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Réinventer le contrôle de la légalité ?

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Academic year: 2021

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University of Namur

Réinventer le contrôle de la légalité ?

Nihoul, Marc

Published in:

Libre Cours

Publication date:

2009

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le PDF de l'éditeur

Link to publication

Citation for pulished version (HARVARD):

Nihoul, M 2009, 'Réinventer le contrôle de la légalité ?', Libre Cours, Numéro 71, p. 8.

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(2)

D

ans un État de droit, la léga-lité est essentielle au bon fonctionnement des auto-rités publiques. Il s’agit pour cha-que autorité de respecter toutes les normes supérieures. À condition toutefois que cci soient elles-mêmes « légales ». Dans le cas contraire, il convient d’éviter qu’el-les puissent sortir leurs effets.

Le rôle du juge est capital de ce point de vue. Car nul ne peut se rendre ni se faire justice à soi-même. Il revient donc au juge de censurer la norme illégale, et point au citoyen ou à toute autre personne juridique qui serait concernée par un acte juridique illégal. Tel paraît être le sens fondamental de l’article 159 de la Constitution : « Les cours et tribu-naux n’appliqueront les arrêtés et règlements généraux, provinciaux et locaux, qu’autant qu’ils seront conformes aux lois ».

Pour une révision de

l’article 159 de la Constitution

L’article 159 de la Constitution date de 1831, et dans sa lettre, la dis-position est restée intacte. Et pour-tant. Le monde a fortement évolué depuis lors. Du point de vue juridique, les institutions se sont multipliées au niveau national et international, davantage d’autorités adoptent tous les jours davantage de normes et les juges, aussi, se sont multipliés : le Conseil d’État en ce qui concerne les normes administratives (règlements et décisions individuelles), la Cour constitutionnelle pour les normes législatives (lois, décrets et ordonnan-ces), la Cour de justice des Commu-nautés européennes dans le domaine d’application du droit européen, etc.

Sous un angle plus général, tout va plus vite, alors que la justice a

la fâcheuse réputation d’être lente et compliquée. À telle enseigne, on peut se demander s’il n’est pas temps aujourd’hui de réécrire l’ar-ticle 159 de la Constitution pour l’adapter, d’une part, à la réalité institutionnelle et, d’autre part, aux impératifs actuels de la société, notamment à celui d’effi cacité.

Légalité, sécurité, effi cacité

Tel est l’objet de réfl exion que s’est donné le Centre Projucit lors d’un colloque qui s’est tenu au Par-lement wallon, sous les présidences successives de Monsieur Robert Andersen, premier président du Conseil d’état et Jean-François Leclercq, procureur général près la Cour de cassation. Le lieu avait été

soigneusement choisi pour souli-gner l’ancrage de la recherche en droit public à la Faculté de droit de Namur et le nouveau contexte dans lequel l’article 159 de la Constitution se pratique désor-mais. Un droit devenu de plus en plus régional et qui, demain, le sera peut-être plus encore.

Nous avons, entre autres, exa-miné deux paramètres : l’anticipation du contrôle de la légalité et les mesu-res à prendre en cas d’illégalité.

Ne convient-il pas d’envisager une certaine forme d’anticipation du contrôle de légalité en permettant

expressément aux autorités admi-nistratives de résister légitimement à une injonction illégale en arguant de son illégalité, spécialement lors-que celle-ci est manifeste ? Il ne s’agit évidemment pas de court-cir-cuiter les juges auxquels le mot fi nal doit revenir dans une démocratie qui se respecte. Il s’agirait tout au plus d’une certaine forme d’anticipation.

Quel statut faut-il donner à un constat d’illégalité logé dans une décision de justice, en dehors du cas de l’annulation que seuls le Conseil d’État et la Cour constitutionnelle peuvent décider ? Ce constat d’il-légalité s’impose-t-il uniquement aux parties au litige, au risque de contraindre les tiers à devoir saisir eux-mêmes la justice pour contes-ter la norme ? Doit-on, au contraire,

lui donner une portée absolue, par souci d’effi cacité, et organiser, le cas échéant, sa publicité ?

Bref, la question du contrôle de légalité incident est loin d’avoir été épuisée par l’article 159 de la Consti-tution et le temps semble venu, du côté de nos assemblées démocra-tiquement élues au niveau fédéral, de se prononcer clairement sur une série d’enjeux concrets pour la pro-tection juridique du citoyen.

Marc Nihoul

PROTECTION DU CITOYEN

Réinventer le contrôle

de

la légalité ?

En mai dernier, le Centre de recherche Protection juridique du citoyen (Projucit)

a proposé une réfl exion sur un article de la Constitution belge, l’article 159, qui

régit le contrôle de la légalité des actes administratifs. Le professeur Marc Nihoul,

directeur du Centre de protection juridique du citoyen de l’Université de Namur,

explique ici les ressorts de cette question.

Le professeur Marc Nihoul, directeur du Centre de protection juridique du citoyen de l’Université de Namur, lors de son intervention au colloque « L’article 159 de la Constitution » au Parlement wallon en mai dernier.

Élèves de la classe de français au Lycée Lê Quy Dôn, à Da’Nang (Vietnam).

E

nvoyée en mission par

la Délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam, j’ai eu la chance de pouvoir participer aux États Généraux de la Francophonie, qui étaient organisés, sous les auspices de l’Ambassade de France, autour de plusieurs thématiques, dont « Innover en français ». Depuis 15 ans, l’enseignement vietna-mien est bilingue : français/viet-namien. Mais l’heure est venue de reconsidérer cette formule, car la concurrence de l’anglais est de plus en plus grande, et les sources de fi nancements externes (dont celles de l’Agence Universitaire de la Francophonie) doivent être repensées.

Le français, un plus par

rapport à l’anglais

Pour le Vietnam, l’enjeu est de taille, car face aux grandes puissan-ces asiatiques, le pays souhaite se positionner sur le marché mondial, d’une part en développant la maî-trise de l’anglais, d’autre part en se distinguant des pays voisins avec l’atout du français.

Afin de repenser cette filière bilingue, on a donc réuni dans les trois grandes villes vietnamiennes (Hanoi, Da’Nang et Ho Chi Minh Ville), des personnes ressources envoyées par les délégations fran-çaise, belge et suisse, avec des acteurs de terrain vietnamiens : directeurs d’établissements, conseillers pédagogiques, repré-sentants du ministère et surtout enseignants de français et de scien-ces en français venant de toutes les régions du Vietnam.

Ces débats et travaux autour du quotidien de ces enseignants

ont été pour moi extrêmement riches. Dresser avec eux l’état des lieux de leur enseignement bilin-gue, prendre conscience des défi s auxquels ils sont confrontés quo-tidiennement (instabilité des équi-pes pédagogiques faute de nomi-nations, pénurie d’enseignants, manque de matériel adapté aux besoins des élèves et surtout aux nouvelles technologies), imaginer ensemble un projet réaliste, fl exible et adapté aux différents contextes régionaux, tout cela m’a permis de mettre en perspective l’ensei-gnement bilingue en général et les versions belges en particulier.

Passion et détermination

Mais, ce qui m’a le plus tou-chée, c’est la passion de ces ensei-gnants, profondément attachés au projet pédagogique bilingue et à l’enseignement du français. La visite du Lycée Lê Quy Dôn, à Da’Nang, n’a fait que renforcer cette impression : enseignants et élèves y travaillent jour et nuit pour atteindre l’excellence et rem-porter les concours inter-écoles.

Une des fi llettes sur la photo n’hésite pas, du haut de ses 14 ans, à se lever à 3 heures du matin pour réviser les cours, qui commencent à 7 heures, espérant obtenir ainsi le premier prix de français et la bourse qui y est liée.

Reste à espérer que le Ministère vietnamien de l’éducation puisse répondre rapidement et effi cace-ment aux attentes légitimes des équipes pédagogiques bilingues, et ce, avec le soutien de partenaires issus de la francophonie.

Laurence Mettewie

RÉCIT DE PROF

Enseignement

bilingue

au Vietnam

Laurence Mettewie est professeur au Département

de langues et littératures germaniques de

l’Univer-sité de Namur. Elle y donne un cours sur

l’enseigne-ment bilingue dans le monde et mène des

recher-ches sur l’apprentissage des langues en contexte

multilingue ou non, les attitudes linguistiques et

l’impact économique du multilinguisme. Elle a

par-ticipé à une délégation européenne francophone au

Vietnam. L’occasion de mettre ses recherches en

perspectives. Elle fait le récit de cette mission pour

Libre cours.

www.projucit.be

Le temps semble venu,du côté de nos assemblées

démocratiquement élues au niveau fédéral, de

se prononcer clairement sur une série d’enjeux

concrets pour la protection juridique du citoyen

MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR

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