D IX -S IP T IÊ M K A N N É S
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le numéro T O M Ê T » 2 9 5
---Genevois
Lundi 14 Décembre 1891 p r i x d e!s ir a r s æ j i ï T i o a f s Dr canton. payables d’avaaos 20 c.j 1» ligno D'origine étrangère.R-iolames (3^® page) 60 c. Ü 3oa eapao® Bureaux des Annonces :
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CONFÉDÉRATION SUISSE
Genève, le 12 décembre. O ù e s t l ’a v é n ?Notre correspondant de B erne nous a écrit que la g auche des C ham bres fédé rales, à qui la m inorité réclam e le siège laissé vacant p a r M. W elti, p réfère l’at tribuer au p a rti le plus fort et le plus homogène de l’opposition, plutôt q u ’à un groupe faible et interm édiaire, dont .les principes sont fort m al définis et l’action purem ent négative ; nous avons nommé le centre.
« L’aveu est io n à noter » dit le Jo u r
nal
Où le Jo urnal voit-il un aveu dans .cette constatation d’un fait absolum ent naturel ? entre deux grou p es p arlem en taires dont l ’un est trois fois plus fort itjue l’autre, faiit-il re p résen te r le second âü préjudice du p re m ie r ?
Ou bien le Jo u rn a l estim e-t-il q u ’il faut continuer à exclure systém atique ment la droite du Conseil fédéral !
, C’est une thèse que nous serions cu rieux de l’entendre développer. Il fau drait peu t-être q u ’il com m ençât p a r la mettre en p ra tiq u e dans le canton de .Genève.
A rrière ceu x dont la bouclio Souffle le chaud et le froid.
KOUVELLES É T M H6ÉRE8
F B M C E
(Correspondance particulière du c Genevois »)
P aris, 12 décembre. Le débat du Sénat s u r la politique ecclésiastique du gouvernem ent a eu un épilogue ; la haute assem blée a voté l’impression du discours de M. de F re y - cinet et son affichage dans toutes les communes de F rance.
Si au Sénat il y a eu un épilogue, à la Chambre, il y a eu un prologue à la discussion qui a com mencé a u jo u rd ’hui.
L’extrêm e gauche et la gauche rad i cale se sont réunis d’abord p o u r s’en tendre su r la conduite à tenir. Il faut dire tout de suite que su r 62 adhérents que com ptent ces groupes, 39 seule ment étaient présents. Des observations échangées en tre MM. Clém enceau, Hub bard, Lockroy, M aujan, R icard et P ey- tral il résulte que les déclarations de M. (le Freycinet ne paraissen t p as suffisan tes à l’extrêm e gauche ; en tout cas elles
sont, à leu r avis, tro p platoniques. M. Hubbard s’est écrié : « Assez de paroles, des actes ! » P lus de discours, des m e sures énergiques, et la plus én ergique de toutes : la séparation de l’E glise et de l’Etat. Toute la réu nio n s’est passée en récriminations de ce genre. Finalem ent Qua arrêté le texte de l’o rd re du jo u r Çii’on présen tera à la Cham bre. Il est àinsi conçu :
Là Chambre, résolue à faire respecter par le clergé les droits du pouvoir civil et les lois de la République, invite le gouvernem ent à
FEUILLETON DU G E N E V O IS
FAK
G e o r g e s P R A B E Ij
Le
c irq u e bo m pardw (Suite)
Une fois la présentation de Jane faite, ce fat au tour d’K enriette de faire agréer le v i comte Daniel d’Eclcman.
Celui-ci se sentait mal à l’aise, emprunté, gauche. La grâce et la beauté de Jane le trou vaient profondément.
D’instinct, il comprenait que son argot du boulevard, sa conversatioa à bâtons rompus, c°Mposé d’hybride de mots ayant traîné par- de phrases toutes faites empruntées aux fleurs en vogue, ne seraient pas de mise ^ a n t cette jeune fille si réservée et si
dis-W commença un compliment embrouillé, È*ns queue ni tète, duquel il ne put jam ais H lui fallut même l’aide d’H enriette pour reprendre le cours de la conversation.
^ Desproges, qui s’était aperçu de cet ^barras, prenait pour prétexte la chaleur jour, et affirmant que les visiteurs avaient s®soin de se rafraîchir, donnait à sa fille 1 or-
r® tour faire préparer un lunch.
présenter, a bref délai, les lois préparatoires de la séparation des E g lises et de l ’Etat.
En outre de cet ordre du jo u r, on dé posera une proposition de loi, dont M. Pichon a p ris l’initiative, et qui sera soum ise aux form alités ordinaires de la procédure parlem entaire. Cette propo sition, avec son exposé des motifs, est rédigée de la façon suivante :
E xp o sé des m otifs.
En présence des faits qui démontrent, de jour en jour, 1 impuissance du gouvernem ent de^ la République à contenir les manœuvres cléricales et les manifestations hostiles do l’E g lise, par les armes que donne à l ’Etat la législation concordataire ;
En présence do la nécessité d’assurer, en meme temps que le respect de3 droits du pou voir civil, l’exercice de la liberté de cons- eiencei
KSOtSuMliCtiiXI
nière, après les appréciations des jo u r naux à quoi servirait la discussion.
L ’idée de M. Deroulède était parfaite ment logique et ju ste, m ais un scrupule a pris M. ! loquet ; il lui a semblé que la question préalable ne pouvait pas s’ap pliquer dans ce cas, parce que ce serait la négation du droit d’interpellation. La proposition de M. Deroulède a donc été repoussée p a r 374 voix contre 133. C’est dommage, car c’était un moyen excel lent d’en finir avec un débat irrita n t et une question tranchée p a r le Sénat. Le reste de la séance n’a été q u ’un long scandale. A près M. Hubbard qui a fait de violentes déclam ations, et pendant que M. Fallières, le m inistre des cultes, parlait mollement de la politique, tout à la fois énergique et conciliatrice que suivrait le gouvernem ent — on dit (t u a
une concession perpétuelle à la dépouille de celui qui fut
et des fêtes de la
ca-., | M. F allières est en proie depuis uclq ues - M. le
En présence du parti pris du clergé salarie i ;Anro h a ~
d’entrer dans les luttes politiques, °d’y prou- utn®atla(IuC d’mflucnza
dre part, à tous les degrés de sa hiérarchie | président I- loquet, trop nerveux a coup
par la diffusion des brochures, catéchismes ! | Ür’. a réPondu à un in terru p teu r de
mandements et pamphlets dirigés contre les ! drpite que le pape Pie IX avait été lui—
lois républicaines; j même lranc-m açon. De là tum ulte
in-E n présence d’une agitation organisée dans ! descriptible, hurlem ents de la Droite
accordé gratuite
le roi de la voirie pitale
A peine sa m ort était-elle connue, qu’on se demandait déjà quel sera son successeur, sinon son remplaçant. Le Conseil municipal et l’autorité préfec torale en ont délibéré, et tous deux ont été d’avis que, dans ses multiples fonc tions, M. Alphand ne pouvait être rem placé, que l’énorm e tâche, à laquelle il suffisait, était trop lourde pour un seul homme. La direction unique des tra vaux de P aris sera donc supprim ée, et remplacée p a r trois divisions dans les quelles se grouperont tous les services. La prem ière division com prendrait dans ses attributions tous les travaux de la voie publique s’exécutant au niveau et au-dessus du sol ; la voie lui serait rattachée. La deuxième division aurait clans sa compétence tous les travaux s’exécutant au-dessous du so l; elle com porte deux
chées : les: eaux nissement. s u b d i v is i o n s Jji le s é g o u ts e t ;n tran - l’assai-mination ancienne
Nous avons l’honneur de vous projet de délibération suivant :
proposeï
| source, c’était insuffisant. La droite était dans un tel état de surexcitation,
P ro jet de loi.
Ie ] uaus mi iei cioii ue surexenauon, que ! toute discussion est devenue impossible. M. P aul de Cassagnac s’est em paré de j
i la tribune, et non-seulem ent a attaqué!
A rticle 1er. Le gouvernem ent de Ja Répu- j une violence extrêm e M. H oquet, i
blique est invité à dénoncer la convention ! niais aussi M. Carnot, qu'il a ap p e lé :
passée entre le gouvernement français et le | « Carnot. le petit », devant lequel les ca-
papo Pie VII, à la date du 26 messidor an IX j tholiques ne s’inclineront pas, pas plus
(15 ju ille t 1801). ; qu’ils ne se sont inclinés devant
Napo-y a cependant quelque chose discours de M. de
Cassa-! ^ ^
Art. 2. Il est invité en outre à déposer, : léon Ier. il y
dans le plus bref délai possible, en vue du j à reten ir di
ue travaux : la voie publique, les eaux, les égouts et l'assainissem ent, et l’archi tecture. Les trois prem iers auront à leur tète un directeur choisi parm i les ingé nieurs ; le dernier dépendra de la direc tion de 1 a fiai res direelem nom de génieur, et collaborateur de A à l’Exposition de 1889: mais
nouveau régim e, ;a intervenir pour la régle- m estation des rapports entre lc3 E glises et l’Etat, un projet reposant sur les bases sui vantes :
Suppression du budget des cultes; liberté d’association avec garanties contre la pro priété de mainmorte ; dissolution des
congré-ni l gn ae; il a formellement demandé aussi, la séparation de PEgiise et de l’Etat. Est-ce l'avis de révoque Frcppel ! ce n’est guère probable. Nous le saurons au jo u rd ’hui, car la discussion recom -
M. de Frcvcinct aurait b
enseignem ent et ae
municipales. Y au ra-t-il un général ? On a prononcé le George Berger, député, in- î. Alpîiand le Conseil municipal ne semble pas disposé à voter cette création, qui lui enlèverait un contrôle dont il est très jalo ux et dont il était dépossédé du vivant de M. Alphand.
fort. Ce n ’est pas que les hôtels n’y abondent et que la plupart d’entre eux ne_ soient munis de tout ce que peut exiger le voyageur, mais la vie, l’étroi- tesse des rues, leur atroce pavage, la pauvreté des maisons dans tous les qu ar tiers qui ne se trouvent pas au centre européen de la ville, tout cela vous pèse et l’on respire avec peine. Certes il y a beaucoup de choses intéressantes et si le lecteur ne se fatigue pas d’un pavé cahoteux nous allons, partant de l’hôtel Slave (Slaviansky bazar), faire le tour du Kremlin aux vieux m urs, aux tours antiques et à la fameuse porte sacrée sous laquelle aucun bon orthodoxe ne passe sans faire le signe de la croix ; puis nous entrons dans la cathédrale d’Ivan-le-Grand du haut de laquelle nous dominons les autres clochers dorés ou verts de la ville, et leur nom est lé gion. Nous pourrons aussi visiter la nouvelle cathédrale du Sauveur, si grandiose et si richem ent ornée.
N’allez pas croire qu’il n ’y ait que des églises à Moscou ! il y a encore une quantité de petites chapelles particu- ’îaque coin de rue et très fréquentées p ar le peuple, paysans de passage des signes de croix evant un icône (image sainte) vont ensuite la baiser, toujours en se signant, déposent leur offrande et allument un cierge, puis restent pour vaquer à leurs affaires, probablement plus légers de cœ ur et d’esprit. A ce ceue des j propos je vous dirai que vraim ent le ’ peuple russe est excessivement religieux.
gâtions constituées en dehors des principes du code et des stipulations des lois.
! m encera. ivi. ue r reyem et aurait men j voulu en finir dès hier soir, mais la [Cham bre, à une faible m ajorité du reste, en a décidé autrem ent. Tout l'intérêt de Si clans la réunion de l’extrêm e g a u - i cette seconde séance sera dans tes dis— che il n’y a eu que 39 adhérents su r 02 ! cours de M. FreppcI, de M. Clémenceau
à la réunion plénière de la m ajorité ré - j et de M. de Freycinet ; mais le scandale
\
avais prom is de vous p arle r de Moscou publicaine où il devait y avoir 383 m e m -: a fourni la m eilleure preuve que la ju sq u 'à présent je n ’ai pu tenir ma bres, on n’a pu a rriv e r q u’à 128 assis- • Cham bre ne peut pas traiter d’une façon ! prom esse ; la raison de mon retard est tants. Dans la discussion qui s’est e n g a - - digne et calme une position aussi j q ue j ’ai beaucoup voyagé depuis lors gée, on a fait re m a rq u er que M. F alliê- | grave. en province et que je ne suis rentré res et M. de Freycinet n ’avaient pas tenu i "le même langage au Sénat. Au surplus
(Correspondanccparticidièrcdii Genevois.)
Moscou, 5 décembre 1891. Voilà bien longtemps que je vous
dans « la ville aux blanches pierres » que depuis quelques jou rs. Nous avons
dans la chapelle d’un des plus fameux icônes de la Russie, la Madone ibérienne pour laquelle les Russes en général et les Moscovites en particulier ont une adoration toute spéciale, en vertu des miracles qu’elle accomplit.
Je ne sais si j ’ai réussi à vous donner une idée de Moscou, mais il est difficile de parler de tout en peu de lignes et je suis forcé de m’arrêter! Disons encore cependant que l’avenir de Moscou est immense, car c’est là, réellement, que se trouve le centre de l’Empire, et l’on a parlé souvent déjà d’y transporter le siège de la capitale et d’en faire la rési dence impériale.
N é c r o l o g i e . — On annonce la mort, au Caire, d’un artiste qui s’était fait une grande place dans un genre où il avait acquis uno véritable célébrité auprès du public bour geois. Em ile B ayard, dessinateur attitré da l’Illustration, était surtout connu comme illu strateu r. Il avait, dans ces dernières an nées, illu stré des éditions de lu s e de rom ans à la mode, entre autres Y Abbé Constantin et la
Comtesse Sarali.
Em ile B ayard avait aussi donné plusieurs, tableaux qui ont été popularisés par la g ra vure et dont les plus connus sont ; A ffaire
d'honneur, Mme Polichinelle, et surtout Sedan
où il m ontrait celui
Que l’histoire appelle ce drôle E t Troplong, Napoléon Trois
passant en calèche, la cigarette aux lèvres, devant les blessés et les prisonniers dont certains se retournent, la honte au front, et d’autres m ontrent le poing au sinistre aven tu rier.
B ayard é ta it âgé de 54- ans.
si la i eligion ne consiste qu en formes © u iT e r i ia . — Le m arquis de e t Cil cerem onies; le peuple aime le s j Dufferin et Ava, am bassadeur d’A n g leterre à cérémonies religieuses pompeuses et [Rome, a été appelé à succéder à lord L ytton imposantes, mais on n’est pas bien sûr, j à l’am bassade de P aris. Sa nomination a été quand
même
on a causé avec des paysans avec les classes inférieures des villes, on n’est pas bien sû r de leurs principes religieux ; les saints ont l’air de jou er, dans leur esprit, un rôle
infl-signee vendredi.
L a carrière politique de lord Dufferin est trop connue pour qu’il soit nécessaire de la raconter en détail. Il suffit de rap p eler que le nouveau rep résen tan t de la reine V ictoria en , , . , T,. . . ; F rance a été successivem ent gouverneur gé-niment plus im poitant que Dieu lui- ! n éral du Canada, am bassadeur à S aint-Pé- mème. Mais ce sont la questions a ; tersbourg et à C onstantinople, commissaire laisser aux philosophes. Contentons-j du gouvernem ent britannique en E gypte et nous do faire un peu connaissance avec ! vice-roi des Indes.
le pays. i H a été créé comte en 1871 et m arquis de
Une des curiosités do la ville, ce sont j Dufferin et A va en 1888. , . , les immenses bazars et les traktirs, sor- ! ^ o rd Ç utîerin a publié des_r_ecits_de voya- tes de cafés où l’on peut boire pour un i S0’ _Plusî8urs ouvrages
prix modique et aux sons' d’un orches- trion assourdissant, une portion de thé,
les bonnes prom esses ne sauraient plus | Les obsèques de M. Alphand ont eu ■ déjà vu P éterbourg « la fenêtre », selon suffire, a dit M. Camille P elletan; le ' lieu hier en grande pompe. P ou r hono- ...
Concordat, c’est l’organisation de la j re r la m ém oire de celui qui fut l’orga- lutte perm anente en tre TEglise et l’Etat; j nisàteur de l'Exposition universelle de c’est le Concordat q u ’il faut détruire, j 1889, on a im aginé de tran sp o rter le Somme toute, on s’est séparé sans rien j corps au Cham p-de-M ars, et de c-élé-
décider. j b re r une cérém onie sous le Dôme
cen-C’est, ap rès ces prélim inaires que la j tral qui est resté debout. C’est là que de discussion s’est engagée à la Cham bre, nom breux discours ont ôté prononcés, V ingt-quatre orateurs sont inscrits j il i et ce n ’est qu’après cette solennité toute n’est donc pas probable q u ’on puisse en ! civile que le cortège s’est formé pour se
finir en une seule séance. rendre à Notre-Dame. La cérémonie
Le prem ier o rateu r a ôté M. Dérou- lède, qui a dem andé hardim ent la ques tion préalable. A près le vote du Sénat,
religieuse n’a pas été moins somptueuse que la solennité civile. Enfin, on a gagné le cim etière du Père-Lachaise,
%® sortit aussitôt avec èmpréssementj et
après l’avortem ent de la séance p lé - jo ù le Conseil m u n ic ip a l de P aris avait HBsasaaBEKœsjBæsKeæ
en un instant, par ses soins, une collation fut dressée dans la salle à manger.
Entre temps, elle rencontra Mamet qui allait et venait par la maison.
— V iens qne je t’embrasse, lui dit-elle, lorsque Jane passa tout à côté d’elle.
E t tandis que la jeune fille approchait son frais visage de sa joue ridée :
— V eille sur toi, lui murmura-t-elle à l ’o reille, pour sûr ils doivent manigancer quel que chose.
Lo vicom te Dane avait repris son aplomb lorsque l ’on passa dans la salle à manger. Il se gourmandait fort de se laisser intimider ainsi. Cela n’avait réellem ent pas le sens commun, 1e tout pour une petite pécore, une petite provinciale qui devait se trouver trop heureuse d’être l ’objet des attentions d’un beau monsieur de Paris.
La collation prise, M. D esproges proposa un tour de parc; c’est la ressource obligée en pa reil cas pour tuer le temps, à la campagne, en compagnie de ses hôtes.
Henriette et le châtelain deM on-Plaisir ra lentirent le pas à dessein, afin de laisser li berté complète aux deux jeunes gens.
E t alors, dès que Mme de M elville put être certaine de n’être entendue que de M. D es proges, elle lui dit en lui lançant un tendre regard :
— E h bien!... êtes-vous certain, maintenant, vilain jaloux, qu’entre ce petit d’Eckman et moi, il n’y a même pas eu l’ombre d’une co quetterie? Croyez-vous que s’il était mon
amant je le céderais c o m m e‘ mari à votre
J a n e ? Vous devez me connaître assez mon
l’expression de Pierre-le-G rand, « ou verte p ar la Russie su r l'Occident » et la différence entre les deux villes est frappante.
Dans l’une on retrouve toute l’Euro pe, dans l’autre c’est la Russie, la vraie Russie, celle qui ne s’est pas encore laissé envahir p ar la civilisation euro péenne. E t vraim ent après la Perspec tive Nevski les rues étroites, tortueuses et mal pavées de l’ancienne capitale des tsars vous surprennent et produisent une im pression heureuse pour celui qui aime l’originalité, mais m alheureuse pour quiconque ne songe qu’à son
con-comme ils disent. Une « portion » con siste en une théière contenant le thé,
une autre plus grande contenant de! f'jfljpAs l’eau bouillante, du citron ou de la crê-
me et quelques biscuits, plus une di-j
zaine de m orceaux de suçre. Dans d’au-l iL’ExposS très traktirs, les restaurants ceux-là,]
nous prendrons la fameuse soupe au! terlet, des esturgeons, du caviar et au - j
;e, plusieurs ouvrages s u r p ’Irlan d e et re- i cueils de discours. Lady Dufferin, fille aînée du capitaine A rehibald Rovvan H am ilton, a écrit un Jo u rn a l de son séjour aux Indes.
des Beanx-Arts
.©sa slïi B â liiia e iit é le c to r a l IV
N o u s arrivons avec plaisir aux artis- tres curiosités de la cuisine russe q u itte s qui ont organisé l’exposition, mettant nous serons servies p ar des laquais en | le public à même de les ju g e r cette fois costume de paysan endimanché, c h e - 1 d a n s des conditions équitables, c est-a-* mise blanche, rouge ou bleue ( s u i v a n t J dire groupés et tous présentés en bonne
les établissements), et larges pantalons, ' place.
quelquefois rentrés clans des bottes ver- ! En fait, c’est comme une famille qui
nies. s’offre aux regards des visiteurs et l’air
Quand nous aurons visité le T r é s o r j de parenté se rem arque à. travers les des Patriarches, les palais et les collec- j très notables différences individuelles, tions artistiques, nous pourrons ren trer ; Il réside aussi, cet air de famille, dans à l’hôtel, non sans avoir fait un stage le désir du nouveau, dans l’aspiration a
— Ne dites donc pas de p areilles sottises. On ne les to lé re ra it pas dans la bouche de Dane, qui a la m oitié de votre âge. Vous avez besoin d’une fortune pour vivre, à voire âge,
ami, pour être bien sûr que mes droit?, je no les abandonnerais à personne.
— Je vous crois, je vous crois, répliqua M. Desproges, à qui la passion coupait la parole;
mais c’est que je vous aime tant, Henriette, je j on ne change pas ses goûts. Et si vous n’y
vous adore avoc une telle fureur, et aussi un | prenez pas garde, vous perdrez tout,
t e l a v e u g l e m e n t , que j ’ai toujours peur de vous perdre.
— Enfin, vos afîreux soupçons sont-ils dis sipés?...
__Oui, je vous crois!... Je veux vous croire. Mais si vous vouliez!... si vous consentiez à m’épouser, je serais toiit a fait tranquille, tandis que je vis dans de perpétuelles tor tures.
— Ah! mon cher, vous ne savez pas être heureux!... Quant à vous épouser, jam ais! Je vous l’ai dit. Le lendemain du jour où vous seriez mon seigneur et maître, vous ne m’ai meriez plus, j ’en suis certaine ; et moi,je crois bien que je serais capable de vous prendre en aversion.
— Si vous vouliez!...
__Encore!... No revenez donc pas sur ce sujet. Occupons-nous au contraire de me
ner à bien ce mariage. C’est une affaire
des plus importantes, croyez-le bien. Un beau jour, si nous ne marions pas nous-mêmes cette enfant, nous serons tout étonnés do la
P ais, a u bout d’un certain temps, elle l u i J Mamet, mes rêves, mes désirs, mes reg aid s
no dépassent pas les charm illes de Mou
voir lever le pied avec le premier godelu reau venu, qui viendra vous réclamer 1 inté
g r i t é de sa fortune. Alors vous serez un joli
garçon, n’est-ce pas... nu comme un petit saint Jean, â votre âge ?
— Ne plaisantez pas, Henriette, tant que je serai certain de votre amour, je me trouve rai heureux.
— Ma fille ne peut pas...
— Eh! elle pourra, mon cher, avec ça que vous avez été gentil pour elle!... Vous serez ruiné et vous vous réveillerez ainsi un beau matin.
— Il faut qu’elle l’épouse, c’est certain, reprit M. Desproges, ramené aux exigences de la réalité.
— Pourvu que Mamet ne vienne pas brouil ler nos cartes.
— Mamet ! s’écria M. Desproges avec vio lence, qu’elle y prenne garde, je la jetterais
à la r ue !
— N ’allez jamais faire un coup semblable que poussé à la dernière extrém ité.
— Je veux être le maître chez moi. — Je le comprends. Mais dites-vous bien que nous avons de grands ménagements à prendre à l’égard do Jane. J ’ai dit à M. d’Eckman que c’était uno petite cire molle dont il ferait tout co qu’il voudrait. Je n’en p e n s e pas le premier mot, et si elle voyait sa
bien-aimée Mamet renvoyée, croyez-moi
bien, nous no parviendrions pas à en venir à bout.
Pendant ce temps, lo beau Daniel avait en gagé la conversation avec la jeune fille.
Il parlait de scs succès parisiens, de la grande vie, des spectacles, des concerts, des bals....
Jane l’écoutait sans l’interrompre.
répondit sim plem ent:
— Il faut avoir une grande fortune, Mon sieur, pour m ener ainsi uno vie aussi élégante et aussi oisive.
— Mais certainem ent, rép liq u a D aniel lé gèrem ent interloqué. Dans le moment, je ne dis pas, parce que le cher papa a serré les cordons de sa bourse, mais plus tard... nous
Plaisir.
— C’est bien borné, M ademoiselle, ré p li qua D aniel avec un p etit rire tout rem pli du contentem ent de lui-même.
E t il ajouta :
— P erm ettez-m oi d’espérer que celui qui trouvera le chemin de votre cœur saura vous retrouverons toutes ses économies. Il ne j inspirer d’au tres sentim ents, car enfin, tant sera pas éternel, le cher p ap a!.... Il fi-j d e g r â c e s , tant de beautés ne sauraient vivre
n ira ble !...
Ja n e lo reg a rd a avec surprise, g nait d’avoir compris.
pas ---, - - x x ,
bien p ar se faire u se raison, que dia- i enferm ées entro les quatre m urs de ce parc.
elle crai- ! profonds.
it positivem ent l’air de lui d
o-Mais lui, trouvant la plaisanterie excellen te, continuait à manifester ses espérances tou chant : « F in papal»
Voyant qu’elle était retombée dans lo si lence, il lui demanda si elle ne se sentait pas un goût très vif pour cotte existence bril lante, si elle ne désirait pas se marier pour avoir sa liberté.
— Je no connais pas la vie dont vous mo parlez, répliqua-t-elle avec un triste sourire, ot je crois que l’on doit vite s on dégoûter, car elle est certainement bien vide et bien fatigante. J ’ai toujours habité la campagne, et je m’y trouve heureuse. Quant à me ma rier, j ’avoue que je n’y ai jamais songé : Pour se marier, il faut aimer quelqu’un, et je n’ai jamais, jusqu’à ce jour, rencontré personne qui m’inspirât le désir do partager sa vie. Le jour où j ’aimorai quelqu’un, s’il plaît à Dieu, je no crois pas que j’aie à choisir ni à mener la bruyante existence dont vous me parlez. Mais pour l’instant, je suis comme ma bonne
E lle av ! mander :
__Je voudrais bien savoir on quoi la chose peut vous intéresser.
D evant eux, Blanc-Blanc courait, fouillant
les massifs.
La conversation languissait.
Daniel d’Eckman se déclarait à lui-même que la petite pécore était bien jolie, mais que c’était uno mijaurée, et, que de plus, elle était bête comme uno carpe.
Blanc-Blanc lui servit de thème.
Le chien grognait parfois sans motif en découvrant ses dents blanches.
— Je l’aime beaucoup, dit Daniel, j ’y tiens énormément.
— Il a l’air méchant.
__Mais certainement, il est mauvais coiumo un âne rouge. Et c’est pour cela meme que j ’y tiens !
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LE GENEVOIS DU 14 DECEMBRE 1891
un, idéal que chacun s’est taillé à son usage, l’abstrayant du monde vaste des idées esthétiques. C’est ainsi que nous avons, pour le moment, l’Evanglle selon Claude Monet ou selon Silssley.
Disons-le en passant, loin que nos je u nes, que nos indépendants aient cherché à épater le bourgeois et à tire r des coups ,de pistolet, je les trouve très sages, très appliqués, et tapant très consciencieuse m ent sur leur clou ; c’est plus digne, c’est plus conforme à notre tem péram ent national q u ’une réclam e à tour de bras, je veux dire à g rand renfort d’excen tricité.
En un mot, tous ces peintres cher chent ; quelques-uns sont bien près de trouver.
M. Ihly a eu le prem ier la pensée de ce salon restreint, bien préférable aux foires à peintures, auxquelles on finira p a r renoncer. P artisan convaincu du plein air, bien qu’auteur de natures m ortes de prem ier ordre, M. Ihly est re présenté à l’exposition p a r une grande scène cham pêtre bien simple, bien vé cue, sans pipeaux ni moutons enruban nés, et placée dans la cam pagne gene voise rendue avec charm e et vérité. Au-dessous, une figure puissante de couleur et de modelé : le Radeleur ; puis cle-ci, de-là quelques études qui sont de petits tableaux, S u r la route cVEtrembiê-
res, Ruelle à Morllesula:-, etc. Je re g ret
te l’absence d’un num éro indiqué au catalogue: L a place Neuve, p ar la neige d’un effet original et plein d’intimité. Les deux Coquemars du môme peintre dénotent assez son talent de coloriste.
M. Iiodler ne se considère pas comme •arrivé. Il est modeste. On ne peut plus cependant le re g ard e r comme un débu tant. Son rem arquable sentim ent de la ;
forme, l’esprit de son dessin constructif fait voir. L ’initiative en a été heureuse lui valent, tout comme sa couleur tem - et les résultats évidents. Des m aintenant pérée, des suffrages dont le nom bre est! nous nous disons : « A quand la p ro
-et l’émotion voilà les caractéristiques de son tem péram ent.
Devenu plus m aître de ses procédés, M. Rehfous est un artiste avec lequel il faudra désorm ais compter. Son Village
de Veyrier, son Chemin en plaine ne fe
raient point mal dans des collections que je sais.
On a revu avec plaisir les deux pe tits Yalaisans de M. H. van Muyden;
Sous les Vergers, qu’il a dessinés sp iri
tuellement, comme dessinent tous les Van Muyden. Un Gamin, une Vieille
fem m e, des Yalaisans toujours, près
des Yalaisans de M. Simonet, retiennent longtemps quiconque sait voir et dégus ter ce qu’il voit. Très ju ste im pression d’un prem ier beau jo u r en février dans l’étude faite à Perli.cc.
M. A rtus est aussi varié qu’on peut le désirer, preuve de recherches en divers sens et d’aspirations réellem ent artisti ques. Il a signé une figure de moine d’une belle couleur et d’une belle ex pression , des Falaises du Rhône som bres et grandiosem ent tristes, une Jonc
tion toute lum ineuse et un Buste de
jeune fille dont, à propos de l’Exposi- tion perm anente, nous avons dit le bien que nous pensons.
L’écueil de la peinture claire est la peinture décolorée. M. Ch. Lacroix, dont les débuts sont intéressants, le com prendra une au tre fois.
Depuis notre revue de la sculpture, M. Charmot, qui a un faible p ou r les figures couchées, a complété se
*
* *
en- avec un p ro priô -vois p ar une femme jo u an t
agneau moins étudié que sa taire.
Inutile de revenir su r l’intérêt de l’exposition dont nous term inons la ch ronique; chemin faisant, on l’a assez
Uno p ublication m usicale parisienne, le
Piano-Soleil, ou v rait récem m ent un concours pour un m orceau de piano. S ept cents compo sitions fu re n t envoyées. U n diplôm e d ’hon neur de p rem ière classe a été accordé à Mlle A lice G entil, uno je u n e m usicienne de la C haux-de-Fonds, p o u r uno valse in titu lée :
F leurs des champs. C ette com position très
dansante et d’un to u r o rig in al, a, en ou tre le m érite de p ro d u ire beaucoup d’effet, tout en éta n t d’une exécution facile. E lle a été éditée avec beaucoup de soin et trè s clairem en t p a r la m aison E . D cckelm ann, à la C haux-de- Fonds.
M lle A lice G entil, élève d ’E dm ond Missa p our lo piano, et de B art lie et B a z ile ,d u Con serv ato ire de P a ris, p o u r l’harm onie e t la co mposi tion av a it p ublié précédem m ent chez 1e m êm e éditeur: Chant du s 02 r, un nocturne d’une ré e lle v aleu r, d ont l’Im p a r tia l du 10 ju ille t d e rn ie r p a rie en ces term es : « Chant du soir, te l est le titr e d’une fraîche et bien aim able com position p o u r piano de M lle A lice G entil, de n o tre ville. E c rite dans un style très sim ple, d iscret et p o u rta n t coloré, cette page tro u v e ra certain em en t d ’em blée au p rès de nom b reu x pianistes la fav eu r qu’elle m érite. » A joutons que cette p réd ictio n s’est p le in e m ent réalisé e, car cette com position,d’une e x cellen te facture, en est à sa seconde éd i tion.
Chez l ’éd ite u r B ath lo t, à P aris, nous tro u vons aussi une gracieuse m élodie de Mlle A lice G entil, le Som m eil de Voiseau, écrite su r une fine poésie de Mme M arg u erite B ourdois. E n fin, disons que n o tre je u n e com patriote à son ta le n t de com positeur jo in t celui de pianiste. Y oici com m ent s’ex p rim e à son ég ard un c ri tique m usical de la C haux-de-F onds : « C’est dans la p a rtie de piano du Concerto de C o lter- m ann que nous avons le plus ap précié le je u si sobre et si in te llig e n t de M lle A lice G entil, en mêm e tom ps que sa technique très sû re et très développée. Le Chant allem and do Mos- kow ski a fait v alo ir d ’a u tre p a rt son sentim ent m usical élevé et profond. »
croissant. Rien dans son ex p o sitio n ,— chaîne e une des plus copieuses et des plus va
riées, — rien qui ne m érite un sérieux ! ---examen.
P a r exemple, le symbolisme cher à l ’auteur de la N uit, est absent de la salle ■de l’institut. Tout au plus le retro uve- rait-on dans le titre d’une suggestive figure de vieux décavé, assis sur un
qui tour I).
Chrom ou
il i ilCé finissons — Tri o ïî v © ; M. B. van P e pour m usique d ’h mées, ci m arqua' s’essaye raie. La B orgel : M. van ques de position p r o d u i t au c o m p o s itio n s ci, dont les tran scrip tio n s îonie sont ju ste m e n t e s ti
ez co g en re de re- ifin a le s, vient de
Quand on étudie sérieusem ent la lit téra tu re et l’art de l’antiquité, on y dé couvre aisém ent ce principe fondam en tal, que le beau est l’union constante, indissoluble de la grâce, de la force et de la santé, principe que Platon a si bien résum é dans cet aphorism e : « Le beau, c’est la splendeur du vrai.»»
Vous devinez la conclusion : nous sommes en pleine décadence. L’a rt est anémique, le naturalism e, l’ordure,
Nana, Roccimbole, les Blasphèmes. Nous
avouons que toute cette belle tirade nous laisse froid, c’est sans doute que nous sommes en pleine corruption. Cet art contem porain,dont M. Salmson parle nous p araît le plus beau du monde, plus fort que jam ais, dans tous les domaines. P o u r la sculpture, puisque c’est l’a rt de M. Salmson, il nous semble que les Rodin, les Dalou, les C arrière sont des m aîtres, non-seulem ent égaux aux grands sculp teurs du tem ps de M. Salmson, m ais en core supérieurs. C’est dans la vie que l’art trouve sa m atière prem ière. L’a r tiste n ’a pas à c o rrig er la natu re comme le prétend M. Salmson à l’aide d ’un mot apocryphe de Raphaël.
L’artiste form ule, exprim e la p a rt de vie qui lui est donnée. L’a rt est triste, am er, som bre, parce que la vie est tout cela, m ais cette am ertum e, cette tristes se, tout cela p o u r nous est beau, tout cela est grand, parce que chacun de nous y retrouve l’im age, le cri de son existence.
Au tem ps de M. Salmson, la beauté des form es, des lignes harm onieuses suffisait et on avait le b ea u ; a u jo u r d'hui, c’est une au tre affaire, un a rt aussi som m aire ne mène à rien. Un artiste est plus ou moins un o rgane de son temps, de sa génération, il en dit les peines, les soucis, les préoccupations. Autrefois, on faisait acte de personnalité p ar une m anifestation isolée, excentri que, qui ne touchait à rie n ; au jo u
r-hier soir, m ême p arm i les partisan s de la représentation proportionnelle.
Un enfant conduit par un frère. — On nous écrit :
Samedi dernier, à l’arrivée du train de 11 h. 25, un frère ign orantin en cos tum e descendait la ram pe qui conduit de la g are à la place C ornavin, en com pagnie d ’un garçon de 10 à 12 ans, pan talons courts, p o rtan t à la m ain un petit paquet de hardes, et crotté ju s q u ’à l’é- chine.
Un agent en station à l’angle de l’es calier de la Poste s’est approché de l’enfant et lui a posé quelques ques tions. S ur ses réponses et celles du f r è r e , il les a conduits tous deux au poste de Cornavin.
Qu’y a-t-il là 'd e sso u s? J’espère l’a p p ren d re p a r la voie de votre jo u rn al.
succc l la cc icalad a c m u si ir o le s pat as. C e tt e ilO- d nui, c i s .m n e l e ra ire m în i v ê tît d a n 'li s te en il u n a r t i s t e p e r - e s t la p a r o l e les homm es de son tem ps, lesquels ■n œ uvre la torm ule de AI, L c >nsa<.* Tait jopu ont séduit recu illir. près nou gerbes d nous en ofh’c sera pas san:
nouve •li
i enansons, dont lu l’air, noté en m usiq par un accom pagnem t
Et h lîctt banc de bois sec et dur, comme a été
p our lui la vie. M. Hodler l’appelle :
Chant du Cygne. Je l’aurais intitulé non
pas la « Dèche » mais la «Guigne » tant notre claquedent semble m alchanceux et innocent de sa misère.
Tout serait à citer dans le panneau de M. Hodler : son Vieillard, d’une émou vante simplicité, son B ord de ruisseau. petit bijou de coloration soutenue p ar le dessin le plus fin, ses magnifiques
paysages du pied du Salève, et môme
son solo d’arbre, dénommé un plateau
en automne. Tout prend de l’intérêt,
grâce à une facture absolument m agis trale.
Un axiome de mécanique dit : « Ce que l’on gagne en force, on le perd en vitesse. » On p o u rrait modifier cette vérité à l’usage de M. Rheiner, un des plus brillants exposants : Il a perdu en grâce ce qu ’il a gagné en solidité. C’est
pourtant toujours la même vision, et du ! joyeusem ent milieu de la salle, le panneau de M. I ib Rheiner est reconnaissable à sa c o lo ra -1
tion harm onieuse et chaude. Quelqu’un, l’été dernier, alors que notre intéres sant artiste se m orfondait à Reignier, lui a conseillé de filer sur A rtem are. Ce quelqu’un est au jo u rd ’hui assez fier du bon résultat de son indication. En effet, dans ses Paysages du Bugey, M. R heiner nous apporte des im pressions curieuses et mieux que des im pressions: de vrais tableaux construits et poussés. Les paysagistes, tous les peintres, ont be soin de se dépayser.
_ Ce n ’est pas à dire que M. R heiner ait moins heureusem ent traité ses Bords
du lac, son Salève et ses Chrysanthèmes.
On trouve sans une m inute d’hésita tion le panneau de M. Simonet, un des plus élégants, des plus distingués parm i nos jeunes artistes. M. Simonet affec tionne l’heure la plus lum ineuse du jou r, alors que les ombres se font pe
tites et se doivent chercher dans les coins bleuis p ar le reflet du ciel. La lum ière de midi règne en m aîtresse dans le
Paysage du H aut-Valais où les fo n d s,
sont d’un bien autre intérêt que les pre m iers plans un peu sommaires. Le Vil
os qui, uan s leur fred G o d e t ; il : et sa m ois son a été si a v o ir d o n n é d e u x vi ces fl eu rs a u p a rfu i lu rd ’hui un tro te le d e r n i e r < 1 o p ? h un chapi-lo in . Décès. — On annonce la m o rt subite, survenue sam edi dans l’après-m idi, de M adame W eltr-E scher.
M adame W e lti-E sc h er vivait re tiré e à Champel.
Fem m e de haute culture e t de n atu re très généreuse, elle avait fait don à la C onfédération de sa g ran d e fortuné, se réserv an t une rente viagère. Les inté rêts de cette splendide donation, connue sous le nom de G ottfried R elier S lif-
tung doivent, on se le rappelle, être em
ployés à l’achat d’objets d ’a rt et contri b u er à la création d’un m usée national suisse.
Aussi charitable que discrète en ses libéralités, elle rép an d ait le bien au to u r d ’elle.
Les pauvres de Genève la p leu re ro n t.
m unicipal do R ussie, nommant M. A. F avre, inspecteur de bétail.
— Il procède aux nominations suivantes ; M. Jules T ardy greffier, Abraham B ru n -
P vrret commis-greffier au cabinet du ju g e
d’instruction.
M. Y alentin Laurent greffier ; Henri G irar-
det, Louis JDumarest, H enri Capt, commis-
greffiers asserm entés ; Claudius Vernier, E u
gène KoeJi, commis ; Jean T urler, Robert
Michoud, copiste expéditionnaires au tribunal
de premier instance.
MM. Francis Boum ieux, greffier ; Gustave-
A dolphe Sauter, com m is-greffier; Jean F er-
nex et Charles Renaud, commis à la Cour do
Justice.
MM. Louis Ilarqu an d, greffier ; Ferdinand
M uller, commis-greffier, à la ju stice de paix
des tutelles.
MM. César G uillerm et, greffier ; Ernest
M abut, comm is-greffier, au tribunal de police.
MM. François Floquet, greffier; Jules
Windisch, commis greffier au Tribunal des
Prud’hommes.
^ u a l a i o r S t e r n b e r g . — La troisième séance de musique de chambre du Quatuor
Sternberg aura lieu mercredi prochain, 16
décembre, à 8 heures du soir, grande salle du Conservatoire. Le programme contient l’at traction de deux prem ières auditions : la
Sonate en ré m ajeur, op. 10, pour piano et
violon, de M. W illy R ehberg, exécutée par l ’auteur et M lle D orsival ; et le Quintette en
m i m ineur de Sinding, pour piano et quatuor
â cordes. Le concert commencera par le beau
Quatuor en sol m ineur, op. 11, de Yolkmana.
Cette séance s’annonce comme devant
obtenir un aussi grand succès que les précé dentes. 1 Ko 't. (■ Iran lit on renl tex te io usue n t d !0 ■j i t o u jo u r s de la m é k la m ain dr< nts do M. J . : üe sim plicité, mais t o u j o u r s ho ad ap té au c aractère
é ta n t placé ' nieux arrange:
tu e ro n t do charm antes p etites pour les je u n e s pianistes, d ’aut harm onies en sont correctes et vr Co n ’est pas tout : ce volum e illu stratio n s dues à M lle Luc dont le crayon souple et sp iritu tra its des héros et héro ïn es de enfantines. Y oici lo p e tit ramone
mime1
îung, L u g ard o n , Léo- r.lame, D idav. B œ cklin, '»mulo do M eissonnier, b rilla n t p e in tre céra- ior K ollvr. Y au tier, le K nauss, les G ira rd e t,
iri.'le im peccable con-
[o M illet, et to u te la à notre; d e rn iè re oxpo- $89 : B u rn an d , D uval, l ’urv, Y eillo n , C astre?,
'ion, Cas tau. Mi h restau, r e c r c a u o r ît que h ) n t ï on t d; A t t i r é e a v ;t u ita nt 11: : 1 1 on h à «J cio la mt j o li e s ro! Hirs
des '/en arc
insi q ustrnti s sold.<
ou a pois, jo u an
et il y a l’ex p licatio n de ce je u , de beaucoup]d’autros, d ’ailleu rs. L ’il de la célèb re chanson : Trois jeun
est v raim en t délicieuse. Le p rem ier oetit soldat est trè s crâne à oflrir uno rose à la fille du roi en faisan t le salut m ilitaire. Le second tra in e d’un a ir lam en tab le son fusil p ar la b re te lle , tandis que lo d e rn ie r porto l’arm e et m arque lo pas d ’un a ir m artial. Quel effronté que le p e tit pioupiou à la rose ! La fille du roi lui ay an t dem andé sa Heur il rép o n d qu’il la lui d o n n e ra it v o lo n tiers si elle é ta it « sa mie ». L a belle, qui le trou son goût, conseille au jo li tro u p ie r " d em ander sa m ain h son père. b ravem ent, mais, comme bien on éconduit avec déd ain :
nnrmi n a p la vcri s coini
faisons
as, a u te u r do liv re, t’ tu tti
l’explication 2u t-être mal t m oqué de m ’oblige â Renient tort, :e aue nous tt poui fin 1' la 1 le ro a d ’a lle r 11 a’y rend ponso, il est m isères, de n'a presqm très (fui îio tences dilfi se passer s’est à pei seulem ent sont amus^ concierges u nVcu ces i M. ardée. t ou: tri ont eu îs d 'un a d ssaire. M. ii-1
i il as pas vaillant la jupe fit I ra la la la. la jupe de ma ii ma
3iles; p du née
no arrê te a ces b; il n’a pas oublié s a tire r les son:
L ’aim able profe: un excellent artiste, p lu sieu r œ uvres sont rem arquables, m érité le succès q u ’elles on
(fu ne.'
l 'r a t u r e , les Suisses rom ands se sont 's ù la gram m aire française et à l’ap- i do ses beauté?. Ils s’en sont fort bien
rt les réserves que nous venons e, Entre d e u x coups de ciseau est un livre am usant, spirituel, plein de détails inconnus s u r les g rands artistes du com m encem ent du siècle, qui fait encore h o nn eur à son éd iteu r- im prim eur, M. C.-E. Allioth, et où j ’ai ren con tré un illu stra te u r plein d ’hu m our, M. II. Grobet.
Louis Du c h o s a l. seur est
de ses et ont mu, !
ttïÛ 1 'û ira s V? a* f»d M» s y i s s fi'Ür;.«|I 4.7 US 01
nous aim ons meme son p ro jet de la Mais le p e tit hom m e -— un Gascon, v rai- ! statue du général Dufour qui avait bien som olabiem ent rép o n d qu’il possède tro is plus de valeur que celui de M. Lanz, a aisseaux « dessus la m er jo lie », et il énu- lequel n’a pas même les m érites de l’o ri- m ore les richesses que p o rte n t ces vaisseau
lage de Si-G erm ain en Savièze est un
délicieux tableau, tout comme ces bords du lac au charm ant fouillis d’herbes longues.
Un artiste qui a fait en avant un pas décisif, c’est M. Estoppey. Les am ateurs de « m orceaux » seront séduits p ar le lum ineux Etang de Bel-Air, où les ju x tapositions de tons font un autrem ent brillant effet que les couleurs composées équivalentes. Le dessin sans être nul est
évidemmen t subordonné au reste.L ’étang ! ^oponds la m ère rig id e. Et nous voyons l ’in- de M. Estoppey est une des choses m a r- tunôe A doie sa n g lo te r dans son ta b lie r.
: bon Ixore a rriv e a lo rs « d an3 un b ateau d ore », i< ne p e u t von1 pleurex* sa sceiiF sans on ê tre ému. A llons, lu i d it-il :
Mets ta rot) blanche et ta ceintur’ dorée. Mais le u r désobéissance tro u v e une rap id
^ ___
Le roi, ébloui e t ten té, lui accorde sa fille m ais je drôle rem ercie et s’éloigne en chan- ta iii d un ton narquois et d éd aig n e u x ■
l)ans mon pays, y on a de plus jolies I r a la la la, y en a de plus jolies.
Noua ne pouvons c ite r tous ces aim ables dessins ; m entionnons p o u rta n t encore : S u r
le pont d'Or. Chez nous on ch an te : SiC 'u vont du N ord, mais M. A. G odet a p ré fé ré — à raison, croyons-nous — l’a u tre versio n . Donc nous voyons le « P o n t d’O r » orné de m âts e t de d rap eau x ; sur un é c rite a u en cad ré do xemllage, on lit : B a l champctrc. C’est bien alléchant ; aussi
Adèle demande à sa mère d’y aller, lion, non, ma fil 1’ tu n'iras pas danser,
Essai de représentation proporiionneüe. — L’essai p ratiq u e annoncé a eu lieu hier. Il a conlirm é toutes nos prévisions et toutes nos critiques,
ginalité ; m ais de là au g ran d art, au | - L’intérôt cIu public a ôté fort m ince ; génie, ii y a encore de la distance. M.
quanies de l’Exposition. Les m élancoli ques préféreront peut être : Dans les
champs, un grand, très g ran d tableau
que d’autres ju g ero n t peut être vide, alors qu’en réalité le terrain est supé rieurem ent rendu. Est-ce à dessein que le ciel, — dont l’or du cadre pousse"’ le ton au violet,— que le ciel écrase la ter re au lieu de fuir derrière l’horizon ? Sans nous prononcer, nous signalons le
Rhône à la Coulouvreniêre, étude sincè
re, patiente, sans fougue et de la" plus délicate couleur.
Medio tutissimus ibis : telle pourrait
être la devise de M. Rehfous dont les six petites toiles font constater les rem ar quables progrès. Ni trop â droite, ni trop à gauche, ce peintre va son chemin, sans souci ni des conventions d’hier, ni de celles d’aujourd’hui. La conscience
Salmson n ’a rien du créateur. C’est un sculpteur fort com pétent, qui sait tous les m oyens do son art, qui s’en sert adm irablem ent et en rem o n trerait à Pygm alion. Mais celui-ci anim ait Gala- thée. Chez M. Salmson, le professeur, un ^ professeur rem arquable, domine toujours, dans sa conception de Fart comme^ dans scs vues su r les destinées de ce dernier. P arcou ro ns un
idées : peu ses
pun itio n : ils se no y en t tous d eu x . D ans un dessin qui ra p p e lle les «•„ P rim itifs », M lle A ttin g e r nous m o n tre ce tte p au v re A d èle et son tro p com patissant frère, éten d u s to u t raides su r la grève.
\ oila le sort des enfants obstinés ! (Ius).
N ous avons p ris un p la isir e x trêm e à re v i vre un in sta n t dans Je passé avec les Chansons
ex nos grana!’ m ires q u i sero n t b ie n tô t e n tre les m ains do tous les garçons e t sous les doigts de to u tes les fillettes
à b ro y e r l ’ivoire. qui com m encent
chansMis de nos grand’mères, re-
uei ies p a r A lfred G o d e t.— U n vol. obi ong S E r A ttin S’or ■frères, éd iteu rs.
Neu-« Qu’est-ce que Fart ? »
. A ce'te question, nous rép on dron s sim plem ent : L’art, c’est la recherche du beau.
La philosophie nous enseigne, en ef- iet, que le bonheur se présente â nous sous trois form es : le vrai, le beau et le
bien; le v rai qui est le but de la science*
le beau qui est le but de l’art, et le bien qui est l’objet des recherches des p h i losophes, des économ istes et le but des efforts de l’industrie.
Les élém ents du beau existent dans la n a tu re ; m ais il ap p artien t à l ’hom me de les en dégager. Le beau se trouve égalem ent dans l ’homm e à l’état ru d i m entaire, â l’état de prescience, et c’est ce que l’on appelle l’idéal, ce qui ju sti fie ce m ot de R aphaël :
« Ï1 faut p eindre la n atu re non telle q u ’elle est, m ais telle q u ’elle devrait etre. »
il n’y a eu que 1,207 votants, dont 6G0 « dém ocrates ». La liste o uvrière n’a pas fait 100 voix, celle du p a rti rad ical- national non plus. Des trois listes ra d i- cales-libérales, une n ’a pas obtenu le quorum ; il en a été de mêm e de la liste des intérêts agricoles.
M. F rey a proclam é élus .23 « dém o crates », 8 ra d ic au x -lib érau x ,3 ouvriers et 3 radicaux-nationaux.
Les cinq conseillers d ’E tat « dém o crates » arriv en t en queue de liste. S’il y avait S électeurs ra d ic au x -lib érau x de plus, nous disons huit, votant la liste n° 2, trois de ces conseillers d’E tat re s taient su r le carreau!
Mais n ’anticipons pas, nous donne rons dem ain les chiffres, et nous les commenterons,, on v e rra le beau gâchis, et la belle proportion!
B ornons-nous â dire que le résu ltat ira été proclam é q u ’à 6 h. 1|2, et que M. F rey a commis dans cette proclam a tion toute une série d’e rre u rs qui ont dû être rectifiées su r les réclam ations de m em bres de la commission.
11 a violé nettem ent son a v a n t-p ro jet de loi organ iq u e et a littéralem ent « p a taugé». 11 est bien dom m age q u ’il n ’y eut là q u 'u n e centaine d’électeurs, ce qui prouve combien peu notre population s’intéresse au p rojet. Ils ont dû être édifiés.
A dem ain les détails. Nous pouvons considérer l’effet comme absolum ent (1) U n b e a u volum e de 10 ft\, illu s tré de m anqué au point de vue pratique, et
nombreuses g ra v u re s,p ré fa c e s de F. Sarcby et le systèm e de M. F rey comme aban-
rseno Alexandre ; A llio th , é d ite u r. I donné. P erso n n e n ’osait plus le soutenir
Escalade. — Cette année, les fêtes de l’Escalade ont été favorisées p a r un tem ps superbe, doux et sec, une v érita ble tem p ératu re de printem ps.A ussi une foule énorm e en a-t-elle profité p o u r circu ler vendredi et sam edi dans les rues de la ville. Les m asques p a ra is saient m oins nom breux que les années précédentes, et il serait difficile de m en tionner dans cette cohue b ig arrée un groupe original, il n ’y au rait â sig naler p eu t-ê tre q u ’un seul g ro u p e d’hom m es m asqués, à gro s ventre lum ineux, qui a obtenu un très réel succès.
Le sam edi, les déguisés se trouvaient plus nom breux que la veille; p arm i eux, un certain nom bre de femmes costu mées. Une g rand e anim ation a régné dans tous les établissem ents ju s q u ’à une h eu re fort avancée; m algré cela, tout s’est passé avec une parfaite tra n quillité.
Les bals donnés en plusieurs endroits ont été suivis p a r un très g ra n d nom bre de danseurs; signalons p articulièrem en t celui du K ursaal, qui a obtenu un b ril lant succès. Beaucoup de dam es parées de riches costumes.
Le concours de m asques organisé p a r F Union instrum entale au cirque Rancy a réussi au delà de toute esp é ran c e; la salle élait absolum ent bondée. Du reste, les spectateurs n’ont pas été trom pés dans leur attenle, car le pro g ram m e a été vigoureusem ent enlevé p a r cette ex cellente société et les productions des groupes m asqués ont dépassé 'le s p ré visions. Aussi, de vigoureux ap plaudis sem ents ont-ils accueillis chaque p ro duction.
A sig naler spécialem ent, une scène com ique : les Echassiers des Landes ; un
Grand tournoi, à l’épée à deux m ains,
exécuté avec ensem ble et FE spionom a-
nie, g ra n d e pantom im e com ique,faisant
allusion à un fait qui s’est passé d erniè rem ent au village de M onnetier. La g ran de fa n ta sia a fric a n a p ar un qua drille de dix cavaliers aux b rillants cos tum es a réu n i tous les suffrages et c’était justice. 11 est certain que nous avions affaire aux m eilleurs cavaliers de la ville, qui, du reste, font p artie du m anège de M. Brolliet.
Dans la troisièm e p a rtie on a re m arq ué de bien jo lis m asques, parm i lesquels le H éros légendaire, le M anne
quin chinois, nos Frontières au XIX* siècle et enfin â P ék in , chinoiserie de
très bon goût.
Cette rep résen tation a été répétée h ier à cinq h eu res du soir obtenant le m êm e succès.
Tenîatiye de suicide. — H ier soir, vers sept heures, un je u n e hom m e de 25 ans, J. P., dom icilié ru e des Allem ands, re venait de la prom enade en com pagnie de sa soeur et de son b ea u -frè re ; en tr a versant le pont des B ergues, il laissa p re n d re quelques p as d ’avance à ses p a ie n ts puis enjam ba rapidem ent la b a rriè re et se p ré cip ita dans le Rhône.
Un pêcheur, M. J. R oche se p o rta aussitôt â son secours et réussit à le h isser su r le bateau à lav er situé p rè s du qu ai des B erg u es. A près avoir reçu des p re m ie rs soins à la p h a r m acie voisinie, J. P., qui du reste n ’avait m êm e p as p erd u connaissance, telle m ent le sauvetage avait été rapide, est re n tré tranq u illem en t chez lui. Il p a ra it que ce je u n e hom m e avait déjà tenté à deux reprises, de m ettre fin à ses jo u rs.
C o n s e i l d ’J Ë ta t. — Séance du samedi
12 décembre. — Le C onseil approuve le taux
de l ’intérêt à percevoir par la Caisse publi que de prêts sur gages, pendant l’année 1892. — Il nomme M. Charles Briquet, au grade de lieutenant dans l’artillerie de. position d’é* lite, et MM. Charles Besançon et A lbert Choi-
sy
,
au grade de lieutenant dans l ’infanteried elito.
— Il accorde à Mmes V . B abel et V alérie
 lla m a n, toutes deux épicières, route de Carouge, l’autorisation de tenir des débits de sel.
— Il approuve la délibération du Conseil
(«FORMATIONS BIVERSES
— Jou rn al des D am es. — E nvoyez votre adresse au Journal des D am es de la Suisse
romande, vous recevrez gratis et franco le
numéro contenant le début d’une charmante nouvelle de B erthe Y adier : L a princesse Gi-
selle.
— Société des A m is de la Science. — Lundi 14 décembre, 5, place Taconnerie, à 8 h* Ij4,
conférence : La compagne d’A lexandre le
Grand et le transfert subséquent du centre in tellectu el d’A thènes à A lexandrie. Cordia les invitations à tous les amis de la science.
—Libre-P enseur s.—Mardi 15 courant, cours de E ive, 1, à 8 h. et quart, dernière confé ren ce publique et gratuite de l ’année, par M. C. F . : La science et le christianism e- ■— Dis
cussion. — Les dames sont invitées. aaa^üs
(Service particulier du Genevois,)
Dépêches du Sam edi
B e r n e , 12 décembre.
B elle soirée d’hiver, clair de lune magni fique. Yers huit heures un lon g cortège a u x flambeaux avec musique et drapeaux s’e st rendu au K irchenfeld devant la v illa habitée par M. W elti.
Au nom de la corporation des étudiants, M. Riesen, président de l’Académie, a pro noncé un court discours disant que la jeu nesse universitaire ne pourrait pas laisser rentrer le président dans la vie privée sans lui apporter l ’expression de ses regrets.
M. W elti a répondu en rem erciant la jeu nesse et en l ’adjurant, dans la lutte pour l’existence, de persister toujours, dans la poursuite de l’idéal, alors même qu’elle ap prendra, par l ’expérience, combien il est dif ficile de mettre la théorie en pratique.
A près l ’exécution de l’hymne national, Ie- cortège est rentré en v ille avec la p lu s grande tranquillité. Aucune manifestation. La foule considérable sur le plateau du Kirchenfeld s’écoule tranquillem ent.
. B orne, 12 décembre.
A la Chambre, M. di Rudini déclare que tout ce qui a été fait en Afrique était parfai tem ent légal. Il admet la nécessité de modi fier l’organisation de la ju stice à Massaouah„ mais en agissant doucement et avec pondéra tion. D es ordres ont déjà été donnés pour faire cesser l ’état de conflit, aussitôt après que les résultats de la commission d’énquête ont été connus.
Il résulte du rapport de cette commission que les généraux ont dépassé leurs pouvoirs. M. di Rudini a communiqué le rapport à l’a vocat fiscal m ilitaire qui a déclaré qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir un procès. A lors on a décidé de soum ettre à un ju ry le cas des g é néraux en question afin de savoir s’ils ont encouru une responsabilité disciplinaire. Le ju ry a répondu négativem ent.
Le président du Conseil ajoute qu’après le procès de Massaouah, il a envoyé le dossier du procès à J’avocat fiscal m ilitaire, en l’au torisant à se rendre à Massaouah, il ne pou vait faire davantage.
M. di Rudini dit, en terminant, qu’il ne cé dera pas aux influences de passions politi ques; les généraux peuvent être accusés uni quement d’avoir dépassé leurs pouvoirs, mais ils s’inspirèrent, certainem ent, du bien de la nation. Le m inistre de la guerre s’est associé à la déclaration de M. di Rudini et la séance est lev ée à 7 h. 20.
XiOndres9 12 décembre.
La R eine a approuvé la nomination de
lord Dufîerin comme ambassadeur à Paris.
P a r is, 12 décembre.
Au cours de la séance d’hier, M. Cassagnae ayant traité de m ensongère l ’assertion de M. Floquet qui avait dit qu’un pape, avait été franc-maçon, MM. Floquet et Cassagnae cons tituèrent des témoins. Toutefois M. Clemen ceau étant intervenu dans la soirée, l’incident n’aura pas de suite.
— L ’im pression générale est que la séance d’hier n’a pas pu modifier les sentim ents de la majorité ; le succès du gouvernem ent ne paraît pas douteux.
Xiondres, 12 décembre.
^ L es tribus Hanza et Nagar (Indes) se sont révoltées. L ’agent britannique s’est mis en marche contre elles. Sept cipayes ont été tués, 26 blessés -a in si que trois officiers an glais. Les Hunza ont subi de grandes pertes»