R ENDICONTI
del
S EMINARIO M ATEMATICO
della
U NIVERSITÀ DI P ADOVA
T HÉODORE V OGEL
Systèmes dynamiques héréditaires à déferlement
Rendiconti del Seminario Matematico della Università di Padova, tome 22 (1953), p. 64-80
<
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SYSTEMES DYNAMIQUES HEREDITAIRES A DEFERLEMENT
( ~)
de THÉODORE VOGEL(de
1. Position du
problème. -
Labibliographie
des travauxqui
ontpris
pourobjet
l’étude des oscillations non linéairesest,
àce j our,
assezconsidérable,
comme onpeut
s’en rendrecompte
par le belexposé
de M. SANSONE~). Toutefois,
laplus grande partie porte
sur des cas où la non-linearité estfaible;
la méthode du
petit paramètre
de POINCARÉs’applique
alorsfort
bien,
etpermet
une discussion satisfaisante des solutions.Il est vrai que cette méthode a été
également appliquée,
à lasuite des célèbres recherches de VAN DER POL sur les « oscil- lations de
relaxation »,
au cas de fortesnon-Iinéarités ; mais,
d’une
part,
elleprête
alors le flanc à certainesobjections qui
ne lui
permettent guère
de conserverqu’une
valeur heuristi-que ;
et,
del’autre,
si les solutions ainsi obtenuespeuvent
être renduesnunériquement
aussi exactesqu’on
ledésire,
elles nemettent que mal en lumière certains
aspects qualitatifs qui
sont
pourtant primordiaux
et que l’observation naïve d’unsystème physique régi
parl’équation
traitéepermet
de saisir immédiatement. C’estainsi,
parexemple, qu’on
pourra avoir affaire à une oscillation « en dents descie », grossièrement décomposable
en deuxphases
sensiblement lineaires depentes
bien
différentes,
raccordées par une transitionplus
ou moinsrapide:
cetaspect frappant
de l’oscillation ne sedégage
quetrès difficilement d’une
expression
sous forme desérie,
et auprix
d’uneapproximation
relativementpoussée.
*) Pervenuta in Redazione il 16 gennaio 1953.
~) Exposé fait au Séminaire mathématique de l’Université de Padoue le 16 Décembre 1952. °
1) G. SANSONE, « Atti del IV Congresso dell’U.lB1.I. », Taormina (1951).
Il y
a là unphénomène
trèsgénéral,
etqui
s’observeparti-
culièrement bien dans les
questions
dephysique qui
font in-tervenir le
couple d’aspects complémentaires
du discontinuet du continu :
lorsqu’on
passe de l’un à l’autre pour améliorerl’adéquation
de la théorie auréel,
onperd
en mêmetemps quelque
chose desaspects généraux qui
ressortaient bien de la schématisationprécédente, plus grossière.
Plus on avance,plus
« les arbresempêchent
de voir la forêt ».Or,
dansbeaucoup
dequestions
de ce genre, ce sontpré-
cisement les
aspects généraux,
etnotamment,
l’existence et la stabilité des solutionspériodiques, qui
sont intéressants.Il a donc paru utile d’éclairer les très nombreux
phénomènes
naturels
qui
seprésentent
à l’observation naïve comme unesuccession de
phases d’aspect
nettement différents(déferle-
ment des vagues, en
hydrodynamique ;
multivibrateur d’ABRAHAM etBLOCH,
enélectricité; échappements,
enmécanique, etc.)
au moyen d’une schématisation
nouvelle, qui
mette l’accentsur ce
qui
lesdistingue
des oscillationslinéaires, plutôt
quesur ce
qui
les enrapproche;
et lafaçon
laplus
naturelle dele faire n’est-elle pas de supposer
discontinue,
au sens ma-thématique
dumot,
la transition entre lesphases
succes-sives ? Comme le dit si bien
BOUSSINESQ, «
si la continuitésimplifie
les chosesquand
elle en relieplusieurs qui
suiventla même
loi,
elle lescomplique,
aucontraire,
leplus souvent, lorsqu’elle
établit la transition entre deuxcatégories d’objets
ou de faits
régis
par deux loissimples différentes;
et c’estalors une discontinuité
fictive,
un passagebrusque
de la pre- mièrecatégorie
à laseconde, qui
rend lesquestions
abor-dables »
2).
Nous avons donc défini une
catégorie
desystèmes dynami-
ques caractérisés par un tel
brusque changement
deloi,
etles avons nommés
« systèmes
déferlants » pourrappeler,
par l’un desexemples
lesplus
connus, l’alluregénérale
de leurssolutions. Dans le cas
simple
où l’évolution d’un telsystème peut
êtrereprésentée
par le mouvement d’un affixe dans unplan
dephase,
la recherche des solutionsperiodiques
et la2) J. BOUSSINESQ, Applications des Potentiels. Paris, 1885, p. 217.
discussion de leur stabilité sont
justiciables
des méthodes to-pologiques
de POINCARÉ,. On aboutit ainsi à un certain nombre de résultatscaractéristiques,
que nous avons ensuite vérifiésexpérimentalement
sur dessystèmes
matérielspouvant
être considérés commedéferlants,
à une certaineapproximation.
Enfin,
nous montrons comment cessystèmes peuvent
entrerdans la
categorie plus
vaste dessystèmes
héréditaires définis parVOLTERRA,
et les conclusionsqu’on peut
tirer de cettefaçon
devoir, quant
à la déformation des solutionslorsque
les
caractéristiques
dusystème
subissent certaines modifica-tions, graduelles
oubrusques.
L’exposé qui
suit résume briévement- les résultats que nous avons pu obtenirjusqu’ici;
cette étude n’en est visiblementqu’à
sesdébuts,
et l’on croit que les mêmes méthodes trèssimples
doiventpermettre
d’aborder bien d’autresquestions
encore.
2. Etude directe des
systèmes
déferlants. - Soit unsystème dynamique
dont l’étatest,
à toutinstant t,
caracté-risé par les valeurs des deux variables d’état s
et y,
initia-lement liées entre elles par la loi ,
Nous supposons que
si,
au cours de sonmouvement,
l’affixey)
dusystème
atteint unpoint
de la courbe T duplan
de
phases,
cette loichange brusquement,
et devient(Nous
pourrons sansinconvénient,
en vertu d’un théorèmeconnu de
BENDIXSEN,
supposer les X et Y convenablement con-tinues,
et même lesremplacer
par despolynomes).
La pro- chaine fois que P atteindra lacourbe T,
la loi redeviendrabrusquement
cequ’elle
était àl’origine ;
et ainsi de suite.Soient R et S les familles de
trajectoires, d’équations
re-spectives y)
= const ety)
=const, correspondant
aux deux lois
précédentes prises
dans tout leplan. Supposons
que la courbe-frontière T soit telle
qu’elle partage
leplan
endeux domaines
(dont celui, D,
Jqui
contient laposition
initialede
l’affixe,
sera dit «intérieur ») :
il passera une R et une S par toutpoint
de Tqui
ne serasingulier
pour aucune des deuxfamilles,
et cepoint
aura, pour chacuned’elles,
un ca-ractère attractif
(0)
ourépulsif (E9)
bien défini relativement à l’intérieurD,
caractèrequi dépendra
du membre(non
écritci-dessus)
en dt deséquations
du mouvement. Ne feront ex-ception
que lespoints
transitifs(contacts
de T avec une Rou
une S,
etpoints
doubles deT), lesquels découperont
sur Tdes arcs dont toiis les
points
auront même caractère attractifou
répulsif par rapport
à la famillecorrespondante.
La fron-tière de D sera ainsi finalement divisée en arcs de 4
espèces,
00 et le
premier symbole
serapportant
aux .~et le second aux S.
Lorsque
l’affixe dusystème,
suivant dans D une R(ou
une arrive en un
point-frontière répulsif pour (ou
pourR),
ilrepart
versl’intérieur;
et si un tel état de choses sereproduit
en tous lespoints-frontières conséquents,
nous dironsque le mouvement est
déferlant.
Latrajectoire
d’ensemble de l’affixe sera alorscomposée
d’une succession d’arcs R et S secoupant
sur T.’
Fig. 1.
Lorsque
lepoint-frontière
atteint est00,
parcontre,
lenouvel arc
emprunté
est extérieur àD,
et engénéral
l’affixene rencontrera
plus
la frontière : l’alternance des lois cesseipso facto,
lesystème prend
un caractèreclassique,
il estdonc annihilé en tant que
système
déferlant.D’ailleurs,
la nou-velle
trajectoire possède
engénéral
despoints
àl’infini, qui correspondent,
dupoint
de vuephysique,
à la destruction dusystème matériel;
on dira donc que la solution estdisruptive.
Il
peut arriv er, toutefois,
que l’arc extérieur parcouru par l’affixe le ramène en unpoint-frontière
et le fasse ainsipénétrer
à nouveau dans D : le mouvement sera encore dé-ferlant,
et l’on diraplus généralement qu’il
le demeure si l’af- fixe repasse une infinité de fois dans D pour t> t’, quel
que soit t’.Enfin,
lesystème
sera ditpérenne
si son mouvement estdéferlant,
ou biensi, après
avoirquitté D,
son affixe reste àl’intérieur d’un domaine fini entourant D.
Une
trajectoire
déferlante seracyclique si, après
avoirparcouru un certain nombre d’arcs R et
S,
l’affixe retrouve unarc
déjà
parcouru. Le cas leplus simple
est celui d’uncycle composé
d’un arc R et d’unarc S, lesquels
devront alors secouper en deux
points
de~’, respectivement
(DO et d’unefaçon générale,
il pourra y avoir n arcs R et 1tarcs S,
et l’ondira alors que la solution
périodique correspondante (ou
oscil-lation de
dé f erlement)
est du nème genre. Il est aisé de voir que le genre maximumpossible
d’unetrajectoire cyclique
esten relation étroite avec les
singularités
des R et des S inté- rieures au domaine(fermé) D;
il estégal
à 1 en l’absence detoute
singularité,
et à 2 sichaque
famille a unesingularité
au
plus
dans D.Si l’on se borne à ces deux éventualités, il y a dix cas à discuter: pas de
singularités (00) ;
un noeud(Z4T0) ;
un col(~O) ;
un centre( CO) ;
et les casNC, XX, XC,
CC.Il
n’y
a pas lieud’envisager
l’existence d’unfoyer, puisque
celui-ci
correspondrait
à une epoque infinie( ±),
cequi
exclutevidemment toute
possibilité
depériodicité; quant
aux noeuds, ils nepourront
se trouver que sur lafrontière, puisqu’ils
sontles
points
dedépart
ou d’aboutissement dedemi-trajectoires.
Les solutions
périodiques
neprésentent
d’intérêt pour lephysicien
que si elles sontstables,
c’est à dire si un affixe voisin d’unetrajectoire cyclique
tend à s’enrapprocher,
ou du moinsne s’en écarte pas
(la
stabilitéindifférente, qui
est en fait uneinstabilité, présente cependant
un certain intérêtlorsque
lesystème
étudié estnon-dissipatif:
ce caractère nepeut,
eneffet,
résulter que d’unesimplification
pour les besoins de lathéorie,
et ce sont les termes d’ amortissementnegligés qui
assu-reront la stabilité
lorsque
la solutionnon-dissipative
n’estpas
instable).
La tendance à serapprocher
de latrajectoire cyclique peut
ne se manifester que pour les affixes situés dansune certaine
région
duplan:
celle-ci sera alors dite d01naine de la solutionpériodique.
Pour étudier les conditions d’existence et de stabilité des solutions
périodiques
àdéferlement,
on remarqueraqu’une trajectoire cyclique gardera
ce caractère si l’onreprésente
leplan
dephase
sur un autreplan,
au moyen d’une correspon- danceunivoque qui respecte
le nombre et la nature dessingu- larités ;
et que sa stabilité ou son instabilité sontégalement
conservées. Il suffira donc de faire une transformation de cette
nature, qui
donne à la fois aux R et aux S une formesimple
se
prêtant
bien à ladiscussion;
dans les 10 cas énumérés ci-dessus,
cette f orme sera celle de deux famillesappropriées
deconiques (dégénérées
ounon).
La frontière ~’ est alors trans-forinée en une certaine courbe Ty et c’est des
propriétés
de cettedernière que
dépendront
les conclusions de la discussion.Nous ne donnerons pas ici les détails de
celle-ci,
que l’on pourra trouver dans nospublications
antérieures(3, 4, ~) ;
con-tentons nous des indications
suivantes,
faciles à vérifier sur lesfigures :
1° Dans le cas
00,
la transformationfait
correspondre
aux R et aux S lesparallèles
aux axesil y aura une solution
périodique
si 1" a unpoint double,
et cecycle
sera stable si la brancherépulsive passant
par lepoint
double II a, par
rapport
à l’axe de la famillecorrespondante,
une
pente supérieure
à celle de la branche attractive(fig. 2).
2° Cas XO : on fera la transformation
(hyperboles
etparallèles
à unaxe). Il y
aura une solution du70
premier
genre si r passe par deuxpoints symétriques
parrapport
à01)
et situés entre cet axe et lesasynptotes ;
et une~
Fig. 2.
’
solution du deuxième genre
s’il y
a deuxcouples
depoints
sy-métriques,
sitmés au delà desasymptotes (fig. 3).
Fig. 3.
Les conditions de stabilité sont les mêmes que
ci-dessus,
enconsidérant les deux branches de z
passant
par uncouple
depoints symétriques (fig. 4).
~° Dans le cas
XO,
il suffira dechanger,
dans la transfor- mationprécédente,
lesigne
du coeffieient i(qui représente
l’in-Fig. 4.
dice de
POINCARÉ,
et non uneimaginaire,
bienentendu) :
onobtient des
ellipses
et des droites(fig. 5)
’
Fig. 5.
et les résultats
précedents subsistent,
sauf àsupprimer
lesrestrictions relatives aux
asymptotes.
4° Cas NO : on fera
deux droites
qui
ont deuxpoints
cormmuns étantconfondues, et r
= 0 étant la seule droite commune aux deuxfamilles,
il y aura une solution
périodique
si cette droite est une corde de r, c’est à dire si cette courbe n’est pastangente
aO~
àl’origine (fig. 6) ;
Fig. 6.
la solution sera stable si le noeud 0 est attractif pour les R.
Les autres cas ne
présentent
pas de nouveautés remarqua- bles parrapport
auxprécédents;
s’il y a un noeud dechaque famille,
ces deuxpoints
devront être d’attractivitésopposées;
s’il y a un centre de
chaque famille,
iln’y
aura de solutionssymétriques
du deuxième genre que si ces deuxpoints
sontconfondus;
etc.Les
particularités qu’il
semble intéressant desouligner,
car elles sont
caractéristiques
du genre d’oscillationsétudié,
sont les suivantes :
1°. Mise en Les solutions
périodiques
déferlantesse
présentent
engénéral
comme descycles limites,
atteints aubout d’un
temps innni;
mais s’il existe un noeud surT,
c’estau bout d’un seul déferlement
qu’est
atteint lerégime pério- dique, quelle
que soit laposition
initiale de PaSixe : lafigure
7 rend inutile la démonstration détaillée de cette
propriété remarquable, qui distingue
radicalement lessystèmes
défer-lants du
type
considéré des oscillateurs linéairesFig. 7.
Le multivibrateur
constitue,
dans certainesconditions,
uneillustration de
système
déferlant NN(pratiquement équivalent
à un
système
comme il vient d’êtredit),
où d’ailleurs ils’agit
d’un déferlement àproprement parler,
les S étant par-courues à vitesse
infinie,
et constituantl’expression
d’une con-dition de continuité
plutôt qu’une
loi de mouvement( 3) .
Nousavons vérifié
expérimentalement,
dans le travailcité,
sa pro- 3) VOGEL, Annales des Télécommunications, 6, (1951), 182-190.prieté
d’atteindre lerégime
dé-fi-nitif d’oscillation dèsaprès
le
premier
déferlement.20. Coexistence de
cycles
des Un oscillateur à déferlementqui présente
dessingularités
et une frontière con-venables
peut posséder
simultanément desrégimes périodiques
stables du
premier
et du deuxième genre : dans ce cas, uneperturbation qui
feraitpénétrer
l’affixe dans un nouveau do-inaine d’attraction modifierait
profondément l’aspect
des oscil-lations
ultérieures,
sans détruire leur caractère stationnaire.La
figura R
donne unexemple théorique
cl’un tel état de choses.Fig. 8.
Il n’est pas difficile de réaliser un
système
réelprésentant
les mêmes
propriétés;
dans une étudeexpérimentale
dont nousrendrons un
compte
détailléailleurs,
on a utilisé unappareil- lage électronique conçu
suivant le schéma deprincipe
de lafigure 9,
oÙ R et S sont deuxsystèmes
caractérisésrespective-
Fig. 9.
ment par des
trajectoires hyperboliques
etrectilignes,
et 7’ unorgane
qui
comande la commutationlorsqu’une
certaine fonc-tion, réglable
àvolonté,
des deux tensions desortie s, y
atteintla valeur zéro. Les
figures
10 et 11 donnent deuxexemples d’oscillogrammes obtenus,
lapremière
avec deuxrégimes
sta-bles du
premier
et du deuxième genres, la deuxième avec unesolution stable du deuxième genre et une solution instable du
premier (par
modification despentes
de lafrontière)
Fig. 10. Fig. 11.
3°. Coexistence de
cycles déferlants
et continus. Dans lecas cl’un
centre,
il y a nécessairement destrajectoires
de lafamille centrée
qui
necoupent
pas lafrontière,
et par suiteil existe une
région
d’oscillations linéaires(sans
discontinui-tés),
limitée par la l~tangente
à Il. En dehors de cetterégion,
il
peut
exister destrajectoires
déferlantesfermées,
dupremier
ou du second genre, et un passage est
possible
de l’un à l’autrerégime.
Lafigure
12 donne unexemple schématique
où coe-Fig. 12.
xistent des solutions linéaires et une solution stable du
premier
genre, à domaine d’attraction très étendu. On constate l’exis- tence d’une zone 00 de la
frontière, qui
donne naissance à unanneau de solutions
disruptives, séparant
les zones linéaire etdéferlante : nous croyons
qu’il s’agit
là d’un fait tout à faitgénéral,
mais n’enpossédons
pas pour l’instant de démonstra-tion satisfaisante. On remarquera d’ailleurs que l’anneau en
question sépare
efficacement les deuxrégimes
pour depetites perturbation,
mais estinopérant
pour cellesqui
auraient unecertaine
amplitude :
de sortequ’on peut envisager
la réalisa-tion d’un oscillateur
qui
fonctionnerait alternativement en ré-gime
linéaire(harmonique)
et enrégime déferlant,
sous l’actionde chocs
répétés d’amplitude
convenable.La encore, la réalisation d’un
exemple
estaisée,
au moyen du schéma de lafigure 9,
où le circuit R est un oscillateur linéaire.3. Déferlements et hérédité. - On a vu au
paragraphe
précédent quelques-unes
despropriétés qui distinguent
les sy-stèmes
déf’erlants,
telles que les donne une étudetopologique directe,
et que les confirmeInexpérience.
Mais ils’agit jusqu’ici
d’une création
d’aspect
un peuarbitraire,
dont onpeut
entre-voir des
applications~ intéressantes
pour latechnique,
maisqui gardera
pour le théoricien un caractèretératologique
s’iln’est pas
possible
de l’insérer dans le corpsgénéral
dessystèmes dynamiques;
et il seraitparticulièrement
satisfaisant pourl’esprit (aussi
bienqu’important
en vue desapplications)
dedéduire de cette insertion un mode de transition entre les
systèmes
déferlants et ceux destypes plus géneralement
étudiésjusqu’ici.
C’est àquoi
l’on vas’employer
maintenant.En sornme, nous avons affaire à un
système
dont la loi d’évolutiouchange brusquement lorsque
l’affixe passe par cer- tainspoints
del’espace
dephase. Or,
si lessystèmes
lesplus classiques
sont caractérisés par une loiimmuable,
nous enconnaissons une
catégorie importante,
pourlesquels
ellevarie, graduellement
il estvrai,
au cours de l’évolution : ce sont lessystèmes héréditaires,
dont la notion est due augénie
deVOLTERRA. Un tel
système
estrégi,
on lesait,
par uneéquation intégro-differentielle,
oùfigurent,
à côté de termes différen- tielsindiquant
la tendance à variation dusystème
parvenu à un certainétat,
des termesintégraux
traduisantl’expérience
accumulée par le
système
au cours de son mouvement an-térieur.
Or,
la notiond’intégrale
est laplus
facile àgénéraliser
de manière à
englober
lesanalyses
du continu et du discon-tinu : il suffit de l’entendre au sens de
STIELTJES ; et,
pour cenous intéresse
ici,
de considérer desintégrales
de la formef1’(P)df (P), prises
lelong
de latrajectoire
del’affixe,
avecune distribution d’action héréditaire
f (P) qui
variebrusque-
ment de la valeur 0 pour T à telle fonction que l’on voudra de
P,
étant le lieu despoints
del’espace
dephase
où seproduisent
les discontinuitéspostulées
pour la loi d’évolution. En
particulier,
pour retrouver le sy- stème étudié auparagraphe précédent, répartissons
l’actionhéréditaire avec la densité - 1 sur les arcs de T
repulsifs
par4) VOGEL, C. R. Colloque de Porquerolles, (1951), 1-17.
rapport aux R,
avec la densité+
1 sur les arcsattractifs,
eto hors de T :
l’intégrale .r clf(P) prise
lelong
d’unetrajec-
toire
(composée
d’arcs successifs de R et deS)
vaudra 0 de-puis
laposition
initialejusqu’au premier point-frontière,
1à
partir
de cepoint jusqu’au suivant, puis
alternativement 0 et1,
tant que lesystème
continue à évoluer.L’équation
exprime
alors sous une forme unifiée lecomportament
denotre
système déferlant,
et leprésente
comme un casparti-
culier de
système héréditaire,
où l’action héréditaires’exprinle
par une certaine
intégrale
de STIELTJES. Il suffit d’une modi- fication infinimentpetite
de ladistribution df(P)
pour que lesystème
devienne unsystème
héréditaireclassique, puisqu’il
existe
toujours
une fonction continue et dérivable infinement voisine de la distributionenvisagée d’abord ;
demême,
si ladensité d’action héréditaire tend vers 0 tout en restant con-
finée aux
points
deT,
ou bien tend à s’uniformiser dans tout leplan,
on passegraduellement
ausystème classique
sanshérédité. L’insertion des
systèmes
déferlants est ainsi réali-sée ;
on voit mieux laplace qu’ils occupent,
et comment ilspeuvent dégénérer
ensystèmes
continus(ou
encore: commentil est
possible
de les considérer comme la schématisation desystèmes
héréditairescontinus,
à distribution d’action héré- clitaire trèsinégale) 5).
On remarquera que les
systèmes
déferlants ainsiprésentés
ne verifient pas le
postulat
de la «dissipation
de l’actionhéréditaire » formulé par VOLTERRA : à tout
instant,
c’est laparité
du nombre depoints-frontières
antécédentsqui compte,
et le
premier
passagegarde
autantd’importance
que le der-nier ;
mais aussi diffèrent-ils dessystèmes dynamiques
réelsen ce
qu’ils
ne sont pasdissipatifs,
dupoint
de vueénergéti-
que.
Il
ne serait pas malaisé de modifier l’un comme l’autre~) Tr3. VOGEL, 8e Congrès internat. de Mécan, t7zéor. et appl., Istanbul (1952), sous presse.
de ces
caractères,
en introduisant des facteurs d’amortisse- mentexponentiels convenables ;
mais cette modification est sans intérêt du momentqu’on
borne son attention aux solu-tions
périodiques libres, qui
sont nécessairementnon-dissipa-
tives des deux
points
de vue.Nous terminerons cet
exposé
par unexemple
élémentaire de déformation d’unsystème
déferlant par modification de la distribution d’action héréditaire:Soit le
système
pour conmnencer, une distribution de densité concentrée sur la frontière
d’équation
lorsque
m =0,
lestrajectoires
sont des cercles ~~-~-~2
=const,
les oscillations sont
harmoniques,
la frontière est naturelle-ment
inopérante. Lorsque
lncroit,
lerégime
n’est pas modifiéFig.13.
pour les
système
dont l’affixe a un rayon vecteur initial in- férieur à1:
pour lesautres, après
avoir décrit un arc decercle,
on atteint lafrontière,
et l’arc suivant seraelliptique
(et extérieur àD)
si m1; puis
on retrouvera un arc de cercle, suivi d’un arcd’ellipse,
et lecycle
se ferme. Il estaisé de se rendre
compte
que l’oscillation diffère peu d’une oscillationharmonique (figure 13a).
Lorsque ni, dépasse
la valeur1,
lestrajectoires
de la deu-xième famille sont des
hyperboles.
Si le rayon vecteur initial estcompris
entre 1 et on a une solution du deuxième genre(figure 13b) ;
mais pour les mouvements à rayon vecteur initialplus grand,
l’oscillation est dupremier
genre
(figure 13c),
et c’est la seulequi
subsistelorsque
mcroit indéfiniment. Son allure en fonction du
temps
est alorscelle de la
figure 13d,
bien connue enélectronique.
On
peut imaginer
bien d’autresconfigurations
de la « bar- rière »T, répondant
à diverses conditionspouvant
sepré-
senter en
Physique.
Parexemple,
si l’onadopte
pour la den-Fig. 14.
sité sur T
l’expression
1n. sgn y, et que l’on suppose l’affixe initialement situé dans ledemi-plan
dedroite,
on a les tra-jectoires
de lafigure 14,
comme on le vérifieaisément,
enobservant que le coefficient de - ce dans
l’équation
différen-tielle
peut prendre
les trois valeurs1, 1 m,
et 1 2m.Dans la discussion
qui précède,
on aenvisagé
des modifi-cations de l’action
héréditaire,
mais en maintenant celle-ci localisée sur la frontière. Il est encoreplus intéressant,
sansdoute,
d’examiner cequi
se passelorsque
cette action serépand
peu à peu dans le
plan
tout en conservant sur la frontière les valeursprécédelnment prescrites;
mais on nepeut
riendire de
général
sur les résultats de cettediscussion,
car elledépend
essentiellement de la loiqu’on adopte
pour la défor- mation duproblème,
loiqui
serasuggérée
par lasignification physique
éventuelle del’équation. Indiquons simplement
que si l’onarrive,
pour leproblème
de lafigure 14,
à la limite oùl’action héréditaire est distribuée linéairement avec la densité
ni, y
dy, l’équation
différentielledonne les
trajectoires
qui
sont des courbes ferméescontinues,
intermédiaires entre lerectangle
et le cercle.C’est par une « dilution » de ce genre de l’action hérédi- taire que l’on
peut
faire entrerl’équation
de VAN DER POLdans le cadre des