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Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme ?

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Academic year: 2022

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Appel à communication

Colloque International "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme ?"

Mobilités, Altérités et Reconstructions identitaires sur la rive Sud de la Méditerranée

Date limite de soumission des propositions : 30 novembre 2010

Colloque international organisé en partenariat par Le Centre Jacques Berque/l’Institut Français de Rabat,

Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger et la BNRM (Bibliothèque Nationale Royale du Maroc)

Rabat les 8, 9 et 10 juin 2011

Sous la responsabilité scientifique d’Ali Bensaâd

Observatoire des circulations migratoires et des espaces transfrontaliers, CJB, Rabat

Les questions de l’altérité, de la coexistence et du « vivre ensemble » se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée. Ils s’y reformulent sous une perspective inédite dessinée par l’irruption de l’immigration dans des terres traditionnellement d’émigration. Ces questions stimulent et bousculent des reconstructions identitaires en œuvre où l’illusion d’un entre-soi identitaire national ou culturel est déjà largement fissurée par l’effet de processus de

mondialisation qui traversent tous les secteurs de la vie de la région. Mais surtout, elles posent probablement les prémices de l’émergence d’une perspective cosmopolite dans une région d’où elle a été évacuée.

Lire la suite dans le document ci-dessous Appel Colloque Cosmopolitisme

Date limite de soumission des propositions : 30 novembre 2010

Remise du texte définitif le 15 mars 2011

Document à adresser à bensaadali@wanadoo.fr

Consulter le comité scientifique et d’organisation ci-dessous Comité scientifique et d’organisation

A retrouver sur le site de l’IREMAM à l’adresse suivante : http://www.iremam.univ- provence.fr/spip.php?article699

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Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme ?

Mobilités, Altérités et Reconstructions identitaires sur la rive Sud de la Méditerranée.

Colloque international organisé en partenariat par Le Centre Jacques Berque/l’Institut Français de Rabat et

Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger Rabat le 8, 9 et 10 juin 2011

Les questions de l’altérité, de la coexistence et du « vivre ensemble » se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée. Ils s’y reformulent sous une perspective inédite dessinée par l’irruption de l’immigration dans des terres traditionnellement d’émigration. Ces questions stimulent et

bousculent des reconstructions identitaires en œuvre où l’illusion d’un entre-soi identitaire national ou culturel est déjà largement fissurée par l’effet de processus de mondialisation qui traversent tous les secteurs de la vie de la région. Mais surtout, elles posent probablement les prémices de l’émergence d’une perspective cosmopolite dans une région d’où elle a été évacuée.

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Des immigrés toujours plus nombreux et d’origines toujours plus diversifiées s’établissent dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, devenue de ce fait espace d’immigration. Si leur nombre dément les fantasmes d’un afflux envahissant, leur réalité n’en a pas moins la consistance d’un fait sociétal majeur. Contrainte ou choisie, leur présence s’installe dans la durée et investit des espaces toujours plus importants. Acceptée, peu ou mal supportée, elle introduit une altérité nouvelle, bouleverse la perspective du rapport à l’autre en introduisant un autre « Autre » et repose la question du « vivre ensemble » à l’intérieur des sociétés sud méditerranéennes. Posée aujourd’hui de façon inédite par la présence d’un nouvel « Autre », l’immigré, cette question intervient alors que toute dimension cosmopolite a été évacuée par le monolithisme culturel et religieux qui a gagné toute la rive Sud de la Méditerranée par effet retour de l’onde de choc coloniale.

L’altérité nouvelle introduite par les immigrés et les coexistences potentielles qu’elle peut induire recréent la possibilité de l’émergence d’une perspective cosmopolite. Une possibilité que croise l’altérité importée par les nationaux émigrés, les mobilités touristiques, les pèlerinages religieux, notamment ceux des anciennes minorités religieuses, et la « mobilité virtuelle » et les nouvelles formes de rencontre avec l’ «Autre » introduites par les TIC.

Par cosmopolitisme, il est entendu un mouvement fait à la fois d’ouverture à l’universel et de cohabitation des différences et s’incarnant concrètement dans l’émergence d’individus dont l’interconnaissance et la conscience globale sont plus vives. Et c’est comme un processus

toujours en devenir et se réalisant contradictoirement qu’il est envisagé. Processus en gestation, à la base, c’est à l’échelle micro-locale, celle des quartiers des grandes villes, qu’il est observable.

Malgré la contrainte exercée par les Etats pour contenir la présence des étrangers et le rapport de domination où se réalise l’interaction sociale, il avance par l’expérience quotidienne de l’altérité dans ses manifestations les plus banalisées. Il n’est pas exclusif des tendances aux affirmations nationales et au repli identitaire ni indemne de la persistance de l’obsession identitaire qui l’accompagne en creux. Les expériences cosmopolites, nombreuses par le passé en Méditerranée, n’ont pas non plus été exemptes de poussées de fièvres et d’affrontements identitaires.

La rive Sud de la Méditerranée a déjà été le théâtre d’expériences de cosmopolitisme

emblématiques incarnées par des villes portuaires comme Alexandrie, Beyrouth, Tanger ou Tunis.

Celui-ci a réussi à assurer, non sans conflits, la coexistence entre des appartenances multiples dans des sociétés ouvertes et tolérantes. Mais en marginalisant paradoxalement les nationaux, en se fondant sur une trop forte hiérarchisation garante de la suprématie des minorités étrangères et du maintien d’inégalités sociales criantes, il a nourri en son sein les germes de sa destruction par la

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revanche des majorités exclues. Ce cosmopolitisme révolu, aujourd’hui mythifié et convoqué pour célébrer la possibilité des coexistences, a nourri, par ses paradoxes même, les ressentiments identitaires parmi lesquels la négation des minorités. Que peut-on conclure aujourd’hui des formes de coexistence qui s’y sont développées, de la nature des ouvertures et des passerelles construites entre des différences plurielles mais aussi des exclusions qui en ont marqué les limites et préparé la chute?

C’est sous une toute autre perspective que se présente aujourd’hui la possible émergence d’une matrice cosmopolite. Au contraire du cosmopolitisme révolu des élites dominantes, c’est par la base et par la marge que l’immigration réintroduit les ingrédients d’une possible perspective cosmopolite. Introduisant une altérité venant d’un horizon autre que l’habituel Nord conquérant, abordant les sociétés d’accueil dans une posture sociale plus vulnérable, venant de périphéries encore plus marginales que la rive Sud méditerranéenne et de plus en plus lointaines, confrontant cette région Sud à des « Sud de Sud », elle renverse la perspective d’altérité et la démultiplie.

Chassé par la porte du Nord, le cosmopolitisme revient par la fenêtre du Sud.

Quels types d’ancrages et de liens construisent les immigrés dans les sociétés locales et comment celles-ci traitent et interagissent avec leur altérité? Quelles formes de coprésence et d’interactions identitaires en résultent ? Quelles prémices de coexistence s’y dessinent et sur quelles dynamiques sociales locales prennent-elles appui ?

En portant la question de l’altérité à l’intérieur même de pays où le mythe de l’homogénéité socioculturelle des populations est un des tabous les plus intouchables, la présence inédite de migrants ne met pas seulement à jour les ambiguïtés de la relation à l’Autre, étranger, mais également celle des relations à l’intérieur de sociétés d’accueil où les Etats-Nations, souvent en déficit d’assise sociale, n’ont pas su transcender les clivages communautaires et hiérarchiques et les rejets de l’Autre au sein même de l’entité nationale dont les identifications demeurent ambiguës. Comment ce regard extérieur réinterroge les constructions identitaires nationales ? Par le fait même de tenter de s’inscrire dans les sociétés d’accueil, la présence de ces migrants lève des interrogations essentielles sur leurs fondements à des sociétés que le déficit de

développement et de sécularisation empêche d’aborder et qui sont autant d’angles morts intériorisés (la question de la nationalité, celle de la femme, du statut de l’étranger, des autres religions etc…). Comment les migrations, en s’invitant à l’intérieur de ces sociétés, en révèlent les

« angles morts » en les éclairant sous une perspective nouvelle ?

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Une altérité ouvrant sur une autre, les migrants portent non seulement leur altérité mais aussi celles auxquelles ils se sont frottés. Ainsi, par le biais de ces migrants, s’opère le retour (ou l’introduction) de la langue française (et anglaise) et de la religion catholique (et protestante).

Comment dans un contexte de mondialisation et d’interactions complexes où se multiplient les jeux de miroir et de réfraction entre identités, les altérités peuvent devenir médiatrices l’une de l’autre et participer aux décrispations ?

Si l’immigration est un fait sociétal inédit dans cette partie de la Méditerranée, le « nouveau » migrant, souvent (comme le cas des subsahariens), n’est pas un simple « autre », mais un « autre » qui a déjà une existence préalable dans la mémoire historique et une place assignée dans les représentations. Comment le rapport à l’autre s’ancre t-il également dans une mémoire historique collective et comment celle-ci est réactivée pour légitimer le rapport d’aujourd’hui et comment l’exhumation de sujets-tabous, à l’image de la pratique esclavagiste occultée des pays arabes, contribue à l’aiguisement du regard sur soi ? Comment les frottements d’aujourd’hui exhument les sédiments de ceux d’hier et comment les emprunts d’hier sont restitués aujourd’hui comme des altérités à leur source ancienne dans un processus d’échanges où les « aller-retour » altèrent le même par la plus-value de l’autre comme dans cet « échange d’Islam » entre les deux rives du Sahara et la réactivation de la fonction sociale et de lien transnational des confréries?

L’altérité n’est pas seulement celle de la confrontation entre migrants et autochtones, elle est aussi celle de la confrontation des diversités démultipliées des migrants. Les quartiers de migrants sont des « quartiers-continents » voire « quartiers-monde » où s’entrecroisent divers fragments du monde, particulièrement ceux des périphéries et des marges. Des marges de plus en plus lointaines aussi étrangères aux migrants qu’aux citoyens des pays d’accueil. Quels métissages et quelle coexistence entre les différents migrants ? Quelles interpellations et quels impacts sur les reconstructions identitaires en œuvre dans les sociétés locales?

La multiplicité des appartenances se réintroduit et se réhabilite véhiculée de façon inattendue par une catégorie de nationaux mêmes : les émigrés. Assumant et valorisant simultanément des appartenances multiples que leurs Etats d’origine ont fini par admettre, ils sont la dénégation interne et légitime érodant la fiction de l’uniformité et de l’exclusivisme national et distillant la possible coexistence des différences en l’incarnant. Comment se décline dans les sociétés locales cette multiplicité incarnée par le même ? Quels croisements entre les altérités introduites par les immigrés et celles importées par les émigrés nationaux ? Quel jeu de miroir entre l’expérience de ces émigrés en tant qu’ « Autres absolus » en Europe et celle des nouveaux immigrés, « autres Autres » sur la rive Sud méditerranéennes ?Construisant dans une position de minorité leur

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rapport aux autres cultures et aux autres religions dans les pays d’accueil, ils refondent une relation d’ouverture et de cohabitation avec l’altérité culturelle et religieuse. Comment cette ouverture à la différence influe sur les reconstructions identitaires et le rapport à l’autre dans les pays d’origine et notamment à l’égard des minorités religieuses? Comment dans le même sens les retours pour pèlerinage ou tourisme des membres de ces minorités religieuses, à l’exemple des juifs, contribue à fonder de nouveaux repères loin de l'ancienne problématique Dhimma-Islam qui n’est plus de mise ? Quels sont ces nouveaux repères et quel type de rencontres nouvelles s’articulent autour ?

Les mobilités touristiques qui s’intensifient vers la rive Sud méditerranéenne interfèrent également dans le processus de reconstruction identitaire et notamment à travers les étrangers qui s’installent à demeure. Quel nouveau jeu de miroir est ainsi activé entre Nord et Sud et quelle y est la part de « mémoire » et d’histoire ? Quel jeu de miroir entre le traitement par les sociétés locales des immigrés du Sud et celui des « touristes » du Nord ? Quels impacts de cette présence sur les recompositions identitaires et le rapport à l’ »Autre » ?

Alors que la rive Sud méditerranéenne semblait engagée dans un processus de monolithisme culturel et religieux se muant en tentation d’éradication de l’Autre et même du semblable porteur potentiel des traces de l’Autre, l’« intrusion » inattendue d’un Autre inattendu, l’immigré du Sud, soustrait l’interrogation sur soi au labyrinthe du « face à face » exclusif avec le regard porté du Nord. Elle introduit les ingrédients d’un possible autre rapport à l’altérité et lève des potentiels de constructions de nouvelles coexistences. Le devenir de ces potentialités est cependant, pour une large part, tributaire du traitement de la question migratoire qui pourrait les contrarier voire les transformer en potentiels de violence.

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Comité Scientifique du colloque : Michel Abitbol, Professeur des Université ENSG

Ali Bensaâd, Centre Jacques Berque, Rabat/ IREMAM Aix en Provence Mohamed Berriane, Professeur, Université de Rabat

William Berthomière, Directeur Migrinter, Poitiers Zoubir Chattou, Professeur, ENA, Meknès Mohamed Charef, Professeur, Université d’Agadir

Pierre Noel Denieuil, Directeur de l’IRMC (Institut de Recherche sur le Maghreb ), Tunis Kamel Dorai, IFPO (Institut Français du Proche Orient), Damas

Baudouin Dupret, Directeur du Centre Jacques Berque, Rabat

Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger

Philippe Fargues, professeur à l’Institut Universitaire Européen de Florence et directeur du Policy Migration Center

Yvan Gastaut, CCMC (Centre de la Méditerranée, Nice)

Driss Khrouz, Directeur de la Bibliothèque Nationale Royale du Maroc, Rabat Hervé Le Bras, Directeur de Recherches à l’EHESS, Paris

Jean François Pérouse, Responsable de l’Observatoire Urbain d’Istanbul (IFEA) Abdelhak Serhane, Ecrivain, chercheur

Benjamin Stora, Professeur à l’Inalco Wassila Tamzali, Ecrivaine, chercheure

Alain Tarrius, Professeur de Sociologie, Université de Toulouse

Catherine Whithol de Wenden, Directrice de recherche au CERI, Sciences Po

Lucette Valensi, Directrice d’Etudes, Centre d’Histoire Sociale de l’Islam méditerranéen.

Comité d’Organisation :

François Xavier Adam, Institut Français de Rabat

Younes Ajarraï, Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger Ali Bensaâd, Centre Jacques Berque, Rabat/ IREMAM Aix en Provence

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