Pour prolonger la survie des reins fatigués, mieux vaut éviter le sel...

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Coordination : Dr Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@chuv.hospvd.ch)

Pour prolonger la survie des reins fatigués, mieux vaut éviter le sel…

Cet essai croisé (cross over) multicentrique hollandais, randomisé, contrôlé, en double aveugle (The HOlland NEphrology Study : HONEST), a étudié 52 patients insuffisants rénaux chroniques, non diabétiques, hyper- tendus, insuffisamment contrôlés par une mono thérapie d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) à dose maximale (lisinopril 40 mg/j). Il a montré que, chez ces patients, l’introduction d’un régime hyposodé est plus sûre et plus efficace que l’ajout d’un antago- niste de l’angiotensine II (AT2) pour réduire la protéinurie et contrôler l’HTA. Après six se- maines de traitement par IEC, les patients sont divisés en quatre groupes : deux avec un régi me normosodé, et deux avec un régime hyposodé en visant un apport de 3 g de sel/j. En asso- ciation avec chacun de ces deux régimes, on a comparé la poursuite de l’IEC seul avec un double blocage du système rénine angioten- sine en rajoutant un AT2 également à dose maximale (valsartan 320 mg/j). Les résultats de l’étude montrent que la réduction de la pro- téinurie et de la TA était nettement et significa- tivement meilleure dans les deux groupes sous régime hyposodé. En particulier, on remar que une baisse importante de la protéi- nurie de 51% (de 1,62 à 0,85 g/j, p l 0,001)

avec le traitement associant l’IEC et le régime hyposodé. La triple association IEC, AT2, régi me hyposodé ne permet qu’un léger gain supplémentaire (baisse de 2 mmHg pour la TA et de 0,18 g/j pour la protéinurie).

Commentaire : L’étude ONTARGET avait déjà montré que l’association IEC et AT2 dans la néphroprotection expose à des effets secon- daires dommageables (hyperkaliémie et ag- gravation de l’insuffisance rénale chronique).

De ce fait, la présente étude suggère qu’elle ne devrait être entreprise qu’après échec de l’association IEC à dose maximale et régime hyposodé (3 g/j de sel). Le bénéfice de cette association dans l’évolution de la fonction réna le à long terme devra être validé par des études ultérieures.

NB : Pour évaluer l’apport sodé alimentaire d’un patient en grammes par jour, il faut diviser par 17 le résultat du sodium (en mmol) de la récol te urinaire de 24 heures.

Drs Ould Maouloud Hemett et Eric Descombes HFR Fribourg – Hôpital cantonal

Slagman MC, et al. Moderate dietary sodium restric- tion added to angiotensin converting enzyme inhibition compared with dual blockade in lowering proteinuria and blood pressure : Randomised controlled trial.

BMJ 2011;343:d4366. doi : 10.1136/bmj.d4366.

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