Jessica RRobin
L'A Amoour d de lla Liberté
Préface
Ce recueil présente six poèmes: "Liberté" et "Couvre- feu" de Paul Éluard, "La rose et le réséda" de Louis Aragon, "Liberté mon amour" (chanson interprétée par Nicoletta) et "Mourir pour des idées" (chanson de Georges Brassens). Chacune représente la liberté: se libérer des occupants ou bien périr, aller à l'encontre des idées imposées pour ne pas finir emprisonné dans un monde attisé par la guerre.
L'amour est un sentiment agréable qui incite des êtres à
s'unir. L'opposition à la liberté provoque l'union des
êtres. Une fois que l'occupant a été repoussé, les peuples
se désunissent pour laisser place à ce sentiment unique
qu'est l'Amour de la Liberté.
"La Libeerté guidant le peeuple" par Eugenee Delacrooix
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige J'écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois J'écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente J'écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orage Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique J'écris ton nom Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent
J'écris ton nom Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni J'écris ton nom Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue Sur les marches de la mort
J'écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
Paul Eluard
Poésies et vérités, 1942
Couvre-feu
Que voulez-vous la porte était gardée
Que voulez-vous nous étions enfermés
Que voulez-vous la rue était barrée
Que voulez-vous la ville était matée
Que voulez-vous elle était affamée
Que voulez-vous nous étions désarmés
Que voulez-vous la nuit était tombée
Que vouliez-vous nous nous sommes aimés.
Paul Eluard
Poésies et vérités, 1942
La rose et le réséda
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda
Louis Aragon
Extrait de
"La Diane Française"
Liberté mon amour
Toi mon amour
Tant de fois j'ai lu ton nom Mon amour
Sur les murs, en nos prisons Mon amour
Tant de fois larmes de nuit Mon amour
Sur les marbres de l'oubli Mon amour
Au village sans maison Mon amour
Des fusils, pauvre moisson Mon amour
Mon amour pour toi je chante Chante, chante, chante
Toi mon amour
Dans la boue sur le chemin Mon amour
Dans le geste de ces mains Mon amour
Qui se tendent et qui supplient Mon amour
Dans tes yeux l'ombre d'un cri Mon amour
À l'aube, au dernier matin Mon amour
Qui te couche et n'est plus rien Mon amour
Mon amour pour toi je chante Toi mon amour
Dans la pluie sur mes carreaux
Mon amour
Mon cœur pleure au fil de l'eau Mon amour
Tant de néons dans ma vie Mon amour
Auront dessiné le lit Mon amour
Où s'écoule ton ruisseau Mon amour
Dans les rides sur ma peau Mon amour
Si je suis née c'est pour crier Que ton nom est Liberté
Interprété par
Nicoletta
Mourir pour des idées
Mourir pour des idées, L'idée est excellente.
Moi j'ai failli mourir De ne l'avoir pas eu' Car tous ceux qui l'avaient,
Multitude accablante, En hurlant à la mort Me sont tombés dessus.
Ils ont su me convaincre Et ma muse insolente Abjurant ses erreurs,
Se rallie à leur foi Avec un soupçon de
Réserve toutefois:
Mourons pour des idées D'accord,
Mais de mort lente, D'accord
Mais de mort lente.
Jugeant qu'il n'y a pas Péril en la demeure Allons vers l'autre monde
En flânant en chemin Car, à forcer l'allure, Il arrive qu'on meure Pour des idées n'ayant Plus cours le lendemain.
Or, si est une chose Amère, désolante En rendant l'âme à Dieu C'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, Qu'on s'est trompé d'idée Mourons pour des idées
D'accord, Mais de mort lente,
D'accord
Mais de mort lente.
Les Saints Jean bouche d'or Qui prêchent le martyre Le plus souvent, d'ailleurs,
S'attardent ici bas.
Mourir pour des idées, C'est le cas de le dire C'est leur raison de vivre,
Ils ne s'en privent pas Dans presque tous les camps
On en voit qui supplantent Bientôt Mathusalem
Dans la longévité J'en conclus qu'ils doivent
Se dire, en aparté:
Mourons pour des idées D'accord,
Mais de mort lente, D'accord
Mais de mort lente.
Des idées réclamant Le fameux sacrifice, Les sectes de tout poil En offrent des séquelles
Et la question se pose Aux victimes novices:
Mourir pour des idées, C'est bien beau, mais lesquelles?
Et comme toutes sont
Entre elles ressemblantes, Quand il les voit venir Avec leur gros drapeau,
Le sage en hésitant Tourne autour du tombeau.
Mourons pour des idées D'accord,
Mais de mort lente, D'accord
Mais de mort lente.
Encore s'il suffisait De quelques hécatombes Pour qu'enfin tout changeât,
Qu'enfin tout s'arrangeât!
Depuis tant de "grand soir"
Que tant de têtes tombent, Au paradis sur terre
On y serait déjà.
Mais l'âge d'or sans cesse Est remis aux calendes Les Dieux ont toujours soif,
N'en ont jamais assez Et c'est la mort, la mort
Toujours recommencée Mourons pour des idées D'accord, mais de mort lente,
D'accord
Mais de mort lente.
O vous les boutefeux, Ô vous les bons apôtres Mourez donc les premiers,
Nous vous cédons le pas Mais, de grâce, morbleu!
Laissez vivre les autres!
La vie est à peu prés
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Mon amour de liberté, Te rappelles-tu quand je partais
À l'étranger ou en randonnée dans la forêt ? Mon amour de liberté,
Te rappelles-tu le chant des cigales
Des étés ensoleillés passaient auprès de nos amis marseillais ? Aujourd'hui ma petite liberté
Je ne peux partir à l'étranger ou en randonnée, Je n'entends ni les cigales chanter,
Ni l'accent de nos amis les marseillais.
Les frontières sont fermées.
Les sentiers sont bloqués par des chars endiablés.
Les cigales sont écrasées par ces hommes.
Hommes ou machines à tuer ?
Machines à tuer ou hommes emprisonnés ? Qui sait,
Peut-être qu'eux aussi retrouverons ton goût, Ma liberté.