J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
G
EOFFROY
D
EROME
Transcendance des valeurs des fonctions
automorphes sur
H
×
H
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome 15, n
o3 (2003),
p. 683-696.
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2003__15_3_683_0>
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Transcendance des valeurs des fonctions
automorphes
sur xpar GEOFFROY DEROME
RÉSUMÉ. Soit 0393 un groupe
arithmétique agissant
proprementdis-continument sur x de covolume fini. On sait que
l’espace
est
isomorphe
à l’ensemble despoints complexes
d’une variétéalgébrique
quasi-projective
V0393 définie surQ.
Soit Jr :~
V0393 (C)
uneapplication
holomorphe
invariante par l’actionde 0393 et correctement normalisée. Grâce au résultats obtenus par
P.
Cohen,
H.Shiga
et J.Wolfart,
on sait queJ0393(z1, z2) ~
si z =(z1, z2)
est unpoint
algébrique
nonspécial
de Dans cetarticle,
nous allons montrer que nous avonsJ0393(z1,z2) ~
siz1 et z2 sont deux éléments de l’un étant
algébrique
et l’autre transcendant.ABSTRACT. Let 0393 be an arithmetic group
acting
properly
discon-tinuously
on theproduct
of twocopies
of thepoincaré
upper spacewith finite covolume. One knows that the space
is
isomorphic
to the set ofcomplex points
of aquasi-projective
variety
Vr defined overQ.
Let J0393 : x ~V0393 (C)
be anho-lomorphic mapping
invariant under 0393 andproperly
normalized. Thanks to P.Cohen,
H.Shiga
and J. Wolfart’sresults,
one knowsthat
J0393 (z1, z2) ~
if z =(z1,z2)
is analgebraic
nonspecial
point
the presentarticle,
we shallshow,
that we haveJ0393
(z1 , z2) ~
V0393(Q)
if z1 and z2 are two elements of one of whichis
algebraic,
the other transcendental.1. Introduction
Soit G un groupe
algébrique
réductif connexe définisur Q
tel que la par-tie abélienne deG(R)
soitcompacte.
Désignons
parG(R)+
lacomposante
connexe de l’identité de etpar K
un sous-groupecompact
maxi-mal deG(II8)+ .
Supposons
que lequotient
G(IIg + /K
possède
une structurecomplexe
invariante et parconséquent
soitisomorphe
en tant que variétéanalytique complexe
à un domainesymétrique
borné M C cm pour un cer-tain entier m > 1. On ditqu’un point z
E 33 estspécial
s’il estpoint
fixed’un tore maximal T C G défini
sur Q
pourlequel
T(R)
estcompact.
Sup-posons que 1’> soit réalisé dans cm de telle manière que lespoints spéciaux
appartiennent
à m nWn.
Si r est un sous-groupearithmétique
deG,
il existe uneapplication
r-invarianteholomorphe
J =r)
de 33 à valeursdans induisant un
isomorphisme
entreFB3)
et l’ensemble despoints
complexes
d’une variétéalgébrique quasi-projective
Yr.
Deplus, Faltings
[5]
aprouvé
que la variétéalgébrique
Vr
était définiesur Q
et que deplus
Yr
était bien défini à#ooisomorphisme
près
enimposant
que tous lespoints
spéciaux z
aient pourimage
unpoint algébrique
deYr
par J. Onappelle
un teltriplet
(1’>,
J,
Yr)
un modèle normalisésur Q
pour(G, r).
Dans(1J,
Paula Cohen fait laconjecture
suivante :Conjecture
1.1. Soit(1’>,
J,
Vr)
un modèle normalisésur Q
pour(G, r)
avec M COn,
alors z E 1’) etJ(z)
E si et seulement si z estun
points spécial.
Dans ce même article P. Cohen démontre que la
conjecture
1.1 est vraie dans le casparticulier
suivant :Théorème 1.2
(P.
Cohen-H.Shiga-J.
Wolfart).
Soit(1),
J,
Vr)
un modèle normalisésur Q
pour(G, r)
pourlequed
(G, 1»)
admet unplongement
sym-plectique,
alors z E 1) fl~
etJ(z)
EVr(Q)
si et seulement si z est unpoint
spécial.
Références.
Onpeut
consulter l’article de[1]
ou celui de[7].
Eneffet,
dans ce cas, 1:> est un espace deparamètre
pour des famillesanalytiques
de variétés abéliennespolarisées
d’un certaintype.
D’autrepart,
un élément d’une famille est définiesur Q
si et seulement si cet élément estreprésenté
par z vérifiantJ(z)
E Ces remarques ontpermis
aux auteursd’utiliser avec
profit
le théorème du sous-groupeanalytique
de Wüstholz. CI Dans leprésent article,
nous nousplaçons
dans le casparticulier
où legroupe réductif G est tel que 1’) =
G(R)+ /K
s’identifieà fj
xJ3.
Nous faisons la
conjecture
suivante :Conjecture
1.3. Leshypothèses
étant celles de laconjecture 1.1,
si 1)s’identifie
àà
xSi,
alors étant donné z =(zl, z2)
nonspécial
tel que au moins un des de2cx nombres z, ou z2 soitalgébrique,
on aJ(z) e Vr(Q).
Le but du
présent
article est de montrer le résultat suivant :Théorème 1.4. La
conjecture
1.3 est vraie dans le casparticulier
où(G, D)
possède
unplongement symplectique.
D’après
le théorème1.2,
on saitdéjà
qu’étant
donnés zl et z2 deux nombresalgébriques
appartenant
audemi-plan supérieur
dePoincaré,
siz =
(Zl, z2)
n’est pas unpoint spécial
alorsVr (Q).
Ici,
nousal-lons montrer
qu’il
suoEt en faitqu’un
seul des deux nombres zl ou z2 soitalgébrique
pour avoir le résultatescompté.
Remarque.
Dans le casparticulier
où G =S12,F
avec F un corpstotale-ment réel de
degré
2,
le domaine 2) s’identifieà ij x fj,
et on trouve dans[1]
(voir
aussi[2]
et[7])
une preuve du fait que si z =(Zl, z2)
avec zi E =
1, 2
n’est pas unpoint spécial
et si au moins undes zi
estalgébrique. Ici,
nous allons nous intéresser à d’autres groupes réductifs G. Leplan
de cet article est le suivant. Dans lepremier
paragraphe
on pose les notations et on effectuequelques rappels.
Dans le secondparagraphe
onmontrera que les variétés abéliennes associées à z =
(zl, z2)
avec ziE ij
pour i = 1 et
2,
l’un étanttranscendant,
l’autrealgébrique
sontsimples.
Dans letroisième
paragraphe,
nousrappellerons
un résultat de l’article de[3]
qui
nes’applique
que pour les variétés abéliennessimples
etqui s’appuie
sur le théorème du sous-groupeanalytique.
Le dernierparagraphe
est consacré auxapplications
et résultats finaux.2. Familles de variétés abéliennes
polarisées
detype
PEL. Nous allons dans ceparagraphe rappeler
la construction due àSiegel
(voir [10])
qui
a étéreprise
par la suite par Shimura(voir [8]).
Soit
LI
unealgèbre
à division munie d’une involutionpositive
pi. NotonsKl
le centre deLi
etqi
=[Li :
Ki],
puis
On sait
d’après
les travaux d’Albert(voir
[8]
pages150-153)
queFi
est uncorps de nombres totalement réel et on notera gl son
degré.
Deplus
ondispose
de la classification suivante :. Type 1 : LI = FI.
~
Type
II :Li
est unealgèbre
dequaternions
totalementindéfinie;
i.e. unealgèbre
centralesimple
LI
surFi
telle que lescomposantes
simples
deLi OQ
R soientisomorphes
àM2 (R) .
w
Type
III :LI
est unealgèbre
dequaternions
totalementdéfinie;
i.e. unealgèbre
centralesimple
Li
surFi
telle que lescomposantes
simples
deLi
OQ
R soientisomorphes
àl’algèbre
H desquaternions
hamiltoniens.~
Type
IV :LI
est unealgèbre
centralesimple
surKi
etKi
est une extensionquadratique imaginaire
deFi.
Plus
précisément
on a :En
plongeant
1HI de manièrecanonique
dansM2 ((C),
on obtient alors g,(resp.
représentations
matricielles irréductibles deLI
dans le cas detype
I,
II ou III(resp.
dans le cas detype
IV),
que l’on notera xl, ... , x91(resp.
Soit n un entier naturel tel que 2n soit un
multiple
de[Li :
~~.
On pose :On se donne en
plus,
dans lé cas oùLI
est detype
IV,
uncouple
d’entiers(rÛ, s)
pour tout vcompris
entre 1 « et gl, vérifiantv
On pose alors
pour tout v =
1, ... ,
gl,puis
On
appellera
lareprésentation complexe canonique
admissible associée àLI,
n, et aux glcouples
(ri 81)
siLi
est detype
IV.Soit A une variété abélienne de dimension n définie sur
C,
L =End°(A).
On sait que
~4(C) ~ en / D
où D est un réseau de etqu’un
élément de L s’identifie à unendomorphisme
C-linéaire de enpréservant
D OzQ.
D’où unmorphisme
d’algèbres
Supposons
maintenant que A soitsimple,
L est alors unealgèbre
à divi-sion et D0z Q
est unL-espace vectoriel,
enparticulier
[L : Q]
divise 2n.On notera
-Soit C une
polarisation
de la variété abélienne A. On sait(voir
[8]
page154)
que lapolarisation
C induit une involutionpositive
p sur L. Parsuite,
nous sommes dans le cadre étudié au début de ce
paragraphe,
cequi
nouspermet d’introduire les sous-corps K et
F,
ainsi que les entiers q et g. On vérifie en fait que qet g
nedépendent
que de la variété abélienneA,
et non du choixparticulier
de lapolarisation
C.Théorème 2.1. Soit tD une
représentatzon complexe analytiques
de L =End°(A),
et soitL1
unesous-algèbre
deL,
alors estC-équivalente
à une et à une seulereprésentation complexe
canonique
admissible associée àL1
et à n.R é, f érence.
Voir[8]
pages 155-156. DCorollaire 2.2.
Lorsque
L est detype
IV,
lareprésentation complexe
ca-nonique
admissible ~ de Lfournit
gcouples
d’entiers(rv,
sv)
soumis à lacondition rv + s, = mq.
Ces g couples
d’entiers ne sont pasuniquement
déterminés,
par contre le cardinal de l’ensemblene
dépend
que deA,
cequi permet
d’introduire ladéfinition
suivante. Définition. A la variété abéliennesimple
A de dimension n on associesi L est de
type
I-II ouIII,
si L est detype
IV.Remarque.
En fait l’entier c nedépend.
que de la classed’isogénie
de la variété abélienne A. Cet entier c mesure la "tendance à lamultiplication
complexe"
de A comme le montre le lemme suivant :Lemme 2.3. Soit A une variété abélienne
simple
de dzmension n. Alors A est àmultiplication complexe
si et seulement si c = g.Référence.
Voir le lemme 2.4 de[3].
0 Nousdésignerons
par l’ensemble destriplets
( A, C, 8 ) ,
où A est une variété abélienne de dimension n définie surcC, 8
unmorphisme
d’algèbres injectif
deLi
dans vérifiant lll o 0-c (Dl
où lll est unereprésentation complexe analytique
deEnd°(A),
et C unepolarisation
de A tel que la restriction de l’involutionpositive
induite par C surA
partir
d’un élément(A, G, 8)
appartenant
àS(L1, ~1, pl),
GoroShimura construit une matrice
Ti
EGh.,zl (L1 )
vérifiantTf1
i =-Ti
etMi
un sous-Z-module libre deLi 1
de rang 2n(voir
[8]
page 157 pourles
détails).
Le groupe
algébrique
réductif connexe définisur Q
associé est alorsLemme 2.4. On a
G(T1)R
estisorrzorphe
àSl2;R
xS12,R (qui
est le casqui
nous intéresserapar da
suite) si
et seulement si on se trouve dans l’un des irois cas suivants :. n = 2 et
Li
corps réel dedegré
2.. n = 4 et
Li
algèbre
à division detype
II et dedegré
8.~ n =
4, LI
corps C.M. dedegré
4 etri
=81
= 1.Preuve du lemme
2.4.
évident. IlNotons
S(Tl,
une familleanalytique
d’éléments deS(Li,
pi)
comme dans[8].
Le résultatprincipal
de Shimura dit queE (Ti, Mi)
estparamétré
par l’ensemble despoints
d’un domainesymétrique
bornécom-plexe
oùRemarques.
1)
Dans le cas où rs =0,
l’espace
Sj~,8
n’a aucunesignifica-tion. On convient alors que est réduit à un
point.
2)
Bien quel’espace
nepossède
pas deQ-structure,
on poserapour tout i =
1, 2
etce
qui
permet
de définir de manière naïve3)
Lorsque t
=1,
n’est autreque %
=BO(O, 1)
la boule ouverte deC de centre
l’origine
et de rayon 1. Onrappelle
que 23 estNotez que cette transformation envoie les
points algébriques
sur lespoints
algébriques.
4)
On aG(Ti )R = S12,R
xS12,R
si et seulement si 23 x 23. Deplus,
il existe un groupearithmétique
IP(TI, Mi)
deG(Ti)
agissant
discontinument sur tel que l’ensemble
quotient
soit en
bijection
avec l’ensemble des classesd’isomorphisme
d’éléments deNous
prions
le lecteur de se référer à l’article de[8]
pour les détails.Indiquons
brièvement la construction de la variété abéliennesous-jacente
à untriplet
appartenant
àE(T1,.M1)
et associé à unpoint
z EOn commence par construire
r’(z,, Tl ), ... ,
rml
Tl )
des éléments den
C91 , puis
on poseOn vérifie alors que les vecteurs
(rl,...Irml)
sontI(LI)-linéairement
indépendants.
On pose alorsSi A
désigne
la variété abéliennesous-jacente
à l’élément deS(Tl, Ml)
associée à z E alorsNotations. Si
Li
est detype
I, II,
III on noteraparfois
au lieude et au lieu de Bien
entendu lll
désigne
la
représentation canonique
admissibleassociée
àLI
et à n. Si on ne désirepas
préciser
une familleanalytique
incluse dansS(Ll,
pl ) ,
on la noteraplutôt
Si
Li
est detype
IV,
étant donné pour tout vcompris
entre 1 et g, uncouple
(r~, sÛ )
vérifiantrl +si
= ml ql , on noteraparfois
Dn (L 1,
ri , ... ,
au lieu et
ri , ... ,
Pl)
au lieu deS(Ll,
pi ) .
Ici encoredésigne
lareprésentation complexe canonique
admissible associée àLI,
n et auxcouples
(r~, sl)
pour tout1 _ v _
gl. Demême,
si on ne désirepas
préciser
une familleanalytique
incluse dansS(Ll,
pl),
on la noteraplutôt
ri , ... ,
ri
pi).
De
plus, lorsqu’il
n’existequ’une
seule involutionpositive
pi surLI,
nous ne ferons pastoujours figurer
pi dans les notations.Lemme 2.5. Soient
(A, C, 0)
E et(A’, C’, 8’)
Eet supposons que les variétés abéliennes A et
A’
soientisogènes. Désignons
par z E
(resp.
parz’
E.fj(~I))
unreprésentant
de l’élément de(resp.
associé à la classed’isomor-phisme
de EE(Ti,mi) (resp. (A’_, C’, 8’)
E Alorsz~ E et seulement si
z~
ERéférence.
Bien que ce résultat nefigure
pasexplicitement
dans l’article deShimura,
il est facile de le déduire àpartir
des considérations faites page161-163 de
[8].
IlLe lemme
précédent
nouspermet
de poser la définition suivante : Définition.Étant
donné~A)
une C-classed’isogénie
de variétés abéliennestelle que
LI
s’injecte
dansEnd°(A),
on associee(Li,
[A])
E(F2)-Qi
définide la manière suivante : étant donnée C une
polarisation
de A et 0 unmorphisme
d’algèbres injectif de
Li
dansEnd°(A) ,
letriplet
(A, C, 0)
ap-partient
à une familleanalytique
S(Tl,
incluse dans8(Ll,.pl,
pl)
etparamétrée
par Si z Edésigne
unreprésentant
de la classe der(Tl,
associé à la classed’isomorphisme
de l’élément(A,
C,
8)
Eon pose :
pour tout v
=1, ... ,
gl.3.
Étude
de lasimplicité
de certaines variétés abéliennes.Commençons
par laproposition
suivantequi
est la clef de voûte de ceparagraphe.
Proposition
3.1. Soit(Al,
Cl,
01)
untriplet
appartenant
à unefamille
analytiques
El
inclusse dans telle que x 93.Suppo-sons que
Ai
soitisogène
à unepuissance
pure d’une variété abéliennesimple
A2
z. e.A1
isogène
àA2.
Alors,
si_~j(4D2) =
93,
où est lareprésentation
complexe canonique
admissible associée àA2,
on ae(Ll,
[Al])l =
e(Li,
~Ai~)2.
Preuve de la
proposition
3.1. SoitC2
lapolarisation
deA2
induite parCl
et
l’isogénie.
PosonsL2 -
Endo(A2),
02 =
IdL2
et i :LI
y.Mu(L2)
l’injection
déduite de81 : Li
y. et del’isomorphisme
naturelMu(Endo(A2)).
°Le
triplet
(A2,
C2,
02)
appartient
à une familleanalytique
disonsE2
in-cluse dansS(L2,
~2,
p2).
Notons T E 93 unreprésentant
de(A2,
C2,
02)
ES2
-Soit
l’image
de(~2~2,~2)
parl’injection canonique
E2 y.
~i
1.e.A2 ,
81 =
Mu(02)
o 1 etC~
lapolarisation
deAi
induite parC2.
On sait
(voir
[6]
page85)
qu’il
existe a’
etail
deux nombrescomplexes
nedépendant
que deEi
etE2
tel que E~i
soitreprésenté
parJe
prétends
maintenantque a’
eta"
sont des nombresalgébriques.
Eneffet,
siA2
est àmultiplication
complexe
alorsAi
est aussi àmultiplication
complexe
et les nombres T,z’, z"
sontalgébriques
non nuls.Par
suite z’,
E ~
si et seulement sizï
EQ.
Comme A’,
on a biene(LI’ [AI])1
=e(Li,
[Al])2
d’après
le lemme 2.5. IlJusqu’à
la fin del’article,
nous identifierons B avec.fj,
via lebiholo-morphisme
décritprécédemment.
Nous allons maintenant donnerquelques
applications
de laproposition
3.1.Lemme 3.2. Soit
L1
un corps totalement réel dedegré
2. NotonsE2 (L1 )
unefamzlle analytiques
incluse dansparamétrée
parD2(Li)
=J3 x b.
Soit z =
(Zl, z2)
E .~ xSi
tel que l’un des deux nombrescomplexes
zl ou z2 soitalgébriques
l’autre étanttranscendant,
alors lasur, face
abélienne Asous-jacente
autriplet
associé à z =(Zl, z2)
etappartenant
àE2(Li)
estsimple.
Preuve du lemme 3.2. Raisonnons par l’absurde et supposons
que A
soitnon
simple. D’après
le théorème de réductibilité dePoincaré,
la variété abélienne A estisogène
àAf
oùA,
est une courbeelliptique.
Comme la situation est redevable de laproposition
3.1 et on déduit que les deux nombrescomplexes
zl et z2 sont soit simultanémentalgébriques,
soit simultanément transcendants. Contradiction. 0
Lemme 3.3. Soient
Ll
unealgèbre
à division detype
II et dedegré
8,
et pi une involutionpositive sur LI.
NotonsE4 (L1, pi )
unefamille analytique
incluse dansS4 (L1, pl )
paramétrée
parD4 (L1 )
=,~ x à.
Soit z =(Zl, z2)
ESj x Sj
tel que l’un des deux nombrescomplexes
Zl ou z2 estalgébrique,
l’autre étant
transcendant,
alors la variété abéliennesous-jacente
autriplet
associé à z =
(Zl,
z2)
etappartenant
àE4 (L1, pl )
estsimple.
Preuve du lemme 3.3. Raisonnons par l’absurde et supposons
que A
estnon
simple.
Par le théorème de réductibilité de Poincaré A estnécessaire-ment
isogène
à oùA1
est une variété abéliennesimple
de dimension 1 ou 2.On montre que le cas
dimAi =
1 est à exclure à l’aide d’unargu-ment similaire à celui donné au théorème
précédent.
Ainsi nécessairementdim A1
=2,
et A estConnaissant les différentes
possibilités
pourl’algèbre
desendomor-phismes
d’une surface abélienne et tenantcompte
du fait queLi
s’injecte
dans on déduit que nécessairement ne
peut
êtrequ’un
corps C.M. dedegré
4 ou unealgèbre
detype
II et dedegré
4. Enfait,
il est clair queEndo(Al)
nepeut
être un corps C.M. dedegré
4,
en effetAi
serait àmultiplication complexe
et il en serait donc de même pour la variété abélienne A cequi
implique
enparticulier
que les nombrescomplexes
zl et z2 sont tous les deuxalgébriques.
Absurde.Ainsi
L’
= est unealgèbre
à division detype
II et dedegré
4. CommeD2(LÍ)
=Si,
on déduitd’après
laproposition
3.1 que les nombrescomplexes
zl et z2 sont soit simultanémentalgébriques,
soit simultanémenttranscendants. Contradiction. 0
Lemme 3.4. Soit
LI
un corps C.M. dedegré
4. NotonsE4(Ll, 1, 1)
unefamille analytiques
incluse dansS4(L1,1,1)
paramétrée
parD4(Li, 1, 1)
S’oit z =(Zl, Z2)
Efj
tel que l’un des deux nombrescomplexes
zl ou z2 estalgébrique,
l’autre transcendant. Alors la variété abélienne Asous-jacente
autriplet
associé à z =(Zl, z2)
etappartenant
àE4(L1,1,1)
est
simple.
Deplus
L =End° (A)
nepeut
pas être une
algèbre
à division non commutative detype
IV et dedegré
8.Preuve du lemme
3.4. Commençons
par montrer que A estsimple.
Pour cela raisonnons par l’absurde et supposons que cela ne soit pas le cas. De la même manière queprécédemment,
on commence par vérifier que A estisogène
à unepuissance
pure d’une variété abéliennesimple Ai .
Eneffet,
sinon A seraitisogène
à unproduit
de deux surfaces abéliennessimples
àmultiplication complexe,
cequi impliquerait
que A est àmultiplication
complexe
et les nombrescomplexes
z, et z2 seraientalgébriques.
Il est clair que le cas
dim A,
= 1 est àexclure,
en effet et lasituation est redevable de la
proposition
3.1.Ainsi nécessairement
dim Ai =
2 etEnd’(Al)
nepeut
êtrequ’un
corps totalement réel dedegré 2,
un corps C.M. dedegré
2 ou4,
unealgèbre
à division detype
II et dedegré
4. Enappliquant
une nouvelle fois lapro-position 3.1,
on voitqu’il
estimpossible
que soit un corps C.M. dedegré
2 ou même unealgèbre
à division detype
II et dedegré
4. Parailleurs,
siEndo(Al)
est un corps C.M. dedegré
4,
alorsA1
est àmultipli-cation
complexe,
et il en est donc de même pour A. D’oùl’algébricité
de zlet de z2, ce
qui
contredit leshypothèses.
Ainsi nepeut
êtrequ’un
corps totalement réel
Fi
dedegré
2,
et l’élément(A, C, 0)
E1,
1)
estisogène
au carré d’un élémentappartenant
à£2(Fi).
Vu le lemme2.5,
onpeut
même supposer que l’élément(A,
C,
o)
E£4 (Li , 1 , 1 )
estisomorphe
au carré d’un élémentappartenant
àE2 (Fl ).
De
plus,
on saitd’après
[6]
page 85qu’il
existe(al,
bl,
a2, b2)
unpar T =
(Ti, T2)
alors le carré de cetélément,
vu comme un élément deE4(L1,1,1),
estreprésenté
par z =(z, (7-), z2(T))
ESi
xi)
oùNotons
La matrice M ne
peut
pas être inversible.Sinon,
il existerait Tx fj
tel que(Zl
(T),
z2(T))
Eij
xSj
soit unpoint générique
pour les fonctionsfi, ... , fx
définies au théorème 3 de l’article de[8]
page 169 relativement à la familleanalytique
E4(Ll,1,1).
Par lepréambule
du§4
page 176 de l’article de[8],
l’élément(A, C, 0)
EE4(Ll,1,1)
associé à(zl(r),z2(r))
estgénérique.
Ord’après
le théorème 5 page 176 de l’article de[8],
on déduitque
Ll.
Cequi
prouve enparticulier
que la variété abélienne A estsimple.
Contradiction. Ainsi la matrice M EM2(Q)
estsingulière,
et par suiteLes
quatre
nombresalgébriques
al, a2,bl
etb2
nepeuvent
être tous nuls. D’où les nombrescomplexes
zl et z2 sont soit simultanémentalgébriques,
soit simultanément transcendants. Nous obtenons donc une nouvelle
contra-diction.
Ainsi,
la variété abélienne A estsimple.
Supposons
maintenant que L =End° (A)
soit unealgèbre
à division noncommutative de
type
IV et dedegré
8. Alors comme ondéduit, d’après
laproposition
3.1 que les nombrescomplexes
zl et z2 sontsoit simultanément
algébriques,
soit simultanément transcendants. Cequi
est
impossible.
CI4. Contrôle de
l’algébricité
de zSoit n un entier strictement
positif,
A une variété abélienne de dimensionn définie sur C. Notons n E une matrice des
périodes
rationnelles de A(i.e.
obtenue àpartir
d’une base duQespace
vectoriel D 0~Q).
Onnotera dans tout ce
qui
suit :et
Alors
Vn
est untGsous-espace
vectoriel deVc
de dimension n. Nous avons démontré dans[3]
le résultat suivant :Théorème 4.1. Si la vdriété abélienne
simple
A de dimension n estdéfinie
sur
Q,
alors la codimension duplus petit C-sous-espace
vectoriel deVc
contenant
Vn
etdéfini sur Q
estégale
àen.
Référence.
Voir le théorèmeprincipal
2.2figurant
dans[3]
à la page 22. CI Le corollairequi
va suivre se trouve dans[4].
Par commodité pour lelecteur,
nousreproduisons
une preuve. Il convient d’autrepart
derappeler
que tout
point
d’un domainesymétrique complexe
de dimension nulle estun
point algébrique
de ce domaine.Corollaire 4.2. Les notations étant celles du
préambule,
soit(A,
C,
0)
un élément deE(Ti, Mi)
tel que A soit une variété abéliennesimple définie
surQ. Alors,
si z =(zl, ... ,
zl)
E est unreprésentant
de la classe(z~
E associée à(A, Ci 0)
E on a :B~ /
où
E(x)
désigne
lapartie
entière du nombre x.En
particulier,
si 0 réalise unisomorphisme
entreLl
etEnJ1(A),
alorspour tout indice v
compris
entre 1 et g tel quedim v
> 0 on azv e
Preuve du corolldire
l~.2.
Soit(ll,..., l8)
une base deLI
surQ.
PosonsNotons 0
= t(SZ1, ... , SZ91) -
EMn 2n (C)
la matrice despériodes
ainsi obtenue et I= ~ v
E ~ 1, ... ,
ZII E-5 (~> 1 ) (U) 1.
On avn c W, où
De
plus
leC-sous-espace
vectorielWl
deM2n,1 (C)
est définisur
(puisque
011
EMA 2n(Q)
pour tout v EI )
et est decodimension gn Card(I).
D’après
91 9
le théorème 4.1 on déduit
9 n,
i.e.Card(I)
05.
Applications
Théorème 5.1. Soient
Ll
unealgèbre
à division detype
II et dedegré
8,
et pi une involutionpositive
surLl.
Désignons
parS4 (Li, pi)
une fa-milleanalytique
d’éléments deS4(L1, pl)
paramétrée
parSi
xsi.
Soit z =(zi, z2) e Sj
x Sj
tel que l’un des deux nombrescomplexes
zl ou z2 soitalgébrique,
l’autre transcendant. Alors letriplet
(~1,C,C)
associé à z etappartenant
àE4(Li,pi)
n’est pasdéfini
surQ,
ou cequi
revient au mêmeAvant de démontrer ce théorème nous avons besoin du résultat suivant :
Lemme 5.2. Soit A une variété abélienne
simple
de dimension ndéfinie
sur C. S’il existe unesous-algèbre
Ll
de L =End° (A)
dedegré
2n alorsLi
= L.Preuve du lemme 5.2. Ce résultat résulte du fait que d’une
part
DQ
est unL-espace
vectoriel,
et que d’autrepart
dimo
DQ
= 2n. DPreuve du théorème 5.1. On
sait,
d’unepart
que A estsimple d’après
les résultats duparagraphe
3 et d’autrepart
queO(Li) =
par lelemme 5.2.
_
Il est clair que le
triplet
(A, C, 8)
EE4
(Li,
pi)
nepeut
être défini sur~.
Eneffet,
si tel était le cas la variété abélienne A serait définie surQ,
et le corollaire 4.2 fournirait la transcendance des nombrescomplexes
z, et z2.D’où le résultat annoncé. Il
Théorème 5.3. Soit
Li
un corps de nombres totalement réel dedegré
2.Désignons
parS2 (Ll)
unefamille anal ytique
d’éléments deS’2 (L1 )
paramé-trée x
Sj.
Etant donné z =(zl, z2)
E3j
xSj
tel que l’un des deuxnombres zl ou z2 soit
algébrique
et l’autretranscendant,
letriplet
(A,
C,
0)
associé à z etappartenant
à n’est pasd éfini
surQ,
ou cequi
revient au mêmePreuve du théorème 5.3.
D’après
les résultats duparagraphe
3,
on sait quela variété abélienne A est
simple.
Raisonnons par l’absurde et supposonsque le
triplet
(A,
C,
0)
est défini surQ.
Par le corollaire4.2,
on sait que0 (Ll)
s’injecte
strictement dansEnd°(A).
D’où pour des raisons de dimension ledegré
deEnd°(A)
estégal
à 4. Enappliquant
une nouvelle fois le corol-laire 4.2 on déduit que nécessairement c > 0 et donc queEnd°(A)
est unealgèbre
detype
IV. Ainsi[EndO(A) : Z(End(A»]
= 1 ou 2. Mais comme ladimension d’un corps
gauche
sur son centre est un carréparfait,
on déduitque
[End° (A) : Z(End’(A»]
=1,
i.e.End°(A)
=Z(Endo(A)).
Par suite A est une variété abélienne detype
C.M., z
est unpoint spécial
du domaineà
xSj
et les nombrescomplexes
zl et z2 sont tous les deuxalgébriques,
cequi
fournit une contradiction et prouve le résultat annoncé. cThéorème 5.4. Soient
Ll
un corps C.M. dedegré
4 etE4(L1,1,1)
unefamille analytique
detriplets
incluse dansS4(Ll,1,1).
Etcant donné z =(zl, z2) E
fj
xJ3
tel que l’un des deux nombrescomplexes
zl ou z2 estalgébrique
et l’autretranscendant,
letriplet
(A,
C,
0)
associé à z etappar-tenant à
E4 (L1,1,1)
n’est pasdéfini
surQ,
ou cequi
revient au mêmePreuve du théorème
5.4.
D’après
leparagraphe
3,
on sait que la variétéabélienne A est
simple.
Raisonnons par l’absurde et supposons que letriplet
(A,
C,
9)
soit défini surQ.
Par une doubleapplication
du corollaire4.2,
on sait queEnd°(A)
est unealgèbre
à division detype
IV et dedegré
8 surQ.
L’algèbre
End°(A)
est alors nécessairement commutatived’après
le lemme 3.4. Par suite la variété abélienne A est àmultiplication complexe
et les nombrescomplexes
z, et z2 seraient tous les deuxalgébriques.
Ceci fournitune contradiction et prouve le résultat annoncé. Il
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Geonroy DEROME
Université des Sciences et Technologies
Bâtiment M2
59655 Villeneuve d’Ascq, France E-mail : deromeGagat.univ-lille1.fr