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REVUE SCIENTIFIQUE LES CAUSES DU VIEILLISSEMENT

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REVUE SCIENTIFIQUE

LES CAUSES DU VIEILLISSEMENT

Après la gérontocomie, vocable déjà ancien par lequel les méde- cins désignaient l'hygiène des vieillards, nous avons, depuis quel- ques années, la gérontologie, science nouvelle pourvue d'acquisitions considérables et qui promet de devenir un chapitre important de la médecine. La contribution que la plupart en attendent est d'apporter des remèdes à la vieillesse dans nos sociétés où les vieillards sont nombreux. On lui saurait gré plus modestement de découvrir les causes du vieillissement. Sans vouloir la décourager dans cette recherche difficile, on remarquera que ce phénomène n'existe pas seulement chez les êtres vivants mais dans le monde physique entier où il est connu sous le nom d'irréversibilité. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, disait Heraclite ; et par l'expression de « flèche du temps » les physiciens modernes ont marqué le sens unique de cette entité dont une dialectique contre nature a voulu faire une quatrième dimension de l'espace. Espace et temps sont des formes essentiellement différentes de la sensibilité. Le fameux principe de Carnot qui régit le comportement de la chaleur dans l'univers a été nommé « principe d'évolution » parce qu'il relève du temps.

La chaleur « tombe » nécessairement d'une température plus haute à une température plus basse et ne peut être « remontée » qu'en dépensant une énergie équivalente. De soi-même la chaleur se dégrade.

Si la mort des êtres vivants n'est pas comparable à la mort de l'univers prédite par la physique, elle est bien à première vue l'achè- vement d'un phénomène irréversible. L'être vivant naît, il croît, il décroît, il meurt, telle est la loi inexorable, et les philosophes de toutes les époques ont brodé sur ce thème. Ils nous enseignent la résignation à un sort inévitable, et comme Sénèque ils essaient de peindre les charmes d'une vieillesse qui n'est pas trop chargée d'in- commodités ; ils exhortent à mourir en beauté, à se fondre dans la nature : Et quis exitus est melior, quant in finem suum, natura sol- vente, dilabi ?

A notre époque on a pu soutenir que cette limitation de la durée de la vie n'était que relative. Elle varie beaucoup selon les espèces.

Il est des vertébrés qui vivent plus longtemps que l'homme. Quoi-

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qu'il ait fallu rectifier beaucoup de données anciennes, on admet aujourd'hui que la baleine, l'éléphant, la tortue marine peuvent vivre deux cents ans. Le crocodile durerait même trois cents ans.

Chez les oiseaux, le cygne, la cigogne, l'aigle, le perroquet, le corbeau deviendraient aisément centenaires. C'est peut-être pourquoi on a cru que la longévité humaine, qui devrait primer toutes les autres, était plus grande dans les temps très reculés. E n ce sujet, il faut faire la part de la légende et la caution des auteurs anciens est très insuf-

fisante. Personne n'admettra que la Sibylle de Cumes Déiphobe avait sept cents ans comme le prétend Virgile dans V Enéide, que celle d'Erythrée vécut mille ans, à peu près comme Noé et Mathusalem.

L'année n'était peut-être qu'un mois à ces époques obscures. Plus vraisemblables sont les nombres indiqués par Pline et Suétone tou- chant le recensement fait par Titus en l'an I de notre ère ; on comptait 63 vieillards de 110 ans, 4 de 120, 10 de 125 à 135, 3 de 140. Aujour- d'hui encore on prétend qu'il y a dans l'Europe orientale des macro- biens de 150 ans, mais il faudrait être sûr de l'état-civil.

. La longévité végétale est encore plus imposante. Les arbres comme le chêne, le hêtre, le sapin, le mélèze, l'if, le cèdre vivent des centaines d'années, et le baobab, le séquoia des milliers. On admet, depuis Buffon et Flourens, que la longévité est proportionnelle à la période de croissance. Cette loi est bien douteuse car elle ne s'ap- plique pas à certains oiseaux qui ont la vie très longue et le déve- loppement très rapide. Les biologistes n'en continuent pas moins à construire des théories. Nous citerons à cet égard un savant très estimable, Métalnikof qui, dans un livre intéressant, la Lutte contre la mort (1), a soutenu que la vie est immortelle. Bien sûr il ne pouvait viser les êtres supérieurs. Mais en descendant aux unicellulaires, bactéries végétales et infusoires, il a montré que leur multiplication par division cellulaire était indéfinie. C'était l'opinion de Weissmann, l'auteur de la doctrine très contestable de la qualité inaltérable du germe dans l'hérédité. Il pensait avec plus de raison que chez les êtres multicellulaires, le phénomène de la mort n'est qu'une adaptation indispensable. L'espèce reste immortelle mais elle se renouvelle constamment par la mort des individus.

On avait objecté que les infusoires ne se multiplient pas indé- finiment. Arrivait un moment où la division cellulaire s'arrêtait comme si la faculté de reproduction était épuisée. Seule la conju- gaison permettait la survivance. Métalnikof a donc repris les expé- riences et il a établi que, si l'on prend les précautions voulues, la division cellulaire ne connaît pas de limite. E n effet ses cultures de paramécies se poursuivirent avec succès pendant plus de vingt-deux ans au taux de trois cent quatre-vingt-six générations par an.

Si la masse protoplasmique avait pu être conservée elle aurait atteint des milliers de fois le volume de la terre. Danysz à l'Institut Pasteur est parvenu aux mêmes conclusions ; ses bactéries se per-

(1) Gallimard éditeur, Paris 1937.

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pétuèrent pendant trente ans à partir de la souche première. C'est en ce sens que la vie pouvait être considérée comme perpétuelle.

Métalnikof acheva sa démonstration en montrant que, chez les êtres multicellulaires inférieurs, la multiplication grâce au bourgeon- nement est également indéfinie.

Ce n'est qu'à partir des invertébrés supérieurs, les insectes, les crustacés, les mollusques, que le phénomène de la mort apparaît. Les seules cellules permanentes de leur corps seraient les cellules sexuelles.

Or, soutient notre auteur, l'événement mortel n'était pas nécessaire.

C'est un accident survenu au cours de l'évolution. L'individu a été sacrifié à l'espèce. Le bon sens répondra que si les individus n'étaient pas de temps en temps victimes d'accidents de ce genre, il y a long- temps que la terre ne pourrait les contenir tous. Mais notre propos n'est pas de nous apitoyer sur la tyrannie qu'exerce l'espèce sur les individus et qu'imitent si allègrement les sociétés communistes ; il est de rechercher les causes du vieillissement, par suite de la mort envisagée comme un phénomène physiologique. L'intérêt que nous prenons à ce problème vient d'une publication toute récente, A la conquête du troisième âge, par le docteur Hugues Destrem, spécialiste distingué de la gérontologie (1). L'auteur, qui déclare faire œuvre scientifique, se plaint que le public soit très mal renseigné sur la question de la longévité humaine et sur les meilleurs moyens de prolonger l'existence. Certes les ouvrages qui traitent de ce sujet sont plus rares que ceux qui vulgarisent les progrès atomiques. Alors que la technique prodigieuse de notre époque intéresse jeunes et vieux, on ne commence que très tard à penser à la mort et à l'emploi de 6a vieillesse. Encore avec le recul de l'âge de la retraite ajourne-t-on davantage ces méditations qui ne sont jamais très agréables. Voilà pourquoi la gérontologie ne suscite pas beaucoup la curiosité, et c'est dommage.

Le livre excellent de M. Hugues Destrem ne doit pas faire oublier un autre ouvrage paru en 1952 sous la signature d'un homme de science, Belge sans doute, M. Bernard Heuvehnans. Il expose d e l à façon la plus ingénieuse et la plus littéraire tout ce qu'on connaît à l'heure actuelle de la science du vieillissement. Sous le titre général Le Secret des Parques (2), c'est une trilogie consacrée successivement à Clotho, la jeune divinité qui file nos jours, à Lachésis, celle qui manie le fuseau, à Atropos, ceÙe qui coupe le fil. En pénétrant le sym- bolisme de cette triple collaboration on s'aperçoit en effet qu'il représente la vie, le temps irréversible et la mort, par conséquent qu'il répond aux trois sujets essentiels : maintien et prolongation de la vie, rajeunissement et suppression, ou du moins transfiguration de la mort.

Nous ne nous arrêterons pas à l'hygiène, à la thérapeutique et à la morale de la vieillesse et nous reviendrons avec Métalnikof an

(1) Collection « Aux frontières de la science », Gallimard éditeur, Paris 1958.

(2) Editions de l'Arche, Paris 1952.

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problème du vieillissement. Il est d'expérience banale que bien des choses s'altèrent dans notre corps avec les années, en plus des traits du visage, mais qu'est-ce qui, en dehors de l'accident fortuit, pré- cipite la dégradation finale, quelle est la cause de la mort ? Là-dessus les auteurs sont loin d'être d'accord et il convient de discuter leurs raisons pour tirer peut-être de cet examen des moyens positifs de prolonger l'existence. Ceux que fournit la sagesse philosophique ne sont efficaces que pour les élus.

Pour les médecins de jadis le vieillissement était une usure de l'organisme qui pouvait frapper plus vite certains organes de cons- titution plus fragile. Comme les cellules ne cessent en majorité de se diviser, et les réparations de s'accomplir par les soins d'une finalité manifeste, cette explication n'est plus qu'une image littéraire. Il faut supposer que le pouvoir de division cellulaire s'affaiblit avec l'âge, ce que montrent d'ailleurs les expériences de Carrel, et de Lecomte du Nouy, sur la reconstitution des tissus lésés. La crois- sance se ralentit. On pourrait dire que l'énergie vitale baisse, ce qui est encore une explication de couleur métaphysique puisque l'énergie physiologique est apportée par l'alimentation qui reste à peu près constante dans le cours de la vie. Les calories alimentaires ne don- nent d'ailleurs pas la mesure de l'énergie utilisée par le vivant.

Metchnikof a interprété le vieillissement comme une infériorité de certains tissus dans la lutte contre les infections. Les tissus nobles sont faibles. Les tissus conjonctifs sont les plus forts grâce à leur pouvoir phagocytaire qui s'exerce énergiquement pour défendre l'organisme. Si les tissus nerveux et glandulaires sont moins résis- tants c'est qu'ils sont plus sensibles aux poisons organiques fabriqués surtout dans le gros intestin. Les animaux que n'afflige pas cette fermentation interne, comme certains oiseaux privés de cœcum, sont justement ceux qui sont doués d'une longévité exceptionnelle.

Pour prolonger sa vie, l'homme doit donc purifier sa flore intesti- nale au moyen de l'acide lactique du lait caillé ou du yogourt bul- gare.

Métalnikof, qui commente cette doctrine encore très valide, abou- tit à une généralisation théorique non dépourvue d'intérêt, à savoir que la disparité de résistance des tissus corporels vient de la spéciali- sation à laquelle ils sont assujettis. C'est la division du travail phy- siologique dans les organismes supérieurs qui est la cause finale du vieiUissement. Partout où un être vivant obéit à cette loi, tant admirée des économistes et du reste instituée par la nature, il y a dommage causé aux organes de la société. Ce dommage s'accroît jusqu'à la mort qui représente le prix qu'il faut payer pour acquérir les avantages de l'évolution. L'homme aurait vécu des quantités de siècles s'il avait eu comme le lombric la faculté de régénérer ses organes lorsqu'il les perd accidentellement. La chirurgie ultra-moderne essaie bien de nous greffer de nouveaux viscères mais cette entreprise hardie est encore très peu sûre.

La physico-chimie a trouvé une cause plus profonde de la sénés-

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cence dans ce qu'on nomme la « floculation des colloïdes ». On sait qu'Auguste Lumière a soutenu avec obstination cette thèse, émise par Marinesco, que les particules protéiques très petites qui cons- tituent les tissus vivants tendent à s'agglomérer avec le temps en créant çà et là des états morbides. Quand l'activité cellulaire de la jeunesse se ralentit la floculation se produit fatalement. Lacassagne est du même avis. « La vieillesse, dit-il, est un trouble colloïdal, la maladie des colloïdes de l'organisme, du protoplasma et des substances interstitielles ».

Cette évolution en apparence irréversible des colloïdes pourrait- elle être empêchée par le système nerveux ? Il ne manque pas d'au- teurs pour assurer que c'est lui le régulateur de la physiologie. Ne montre-t-on pas d'ailleurs que, d'une part l'activité cérébrale est un frein très puissant de la sénescence, d'autre part que les condi- tions de la vie moderne avec les émotions, la hâte, les préoccupations et les soucis quotidiens, provoquent la décadence de toutes les fonc-

> tions ? Pourtant les cellules nerveuses ne se renouvellent pas ; elles restent les mêmes de la naissance à la mort, et elles peuvent non seulement vieillir mais se scléroser. On voit qu'avec toutes ces théories le problème du vieillissement semble tourner dans la même ronde d'incertitude.

La découverte des hormones a permis de sortir du cercle en révé- lant que toutes les fonctions vitales, y compris les fonctions ner- veuses, sont sous la dépendance de sécrétions chimiques produites par des glandes internes, lesquelles sont d'ailleurs en rapport har- monique mutuel. Les hormones procurent des techniques de rajeu- nissement couramment employées aujourd'hui et qui constituent un des chapitres les plus importants de la gérontologie. De tout temps on a cru à la vertu tonique des extraits de glandes sexuelles, peut-être dans l'idée que le pouvoir d'engendrer la vie était aussi celui qui en maintient le principe dans tous les actes de l'individu.

On sait la façon dont Brown-Séquard et d'Arsonval portèrent cet empirisme au niveau scientifique, et comment Stenach puis Voronof pratiquèrent le rajeunissement hormonal par des ligatures chirur- gicales ou des greffes. Leurs méthodes ont été simplifiées et le maître physiologiste qu'est le professeur Léon Binet a rendu compte d'expé- riences sensationnelles par lesquelles il a rajeuni des vieillards qui sombraient dans le gâtisme total (1). Il suffit d'implanter sous la peau l'hormone masculine qui est préparée chimiquement. D'autres excellents résultats ont été obtenus avec des caséines iodées et des extraits de thyroïde qui relèvent les échanges respiratoires et entra- vent la perte de poids des vieillards.

Les autres sources endocrines comme l'hypophyse peuvent aider aussi au rajeunissement. En plus de ces produits, qui doivent être employés à très faible dose, on a eu recours aux tissus embryonnaires riches en « tréphones », stimulants cellulaires découverts par Carrel

(1) Regards sur l'organisme vivant, Gallimard, Paris 1949.

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en 1923 dans les embryons de poulet. Il faut y ajouter le fameux sérum de Bogomoletz, issu des théories de Metchnikof sur la défense des éléments organiques nobles. Il provient d'une injection faite au cheval d'une émulsion de rate et de moelle humaines. Le sérum résultant donne de bons résultats dans la cicatrisation des plaies, mais il n'a pas les mirifiques propriétés qu'on lui a prêtées. Dans ce domaine assez mystérieux des hormones et des catalyseurs ou stimulateurs chimiques, la gérontologie a encore des découvertes à faire, comme M. Léon Binet l'a nettement marqué. Toutefois, il faut rester sceptique sur l'arrêt ou sur la régression d'un phénomène qui reste soumis à la loi du temps.

Le grand progrès accompli par la médecine contemporaine n'in- téresse les individus que par le détour de la statistique. Grâce à l'hy- giène et aux antibiotiques l'âge moyen de la mort dans la population totale a été fortement reculé. Si la courbe de la longévité était pro- longée vers l'avenir à cette inclinaison, l'âge de la mort serait de cent ans en l'an 2000. Cela n'est guère probable et on pense qu'elle s'incurvera vers la tangente horizontale. Mais de toute façon l'ac- croissement de la longévité n'aurait aucun effet sur la borne tem- porelle qui est imposée à l'existence humaine. II n'est pas d'espoir d'immortalité terrestre pour les êtres vivants.

Le Panta rhei du vieil Heraclite, l'écoulement universel des appa- rences, exprime une réalité qui dépasse la biologie. C'est par une illusion assez grossière que nous croyons à la répétition des phéno- mènes. Il n'est même pas sûr que nos lois scientifiques les mieux établies ne varient pas avec le temps. L'idée la plus générale qu'on puisse se faire des êtres vivants, c'est qu'ils représentent un arrêt temporaire dans la dégradation générale de l'énergie. E n ce sens la parole de Bichat est vraie : la vie est bien l'ensemble des forces qui résistent à la mort. Cette insurrection de la vie contre la fatalité des réactions purement physiques est même ce qu'il y a de plus mani- feste dans la nature. La fraîcheur d'un visage d'enfant^ d'un bouton de rose, d'une feuille neuve luisante, nous donnent ce sentiment ineffable d'une victoire sur les fatalités matérielles qui nous entourent.

Nous n'en participons pas moins à ces fatalités dont la mort est la moins évitable. Vieillit-on par son cœur ou son intestin, par son cerveau ou par ses humeurs, la biologie, la médecine n'en savent rien.

La seule certitude scientifique est qu'on vieillit et qu'il n'existe aucune fontaine de Jouvence.

R E N É SUDRE.

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