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Lutte contre les aleurodes en tomates sous abris

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Academic year: 2022

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début du cycle (pas d’aleurodes en début de cycle ou en faible quanti- té), il semblerait que nous pourrions nous affranchir de la lutte chimique, au moins sur une grande partie du cycle de production.

De plus, le virus ToCV est présent très rapidement sur culture de tomate de part l’inoculation initiale de l’insecte vecteur. En présence du virus, la crois- sance de la culture est ralentie, le rythme d’effeuillage est diminué, et les 9 feuilles restent donc plus long- temps sur la culture, ce qui laisse plus de temps aux larves d’aleurodes de terminer leur cycle.

Cette observation peut expliquer l’aug- mentation des quantités d’aleurodes sur la serre à effeuillage sévère en fin de cycle. Il conviendra de vérifier si sans virose nous n’aurions pas pu obtenir un contrôle encore meilleur des popu- lations d’aleurode.

Le maintien d’un plant fort semble donc être une condition favorable, voire un préalable à l’application de cette technique.

Effeuiller = moins de rendement ?

Nous avons également mesuré l’inci- dence d’une « conduite à effeuillage haut » sur les rendements.

La « méthode de l’effeuillage sévère » affecte significativement les rende- ments. À 5 mois de récolte en effet, les rendements dans la serre témoin approchent les 17 kg/m² alors qu’ils fert’îlenuméro trente-deux décembre deux mille douze / janvier deux mille treizepage huit

Dossier te

Essai de lutte contre aleurodes sur tomates hors sol sous abris

L’effeuillage : côté pile, côté face !

Sur les 16 000 tonnes de tomate pro- duites à la Réunion, près de 60 % sont obtenus par un système de produc- tion sous serre hors sol. Ce transfert d’une production de plein champ vers une production sous serre en culture hors sol s’explique par :

• La protection mécanique que pro- posent les serres contre les rava- geurs (toile anti-insectes) et les intempéries (couverture plastique),

• La protection contre les pathogènes du sol et notamment contre l’agent du flétrissement bactérien, Ralsto- nia solanacerumgrâce à la conduite hors sol,

• La typologie des exploitations maraî- chères, familiales et souvent de peti- te taille qui rend difficile les rota- tions de culture et renforce ainsi la pression sanitaire sur l’exploitation.

Un atelier de production sous serre en culture hors sol permet de s’af- franchir de ces contraintes.

Malgré les méthodes de lutte prati- quées sous serre, un bio agresseur majeur reste difficile à maîtriser : l’aleurode.

…Les feuilles du bas comme point d’émergence des adultes

L’adulte d’aleurode dépose ses œufs sur la face inférieure des feuilles les plus jeunes, au niveau de l’apex des plants. Après éclosion, les larves pas- sent par quatre stades de développe- ment, avant d’atteindre le stade

« pupe », d’où émerge l’adulte. Un cycle complet dure entre 3 semaines et 1 mois.

Le passage aux différents stades lar- vaires accompagne le vieillissement des feuilles. Ainsi, au fur et à mesure des descentes de culture, l’émergence des adultes s’effectue sur les vieilles feuilles du bas.

La solution : supprimer les feuilles du bas ? Oui. Mais combien ?

Nous avons donc suivi l’évolution des quantités de larves et d’adultes dans deux serres, l'une en « conduite clas- sique avec un effeuillage à 13-14 feuilles et en lutte chimique », l'autre en « conduite effeuillage sévère à 9 feuilles sans lutte chimique » (voir encart).

11 jours après plantation, une inocu- lation d’un aleurode par plant a été réalisée dans chacune des deux serres.

Nous avons réalisé nos notations sur 16 placettes représentatives de l’en- semble de la serre ; chaque placette étant constituée de 4 plants. Les nota- tions hebdomadaires ont porté sur le nombre de larves (L3-L4) des 2 feuilles du bas de ces 4 plants sur chacune des placettes et sur le nombre d’adultes sur les jeunes feuilles de l’apex jusqu’à la première feuille étalée.

Effeuillages au lieu de traitements chimiques : des résultats

très prometteurs !

La méthode de l’effeuillage sévère per- met de contenir les populations d’aleurodes de façon très significati- vement supérieure à celle utilisant la lutte chimique lors d’une infestation importante d’aleurodes (cf. figure 1 et 2). Notre méthode ne permet cependant pas d’empêcher l’intégra- lité des émergences d’aleurodes. Ainsi, sur des niveaux très élevés d’aleurodes (infestation artificielle), comme ce fut le cas dans notre essai, les pupes non retirées à temps par effeuillage suffi- sent à engendrer une croissance de la population.

Un adulte pouvant pondre jusqu'à plus de 200 œufs durant son cycle, il suffit en effet, d’une faible propor- tion d’émergence pour provoquer une augmentation de la population.

Sur le terrain, en appliquant cette méthode sur une culture saine dès le

C’est un ennemi important des cultures de serre et notam-

ment de la tomate. Malgré les méthodes de lutte prati- quées sous serre, ce bio agresseur majeur reste difficile à maîtriser. Outre le prélèvement de sève et la sécrétion par les larves de miellat sur lequel s’installe la fumagine, c’est la transmission de virus (ToCV, TYLCV), qui provoque les dommages les plus conséquents.

Il devenait donc urgent pour l’ARMEFLHOR de répondre aux attentes de ses adhérents : mettre au point une méthode de lutte, la plus naturelle et la plus économique possible contre l’aleurode, (connue aussi sous la dénomi- nation de « mouche blanche »). L’objectif de notre essai, suivi en partenariat avec le CIRAD, était de vérifier si des effeuillages sévères (8 à 9 feuilles) permettent d’extrai- re de la serre, les vieilles feuilles sur lesquelles sont fixées les larves d’aleurode dans leurs derniers stades larvaires avant que les adultes n’émergent. Et à terme, espérer ainsi faire diminuer la pression phytosanitaire…

Stades larvaires d’aleurodes.

Les aleurodes adultes s’abritent sous les feuilles.

Symptômes de virose ToCV sur plant de tomate (ci-contre), causée par les aleurodes (ci-dessus, adulte de Bemisia Tabaci).

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fert’îlenuméro trente-deux décembre deux mille douze / janvier deux mille treizepage neuf

er technique

e !

ne sont que de 14,3 kg/m² dans la serre « effeuillage sévère ».

C’est la per te de calibre liée au moindre nombre de feuilles, qui explique cette différence.

L’inoculation initiale d’aleurodes a favorisé l’homogénéité de la présen- ce du ToCV dans la serre. Une condui- te stressante comme l’effeuillage sévère tout au long du cycle pro- voque une expression plus marquée des symptômes du ToCV dans la serre

« effeuillage sévère » que dans la

« serre témoin » (78 % contre 56 %).

Dans la pratique, l’installation des aleurodes dans la serre est moins pré- coce et les contaminations moins homogènes. On peut donc penser que l’expression du ToCV favorise la perte de rendement et qu’il faut rela- tiviser l’impact négatif de la méthode de l’effeuillage sévère.

L’effeuillage

contre les aleurodes : efficace, naturel et…

économique !

En conclusion l’utilisation de la tech- nique de l’effeuillage sévère permet de contrôler les populations d’aleu- rodes. Cette technique sur l’intégrali- té du cycle semble avoir un impact sur les rendements.

En agriculture biologique, cette méthode pourrait devenir l’une des seules possibilités de contenir les popu- lations d’aleurodes.

Enfin, cette pratique n’ajoute pas de coût supplémentaire. Elle permet en outre d’éliminer l’utilisation de pesti- cide et les coûts de main-d’œuvre affé- rents.

L’essai sera reconduit en été pour confirmer l’efficacité de la méthode sur une période où, le cycle biologique de l’aleurode est bien plus rapide.

Nous chercherons également à confir- mer ou infirmer l’impact de la métho- de sur le rendement.

Jean Sébastien COTTINEAU Aude BIGORNE Elénie MINATCHY (VSC) L’équipe Cultures Légumières Sous Abris

Avec la coopération du CIRAD Olivier FONTAINE (Stagiaire) Hélène DELATTE (Chercheur) Frédéric CHIROLEU (Biostatisticien) Figure 1 : total des larves d’aleurodes

- - - : serre effeuillage sévère

- - -: serre témoin

: traitements insecticides serre témoin NS : différence non significative

* : p-value comprise entre 0.05 et 0.01

** : p-value comprise entre 0.01 et 0.001

*** : p-value inférieure à 10^-3 Test de Wilcoxon date par date.

L’EFFEUILLAGE PLUS EN DÉTAIL

On parle toujours d’effeuillage sur la base d’un « nombre de feuilles ». Ce « nombre de feuilles » correspond au nombre de feuilles restantes sur la plante après effeuillage, et non au nombre de feuilles supprimées lors de l’effeuillage. Aussi, un effeuillage classique à 13-14 feuilles sera-t-il moins sévère qu’un effeuillage à 9 feuilles!…

Figure 2 : Total des larves d’aleurodes

- - - : serre effeuillage sévère

- - -: serre témoin

: traitements insecticides serre témoin NS : différence non significative

* : p-value comprise entre 0.05 et 0.01

** : p-value comprise entre 0.01 et 0.001

*** : p-value inférieure à 10^-3 Test de Wilcoxon date par date.

Adultes Larves

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