J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
G
EOFFROY
D
EROME
Corps de définition et points rationnels
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
15, n
o1 (2003),
p. 45-55
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2003__15_1_45_0>
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Corps
de
définition
et
points
rationnels
par GEOFFROY DEROME
RÉSUMÉ. Soit D un
objet algébrique
(par
exemple
une courbe ouun
revêtement)
définisur Q
et de corps des modules un corps denombres K. Il est bien connu que D n’admet pas nécessairement
de K-modèle. En utilisant deux résultats récents dus à P.
Dèbes,
J.-C. Douai et M. Emsalem nous donnerons un
majorant
pour ledegré
d’un corps de définition de D sur K. Dans une deuxièmepartie,
nous donnerons des conditions suffisantes sur l’ordre deAut(D)
pourque D
admette un K-modèle.ABSTRACT.
Let
D be analgebraic
object
(e.g.
a curve or acover)
defined
over Q
and of field of moduli analgebraic
number field K. It is well known that D does notnecessarily
admit aK-model.
Using
two recent results due to P.Dèbes,
J.-C. Douai and M. Emsalem we shallgive
a bound from above for thedegree
ofa field of definition of D over K. In the second part, we shall
give
a sufficient condition on the order ofAut(D)
for D to have aK-model.
1. Introduction
Soient K un corps de
caractéristique
0 et X une K-courbeprojective
irréductible lisse de genre
g(X).
On ditque K
est le corps des modules de X relativement à l’extensionK/K
sipour tout élément u
appartenant
àGalK
le groupe de Galois absolu de K.Par définition X admet un K-modèle s’il existe
Xo
une K-courbeprojective
lisse
géométriquement
irréductible telle que X ^J~Xo x K K.
Il est clair que si X admet un K-modèle alors X a pour corps des modules relativementà l’extension De
plus
sig(X) =
0 ou 1 alors laréciproque
est vraie(voir
[9,
Ch.III,
Prop.1.4]
pour le casg (X )
=1).
En
revanche,
dès queg(X)
> 2 la situation n’estplus
aussisimple.
Considérons par
exemple
le casparticulier
= R et choisissonspour
X,
comme dans[8]
(voir
enparticulier
la fin duparagraphe
3 et le théorème3),
une C-courbe
projective
irréductible lissehyperelliptique
de genreg(X) =
m - 1 avec m
impair
dont un modèle affine est donné parl’équation
où c
désigne
laconjugaison complexe
et où an = 1 et ao E llL On vérifie([8,
page177])
que X =c Xc(ce
qui
signifie
que K est le corps des modules de X relativement à l’extensionK/K) .
SiAut(X) =
où idésigne
l’involution
hyperelliptique
i.e.i (x, ~) - (~, - y)
alors =ly, pi)
où li
est défini sur le modèle affine pary) -
(2013:r"B
et par suite
X’X,
= ipour tout ~T e
Isomc (X, XT ),
cequi
signifie
que lacondition des
cocycles
de Weil(voir
[10])
nepeut
jamais
êtresatisfaite,
et prouve
que X
n’admet pas de R-modèle(on
utilise iciuniquement
lesens trivial du résultat de
[10]).
Deplus
P. Dèbes et M. Emsalem(voir
[5,
paragraphe
5]
pour lesdétails)
ont montré que l’onpouvait
choisir pour lescoefficients ai
des nombresalgébriques
tels queAut((X) =
Cela fournit unexemple
deQ-courbe qui
n’admet pas de modèle sur son corpsdes modules.
Le but de cet article est double. D’une
part
nous recherchons descondi-tions suffisantes
portant
surCard(Aut(X))
pour que X admette un modèle sur son corps des modules et d’autrepart
nous donnerons unmajorant
pourle
degré
d’un corps de définition sur son corps des modules.Il est
également possible
de s’intéresser à d’autrescatégories
d’objets
algébriques.
Parexemple
les revêtementsalgébriques.
Nous donnerons desrésultats
analogues
pour des(G-)revêtements
algébriques
de courbes sansfrais
supplémentaires.
Enfin l’auteur souhaite remercier P. Dèbes pour ses remarques et
com-mentaires.
2. Position du
problème
etrappels
Soient
BK
une K-courbealgébrique projective
lissegéométriquement
irréductible,
X une K-courbeprojective
irréductiblelisse,
etf :
X - B unK-revêtement
algébrique
de K-baseBK,
où on a noté B =Bx
x K K
(voir
[4,
paragraphe 2,
page307]
pour la définitionprécise
d’unrevêtement).
On dit quef
est de corps de modules K relativement à l’extensionK/K
si et seulement sif
f
pour tout a EGalK.
On s’intéresse à l’existence d’un K-modèle ou d’un L-modèle avecL/ K
extensionalgébrique.
Le groupeAut ( f )
desK-automorphismes
du revêtementf
est fini. Notons Y laK-courbe
quotient
X /Aut ( f ) .
Le théorème
qui
va suivre(dû
à P. Dèbes et à M.Emsalem)
est la clefThéorème 2.1. Les notations et les
hypothèses
étant celles dupréambule,
il existe un K-modèle
YK - BK du
K-revêtement h : Bde K-base
BK
possédant
lespropriétés
suivantes. Le corps des modules(relativement
à l’extensionK/K)
du K-revêtement g : X -X/Aut( f )
de .K-baseYK
estégal
à K. Deplus
une extensionalgébrique
E / K
est uncorps de
definition
pour g si et seulement si elle est un corps dedéfinition
pour
f.
.Remarque.
Walter L.Baily JR.,
unpionnier
dudomaine,
établit dans sonarticle
[1]
un certain nombre de résultatsprécurseurs.
Enparticulier,
ilavait
remarqué
que le K-revétement hpossède
un K-modèle. P. Dèbes et M. Emsalem montrent enplus qu’il
existe un K-modèleremarquable
de h(que
l’onappelle
K-modèlecanonique)
etqui
vérifie la secondepartie
du théorème.De la même
manière,
au lieu departir
d’un revêtementalgébrique,
onpeut
partir
d’une courbealgébrique projective
irréductible lisse X de genresupérieur
ouégal
à 2 et se poser le mêmetype
dequestion.
Le groupeAut(X)
desK-automorphismes
de X est fini. Notons Y la K-courbequotient
X/Aut(X),
alors ondispose
d’un résultatanalogue
à celui duthéorème 2.1
(voir
[5,
théorème3.1]).
Théorème 2.2. Il existe un
YK
de Y dit .K-modélecanon-ique
tel que le corps des modules(relativement
à l’extension du K-revêtement X - Y de K-baseYK
soit K. Deplus
une extensionalgébrique
est un corps de
définition pour la
courbe X si et seulement si elle estcorps de
definition
pour lerevêtement g :
X - Y de K-baseYK .
Nous sommes donc ramenés au
problème
suivant: étantdonné g :
Xi Y un K-revêtementgaloisien
de .K-baseYK
et de corps des modules K relativement à l’extensionK/K,
àquelles conditions g
admet-il unK-modèle ? Une condition suffisante
(qui
n’est pas engénéral
nécessaire)
est fournie par le théorème de Coombes-Harbater revisité par P. Dèbes et J.-C. Douai à
savoir,
il suffit queYK
possède
au moins unpoint
K-rationnel(voir [4,
corollaire3.4,
page320]).
Dans cet
article,
nous allonscontrôler,
en fonction def
ou deX ,
ledegré
d’une extension pourlaquelle
YK (L)
soit non vide et d’autrepart
rechercher des conditions suffisantesportant
surf
ou X pour queYK(K)
soit non vide.3. Borne pour le
degré
d’un corps de définitionsur le corps des modules
Théorème 3.1. Soit
f :
X - B un K-revêtement de K-baseBK
et de corps des modules K relativement à l’extensionSupposons
que le genreg(X)
de X soitsupérieur
ouégal
à 2. Alors il existe une extensionL/K
dedegré inférieur
ouégal
à2g(X) - 2
tel que le revêtementsf
admetteun L-modèle.
Remarques.
1. Si K est un corps local(extension
finie de ou un corpsfini,
alors on saitqu’il
existequ’un
nombre fini d’extension de K inclusedans K et de
degré majoré
par une constantepréalablement
fixée. Parsuite,
il estpossible
de choisir l’extensionL/K
du théorèmeprécédent
indépendamment
def.
2. Le théorème 3.1 fournit un
majorant explicite
dudegré
d’un corps dedéfinition sur K. Dans un
article,
dû à P. Dèbes et à l’auteur(voir
[3]),
on
montre,
dans le casparticulier
où K est un corps denombres, qu’il
estégalement possible
de contrôler à fois la ramification et ledegré
(mais
cette fois ci par une constante nonexplicite)
d’un corps de définition sur K.Avant de donner la preuve du théorème
3.1, énonçons
le lemme évidentsuivant
qui
nous sera fort utile et dont la preuve est immédiate.Lemme 3.2. Soit
YK
une K-courbealgébrique. Supposons qu’il
existe undiviseur
effectif
non trivial D deYK
défini
sur K et dedegré inférieure
ouégal
à d. Alors pour tout P ESupp(D)
CYK(K),
on a[K(P) :
K]
d.Preuve du théorème 3.1.
SoitYK
le K-modèlecanonique
deY=X/Aut( f ).
Il est facile de vérifiergrâce
à la formule de Riemann-Hurwitz queg(Y)
g(X).
D’après
le théorème2.1,
il suffit de contrôler ledegré
d’une extensionL/K
telle queYK(L)
soit non vide.Distinguons
deux cas:1) g(Y)
= 0 oug(Y) >
2.Soit
KYK
un diviseurcanonique
deYK
défini sur K. Sig(Y)
= 0 alors lediviseur D =
-KYx
est effectif dedegré
2 et défini sur K. Si maintenantg(Y) >
2,
alors comme =g(Y),
on saitqu’il
existeD un diviseur effectif linéairement
équivalent
àKyK
et défini sur K. Enparticulier
deg(D)
=2g(Y) -
22g(X) -
2. Dans tous les cas, le lemme 3.2permet
de conclure.2)
= 1._
La formule de Riemann-Hurwitz
appliquée
auK-revêtement g : X -3
Yfournit
où
RX
est le diviseur de ramification durevêtement g
surX,
i.e.:Soit D le diviseur de branchement du
K-revêtement g
i.e. le diviseur réduit dont lesupport
coïncide avec celui de ou, si l’onpréfère
D =
¿QEYK(K) EQ[Q]
où EQ
= 1(resp.
eQ =0)
s’il existe P E X telque
g(P)
=Q
avecep(g)
> 1(resp. sinon).
Il est alors clair que D est undes modules
~) .
Deplus
deg(D)
deg(Rx)
=2g(X) -
2. Le lemme 3.2permet
une nouvelle fois de conclure. IlEn utilisant un
argument
un peudifférents,
onpeut
donner une autre borne valable même si le genre de X n’est passupérieur
oùégal
à 2. C’estl’objet
de laproposition
suivante.Proposition
3.3. Soitf :
X -1> B un K-revêtement de K-baseBK
et decorps des modules K relativement à l’extension
K/K.
Alors,
siBK(K)
estnon
vide,
le K-revêtementf
admet unL-modèle,
où L est une extension de K incluse dans Kvérifiant:
Remarque.
Ce résultatpeut
se voir comme unegénéralisation
du théorèmede Coombes-Harbater
puisque
pardéfinition,
le revêtementf
estgaloisien
si et seulement sideg( f )
=Card(Aut( f )).
Preuve de la
proposition
3.3. SoithK : YK -> BK
le K-modèlecanonique
du K-revêtement
quotient h :
X/ Aut(f)
- B.Par
hypothèse,
BK(K)
est non vide. Soit P EBK(K).
Le groupe de GaloisGalK opère
sur la fibrequi
comporte
auplus
deg(h)
éléments. SiQ
EhK1(p)
CYK(K),
on déduit que[K(Q) : K]
deg(h).
Commedeg (h) =
- on obtient bien le résultat souhaité. DCard(Aut(f))’
Dans le cas
particulier
où le genre de la K-courbe Y =X/Aut( f )
estnul,
ondispose
de laproposition
suivante:Proposition
3.4. Soitf :
X --+ B un K-revêtement de K-baseBK
et de corps des modules K relativement à l’extensionK/K.
Supposons
que l’entier soitimpair
et que = 0.Alors,
s’il existeCard(Aut(f»
un
point
P EBK (K)
nonramifié
def,
le K-revêtementf
admet unK-modèle.
Preuve de la
proposition 3.l.
Parhypothèse
YK
estK-isomorphe
à uneK-conique
deJP>2.
Parsuite,
il existeQ
EYK(K)
tel que[K (Q) : K]
= 2.No-tons
Dl
=[Q] + [Q’]
où u estl’unique
élément non trivial deGal(K(Q)j K).
Il est alors clair que
Dl
est un diviseur K-rationnel deYK
effectif.D’autre
part
la fibre est lesupport
d’un diviseur effectif K-rationnelD2
deYK
dedegré
D’après
le théorème deBézout,
il existe rral et ~n2 deux entiers relatifs tel que D =
m,Dl
+7n2D2
soit undiviseur
(K-rationnel)
deYK
dedegré
1.Comme
deg(D) > 2g(YK) -
1,
on saitd’après
le théorème deRiemann-Roch que
l(D)
=deg(D) -
g(YK)
~- 1 = 2. Pareffectif K-rationnel de
YK
dedegré
1. Lesupport
d’un tel diviseur est doncréduit à un
point
K-rationnel deYK.
0Remarques.
1.Supposons
que l’on sache que P ~BK(K)
soit unpoint
totalement ramifié de
f,
alorsf
admet un modèle surK(P),
même siBK(K)
est vide. Eneffet,
lepoint
P estégalement
unpoint
totalementramifié pour le revêtement
hK.
Parsuite,
il n’existequ’un
seulpoint Q
EYK(K)
dans la fibre du revêtementhK
au dessus dupoint
P. D’oùK(P)
et le K-revêtementf
admet unK(P)-modèle.
2. Dans le cas
particulier
oùBK
=Pk
onpeut
faire la remarque suivante.Soit
f :
X - un K-revêtement de K-basePl
et de corps des modulesK relativement à l’extension
K/K.
Notons D le diviseur de branchementde
f .
Sideg( f )
=2Card(Aut( f )),
alors il existe P eSupp(D)
telque le K-revêtement
f
soit défini surK(P).
Ainsi le K-revêtementf
admetun modèle sur une extension de K de
degré
inférieur ouégal
audegré
dudiviseur D.
En
effet,
on sait d’unepart
qu’il
n’existe pas de revêtement étale dePl K
et que d’autrepart
hK
est dedegré
2. Parsuite,
si Pappartient
ausupport
du diviseur de branchement dehK,
la fibre deh,K
au dessus de P est constituée d’ununique
point Q,
et on aK(P)
=K(Q).
4. Conditions suffisantes trivialisant l’obstruction
Les idées
développées
dans ceparagraphe
sont essentiellement celles habituellement utilisées pour montrerqu’une
K-courbeprojective
irréduc-tible lisse X de genre
g(X) >
2possède
un grouped’automorphisme
decardinal inférieur ou
égal
à la borne d’Hurwitz à savoir84(g(X) - 1).
Lelecteur est
prié
de se référer à[6,
page128]
pour les détails.Soit g :
X - Y un K-revêtement dedegré
deg(g).
La formule deRiemann-Hurwitz
appliquée à g
fournitoù
eP(g)
désigne
l’indice de ramification durevêtement g
aupoint
P E X.Supposons
que le revêtement g soitgaloisien.
On a alorsCard(Aut(g)) _
deg(g)
etoù
GP
est le stabilisateur dupoint
P e X sous l’action deAut(g),
i.e.Comme le
revêtement g
estgaloisien,
la classe deconjugaison
du groupeon pose
eQ(g)
=ep(g),
où P E X est telque
g(P)
=Q.
La formule deRiemann-Hurwitz
se réécrit de lafaçon
suivante[Bien
entendueQ (g)
= 1 pour toutQ
EY,
sauf éventuellement pour unnombre fini de
point Q
eY.]
Théorème 4.1. Soit
f :
X --~ B un K-revétement de K-baseBK
et de corps des modules K relativement à l’extensionK/K.
Supposons
que le genreg(X)
de X soitsupérieure
ouégal
à 2.Alors,
siCard(Aut(f))
>8(g(X) - 1),
le K-revêtementf
admet un K-modèle.Preuve du Théorème
4.1.
Désignons
par g ethK
les revêtements construits àpartir
def
comme dans le théorème 2.1.On sait que
Aut( f) ri Aut(g).
Par suite ondispose
del’inégalité
0 t4 où
en
appliquant
la formule de Riemann-Hurwitz au revêtementgaloisien
g.Tout d’abord il est clair que
g(YK)
= 0(en
effet,
sig(YK)
2::
1,
alors oubien t =
0,
ou bien t >2).
D’autrepart,
puisque 1
1 - 1_ - 2 2 - Q
(gi
-pour tout
Q
EYK(K)
tel queeQ(g)
2
2,
on aCard(E)
= 3 ou4,
où E ={Q
eYK(K); eQ(g) >
2}.
Ensuite,
on vérifiequ’il
existeQ
EYK(K)
tel queeQ (g)
soit différent deeQ,(g)
pour toutQ’
EYK(K)
différent
deQ.
Eneffet,
supposons dans unpremier temps
queCard(E)
= 4 etque
E = avec =
eQ2(g)
= x eteQ3(g)
=eQ4(g) ==
y. Ondispose
alors del’inégalité 1
8 x+ t
y 1qui
n’admet pas desolutions
en nombres entiersx, y >
2. Le cas oùCard(E)
=3,
E ={Q1, Q2, Q3}
et eQl(g)
=eQ2
(g)
=eQ3
(g) = x
est lui aussi à exclure à l’aide d’un argument similaire. Il ne resteplus qu’à
remarquer que nécessairementQ
EYK(K)
puisque
pour tout Q EGalK
on a d’unepart
E E et d’autrepart
=
eQ(g).
0On
dispose également
du corollaire suivant:Corollaire 4.2. Soit X une K-courbe
algébrique projective
irréductiblelisse de genre
g(X)
supérieur
ouégal
à 2 et de corps des modules K rel-avivement à l’extensionK/K.
Alors,
siCard(Aut(X))
>8(g(X) -
1),
la K-courbe X admet un K--modèle.Faisons maintenant le lien entre la notion "admettre
beaucoup
d’automorphisme
"grand" .
On commence tout d’abord parrappeler
lapremière
notion.Définition 4.3. On dit
qu’une
C-courbeprojective
irréductible lisse X de genre g =g (X ) >
2possède beaucoup d’automorphismes
si lepoint
x(X )
EMg (C)
correspondant
à X dansl’espace
de moduleMg
possède
(au
sens de la
topologie
complexe)
unvoisinage
vérifiant lapropriété
suivante: pour tout
y E U B ~x(X ) ~
le grouped’automorphisme
de la C-courbeprojective
irréductible lisse associéeà y
est d’ordre strictementinférieur à
Card(Aut (X) ) .
On
rappelle
également
la définition suivante:Définition 4.4. Soient X une C-courbe
projective
irréductible lisseet /3 :
X --t
PIC
un C-revêtement. On dit alorsque /3
est unefonction
deBelyi
si lesupport
de son diviseur de branchement est de cardinal inférieur ouégal
à 3. Un résultatremarquable,
dû à G.Belyi
(voir
[2]),
affirme que Xadmet une fonction de
Belyi
si et seulement si X admet unQ-modèle.
Remarque. Quitte
à composer6
avec unehomographie
dePIC,
onpeut
même supposer que le
support
du diviseur de branchement d’une fonctionde
Belyi
est incluse dansf 0, 1, ool.
J. Wolfart
(voir [11,
théorème6,
page107])
démontre le résultat suivant: Théorème 4.5. Une C-courbeprojective
irréductible lisse X de genreg(X)
> 2possède beaucoup d’automorphismes
si et seulement si il existeune
fonction
dedéfinissant
un C-revêtementgaloisien
Il était
déjà
connu(voir
[11,
remarque4,
page108])
qu’une
C-courbeprojective
irréductible lisse X de genreg (X ) >
2qui
admetbeaucoup
d’automorphismes possède
un modèle sur son corps des modules(qui
estun corps de
nombres).
D’autrepart,
il n’existequ’un
nombre fini de classesde
C-isomorphisme
de C-courbesprojectives
irréductibles lisses de genreg >
2possédant beaucoup d’automorphismes.
Onpeut
donc se demandersi le cardinal de l’ensemble des classes de
C-isomorphismes
de C-courbesprojectives
irréductibles lisses X degenre g >
2,
vérifiantCard(Aut(X)
>8(g - 1)
est fini ou non.Déjà, lorsque g -
3,
un élément deréponse
est donné par le faisceau de
quartique
deI~2
engendré
par laquartique
de Fermat
(d’équation
-~- y4
+z~ )
et la courbe de Klein(d’équation
S(x,y,z) =
+y2z 2+ z 2x2).
Plusprécisément
(voir
[7,
alors,
pour une infinité de t EQ,
laQ-courbe
Ct
estprojective
irréductiblelisse,
et il existe unmorphisme
de groupeinjectif
Inversement,
ondispose
du résultat suivant.Théorème 4.6. Soit X une C-courbe
Projective
irréductible lisse de genreg(X) >
2. SiCard(Aut(X))
>12(g(X) - 1),
alors X adrnetbeaucoup
d’automorphismes.
Esquisse
de la preuve du théorèrrae4.6.
On sait déjà que g(X/Aut(X))
= 0et que 0 t )
oùPosons E =
{Q
EYK(K);eQ(g)
2::
2}.
D’après
cequi
précède
on saitégalement
que nécessairementCard(E)
vaut 3 ou 4. Raisonnons parl’ab-surde et supposons que
Card(E)
= 4. Il est clairque le cas où
eQ (g)
= 2pour tout
Q
E E est à exclure: il fournit en effet t = 0.Ainsi,
il existe aumoins un
point Q
E E tel queeQ(g)
>3,
d’oùce
qui
est absurde. AinsiCard(E) =
3 et le C-revêtementgaloisien
X --~X/Aut (X)
définit une fonction deBelyi.
05. Cas des G-revêtements
On
peut
facilementadapter
le théorème 2.1 i.e. le théorème 3.3figu-rant dans
[5]
au cas des G-revêtements de la manière suivante. Soit doncf :
X -7 B un K-G-revêtement deBK.
On sait que le groupe desautomorphismes
de,f
en tant que G-revêtement estisomorphe
àZ(G),
lecentre du groupe G.
Supposons
quef
soit de corps des modules K rela-tivement à l’extensionK / K.
Alors il existe un K-modèlehK : YK - BK
du K-revêtement h :
X/Z(G) - B de
K-baseBx
possédant
lespropriétés
suivantes. Le corps de modules duK-Z(G)-revêtement
g : X -+X/Z(G)
de K-baseYx
estégal
à K. Deplus
une extensionalgébrique
est uncorps de définition du
K-Z(G)-revêtement
X -X/Z(G)
de K-baseYK
si et seulement s’il est corps de définition du K-G-revêtement X - B de K-baseBK.
Grâce à
[4,
corollaire3.4],
on déduit que les enoncés établisprécédemment
pour les revêtements purs se reécrivent mutatis-mutandis de la
façon
sui-vante :Théorème 5.1.
Supposons
2.Alors,
t e K-G-revêtementf
admet un modèle sur une extension L de K
vérifiant
Théorème 5.2.
Supposons
que le genreg(X)
de X soitsupérieur
ouégal
à 2. Alors si
Card(Z(G))
>8(g(X) - 1),
le K-G-revêtementf
admet unK-rrtodèle.
Preuve du théorème 5.2. En
effet,
on sait dans ce cas que la K-courbeYK
admet un
point
K-rationnel. 0On suppose maintenant
jusqu’à
la fin de cet article queBK
=PlK*
Si le groupe G est
abélien,
on sait(voir
[4,
corollaire3.4])
que leK-G-revêtement
f
admet un K-modèle.Supposons
donc que le groupe G nesoit pas abélien et
désignons
par p leplus petit
nombrepremier
inter-venant dans ladécomposition
enproduit
de facteurspremiers
de l’entier°
On
dispose
du résultat suivant:Proposition
5.3. Notons D le diviseur de branchement def .
LeK-G-revêtements
f
estdéfinit
sur une extension L de Kvérifiant
Preuve de la
proposition
5.3. Tout d’abord il convient de noter que leK-revêtement h : Y -
PL
estgaloisien
de groupe de Galoisa
Comme d’autrepart,
il n’existe pas de revêtements étales dePk,
on déduit queSupp(D(hK))
lesupport
du diviseur de branchement dehK
est non vide.Soit donc P E
Supp(D(hK))
etQ
E On a d’unepart
[K(P)(Q) :
1K~p~~ ~
d’autrepart
(K(P) : K]
Card(Supp(D)).
D’où laproposition.
DRernarque.
Le résultat de cetteproposition
n’a d’intérêt que dans le casoù p >
Card(Supp(D))
puisque
P. Dèbes et J.-C. Douai(voir [4,
corollaire"
3.5])
ont démontré que l’ondispose
de la borneBibliographie
’
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Université des Sciences et Technologies de Lille 59655 Villeneuve d’Ascq
France