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Imaginaires et représentations de la ville verticale

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Academic year: 2022

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1 Appel à articles pour un numéro Géographies et cultures

Imaginaires et représentations de la ville verticale

1. Position

Ce numéro de la revue Géographie et Cultures entend se saisir des représentations et imaginaires (Bachelard) associés à la verticalité urbaine et à la verticalisation accélérée de l’urbanisation. Cette verticalité/verticalisation est aérienne mais aussi souterraine, à la fois conquête, prouesse mais aussi utilitaire, voire banale. Le contexte est en effet celui d’une multiplication des tours dans les villes à travers le monde (Didelon, 2010, Appert, 2008, Appert et Montès, 2015), l’émergence de nouveaux espaces utiles sur les toits ou sous terre, le retour d’activités principalement confinée aux campagnes (fermes verticales) ou encore l’affranchissement de la strate sol des réseaux de transport qui desservent les villes.

L’intensification de l’urbanisation qui en résulte, interroge, le plus souvent, la production et la fabrication des environnements urbains à l’aune de politiques menées dans le contexte de changement climatique et de métropolisation. Plus rarement, comme l’ont identifié Steve Graham (Graham, 2012, 2016) et Andrew Harris (Harris, 2014), ces transformations urbaines, choisies ou subies, trouvent leurs racines dans des imaginaires collectifs ou des ensembles de représentations.

La ville verticale est un espace fabriqué et un espace vécu à la fois. La réflexion doit éclairer les modalités de représentation et d’imaginaire -artistiques, médiatiques ou idéelles- de la ville verticale et leur réception par les individus et les groupes dans le temps et l’espace, qui participent de la configuration de son identité et de celle de ses habitants tout autant qu’ils en façonnent les territoires et influencent les pratiques spatiales. Les échelles de la ville verticale sont multiples, du micro au macro en passant par le meso. Il peut s’agir d’un immeuble, d’un appartement, d’un escalier, d’une cave, tout comme d’une ville prise comme un ensemble, une silhouette. On peut aussi les explorer au travers des rapports entre passé(s), présent(s) et futur(s) de la ville et ses imageries identitaires. Si l’ancrage disciplinaire de la revue Géographie et cultures est évident, elle ne s’est jamais interdit d'ouvrir sa publication à des textes de non géographes. C’est pourquoi nous accueillerons avec intérêt et plaisir des textes provenant, entre autres, de la philosophie, de l’anthropologie, la sociologie, l’architecture, l’histoire, l’histoire de l’art, les lettres.

2. Thématiques envisagées

A. Représentations et imaginaires de la verticalité urbaine dans les pratiques

Les textes peuvent porter sur les pratiques professionnelles (la culture des aménageurs), les pratiques habitantes, voire militantes. Cela vaut tant pour les éléments de marquage paysager symbolique, créateurs d’identité, que dans les espaces banals, ordinaires, parfois ignorés, parfois craints (les espaces souterrains ou les ascenseurs), parfois détournés ou réappropriés dans leur matérialité.

B. Représentations et imaginaires de la verticalité urbaine dans les arts visuels et la littérature

Le « tournant visuel » du début du 20ème siècle a réintroduit dans le temps long la création de l’image de la ville (Lynch) : le présent connecté au passé et au futur. C’est le rapport au temps qui est ainsi questionné, des questions patrimoniales aux visions prospectives.

A l'instar des égouts hugoliens dans Les Misérables, il s’agit donc ici de s’interroger sur la production et la réception des représentations et des imaginaires du volume urbain par la littérature tout comme par l’ensemble des arts visuels, tels les védutistes, photographes ou tout autre support visuel.

C. Utopies/Dystopies

L’imaginaire produit des utopies et des dystopies, qui relèvent de conditions politiques, sociales et techniques particulières. Traduites à la fois dans les projets d’aménagement, les réflexions philosophiques et les arts, les imaginaires de la ville verticale ont donné lieu à de nombreuses explorations vers les cieux ou

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les mondes souterrains. Cela est le cas de la science-fiction, qui s’est fait l’écho de la tour comme lieux de huis clos parfois terrifiants (on pense à High-Rise de Ballard, aux Monades Urbaines de Silverberg) ou de la hiérarchie verticale comme dystopie absolue (Metropolis, 1928). Cela est aussi le cas de penseurs de la ville moderne (Le Corbusier et la cité radieuse au premier chef mais déjà Eugène Hénard en 1910 avec sa « rue du futur en hauteur » ou les « maisons tours » d’Auguste Perret en 1922, Ludwig Hilbersimer « La ville verticale » en 1924 puis Archigram et les métabolistes japonais dans les années 1960) ou de réflexions architecturales actuelles (fermes verticales). On pense enfin au contraire à l’idéal social que représente la rue dans les airs dans l’œuvre architecturale des Smithsons.

D. Décentrements

Il s’agit là d’aborder les variations des représentations liées aux différences de culture. Cela concerne bien sûr les cultures géographiquement situées mais aussi les différenciations au sein de groupes d’une même société. Pour prendre deux exemples, entre les habitants des tours des grands ensembles des années 1960 et les promoteurs de skylines de centres directionnels, « l’habiter vertical » ne signifie pas la même chose ; entre les Montréalais dont le tiers des surfaces commerciales sont liées au métro et les usagers des sous- sols labyrinthiques et angoissants de la Défense, « l’habiter souterrain » est très différent…

E. Négociation et conflits dans les représentations de la ville

Un dernier thème est consacré aux débats, conflits et espaces de négociation qui opposent et font se rencontrer diverses représentations ou imaginaires de la ville. Plus qu’aux contours de la gouvernance urbaine qu’ils révèlent, ce numéro souhaite approfondir l’analyse des composantes, dits et non-dits des arguments avancés par les parties prenantes, qu’il s’agisse de la puissance publique, de promoteurs immobiliers, d’associations d’habitants ou d’organismes censés préserver le patrimoine (ABF en France, English Heritage en Grande-Bretagne par exemple). Il peut aussi s’agir de travailler la question de la violence symbolique (alliée ou non à la violence physique) induite par des aménagements imposés à des populations où les étages de l’organisation territoriale traduisent la violence des rapports de force (Charney et Rosen, 2014).

Références

APPERT, M. (2008). Ville globale versus ville patrimoniale ? Des tensions entre libéralisation de la skyline de Londres et préservation des monuments et vues historiques, Revue de Géographie de l’Est, vol. 48, n°1-2.

APPERT, M. et MONTES, C., 2015, Skyscrapers and the redrawing of the London’s skyline: a case of territorialisation through landscape control, Articulo, N° special 7 Tales of the City

CHARNEY, I., ROSEN, G. (2014). Splintering skylines in a fractured city: high-rise geographies in Jerusalem, Environment and Planning D: Society and Space, vol.32, p. 1088-1101.

DIDELON, C. (2010), Une course vers le ciel. Mondialisation et diffusion spatio-temporelle des gratte-ciel, Mappemonde, vol.99, n°3. URL : http://mappemonde.mgm.fr/num27/articles/art10301.html

GRAHAM, S. (2012), Villes sous contrôle: La militarisation de l'espace urbain, Paris, La Découverte.

GRAHAM, S. (2016, à, paraître). Vertical: The City From Above and Below. London, Verso.

HARRIS A. (2014). Vertical Urbanisms: Opening Up Geographies of the Three-Dimensional City, Progress in Human Geography (online December 5)

Les articles sont attendus pour le 15 juin 2016

Les articles sont à adresser au comité de direction de la revue (gc@openedition.org) ainsi qu’aux éditeurs invités (isabelle.lefort@univ-lyon2.fr, christian.montes@univ-lyon2.fr)

Pour les consignes aux auteurs, voir le site de la revue : https://gc.revues.org/605

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