Niveau : 2ème A.B
Module : III Le père Goriot Activité : Langue
Intitulé du cours : Les figures de style (L’hyperbole, la périphrase, la métonymie)
I-Observation.
1-Elle me confia son sac. Il pesait au moins une tonne
] Hyperbole.
2-C’étaient des hommes géants sur des chevaux colosses.
3-A l’entrée des joueurs, le stade se leva.
] Métonymie.
4-J’ai soif. Je prendrai volontiers un Sidi Harazem.
5-La ville des lumières est la capitale de la France.
] Périphrase.
6-Les miroirs de l’âme révélaient son désespoir.
II-A Retenir.
-L’hyperbole : c’est une figure de l’exagération qui repose sur le grossissement exagéré d’une caractéristique, d’une idée ou d’un sentiment dans un but de mise en valeur (positive ou négative). On utilise souvent d’autres figures de style pour construire une hyperbole comme la métaphore ou la comparaison.
-La métonymie : consiste à remplacer un élément par un autre appartenant au même ensemble logique. (Contenu par le contenant « boire un verre » / L’œuvre par l’auteur ou le produit par le producteur « la nouvelle Renault sera
commercialisée le mois prochain » / le produit par le lieu « boire un sidi Ali » / la partie par le tout ou l’inverse « trouver un toit→ ‘maison’…)
-La périphrase : consiste à remplacer un terme par une expression qui le défini.
III-Exercices d’application.
1-Identifiez les figures de style employées dans les énoncés suivants.
-J’ai un magnifique Hugo. Je te le prête volontiers si tu veux le lire.
-La voiture brille de mille feux sous le soleil pâle de décembre.
-Il porte un superbe cuir.
-J’aimerais bien apprendre la langue de shakespeare.
-A boire ! Je meurs de soif !
-Le président français s’est entretenu durant deux heures avec son homologue américain.
2-Même question.
1- Son teint est pareil à l’éclat de la rose.
2- Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage.
3- En plus du mensonge, il a d’autres belles qualités.
4- On se promène immobile dans des pays que l’on croit voir.
5- Je vais vous parler de la chose la plus étonnante, la plus étrange et la plus merveilleuse.
6- Sur le tableau noir du malheur, il dessine le visage du bonheur.
7- Une petite rivière chante joyeusement au pied de la montagne.
8- Après la fin du spectacle, toute la salle a applaudi.
9- Nous avons programmé de visiter la ville rouge l’été prochain.
Niveau : 2ème A.B
Module : III Le père Goriot
Activité : Lecture (Extrait 4 / Chapitre II)
Support : «Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez…L'honnêteté ne sert à rien.»
Texte support.
Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez. Vous avez déjà choisi: vous êtes allé chez notre cousin de Beauséant, et vous y avez flairé le luxe. Vous êtes allé chez madame de Restaud, la fille du père Goriot, et vous y avez flairé la Parisienne. Ce jour-là vous êtes revenu avec un mot sur votre front, et que j'ai bien su lire: Parvenir! Parvenir à tout prix. Bravo! Ai-je dit, voilà un gaillard qui me va. Il vous a fallu de l'argent. Où en prendre? Vous avez saigné vos sœurs. Tous les frères flouent plus ou moins leurs sœurs. Vos quinze cents francs arrachés, Dieu sait comme! Dans un pays où l'on trouve plus de châtaignes que de pièces de cent sous, vont filer comme des soldats à la maraude. Après, que ferez-vous? Vous travaillerez? Le travail, compris comme vous le comprenez en ce moment, donne, dans les vieux jours, un appartement chez maman Vauquer à des gars de la force de Poiret. Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position. Vous êtes une unité de ce nombre-là. Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement du combat. Il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu'il n'y a pas cinquante mille bonnes places. Savez-vous comment on fait son chemin ici? Par l'éclat du génie ou par l'adresse de la corruption. Il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon, ou s'y glisser comme une peste. L'honnêteté ne sert à rien.
Vocabulaire.
-Flairer : Discerner, reconnaître ou chercher par l'odeur.
-Flouer : tromper
-Châtaigne : Fruit du châtaignier, masse farineuse enveloppée d'une écorce lisse de couleur brun rougeâtre.
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-Maraude : Vol de denrées alimentaires, en particulier de fruits, légumes, volailles, dans les champs ou dans une ferme.
-Peste : Maladie épidémique contagieuse.
Questions pour l’étude du texte.
-D’après le portrait de Vautrin précédemment étudié, quel est le qualificatif qui lui correspond le mieux ? -Quelle est l’intention de Vautrin à l’égard de Rastignac ?
-Qu’est-ce que Rastignac avait senti après avoir été chez sa cousine de Beauséand et Madame Restaud ? -Quel effet cette sensation avait-elle sur Rastignac ?
-De quoi avait-il besoin pour parvenir et réaliser la réussite sociale ?
-Relevez dans le texte ce qui démontre que Vautrin prend Rastignac par son point faible ? -Les exemples dont se sert Vautrin sont de l’ordre du concret et non pas de l’abstrait. Pourquoi ? -En donnant des conseils, quel statut Vautrin prend-il ?
-Quel type de constat Vautrin fait-il de la réalité ? Positif ou négatif ? -Relevez dans le texte ce qui montre que Vautrin est un être cynique ?
I-Identification du texte.
1-Situation : Ce passage est extrait du roman Le père Goriot de Honoré de Balzac, paru en 1835.Vautrin vient conduire Rastignac dans un jardin derrière la maison pour lui prodiguer des conseils. Il va tenter de corrompre le jeune homme en lui proposant un marché malhonnête. Pour ce faire, il le séduit par ses propos en lui démontrant l’impact de ses choix futurs.
2-Caractéristiques.
-Œuvre : Le père Goriot -Auteur : Honoré Balzac -Genre : Roman réaliste.
-Type : Argumentatif.
II-Axes de lecture.
1-L’obsession de l’argent et de la réussite.
Après avoir visité deux maisons luxueuses du grand Paris, Rastignac parvient à mesurer la distance qui le sépare de la haute société. Seulement, pour parvenir, il a absolument besoin d’argent. Ce besoin prend une forme si angoissante que Vautrin a su facilement le capter.
2-Le séducteur.
-Vautrin est capable de lire dans les idées d’Eugène qui veut parvenir. Il le prend donc par son point faible.
-Il essaye d’instaurer un climat affectif.
-La force de l’argument tient des exemples concrets et familiers au jeune provincial chez qui le sens de l’abstraction n’est pas assez développé / le raisonnement de Vautrin est donc forcément inductif (du particulier au général)
3-Un initiateur cynique.
-Dès le début du texte, Vautrin se pose en initiateur, fonction qu’il parait assumer admirablement.
-Vautrin dresse à Rastignac un constat ou un bilan décevant de la réalité.
-La manœuvre de Vautrin consiste donc à dévoyer ou corrompre son élève en le mettant devant le fait accompli.
→ L’expression « l’honnêteté ne sert à rien » finit vite par dévoiler son stratagème : il n’est pas un moralisateur, mais un pervertisseur.
III-Synthèse.
Vautrin provoque Rastignac à coup d’arguments. Ce dernier est au carrefour de la vie. C’est le moment pour lui de faire son choix ; peu importe les moyens. C’est l’idée du chemin initiatique qui est évoquée ici. Mais l’initiateur à sa petite idée : rien n’est gratuit, à la longue, il serait question du pur profit. Rastignac se rappellera ses conseils d'arrivisme tout au long de son épopée sociale.
