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Production laitière intensive dans le Pas-de-Calais :
Fonctionnement, adaptation aux quotas et résultats
techniques et économiques de 22 exploitations sur 6
campagnes
G. Amon, G. Lienard, J.C. Delattre, E Heroguelle
To cite this version:
G. AMON, G. LIENARD
J.C. DELATTRE E HEROGUELLE
CEMAGREF
Groupement
de Clermont-Ferrand Division Production et EconomieAgricoles
Laluas 63200 Riom!INRA Laboratoire de Recherches sur
l’Economie de
l’E
l
euage
Theix 63122
Saint-Genès-Champanelle
-’*ChambredAgriculture
du Pas-de- Calais CETA deSaulty
16 rue de
l’Enfer
62123Wanquetin
*** UGCA BP62-ZIEst 62223
Saint-Laurent-Blangy
Production laitière
intensive dans le
Pas-de-Calais
Fonctionnement,
adaptation
aux
quotas
et
résultats
techniques
et
économiques
de
22
exploitations
sur
6
campagnes.
En
France,
le lait
reste
la
production
la
plus fréquente
des
exploitations
d’élevage,
même
si la mise
enplace
des
quotas
laitiers
en aréduit
l’importance.
En
1979,
41 %
des
exploitations
avaient
des vaches
laitières,
avecdes
systèmes
de
production
de
plus
enplus
intensifiés
et
spécialisés,
même
s’ils
restaient
très
divers selon les
régions,
les effectifs de
troupeau,
le
degré
de
spécialisation
et
d’intensification
(Butault
et
al 1984,
Cordonnier
1986).
La mise
enplace
des
quotas
laitiers
en1984
aconstitué
unerupture
profonde
des
conditions de
développement
des
exploitations
laitières.
Certaines
ont
abandonné
le lait
avecles
primes
de cessation laitière. Le
nombre de livreurs de lait s’est réduit de
42
%
entre
1984
et
1990,
chiffre
qui
inclut les
arrêts
d’exploitations
(ONILAIT
1991).
D’autres
ont pu
conserver
le modèle
"intensification-spécialisation"
enétant
"prioritaires".
D’autres
encore sesont
diversifiées,
les
plus
nombreuses
(Bazin
et
al
1992).
La réforme de la PAC
entraîne
de nouvelles
interrogations,
tant
de la
part
des
producteurs
et
de leurs conseillers
que
des chercheurs
(Liénard
et
al 1992).
Résumé
_______________________________________________La présence de l’élevage dans les exploitations des plaines céréalières intensifiables est source de complémentarités économiques et
agronomiques
dont on perçoit mieux l’intérêt aujourd’hui, alors que ces systèmes diversifiés ont fait place à d’autres plus spécialisés aboutissant à la séparation des deux secteurs, élevage et cultures de vente.L’étude
analyse
les résultats et l’évolution sur six ans d’un échantillond’exploitations
laitières du Pas de Calais,pratiquant
unsystème
lait-cultures à hautes
performances.
L’instauration des quotas en 1984 (première année d’observation) a modifiéprofondément
le développement des exploitations qui, à l’occasiond’agrandissements
ont rediversifié leursystème
paraugmentation
des cultures de vente tout en poursuivant l’augmentation des performances laitières (7 000 litres par vache de moyenne économique avec 1 300 kg d’aliments concentrés, et plus de 15 000 litres par ha SFP, en 1989/90).Quatre profils d’exploitations ont été identifiés, différant par les structures, l’équilibre entre lait et cultures, et les performances réalisées, celles obtenues pour le lait allant souvent de pair avec celles des cultures. Les trajectoires d’évolution ont différé selon les possibilités d’obtention de quotas supplémentaires ou d’agrandissement. Les plus grandes ont diversifié le plus leurs cultures sans le faire au détriment
des
performances
de troupeau.Par leur
équilibre,
leur niveau deperformance,
lacompétence
des agriculteurs, ces exploitations lait-cultures sont parmi les mieux arméespour affronter les contraintes économiques de l’avenir notamment les conséquences de la réforme de la PAC, tout en respectant mieux
l’environnement.
Mais ces sytèmes complexes exigent
beaucoup
decapitaux,
dont il faut assurer la transmission d’unegénération
à l’autre, et ils exigent un(1) OTEX = Orientation
Technico-Economique des Exploitations (Définition RGA).
OTEX 41 : bovins lait OTEX 81 : grandes cultures et herbivores
Les références concernant la
production
lai-tière dans les zones de l’ouest ou même de
montagne
nemanquent
pas. Enrevanche,
étaient
plus
mal connues les conditions dumaintien de
l’élevage
bovin laitier dans dessystèmes
complexes
associant,
avec une hautetechnicité,
productions végétales
de vente etlait,
dans desrégions qui
se sontprogressive-ment vidées de leurs bovins.
Cet article
présente
le fonctionnementd’exploitations,
etl’adaptation
auxquotas
entre 1984 et
1990,
d’un groupe d’éleveurs situés dans laRégion
Nord-Pas deCalais,
qui
ont su conserver un
équilibre
deproduction
très favorable au
plan agronomique
etenviron-nemental dont l’intérêt est mieux
pris
encompte
aujourd’hui.
Cesexploitations,
très intensives etmodernisées,
sont localisées dans le Pas de Calais. Elles ont été choisiesparmi
les adhérents du CETA deSaulty qui
dispo-saient d’un encadrement
technique
de hautniveau,
car nous voulionsanalyser
lesrésul-tats
économiques
d’unsystème
en bonnecondi-tion de
conduite,
afin d’en mieuxjuger
lespotentialités.
Les observations ont
porté
sur 6 campagnes(jusqu’en
1989-90) avec un échantillon de 27exploitations
(24 le dernier exercice).Quelques
changements
sont intervenus au cours de lapériode
et, autotal,
l’échantillon constant estconstitué de 22
exploitations.
C’est ce groupeL’agriculture
dans le Pas-de-CalaisLe
département
du Pas-de-Calais est surtoutconnu pour son
industrie
lourde née de larichesse de son bassin houiller. Mais c’est aussi un
département
trèsagricole.
En termede livraisons, il
apparaît
dans les 20 premiersdépartements français
pour laplupart
desproduits
(Etude
SCEES1988) :
il n’est en faitabsent
que
pour les produits végétaux
nécessitant des
températures
élevées (maïsgrain,
fruits,vigne, ...)
etquelques produits
animaux comme la
volaille,
les ovins et lescaprins.
Si les
productions
sont très variées, lesexploitations agricoles
sontégalement
trèshétérogènes, dans
leur dimension(28
% ont moins de t0 ha SAU alorsque 13 %
en ontplus
de50),
maiségalement
dans leursystème
de production. En effet si certainessont très
spécialisées (37
% en céréales oucéréales et autres
grandes cultures,
1 % enproduction laitière),
d’autres combinentplusieurs
ateliers , en particulier cultures etélevage
bovin (leplus
souvent laitier : 25%).
Dans
ses caractéristiques générales,
l’agriculture
du Pas-de-Calais est assezsemblable à celle de
plusieurs
départements
voisins(Nord,
Somme, unepartie
de laSeine-Maritime)
aveclesquels,
selon l’Institut del’Elevage,
il peut
constituer à cetégard
unegrande
région
relativementhomogène,
&dquo;LesPlaines Labourables du
Nord-Ouest&dquo;,
regroupant 10 500exploitations
laitières ou àdominante laitière de
plus de
5 U!B etplus
de10
ha (Jullien 1992).
qui
sert de base àl’analyse
présentée
dans cetarticle.
Quinze
desélevages
observés sontsitués dans la
région
agricole
du Ternois (ouest et sud-ouestd’Arras),
les sept autres dans larégion contiguë
de l’Artois (environs d’Arras)aux
potentialités agronomiques plus
élevées.Les résultats
comptables
et degestion
ont étéfournis par les centres de
gestion
auxquels
ils adhéraient(FDSEA,
CGER etUGCA,
ceder-nier
ayant
laresponsabilité
de centraliser l’ensemble des données). Lesenregistrements
techniques
(conduite des surfacesfourragères,
critères
zootechniques,
mouvements dechep-tel,
...) ont été collectés par le technicien du CETA.Après
avoir situé l’échantillon des 22exploi-tations par
rapport
à celles de larégion
fonc-tionnant dans un
système
comparable,
nousprésenterons,
en nousappuyant
sur lesrésul-tats
1989-90,
leurfonctionnement,
leursrésul-tats
techniques
etéconomiques,
ainsi que leurs évolutionsdepuis
la mise enplace
du réseauen
1984-85,
campagnequi
se trouve êtreégale-ment la
première
desquotas
laitiers. Dans uneseconde
partie,
nousanalyserons
la diversitédes
comportements
par la notion de&dquo;profils&dquo;
d’exploitations.
1
/ L’échantillon
en198990
-Evolution
d’ensemble
la
/ Fonctionnement
etrésultats
a / Des
surfaces
assezgrandes
pour larégion
Avec une SAU moyenne de
plus
de 54 hanous sommes en
présence
d’exploitations
assezgrandes
pour larégion.
Eneffet, d’après
Jullien(1992),
la SAU moyenne des 10 500exploita-tions laitières de la
région
&dquo;Plaines Labourables du Nord-Ouest&dquo; est de 46 ha. Lefermage
est le mode de faire valoir dominant :plus
de 81 % de la SAU (contre 75 % dans le Ternois et l’Artoiset 54 % pour la moyenne nationale). Cette pos-sibilité de
disposer
d’un maximum de terres enlocation a certainement été un élément moteur
de la modernisation et de l’intensification de ces
entreprises,
le foncier &dquo;immobilisant&dquo; unmini-mum de
capitaux
(tableau 1).La SFP occupe moins de 50 % de la SAU.
C’est moins que dans les 10 500
élevages
déjà
cités (56 %) et peu par
rapport
à l’OTEX 41(11 pour l’ensemble dudépartement
où cepour-centage
atteint 70 %.Cependant,
celadépasse
ce
qu’on
observe dans l’OTEX 81 (43 %). Lescéréales sont très
présentes
avecplus
de 40 %de la SAU (toutes les
exploitations
enont),
lesbetteraves à sucre
occupant
un peuplus
de7 % de la surface (17
planteurs).
La main-d’oeuvre
disponible
estproche
de2 UTH en moyenne. Si la
plupart
desentre-prises
de l’échantillon ne font vivrequ’un
ména-ge, il en est 8
(plus
du tiers de l’échantillon) oùla main-d’oeuvre atteint ou
dépasse
2UTH,
soitfré-quemment
en raison de la co-existence de 2ménages
familiaux,
associés en GAEC.b / Un
capital
trèsimportant
Le
capital d’exploitation
est très élevé :près
de 1 300 000F/exploitation
en1989-90,
soit 23 700 F/haSAU,
dont 35 %d’équipements,
32 % decheptel
vif et 28 % pour les autresactifs circulants. Sachant que la densité de
cheptel
par hectare estplutôt
dans la moyennerégionale
(2,21
contre2,15
UGB/ha SFP pourles
exploitations
laitières des &dquo;Plaines Labourables duNord-Ouest&dquo;),
ce sont les actifséquipements
et circulantsqui
sontparticuliè-rement
importants.
On a effectivement affaireà des
exploitations
très modernes (tableau 1). Le taux d’endettementd’exploitation
àlong
et moyen terme (LMT) (hors foncier) n’est
cependant
pas excessif (28%),
de même quel’endettement total de 38 %. De
plus
ils sontd’une
remarquable
stabilité sur lapériode
d’observations. Cela
témoigne
d’unemoderni-sation
globalement
bien maîtrisée et d’uneassise financière saine.
c / Une conduite intensive des
surfaces
fourragères
et de l’alimentationLa
&dquo;politique&dquo;
du CETA en matière deconduite de la surface
fourragère
s’articuleautour de 2
points : qualité
et sécurité.La
qualité
se trouve dans lacomposition
de la ration de base : maïsensilage
en automne eten hiver
complété
par despulpes
de betteraveshumides et/ou
surpressées,
herbe auprin-temps
et en été. De ce fait lesystème
fourrager
est très
simple :
maïs (48 %) etherbe,
celle-ciétant
majoritairement
de laprairie temporaire
de
longue
durée à base deRay-Grass Anglais
éventuellement associé à du trèfle blanc. Cettepratique,
très ancienne dans leCETA,
aboutità la
disparition complète
desprairies
tempo-raires de courte durée. En 1984-85 tout le maïs
n’était pas
produit
surl’exploitation :
unepar-tie était soit achetée sur
pied
au moment de larécolte,
soit cultivée sur desparcelles
louées àl’année. La raison de cette
pratique
était d’ordreagronomique : l’importance
de la sole de maïs sur des surfaces restreintesoblige
àdes successions maïs sur maïs
trop
fréquentes
préjudiciables
à la structure dessols ;
maisaujourd’hui,
avecl’agrandissement,
les éle-veurs le fontbeaucoup
moins.Le maïs
ensilage
est consommé enlibre-ser-vice (3/4 des
élevages)
ou au cornadis. L’herbeest soit
pâturée,
soit distribuée en vert à lastabulation (cas des
parcelles éloignées
ouséparées
des bâtiments par un axe decircula-tion
important) :
iln’y
apratiquement
pas defoin ni d’herbe ensilée.
La sécurité est obtenue par la constitution
systématique
de stocks de maïs dereport,
cessilos pouvant être ouverts dès le début de l’été.
Le
système
estcomplété
par lapossibilité
d’ensiler des céréales immatures en cas debesoin,
comme le manqued’ensilage
dereport.
Ces
pratiques
sont devenues une nécessité : avec desvêlages
deplus
enplus
précoces
(dèsjuillet),
ces éleveurs nepeuvent
pasprendre
derisque
derupture
d’alimentation en été. Cetteconduite de la surface
fourragère, permise
parle contexte
local,
est donc finalement trèssimple
et peucontraignante
en main-d’oeuvre avec une seulepointe
de travail. Elle n’en est pas moins intensive.L’importance
des frais de culture de la SFen est le reflet (2 300 F/ha SFP). C’est la
ferti-lisation minérale
qui
apparaît
comme leposte
le
plus
coûteuxpuisqu’elle
en constitue 43 %du montant. C’est
l’herbe,
localisée au maxi-mum àproximité
desbâtiments, qui
est leplus
fertilisée,
même s’il a été semé du trèfle blanc.La conduite intensive de la surface
fourragère,
complétée
pard’importants
achats defour-rages
grossiers
autorise unchargement
de2,21
UGB/haSFP,
soit un peuplus
que lamoyenne
régionale
(tableau 1).Un système
fourrager
simple :
maïs etprairies
temporaires
delongue durée,
la sécurité dusystème
étant assurée par la
constitution de
Les
performances
zootechniques
sont très bonnes : uneproduction
laitière deprès
de 7000 1 parvache,
avec unapport
de concentré de 1300kg.
(2) Rendement laitier par ha SFP-VL =
production de lait par hectare eHective-ment consacré aux vaches laitières.
L’alimentation en concentrés des vaches lai-tières est aussi
simple
que la ration de base :pulpes
sèches encomplément
de laration,
équilibrée
avec du tourteau (desoja
leplus
souvent). Les concentrés
complémentaires
ducommerce ne sont distribués que dans 3
exploi-tations et les céréalesautoproduites
ne sontpratiquement
pas utilisées.L’alimentation en concentrés des
génisses
est
beaucoup plus
diversifiée dans sa nature etvariable en
quantité
que pour les vacheslai-tières. De
façon
générale
lacomplémentation
des élèves est abondante et coûteuse : celas’explique
par le faitqu’en
moyenneplus
de 2génisses
sur 3 vêlent àl’âge
de &dquo;2 ans&dquo; (moinsde 28 mois).
d / Une
grande
technicité dansla conduite du
troupeau
Les
troupeaux
de vaches de l’échantillon ontde
grands
effectifs : 42 parélevage
en moyen-ne. Letype
Pie-Noir constitue la totalité destroupeaux.
L’introduction de sang Holstein surles femelles frisonnes est ancienne et
large-ment
répandue.
Ainsi,
au 1er mai1990,
85 %des vaches de l’échantillon avaient au moins
5/8 de sang Holstein (36 % à 7/8 et
plus),
et 74 % desgénisses possédaient
7/8 de sang Holstein.Dans l’ensemble les
vêlages
sontgroupés
etprécoces
(tableau 2). En1989-90, près
d’unquart
desvêlages
a lieu en août etprès
des 2/3 desvêlages
ont lieu durant lapériode
août-septembre-octobre.
Les veaux mâles sont presque tous vendus à 8-12
jours
(92 %) de mêmequ’un
peu moins de 20 % des femelles.Le renouvellement du
troupeau
est pour76 % assuré par
l’élevage.
En fait ce taux estproche
de 90 % si l’on exclut 4exploitations
qui
font élever leurs
génisses
dans des ateliersspé-cialisés. Cette
technique, pratiquée depuis
denombreuses années par ces 4
éleveurs,
estessentiellement liée à une
opportunité
locale :elle est très peu
répandue
dans larégion.
Letaux de réforme est de 24 %. Il est inférieur au
taux de renouvellement (27 %) avec pour
consé-quence la
reprise
del’augmentation
deseffec-tifs des troupeaux (+ 5
%),
après,
comme on leverra, une réduction constante de 1984 à 1989. e / Des résultats
techniques
remarquables
La
quantité
de laitproduite
parexploitation
est très
importante, conséquence
deseffectifs,
de leur bonpotentiel génétique
et de leur conduite rationnelle : les livraisons en laiterieexcèdent 282 000 litres.
Ainsi en 1989-90 la
production
moyenne de6 920 litres par vache est obtenue avec une
distribution d’aliments concentrés
(y compris
pulpes
sèches) assez libérale (1 300kg/VL).
Mais le
prix
des concentrés est modéré(1,40
F/kg
sans les minéraux) même s’ils sont presque entièrement achetés. Il en résulte uneproduction &dquo;corrigée&dquo;,
c’est-à-dire déduction faite de la valeur du concentré(autoproduit
et acheté) deprès
de 6 000 litres par vache et par an, troisélevages dépassant
6 500 1. Parha SFP consacré aux
vaches,
lesperformances
sont
également
excellentes car au rendementde haut niveau par animal
s’ajoute
uncharge-ment assez
fort,
et même en déduisant duren-dement brut la
quantité
de lait nécessaire pour payer lesdépenses
d’aliments concentrés et lesachats de
fourrages
(maïs et autre) (tableau2),
on obtient un rendement de
plus
de 12 700 1par ha SFP-VV21.
f
/Malgré
de lourdescharges
deproduction,
des résultatséconomiques
élevés, quelles
que soient les annéesLe
produit
bovin,
dont le lait constitue 83 % à 88%,
est très élevé (de 9 000 F/UGB en1984-85 à 12 400 F/UGB). Il résulte des
perfor-mances laitières du
troupeau,
mais aussi des bonsprix
de vente dulait,
des vaches deréfor-me et des veaux nourrissons (tableau 3).
Les
charges opérationnelles
bovines,
relati-vement stables sur la
période,
sont à la mesurede l’intensification réalisée (autour de
sont consacrées à l’alimentation du
troupeau
(55 % pour les concentrés et 11 % pour l’achat de
fourrages).
Il en est de même pour les frais de culture de la surfacefourragère,
qui
sesituent entre 1 000 et 1 300 F/UGB selon les
années.
Malgré
toutes ces lourdescharges,
la margebovine finale
dégagée
est d’un très bon niveau(en
1989/90, plus
de 8 300F/LTGB,
soit 67 % duproduit
bovin). Avec une valeur deplus
de18 000 F/ha
SFP,
la marge brute de la surfacefourragère
est assezexceptionnelle,
lecharge-ment
plutôt
bon seconjuguant
avec les perfor-mances élevées par animal.La marge par hectare des cultures de vente est moins
régulière ;
elle estparticulièrement
bonne en 1989-90 : 6 800 F/ha. Il est vrai que
les rendements de la récolte 1989 sont
excep-tionnels : 91
q/ha
enblé,
87q/ha
enescour-geon, 68 t/ha pour les betteraves sucrières. La
localisation
géographique
influence cesrésul-tats : les
exploitations
de l’Artois obtiennent des rendements nettementsupérieurs
à ceuxdu Ternois. Ceci se traduit par des écarts de 15
à 20 % d’écart au niveau de la marge
(tableau 4).
Les
charges
de structure‘3’approchent,
en1989/90 et en moyenne, 350 000 F par
exploi-tation et 6 500 F/ha
SAU,
valeur très élevéequi
est la rançon de lagrande
dimension deces
entreprises,
de leur modernisation et de leur intensification. Près de 45 % sontconsa-crés à la mécanisation et aux
bâtiments,
à euxseuls les amortissements
représentent
plus
duquart
descharges
de structure. Lesfermages
dépassent
les 1 000 F par ha affermé et lescharges
foncières constituentprès
de 17 % dutotal,
auxquelles s’ajoutent
15 % de frais divers etprès
de 6 % d’assurance.Quant
auxfrais financiers
d’exploitation,
ils y contribuentpour 6 % seulement.
Les résultats
économiques
sontélevés même si les
Les variations annuelles du
chargement
viennent surtout des
fluctuations
desrendements,
notamment du maïs.
(4J Revenu du travail et des capitaux
propres = marge globale (plus-values
vaches exclues) - charges de structure
comparatives
Malgré
leurampleur,
lescharges
de struc-tureabsorbent,
en1989-90,
moins de 50 % dela marge
globale
(12 900 F/ha SAU). Il resteun revenu du travail et des
capitaux
propres’4’
deplus
de 350 000 F parexploitation,
près
de 6 500 F/ha SAU et de 180 000 F partra-vailleur.
1.
2
/ Evolutions
au coursde
6
années
(1984-85
à
1989-90)
a / Un
agrandissement
de lasurface,
essentiellement au
profit
des céréalesLes 22
exploitations
se sontglobalement
agrandies
de8,35
haSAU, passant
de46,11
haà
54,46
ha (+ 18 %) (tableau1,
figure
1). Cetagrandissement
a surtout été utilisé pour les céréales dont laproportion
dans la SAU estpassée
de 32 à 40 %. LaSFP,
malgré
laconjoncture
desquotas
laitiers,
a peu diminué(moins de 1 ha en dernière année) et elle
représente
moins de la moitié de la SAU(contre 59 % en 1984-85). Par contre les
loca-tions occasionnelles
(pour
faire du maïsensila-ge le
plus
souvent) ont presquedisparu ;
seuls 2 éleveurs lespratiquent
encore.b / Un accroissement presque
proportionnel
ducapital
d’exploitation
En valeur absolue le
capital d’exploitation
s’est accru de 15 % sur lapériode considérée,
mais sous l’effet de
l’agrandissement,
l’actifd’exploitation
par ha SAU a diminué de 3 %.Les évolutions sont très différentes selon les
postes.
Si lecapital
bâtiments a fortement etrégulièrement
diminué par ha SAU(plus
de20 % sur les 6
ans),
les actifscheptel
vif etmatériel ont connu une
régression
jusqu’en
1987-88. La tendance s’est alors
inversée,
par-ticulièrement pour le matériel avec unereprise
très
marquée
depuis
1988-89.Quant
aux actifscirculants,
àpart
unepériode
destagnation
en1987 et
1988,
ils sont enprogression
constan-te. Il se confirme bien que la mise enplace
desquotas
laitiers a entraîné cesexploitations
dans une voie &dquo;cultures de
vente&dquo;,
etplus
par-ticulièrement
céréalière,
même si laproduc-tion laitière reste le
point
fort de cesentre-prises.
c / Une main-d’ceuUre
familiale
et stable La main-d’oeuvrecomporte près
de 2 UTHen moyenne, dont 90 % environ est familiale et
elle reste
pratiquement identique
sur lapério-de. En revanche la SAU
exploitée
partra-vailleur s’est accrue de
3,6
hapassant
de24,2
à
27,8
ha.d / Une
adaptation
dutroupeau
et de sa conduite
En
1989-90,
lequota
moyen desexploita-tions de l’échantillon est de 3 %
supérieur
à cequ’il
était en 1984-85. En fait 9exploitations
n’ont obtenu aucune référence laitière
supplé-mentaire,
et celle-ci a diminué de 7 % en 5exercices. Chez les autres les attributions ont été très variables : pour 7
élevages
elles ontpermis
au mieux un maintien duquota
d’origi-ne, pour les 6 autres elles ont
permis
unaccroissement de référence
parfois
fortimpor-tant. Ces
suppléments
dequota
ont étéobte-nus par
agrandissement
leplus
souvent (tableau 1).L’adaptation
à la référence delivraison,
très serrée enpremier
exercice,
s’est relâchée en1985-86,
pour redevenir ensuiteglobalement
rigoureuse,
sauf pour le dernier exercice1989-90. Devant la
qualité
ducheptel
restant, ilsemblerait que les
exploitants
soientmainte-nant
plus
réticents à seséparer
de vaches aupotentiel
intéressant,
lepremier
levier utilisépar ces éleveurs
ayant
toujours
étéd’anticiper
et
d’augmenter
les réformes. La distribution de lait entier aux veaux, rare et peuimportante
au début des
quotas
(moins de 2 000 1 parexploitation
enmoyenne),
tend à sedévelopper
àpartir
1988-89 : 15exploitations
sont concernées en
1989-90,
certaines pour desquantités importantes (plus
de 7 0001,
soit laproduction
moyenne d’une vache).La
conduite du
troupeau
a
sensiblement
changé
depuis
1984-85
Certaines évolutions sont la
conséquence
directe desquotas laitiers,
d’autres en sonttotalement
indépendantes.
La limitation de la
production
laitière aentraîné une forte réduction du
troupeau
devaches en 6 ans : -
6,5
%.Cependant
cetteentre les 2
premiers
exercices),
la réduction du nombre de vaches a atteint son maximum en 1987-88 (- 5 %). Mais en 1989-90, avec lapérennité
dessuppléments
dequotas,
les effec-tifs de vaches ontrepris
leur croissance(+
1,8
% parrapport
à l’exerciceprécédent)
etplus
encore ceux desgénisses
(+ 10%),
82 %d’entre elles
ayant
étégardées
pourl’élevage,
contre 67 % en 1984-85.
Pour ce faire les éleveurs ont
essentielle-ment
joué
sur les réformes : de 28 % en1986-87 la
proportion
estpassée
àplus
de 31 % en1987-88,
pour se réabaisser à 24 % en 1989-90. Enrevanche,
le taux de renouvellement a trèspeu
évolué,
lesexploitants
continuant àinté-grer leurs
génisses rigoureusement
sélection-nées dans le troupeau au même
rythme.
Celles-ci
prenant
laplace
de vaches aupoten-tiel
génétique plus limité,
on a là laprincipale
explication
de laprogression
du rendement lai-tierqui
va êtreprécisée plus
loin.La
pratique
du croisementindustriel,
inexistante dans cet échantillon avant lesquo-tas
laitiers,
a fait sonapparition,
d’abordtimi-dement (moins de 3 % des veaux nés étaient
des croisés en 1985-86 et
1986-87),
puis
defaçon plus
sensible (7 % les 2 dernièrescam-pagnes).
Cettetechnique
reste néanmoinsmarginale.
Six éleveursn’y
ontjamais
eu recours durant les 6exercices,
5 autres l’ontpratiqué
exceptionnellement. Cinq
seulement l’ontadopté
d’unefaçon
permanente,
3 dès lamise en
place
desquotas,
2plus
récemment.La
plupart
des veaux croisés sont vendus à 8jours,
3 éleveurs seulement lesgardant
pourengraissement.
Cecomportement
n’a pas de motivationéconomique,
maisuniquement
pra-tique :
l’engraissement
de cesanimaux,
même enpetit
nombreapporte
une contrainte dansl’alimentation hivernale
hyper-simplifiée
dutroupeau
en stabulation libre et libre service.Le
pourcentage
despremiers
vêlages
à 2ans a tendance à diminuer
régulièrement
(1 1point
par an enmoyenne).
Par contrel’avance-ment du début de la
période
desvêlages
enaoût (de 4 % en 1984-85 à 22 % en 1989-90)
est, à une
exception
près,
le fait de toutes lesexploitations,
7 d’entre elles en étant àplus
de30 % durant août 1989. Les éleveurs ont donc
réagi
très favorablement etrapidement
à l’incitation des laiteries(par
le biais duprix
dulait) à
produire
du lait d’été-automne. Et l’évo-lution n’est pas terminée car il y a maintenantprès
de 4 % des vachesqui
mettent bas dèsjuillet
(8élevages
ontplus
de 5 % de leursvêlages
à cettepériode).
Autotal,
dans 6éle-vages, 40 % des
vêlages
ont lieu enjuillet
etaoût. La diminution des
vêlages
au cours des10 autres mois est
générale :
l’avancement desvêlages
desgénisses
surjuillet-août
réduit lenombre de
vêlages
deseptembre
etoctobre ;
l’élimination des
multipares
décalées oumédiocres
productrices
réduit ceux dejanvier
à
juin.
Finalement,
en1984-85, près
de 70 %des
vêlages
avaient lieu enseptembre-octobre-novembre ;
dans une campagne ou deux cepourcentage sera atteint en
août-septembre-octobre (tableau
2) ;
on aura&dquo;gagné&dquo;
un mois.Les
performances techniques
sont enamélioration
continue
Les
quotas
n’ont pas freiné laprogression
du rendement laitier par vache : + 200 1 par animal et par an, soit + 18 % en 5 ans. C’est laconséquence
de l’améliorationgénétique
destroupeaux, consécutive à l’élimination des
plus
médiocres laitières et au choix desreproduc-teurs. En
regard,
les éleveurs ont bienajusté
lesquantités
de concentré : ceux-cin’augmen-tent que de 170
kg
par vache pour 1 030 litressupplémentaires,
la consommation semainte-nant entre 180 et 195 grammes par
litre,
lesfluctuations annuelles étant essentiellement dues à la
qualité
du maïs récolté. Maisl’évolu-tion des
prix
du lait (+ 18 %) et des concentrés(- 12 %) améliore le
rapport
lait/concentré (de110 % à 150
%),
cequi amplifie
laprogression
du rendement
&dquo;corrigé&dquo; qui dépasse
les 1 200litres par vache (tableau
2,
figure
2).Les éleveurs ont fait un effort
particulier
sur le choix de taureaux améliorateurs en tauxutile,
qui
a entraîné uneprogression plus
importante
du tauxbutyreux
(de40,9
g pour 22élevages
en 1984-85 à42,3
g)
que du tauxprotéique
(de31,75
g à32,13
g).
Avecl’instau-ration des
quotas
matières grasses cette évolu-tion est défavorable. La connaissance des indexs TP et TBséparés
àpartir
de l’été 1989permettra
à ces éleveurs d’infléchir cetteten-dance,
maisl’acquis génétique
serépercutera
encoreplusieurs
années durant.La limitation de la
production
laitièrea entraîné une
réduction
d’effectif
mais la
production
par vache a continué
Les résultats
économiques
dutroupeau
ontcontinuellement
progressé
alors que les résultats descultures non
fourragères
sont trèsfluctuants.
Autotal,
le revenu par haSAU a doublé en 6 ans.
e / Mais y a-t-il eu
&dquo;désintensification&dquo;
fourragère ?
Pendant les 5
premières
campagnes,malgré
la diminution continue de leur
cheptel,
leséle-veurs ont maintenu leurs surfaces de
four-rages. En
partie
pour segarder
lapossibilité
de
réaugmenter
très vite leur effectif en casd’attribution de références
supplémentaires ;
en outre
l’ajustement
par les réformes se faitprincipalement
sur les 4 derniers mois de lacampagne laitière. Ce
faisant,
lechargement
abaissé de 10 %. Cette &dquo;désintensification&dquo; est
plus
apparente
que réelle. Carl’augmentation
du rendement laitier s’est
accompagnée
decelle des formats et les
quantités
defourrage
consommées se sont accrues. Les éleveurs
n’ont pas cherché à réduire la
productivité
deleurs surfaces
fourragères,
même s’il y a eu une diminution des frais de culture (- 7 % en 5ans) et
particulièrement
desengrais
(- 29 %).En
renvanche,
ils ontpris
lerisque
desimpli-fier leur
système
fourrager
ensupprimant
leRay
Grass Italienprésent
au début (4 à 6 %) auprofit
desprairies
delongue
durée et dumaïs. Les variations annuelles de
chargement
proviennent
essentiellement des fluctuations de rendement sous l’effet duclimat,
notam-ment de ceux du maïs, dont les variations de
surfaces servent
d’ajustement
par l’intermé-diaire desreports
de stocks d’une année surl’autre (tableau
1,
figure
1).Mais 1989/90 voit une nouvelle inflexion.
Certains éleveurs ont obtenu définitivement
des références
supplémentaires,
et lecheptel
réaugmente,
particulièrement
lesgénisses,
alors que les bons rendementsfourragers
de1989,
et1990, permettent
de réduire un peules surfaces en
fourrage
(- 1 ha commedéjà
noté
précédemment).
Lechargement
réaug-mente au niveau initial.
Néanmoins,
les frais de culture restent contenus,spécialement
lesengrais, qui
baissent encore. Car lafertilisa-tion minérale est de mieux en mieux
raison-née. Ce
comportement
n’est pas sansconsé-quence sur l’évolution favorable des résultats
économiques,
mais il a aussi certainement unimpact
trèsbénéfique
contre lapollution
par les nitrates.f
/ Des résultatséconomiques
dutroupeau
enprogression
A l’évolution favorable des
performances
techniques
bovines s’estajoutée
celle duprix
de vente desproduits. L’augmentation
duprix
du lait a été limitée maisrégulière
(+ 19 % en6
ans) ; quant
auxprix
de laviande,
après
uncertain marasme
jusqu’en
1986-87,
ils se sontenvolés au cours des 3 dernières campagnes pour finalement connaître une
progression
deles veaux nourrissons sur l’ensemble de la
2
/
Analyse
de la diversité
période
d’observation. Autotal,
leproduit
bovin11’’!
par UGB a été en constant
progrès
(4à 5 % pardes
exploitations
et
de leur
an
),
et comme lescharges
deproduction
sontévolution différenciée
restées presque stables (+ 100 F/UGB en 5 ——————————————————————————
ans
),
la marge bovine finale par UGB s’est2
/ M’
th
d 1 g’
accrue de 66 %en 6 ans
(figure
3).Finalement,
°! ! ° ° °!!!malgré
unequasi stagnation pendant
3 ans liée Au sein de cet échantillonpourtant
relative-à la diminution du
chargement,
la marge brute menthomogène
lesexploitations
présentaient,
de la SFP aprogressé
de 63 % par ha SFP au début desobservations,
une certainediver-entre 1984-85 et 1989-90
(figure
4). Mais on sité dans leurs structures, leurcomportement
sait que ces résultats seront réduits pour les
technique,
leurs résultatséconomiques, qui
acampagnes suivantes sous l’effet de la ré
duc-conduit des évolutions différenciées.
tion des
prix
du lait et surtout des animaux de Pouranalyser
la diversité des évolutions enviande (tableau 3). fonction de celle des situations initiales nous avons
eu recours aux méthodes de
l’analyse
de données :g / Des
marges de
cultures de vente- une
analyse en
composantes
principales
(ACP)! ! !!! !
Î!
,!!!t, !
!!’! !qui
apermis
dedistinguer
les variables lesplus
beaucoup plus
irrégulières
explicatives
de la diversité initiale desexploita-L’observation des résultats des cultures de
tions
,
sur l’exercice 1984-85 (cf liste enencadré) ;
Jvente
depuis
1984inspire 3 remarques :
’- puis une
classification ascendante hiérar-chique
(CAH)s appuyant
sur les variables ainsi- Sur la
période
considérée lesprix
de ventedégagées
oùchaque exploitation
a étéreprésen-(en francs courants) sont restés stables (110- tée à la fois par ses
caractéristiques
initiales115
F/q
pour les céréales et 250-260 Ft / pour (1984-85) et sescaractéristiques
finales (1989-90).les
betteraves)
La classification a révélé 4 sous-ensembles.
ou
&dquo;profils&dquo; d’exploitations
dans l’échantillon- La fluctuation des
charges
d’une campagnequi,
chacun,
àpartir
de situations initialessur l’autre est modérée
(moins
de 10 %) et, surhomogènes,
ont connurespectivement
desévo-la
période,
lescharges
des céréales sont en pro- lutionségalement
homogènes.
Nous les avonsgression sensible,
mais celles des betteravesdésignés
parA, Bl,
B2 et C(
5J
(figure
5).sont relativement stables. Le
profil
A rassemble les cas les moinséloignés
- Finalement
ce sont les évolutions de rende-
de la
moyenne
départementale
pour desexploita-ments
, et
, q
li-
p
ex
ui
seules
elles
uement
q
rati
p
tions à dominante laitière. Leprofil
B1 est consti-ments, etpratiquement
ellesseules,
qui expli
-
t u
é
d’exploitations qui, déjà
trèsspécialisées
etquent
celles de la marge des cultures de vente. très efficaces dans laproduction
laitière en1984-Il
apparaît
d’ailleurs une bienplus
grande 85,
tout ens’adaptant
auxquotas,
ont conservérégularité
dans les résultats de la betterave cettestratégie,
enprogressant
dansl’intensifica-sucrière (en
progression
constante etrégulière)
tion destechniques.
Leprofil
B2dispose,
en 1984-que dans ceux des céréales (25quintaux
d’écart85,
de moyens deproduction comparables
aupro-entre la
plus
mauvaise et la meilleurerécolte).
fil Bl. Mais le fait d’avoir des références laitièresplus
faibles consécutives à des résultats tech-L / F, un reaenuqui
ne cesse de s’accroître
niques
dutroupeau
moins élevés entraîne cesh / Et un revenu
qui
ne cesse de s’accroîtreexploitants
dans unestratégie
d’évolutiondiffé-Le revenu a doublé entre la
première
et larente,
basée essentiellement surl’agrandisse-sixième campagne d’observation (+ 65 % en ment. Le
profil
C regroupe desexploitations qui,
francs constants) (tableau
4,
figure
4). Les 2 en5,
1984
8
-
disposaient
déjà
desplus
grandes
dernières campagnes ont été
particulièrement
tsuperficies
avec unepart
importante
consacréedernières campagnes ont été
particulièrement
aux cultures de vente (céréales et
betteravesfavorables,
aussi bienclimatiquement
qu’au
aux cultures de
ont encore développées.
point
de vue de laconjoncture
desprix.
Cessucrières
) qu elles ont encore
développées.
résultats ne sont pas un
acquis
et nous avonsévoqué
lagrande
sensibilité de cesystème
auxVariables
les
plus
explicatives
de ladiversité
aléas
climatiques
(céréales deplus
enplus
pré
-
initiale desexptottattons
issues del’!1.,C.F.. ’
sentes,
mais aussi le maïsensilage).
Deplus
ilapparaît,
que cesélevages
ont suprofiter
de la 1 - Surface(ha
SAU)
politique
de restructurationlaitière,
or les 2-Nombre total de vacheslaitières
règles
vont se modifier et les accroissements de 3 - UTH totales ’référence laitière seront certainement
plus
dif- 4 - °!°capital
équipements/capital
d’exploitation
ficiles à obtenir.
Enfin,
la réforme de la PAC va5 -
Taux d’endettement LMTmodifier les conditions
économiques
desprinci-
6 -% SFP/SAUpaux
produits
de cesexploitations.
Bref,
pour7
-
°!°!!ïs/SFP ’
toutes ces
raisons,
les résultats des campagnes 8 - °!°Marge
descultures de
vente/marge globale
à venir seront sans doute
plus
&dquo;communs&dquo;.9 - Chargement
Mais ils resteront encore des
références,
car ces10
-
K
g concentrésN.L.
exploitations
ont su montrer leurgrande
facul-1
1
-
Rende
ment brut/V.L.
té
d’adaptation
dans uneconjoncture qui
a12
-Productîonde
lait
corri
g
ée/ha
!!!1,.2.
2
/ Description
des
profils
et
évolution
a l Le
profil
A: lesexploitations
laitières lesplus
&dquo;ordinaires&dquo;Situation
en1984-85
En 1984-85 ces 5
exploitations,
avec38 ha SAU en moyenne sont
parmi
lesplus
petites
de l’échantillon. Enfermage
presqueintégral,
elles sont, du fait de leursuperficie
limitée,
assezspécialisées
enproduction
laitiè-re, la SFP
occupant
77 % de laSAU,
lescul-tures de ventes
n’atteignant
pas 10 ha.Elles sont tenues par des
ménages
(38 à 50ans)
qui
avaient modernisé récemment leurappareil
deproduction.
Leséquipements
représentent
plus
de 35 % d’un actifd’exploita-tion
important (près
de 28 000F/haSAU),
avec un endettement très lourd (36 % pour les seulsLa
spécialisation
permet
des effectifs detroupeaux
parmi
lesplus
nombreux (63 UGB)avec un
élevage
degénisses
trèsdéveloppé.
Eneffet le
chargement
&dquo;n’est que de&dquo;2,17
UGBpar ha SFP (bien que 2
exploitations
soient enArtois),
sans que les frais de culturefourragè-re soient
plus
modérésqu’ailleurs.
La maîtrise de la conduite du
troupeau,
quoique
de bonniveau,
n’est pas la meilleurede l’échantillon. Le groupage des
vêlages
enseptembre-octobre
nedépasse
pas 40 % (contre50 à 60 % dans les autres
profils)
et laproduc-tion de lait d’hiver reste inférieure à 50 %. La
production
par vache est inférieure de 350litres à la moyenne de
l’échantillon, malgré
une distribution de concentré
identique,
et laproduction &dquo;corrigée&dquo;
n’atteint pas 4 500 litrespar vache (tableau 6). Il faut noter que, lors de
cette
première
année dequota,
cesélevages
ont été en sous-réalisation
importante
de leursréférences (- 8 000 litres).
Ainsi,
les résultatséconomiques,
certes d’un bon niveau ensoi,
sont inférieurs à la moyenneavec - 600 F par UGB de marge
bovine,
-1 800 F par ha de marge SFP (tableau 7).Néanmoins,
le moindredéveloppement
descul-tures de vente, dont les marges sont très infé-rieures à celles de la surface
fourragère,
réduit l’écart de margeglobale
(- 330F/ha).
Mais lescharges
de structure sontbeaucoup plus
lourdes par ha (+ 810
F),
tant par lepoids
deséquipements
sur une surfaceplus
modeste quepar
l’ampleur
de l’endettement (tableau 8).Finalement le revenu est limité à 60 000 F par
travailleur,
inférieur d’un tiers à celui del’ensemble,
l’écartprovenant
pour 60 % d’undéfaut de marge et pour 40 % d’un excès de
charges
de structure.Une
évolution
1984-851989-90
bien
conduite
malgré
les contraintes
La mise en
place
desquotas
laitiers au 1eravril 1984 arrivait à un mauvais moment pour
ce
type
d’exploitations.
Elles &dquo;surmontaient&dquo;difficilement une
phase d’investissement,
alorsque la maîtrise
technique
des éleveurs étaitencore relativement incertaine. Pour ces éle-veurs assez
spécialisés
enproduction
laitièrela restriction des livraisons était a
priori
unlourd
handicap,
et cela s’est confirmé d’autantplus
que par la suite ils n’ont pas eul’opportu-nité de
s’agrandir
(+ 2,5 ha)
(figure
6).Certes trois d’entre eux ont obtenu
quelques
références
supplémentaires,
mais lequota
1989-90 reste inférieur de 3 % à celui de 1984-85. Dans leur ensemble comment ont-ils
adap-té leurs livraisons à leurs
quotas ?
Malgré
la forte contrainte sur laproduction
globale,
c’est làqu’on
observel’augmentation
de rendement laitier par vache laplus
impor-tante (+ 23
%),
essentiellement obtenue avecdes concentrés
supplémentaires
(+ 28 %)rationnellement utilisés (238
g/litre
en1984,
229
g/1
en 1989)qui
ont bien valorisé l’amélio-rationgénétique.
Compte
tenu de l’évolution desrapports
deprix lait/concentré,
lerende-ment
&dquo;corrigé&dquo;
s’accroît deplus
de 1 400litres/vaches (tableau 6).
Dans ces
conditions,
les éleveurs ont dû réduire leurs effectifs detroupeau
biendavan-tage
(- 16 %) que dans les autresprofils,
touten maintenant un nombre
conséquent
degénisses.
Ils ont réduit en mêmetemps
leursurface
fourragère
(- 11%),
certes avec des à coups, et lechargement
1989 est du mêmeordre
qu’en
1984(figure
7),
avec un tiers dedépense
d’engrais
en moins sans que lesystè-me
fourrager
ait été fondamentalementchan-gé.
Ils ont aussipratiqué davantage
lecroise-ment industriel que les autres
profils,
puisque
4 sur 5 y ont eu recours, et pour3,
plus
de10 % des veaux étaient croisés en 1989/90.
Les marges par UGB et par ha SFP
progres-sent de
près
des 2/3(figure
8),
et du fait de laspécialisation, qui
certes s’estréduite,
les céréalesoccupant
34 % de la SAU en 6ecam-pagne (24 % au
départ),
la margeglobale
s’améliore de
plus
de 40 % par hectare.Principalement,
lescharges
de structure ontpeu
augmenté
(+ 8 % par ha SAU) : s’il y adavantage
de frais de mécanisation du fait des céréales (2 700 F/ha contre 2 330F),
les autrescharges
sont stabilisées et les frais financiersont
quelque
peu diminué (587 F/ha contre 945). Le revenu par travailleur aplus
quedou-blé et se
rapproche
ainsi de celui des autresprofils
(tableau8,
figure
9).La
progression
des résultatséconomiques
s’estaccompagnée
d’un assainissement de la situation financière avec une netterégression
de l’endettement total
qui,
quoiqu’encore
élevé(46
%),
montre que cesexploitations
sont surla bonne
voie,
aussi bientechnique
que finan-cière. Ce résultat n’acependant
pu être obtenuLes
exploitations
lesplus petites
(profil
A)
sont les
plus
spécialisées
enproduction
laitièreavec 77 % de la SAU