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et de la demande de natation Par tyPe de territoires

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Un état des lieux par type de territoires

3 e Partie : État des lieux de l’offre

et de la demande de natation Par tyPe de territoires

L’objectif est à présent d’analyser les corrélations et/ou désajustements éventuels entre les types de territoires et les équipements existants, les utilisateurs, les pratiques de natation. Deux typologies territoriales sont mobilisées. La première est celle de l’INSEE et de l’INRA36, appelée « zonage en aire urbaine et emploi de l’espace rural » (ZAUER) qui définit l’espace à dominante urbaine et l’espace à dominante rurale (I et II). La deuxième a été construite spécifiquement pour cette étude. Il s’agit d’une typologie sociodémographique des territoires, calculée en fonction des caractéristiques principales des pratiquants de la natation (III).

i. Présentation du zonage territorial Zauer

Selon le « zonage en aire urbaine et emploi de l’espace rural » (ZAUER) de l’Insee et l’Inra, l’espace à dominante urbaine est constitué de :

• pôles urbains (1) : unités urbaines37 qui offrent plus de 5 000 emplois et où le nombre d’emplois est supérieur au nombre d’actifs ;

• les communes mono-polarisées (2) : communes rurales ou unités urbaines dans lesquelles plus de 40% des actifs travaillent dans le pôle urbain ou dans des communes attirées par celui-ci ;

• les communes multipolarisées (3) : communes rurales ou unités urbaines dans lesquelles plus de 40% des actifs travaillent dans plusieurs aires urbaines.

Les communes mono-polarisées et les communes multipolarisées constituent les communes périurbaines, qui seront appelées « le périurbain » (2+3) par la suite.

l’espace à dominante urbaine comprend donc les pôles urbains et le périurbain (1+2+3).

Le reste, toutes les communes non prises en compte dans l’espace à dominante urbaine, constitue l’espace à dominante rurale qui regroupe :

• les pôles ruraux (4) : unités urbaines ou communes rurales appartenant à l’espace à dominante rurale comptant au moins 1 500 emplois ;

• les couronnes des pôles d’emplois ruraux (5) : communes rurales ou unités urbaines de l’espace à dominante rurale dont 40% ou plus des actifs résidents travaillent dans une aire d’emploi de l'espace rural hors commune de résidence.

36. Institut National de Recherche Agronomique.

37. Une unité urbaine est un ensemble aggloméré de communes qui compte plus de 2 000 habitants. Une commune rurale se définit par un nombre d’habitants inférieur à 2 000.

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L’aire rurale comprend le pôle rural et sa couronne ;

• les autres communes de l’espace rural (6) : l’ensemble des communes n’appartenant ni à l’espace à dominante urbaine, ni à une aire d’emploi de l’espace rural, au sein desquelles se distinguent :

6 a) le rural sous faible influence urbaine : ensemble des communes rurales et des unités urbaines appartenant à l’espace à dominante rurale, qui ne sont pas des pôles ruraux et dont 20% ou plus des actifs résidents travaillent dans une aire urbaine ;

6 b) le rural isolé : les communes de l’espace à dominante rurale qui ne sont ni un pôle rural, ni une couronne de pôle rural, ni sous faible influence urbaine.

l’espace à dominante rurale comprend donc les pôles ruraux et leur couronne (4+5), le rural sous faible influence urbaine (6a) et le rural isolé (6b).

Zonage en aires urbaines et aires d’emploi de l’espace rural (Zauer)

ZAUER 2002

Pôles urbains Couronnes périurbaines Communes multipolarisées Pôles d'emploi de l'espace rural

Couronnes des pôles d'emplois de l'espace rural Autres communes de l'espace rural

Espace à dominante urbaine

Espace à dominante rurale

source : INSEE, définition ZAUER 2002

L’espace à dominante urbaine représente 41% de la superficie métropolitaine, regroupe 81% de la popu- lation. L’espace rural s’étend sur 59% du territoire métropolitain, accueille 18% de la population et re- groupe 51% des communes françaises. La densité y est de 33 habitants au km2 (214 hab. /km2 dans l’espace urbain). La population moyenne des com- munes est de 569 habitants dans le rural, 2 660 dans l'espace urbain.

© Jupiter Images

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Un état des lieux par type de territoires Ces territoires ont chacun leurs propres caractéristiques démographiques :

• les pôles urbains présentent des soldes naturels excédentaires qui leur assurent une évolution positive de la population. Les soldes migratoires y sont, dans la plupart des cas, déficitaires en raison d’un départ massif des populations vers le périurbain, puis vers le rural sous faible influence urbaine et le rural isolé.

• le périurbain abrite une population plus jeune que la moyenne nationale. Ce sont des territoires très dynamiques d’un point de vue démographique (solde naturel et migratoire positif). Néanmoins, une certaine saturation commence à se faire sentir et les migrations de ces espaces vers le rural plus isolé n’est pas rare. Ce sont également ces territoires que l’on qualifie parfois de « cités dortoirs » qui pâtissent de la proximité d’un pôle urbain en termes d’offre de services à la population et de commerces.

• les pôles ruraux sont des petits bourgs (petites villes ou villes moyennes) qui n’ont, dans leur ensemble, pas subi l’exode rural (maintien de la population depuis la fin du 19e siècle). Ces bourgs structurent l’espace rural dans le sens où ils regroupent les services publics, les commerces et services aux populations et polarisent les déplacements.

• le rural sous faible influence urbaine prolonge le périurbain et présentent des caractéristiques similaires, avec une moindre progression de la population pour l’instant.

• le rural isolé n’est plus ce qu’il était. Fortement touché par l’exode rural pendant plus de 100 ans, ces territoires connaissent aujourd’hui dans les régions de l’Ouest ou de la moitié Sud du pays, un regain sans précédent (essor des emplois, des revenus, des soldes migratoires nettement supérieurs à celui des territoires urbains – essor dû aux mécanismes de développement résidentiel : tourisme, attractivité auprès de nouveaux retraités, de migrant-alternants38). Ces nouvelles dynamiques ont eu raison de la réalité, puis des discours et/ou des carcans théoriques encore récents sur le « désert rural ». La population progresse dans les territoires les plus touristiques et les plus attractifs39, même si l’arrivée de retraités continue à peser sur les soldes naturels qui demeurent négatifs. La population est plus âgée qu’ailleurs40.

38. Ou navetteurs : personnes qui ne résident pas dans le même territoire que celui où elle travaille.

39. Voir les résultats du recensement de la population en 2006 : Insee Première n° 1218 de janvier 2009.

40. Des précisions sur les dynamiques régionales et sur le développement de ces territoires : thèse de Magali Talandier, téléchargeable sur http://talandier.com/thesetalandier.pdf.

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Si les communes qui ne disposent pas de piscines dans un rayon jugé raisonnable pour pratiquer la natation (environ 15 km) sont généralement peu peuplées, force est de constater que certains territoires demeurent moins bien dotés que la moyenne nationale tout en étant densément peuplés.

La carte ci-après indique la population des communes qui ne disposent d’aucune piscine dans un rayon de 10 kilomètres à vol d’oiseau, soit environ 15 km par la route. Cette carte permet :

• de repérer les communes trop éloignées d’une piscine pour que leurs résidents puissent pratiquer régulièrement la natation ;

• de calculer « le potentiel d’usagers » si une piscine était construite dans ces communes (à savoir la population dans un rayon de 15 km). Certes, la population située à 15 km de cette piscine pourrait préférer se rendre dans une autre commune, mais l’objectif n’est pas de jouer les apprentis- programmateurs, qui plus est à l’échelle nationale.

Il s’agit uniquement de repérer les territoires sous-équipés qui semblent pourtant présenter un potentiel non négligeable de pratiquants. Le groupe d’experts supervisant la présente étude a retenu le seuil de 15 000 habitants pour déterminer la classe supérieure car il constitue une référence pour la réalisation d’une piscine couverte (au moins 15 000 habitants dans un rayon de 15 km).

ii. l’offre de piscines et de bassins selon la typologie Zauer des territoires

Population autour des communes ne disposant pas de piscine à moins de 10 km à vol d’oiseau

source : MSS/DS-B3/RES-2008 ; Insee 2006

note de lecture : les communes représentées sur la carte ne disposent pas de piscines dans un rayon de 15km.

Celles colorées en rouge, par exemple, comptent pourtant plus de 15 000 habitants.

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Un état des lieux par type de territoires l’offre moindre en équipement de natation des territoires périurbains se confirme quel que soit le type de bassin considéré (cf. tableau ci-après).

les pôles urbains, très peuplés, sont moins bien dotés que la moyenne nationale en nombre de bassins par habitant ou de surfaces par habitant. Ces territoires sont particulièrement déficitaires en bassins découverts, ludiques et d’apprentissage, mais mieux dotés que la moyenne nationale en bassins intérieurs et découvrables.

On note une part plus importante des clubs et des scolaires parmi les utilisateurs, ainsi qu’une prédominance de la natation sportive, de l’aquagym et autres activités nécessitant un encadrement.

le périurbain affiche des indices particulièrement en dessous de la moyenne. Avec 21,7% de la population, ces territoires n’abritent que 13,8% des bassins et 11,6% des surfaces. En indice, avec une moyenne métropolitaine de surface par habitant fixée à 100, elle n’est que de 54 dans ces territoires, soit près de deux fois moins ! De plus, ce « manque » de piscines en regard de la population résidente concerne tous les types de bassins. Le déficit est particulièrement marqué pour les bassins intérieurs, soit une offre trois fois moins importante que pour le territoire national (indice 36 pour 100 pour la France entière). La pratique en club y est moins développée que dans les pôles urbains ou ruraux.

les pôles ruraux sont en moyenne plus de deux fois mieux équipés que la moyenne nationale. A l’instar des pôles urbains, les clubs et scolaires, associés à une pratique de la natation sportive et autres activités encadrées, y sont plus prégnants.

Enfin, on note un sous-équipement en bassins couverts dans les autres espaces ruraux (et sportifs dans le rural sous faible influence urbaine). La pratique individuelle ou autonome est particulièrement développée dans ces territoires (isolés et sous faible influence urbaine) où domine la pratique de loisirs (baignade, etc.).

Les DOM apparaissent globalement moins bien équipés que les territoires métropolitains, même si les surfaces de bassins découverts y sont importantes.

Le nombre de communes éloignées d’une piscine est particulièrement important dans la demi-diagonale aride « Nord », de la Champagne-Ardenne au Limousin. Des communes de ce type sont repérées dans d’autres territoires ruraux (Lozère, Ardèche, arrière-pays de PACA, la Corse, les Landes). La carte confirme et précise la faiblesse des équipements des départements du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie, de la Haute-Normandie et de l’Ille-et-Vilaine alors même que la population concernée est importante. Ce constat s’applique aussi à des communes périurbaines de petites ou grandes agglomérations (Épernay, Limoges, Nîmes, Montpellier, Toulon, Rennes…).

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l’offre de bassins par type de territoires

Pôles urbains Périurbain Pôles ruraux et

périph. rural isolé rural sous faible

influence urbaine dom total ou moyenne

Population 2006 (en millions) 36,7 13,2 3,4 3,2 4,3 1,8 60,9

(en %) 60,4 21,7 5,5 5,3 7,1 3,0 100,0

nb. bassins 3 157 872 869 728 543 145 6 314

(en%) 50,0 13,8 13,8 11,5 8,6 2,3 100,0

(nb. / 1 000 hab.) 0,09 0,07 0,26 0,22 0,13 0,08 0,10

(en indice - nb. / 1 000 hab.) 83 64 249 216 121 76 100

surface bassins (m2) 899 395 186 520 210 631 156 955 111 284 38 856 1 603 641

(en %) 56,1 11,6 13,1 9,8 6,9 2,4 100,0

(m2/10 000 hab.) 245 141 626 484 258 212 263

(en indice - m2/ 10 000 hab.) 93 54 238 184 98 81 100

dont découverts (m2/10 000 hab.) 93 96 380 413 218 206 142

dont découverts (en indice) 66 67 268 291 154 145 100

dont intérieurs (m2/10 000 hab.) 133 38 208 56 29 0 105

dont intérieurs (en indice) 127 36 198 53 28 0 100

dont mixtes (m2/10 000 hab.) 17 6 32 10 6 4 14

dont mixtes (en indice) 117 45 224 73 39 27 100

dont ludiques (m2/10 000 hab.) 56 50 166 204 104 41 73

dont ludiques (en indice) 76 68 227 279 143 56 100

dont sportifs (m2/10 000 hab.) 165 72 387 215 119 150 161

dont sportifs (en indice) 102 45 241 134 74 93 100

dont apprentissage (m2/10 000 hab.) 24 20 73 65 35 21 30

dont apprentissage (en indice) 82 66 247 219 118 72 100

en rouge : indice supérieur à la moyenne française source : MSS/DS-B3/RES-2008 ; INSEE 2006

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Un état des lieux par type de territoires

Zoom sur les Zus (zones urbaines sensibles)

les faibles taux d’équipement41 des espaces périurbains diminuent encore un peu plus si l’on considère uniquement les zones urbaines sensibles (Zus), très souvent localisées dans ces communes périurbaines. Seulement 126 zones sensibles sur 751 en France sont aujourd’hui équipées d’une piscine. Plus précisément, on compte 220 bassins pour 4,5 millions d’habitants, soit 0,5 bassin pour 10 000 habitants : c’est deux fois moins que la moyenne nationale et moins que la moyenne des zones périurbaines (0,7 bassin pour 10 000 habitants). Les résultats obtenus en termes de surface par habitant confortent cette analyse. Avec 130 m2 de surface de bassins pour 10 000 habitants, les ZUS sont deux fois moins équipées que la moyenne nationale. Cependant, l’écart avec la moyenne des territoires périurbains n’est que légèrement inférieure (141 m2 pour 10 000 habitants).

Quel rééquilibrage des disparités territoriales en matière d’offre de piscines ou de bassins ?

Le retard du périurbain tend-il à se combler ou non ? Historiquement ce retard et décalage par rapport aux autres territoires pourrait s’expliquer par une croissance démographique rapide des territoires périurbains depuis le milieu des années 1970.

Il convient donc de s’intéresser à l’évolution de l’offre de bassins de natation au regard des évolutions de population des différents types de territoires.

Concernant l’évolution de l’offre de bassins : plus de 70% des piscines construites avant 1945 sont localisées dans un pôle urbain. sur la période 1995/2008, cette part est passée à 49,3%. Près d’un bassin sur deux mis en service actuellement l’est dans un pôle urbain42. la part des pôles urbains s’est donc réduite au profit de tous les autres types de territoires. depuis 1995, on compte autant de bassins mis en service dans les espaces périurbains que dans les pôles ruraux (soit 15% environ). 9,5% des nouveaux équipements sont situés dans le rural isolé et 8,4% dans le rural sous faible influence urbaine. dans les dom, on n’observe pas de progression ou régression notable.

Ces évolutions de l’offre de natation suivent-elles la démographie des territoires ?

41. Nombre d’équipement (ou m2 de bassin) pour 10 000 habitants.

42. Ces résultats sont également conditionnés par les réhabilitations des bassins existants. ©

SES

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Concernant l’évolution de la population : avant 1946, seuls les pôles urbains gagnaient des habitants ; depuis on observe un fort développement du périurbain et un essor modéré des espaces ruraux. Entre 1999 et 2006, les pôles urbains contribuent à 41,4% de la croissance démographique française, le périurbain 37%, le rural sous faible influence urbaine 9,5%, les pôles ruraux et le rural isolé autour de 3% chacun, les DOM de 0,2% pour la Guyane à 3% pour la Réunion.

Contribution des territoires aux évolutions de la population par période

Pour chaque catégorie de territoire, les histogrammes représentent l'évolution de leur population au cours de 6 périodes.

Les chiffres en rouge représentent la part des mises en service de bassins par période pour chaque type de territoire.

Les chiffres en noir correspondent aux évolutions de la population par période (données du graphique).

15,4

15,6 9,5 8,4

49,3

source : MSS/DS-B3/RES-2008 et Insee

note de lecture : alors que depuis 1999, les territoires périurbains contribuent à 37% de la croissance démographique française, ces territoires ne bénéficient que d’une augmentation de 15,4% du nombre de bassins de natation.

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Un état des lieux par type de territoires Il faut néanmoins distinguer l’évolution de l’offre des piscines publiques appartenant au secteur public

(dénommées dans la présente étude : « piscines publiques ») de celle des piscines ouvertes au public mais propriétés d’opérateurs privés (dénommées dans la présente étude : « piscines privées »)43.

Pour les « piscines publiques » : la localisation des réalisations ne varie guère, puisque depuis près de 30 ans un bassin réalisé sur deux est aménagé dans un pôle urbain, le périurbain progresse doucement. Notons que depuis 10 ans, la réalisation de bassins publics dans le rural sous faible influence urbaine a fortement chuté alors même que ces territoires connaissent un réel « boom » démographique.

Pour les « piscines privées », le poids des pôles urbains est plutôt autour de 40% (et non 50% comme dans le public). On assiste depuis le début des années 2000 à un essor des réalisations dans le périurbain au détriment des pôles urbains. ainsi, au cours des deux dernières années, un bassin privé sur deux est réalisé dans une commune périurbaine. Ce rapport n’est que d'une sur dix pour les réalisations publiques. Depuis 2000, 36%

des équipements réalisés dans le périurbain sont propriété privée (26% pour l’ensemble des territoires).

L’offre de piscines privées est donc proportionnellement plus importante dans les espaces périurbains et y progresse rapidement. Ce résultat peut s’expliquer par le manque de bassins publics (moindre concurrence), par un plus faible coût foncier que dans les pôles urbains, par le profil et les niveaux de revenu des habitants.

Néanmoins, cette offre, bien qu’en progression, n’est pas suffisante pour combler le manque d’équipements de ces territoires (par rapport à la moyenne nationale).

Quels peuvent être les facteurs explicatifs de ces décalages entre l’offre quasi-stable de piscines publiques dans le périurbain et les besoins croissants qu’on y observe ?

de par l’investissement qu’exige la réalisation d’une piscine, on peut se demander si ces décalages ne pourraient être expliqués par des disparités territoriales en termes de richesse. Observe-t-on une corrélation positive entre richesse des territoires et offre de piscines ? La richesse des territoires explique-t-elle l’implantation des piscines en France ?

43. Sont pris en compte dans le RES l’ensemble des bassins de natation publics et privés accessibles au public à titre gratuit ou payant, avec pour objectif principal d’y pratiquer une activité physique et/ou sportive.

La comparaison entre les contributions à la crois- sance démographique et les contributions à la croissance de bassins souligne qu’il n’y a aucun rattrapage en cours pour les espaces périurbains ou pour les DOM. Au contraire, le déficit de ces ter- ritoires en matière d’équipements de natation tend à se creuser. Sur une période récente (1999/2006), 37% de l’accroissement démographique français se fait dans le périurbain alors que seulement 15,4%

des piscines y sont construites.

© SES

(10)

Deux notions de « richesse » des territoires sont à distinguer :

• la richesse fiscale mesurée par le potentiel fiscal44 des communes par habitant ;

• la richesse « sociale » mesurée par le revenu des habitants.

Ces deux aspects de la richesse locale ne sont pas nécessairement corrélés, au contraire. Les territoires, fiscalement « riches » sont le plus souvent des territoires de production où se regroupent de nombreuses entreprises. Or, les territoires qui concentrent les activités de production, les zones d’activités et de commerces ou les zones industrielles sont rarement des territoires où résident les populations les plus aisées. La corrélation entre richesse fiscale et richesse sociale est donc souvent négative45.

Globalement, en france métropolitaine, les communes équipées d’une piscine bénéficient d’un potentiel fiscal par habitant supérieur de 62,2% à celui des communes non équipées. la richesse fiscale constitue un facteur déterminant de l’offre d’équipements de natation et pourrait expliquer en partie le sous-équipement de certains territoires périurbains.

Concernant le revenu des habitants, les communes équipées d’une piscine sont socialement plutôt moins riches que les communes non équipées (revenu/hab. inférieur de 5,2%). Ce résultat montre que la richesse sociale des habitants – qui aurait pu être un facteur d’implantation d’une piscine vu le profil des pratiquants (cf. infra) – n’est pas déterminante dans la réalisation d’une piscine.

la réalisation d’une piscine publique s’appuie-t-elle sur une même stratégie de localisation que celle utilisée pour une piscine privée?

les territoires équipés de piscines publiques ont un potentiel fiscal plus élevé et des revenus par habitant plus faibles que les territoires non équipés. le taux d’équipement en piscine publique paraît fortement lié à la richesse fiscale des territoires, mais pas à sa richesse sociale. si l’on considère à présent les piscines privées, les résultats s’inversent et c’est le niveau de revenu des habitants qui prime.

La réalisation d’une piscine propriété d’un acteur public est fortement conditionnée par les ressources fiscales de la collectivité et non par le niveau de richesse des habitants. La mission de « service public », notamment auprès des scolaires et des clubs sportifs semble limiter les stratégies de type commercial qui privilégieraient une offre tournée vers des ménages aisés.

44. Le potentiel fiscal des collectivités locales est un indicateur couramment utilisé pour comparer la richesse fiscale des territoires. Il est calculé à partir des taux moyens nationaux d'imposition aux quatre taxes directes locales. Les bases utilisées neutralisent les choix d'exonérations effectués localement par les collectivités.

45. Le lecteur intéressé par ces questions pourra se référer aux travaux de Philippe ESTEBE et de Magali TALANDIER (2005) pour le PUCA : « La carte politique, instrument de la solidarité urbaine ? L’intercommunalité à l’épreuve de la polarisation sociale de l’urbain », ainsi qu’à ceux de Marie-Paule ROUSSEAU, Laurent DAVEZIES et Bernard-Henri NICOT, 2004, Fiscalité territoriale, rapport à la Direction Générale des Collectivités locales, juillet 2004.

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Un état des lieux par type de territoires Dans le secteur privé, en revanche, l’objectif de rentabilité et les moindres contraintes de service public permettent aux maîtres d’ouvrage d’élargir les créneaux horaires

d’accès payant aux pratiquants individuels. Ainsi, les bassins privés sont construits dans des communes ayant une population plus aisée que la moyenne, catégorie de population qui est par ailleurs plus tournée vers les activités de natation que les populations moins favorisées46.

le manque de piscines dans les espaces périurbains peut être en partie dû à de moindres ressources fiscales, alors même que les revenus par habitant n’y sont pas nécessairement parmi les plus faibles (par rapport aux espaces ruraux notamment).

enfin, une des raisons de ce sous-équipement périurbain pourrait être liée à la faible demande en journée que créent les déplacements des actifs vers les pôles urbains (effet cité dortoir).

taux d’équipement des territoires selon la population résidente et la population présente en journée.

Pôles urbains Périurbain Pôles ruraux et

périph. rural isolé rural sous faible

influence urbaine total Populations

Population résidente (en millions) 36,7 13,2 3,4 3,2 4,3 60,9

Population présente (en millions) 36,0 13,5 3,9 4,1 4,9 62,3

base : indice 100 pop. résidente 98 102 115 127 113 102

Population présente en journée (hors WE) (en millions) 39,6 10,9 3,5 3,1 3,8 60,9

base : indice 100 pop. résidente 108 83 104 94 88 100

surfaces de bassin par population

Surf/hab résident. (en m2) 0,024 0,014 0,063 0,048 0,026 0,026

Surf/présent (en m2) 0,025 0,014 0,054 0,038 0,023 0,026

Surf/présent en journée (en m2) 0,023 0,017 0,060 0,051 0,029 0,026

Base 100 moyenne nationale de surface/habitant

Indice de surface par habitant 93 54 238 184 98 100

Indice de surface par présent 95 53 207 145 87 100

Indice de surface par présent en journée 86 65 228 195 111 100

note : Population résidente = population recensée. Population présente en journée = population recensée + actifs venus travailler - actifs travaillant ailleurs source : INSEE, DADS, MSS/DS-B3/RES-2008

46. Cf. La pratique des activités physiques et sportives, résultats de l’enquête 2003 – publiée par le ministère chargé des sports et l’INSEP.

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Les pôles urbains comptent 36,7 millions de résidents et près de 40 millions de personnes présentes en journée (résidents et actifs y travaillant en semaine), soit 8% de personnes en plus que celles recensées.

Ainsi, pour une moyenne nationale de 260 m2 de bassins pour 10 000 habitants, les pôles urbains affichent une surface de 245 m2 pour 10 000 habitants pour la population recensée et de 227 m2 pour 10 000 habitants pour la population présente en journée. le léger déficit des pôles urbains en matière d’équipements de natation (par rapport à la moyenne nationale) se creuse si l’on considère les pratiquants potentiels en journée (actifs non résidents qui travaillent dans ces pôles).

dans les territoires périurbains, la population en journée de travail diminue de 17%.

le ratio en journée (surface/pop présente en journée) y reste, malgré cette forte diminution de la demande, très en dessous de la moyenne nationale. Les flux d’actifs ne suffisent donc pas à expliquer le déficit d’offre dans les espaces périurbains.

les pôles ruraux et le rural isolé présentent, en termes de surface par habitant, des ratios de surface de bassin très supérieurs à la moyenne nationale, aussi bien pour les populations résidentes qu’en tenant compte de la mobilité des actifs.

le rural sous faible influence urbaine, en revanche, apparait, à l’instar du périurbain, plutôt moins bien équipé que la moyenne nationale (-2%). si l’on tient compte des flux d’actifs, en journée et en semaine, les surfaces par personnes présentes sont finalement supérieures de 11% à la moyenne nationale.

Ainsi, même en considérant les mobilités d’actifs, les espaces périurbains demeurent déficitaires en matière d’équipements de natation. Ces flux de population en journée qui vident les communes périurbaines ne suffisent pas à expliquer le décalage entre demande potentielle et offre.

Le rural sous faible influence urbaine, en revanche, paraît mieux équipé qu’il n’en avait l’air, en raison des actifs absents pendant la journée. Finalement, les pôles urbains, qui font face à un afflux de population important dans la journée, paraissent plutôt saturés.

Il convient, à présent, de considérer les compositions sociales des territoires afin de voir si l’offre d’équipements est adaptée aux profils des pratiquants potentiels.

La typologie territoriale utilisée dans cette partie permet de révéler les importantes disparités entre les territoires centres (les pôles) et leur périphérie.

Ces écarts en termes d’équipements sont particuliè- rement discriminants dans les espaces urbains. Les territoires périurbains subissent un déficit de l’offre qui s’accentue d’année en année au regard de l’es- sor démographique de ces communes. L’une des possibles raisons à ce sous-équipement croissant pourrait être leur faible richesse fiscale. On note que l’offre de bassins privés s’y développe rapide- ment, sans pour autant que l’on puisse envisager qu’elle réponde à toutes les attentes et qu’elle par- vienne à combler tous les besoins de ces territoires à moyen terme.

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Un état des lieux par type de territoires

iii. Composition sociale des territoires, pratique et offre de natation

L’ouvrage sur la pratique des activités physiques et sportives en France (enquête 2003), édité par le ministère chargé des Sports et l’INSEP permet d’identifier le profil théorique des pratiquants de natation et d’identifier parmi différentes caractéristiques, les plus discriminantes.

D’après cette enquête « l’âge, le sexe, le niveau de diplôme ou encore le niveau de vie apparaissent comme des facteurs sociologiques très discriminants dans la probabilité de pratiquer ou non une activité physique ou sportive » (MSS / INSEP, 2003, p. 30).

Concernant la natation, 50% des pratiquants ont entre 15 et 29 ans ; 45% entre 30 et 49 ans ; 25% ont 50 ans ou plus. l’âge moyen des pratiquants est de 38 ans47. A titre indicatif, l’âge moyen le plus élevé concerne la pratique de la chasse (48 ans), de la randonnée (44 ans) ; les sports pratiqués par les plus jeunes (23/24 ans) sont le rugby et le basket.

57% des pratiquants sont des femmes (43% des hommes), ce qui ne place pas la natation dans les activités sportives les plus discriminantes en matière de sexe à l’instar de la danse, la gymnastique ou le football… Cette variable ne sera pas reprise pour identifier les profils des territoires. Elle ne serait pas pertinente puisqu’elle permettrait surtout de repérer un effet d’âge plus que de sexe (plus de femmes dans les territoires où la population est âgée).

le niveau de vie est prépondérant. En effet, « les nageurs appartiennent deux fois moins souvent au quartile (de revenu) le plus bas qu’au plus élevé (20% contre 42%) » (MSS / Insep, 2003, p. 37).

Enfin, une des spécificités de la natation réside dans sa saisonnalité. Ainsi, si la natation fait partie des activités physiques et sportives les plus pratiquées par les français, 54% des pratiquants déclarent nager seulement pendant les vacances, 27% de temps en temps tout au long de l’année et 19% régulièrement tout au long de l’année.

La notion de « présence touristique »48 est introduite dans l’analyse afin de tenir compte de cette spécificité saisonnière de la demande de natation.

Les variables sélectionnées pour dresser notre typologie sociodémographique des territoires au regard de la pratique de natation sont :

• l’âge de la population ;

• le revenu par habitant ;

• le niveau de diplôme ;

• la présence touristique ou « touristicité ».

47. Enquête réalisée sur les 15 ans et plus.

48. La « présence touristique » est égale au nombre de résidents + les touristes – les résidents absents (cf. Christophe Terrier, auteur de cette notion – http://www.christophe-terrier.com).

(14)

Pour réaliser cette typologie, il convient de choisir un maillage territorial pertinent. Plusieurs essais non concluants ont été réalisés à l’échelle des bassins de vie de l’Insee. Ce maillage ne paraissait pas pertinent pour l’étude de la pratique sportive car trop large. Il ne permettait pas de distinguer de façon assez détaillée les profils des populations et l’offre de bassins.

Un découpage spécifique49 a été privilégié dans le cadre de l’étude, à savoir celui des « territoires du quotidien ». Ce maillage redécoupe les bassins de vie en fonction des déplacements pour une consommation de biens et services courants ou dits quotidiens. La méthodologie est précisée dans le document complet de la présente étude. On compte 4 031 territoires du quotidien en France métropolitaine50.

La typologie réalisée avec des méthodes statistiques adaptées51 permet de distinguer six types de territoires selon sa composition sociale et sa « touristicité » :

• Type 1 : âge intermédiaire, population peu diplômée, peu touristique / majoritairement des pôles ruraux

• Type 2 : population jeune avec enfants, peu diplômée / majoritairement du périurbain

• Type 3 : population plutôt jeune, couple avec enfants, diplômée et revenu élevé / majoritairement pôle urbain et périurbain

• Type 4 : population âgée, revenu faible, peu touristique / majoritairement des pôles ruraux ou du rural isolé

• Type 5 : Population d'actifs, âge intermédiaire, diplômée et revenu élevé, peut être touristique / pôles urbains

• Type 6 : Population âgée, peu diplômée, très touristique / majoritairement du rural isolé On peut distinguer des territoires plutôt :

• « pôles urbains » caractérisés par une population diplômée, au revenu plus élevé - plutôt jeune, ayant des enfants pour le type 3 ou - d’âge intermédiaire et au revenu très élevé pour le type 5 (pouvant être touristique par ailleurs) ;

• « périurbains », caractérisés par une population jeune avec enfants peu diplômée pour le type 2, diplômée et au revenu élevé pour le type 3 ;

• « pôles ruraux », représentatifs des territoires où la population est plutôt non diplômée, d’âge soit intermédiaire (type 1), soit âgé (type 4), ils sont peu touristiques ;

• « le rural isolé » représentatif des territoires où la population est âgée, peu diplômée, les revenus sont faibles, pouvant être touristiques (type 6) ou non (type 4).

La géographie et les caractéristiques de l’offre de natation dans ces six types de territoires apparaissent dans la carte et le tableau ci-dessous.

49. Ce zonage statistique a été réalisé par Magali Talandier, auteur de cette étude.

50. Les bases de données disponibles ne permettent pas de mener cette analyse sur les DOM.

51. Les méthodes quantitatives utilisées pour la réalisation de la typologie sont une analyse en composante principale, puis une classification ascendante hiérarchique. Le logiciel utilisé est XLStat.

(15)

Un état des lieux par type de territoires typologie sociodémographique des territoires du quotidien

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Caractéristiques de l’offre et de la pratique de la natation par type de territoires

type 1 type 2 type 3 type 4 type 5 type 6 moyenne

nb. piscines / 10 000 hab. 0,8 0,5 0,5 1,1 0,4 1,7 0,6

surface pour 10 000 hab. 302 181 215 434 208 500 253

% piscines publiques 80,3 83,9 76,1 83,8 67,1 72,9 77,4

% piscines privées 19,7 16,1 23,9 16,2 32,9 27,1 22,6

% piscines grande dimension 10,4 11,4 14,6 11,4 14,4 5,1 11,1

% piscine sport et loisir 18,8 21,3 18,8 16,5 19,8 12,1 18,0

nb. activités par piscine 2,9 3,5 3,2 2,9 3,7 2,1 3,0

% sport 50m 3,2 2,1 5,6 3,3 6,8 0,9 3,7

% sport 33m 0,3 0,1 0,4 0,2 1,1 0,1 0,4

% sport 25m 36,0 41,7 36,9 41,4 33,5 29,1 36,2

% sport plongeon 1,8 1,2 1,5 2,0 2,0 0,8 1,5

% sport plongée 1,4 1,3 1,9 0,4 2,4 1,1 1,5

% apprentissage 22,2 20,1 19,8 22,9 22,0 20,4 21,1

% ludiques et autres 35,0 33,5 34,0 29,7 32,1 47,7 35,6

% bassins adaptés à la pratique scolaire 66,4 76,8 65,2 66,7 64,3 48,1 65,0

% bassins découverts 59,6 32,4 40,5 73,9 27,0 75,6 49,8

% bassins couverts 40,4 67,6 59,5 26,1 73,0 24,4 50,2

% individuels 35,7 31,9 32,9 37,8 31,3 44,6 35,0

% scolaires 25,3 26,6 23,3 26,6 23,4 22,1 24,6

% clubs 20,0 21,9 22,1 17,6 23,8 12,1 20,2

% autres 19,0 19,6 21,8 18,1 21,4 21,3 20,3

note : En rouge, indicateur supérieur à la moyenne nationale.

source : DGI, Insee, ministère du Tourisme, MSS/DS-B3/RES-2008

note de lecture : Le type 1 compte 0,8 piscine pour 10 000 habitants pour une surface de 302 m2 pour 10 000 habitants.

Les piscines publiques représentent 80,3% des piscines présentes dans ce type de territoire.

(17)

Un état des lieux par type de territoires les territoires urbains aisés

Type 5 : plutôt pôles ou villes-centres (20,7% de la population française) Type 3 : périurbain proche et aisée (22,9% de la population française)

Ces deux types se différencient principalement en fonction de l’âge de la population, des niveaux de diplômes et de revenu. Le type 5 est caractéristique des grandes ou moyennes villes de province ainsi que de Paris et de l’Ouest francilien. Dans ces pôles, la population est plutôt active, d’âge intermédiaire. Le revenu et le niveau de diplômes sont élevés. Autour de ces pôles et dans quelques villes moyennes de province, la population est plus jeune, on y compte une part plus importante d’enfants (type 3). Les ménages sont également plus aisés et diplômés que le moyenne française mais moins que ceux du type précédent. en termes de pratiquants de la natation, ces territoires correspondent au profil type des nageurs.

Les acteurs privés ne s’y sont pas trompés puisque ce sont dans ces territoires que la part de piscines privées (ouvertes au public) est la plus importante (un tiers de l’offre dans le type 5). En revanche, de par leur densité, notamment, ces territoires de prédilection pour la natation affichent un taux d’équipement en piscines et en surface de bassins (rapporté à la population) en dessous de la moyenne nationale. ils sont particulièrement moins bien équipés en bassins de 25 mètres, en bassins ludiques, en bassins découverts et en bassins adaptés à la pratique scolaire. Ce dernier point doit être souligné, car la part des enfants dans la population y est importante, notamment dans les couronnes périurbaines. On retrouve ici la problématique déjà mise en avant dans l’analyse de la pratique scolaire concernant les effets d’encombrement dans ces centres ou à proximité. Enfin, l’utilisation des bassins par les clubs et autres associations y est plus développée, ce qui concorde également avec le côté plus urbain de ces pratiques institutionnelles, liées à la localisation des clubs.

le périurbain jeune et peu aisé

Type 2 : jeunes avec enfants, peu diplômés, revenu faible (23,3% de la population française)

Ces territoires plutôt périurbains, où la population est constituée de jeunes couples avec enfants, souvent moins aisés que ceux identifiés dans le type 3 se concentrent dans les régions du Nord, de l’Est, de l’Ouest et en Rhône-Alpes.

Ces territoires apparaissent comme les plus pénalisés en matière d’offre d’équipements de natation. les surfaces par habitant y sont inférieures de près de 30% par rapport à la moyenne nationale. Ce déficit n’est pas compensé par la présence de bassins privés puisque ces territoires affichent le taux le plus faible de piscines privées (contrairement au type périurbain aisé). La part des piscines « sport et loisir » dans l’ensemble des équipements est importante, d’où peut-être un nombre d’activités pratiquées par piscine relativement élevé (3,5 pour une moyenne nationale de 3). Point important, la part des bassins adaptés à la pratique scolaire est la plus élevée de nos six territoires. Ce résultat est plutôt rassurant pour ces territoires qui affichent la proportion la plus forte d’enfants dans la population. Les utilisateurs scolaires y sont d’ailleurs surreprésentés par rapport aux autres territoires.

Ces territoires sont clairement moins bien équipés que la moyenne française (cf. également tableaux de l’annexe 4). Le profil des habitants n’est, certes, pas le plus proche de celui des pratiquants de la natation, néanmoins ces territoires constituent un « vivier » non négligeable de futurs nageurs.

(18)

les petites villes ou bourgs ruraux peu typés

Type 1 : âge intermédiaire, peu diplômés, peu touristiques (22,1% de la population française)

Ce type apparaît dans certaines régions de l’Ouest (Pays-de-la-Loire, Bretagne, Basse-Normandie) comme une zone « tampon » aux frontières des territoires urbains ou sous influence urbaine. Dans les régions plus méridionales, ce type semble caractériser des petites villes où la population est plus âgée que la moyenne française mais néanmoins pas non plus aussi vieillissante que dans les deux types précédents, représentatifs du rural isolé.

Ces territoires sont beaucoup moins « typés » ou singuliers que les cinq autres. Leur statut de territoires intermédiaires ou de petites villes est néanmoins intéressant dans la mesure où ces territoires sont moins dépendants des pôles urbains ; ces bourgs structurent et centralisent les déplacements des territoires ruraux environnants.

Il est donc assez logique de constater que la part des bassins d’apprentissage et des bassins adaptés à la pratique scolaire y soit plus importante que dans d’autres territoires, d’où l’importance des utilisateurs scolaires. les taux d’équipements, tous bassins confondus, y sont légèrement plus importants que la moyenne nationale.

les territoires ruraux peu touristiques

Type 4 : population âgée, peu diplômée, peu touristiques

Ce type est probablement le moins en phase avec la pratique de natation (pas de tourisme, population âgée, peu diplômée et à faible revenu). La part de piscines privées y est d’ailleurs très faible et les pratiques en clubs et associations sous-représentées. Peu peuplées, ces territoires présentent des taux d’équipements largement au- dessus de la moyenne nationale. L’offre de bassins se distingue par une part plus importante de piscines publiques, de bassins de 25 mètres et de bassin d’apprentissage.

Soulignons également que près des trois quarts des bassins sont découverts. Ainsi, si une part importante des bassins (près de 67%) est adaptée à la pratique scolaire, il faut pondérer ce propos du fait que ces bassins sportifs ou d’apprentissage de plus de 100 m2 sont principalement découverts et ne sont donc pas utilisables toute l’année.

les territoires touristiques, plutôt ruraux

Type 6 : population âgée, peu diplômée mais territoires très touristiques

Ces territoires sont situés sur les littoraux, dans les Pyrénées, l’arrière pays méditerranéen ou encore dans des territoires réputés pour le tourisme rural (Corse, Ardèche, Drôme, Dordogne, Lot, Corrèze, Cantal, l’Yonne en raison d’un nombre important de résidences secondaires).

l’offre de bassins de natation correspond à cette orientation touristique. les trois quarts des bassins sont, en effet, découverts et l’offre est largement dominée par les bassins ludiques. La fréquentation estivale de ces espaces est synonyme d’un afflux de population au profil fort différent de celui des résidents, probablement plus proche du profil type des pratiquants de natation. On peut d’ailleurs souligner que ces territoires abritent une part non négligeable de piscines privées (27,1% des équipements de ces territoires). La pratique individuelle y est encore plus répandue qu’ailleurs, la pratique dans des associations et autres groupes institutionnels également.

(19)

ConClusion

Le présent état des lieux des équipements de natation en France confirme l’engagement des collectivités locales dans la réalisation et la gestion des équipements de natation. Le secteur privé commercial est également en plein essor notamment dans le développement de piscines qui vise à répondre à une demande ludique et touristique mais qui complète également l’offre d’équipement pour la natation sportive ou d’apprentissage.

De façon générale, l’offre actuelle de bassins de natation en France paraît plutôt répondre aux besoins de la population. L’offre actuelle et les récentes réalisations de bassins semblent plutôt en adéquation avec les différents territoires et pratiques (hormis peut-être pour l’enseignement de la natation chez les scolaires).

Les décalages constatés entre offre et besoin se font sentir essentiellement du point de vue du nombre de bassins et des conditions d’accès à ces bassins. Ces désajustements semblent parfois s’amplifier.

les analyses sur les évolutions territoriales de l’offre montrent en effet que les piscines publiques sont réalisées dans les mêmes territoires depuis plus de 30 ans, alors que ces territoires ont connu et connaissent encore de profondes mutations. La périurbanisation constitue une évolution capitale en matière d’aménagement, d’environnement,

d’économie, d’habitat, d’activité… la réalisation de piscines – publiques surtout – s’est poursuivie selon la même tendance sans tenir compte de ces évolutions sociétales majeures. En effet, les territoires les plus jeunes, les plus dynamiques d’un point de vue démographique, les plus sensibles également, sont moins bien équipés que les autres territoires en 2008 et ce déficit se creuse. l’offre de bassins par habitant diminue dans le périurbain. Ce désajustement dans le périurbain s’accentue en raison entre autres d’une croissance démographique qui est 2,5 fois plus rapide que celle de l’offre de bassins de ces territoires.

deux caractéristiques majeures sont à souligner dans les territoires périurbains :

• peu de bassins sont adaptés à la pratique scolaire dans les territoires périurbains aisés ;

• les territoires périurbains peu aisés, qui ont des besoins importants et un fort potentiel de nageurs, sont sous équipés.

L'étude montre également les efforts à faire pour garantir un apprentissage de la natation dans les classes élémentaires. en 2008, plus d’un tiers des élèves des classes élémentaires ne bénéficient pas d’une offre optimale. au moins 10% en sont totalement exclus (temps de parcours trop important) et un quart ne peut disposer d’un nombre de séances suffisant.

Si des compétitions de natation de clubs peuvent être organisées sur tout le tout le territoire, seule une dizaine d’équipements est adaptée à l’organisation des championnats de France de la Fédération française de natation

Enfin, en matière environnementale, des progrès restent à faire. Si des efforts en matière de chauffage, par exemple, sont réalisés depuis un ou deux ans, la marge de manœuvre reste grande. Les référentiels HQE en cours d’élaboration devraient largement y contribuer.

Cet état des lieux des équipements de natation en France, a vocation à susciter le débat, les échanges et le dialogue entre les acteurs impliqués. face à des défis parfois nationaux mais aussi singulier à chaque territoire, il doit permettre aux maîtres d’ouvrage et aux décideurs de disposer d’éléments d’aide à la décision et de se poser les bonnes questions en vue d’apporter une réponse adaptée et optimale en matière d’équipement. Les services du ministère chargé des Sports sont mobilisés pour accompagner les différents acteurs du sport dans ces réflexions.

(20)

annexe 1 : dÉfinition des voCations PrinCiPales des Bassins de natation selon la ffn

Critères de définition des bassins d’apprentissage

Bassin apprentissage

forme Rectangulaire/carré Rectangulaire/carré Rectangulaire/carré

longueur < 25 m et > 10 m = 25 m = 25 m

Profondeur maximum < = 1.8 m < = 1.8 m < = 1.8 m

minimum > = 0.6 m > = 0.6 m > = 0.6 m

Critères de définition des bassins sportifs

Bassin sport 50 m sport 33 m sport 25 m

forme Rectangulaire/carré Rectangulaire/carré Rectangulaire/carré

longueur = 50 m = 33 m = 25 m

Profondeur maximum > = 1.8 m > = 1.8 m > = 1.8 m

minimum > = 0.8 m > = 0.8 m > = 0.8 m

(21)

Critères de définition des fosses à plongeon et à plongée

Bassin sport – fosse à Plongeon sport – fosse à Plongeon

forme Autres formes

géométriques Rectangulaire/carré Autres formes

géométriques Rectangulaire/carré

longueur ≠ 25 m et

≠ 33 m et

≠ 50 m

= 25m ou

= 33 m ou

= 50 m = 25 m ou = 50 m ≠ 25 m et

≠ 33 m et

≠ 50 m

= 25 m ou

= 33 m ou

= 50 m = 25 m ou = 50 m Plongeoir(s) ou plateforme(s)

de plongeon > = 1 > = 1 > = 1 = 0 = 0 = 0

Profondeur minimum > = 3.5 m > = 3.5 m > = 3.5 m > = 3.5 m > = 3.5 m > = 3.5 m

maximum

Critères de définition des bassins ludiques

Bassin ludique

forme Autres formes géométriques

longueur ≠ 25 m et ≠ 33 m et ≠ 50 m et

> 25 m < 25 m = 25 m ou = 33 m ou

= 50 m

Profondeur maximum < 3.5 m < 3.5 m < 3.5 m < 3.5 m

minimum > 0 m > 0 m > 0 m > 0 m

Bassin ludique

forme Rectangulaire/carré

longueur < 10 m et > 0 m < 25 m et > 0 m < 25 m ou

> 10 m = 25 m = 50 m = 50 m

Profondeur maximum < 0.8 > = 3.5 m < 0.6 < 3.5 m et

> = 1.8 m < 1.8 m < 0.8 minimum > = 3.5 m > 1.8 m > 0 m < 0.8 m > 0 m > 0 m source : Fédération française de natation. Les Piscines, Aide à la conception pour les maîtres d’ouvrage – édition 2007.

(22)

annexe 2 : aCtivitÉs PratiQuÉes dans les CluBs de la ffn

Par dÉPartement

(23)

annexe 3 : eCart entre offre et Besoin de sÉanCes Pour les Classes situÉes à moins de 20 minutes

d’un Bassin de natation adaPtÉ à l’aPPrentissaGe

Apprentissage avec séances optionnelles soit 45 séances au cours des cinq années de classe élémentaire

Hypothèse 6 séances par jour

sans option (30 séances en cinq ans) Nb de classes %

Ecart séances possibles / séances nécessaires : < 0,5 5 773 4,0

Ecart séances possibles / séances nécessaires : 0,5 à 1 3 021 2,1

total offre insuffisante 8 794 6,1

total offre suffisante 135 119 93,9

Total 143 913 100,0

Hypothèse 6 séances par jour

avec option (30 + 15 séances en cinq ans) Nb de classes %

Ecart séances possibles / séances nécessaires : < 0,5 6 270 4,7

Ecart séances possibles / séances nécessaires : 0,5 à 1 11 584 8,7

total offre insuffisante 17 854 13,5

total offre suffisante 114 745 86,5

Total 143 913 100,0

Hypothèse 3 séances par jour

sans option (30 séances en cinq ans) Nb de classes %

Ecart séances possibles / séances nécessaires : < 0,5 8 103 5,6

Ecart séances possibles / séances nécessaires : 0,5 à 1 18 128 12,6

total offre insuffisante 26 230 18,2

offre suffisante 106 369 73,9

Total 143 913 100,0

Hypothèse 3 séances par jour

avec option (30 + 15 séances en cinq ans) Nb de classes %

Ecart séances possibles / séances nécessaires : < 0,5 17 854 13,5

Ecart séances possibles / séances nécessaires : 0,5 à 1 29 606 22,3

total offre insuffisante 47 461 35,8

offre suffisante 85 138 64,2

Total 143 913 100,0

définitions :

Séances possibles = nombre de séances pouvant être dispensées dans de bonnes conditions (100 m2 par classe) dans les bassins de la commune la plus proche des écoles élémentaires.

Séances nécessaires = nombre de séances devant être dispensées pour assurer l’apprentissage dans de bonnes conditions de tous les élèves des classes élémentaires susceptibles de fréquenter le ou les bassins de la commune la plus proche.

Si séances possibles / séances nécessaires < 1, ça signifie que l’offre est inférieure à la demande et que l’apprentissage ne se fait pas dans des conditions optimales, quand ce ration est inférieur à 0,5, ça signifie que l’offre ne couvre même pas la moitié des besoins.

source : MSS/DS-B3/RES-2008 ; ministère de l’Education nationale ; Insee

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