LE CLERGÉ
A TOUS LES DIABLES.
\n
<\ jBiche
? Pontifices , id temploquid
facialaurum
„Tiré de Saint-Bernard»
LE
Clergé ,accoutumé
à prendre&
à nejamais rendre , ell,au
moment
a£Liel, dansune
criCedont
rien n approche. Fixez leattend
vement
;voyez
la figure alongee ,l’œil hagard , l’air larouche, piêt a
excom- munier ceux
qui oient lui ravirun
bienque
(dit il ) il a acquis fi légitimement.Entrons
un peu
dans les peines ,mes
chers compatriotes , donnons-lui une exis- tence
honnête
, maismodérée
\ ne Confirons pas qu’ildemeure
dans cette mollelfeoù
il eft plongé depuis fi long tems ,
&
nelui
rendons
notre eftimequ
après plusA
(O
d’un fîecle ,
temps
bien courtpour
réparerfes deforcires
&
les fc-élératefTes.iJn
exemple
récent vient denous con-
vaincre de ce
dont
il eft capable; aumo- ment où
il eff en horreur dans l’efprit de tout le inonde, le curé de Saint-Jacques dela
Boucherie
refufe à des perionns pauvres&
éplorées d’enterrer leur parent , fautede ii hv, qu’il
dema
de ,&
parce qu’ellesn
om que
18 hv. , il refufe d'aller enleverle cadavre. Il a été bien puni de fon inhu- manité , puifqu’ii a été obligé de faire l’enterrement
comme un
con\oi général,&
lelendemainun
fervice iolemnel,Gra-
tis
PRO Deo. Le
luifTe,
pour
avoir ditde la part du curé
&
autres prêtres de la paroLjfe:que
fl-ce que cejlque cettecharogne que vous nous apporte ? a été bien puni , puifque lesdames
de la halle l'ont forcé à faireamende
honorable , la torche à lamain
,amour du
cadavre&
au pied del’autçl, pendant l'office.
Le
faux dévot curé de Saint - Nicolas- des- ihamps
auroitéprouvé
lemôme
forts il n’eût pas repris fon chantre qu’il avoir expulfe
pour
avoir beuglépendant
le fer*vice
du
défunt.Ces deux
dignes prêtrespeuvent
bien remercier l’auteur qui ell cauie qu’ils n’ont point étémenés
à la lanterne, lieu qui leur étoit deftiné.Un
autre curé dans leMâconnois
, tar-
tuffe f
comme
ils le font prefque tous ),
appeilé
Focard
, a lailïéun
cadavre troisjours à la porte de leglife de Saint Pierre de
Mâcon,
parceque
[es parères n’avoient pas lemoyen
de le faire enterrer.Vous
êtes témoins 3 grands dieux î de toutes leurs infamies * ainfique
de la ru-meur &
de la fermentation qu’ils occa-fionnent aux états
généraux
,
& vous
ne lespulvériiez pas !
Vous
fouffrez qu’ils fe livrent à tous lesexcès.
Qu’on
parcourre les maifonspu-
bliques
: qu’y trouve* t-on? des calotins;
les cabarets
, des calotins
; le fpectacle
,
des calotins ,
&
dans la rue de laHa-
chette ,
&c.
Stc, des prêtres décaî-otés.
Il n’y a
que
les lieux honnêtes qu’ilsévlten"le plus. Et lorfque leur âge ne leur p- ;
-p
plus de fréquenter ces lieux d horreur s’introduifent dans les maifons
hom
où
leursmenées
infâmes font ignor ed’où ils (ont bientôt chaffés , après
A
fons ,
mes
chers compatriotes , n’en fouf- frez jamais.Amis &
bons citoyens , faifons-les ren-trer dans leur premier état , l’humilité Se
la pauvreté.
Emparons nous
de ce qu’ilsnous
ont volé ; ahons dans leurs temple',où
1 opulence régné ,y
reprendrenos
biens
j
que chaque
diflriéi s enempare
;qu’on
ne leur ladîeque
le néceffairepour
le (ervice divin
; qu’il foit fait
un
état parchaque
diffriéf des tréfors qu’il trouvera ,pour
ctre de ‘uite porté à lamonnoiepour
payer les dettes de l’état. Déficit qu’ilsont occafionné , foit par les
pendons,
(oit park
urs rapines.Ce
qui rendra aumonarque
la tranquillité (qui lui eft ravie depuis (i long
temps
),&
iebonheur
de fes lujets.INe peidez point
un
inftant,mes
chers compatriotes, il eff plus précieuxque vous
ne penfez j 6e fivous
leur laiffez letemps
de la réflexion,
que
defommes immenles
perdues ,
que
de tréfors enfouis fous lesruines de leurafyle pervers!
( 1 )
Le
crorez-vous ,mes
amis, &" auriez-vous
imaginé qu’ils ont déjà prévu à tout,
pud
ju’aumoment
aéfuel ils font faire des fonderies dans leurs fouterreinspour
convertir en lingots leur argenterie,&
enfrtdlrer l’état.
Ne
perdons pas detemps
(dis -je) reprenons n< s biens; ilsnous
appartiennent debon
droit , puifqu’onfait
que
dans lecinquième
fecle , ils ne pofTedoient pas la centième partie deceux
qu’iis ont.
Ne nous
laidons point éblouir par lesfaux raifonnemens des ariftocrares infâmes qui , par intérêt
ou
autrement , vuudroiencnous empêcher
de fuivre lesimpulfuns
de notrecœur,
puilquenous
ne cherchonsque
le bien général&
le repos de notrebon
roi , adoré par fon fidele fujetdu
diOriéî: des Récollets.
Pleure Clergé, pleure ; les larmes
que
tu répands font
pour nous
tousun
torrent de plaifirs.P.
S.On
vient de m’inflruireque
lecuré de Saint
Nicolas-des-Champs
, par
;
même engagé
parfa
’ Cj O lécrit
,
&
alui-même demandé qu’une
copie de fon
engagement
fût affiché dans toutes les rues&
carrefours de Paris,Mais,
le croirez-vous ? aumoment où
ce digne chantre elf dans une pleine fécu-
rité par la foi des traités
, le premier octo- bre , à hui: heures de
demie du
foir, ce
digne chantre
, dont il a été ci devant parle, vient d’être conduit ignomineufe-
ment
à l’hôtel de l’enfer, c’eit à- dire, à
1 hôtel
du
Châtelet.Au moment
de fonenlèvement
il étoit à l’égüfe de Saint- Nicolas-desChamps pour un
convoi quife faifoit
, au
nombre
de trente prêtres,
où
l’indigne curé préfidoit, iorfque tout-
a-coup
le chancre fe vit entcuié parune
gardedu
diflriâ: de Saint-Martiirndes-Champs
, qui îe faifit au collet, en lui
prononçant
: Suivez-nous. li obéit fur lechamp
à l'ordre qu'il venoit de recevoir, fans lavoir de qui il pouvoit êtreémané.
Mais
il s’apperçut bientôt de la cabale quiércu
formée corme
lui, jnft :nr a ia porte de l’édifons
mieux, un scélérat,
lui arracha fou rabat ,&
après avoir été conduit chezle curé,
on
lui ôta la foutane , fon furplis&
ion bonnet carre , le tout en prélencedu
curé&
chez lui.Une
humiliation de cette nature doit avoir été bien fenfibie àun homme
auflivertueux
que
lui, qui perd à l’infl-ant ionhonneur &
fon bien , niais qu’il recouvre-ra bientôt
, lorfque les dignes
dames
de la halle&
autres feront inflruites desma- nœuvres
odieufesque
la genre prêtraiilea formées contre lui.
Venez
à ion iecours,
niefdames ;
venez
3 achevez l’ouvrageque vous
avez ii biencommencé. Vous
ferez par-làdeux heureux
; la refpeéfabîefemme
gémit de la détrelTe de ion mari qui eft
dans les fers,
Uns
efpoir ni reffource quel-conques
3&
qui n’aque
vouspour
pro-tecteur
&
confolateur.( 7 )
puifqu’au
même
île,
un
prêtre,/ • *
»