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Erosion, transport et instabilités d’un lit de particules
dans un tube
Malika Ouriemi
To cite this version:
Malika Ouriemi. Erosion, transport et instabilités d’un lit de particules dans un tube. Mécanique
[physics.med-ph]. Université de Provence - Aix-Marseille I, 2007. Français. �tel-00202496�
E ole Polyte hnique Universitaire de Marseille
IUSTI UMR CNRS 6595
THESE DE DOCTORAT
présentée par
Malika Ouriemi
pourobtenir legrade de
Do teur de l'Université de Proven e
E oledo toralePhysique,Modélisationet S ien es pour l'ingénieur
intitulée
Erosion, transport et instabilités
d'un lit de parti ules dans un tube
Soutenue le20 Septembre 2007devant lejury omposéde:
M.AlainPo heau Examinateur
MmeÉlisabeth Guazzelli Dire tri ede thèse
M.FrançoisCharru Rapporteur
M.John Hin h Rapporteur
MmePas aleAussillous Co-dire tri ede thèse
Jevoudrais ommen erparremer ierRogerMartinpourm'avoira ueillie
pen-dant es trois annéesde thèse dans son laboratoire.
Je remer ie également AlainPo heau pouravoir a epté de faire partie de mon
jury, ainsi que François Charru et John Hin h pour leur le ture attentive de mon
manus ritet la ri hesse deleurs remarques.
Jeremer iel'IFPpouravoirsubventionnémontravailainsiqueYanni kPeysson
monpromoteurIFP pour sa disponibilitéet l'aide qu'ilm a apporté toutau long de
ettethèse. Mer i Yanni k,j'ai beau oup appré iénotre ollaboration.
J'ai eut le plaisir de travailler pendant trois ans ave deux dire tri es de thèse
ex eptionnelles Elisabeth Guazzelli (babette) et Pas ale Aussillous qui m'ont guidée
et onseillée tout au long de ette thèse. Babette, mer i pour fait m'avoir toujours
remisedans la bonne dire tion etm'avoir appris à réaliser untravail de
profession-nel. Pas ale ou plutt Super Pas ale, mer i pour avoir patiemment répondu à mes
questions et surtout pour ta disponibilité, ta gentillesse et ton soutien. Travailler
ave toirestera sans doutesl'un demes meilleurs souvenirs de es trois ans.
Faire une thèse 'est aussi s'intégrer dans une équipe. Un grand mer i à toute
l'équipe duGEP pour leura ueil,leursympathieetleur soutientoutau longde es
trois ans. Cha un des membres de ette équipe a ontribué à sa manière à rendre
ettethèse siagréable,Olivier,YoeletMaximepar leurpatien e etsurtoutla grande
ompéten e ave laquelle ils ont répondu à mes nombreuses questions, Lauren e et
Blan he par leurs é lats de rire et leur bonne humeur quotidienne, Nathalie par sa gentillesse et ses soirées jeux, Fred par ses onnaissan es te hniques... Je n'oublie
pas nonplus lesthésards,partieintégrante del'équipe, les an iens, Pierre, Bloen et
Céline,mer ipourvos onseilsetvotre disponibilitéetles nouveaux, Mi kael,Lihua
et Florent, mer i pour votre soutien. Je voudrais faire deux dédi a es spé iales, la
première pour monpapa thésard, etnon Cyril, je net'ai pas oublié, mer i pour ton
amitié et ta présen e. Et puis la deuxième qui me tient parti ulièrement à oeur,
pour Daniel, mon point d'an rage à Marseille pendant es trois ans, mer i d'avoir
été là.
Mer i aussià tous les membresdu laboratoire pour leur a ueilet enparti ulier
àJérmepourm'avoirfaitdé ouvrirl'es aladedansles alanquesetaux thésardsde
l'IUSTIpourleursoutien,Guillaume,ErwinetNi olasàquandlapro hainepartie?
Ja keline,mer ipourtonamitié,notammentdanslesmomentsdi iles.Timmer i
pour ton amitié, les bons repas, lepetit restotunisien, la plage...
Et puis d'un point de vue plus personnel, il y a aussi toutes les personnes qui
tous esmomentspassésensembleque e soitenweàla mer,à la ampagne,auski,
déguisés ou non en mage ou en voleur, ou tout simplement autour d'un bon repas
oud'unetabledebillard... quim'ont permis denejamaisoublierqu'il ya une vieà
té de la thèse.
Et surtout ma famille toujours dèle au poste. Papa, maman, de la petite lle
qui n'aimait pas l'é oleau do teur,toute une histoire... mer i pourtout
Isma,mer i pourton soutien,mêmeà distan e il omptebeau ouppourmoi.Sonia
que dire que tu ne sa hes déjà, à part peut être rendez-vous dans un jour pro he
pour unnouveau do teur...Ahmed, mer i pour être venu spé ialementde Tunisieet
surtoutmer ipour es su ulentsgâteauxtunisiensqui resterontdansles mémoires.
Pour mes deux niè es d'amour Sara et Sana : par e qu'un jour vous serez grandes
etquevouslirez peut être es lignes,mer i d'être tellesquevous êtes.Tania,qui est
venue à mon se ours à haque fois que j'en ai eut besoin, mer i pour ton aide. Et
pour nir, le patriar he de la famille, papy, mer i pour avoir en ore ette forme et
ette énergie,surtout ne hange pas...
Il ne me reste plus qu'à remer ier la personne qui m'a portée à bout de bras
pendant es trois ans, David, mer i pour m'avoir soutenue et pour avoir toujours
1 État de l'art 9
1.1 Comment bougent les grains? . . . 9
1.1.1 Suspension. . . 10
1.1.2 Saltation . . . 10
1.1.3 Reptation . . . 10
1.1.4 Glissementou roulement . . . 10
1.2 Paramètresphysiques impliqués . . . 11
1.3 Miseen mouvement des grains . . . 13
1.3.1 Existen e d'unseuil? . . . 13
1.3.2 Mesures expérimentalesduseuil . . . 13
1.3.3 Existe-t-ilun uniqueseuil? . . . 13
1.3.4 Problèmes ren ontrés lors de la déterminationexpérimentale du seuil . . . 15
1.4 Stru turessédimentairessous-marines. . . 16
1.4.1 Formessédimentairesnaturelles . . . 16
1.4.2 Dunes de laboratoire . . . 19
1.5 Pourquoides stru tures apparaissent-elles? . . . 22
1.5.1 Peut-ondiéren ierleseuildedéstabilisationduseuildemise en mouvement des grains? . . . 22
1.5.2 Modélisation: deuxappro hes diérentes . . . 23
1.5.3 É oulement deuide audessus d'un fondsinusoïdal . . . 24
1.5.4 Transportde parti ules . . . 25
1.5.5 Étude delastabilité dulit . . . 28
2 Dispositif expérimental 33 2.1 Parti uleset uide . . . 33 2.1.1 Parti ules . . . 33 2.1.2 Fluide . . . 35 2.2 Dispositifs expérimentaux . . . 36 2.2.1 Montages expérimentaux . . . 36
2.2.2 Expérien es réaliséesà débitou àpression imposé? . . . 38
2.2.3 Proto oleexpérimental . . . 41
2.2.4 Réalisation d'un fondsinusoïdal . . . 41
2.3 Te hniquesexpérimentales . . . 42
2.3.1 PIV . . . 43
2.3.4 Calibration . . . 49
2.4 Zoologiedes dunes . . . 49
2.4.1 Paramètresexpérimentaux . . . 49
2.4.2 Diérentsrégimes . . . 50
2.4.3 Zone d'existen e de esdiérentsrégimes . . . 54
3 Seuil de mise en mouvement 57 3.1 Signi ationdu seuildemiseen mouvement . . . 57
3.2 Seuil d'arrêtde mouvement . . . 59
3.2.1 Correspondan eentreleseuild'arrêtdemouvementetleseuil de miseen mouvement . . . 60
3.2.2 Dépendan e de la ontrainte du uide appliquée à la surfa e du milieugranulaire . . . 61
3.3 Copiede lalettre . . . 62
4 Lit plat en mouvement 69 4.1 Évolutiondulitplatenmouvement: unemesureindire teduux de parti ules . . . 70
4.1.1 Du litplatidéalauxréalitésexpérimentales . . . 70
4.1.2 Evolutiondu litplat . . . 72
4.2 Intera tionuide/milieugranulaire . . . 74
4.2.1 Choix d'unemodélisation . . . 74
4.2.2 Choix des fermetures . . . 75
4.2.3 Résolution numérique : méthodedes diéren es nies . . . 82
4.3 Arti le . . . 84
4.4 Complémentsàl'arti le. . . 105
4.4.1 Seuil natureldans unmilieuporeux . . . 105
4.4.2 Confrontationave lesdiérentsmodèlesanalytiquesdela lit-térature . . . 107
4.5 Con lusion . . . 110
5 Formation des dunes 113 5.1 Seuil de formationdes petitesdunes . . . 113
5.1.1 Prin ipe de l'étude . . . 113
5.1.2 Arti le . . . 114
5.2 Complémentà l'arti le . . . 131
5.2.1 Évolutiontemporelledes dunes :instabilité onve tive ou ab-solue? . . . 132
5.2.2 Signi ationdes valeursmoyennées . . . 133
5.2.3 Dunes àvortex . . . 134
5.3 Con lusion . . . 140
A Obtention des équations diphasiques 143 A.1 Des ription statistiquedes milieuxdispersés . . . 143
lo al[Ja kson(1997)℄ . . . 145
A.2.1 Dénitions etthéorèmes . . . 145
A.3 Lienentre lesdiérentsmoyennage . . . 150
A.3.1 Intera tion uide/solide . . . 150
A.3.2 Intera tion solide/solide . . . 151
A.3.3 Lien entre
φ(x)
etn(x)
. . . 151A.3.4 Lien entre la moyenne sur la phase solide et la moyenne sur les parti ulesrigides . . . 152
A.3.5 Équations diphasiques . . . 155
A.4 Fermeturedes équations . . . 156
A.4.1 Déterminationdes termes
< u
i
u
j
>
f
et< u
i
u
j
>
s
. . . 156 A.4.2 Expression den < f
f
i
>
p
. . . 156 A.4.3 Expression deS
f
ij
. . . 160A marée basse, la mer se retire sur plusieurs entaines de mètres, laissant une
immenseétendue de fonds marins dé ouverts.Ces fonds sont deformés par des
pe-titesstru turesplusoumoinsrégulièresdel'ordredequelques entimètres(gure1).
Il s'agit de rides de sable qui ont été formées sous l'a tion du mouvement de la
mer (vagues et ourantsmarins). Ces rides sont l'exemple typique des intera tions omplexes pouvant exister entreun uide et un milieugranulaire. Sous l'a tiondu
uide, le milieu granulaire se met en mouvement et peut se déformer entraînant
la réationde rides. Ces rides vont hanger les onditions auxbords du uide,
en-traînant en retour une perturbation de l'é oulement. Un autre exemple typique de
etteintera tion on ernel'évolutiondesvoiesuviales.L'é oulementdel'eausurle
fond entraîne laformationde dunes. En retour,l'é oulementva dissiper une partie
de son énergie à travers la for e de traînée qu'il exer e sur les dunes et les zones
de turbulen e réées par leur présen e.L'énergie de l'é oulement étant dire tement
reliée à la pente du euve, le niveau du euve va augmenter an de ompenser la
perted'énergiedueàlaprésen ededunes.Ilestdon trèsimportantde omprendre
l'intera tion existant entre l'é oulement et lesol granulairean de pouvoir prédire
l'évolutiondes rivières, anaux et estuaires.
Fig. 1 Rides desable surlaplage
Dansledomaineindustriel,lesdemandes on ernant unebonne modélisationde
e ouplage sontaussitrès fortes,notammentdansledomainepétrolieroù les
é ou-lements onstitués d'un mélange uide/parti ulessont ourant. Lors des phases de
produ tion,lespipe-linestransportentunmélangedepétrole,d'eauetde gaz.Pour
des onditionsdebassetempératureetdepressionélevée(o-shoresousgrande
pro-fondeurd'eau), les parti ules d'eauet de gaz vont réagirpour former des hydrates
de gaz (gure 2). Les hydrates de gaz ressemblent à de la neige sale et peuvent
oagulerentraînant l'obstru tiontotaledupipe-line.Pour ontrer e problème,une
des solutionsutilisée onsiste àinje ter des tensios-a tifs[Sinquin etal. (2004)℄qui
vont empê her la oagulationdes hydrates. Ceux- ivont don resteren suspension
duredémarragede l'é oulement.
Fig. 2 Bou hon d'hydrates (sour e : IFP) et ourbe d'existen e des hydrates en
fon tionde lapressionet de latempératured'après Sinquinet al. (2004).
C'est dans e ontexte que s'ins rit ette thèse. Elle a pour but lamodélisation
de la remise en mar he d'un é oulement sur un lit de parti ules déposées dans un
tubeàtraversuneappro heexpérimentale. Pour ela,nous avons dé idéd'aborder
le problème sous un angle simplié an de mieux appréhender les mé anismes de
baseexistantlorsdelaremiseené oulement.Lespremièresexpérien esqualitatives
réaliséesmontrent que sous l'a tionde l'é oulement,le litde parti ulesse déforme
entraînant l'apparitionde stru tures sédimentaires.An d'étudier le mé anismede
formationde esstru tures et leurrétroa tionsur l'é oulement, nous nous sommes
posés plusieursquestions :
Quelssont les paramètresinuant surlamiseenmouvementdes parti ules?
Comment peut-on modéliserle ouplage uide/milieugranulaire?
Pourquoide tellesstru tures sédimentaires apparaissent-elles?
Comment esstru tures évoluent-elles ave letemps?
Après une des riptionrapide de l'état des onnaissan es on ernant es diérentes
questions,nous présenterons en détaille dispositif expérimental utiliséau ours de
ette thèse puis dans les quatre derniers hapitres, nous apporterons des éléments
État de l'art
Dans e hapitrenous allonsfaire unpetit détourpar lalittérature an de
pré-senter brièvement l'état des onnaissan es dans le domainedes milieuxgranulaires
soumisàuné oulementdeuide.Nous ommen eronsparnouspla eràl'é helledes
grainsan d'étudier lesdiérentsmodes de transport, ainsiquele seuilde miseen
mouvement des parti ules. Ensuite nous nous intéresserons à l'évolution du milieu
granulaireàuneé hellepluslarge.Nousdé rironsainsilesdiérentesstru tures
exis-tantdanslanatureouenlaboratoireet nousprésenterons lesmé anismesphysiques
dé rits ommeétant à l'originede laformationde esstru tures.
1.1 Comment bougent les grains?
Sionsoumetunlitdegrainsinitialementaureposàuné oulementdeuide,ilse
meten mouvement.Suivantles ara téristiquesde l'é oulement,onpeut distinguer
quatre modes de transports prin ipaux (gure1.1).
PSfragrepla ements transportpar suspension transportpar saltation transportpar roulement
Il existe deux types de miseen suspension suivant la nature del'é oulement,la
resuspension visqueuseet laresuspension turbulente.
Laresuspension visqueusedé ritepar Leighton &A rivos (1986)résulted'un
équi-libreentrelafor edegravitéquieststabilisanteetladiusion auséeparle
isaille-ment.Fran is(1973)dé ritlatraje toired'ungrainensuspension ommelégèrement
ondulée. Elle se situe à une hauteur typique de dix diamètres de grains au dessus
dulitdeparti ules.Ungrainen suspensionee tue unedistan edel'ordredemille
diamètresdegrainsavant de retomber.
Dans l'air, la resuspension est du type turbulente. Seuls les grains de petite
taillepeuvent resteren suspensionsurdes grandesdistan es,leur poidsn'étant pas
susantpour ontrerlesu tuationsturbulentesdel'é oulementquileurredonnent
de l'altitude.Les grainsde plus grosse tailleretombent et entrent en ollision ave
lasurfa e,ee tuant unmouvement de saltation.
1.1.2 Saltation
Les grainsqui retombent entrent en ollision ave les grainssitués à lasurfa e.
L'énergieemmagasinéelorsde ette ollisionleurpermetderebondiretde ontinuer
à avan er. De tels grainssont appelés saltons. Lors de la ollision, ilsdélogent des
parti ulesdelasurfa edulit, réantainsidessaltonsoudesreptons.Bagnold(1956)
expliquelephénomènedesaltationparleseets ombinésdela omposantenormale
delafor ede onta texer ée surun grainpar sesvoisinset delafor edeportan e
hydrodynamiqueduuidesur egrain.Sousl'a tionde esfor es,legrainestsoulevé
à une hauteur de deuxou troisdiamètres et est emporté par l'é oulement sur une
distan edetrente diamètresavant deretomber pargravité[Fran is(1973)℄.
1.1.3 Reptation
Lesreptonsreprésententlesparti ulesquiaprèsavoirétédélogéespardessaltons
vont roulerà lasurfa edu litsur des distan esde l'ordrede plusieurs diamètres.
1.1.4 Glissement ou roulement
Il s'agit du prin ipalmode de transport dans un liquidequand il n'y a pas de
phénomène de suspension. Sous l'eet de la for e de traînée du uide, les grains,
ouramment appelés tra tons, roulent et/ou glissent à la surfa e du lit de grains,
ave laquelleilsrestent en permanen een onta t. Expérimentalement, on observe
que seules les ou hes supérieures sont en mouvement. Ce mode de transport est
prin ipalement ara térisépar le isaillementee tifexistant àlasurfa edulitetil
existeindépendammentde lanaturede l'é oulement.
Dansl'air,il n'yapasde tra tons.Lesgrainsquiroulentà lasurfa edulitsont
misenmouvement suite à la ollisionave un salton.Il s'agitdon de reptons.
La saltation et la reptation sont les prin ipaux modes de transport dans l'air.
trans-premières parti ules, puis au ours d'un mé anisme de saturation, la quantité de
saltons transportée par le vent augmente jusqu'à atteindre une valeur maximale
[Hersen (2004)℄. En rebondissant, les saltons augmentent leur vitesse, e qui leur
permet de déloger plus de saltons. Ave l'augmentation du nombre de saltons, la
vitesse du vent diminue et l'équilibre estatteint quand la vitesse des saltons avant
la ollisionleurpermetjustederebondirsansentraînerd'autressaltons.À ausede
leur inertie,lessaltons mettent une ertaine distan e
l
s
avant d'atteindrelavitesse de saturation [Andreotti(2004)℄. Cette distan e dépend du diamètre des grains,d
, et durapportentreladensité duuideρ
f
et desparti ulesρ
p
,l
s
= d
ρ
p
ρ
f
.
(1.1)Dans un liquide, à ause du ara tère dissipatif du uide, la quantité d'énergie
dissipéelorsdela ollisionestsouventtropimportantepourquelessaltonspuissent
rebondir ou entraîner la mise en mouvement d'un repton. D'après Gondret et al.
(2001), le nombre pertinent pour ara tériser le régime de ollision immergée est
le nombre de Stokes,
St = U
p
ρ
p
d/(9η)
, oùU
p
est la vitesse de la parti ule etη
la vis ositédynamiqueduuide.LenombredeStokes omparel'inertiedelaparti uleetlafor evisqueusedueauuide.Il existeunnombredeStokes ritiqueendessous
duquel onn'observe pas derebonds.
Danslalittérature,letransportde grainsestdivisé endeux atégories,le
trans-port par suspension qui in lut uniquement les grains en suspension et le
trans-portpar harriagequiin lutlesgrainsenroulement/glissement eten saltation
[Ba-gnold(1956)℄.L'apparitiondel'unoul'autrede esmodesdetransportdépend des
paramètres ara térisant l'é oulement et les parti ules. Le transport par saltation
étant souvent négligeable dans les liquides et nos onditions expérimentales étant
au-dessousdeslimitesdelamiseensuspension,nous nousintéresseronsuniquement
au asoulesgrainsenmouvementsonten onta tquasipermanent ave lesommet
dulitde parti ules, 'est-à-direau transportpar harriage.
1.2 Paramètres physiques impliqués
Letransportdeparti ulessousuné oulementdeuideestgouvernéparplusieurs
paramètresphysiques,
lamassevolumiquedes parti ules
ρ
p
, lamassevolumiqueduuideρ
f
, lavis osité inématique duuideν
, lediamètredes parti ulesd
,une longueur ara téristique de l'é oulement L, par exemple la hauteur de
uide
h
f
au dessusdu litdeparti ule,la ontrainte quele uideexer e surlesparti ules
τ
f
,
lagravité
g
,lavitesse moyenne del'é oulement
U
m
.Onpeut oupler esparamètressouslaformedeplusieurs nombressansdimension.
É oulement laminaire
Re =
U
m
L
ν
Cou he limite,é oulement turbulent
Re
∗
=
u
∗
d
ν
Parti ule
Re
p
=
˙γd
2
ν
Tab.1.1DiérentesexpressionsdunombredeReynolds,où
u
∗
représentelavitesse defrottement(u
2
∗
= τ
f
/ρ
f
dansle asd'une ou he limitesurunesurfa erugueuse) et˙γ
le isaillement duuideau niveau dulitde parti ules.au rapport entre les for es d'inertie et les for es visqueuses. Il peut être déni à
diérentesé helles (table1.1).Dans lasuite nous travailleronsprin ipalement ave
lenombre de Reynolds onstruità l'é helledel'é oulement.
Pour ara tériser le milieugranulaire et le uide indépendamment de
l'é oule-ment,on utilisesouvent lenombre de Galilée,
Ga =
d
3
ρ
f
∆ρg
η
2
,
(1.2)où
∆ρ = ρ
p
− ρ
f
, qui orrespond à un nombre de Reynolds basé sur la vitesse de sédimentationdes parti uleset surlediamètre des parti ules.L'intera tionuide/milieugranulaireauniveaudel'interfa eestenrèglegénérale
ara tériséepar lenombre de Shieldsqui aétédénipar Shieldsen 1936,
θ =
τ
f
∆ρgd
.
(1.3)Le nombre de Shields orrespond au rapport de la for ede traînéedu uide surle
poids apparent des parti ules. La for ede traînée tend à mettre en mouvement les
parti ules,tandisquelepoidsapparents'opposeaumouvement.Ladénitionde
τ
f
dépend de la nature de l'é oulement. Pour un é oulement laminaire,τ
f
est déni
par
τ
f
= η ˙γ,
(1.4)où
η
estlavis osité inématiqueduuide eton peut relierle nombrede Shieldsau nombre deGaliléeet au nombre deReynoldsparti ulaireparl'égalitéθ = Re
p
/Ga
.Tous es nombres adimensionnés permettent de dé rire le uide, le milieu
gra-nulaireet l'intera tionentrelesdeux. Onpeut se demander dansquelles onditions
1.3.1 Existen e d'un seuil?
Expérimentalement, on observe que pour des faibles vitesses de uide, les
par-ti ules ne bougent pas. On peut don dénir un seuil de mise en mouvement des
parti ules. Suite à des mesures expérimentales, Shields a déni e seuil en terme
de nombre de Shields ritique
θ
c
dans le as d'un é oulement turbulent. Depuis, le
nombredeShields ritiqueestgénéralementutilisépour ara tériserleseuildemise
enmouvement.Denombreuxauteurs ontessayédedéterminersavaleurdemanière
théoriqueouexpérimentale.Généralement,l'étudethéoriqueestabordéeenutilisant
un modèle simplié. On se pla e dans une onguration à deux dimensions et on
onsidèreungrainsituésurlelitdeparti ules.Laparti uleestsoumiseàlafor ede
traînéeduuidequivatendreàl'arra her dulitpour lamettreenmouvement età
lagravitéquis'opposeaumouvement.Le nombre deShields ritique
θ
c
orrespond
aurapport de esdeux for esau seuilde miseenmouvement.
Plusieurs expressions théoriques ont été proposées pour déterminer le nombre de
Shields ritiquedansle asdeparti ulesuniformes[White(1940)etVanoni(1966)℄.
Les diérentes expressions obtenues pour
θ
c
dépendent entreautres des
ara téris-tiquesgéométriquesdulitdegrainsetdeladénitiondelafor edetraînéeappliquée
sur une parti ule située sur d'autres parti ules. Ces paramètres étant mal onnus,
il est di ile d'obtenir une relation analytique vraiment exploitable pour
θ
c
. En
ontrepartie, de nombreuses études expérimentales utilisant divers sédiments ont
étéréaliséesan de déterminerleseuilde miseen mouvement.
1.3.2 Mesures expérimentales du seuil
Dans le adre de ses expérien es, Shields a démontré que pour un é oulement
turbulent,
θ
c
varie en fon tion du nombre de Reynolds turbulent
Re
∗
au seuil de mise en mouvement (gure 1.2). Depuis de nombreux auteurs ont mesuréθ
c
pourdes é oulementsturbulents[Bungton&Montgomery(1997),Vanoni(1966),
Dan- eyet al. (2002) et Paintal(1971)℄. Malgré une grandedispersion, l'a ord ave les
résultats obtenus par Shields est relativement bon. Des études ont également été
réalisées pour des é oulements laminaires [White (1940), Yalin & Karahan (1979)
et Pilotti&Menduni(2001)℄. Ré emment,Loiseleuxetal. (2005)ont mesuré
expé-rimentalement les variations de
θ
c
en fon tion du nombre de Reynoldsparti ulaire
(table1.1).La gure1.3montrequepour
Re
p
> 1
,θ
c
dé roîten
1/Re
p
, tandis que pourRe
p
< 1
, lenombre deShields est onstant (θ
c
= 0.140 ± 0.004
).Cette valeur
est du même ordre de grandeur que la valeur
(θ
c
= 0.12)
déterminée par Charru
et al.(2004).
1.3.3 Existe-t-il un unique seuil?
Mouilleron-Arnould (2002) et Charru et al. (2004) ont montré
expérimentale-ment l'existen ededeuxseuilsde miseenmouvement des parti ules.Pour mesurer
es deux seuils, ilsont étudié l'évolution du débit de grainsen fon tion du temps.
Fig. 1.3 Inuen e du nombre de Reynoldsparti ulaire,noté
Re
d0
, sur lenombre deShields ritique, notéθ
c0
, d'après Doppler(2005).temps,tandis quepourdes valeursplusimportantes,ledébitnitparatteindreune
valeur onstante. Ces observations indiquent l'existen e de deux seuils. Le premier
seuil orrespond à la mise en mouvement des premières parti ules et le deuxième
seuilàl'existen ed'undébitstationnaire.Àl'initiationdumouvement,lasurfa edu
litn'estpasfor émenthomogèneetlespremièresparti ulesmisesenmouvement
or-respondent auxparti ulesenéquilibre pré aire.Ellesvont ee tuerdes traje toires
de l'ordrede quelques diamètresde grainsavant de s'arrêterdans une nouvelle
po-sitiond'équilibre.Cephénomèneexpliqueladé roissan epuisl'annulationdudébit
degrains,lemouvementdesgrains orrespondantàuneréorganisationdulit.Après
mouvement des parti ules (
θ < θ
c
), ledébit s'arrête.Dans le as ontraire, ledébit
atteint une valeur stationnaire.Le premier seuilmesuré dépendant entre autres de
larugosité du lit,il en résulteune forte dispersiondes résultats. Le deuxième seuil
par ontreest beau oupplus intéressant arilne dépend pas del'état initialdulit
( ompa tion...).
1.3.4 Problèmes ren ontrés lors de la détermination
expéri-mentale du seuil
Les résultats expérimentaux on ernant la détermination du seuil de mise en
mouvement sont ara térisés par une forte dispersion. Bungton & Montgomery
(1997) expliquent ladispersionde es résultatspar diérents fa teurs. La méthode
expérimentale de détermination du seuil de mise en mouvement fait partie de es
fa teurs.Il existedeux méthodes prin ipalesdestinées àdéterminerleseuilde mise
en mouvement.
Lapremière méthode onsisteàdéterminerletauxdetransportdeparti ulesen
fon tiondu nombre deShieldsetà extrapolerlavaleur ritique orrespondant àun
taux detransportnulou à unevaleur de référen e susamment faible.Cette
te h-nique a deuxin onvénients majeurs. La variationdu taux detransporten fon tion
de
θ
peutentraînerdes erreursd'interpolation,tandisquelaprésen epossibled'une phase transitoire plus ou moins longue avant d'atteindre un régime permanent detransportdegrainspeut fausserles résultats.
La deuxième méthode onsiste à réaliser une observation visuelle du lit de grains.
Le problèmeintrinsèque de ette méthoderésidedans ladénitionduseuilde mise
enmouvement.Suivantles auteurs e seuil orrespondà lamiseen mouvement des
premièresparti ulesouau ontraireàlamiseenmouvementde toutelasurfa edu
lit. Une telle diéren e de dénition explique aisément une partie de la dispersion
des résultatsexpérimentaux.
La dénition dudiamètre des grains peut aussi jouer unrle dans la dispersion
des résultats. Suivant les auteurs, l'origine de l'é hantillon mesuré (pris en surfa e
ou en profondeur) et la dénition utilisée (diamètre médian ou moyen) dièrent.
Pour uné hantillonde
n
billes,lediamètremoyend
M
est al ulésuivant laformuled
M
= Σ
n
i
d
i
/n
oùd
i
représente le diamètrede lai
eme
parti ule.Le diamètre médian
d
m
orrespond au diamètre de la bille située au entre de l'é hantillon lassé par diamètre. Pour des dispersions importantes de diamètres, es deux dénitions nesont pas équivalenteset l'utilisationde l'une ou de l'autre peut expliquer en partie
ladispersiondes résultats.
Enplusde esfa teursquisontliésauxte hniquesexpérimentalesdemesure,ilfaut
prendre en ompte les dépendan es naturelles du seuil de mise en mouvement qui
varieenfon tionde larugositérelativeet dela ompa tiondumatériaugranulaire,
de laformedu litet de lanaturelaminaire outurbulente de l'é oulement.
Nousavons vu dans ette partiequ'il n'existepas de te hnique universelle
dansdes onditionsbiendéniesanquelesrésultatsobtenuspuissentservirdebase
de omparaison. Au ours de notre étude, nous avons proposé une manière simple
et reprodu tible demesurer leseuilde miseen mouvement des parti ules ( hapitre
3).
1.4 Stru tures sédimentaires sous-marines
Dans ette se tionnous allonsnousintéresserauxdiérentes stru turesformées
quandunmilieugranulaireestsoumis àun é oulement de liquide.
1.4.1 Formes sédimentaires naturelles
Dans lanature, on observe une grande diversitéde formessédimentaires au
ni-veaudes fonds marinsoudes litsdesrivières.Dans ettepartie,nous allonsessayer
deprésenterunerevue rapidedes diérentes formesobservées. Lesformes
sédimen-tairesexistantesvarient suivant leurrépartition géographique.
Sur le bord des plages, on observe souvent des petits monti ules de sable qui
déforment lefond de la mer de manière périodique [Rousseaux (2003)℄. Il s'agit de
rides sous-marines. Elles sont formées sous l'a tion de l'é oulement périodique
gé-nérépar lesvaguesdans les régions tièresoù l'eau estpeuprofonde.
Pour diéren ier les rides des dunes, Ri hards (1980) propose une dénition
ba-séesurleurs dimensions. Lesdunes sont des stru tures dont les dimensionssont de
l'ordre de grandeur de l'é oulement du uide tandis que les dimensions des rides
sont del'ordre degrandeur des propriétés dumatériaugranulaire.
L'é oulementmarinsurleborddes tespeutaussidonnernaissan eàdes ban sde
sablequisontdesstru turessédimentairesbeau oupplusimposantes(gure1.4).Ils
peuventatteindredesdizainesdekilomètresdelongsurplusieurskilomètresdelarge
pour une hauteur pouvant aller jusqu'à trente mètres. Ces stru tures sont générées
parlemouvementos illatoiredelamaréeet leursommetsesitue parfoisàquelques
mètresseulementsouslasurfa edel'eau.Lesban sdesablesonttrèsétudiés arils
peuventdéformerlespipe-lines,les âblesdetélé ommuni ationsetfaireé houerles
bateaux. La plupart des ban s de sable sont re ouverts de stru tures super ielles
pluspetitesappeléesvaguesdesable.Cesvaguesontunehauteurmoyennededeux
à quatre mètres. Les stru tures super ielles des ban s sont d'autant plus petites
quelesban s desable sont pro hes de la te.
Dans les fonds marins situés à grandes profondeurs, on retrouve es diérents
motifs. Par exemple dans les fonds marins non- ohésifs, on observe régulièrement
des rides de sable forméessous l'a tiondes ourantsdus aux marées.Celles- i sont
ara térisées par une longueur d'onde d'une entaine de mètres, une amplitudede
inq à dix mètres et se dépla ent à une vitesse pouvant atteindre plusieurs mètres
la plupart des sols o éaniques. Elles se développent sur le sol si les onditions
né- essaires en termede quantité de sable, profondeur d'eau et ourants sont réunies.
Leurtailleet leurformerésultentd'uneintera tion entrelafor eet ladire tiondes
ourants,laprofondeurd'eauetlatailledessédiments.Dansles asoùlaprofondeur
d'eau est relativement faible, ladistan e entre les dunes peut être orrélée ave la
hauteurd'eau [Wienberg&Hebbeln (2005)℄.
Dans les environsde Vi toriaau Canada (gure 1.5),se situent des dunes faisant
partie des plus grandes jamais dé ouvertes sur la planète. Elles peuvent atteindre
25
mde haut,300
mdelong,1200
mdelargeet ontenir26
millionsdem3
desable
etdegraviersns.De tellesstru tures existentdansdiérentsendroits,parexemple
aumilieudu détroitduPas-de-Calais.Desmesuresréaliséeslorsdela ampagnede
mesuresPERMOD enMer duNord, ont montréla oexisten e dediérentes
stru -tures. Les dunes sous-marines existantes dans la région sont re ouvertes de mega
rides dont les dimensions augmentent du pieddu an doux vers la rête pour
at-teindreune hauteurde
2
met une longueur d'ondede10
m.Fig.1.5 Dunesprès deVi toria,Canada (
http : //geoscape.nrcan.gc.ca/
).é oulement permanent unidire tionnel. Nous allons don nous intéresser plus
pré- isément aux stru tures observées dans un torrent, une rivière ou un euve. Sous
l'a tionde l'é oulement du uide, le litse déforme et peut donnernaissan e à
dif-férentsmotifs. Lesplus ourants sont les rides de sable, les dunes et les anti-dunes
(gure 1.6). On utilise généralement le paramètre de transport
T
, basé sur l'é art auseuil, pour prédireles diérentesstru tures pouvant se former,T =
(θ − θ
c
)
θ
c
.
(1.5)Lesstru tures sédimentaires dièrent suivant les valeurs de
T
et du diamètre sédi-mentologiqueD
∗
= Ga
1/3
. Lagure 1.6représente les diérentesstru tures dans le
plan
(T −D
∗
)
.Pour
D
∗
< 10
,ilyaprésen ederidespourlespetitesvaleursdeT
.On appelleridesdesstru turestriangulairesquiontunehauteuretunelongueurd'onderespe tivementinférieuresà60mmet60 m.Ladimensiondesridesdépend
notam-ment dutype desédimentsprésents maisestindépendante de lahauteurdu uide.
Pour qu'ilyaitformationderides,laprésen e d'une ou he visqueuseauniveaudu
solest né essaire.Quand lavitesse d'é oulement duuide augmente (T augmente)
ouquandon onsidèredessédimentsdetaillesplusimportantes(
D
∗
> 10
),lesrides sont rempla ées par des dunes. De formesplus ou moins régulières, les dunes sontonstituéesd'unepentedou e etd'unefa ed'avalan hebeau ouppluspentue.
Der-rièrele sommet de ladune, au niveau de la fa e d'avalan he, l'é oulement devient
turbulent à ause de laforte re ir ulationdu uide. Lessédimentsse dépla ent de
lapente dou e vers lafa e d'avalan he. En se déposant en amont de lafa e
d'ava-lan he, ils font progressivement avan er la dune. Pour
T > 15
, on entre dans une zone detransition.Lesdunes disparaissentet lelits'aplatit.SiT
augmente en ore, desanti-dunesapparaissent.Lesanti-dunesontuneformesymétriqueenphaseavelesondesse déplaçant àlasurfa e del'eau. Ellesont une longueurà peu prèségale
à dix fois la hauteur d'eau. Elles avan ent à ontre ourant ar ontrairement aux
dunes,lemé anismed'érosion/dépositiona lieudelafa ed'avalan heverslafa eà
Fig. 1.6 Répartitiondes diérentes stru tures dans leplan
T − D
∗
d'après Rijn (1993).1.4.2 Dunes de laboratoire
An de omprendreles mé anismespouvant entraînerlaformation de es
dié-rentesstru tures et pouvoirprédireleur évolutionà plusou moinslongterme,
plu-sieursexpérien esontétémontéesenlaboratoirepour reproduireàuneé helleplus
petite mais dans des onditions parfaitement maîtrisées les phénomènes observés.
Dans ette partie nous allons dé rire quelques unes de es expérien es en insistant
sur les diérentes stru tures sédimentaires qui ont pu être observées. Nous allons
diéren ier deux types d'expérien es, les expérien es réalisées ave un é oulement
os illant et ellesréaliséesave uné oulement permanent.
É oulement os illant
Parmi les premières expérien es réalisées pour visualiserla formation de
stru -turessédimentaires,onpeut iterentreautresCasimirdeCandolle(n
19
e
)etLady
Ayrton(1910)quidansune ongurationparti ulièrementsimple,une uvedesable
remplie d'eau au fond de laquelle une ou he de sable a été déposée, forment des
rides en faisant os illerla uve. Darwin(n
19
e
) qui s'estpla édans une géométrie
donner une lassi ation des rides générées par un é oulement os illant. Il dé rit
deuxtypes derides :
Lesrides à grainroulant :
Il s'agit de stru tures de petitetaille qui sont ara térisées par les variations
delaformedela rêteà haquedemi-périodeetparunelongueurd'ondeassez
stable.
Lesrides à tourbillon:
Cesstru turesontunehauteurplusimportanteetsont ara tériséesparla
pré-sen edetourbillonsdeuidequise déta hentdusommetà haqueos illation.
Ellesontuneformequasitriangulaireet peuventavoirunepentemaximalede
20
.Ré emment,Rousseaux(2003)aréalisédesexpérien esen onguration ylindrique
os illante an de mieux omprendre lemé anisme de formation des rides. Grâ e à
esexpérien es,desridesàgrainos illantetdesridesàtourbillons,ainsiquela
tran-sitionentreles deuxont puêtre observées. Les ridesà grainsroulantsapparaissent
leplusrapidement[gure1.7(a)℄.Leurlongueurd'ondedépenddes os illations,du
diamètredes grainset del'épaisseur dela ou he deStokes.L'espa ement entreles
rides augmente en mêmetemps qu'elles roissent par oales en e.Silesos illations
ontinuentpendantuntempssusammentlong,desdunesàtourbillonapparaissent [gure 1.7 (b)℄. Celles- i roissent par oales en e jusqu'à atteindre un état de
sa-turation. Dans leur état nal, les rides à tourbillon ont une longueur d'onde qui
estproportionnelle àl'amplitudedes os illations touten étant indépendantes dela
fréquen e d'os illation.
Fig. 1.7 Photographies de rides à grainsroulant (a) et de rides à tourbillon (b)
d'après Rousseaux(2003).
Mouilleron-Arnould(2002)aaussiréalisédes expérien esdans une onguration
ylindriquemaisen onsidérant un é oulement visqueux. Elledivise entroisétapes
la roissan e des rides. La première étape orrespond à l'apparitiondes rides et à
leur roissan e initiale.Le système n'estpas séle tif audépart, maisilexistequand
même une longueur d'onde initiale dominante qui va se développer. La roissan e
de e mode. Enn, il y a une augmentation de la longueur d'onde par oales en e
des rides quis'a ompagned'unesaturation de l'amplitude.
É oulement permanent
Les stru tures observées enlaboratoiresuite à ladéformationd'un litde grains
soumis à un é oulement permanent sont asymétriques. Elles possèdent une fa e
à pente dou e située en amont et une fa e d'avalan he située en aval qui a une
pente pro he de l'angle maximal de stabilité. Sous un é oulement turbulent, elles
apparaissent ave une longueur d'ondeinitialepro he de 100à 300 tailledegrains.
Desexpérien esréaliséesdansun anallinéaireparColeman&Melville(1996)leurs
ont permis de noter que les rides roissent prin ipalement par oales en e, si bien
qu'après avoiratteint un maximum, lenombre derides dé roîtau ours dutemps.
Ilsont aussi trouvé une loi expérimentale
c ∝ A
−1.3
reliant lavitesse d'avan ée des
dunes
c
et l'amplitudedes dunesA
.En étudiant l'initiationdeladestabilisationdu lit,ilsontproposéune loi empiriquereliant lalongueur d'ondeinitialedes ridesλ
i
, lediamètre des grainsd
et le nombre deReynolds parti ulaire,λ
i
d
= 10
5/2
Re
−0.2
p
.
(1.6)Plusré emment,plusieursexpérien esont étéréaliséesave diérentstypes
d'é ou-lement. Pour uné oulement laminaire de Couette ylindrique, Mouilleron-Arnould
(2002) a miséviden e une loi on ernant la longueur d'ondenale des dunes assez
semblableà elleobtenue par Coleman & Melville (1996) pour la longueur d'onde
initiale,
λ
f
d
= 490Re
−0.36
p
.
(1.7)Ellea onstatéquelesridesobservéesévoluenttrèsrapidementavantd'atteindreun
étatsaturé.
Doppler (2005) a observé expérimentalement la formation de stru tures
granu-laires sous l'eet d'un ourant ontinu d'eau et de la gravité dans une ellule de
Hele-shaw.En in linant lelitet enimposant un ontre-é oulement,elledé rit
l'ap-paritiondestru tures quisemblentn'avoirjamaisétéobservéesauparavant.Ils'agit
derides àtourbillonquisont ara térisées parlaprésen e d'un tourbillondegrains
en avalde la dune (gure1.8).Ces rides se propagent dans lesens de l'é oulement
d'eau.Ellespassent par unepériodede roissan e avantd'atteindreunétatnalou
ellesont unelongueur d'ondeet une vitesse dephase onstantes.
Langlois (2005) a observé la formation de rides sous l'a tion d'un é oulement
de isaillement dans un anal re tangulaire (gure 1.9). Il dé rit une variation de
la longueur d'onde initiale des rides en fon tion du diamètre des parti ules, mais
sansdonnerde relationpré ise.Desobservationsauxtempslongsluipermettentde
noter que la longueur d'onde des dunes augmente sans tendre de façon laire vers
lesdunes se déstabilisent pour devenir omplètement tridimensionnelles.
Fig. 1.9Rides observéespar Langlois(2005).
And'expliquerl'apparitiondestru turessédimentairesetleurévolutionspatiale
et temporelle,de nombreuxmodèlesthéoriquesont étéproposés.
1.5 Pourquoi des stru tures apparaissent-elles?
La formation de stru tures est liée à l'intera tion entre le uide et le milieu
granulaire. La présen e d'un uide en é oulement entraîne une perturbation de la
surfa e du litgranulairequi va à son tour perturber l'é oulement. La plus grande
di ulté onsistedon à proposerunemodélisation orre tedumilieugranulaireet
del'interfa euidepur/milieugranulaireimmergé.
1.5.1 Peut-on diéren ier le seuil de déstabilisation du seuil
de mise en mouvement des grains?
Mêmesilaplupartdesétudesexpérimentalesmontrentune on ordan eentrela
miseen mouvement delasurfa e dulitet sa destabilisation,il existedes asoù
au- unedéformationn'aétéobservée alorsqueles grainsbougent [Mouilleron-Arnould
(2002)℄. Ces as orrespondent à des é oulements parti ulièrement visqueux. Des
étudesthéoriquesdé rites dans leparagraphe 1.5.5 ontmisen éviden ela présen e
d'un seuil de déstabilisation exprimé en terme de nombre de Reynolds
Re
ou de nombre de Shieldsθ
. Mouilleron-Arnould (2002) a mesuré e seuil expérimentale-ment. La gure 1.10 représente les diérentes évolutions du lit granulaire (pas demouvement,mouvement de parti ulessur unlitstable,litinstable)qui ontété
ob-servéesdans leplan
Ga − θ
. Le seuild'apparitiondes dunes dièreduseuilde mise enmouvementsurune ertainegammede nombredeGalilée.Onpeutse demanderFig. 1.10 Domaine de formation de rides dans le plan Ga-
θ
dans une géométrie de Couetted'après Mouilleron-Arnould(2002).pasdeformationdestru turessédimentaires arleurlongueurd'ondeestsupérieure
aux limites de la onguration expérimentale. C'est une question à laquelle nous
allonsnouseor erderépondreau oursde etteétudeen ombinantune appro he
expérimentale( hapitre2) et théorique ( hapitre5).
1.5.2 Modélisation : deux appro hes diérentes
Danslalittérature,onpeutdistinguerdeuxappro hesprin ipalespourmodéliser
laformationdestru turessédimentaires.Lapremièreappro he onsisteà onsidérer
quele uideet lemélange uide/parti ulessont des milieux ontinus et à ee tuer
uneétudedestabilitéenperturbantl'interfa eentre esdeuxmilieux.Dansle adre
de ette appro he, Zhang et al. (1992) et S hainger (1994) ont proposé un
mo-dèle basé sur la superposition de deux uides. Ils modélisent le milieu granulaire
par une suspension uniforme ave une fra tion solide
φ
onstante se omportant omme un uide newtonien. En résolvant les équations de Navier-Stokes dans leasd'uné oulementdedeuxuidessuperposésnon mis ibles,ilsobtiennent
l'équa-tion de Orr-Sommerelds. Ils résolvent numériquement ette équation et montrent
quel'interfa e dela suspension est toujours onve tivement instable et queletaux
d'ampli ation des instabilités interfa iales varie ave le nombre de Reynolds de
l'é oulement. Le prin ipal in onvénient de ette méthode est qu'elle suppose que
toutlemilieugranulaireestenmouvement etqueletenseur des ontraintesausein
du mélange uide/parti ules orrespond à un tenseur Newtonien, e qui revient à
négliger les onta ts entres lesparti ules. Cette appro he sembledon di ilement
utilisablequand les parti ulesne sont pas en suspension et notamment dans notre
Kuru et al. (1995) étudient expérimentalement la déformation d'un milieu
granu-lairesoumisàun é oulement dePoiseuilledans untube.Ilsmesurent une longueur
d'ondeinitiale
λ
i
quivariesuivantlagravitég
etlavitesse moyennedel'é oulementU
m
,λ
i
d
≈
U
2
m
gd
.
(1.8)Or,malgrélaprésen ed'unezone desuspension,lemodèlebasésurlasuperposition
de deuxuides ne prédit pas les bonnes dépendan es. En utilisant un modèlebasé
sur lalongueur de saltation des parti ules(travauxréalisés par Bagnold en 1954),
ilsobtiennent les bonnesvariations,
λ
d
≈
2ρ
p
sin ς cos ς
∆ρ
U
2
p
gd
,
(1.9)où
ς
représente l'anglede saltationetU
p
lavitesse dela parti ule.Dans la deuxième appro he, l'é oulement du uide pur au dessus d'un fond
ri-gide perturbé sinusoïdalement est al ulé de manière indépendante. L'intera tion
uide/milieu granulaire est modélisée à travers l'équation de onservation de la
masse de parti ules dans laquelle il faut introduire une formule de ux de
parti- ules perturbée. L'étude de stabilité né essite don la détermination préalable de
l'é oulement de uideet duux de parti ules.
1.5.3 É oulement de uide au dessus d'un fond sinusoïdal
-1,0 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 PSfragrepla ements Milieugranulaire Fluide x h
τ
f 1
τ
f 2
Fig. 1.11 É oulement de Poiseuille surunfond sinusoïdal.
Considèronsuné oulementdeStokesaudessusd'unfondrigideperturbé
sinusoï-dalementpour leuide, 'est-à-direuné oulementoù lavis ositéestprédominante
devant l'inertie (
Re −→ 0)
, le isaillement et la ontrainte duuide suivant x sont maximaux sur les sommets du prol sinusoïdal (gure 1.11). La vitesse des grainsàl'interfa eestsupposéeproportionnelle àla ontrainte uide
τ
f
. Lessommets
su-bissent une ontrainte
τ
f 1
plus importante que elle subie par les reux (
τ
f 2
) et
pour satisfaire la onservation de la masse du milieugranulaire, le fond sinusoïdal
va avan ersansqu'iln'yait ampli ationdelaperturbation initiale.Ave e
qu'il existe un déphasage entre lemaximumde la ontrainte uide et les sommets
de l'interfa e uide/milieugranulaire. Ce déphasage dé oule de laprise en ompte
de l'inertie du uide. Considérons une interfa e uide/milieu granulaire perturbée
sinusoïdalement.Suiteaudéphasage,lesgrainssituésenamontdusommetsubissent
une ontrainte uideplusimportante quelesgrainssituésauniveau dusommetdu
prolet ilsavan ent plusvite. Un bilan demasse(gure 1.12) réalisé entre lazone
de maximum de ontrainte (billes en noir) et le sommet du prol, montre que la
masse du milieu granulaire dans ette zone augmente ar la vitesse d'entrée est
supérieure à la vitesse de sortie. Cette augmentation de masse se traduit par une
augmentation de l'amplitude des déformations. Engelud (1970) a été le premier à
-1,0
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
-1,0
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
PSfragrepla ementsGrains subissant la ontrainte laplus importante Composantesde lavitesse
Se tion surlaquelleon fait unbilan demasse Vitesse Vitesse Vitesse Vitesse d'entrée d'entrée desortie desortie v u
Fig. 1.12 Eetdu déphasagedu isaillement.
al uler e déphasage pour un é oulement turbulent, tandis que Charru & Hin h
(2000)l'ont al ulédans le asd'un é oulement deCouette laminaire.
De nombreuses études de stabilité sont basées sur la présen e de e déphasage.
L'é oulement de uide étant onnu, la di ulté onsiste à modéliser le débit de
grainstransportés.
1.5.4 Transport de parti ules
Denombreuxauteursont her héàévalueretmodéliserletransportdeparti ules
par harriageàtravers desformulesdeux detransport.Le uxde transportétant
reliéaux ara téristiquesde l'é oulement, son moteurn'est pas lemême suivant la
naturelaminaireouturbulentedel'é oulement.Dans e paragraphe,nous
présente-rons brièvement quelques unes des études réalisées pour des é oulement turbulents
La détermination du ux de parti ules né essite une bonne ompréhension du
mé anisme à l'origine du mouvement des grains. En s'appuyant sur le ara tère
aléatoiredelamiseenmouvement,Einstein(1942,1950)présenteunmodèledeux
de transport basésur une appro he statistique, le ux de transportétant relié àla
probabilitéqu'une parti ulesituéedansunesurfa edonnée se metteen mouvement
àuninstantdonné.Ilsupposequelemouvementdesparti ulesestprin ipalementlié
auxu tuationsturbulentesde lavitesseet qu'il n'existepas de ontrainte ritique
demiseen mouvement des parti ules. Il dénitun tauxde transportadimensionné
Φ
,Φ =
1
F
q
s
∆ρgd
r
ρ
f
∆ρgd
,
(1.10)où
q
s
représenteletauxdetransportdeparti ulesenpoidspar unitédelongueur et de temps.Grâ e à ette appro he,il proposedeux loisreliantΦ
etΨ =
1
θ
. Ces lois présentent une bonne on ordan e ave les données expérimentalespour lesfaiblesvaleursdu paramètre
Φ
, maiss'é artent pour lesvaleursplusimportantes.Yalin (1963) aborde le problème de transport de matière en anal ouvert sous un
anglediérent.Ens'appuyantsurlefaitqu'ilpeutyavoirmouvementde parti ules
sans u tuations de vitesses turbulentes (é oulement laminaire), il propose que la
miseen mouvement non uniformedes parti ulessur unlitsoit due à ladisposition
aléatoire des parti ules (gure 1.13). Il postule que les grains se dépla ent
prin i-palement par saltation et se pla e dans une onguration ou la hauteur de grains
en mouvement est négligeable devant la hauteur de uide. L'utilisationde
l'équa-tion du mouvement des saltons lui permet d'obtenir une équation reliant
Φ
etΨ
. Bagnold(1956)s'estplutt intéresséauxdiérentes ontraintesappliquéesàlasur-Fig.1.13a)Arrangement idéaldeparti ulesetb)arrangementréeldeparti ules,
s hématiré de Yalin (1963).
fa edulitetà l'intérieurdumilieugranulairepour déterminerletauxde transport
departi ules. Iltrouve lemêmetauxde transport adimensionnéqu'Einstein(1942,
1950). Pour ontrer les problèmes liésà ladéterminationdes eets de u tuations
devitesse turbulenteet euxliésàlarugositédulitdesolide, il onsidèrelavitesse
nièreempirique.Lesplus ourammentutilisées sontlesformulesproposéespar Rib-berink(1998),
q
p
r
ρ
f
∆ρgd
3
= 10.4(θ − θ
c
)
1.67
,
(1.11)et Meyer-Peter &Muller(1948),
q
p
r
ρ
f
∆ρgd
3
= 8(c
2
c
3
θ − θ
c
)
1.5
,
(1.12)où
q
p
représente le ux de parti ules,c
2
est une orre tion due à la présen e des paroisetc
3
une orre tionliéeàlaformedulit.Demanièregénérale,laplupartdes formulesde ux detransportproposées dans lalittératuresont de laforme,q
p
r
ρ
f
∆ρgd
3
= aθ
n
(θ − θ
c
)
m
,
(1.13)oùa, net msont des fa teurs numériquesqui dépendent des auteurs.
É oulement laminaire
Moins d'études ont étéréaliséesdans le asdes é oulementslaminaires. Dansle
hapitre4,nous présentons une listenon exhaustive de quelques unes des formules
proposées. Charru & Mouilleron-Arnould (2002) proposent une formule de ux de
transportsemi-empiriquebaséesurlathéoriederesuspensionvisqueusedeLeighton
&A rivos (1986),
q
p
η
∆ρgd
3
= 0.42(θ − θ
c
)
3
.
(1.14)
Enutilisantuneappro heprobabilistebaséesurlarépartitionaléatoiredesparti ules
àlasurfa e, Cheng(2004) proposeuneformulede laforme,
q
p
η
∆ρgd
3
=
η
p∆ρgd
3
ρ
f
41θ
0.5
Re
∗
[sinh(0.139θ
1.181
Re
0.39
∗
)]
2
.
(1.15)EnnCharruetal.(2004)proposentunuxdeparti ulesbasésurunmodèle
d'éro-sion/déposition,
q
p
η
∆ρgd
3
= 0.096N
θ
θ
c
,
(1.16)où
N
représente lenombre de parti ulesenmouvementpar unité desurfa e. Il est intéressant de noter que quelque soit la nature de l'é oulement, le ux departi ules dépend du nombre de Shields
θ
, du nombre de Shields ritiqueθ
c
et
souvent de l'é art entre les deux
θ − θ
c
. Par ontre le débit ara téristique varie
suivant la nature de l'é oulement. Pour un é oulement turbulent, il s'ajuste ave
pρ
f
/(∆ρgd
3
)
,tandis quepour uné oulementlaminaire,il varie aveη/(∆ρgd
3
)
En ombinantuneformuledeuxdetransportdeparti ulesave l'é oulementde
uidepar lebiaisdela onservationdelamasse,ilestpossible d'étudierlastabilité
du lit. Pour ela, il faut prendre en ompte plusieurs eets et notamment elui de
l'in linaisonde l'interfa equi tend àrestabiliser lesystème.
Seuilde miseen mouvement perturbé
Laformationdestru turessédimentairesentraîneuneperturbationdel'interfa e
uide/milieugranulaire. L'interfa e s'in line, entraînant une modi ation du seuil
demiseenmouvementdesparti ules.Lebilandesfor esréaliséàl'é helledesgrains
doit tenir ompte de la omposante horizontale du poids qui peut s'exprimer sous
laforme
(∆ρgd
3
)/µ)(∂h
p
/∂x)
, oùh
p
représente lapositionverti aledel'interfa eetµ
un oe ient de fri tion solide du matériau. Suivant les auteurs, la valeur deµ
varie.Atitred'exemple,onpeut iterFreds÷(1974)quiproposeµ ≈ 0.1
,tandisque Ri hards(1980)quise basesurles travauxde Bagnoldsen 1954proposeunevaleurplus élevée
0.32 < µ < 0.75
. On peut don dénir le seuil de mise en mouvement d'uneparti ulesituéesur unplanin liné par,θ
c
incl
= θ
c
1 +
1
µ
∂h
p
∂x
,
(1.17)[Freds÷(1974),Ri hards(1980),Charru &Hin h (2006)et Charru (2006)℄.
É oulement turbulent
De nombreuses études ont été menées dans le as des é oulements turbulents.
Freds÷ (1974), en prenant en ompte l'eet de la gravité, prédit un seuil de
dé-stabilisation qui varie en fon tion du nombre de Froude,
F r = U
m
/(gd)
1/2
et du
rapport
U
m
/u
∗
,oùU
m
représente lavitessemoyennedel'é oulementetu
∗
lavitesse de frottement.Il montrequelagravitérestabiliselespetites longueursd'ondes.Ense plaçant à bas nombre de Froude, Ri hards (1980) prédit deux modes instables.
Le premier mode orrespond à la formation de rides et la longueur d'onde la plus
instables'ajusteave larugositédu lit
z
0
suivant larelation50z
0
< λ < 1000z
0
.
(1.18)En utilisant une forme orrigée de la rugosité suite au mouvement des sédiments
(
z
0
= 4.5d
),il prédit une longueur d'onde omparable ave les données expérimen-tales on ernant les rides.Le seuilde déstabilisationqu'il prédit estfortementreliéà l'eet de la pente lo ale du litsur le ux de transport de parti ules [
1/µ = 2.9
℄. Ledeuxièmemode orrespondà laformationdedunes etlalongueurd'ondelaplusinstables'ajusteave lahauteurde uide
h
f
,λ ≈ 2πh
f
.
(1.19)Sumer&Bakioglu(1984) poursuivent letravail deRi hards(1980)en introduisant
quele seuil de déstabilisationdu litdépend du nombre de Reynolds turbulent
Re
∗
(table1.1)et du paramètre1/µ
,Re
∗
= 10 − 26
pour0.32 < µ < 0.75.
(1.20)Ilstrouventquelalongueur d'ondeadimensionnéepar lalongueur visqueuse
λu
∗
/ν
varieen fon tiondeRe
∗
,λu
∗
ν
= f (Re
∗
) .
(1.21)É oulement laminaire
En parallèle, plusieurs études ont été menées dans le as des é oulements
vis-queux.Enutilisantleuxdeparti ulesdénitéquation(1.14),Charru&
Mouilleron-Arnould(2002) prédisent uneinstabilitédegrandelongueur d'onde,les petites
lon-gueurs d'onde étant stabilisées sous l'eet de la gravité. Ils obtiennent un seuil de
déstabilisation orrespondant àun nombre de Shields ritique
θ
c1
,θ
c1
= θ
c
30
θ
c
Gaµ
1/2
d
h
f
,
(1.22)quidépenddu nombre deGaliléeet del'eetde lagravitéàtravers
µ
. Ilsprédisent une é helle delongueur visqueusepourla longueurd'onde laplus ampliée,λ =
60ν
u
∗
.
(1.23)La longueur d'onde ne orrespondant pas aux données expérimentales, Charru & Hin h (2006) et Charru (2006) utilisent le modèle d'érosion/déposition du milieu
granulaire développé par Charru et al. (2004) pour dé rire le ux de parti ules
[équation (1.16)℄.Charru &Hin h(2006) dé rivent l'existen ede deux eets
stabi-lisant, la forte érosionexistant au niveau des sommetset lagravitéqui s'opposent
à l'inertie du uide. La ompétition entre l'eet déstabilisant de l'inertie du uide
et l'eet stabilisant de l'érosion des rêtes se traduit par le nombre de Galilée. Ils
montrentqu'en dessous d'un nombre de Galilée ritique,
Ga
c
=
120c
u
θ
c
d
h
f
3
,
(1.24)où
c
u
= 3.3
eth
f
orrespond à lahauteur de uide, le litesttoujours stable.PourGa > Ga
c
, la gravité devient l'eet restabilisant prédominant. Il est alors possible dedénir unseuildedestabilisation orrespondant àun nombrede Shields ritiqueθ
c2
.Pour
θ > θ
c2
, lelitestinstable.La valeur de
θ
c2
varie enfon tion del'inuen e
de lagravité. Sil'eet restabilisant est faible,leseuil de destabilisation orrespond
au seuil de mise en mouvement des parti ules, (
θ
c2
= θ
c
). Dans le as ontraire,
il existe une gamme de nombres de Shields (
θ
c
< θ < θ
c2
)
pour laquelle le lit est
stable.Larésolutionétantee tuéedans lalimitedesgrandeslongueursd'ondes,ils
neprédisentpas laséle tiond'unelongueur ara téristique.Enrésolvant l'équation
une longueur d'ondequi s'ajuste ave la longueur de déposition
l
d
= U
m
t
d
, oùU
m
représente la vitesse moyenne de l'é oulement,t
d
= c
d
V
s
/d
letemps de déposition,V
s
= ∆ρgd
2
/(18η)
lavitesse de sédimentationetc
d
le oe ient de déposition.Les longueursd'ondespréditesmontrentunbona ordave lesrésultatsexpérimentaux.Valan e&Langlois(2004) utilisentune modélisation lassiqueduux d'érosion
basée sur une loi de puissan e de l'é art au seuil [équation (1.13)℄, à laquelle ils
asso ient une longueur d'inertie,
l
eq
= f (Re
p
)ρ
p
/ρ
f
d
, qui orrespond à la distan e par ourue par les grains avant d'atteindre la vitesse imposée par le uide. L'eetdéstabilisantétantl'inertieduuide,ilsmettentenéviden edeuxeetsstabilisants,
l'inertiedes parti ulesetlagravité.PourdespetitesvaleursdunombredeReynolds
parti ulaire
Re
p
,l'eetprédominantestlagravité,alorsquepourlesgrandesvaleurs deRe
p
'est l'inertie des grains. Ils montrent que le lit est instable dès que les parti ulesentrent en mouvement etprédisent une longueurd'ondelaplusampliéedelaforme,
λ = 1.75π
√
3l
eq
h
1 +
√
1 − r
1/3
+ 1 −
√
1 − r
1/3
i
3
(1.25) aver =
8
147
l
2
v
(0.53µ)
3
(1 + T )
3
l
2
eq
,
où
l
v
=
pν/ ˙γ
représente unelongueur visqueuse etT = (θ − θ
c
)/θ
c
l'é art au seuil
demiseenmouvement.Comparéàdesrésultatsexpérimentaux,leurmodèlene
pré-ditpas lebon ordrede grandeur.
Kouakou & Lagrée (2005) présentent une étude de stabilité linéairebasée sur une
formesimpleduuxdeparti ules[équation(1.13)℄quileurpermetdeproposerdeux
ajustementspourlalongueurd'ondelaplusampliéesuivantl'eetrestabilisantqui
prédomine,
λ =
"
θ
c
∆ρgd
µ
3
ρ
f
ρ
s
ν
2
U
0
′4
#
1/2
sil'eet stabilisantestla gravité, (1.26)
λ = l
s
sil'inertiedes grainsest l'eetstabilisant,où
l
s
représente la longueur d'inertie utilisée en milieu éolienetU
′
0
= U
0
/δ
, oùU
0
représente la vitesse de l'é oulement de base etδ
l'épaisseur sur laquelle on peut onsidérerquel'é oulementse ramèneàun isaillementpur àproximitédelaparoi.Nous pouvons déduire de ette étude que lorsqu'un lit de grains est soumis à
un é oulement de uide, la surfa e supérieure du lit se met en mouvement si la
ontrainte adimensionnée(nombrede Shields)appliquéepar leuideestsupérieure
au nombre de Shields ritique. Une fois les grains en mouvement, le litse déforme
et il y a apparition de rides sauf dans le as où le uide est très visqueux. La
déterminationdunombredeShields ritique,laprésen ed'unseuildedéstabilisation
du litet l'évolution des stru tures granulaires observées (longueur d'onde, vitesse
des expérien es existantes utilisent un milieugranulaire auto-alimenté ou inni, et
uné oulement uidegouvernépar un isaillement onstant (Couette). L'originalité
de notre expérien e quisera présentée dans le hapitre suivant est d'être en milieu
onné, ave un é oulement dans un tube ylindriqueet surtout d'avoir un milieu
granulairequin'est pas alimenté au oursde l'expérien e.La hauteurinitialedulit
Dispositif expérimental
Dans e hapitre, nous détaillons le dispositif expérimental et les te hniques
expérimentalesutilisées pour l'étude de l'évolution d'un litde parti ules soumis à
uné oulement deuide. Lesdiérentesévolutions dulitde parti ulesobservéesau
oursdes expérien esseront passées enrevue.
2.1 Parti ules et uide
2.1.1 Parti ules
Lesparti ulesutiliséessontdesbillessphériques mono-disperses.Andepouvoir
mesurerl'inuen edes ara téristiquesdumilieugranulaire,desbillesdematériaux
et de diamètres diérents ont été utilisées. Les billes sont dénies par leur masse
volumique
ρ
p
et leur diamètre moyend
. An d'obtenir les gammes de diamètres moyens souhaités,les billes ont été tamisées. Lesdiérents types de billes utiliséeset leurs ara téristiquessont résumésdans letableau 2.1.
Les proto oles utilisés pour obtenir les ara téristiques des billes sont les
sui-vants:
Mesure du diamètre moyen des parti ules
Lesbillespréalablementlavéessontphotographiéesàtraversunmi ros ope.Pour
uné hantillondebillesAobservéave ungrossissement
×10
,onobtientparexemple l'imagereprésentéegure2.1.Parti ules Composition Diamètre
d
(µ
m) Massevolumiqueρ
p
(g/ m3
)
A Verre
132 ± 22
2.521 ± 0.003
B Polystyrène
538 ± 24
1.051 ± 0.002
C PMMA
132 ± 20
1.177 ± 0.002
D PMMA
193 ± 30
1.177 ± 0.002
(a)
(b)
Fig. 2.1(a) É hantillon de billesA observé au mi ros opeave un grossissement
×10
et un é lairagepar en dessous.( b) É hantillon aprèsseuillagesousImageJ.L'é hantillon est é lairé par en dessous an d'augmenter le ontraste, rendant
possible unemesure automatiquesouslelogi ielImageJ :
La première étape onsiste à réaliserun seuillagean d'obtenir une image en noir
et blan dans laquelle seul le ontour des billes est onservé (gure 2.1). Ensuite,
uneanalysedeparti ulesestee tuée(fon tionanalyseparti les sousImageJ)pour
re ueillirlarépartitiondudiamètredesbilles,enprenantsoind'éliminerlesmesures
orrespondant à des billesen onta t.
Cette te hnique de mesure s'applique dans le as ou les parti ules sont
su-samment séparées (billes en PMMA et en verre). Si e n'est pas le as (les billes
en polystyrène se tou hent sous l'a tion des for es éle tro-statiques), lamesure du
diamètreest réaliséemanuellementsous ImageJen utilisantl'outilrègle.
La gure 2.2 montre la distribution de diamètre obtenue pour des billes de
PMMA. Pour pouvoir déduire de ette distribution le diamètre des parti ules, il
faut qu'ellesoit monomodale et qu'ellepuisse êtrereprésentée de manière
satisfai-sante parles deuxpremiersmoments,lamoyenne etladéviationstandard.Dansle
as ontraire,il faut tamiseret mesurer uné hantillonpluslarge de billes.Pour un
é hantillon de
n
billes,d
est al ulésuivant larelation,d =
Σ
n
i
d
i
n
,
(2.1)où
d
i
représente lediamètre delai
eme
parti ule.
Mesure de la masse volumiquedes billes
Pour mesurer la masse volumique des billes nous avons utilisé un py nomètre
de la marque Brand Duran ave de l'éthanol qui possède de bonnes propriétés de
mouillage ave les parti ules. Après avoir mesuré la masse volumique de l'éthanol
et pesé un petit é hantillon de parti ules, nous avons utilisé le py nomètre pour
mesurer la masse volumique du mélange éthanol/é hantillon de parti ules et nous
en avons déduit la masse volumique des parti ules. En réalisant des mesures pour
diérentsé hantillonsde parti ules, nous avons obtenu une bonne estimation dela