisation
du faisceausonde;
iii)
nous nous sommes assurés que l’amortissement collisionnel de lacohérence
7S-6P
3/2
n’empêche
pas de résoudre la structurehyperfine
de la transition7S-6P
3/2
aux pressions de césium(10
à30mtorr)
envisagées
pour lamesure de violation de
parité.
Cette mesure portera sur unalignement
violant laparité
dans le niveau7S
½
,
d’où la nécessité de résoudre la structurehyperfine
relativement étroite de la transition
7S-6P
3/2
;
iv)
enfin l’étude de l’intensité et de la polarisation du faisceau sonde transmis apermis
de mettre en évidencel’amplification
du faisceau sonde, ainsiqu’un
dichroïsme circulaire et une rotation optiquelorsque
les atomes7S
sontorientés.
Les
signaux enregistrés
avec un faisceau sonde peu ou modérémentsaturant ont été
interprétés
à l’aide d’un modèlethéorique
prenant en compte ladégénérescence
des niveaux et les processus de collisions. Au prixd’approximations justifiées
dans les conditions de nosexpériences,
nous sommesarrivés à une expression
analytique
dessignaux
observés. L’accord entre lesspectres
théoriques
etexpérimentaux
s’avère tout à fait satisfaisant.Originalité
du"système
interdit à3
niveaux"En tant que
système
à trois niveauxcouplés
à 2lasers,
lesystème
étudié ici se range à première vue dans une classe desystèmes
abondammentétudiés dans les
quinze
dernières années[19].
Pourtant nous allons voir que lefait que l’un des lasers excite une transition interdite confère à ce
"système
interdit à trois niveaux" des
propriétés
inhabituelles.dipôle
magnétique
de transition et la force d’oscillateur n’est que de10
-15
.
Dans lesexpériences
considéréesici,
unchamp électrique statique
induit undipôle Stark;
l’excitation6S~7S
est alors essentiellement décrite par unopérateur
scalaire. Mais la force d’oscillateur n’est encore que de10
-10
:
la transition reste donc très interdite.Au contraire la transition
7S-6P
3/2
est une transitionpermise,
caractérisée par unegrande
force d’oscillateur(~
0,44
si l’on ne résoud pas lastructure
hyperfine).
Les intensités nécessaires pour saturer cette transitionsont par
conséquent
très modestes:typiquement
unevingtaine
demW/cm
2
à unedensité de césium de
1,5
14
at/cm
3
,
10
pourlaquelle
l’amortissement collisionnel de la cohérence7S-6P
3/2
domine l’amortissement radiatif. Cettepropriété
rendparticulièrement
intéressant le choix de la transition7S-6P
3/2
pour détecter,grâce
au faisceau sondetransmis,
les atomes7S
excités: lesignal
atomique risque moins d’êtremasqué
par l’intensité du faisceau sonde.Dans les cas de spectroscopie à trois niveaux les
plus
courants, leniveau intermédiaire est un niveau de résonance: sa
population
est donc trèsaffectée par les collisions avec les atomes du niveau fondamental. Ceci défavorise les processus par
échelons,
qui portent des atomes depuis lefondamental d’abord dans le niveau
intermédiaire, puis
dans le niveau extrême[19].
Au contraire les processus à deuxphotons
du type Ramanqui
portent lesatomes directement du niveau fondamental vers l’autre niveau extrême, ne sont pas défavorisés car la cohérence entre les deux niveaux extrêmes n’est
pratiquement
pas amortie(les
collisions étant inefficaces entre deux niveaux demême
parité).
Les effets à deuxphotons
sont alorsgénéralement
dominants.Dans notre
système "interdit",
larépartition
inhabituelle desparités
conduit à l’effetopposé:
les collisions résonnantes amortissent fortement lacohérence entre les niveaux extrêmes
6S
et6P,
mais n’affectent pas lapopulation
du niveau intermédiaire. Par suite les effets observés dans notresystème
à trois niveaux seront essentiellement des processus en échelons: lelaser vert excite une très faible fraction des atomes vers le niveau
7S,
puis lefaisceau sonde, s’il est résonnant pour la classe de vitesse excitée par le
laser vert, induit la transition vers le niveau
6P
3/2
.
Il faut remarquer que la sélection de vitesse n’est en rien associée à un effet de saturation: elle est liée au fait que les deux faisceaux monomodes
sont
superposés
defaçon
colinéaire dans la cellule. Cette sélection de vitesseest conservée durant toute la durée de vie du niveau
7S,
qui subit très peu decollisions avec
changement
de vitesse. Par contre dans le niveau extrême6P
3/2
les collisions résonnantes avec les atomes de l’état fondamental opèrent uneredistribution très efficace des vitesses. De là résultent des
largeurs
spectrales très différentes entre les deux processus inverses: émission stimulée
7S~6P
3/2
quasi monochromatique
etabsorption
6P
3/2
~7S
delargeur Doppler.
On voitqu’il
est nécessaire que le faisceau sonde soit monomode: un faisceau sondelarge
bande n’aurait paspermis
dedistinguer
les deux processus.Méthodes
expérimentales
Pour étudier le comportement du
système
interdit à trois niveaux, deuxmoyens
d’investigation
ont été utilisés:i)
dans laplupart
desexpériences,
nous avons observé la fluorescence nonpolarisée
partant du niveau7S:
cetteméthode, qui
convient tout à fait au cas où le nombre d’atomes excités estfaible,
avaitdéjà
été utilisée pourl’étude de
systèmes
à deux ou à trois niveaux[20].
La fluorescence7S~6P
½
estproportionnelle à la
population 7S;
mais elle permet, enprésence
du faisceausonde,
de détecterégalement
l’orientation du niveau7S
car l’émission induite7S~6P
3/2
est fonction duproduit
de cette orientation par l’hélicité du faisceausonde;
ii)
par la suite nous avons observé le faisceau sonde transmis. Ladifférence de
populations
entre7S
et6P
3/2
se manifeste sur l’intensité dufaisceau
sonde,
et l’orientation du niveau7S
se traduit par un dichroîsme circulaire et un pouvoir rotatoire. Les effets observés sont ici encore deseffets conservant la parité. On peut y voir une ressemblance avec la
spectroscopie de
polarisation
[21,22]
danslaquelle
une anisotropie dans uncertain état excité est induite par un premier laser et détectée par la
modification
qu’elle engendre
sur lapolarisation
d’un faisceau sonde transmis. Mais dans notre casl’originalité
de la situationphysique
est intimement liée àsa motivation: la densité
optique
de la vapeur, très faible à lalongueur
d’ondede la transition
interdite,
exclut toute détection de la violation deparité
surle faisceau excitateur transmis. Or nous avons pu créer des conditions
d’excitation où
l’épaisseur optique
sur la transition sonde,qui
pourtant relie deux niveaux moinspeuplés
que lefondamental,
estplus
grande
par un ou deux ordres degrandeur.
Par suite la mêmeasymétrie
de violation deparité,
dont lesatomes
7S
excitésgardent
la marque, doit donner lieu sur le faisceau sondetransmis à un
signal
plus grand,
donc moins difficile à détecter. Oncomprend
dès lors tout l’intérêt duprojet, auquel
ce travail nousprépare
directement:grâce
à la forte puissance lumineusedisponible
sur le montagepulsé envisagé,
une densitéoptique
de l’ordre de l’unité serapossible.
L’asymétrie
degrande
qu’en
fluorescence,
mais conduira à des rendements de détectionsupérieurs
par un facteur 100 à 1000.PLAN DU MEMOIRE
Ce mémoire est divisé en deux
parties
d’importances
trèsinégales.
Dansla
première,
nousdécrivons, puis
interprétons théoriquement,
lesexpériences
qui
mettent en évidence l’émission stimulée7S~6P
3/2
et sescaractéristiques,
par observation de la fluorescence totale
7S~6P
½
.
Dans la deuxièmepartie,
aucontraire,
c’est par le biais del’amplification
du faisceau sonde dans lavapeur de césium que nous mettrons en évidence l’émission stimulée et ses
caractéristiques.
Cesexpériences
étantplus
difficiles(les
épaisseurs optiques
sont
faibles),
nous n’avons pasrépété
toutes les observations faites sur lalumière de fluorescence.
~ Le
premier chapitre
est consacré à l’étude ducomportement
de lapopulation
du niveau 7S enprésence
du faisceau excitateur et du faisceausonde,
considérés comme non
polarisés.
Dans unpremier
temps (§
I-1),
nousdégageons
les effets
physiques
qui interviennent dans l’effet de fluorescence inhibée. Puis(§
I-2) nous décrivons lemontage
expérimental.
Au § I-3 nousprésentons
quelques spectres
typiques de l’effet de fluorescence inhibée.Le calcul
théorique
desspectres
de fluorescence inhibée faitl’objet
du § I-4:après
avoirrappelé
l’effet des collisions sur lesystème
6S-7S-6P
3/2
,
nous écrirons leséquations
en omettantl’alignement
induit par le faisceausonde, et nous résolvons ces
équations,
d’abord à l’ordre leplus bas,
puis defaçon
nonperturbative.
C’est au § I-5qu’est
étudiée l’influence des conditionsexpérimentales
(pression
decésium,
section et intensité du faisceau sonde,champ
magnétique)
sur les spectres de fluorescenceinhibée ;
nous donnonsnotamment l’évolution avec la densité de Cs des amortissements de la cohérence
7S-6P
3/2
et de lapopulation
totale du niveau6P
3/2
.
Les effets cohérents à2
photons
fontl’objet
du§ I-6,
où leur contribution aux spectres est étudiéequantitativement.
~ Le
chapitre
II est consacré à laprésentation
d’une méthode dedétection de l’orientation du niveau 7S utilisant la modification de la
fluorescence totale
7S~6P
1/2
liée à l’hélicité du faisceau sonde. Nousindiquons
d’abord (§ II-1) les principes essentiels de cette
méthode,
et nousprésentons
un spectre typique dusignal
d’orientation. Puis (au § II-2) nous calculons lesignal
attendu à l’ordre leplus
bas.Remarquant
que la saturation affecteplus
fortement lesignal
d’orientation que lesignal
depopulation
étudié aupremier
chapitre,
nousdéveloppons
au § II-3 un calculinspiré
de celui du§ I-4,
maisplus
sophistiqué
carprenant
encompte
lapopulation,
l’orientation,
etl’alignement
du niveau 7S.Après
avoir mentionné(au
§II-4)
les testsexpérimentaux qui
nous ontpermis
de confirmer la nature dusignal
détectée,
nous utilisons
(au
§II-5)
le modèlethéorique
pourexploiter quantitativement
les
spectres
d’orientationenregistrés
à basse saturation. Lecomportement
dusignal
à forte saturation faitl’objet
d’une étudequalitative
au § II-6. Enconclusion,
nousindiquons
brièvement (au § II-7) lespossibilités
nouvellesqu’offre
l’utilisation du faisceau sondequant
à la mesure, sur unmontage
continu,
d’unequantité
violant laparité
dans le niveau7S
½
du césium.~ L’étude du faisceau sonde transmis par la vapeur fait
l’objet
de ladeuxième
partie
(chapitre
III). On yrappelle
l’intérêt de l’observation dufaisceau sonde transmis (§ III-1). Puis on décrit le montage
expérimental,
et lafaçon
dont estexploité
lesignal
d’intensité du faisceau sondetransmis,
avantde montrer
quelques
spectres
(§ III-2). On calcule ensuite(§
III-3) lechamp
rayonné
vers l’avant par la vapeur de césium: on déduit alorsl’épaisseur
optique
ainsi que la modification de lapolarisation
du faisceau sonde. Lesspectres
théoriques
sont ensuitecomparés
aux spectresexpérimentaux
(§ III-4).Enfin au § III-5 on envisage les
possibilités
nouvellesqu’offre
l’observation1
ere
partie :
DETECTION DE LA FLUORESCENCE
7S~6P
1/2
CHAPITRE I
EFFET DU FAISCEAU SONDE SUR LES POPULATIONS DES NIVEAUX
7S
ET6P
3/2
1)
Présentation des effetsphysiques
Dans cette section nous allons
voir,
defaçon
qualitative,
commentévolue une vapeur de césium en
présence
de deux faisceauxcontinus
(1)
:
l’un,
"faisceau
excitateur",
excitant la transition interdite6S-7S
(539nm),
l’autre,
"faisceausonde",
résonnant avec la transition7S-6P
3/2
(1,4703BCm)
(fig.
1).
C’estsurtout la
population
du niveau7S,
et sa modification sous l’effet du faisceausonde,
qui
retiendront notreattention,
car dans laplupart
desexpériences
quenous décrirons par la suite, le
signal
observé sera la fluorescence émise sur laraie
7S-6P
1/2
(1.3603BCm).
a)
L’état de la vapeur en l’absence de faisceauxLes densités atomiques
n
CS
sont de l’ordre de:5
10
12
at/cm
3
à83°C
(la
plus
basse destempératures
étudiées)
10
13
at/cm
3
à95°C
10
14
at/cm
3
à135°C
6
10
14
at/cm
3
à173°C
(la
plus élevée des températuresétudiées)
A
l’équilibre thermique,
seul le niveau fondamental6S
1/2
est peuplé. Lesfacteurs de Boltzmann
exp(-E/kT)
à150°C
sont10
-27
,
10
-17
et10
-16
respectivement pour les niveaux
7S
1/2
,
6P
3/2
et6P
1/2
.
Lespopulations
thermiques
de ces niveaux sont tout à faitnégligeables
devant lespopulations
apportées
par l’excitation de la transition interdite.b)
Effet du faisceau excitateurLa présence du faisceau vert peut donner lieu à deux types
d’excitations:
~ en l’absence de
champ
électrique dans la cellule, on peut considérerqu’il
n’y
(1)
Bien sûr, le montageexpérimental
n’est pas àproprement
parler
continupuisque
les intensités ou lespolarisations
desfaisceaux
sontmodulées.
Maisl’amortissement de la
population
du niveau6P
3/2
,
qui
est leplus
lent de tousles
phénomènes atomiques,
restebeaucoup plus
rapide
que les modulations desa pas d’atomes excités sur la transition
6S-7S
car ledipôle magnétique
M
1
esttrès faible
[23]
et son effet est icicomplètement
négligeable.
L’excitationassistée par les collisions entre atomes de césium est elle aussi
négligeable.
Par contre, auxplus
fortespressions
decésium,
l’effet du faisceau vert surles molécules
Cs
2
contribue àpeupler
le niveau6P
3/2
car lesmolécules, après
absorption
d’unphoton
vert, se dissocient pour donner un atome6S
et un atome6P;
~ la
présence
duchamp électrique statique
E
S
transverse aux faisceaux induit undipôle
Stark03B1E
S
(03B1
étant lapolarisabilité
scalaire de l’atome decésium)
quirend la transition
6S-7S
enpartie permise.
La force d’oscillateur restecependant
très faible: de l’ordre de10
-10
pour unchamp électrique
|E
S
|
dequelques
centaines devolts/cm.
A140°C,
et pour|E
S
|
=300V/cm,
la densitéd’atomes excités est de l’ordre de
10
6
atomes/cm
3
lorsque
le faisceau excitateur,d’une
puissance
de200mW,
a une section de ~0,3mm
2
.
Le nombre d’atomes excitésvers le niveau
7S
estproportionnel
à |03B1.03B5
e
S
E
|
2
,
03B5
e
étant lapolarisation
dufaisceau excitateur. Outre
qu’elle
est résonnante(de
largeur
Doppler),
l’excitation de la transition
6S-7S
présente
donc deuxcaractéristiques
importantes: elle est
proportionnelle
-
au carré du
champ électrique
E
S
,
-
au carré de la
projection
de03B5
e
suivant la direction deE
S
.
Cette dernière
propriété
est mise à profit en faisant tourner lapolarisation
03B5
e
à vitesse constante autour du faisceau. Bien que l’intensité du faisceauexcitateur reste constante, le nombre d’atomes 7S est alors
modulé, et
unedétection
synchrone
permet d’extraire lesignal
lié à l’excitation de latransition interdite. Nous ne sommes donc pas sensibles aux effets
parasites
tels que ceux liés aux molécules
Cs
2
,
qui
sontindépendants
de lapolarisation
03B5
e
.
Dans la suite, nous ne tiendrons pas compte de l’effet dû aux molécules.Le
signal
que nous détectons est la fluorescence7S~P
1/2
émise transversalement aux faisceaux. Il est à noter que si une seule des composanteshyperfines
de la raie7S-6P
1/2
était détectée, lesignal
observé serait sensibleà
l’alignement
dans le niveau7S.
Maisl’optique
de détection ne résoud pas la structurehyperfine,
et n’utilise pasd’analyseur
de polarisation; c’est donc, àun facteur
près,
lapopulation
totale du niveau7S
qui est détectée.Le faisceau excitateur, issu d’un laser à colorant continu monomode
(voir
§ I-2-a),
estmonochromatique;
safréquence
03C9
e
/203C0
est définie àmieux que
lalargeur
naturelle de la raie d’excitation. Il porte donc vers le niveau7S
unepopulation
n
0
7S
(v
z
)
monocinétique
proportionnelle
à lapopulation
du niveau fondamentaln
0
6S
(v
e
)
dans la classe de vitesselongitudinale:
Les atomes excités dans le niveau
7S
subissent essentiellement un amortissementradiatif, dû à la fluorescence vers les niveaux
6P.
Même en présence de collisionsCs-Cs,
l’amortissement de lapopulation
est la somme desamortissements radiatifs vers
6P
1/2
et6P
3/2
:
Des mesures d’effet Hanle ont
permis
de déterminer l’effet des collisions Cs-Cssur la relaxation de la
population
et de la cohérence Zeeman dans7S
1/2
[24].
Ilen ressort que les amortissements collisionnels de la
population
7S,
et de la cohérence Zeeman sont au maximum de l’ordre dequelques
pourcents de leur valeurradiative,
et on peut raisonnablement supposerqu’il
en est de même pour lacohérence
6S-7S.
La contribution des collisions à ces amortissements seranégligée.
Si les collisions Cs-Cs
agissent
peulorsque
les deux atomes sont dans des états de mêmeparité
(cas
du niveau7S
et du fondamental6S),
elles sont aucontraire très efficaces entre deux niveaux de
parités opposées
tels que lefondamental et le
premier
niveau de résonance[25].
Dans cescollisions,
dites"collisions
résonnantes",
les deux atomesgardent
leur vitesseinitiale,
maiséchangent
leurs excitations. Ces processus nechangent
pas lapopulation
totale du niveau excité, mais modifient larépartition
des vitessesqui
tend vers larépartition thermique.
En
régime
continu, lapopulation
de6P
3/2
contient donc deux typesd’atomes,
très différents de par leurrépartition
en vitesses:i)
des atomes provenant directement du niveau7S,
n’ayant
pas encoresubi de thermalisation. Il
s’agit
donc d’unepopulation monocinétique,
dont lalargeur
en vitessecorrespond
à lalargeur
enfréquence
de l’excitation6S-7S;
ii)
des atomes ayant été thermalisés par l’un ou l’autre des processussuivants:
-
collisions résonnantes avec les atomes du fondamental;
-
émission d’un
photon
de résonance6P
3/2
-6S,
puis réabsorptionprocessus que l’on
appelle
"collisions fortes" car ils fontperdre
à l’atome lesouvenir de sa
vitesse
(1)
.
Le nombre d’atomes
monocinétiques, rapporté
à lapopulation totale,
estdonné,
à l’état stationnaire, par le rapport des durées de vie:03B3
coll
et0393
rad
6P3/2
étant respectivement les taux de collisions résonnantes et d’émissionspontanée,
1/0393
6P3/2
étant la durée de vie de lapopulation
totale duniveau
6P
3/2
.
Dans la limite où la densité de césium tend vers
0,
seul subsistel’amortissement radiatif
(0393
6P3/2
~ 0393
rad
6P3/2
)
et les collisionsdisparaissent;
la fraction d’atomesmonocinétiques
tend vers1,
ce quicorrespond
à l’absence dethermalisation.
Lorsque
la densité de césium augmente, on s’attend à ce que cette fraction diminue car les collisions vont se manifester. Mais l’effet leplus important
provient de la diminution de
0393
6P3/2
due à laréabsorption
de la lumière defluorescence
6P
3/2
-6S
par les atomes du fondamental. Ceteffet,
connu sous lenom
d’emprisonnement
de la raie derésonance,
augmente considérablement la durée de vie des niveaux derésonance ;
nous verronsplus
loin(§
I-5-c)
que, dans la vapeur,0393
6P3/2
chute parprès
d’un facteur 100 par rapport à0393
rad
6P3/2
.
Retenonsque les collisions
résonnantes,
combinées àl’emprisonnement
de la raie derésonance,
ont pour effets: -d’accroître considérablement la durée de vie de la
population
duniveau
6P
3/2
;
celle-ci devient alors biensupérieure
à celle de7S,
- de
thermaliser
complètement
cettepopulation,
sauf aux plus basses pressions de césium où le comportement d’un atome doit tendre vers celui d’un atome isolé.
(1)
Si l’on veut êtrerigoureux,
on remarquera que l’émissionpuis
laréabsorption
d’unphoton
de résonance conserve laprojection
de la vitesse lelong
de la direction duphoton
émis. Si lephoton
intermédiaire est émis dans la direction desfaisceaux,
la vitesselongitudinale
vz est conservée. Mais le processus sereproduit
ungrand
nombre defois
avant que l’atomequitte
définitivement
le niveau de résonance et laprobabilité
pour que lephoton
soitc)
Effet du faisceau sondeSupposons
maintenantqu’un
faisceau sondemonochromatique,
résonnantavec la transition
7S-6P
3/2
soitsuperposé
au faisceau excitateur vert, avec lemême sens de
propagation.
Lapremière
remarque qui doit êtrefaite,
c’est que,compte tenu des faibles densités d’atomes excités, le faisceau sonde est très
peu modifié lors de la traversée de la vapeur et il est
légitime,
pour étudierl’évolution de la vapeur, de
négliger
l’évolution du faisceau sonde(nous
verrons, au
chapitre III,
que les épaisseursoptiques
sont au maximum dequelques
10
-3
).
Les seuls atomes sensibles à la
présence
du faisceau sonde sont ceuxqui,
de par leur vitesselongitudinale
v.k,
seront résonnants avec le faisceau sonde defréquence
03C9
d
/203C0:
La
fréquence
de la transition7S-6P
3/2
n’est définiequ’à
±03B3/203C0
près,
03B3 étantle taux d’amortissement de la cohérence
7S-6P
3/2
.
La vitessev
d
n’est doncdéfinie
qu’à ±
’Yc/03C9
7S-6P3/2
,
(c’est-à-dire
± une àquelques
dizaines dems
-1
).
Noter que la classe de vitesse excitée par le laser vert est définie à±(0393
7S
2)
c/03C9
7S-6S
;
elle est donc beaucoup plus étroite que la classe de vitesseobservée par le faisceau sonde car
03C9
7S-6S
=2,72
7S-6P3/2
03C9
et, même en l’absencede
collisions, 03B3, alors
égal
à0393
7S
+ 0393
6P3/2
2,
estsupérieur
à l’amortissement0393
7S
du niveau7S
1/2
.
De
façon générale,
le faisceau sonde a pour effet de diminuer la différence depopulation entre
7S
et6P
3/2
.
Nous allonsenvisager
les deux cas suivants:i)
lefaisceau sonde n’est pas saturant: son effet est linéaire avec la puissance et
ne se manifeste que dans la classe de vitesse résonnante;
ii)
le faisceau sondeest saturant: il tend alors à
égaliser
lespopulations
totales des deux niveaux.i)
Faisceau sonde non saturantConsidérons d’abord le cas où l’intensité du faisceau sonde est
suffisamment faible pour que son effet sur les
populations puisse
être calculé àl’ordre le
plus
bas non nul. Le nombre d’atomes réexcités de6P
3/2
vers 7S
estpopulation
entre6P
3/2
et7S.
Il en résulte un accroissement de l’intensité defluorescence
J
f
de7S
vers6P
1/2
:
où
n
1
(v
d
)
est lapopulation
du niveau i dans la classe de vitessev
d
.
n
7S
(v
d
)
atteint son maximumlorsque v
d
=v
e
,
c’est-à-direlorsque
les deuxlasers sont résonnants pour la même classe de vitesse. Tous les atomes excités
sont alors résonnants avec le faisceau détecteur:
)=n
.
7S
7S
d
(v
n
Lalargeur
totale étant203B3c/03C9
7S-6P3/2
,
n
7S
(v
d
)
retombe à mi-hauteurlorsque
v
d
=v
e
±03B3c/03C9
7S-6P3/2
.
La
population
de6P
3/2
,
thermalisée,
a, en fonction de la vitesse, unerépartition gaussienne
bien connue:Les vitesses
thermiques
(~
330m/s)
sontgrandes
devant lalargeur
de la classede vitesse détectée
(~ 20
à100m/s
suivant la densité decésium).
On peut donc estimer lapopulation
6P
3/2
dans la classe de vitesse détectée enmultipliant
lafonction de
répartition
par lalargeur
de la classe de vitesse:Enfin la
population
totale de6P
3/2
est due à la fluorescence7S~6P
3/2
:
parunité de
temps, 2 3 0393
7S
n
7S
atomes du niveau7S
fluorescent vers6P
3/2
(1)
.
Lapopulation totale du niveau
6P
3/2
est donc:On peut alors rassembler
(I-1),
(I-2)
et(I-3)
pour obtenir l’accroissement de(1)
Le rapport de branchement entre7S~6P
3/2
et7S~6P
1/2
n’est pasrigoureusement
2. Les éléments de matrice et leslongueurs d’onde,
légèrement
différents
d’une transition àl’autre,
font
que lerapport
de branchement seraitplutôt 1,85;
mais ce dernier n’ajamais
été mesuré. Dans cemémoire,
nousapproximerons
les durées de viepartielles
de 7S par(20393
7S
/3)
-1
vers6P
3/2
et(0393
7S
/3)
Fig.2
:Accroissement de fluorescence obtenulorsqu’on
explore,
en faisant varier lafréquence
du laserinfrarouge,
les classes de vitesse des atomes6P
3/2
et 7S.En
pointillés:
accroissement de fluorescencecorrespondant
à la réexcitation des atomes6P
3/2
en l’absence d’atomes 7S.la fluorescence
7S~6P
1/2
:
La courbe
0394J
f
(v
d
)
est la somme d’unegaussienne positive
centrée sur0,
et d’une courbefine,
négative,
et centrée env
d
=v
e
(figure 2).
Elle traduit le faitque :
-
lorsque
le faisceau sonde n’est pas résonnant avec lapopulation
excitée dans7S
(n
7S
(v
d
)
est alorspratiquement
nul),
il ne peut que réexciterles atomes thermalisés de
6P
3/2
et donc accroître la fluorescence audépart
de7S;
-
lorsque
le faisceau sonde est résonnant avec la classe de vitesseexcitée,
l’émission induite7S~6P
3/2
porte des atomes de7S
vers6P
3/2
et donc fait baisser la fluorescence7S~6P
1/2
;
nousparlerons,
alors de "fluorescenceinhibée".
La détermination
expérimentale
de la courbe0394J
f
(03C9
d
)
donne accès à troisparamètres:
lalargeur
de lagaussienne,
lalargeur
du creux de fluorescenceinhibée,
et le rapport entre laprofondeur
du creux de fluorescence inhibée etla hauteur de courbe
gaussienne.
Lepremier
de ces troisparamètres
donne lavitesse
thermique ;
sa connaissancen’apporte
pas d’autre information que latempérature
de la vapeur de césium. Le deuxièmeparamètre
permet d’obtenir lavaleur de l’amortissement 03B3 de la cohérence
7S-6P
3/2
.
La contribution descollisions à cet amortissement n’avait
jamais
été mesuréejusque
là. Il étaitcependant
raisonnable de la supposer du même ordre que l’amortissement collisionnel des raies derésonance,
mesuré par GREGORY[26]
puis CHEN et PHELPS[27]:
où
n
Cs
est le nombre d’atomes de césium parcm
3
.
Nous verronsau §
I-5-b
quel’amortissement collisionnel des cohérences
7S-6P
3/2
n’est pas très différent decelui des cohérences
6S-6P
3/2
.
Les résultats obtenusindiquent
en effet unecroissance avec la densité de césium
légèrement
plus
faible pour03B3
coll
7S-6P3/2
quepour
03B3
coll
6S-6P3/2
.
Enfin le troisièmeparamètre
donne accès à l’amortissement0393
6P3/2
de lapopulation
6P
3/2
.
Eneffet,
d’après
(I-4),
nous voyons que lecreux de fluorescence inhibée et la hauteur de la courbe
gaussienne,
est donné par:Puisque 03B3
peut être déduit de lalargeur
du creux de fluorescenceinhibée,
la valeur du contraste permet de connaître l’amortissement0393
6P3/2
sachant que0393
7S
est très peu différent de sa valeur radiative. Le calcul détaillé
présenté
dansla suite
(§ I-4)
aboutira à uneexpression
très voisine du contraste. Unelégère
différence résulte de lafaçon
dont nous avons estimé le nombre d’atomes de6P
3/2
réexcités par le faisceau sonde : nous n’avonspris
en compte que lalargeur
de la classe de vitesse. En fait la formespectrale
de la raie7S-6P
3/2
est
lorentzienne,
et l’aire d’une lorentzienneest 03C0 2
fois leproduit
de sahauteur par sa
largeur
àmi-hauteur;
pour cette raison, leséquations I-6
etI-36
diffèrent par un facteur2/03C0.
Une autre différenceprovient
de laprise
encompte des
dégénérescences
des deux niveauxqui
se traduit parl’apparition
d’un facteurangulaire
32/(2F+1),
F étant le momenthyperfin
du niveau7S
excité parle laser vert.
ii)
Faisceau sonde saturantSi l’on augmente la puissance du faisceau sonde, la saturation va se
manifester en
priorité
sur les creux de fluorescence inhibée: laprofondeur
descreux va cesser de croître linéairement avec la puissance dès que celle-ci sera
suffisante pour que l’émission stimulée emporte vers
6P
3/2
une fraction nonnégligeable
de lapopulation 7S.
La saturation se manifestera différemment sur la réexcitation
6P
3/2
~7S
car les collisions redistribuent en permanence les atomes6P
3/2
sur toutes lesclasses de vitesse et tendent à combler le creux créé par la faisceau sonde dans
la classe de vitesse résonnante. Cette redistribution collisionnelle a deux
conséquences:
-
elle rend moins brutale
l’apparition
de lasaturation,
car le laser"creuse"
plus
lentement la classe de vitesserésonnante;
-
toutes les classes de vitesse de
6P
3/2
sont mises à contribution pourcombler le creux dans la
répartition thermique
de6P
3/2
(noter
que sil’on
secontentait