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Etude des facteurs favorisant la pourriture des tiges chez
le maïs en conditions chaudes et sèches
C.M. Messiaen, A. Beyries
To cite this version:
C.M. Messiaen, A. Beyries. Etude des facteurs favorisant la pourriture des tiges chez le maïs en
conditions chaudes et sèches. Agronomie, EDP Sciences, 1981, 1 (5), pp.409-411. �hal-02726623�
Etude
des
facteurs favorisant la
pourriture
des
tiges
chez le
maïs
en
conditions chaudes
et
sèches
Charles-Marie MESSIAEN A. BEYRIES
LN.R.A., E.N.S.A., Laboratoire de Botanique et Pathologie végétale, 9, Place Viala, F 34060 Montpellier
Cedex. RÉSUMÉ Maïs, Tiges, Pourriture, Sécheresse, Fusarium moniliforme, Macrophomina phaseoli.
En conditions chaudes et sèches, les résultats d’un essai en pots sur la lignée de maïs « F7 » indiquent que
l’envahissement des tiges par le complexe Fusarium moniliforme Sheld. + Macrophomina phaseoli Maubl. a
lieu lorsque sont réalisées trois conditions :
- présence de ces
champignons,
-
tige appauvrie en glucides par la présence d’un épi bien garni,
- arrosage insuffisant. SUMMARY Maize, Stalk-rot, Drought, Fusarium moniliforme, Macrophomina phaseoli.
Conditions
inducing
stalk rot on maize growing in a hot anddry
environmentThree factors seem to be necessary for stalk rot apparition in maize :
-
presence at the crown of the plant of semi-parasitic fungi like Fusarium moniliforme and Macrophomina phaseoli in mediterranean and subtropical areas,
-
carbohydrate depletion of the stalk by the metabolic sink of a fully garnished ear, - a physiological stress endured
by the maize plant, which was drought at temperatures superior to 20 °C in the situation studied here.
The necessity of these three factors was demonstrated in an experiment with plants of the inbred line « F7 »
growing in plastic containers in the open, with four treatments combining optimal and restricted irrigation, and
inoculation (or not) with a mixture of F. moniliforme + M. phaseoli.
1. INTRODUCTION
Si l’on excepte le cas
qui
confronte unparasite
virulent etun
génotype
sensible(Diplodia
zeae(Schw.)
Lev. sur certains maïs cultivés autrefois auxEtats-Unis,
Colletotri-chum
graminicola
(Ces.)
Wilson sur « F65 x F66 » enFrance),
lapourriture
destiges
de maïs à maturité(pouvant
conduire à la verse
parasitaire)
est unphénomène
difficile-ment
reproductible
en conditions contrôlées. Il n’est paspossible
d’accorder le statut de véritablesparasites
auxorganismes
leplus
souvent rencontrés dans lestiges,
enparticulier
deux Fusarium. Trois facteurs semblentnéces-saires pour que le
symptôme
s’exprime
defaçon
préjudi-ciable :
a La
présence
dans le sol dequantités
trèsimportantes
degermes des «
semi-parasites
» envahisseurs destiges,
à lasuite des rotations
céréalières
intensivescomportant
l’enfouissement des
pailles
ettiges
(M
E
SS
IAEN
etal.,1976).
a Un état de sénescence de la
tige
caractérisé par une faibleteneur en
glucides
solubles,
conséquence
de l’activité du«
puits métabolique
» constitué parl’épi.
Ce stade peut êtreavancé par
l’effeuillage
oul’impact
de maladiesfoliaires,
retardé par l’ablation de
l’épi
ou un défaut de fécondation(MESS
IA
E
N
1957 ; DODD,
1980).
e Ces deux facteurs sont
cependant
insuffisants pourpermettre
une invasionprécoce
destiges
par lesFusarium,
il doit
s’y
ajouter
une contraintephysiologique
(ou
«
stress »)
affaiblissant les mécanismes de défense destissus de la
tige,
sous-alimentés mais encore vivants(DODD,
1980).
Dans le Nord de la France où la maturation a lieu en
conditions froides
pendant
le moisd’octobre,
BARRIÈRE(1979)
a montré que Fusarium roseum(Link) Snyd.
et Hans.var. culmorum
(Schwabe) Snyd.
et Hans. devenaitcapable
d’envahir destiges
physiologiquement
sénescenteslors-qu’elles
avaient subiquelques
nuits à unetempérature
inférieure à + 7 °C.
Dans le Midi méditerranéen où l’on observe souvent une
pourriture
detiges
sur deshybrides
mûrissant débutseptem-bre,
sous destempératures
variant entre 15 et 25 °C lanuit,
25 et 35 °C lejour,
la contraintephysiologique
sensibilisant lestiges
sénescentes est sûrement différente et l’on pense volontiers à un effet de la chaleur et de la sécheresse. C’est ce que nous avonsessayé
de vérifier dans un essai réaliséen pots, en utilisant une
lignée
pure sensible et unmélange
Fusarium
moniliforme
Sheld. +Macrophomina phaseoli
Maubl., champignons
leplus
souvent rencontrés dans cetterégion
sur lestiges pourries.
II. MATÉRIEL ET MÉTHODES
A)
Matérielvégétal
Nous avons utilisé la
lignée
« F7 », bien connue comme sensible à lapourriture
destiges,
dont lesplantes
depetit
format nous ont paruparticulièrement
aptes
à la culture enpots.
B)
Production de l’inoculumLes souches de F.
moniliforme
et M.phaseoli
ont étémultipliées
sur un substratcomposé
de vermiculite(2/3)
et de son de blé(1/3),
humecté d’une solution nutritivecorrespondant
au milieu S de MESSIAEN & LAFON(1970,
p.
387),
nongélosé
(soit
pour 1 1 :2
Ca,
3
)
(N0
1 g ;N0
3
K,
0,25
g ;S0
4
Mg,
0,25
g ;PO,KH
2
,
0,125
g ; acidecitrique,
0,05
g ; extrait de maltcristallisé,
1 g ;saccharose,
5g).
C)
Méthode de culture desplantes
Les
grains
de maïs « F7 » ont étésemés,
le 7mai,
àMontpellier,
dans des pots enplastique
de 200cm’,
large-ment
ajourés
sur lescôtés,
sur de la vermiculite imbibée desolution de
Knop.
Deuxplantules
parpot
ont étéconser-vées. Dix
jours
après,
lespots
ajourés
ont étéplacés
dans despots
de 4 dm3 contenant unmélange
terreux stérilisécomposé
de 2/3 de terre dejardin argilo-calcaire
et 1/3 de terreau(fig.
1).
L’arrosage,
pratiqué
2 fois par semaine au début de la viedes
plantes,
a été ensuiteplus
fréquent,
en fonction de leursbesoins en eau,
jusqu’à
devenirquotidien
au moment de la floraison.A
partir
du 25ejour
suivant la floraisonmâle,
ont étéappliqués,
selon lesplantes,
deuxrégimes
d’arrosage
diffé-rents :
poursuite
del’arrosage
quotidien
oureprise
de lacadence « 2 fois par semaine »,
régime
nettementinsuffi-sant. Nous avions ainsi 60
plantes
« bien arrosées » et 60« mal arrosées ». Ce programme a été troublé 2 fois
(nous
nedisposions
pas de toitprotecteur)
par lapluie,
le 15 août(38 mm)
et le 26 août(112 mm) ;
l’effet de cette secondepluie
n’acependant
pas été delongue
durée sur desplantes
poussant en pots drainés.D)
Méthodes d’inoculationDans chacune des
catégories
décrites ci-dessus(bien
et malarrosées),
unpot
sur 2 a étéinoculé,
en enlevant avecun
aspirateur ménager
la vermiculite contenue dans lepot
ajouré
et en laremplaçant partiellement
(50 cm
3
parpot)
parun inoculum
composé
par moitié de F.moniliforme
et M.phaseoli
cultivés sur vermiculite + son.L’opération
a été réalisée 17jours
après
la floraison.E)
NotationsQuarante jours après
lacontamination,
lesplantes
ont été récoltées et lestiges
examinées et notéesd’après
le barèmesuivant :
0 :
tige
normalementcolorée,
turgescente,
Dans les conditions où nous l’avons cultivée en
pots,
lalignée
« F7 » est mauvaiseproductrice
depollen
etnette-ment
protandrique.
La fécondation a donc étéirrégulière
et le nombre degrains
parplante,
variant entre 0 et200,
a été noté.III. RÉSULTATS
Le tableau 1
exprime
lesrésultats ;
il donne les notesmoyennes attribuées aux
tiges
danschaque traitement,
lesplantes
ayant
été classées suivant le nombre degrains
de leursépis.
On remarquera que la
plus
forte note(2,33)
caractérise la combinaisonplantes
inoculées-mal arroséesportant
plus
de 100grains :
c’est dans cettecatégorie
que se rencontrent laplupart
desplantes
notées « 3 »(envahissement
mycélien
dela
tige).
Bien que réalisé dans des conditions relativement
artifi-cielles,
cet essai confirme la nécessité de la réunion des troisfacteurs :
e abondance des «
semi-parasites
» au collet desplantes
(plantes inoculées),
e
présence
du« puits
métabolique
» constitué parl’épi
fécondé,
conditionnant la sénescence de latige (plantes
porteuses
deplus
de 50grains),
e contrainte
physiologique
sensibilisant laplante (arrosage
insuffisant)
pour que se réalise l’envahissement
mycélien
de latige.
IV. CONCLUSION
Nous
disposons
donc maintenant de deux « scénarios »simples
pourexpliquer
le processus de lapourriture
destiges
de maïs dans deuxrégions
de France : Nord du pays,où les
plantes
sont sensibilisées par le froid à F.culmorum,
régions méditerranéennes,
où elles sont sensibilisées par lasécheresse à F.
moniliforme
et M.phaseoli.
Dans le Sud-Ouest de la France
où,
comme lesignalaient
ROUHANI et al.
(1979),
des maïs mûrissant enseptembre
peuvent être atteints depourriture
detiges
sans avoirsouffert ni de froid ni de
sécheresse,
le « scénario » seraprobablement
plus complexe
car il devra faire intervenir la microflore racinairequi comprend,
dans ce cas, de vérita-blesparasites primaires,
attaquant
les racines mais neparticipant
pas à lapourriture
destiges
(MESSIAEN et
al.,
1959 ;
ROUHANI etal., 1979).
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