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Article pp.127-141 du Vol.38 n°227 (2012)

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Cet article étudie la propension à innover des entrepreneurs seniors relativement aux autres catégories d’entrepreneurs.

L’étude empirique est réalisée à partir d’une base de données de 69 054 entrepreneurs de 64 pays sur la période 2001-2008 et issue de l’enquête Global Entrepreneurship Monitor. Les résultats montrent que les entrepreneurs seniors sont moins innovants que les entrepreneurs plus jeunes, tant en termes d’innovation de produit que d’innovation de procédé.

ANA COLOVIC Rouen Business School OLIVIER LAMOTTE ESG Management School

Entrepreneurs seniors et innovation

Une étude sur données individuelles

DOI:10.3166/RFG.227.127-141 © 2012 Lavoisier

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L

e vieillissement démographique en cours dans les économies occiden- tales1 aura pour conséquence le développement de l’entrepreneuriat des seniors. Deux facteurs majeurs peuvent expliquer cette évolution (Kautonen et al., 2011). D’une part, de plus en plus de jeunes retraités disposant d’un savoir-faire et de res- sources financières souhaitent rester écono- miquement actifs afin de conserver leur style de vie tout en bénéficiant d’une certaine flexibilité. D’autre part, un nombre croissant d’individus sont exclus du marché du travail du fait de leur âge et sont dans l’obligation de créer leur propre activité pour avoir un revenu. Cet accroissement de l’entrepreneu- riat des seniors est une bonne nouvelle pour les économies de l’OCDE dans la mesure où l’entrepreneuriat conduit à davantage d’in- novation, à des gains de productivité, ou à la création d’emplois et contribue ainsi à la croissance et au bien-être d’un pays (Acs et al., 2008). L’entrepreneuriat des seniors est également un moyen de réduire le coût du vieillissement pour des États confrontés à des contraintes financières de plus en plus importantes (Kibler et al., 2011). Toutefois, l’impact des entrepreneurs sur l’économie est d’autant plus fort que ceux-ci sont enclins à croître et innover (Stenholm et al., 2011).

Or, les recherches sur les seniors semblent indiquer une moindre capacité d’innovation et de créativité de cette catégorie d’âge rela- tivement aux autres catégories de la popula- tion (Bonte et al., 2009).

Le sujet est d’importance dans la mesure où l’innovation constitue l’une des trois com-

posantes de l’entrepreneuriat, avec la pro- activité et la prise de risque, selon la défini- tion de Miller (1983). Cette caractérisation constitue la base de la définition d’orienta- tion entrepreneuriale, concept à l’origine d’une importante littérature en stratégie et en entrepreneuriat, bien que sa cohérence conceptuelle puisse être remise en question (Basso et al., 2009). Lumpkin et Dess (1996) définissent ainsi la propension à innover comme une tendance à initier et à soutenir des idées nouvelles, des nouveau- tés, des expérimentations et des processus créatifs qui peuvent résulter en la création de nouveaux produits, de nouveaux ser- vices ou de nouveaux procédés technolo- giques2. L’opérationnalisation du concept d’innovation repose sur les études de Miller et Friesen (1982) et de Covin et Slevin (1989), met l’accent sur les innovations de produit et de procédé et intègre à la fois l’effort d’innovation et ses résultats (Lumpkin et Dess, 1996).

L’objet de cet article est d’étudier la propen- sion à innover des entrepreneurs seniors.

Nous nous appuyons pour cela sur une revue de la littérature couvrant différentes disci- plines et sur une étude empirique à partir d’un large échantillon de données. Cette recherche contribue à l’amélioration de la connaissance sur l’entrepreneuriat des seniors de deux manières. Premièrement, nous mettons en lumière un phénomène très peu étudié : la propension à innover des entrepreneurs seniors. À notre connaissance il n’existe aucune autre recherche spécifique sur cette question alors que, du fait de l’évo-

1. Selon Robert-Bobée (2007) en France près d’un habitant sur trois aura plus de 60 ans en 2050, par rapport à un habitant sur cinq en 2005.

2. « Innovativeness reflects a firm’s tendency to engage in and support new ideas, novelty, experimentation, and cre- ative processes, that may result in new products, services or technological processes. » (Lumpkin et Dess, 1996, p. 142).

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lution démographique des sociétés occiden- tales, les seniors attirent de plus en plus l’at- tention des chercheurs. Deuxièmement, nous proposons une étude empirique à partir d’une base de données importante et inter- nationale, alors que la plupart des travaux sur l’entrepreneuriat des seniors s’appuient sur des études qualitatives ou sur un pays en particulier. Cette caractéristique de notre recherche permet d’accroître la généralisa- bilité des résultats.

Cet article est organisé en quatre parties. La première partie est consacrée à la littérature sur l’influence de l’âge sur l’entrepreneuriat et en particulier sur l’entrepreneuriat inno- vant. Elle aboutit à la formulation des hypo- thèses de recherche. La deuxième partie détaille la base de données et la méthodolo- gie utilisée. La troisième partie est consa- crée aux tests des hypothèses de recherche.

La quatrième partie s’attache à discuter les principaux résultats, les limites de la recherche et les perspectives futures, et pro- pose des recommandations visant la promo- tion de l’entrepreneuriat des seniors.

I – ÂGE, ENTREPRENEURIAT ET INNOVATION

La relation entre l’âge et l’entrepreneuriat a fait l’objet de plusieurs études théoriques et empiriques. Selon Lévesque et Minniti (2006) l’âge constitue en effet un facteur inhérent déclencheur de l’entrepreneuriat.

Parker (2004) avance même que l’âge est un des facteurs influençant le plus claire- ment l’entrepreneuriat. De fait, les facteurs stimulant ou limitant l’entrepreneuriat ont tendance à changer au cours de la vie, ce qui implique que la propension à devenir entrepreneur soit déterminée par l’âge.

Ainsi, la distribution de l’âge dans une

population serait un facteur déterminant de la création de nouvelles entreprises dans un pays. Les travaux liant âge et entrepreneu- riat suggèrent ainsi que la probabilité de créer sa propre entreprise est maximisée chez les individus relativement jeunes (Blanchflower, 2004 ; Lévesque et Minniti, 2006). Plus précisément, la plupart des études récentes montrent une relation en U inversé entre l’âge de l’individu et la déci- sion de créer son entreprise (Bonte et al., 2007). Kihlstrom et Laffont (1979) expli- quent ceci par le fait qu’un individu ration- nel choisira de créer son entreprise si les revenus attendus de cette activité sont au moins identiques à ceux générés par un salaire en tant qu’employé. La motivation d’un individu à créer sa propre entreprise diminue donc tout au long de la vie (Lévesque et Minniti, 2006). Il existe ainsi un effet d’âge selon lequel, en vieillissant, créer sa propre entreprise devient moins désirable qu’être salarié, puisque le fait d’être salarié assure un revenu instantané.

Le vieillissement accroît de fait le coût d’opportunité du temps : la valeur qu’on accorde au temps est fonction croissante de l’âge. En revanche, au fur et à mesure que l’âge s’accroît, la valeur des revenus poten- tiels futurs décroît. Par conséquent, en vieillissant, les individus sont de moins en moins enclins à accorder leur temps aux activités qui génèrent des retours sur la durée, comme la création d’une nouvelle entreprise (Lévesque et Minniti, 2006), puisque le temps est une ressource rare. Il y aurait ainsi une période optimale dans la vie d’un individu au cours de laquelle l’aver- sion au risque et l’importance accordée au temps sont d’une influence modérée. Cette période serait alors la période optimale pour devenir entrepreneur. Dans les faits la part

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des individus qui tentent de créer une entre- prise est la plus élevée parmi les individus âgés de 25 à 35 ans (Lévesque et Minniti, 2006). Mueller (2006) trouve pour sa part une relation positive et curvilinéaire entre l’âge et la volonté de créer son entreprise avec un maximum à 41 ans.

En définitive, bien que les individus matures soient en général plus capables de créer une entreprise que les individus jeunes, il y a moins de chance qu’ils le fas- sent (Curran et Blackburn, 2001)3. La littérature montre également que la pro- pension à innover des entrepreneurs peut être affectée par le processus de vieillissement pour des raisons d’ordre physique ou cogni- tif. Les approches gérontologiques considè- rent en effet que le vieillissement induit une altération des capacités physiques et cogni- tives (Meyer, 2011). Les travaux sur l’évolu- tion des capacités cognitives au cours de la vie d’un individu, dont Desjardins et Warnke (2012) proposent une revue exhaustive, sont particulièrement intéressants pour notre étude. Ils montrent que, dans le cas général, le déclin cognitif peut commencer dès l’âge de 20 ans et s’accélère à partir de 50 ans (Hertzog et al., 2008). Il est toutefois néces- saire de distinguer l’intelligence fluide, qui fait référence à la capacité à raisonner de manière logique et à résoudre des pro- blèmes, de l’intelligence cristallisée, qui est la capacité à utiliser ses compétences, son savoir-faire et son expérience (Catell, 1971).

L’intelligence fluide est déterminée généti- quement mais aussi biologiquement et de ce fait a tendance à décliner dès l’âge adulte. En revanche l’intelligence cristallisée, détermi- née socialement et culturellement, a ten-

dance à croître jusqu’à 55 ans, à se stabiliser jusqu’à 75 ans, puis à décroître (Baltes, 1993 ; Desjardins et Warnke, 2012). Le déclin de l’intelligence fluide serait donc compensé, au moins jusqu’à 75 ans, par l’ac- croissement de l’intelligence cristallisée. De plus, des études ont montré que la capacité d’un individu à être créatif diminue avec l’âge (Ruth et Birren, 1985) car les individus sont trop influencés par leurs expériences passées, ce qui réduit leurs capacités créa- tives. Ainsi, il apparaît que certaines capaci- tés augmentent avec l’âge alors que d’autres diminuent. De plus, les capacités physiques et cognitives des individus dépendent certes de facteurs biologiques mais également de facteurs comportementaux, environnemen- taux et sociaux (Desjardins et Warnke, 2012). Toutefois il semble que l’évolution des capacités psychiques des individus avec l’âge soit globalement défavorable à la pro- pension à innover, ce qui est confirmé par les travaux empiriques sur l’attitude des seniors vis-à-vis de l’innovation en entreprise.

Il existe en effet une littérature émergente sur l’adoption du changement technique par les seniors. Plusieurs articles, basés sur des données individuelles, montrent que les seniors sont plus lents que les autres catégo- ries de travailleurs dans l’adoption des outils innovants comme les technologies de l’information et de la communication (Friedberg, 2003 ; Weinberg, 2004 ; Koning et Gelderblom, 2006 ; Borghans et ter Weel, 2002 ; Bertschek et Meyer, 2008). Meyer (2011) montre, à partir d’enquêtes sur des PME allemandes, que les entreprises dont la main-d’œuvre est la plus âgée sont égale- ment celles qui adoptent le moins les nou-

3. Sur la désirabilité et la faisabilité de l’intention entrepreneuriale des seniors, voir l’étude exploratoire de Maâlaoui et al.(2012).

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velles technologies. Une explication à ce phénomène est apportée par Behaghel et Greenan (2010) à partir de données d’entre- prises françaises. Les auteurs montrent que les ouvriers de plus de 50 ans souffrent d’un désavantage comparatif pour la formation continue lors de la mise en place de change- ments techniques de leur entreprise.

Dans le domaine du marketing, de nombreux travaux s’intéressent également à l’attitude des seniors vis-à-vis de l’innovation4. Des recherches montrent notamment que les seniors sont souvent parmi les derniers à adopter des produits, services ou idées inno- vants (Lunsford et Burnett, 1992). Plusieurs travaux ont également montré que l’attitude envers la technologie et l’adoption de celle- ci varient avec l’âge et que plus les consom- mateurs sont âgés, plus ils ont une attitude négative vis-à-vis de la technologie et moins ils utilisent les nouvelles technologies (Gilly et Zeithmal, 1985). Toutefois, cette image est à nuancer du fait de l’hétérogénéité des seniors en termes d’attitude vis-à-vis de l’in- novation. Szmigin et Carrigan (2000) mon- trent par exemple que l’âge cognitif constitue un facteur déterminant du comportement d’achat des seniors. Ainsi, les seniors se per- cevant comme les moins âgés ont un com- portement d’achat beaucoup plus innovant que les autres.

Dans le domaine de la recherche en entre- preneuriat, l’article de Bonte et al.(2009) constitue à notre connaissance la seule recherche sur la propension des différentes catégories d’âge à innover. À partir de don- nées régionales sur les start-up allemandes les auteurs trouvent une relation significa- tive en forme de U entre l’âge et l’entrepre-

neuriat innovant. Les groupes d’âge 20-29 ans et 40-49 ans sont les plus actifs en termes d’entrepreneuriat innovant alors que le groupe d’âge 30-39 ans est le moins actif.

C’est un résultat intéressant car il suggère que les créateurs d’entreprises innovantes se situent dans des tranches d’âge spéci- fiques. Les auteurs avancent plusieurs explications. Pour créer des entreprises innovantes, l’expérience et la connaissance accumulées utiles à la création d’une acti- vité augmentent avec l’âge. En revanche, la mentalité et les routines qui s’installent avec l’âge laissent moins de place pour la reconnaissance des opportunités entrepre- neuriales ou pour la créativité, influençant ainsi négativement la décision d’un indi- vidu de créer une entreprise innovante (Bonte et al., 2009). D’autres explications peuvent être proposées. Ainsi, les activités innovantes génèrent un résultat après une période généralement plus longue que les autres activités. Or une personne âgée est moins encline à s’engager dans des activités sur une longue durée, et donc plus incer- taines. La perception du temps a donc un impact sur l’entrepreneuriat innovant. Une personne âgée préfère une activité pouvant lui apporter un revenu à plus court terme (Lévesque et Minniti, 2006).

Ces travaux nous conduisent à formuler les hypothèses suivantes sur le lien entre l’en- trepreneuriat des seniors et l’innovation.

Hypothèse 1. Les entrepreneurs seniors proposent des produits moins innovants que les entrepreneurs plus jeunes.

Hypothèse 2. Les entrepreneurs seniors utilisent des technologies moins innovantes que les entrepreneurs plus jeunes.

4. Sur l’attitude des consommateurs vis-à-vis de l’innovation voir la revue de littérature proposée par Nyeck et al.

(1996).

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II – MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

L’objectif de cet article est de déterminer si les entrepreneurs seniors sont innovants relativement aux autres catégories d’entre- preneurs. Nous utilisons pour cela la base de données Global Entrepreneurship Moni- tor (GEM). GEM est une évaluation annuelle du niveau de l’activité entrepre- neuriale. Les données proviennent d’en- quêtes réalisées entre 2001 et 2008 auprès d’au moins 2 000 individus par pays, choi- sis de manière aléatoire, entrepreneurs ou non. En 2008, la base couvre 64 pays déve- loppés et en développement5. Nous utili- sons le sous-échantillon Total early-stage Entrepreneurial Activity(TEA) de la base et ne considérons ainsi que les individus enga- gés dans une activité entrepreneuriale dans un délai compris entre 3 et 42 mois au moment de l’enquête. L’échantillon com- plet comprend 69 054 observations.

Afin de tester nos hypothèses de recherche nous avons défini des variables expliquées, une variable explicative et des variables de contrôle. Les variables utilisées dans l’étude et les sources utilisées sont présen- tées de manière synthétique dans le tableau 1. Les variables expliquées sont les variables binaires Nouveau produitet Nou- velle technologie. Nouveau produitprend la valeur 1 quand le produit proposé par l’en- trepreneur est nouveau pour tout ou partie de ses clients, 0 autrement. Nouvelle tech- nologieprend la valeur 1 quand la technolo- gie ou la procédure requise pour la produc-

tion est disponible depuis moins d’un an, 0 autrement. En d’autres termes nous tentons d’expliquer l’entrepreneuriat innovant, qu’il soit de produit ou de procédé. Nous ne considérons ainsi que le résultat de l’inno- vation et non l’intention, choix méthodolo- gique qui réduit le concept de propension à innover couramment utilisé dans la littéra- ture sur l’orientation entrepreneuriale mais qui est contraint par la base de données.

La variable explicative est également une variable binaire, Senior. Celle-ci prend la valeur 1 quand l’entrepreneur est senior, c’est-à-dire qu’il a 50 ans ou plus, 0 autre- ment. Dans cette étude nous considérons en effet comme seniors les entrepreneurs âgés de 50 ans ou plus, seuil le plus communé- ment utilisé dans la littérature sur le sujet (Curran et Blackburn, 2001 ; Kautonen et al., 2011 ; Maâlaoui et al., 2012). Nous retenons comme juniors les entrepreneurs âgés de 29 ans ou moins, comme c’est le cas dans les rares études sur l’entrepreneuriat des jeunes (Lorrain et Raymond, 1991 ; Blanchflower et Meyer, 1994 ; Roberts et Tholen, 1998).

Nous ne prenons en considération que l’âge chronologique et non l’âge ressenti, notre base de données ne nous le permettant pas.

Le tableau 2 présente les tris croisés entre variables expliquées et catégories d’âge. Il indique, pour chaque classe d’âge, la venti- lation des entrepreneurs selon le caractère innovant de leurs produits ou technologies.

Par exemple, parmi les 14 844 entrepreneurs seniors, 5 877 individus soit 39,59 % propo- sent un produit innovant. Par comparaison

5. Afrique du Sud, Allemagne, Angola, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Bré- sil, Canada, Chili, Chine, Colombie, Corée du Sud, Croatie, Danemark, Égypte, Émirats Arabes Unis, États-Unis, Équateur, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hong Kong, Hongrie, Inde, Indonésie, Iran, Irlande, Islande, Israël, Ita- lie, Jamaïque, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Lettonie, Macédoine, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Norvège, Ouganda, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Porto Rico, Portugal, République tchèque, Russie, Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Singapour, Slovénie, Suède, Suisse, Thaïlande, Turquie, Uruguay, Venezuela.

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44,92 % des entrepreneurs de moins de 30 ans proposent un produit innovant. On observe également une différence en ce qui concerne l’utilisation de nouvelles technolo- gies. 8,43 % des entrepreneurs juniors font

appel à des technologies de moins d’un an pour leur production contre 5,43 % des seniors.

Ces analyses ne permettent toutefois pas de tester nos hypothèses. Nous procédons Tableau 1 –Description et source des variables

Nouveau produit = 1 si le produit est nouveau pour tout ou partie des clients, 0 autrement.

Source : GEM

Nouvelle technologie = 1 si la technologie ou la procédure requise pour la production est disponible depuis moins d’un an, 0 autrement. Source : GEM Senior = 1 si l’entrepreneur est âgé de 50 ans ou plus, 0 autrement.

Source : GEM

Genre = 1 si l’entrepreneur est un homme, 0 si c’est une femme. Source : GEM Études supérieures = 1 si l’entrepreneur a un niveau d’études supérieures, 0 autrement.

Source : GEM

Opportunité = 1 si l’entrepreneur déclare avoir créé son entreprise suite à une opportunité, 0 si c’est par nécessité économique. Source : GEM Secteur technologique = 1 si l’activité entrepreneuriale a lieu dans le secteur des moyenne ou

haute technologies, 0 autrement. Source : GEM

Revenu par habitant Logarithme du PIB par habitant à parité de pouvoir d’achat en dollars US constants de 2005. Source : World Bank Development Indicators.

Tableau 2 –Tris croisés

Catégorie Produit innovant Technologie innovante

d’âge Oui Non Oui Non

Total

7 816 9 583 1 467 15 932 17 399

< 30 ans

44,92 % 55,08 % 8,43 % 91,57 % 100 %

15 078 21 733 2 533 34 278 36 811

30-49 ans

40,96 % 59,04 % 6,88 % 93,12 % 100 %

5 877 8 967 806 14 038 14 844

> 49 ans

39,59 % 60,41 % 5,43 % 94,57 % 100 %

28771 40 283 4 806 64 248 69 054

Total

41,66 % 58,34 % 6,96 % 93,04 % 100 %

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Tableau 3–Statistiques descriptives et matrice des corrélations Note: * p < 0,1 Moyenne Variables (écart type)12345678 0,417 1. Nouveau produit (0,493)1,000 0,069 2. Nouvelle technologie (0,255)0,069*1,000 0,215 3. Senior (0,411)0,022*0,031*1,000 0,600 4. Genre (0,490)0,0070,0080,011*1,000 0,405 5. Études supérieures (0,491)0,085*0,0010,0010,028*1,000 0,724 6. Opportuni (0,447)0,081*0,014*0,039*0,060*0,14*1,000 0,064 7. Secteur technologique (0,246)0,041*0,011*-0,013*0,089*0,096*0,051*1,000 9,75 8. Revenu par habitant (0,851)0,0030,058*0,089*0,066*0,197*0,176*0,07*1,000

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donc dans la partie suivante à des estima- tions probit permettant de contrôler les élé- ments pouvant affecter la relation entre innovation et âge des entrepreneurs. Des études empiriques ont en effet mis en avant le rôle d’autres facteurs liés aux caractéris- tiques personnelles de l’entrepreneur, telles que le genre (Minniti et Nardone, 2007) ou le niveau d’éducation (Davidsson et Honig, 2003), à ses motivations (McMullen et al., 2008), à son secteur d’activité (Thornhill, 2006), ou à l’environnement économique dans lequel il est inséré (Wennekers et al., 2005).

Les principales statistiques descriptives des variables et une matrice des corrélations sont présentées dans le tableau 3. Nous avons réalisé les tests FIV (facteurs d’infla- tion de la variance) dans toutes les régres- sions. Ils sont compris entre 1,00 et 1,08, ce qui confirme l’absence de colinéarité entre les variables explicatives et de contrôle.

III – RÉSULTATS

Le tableau 4 présente quatre modèles de régressions probit. Les modèles 1 et 2 ont pour variable expliquée l’entrepreneuriat innovant en termes de produit, les modèles 3 et 4 l’entrepreneuriat innovant en termes de technologie. Les modèles 1 et 3 n’in- cluent que les variables de contrôle, les modèles 2 et 4 incluent la variable explica- tive. Les résultats du tableau 4 permettent de tester les hypothèses 1 et 2. Tous les coefficients sont significatifs au seuil de 1 % à l’exception du genre et de la motiva- tion dans les modèles 3 et 4. Les R2 de McKelvey et Zavoina sont relativement faibles mais ils sont cohérents avec les études empiriques comparables. De plus, comme le suggère Hoetker (2007) les R2

des estimations probit ne peuvent être inter- prétés de manière intuitive et ne peuvent être comparés à ceux des estimations des moindres carrés ordinaires. Afin de faciliter l’interprétation des résultats nous calculons et reportons dans le tableau 4 les valeurs marginales des estimations probit. Les valeurs marginales indiquent le changement de résultat observé de la variable expliquée lorsque la variable explicative passe de 0 à 1. Ainsi nous observons à partir du modèle 2 que le fait qu’un entrepreneur soit senior réduit la probabilité qu’il propose un pro- duit innovant de 1,8 %. De même, nous observons à partir du modèle 4 que le fait que l’entrepreneur soit senior réduit la pro- babilité qu’il utilise une technologie inno- vante de 1,6 %. Ces résultats nous condui- sent à valider les hypothèses 1 et 2.

Les coefficients estimés des variables de contrôle méritent également d’être interpré- tés. Le coefficient de genre est positif dans le cas de l’innovation de produit mais néga- tif pour ce qui est de l’innovation de techno- logie, ce qui tend à montrer que les entre- preneurs de sexe féminin sont plus innovants en termes de produit mais qu’il n’y a pas de différence en termes d’utilisa- tion de nouvelles technologies. Le coef - ficient d’Études supérieures indique sans surprise que les entrepreneurs éduqués sont plus à même d’être innovants aussi bien en termes de produits que de technologie.

L’analyse des coefficients estimés de la variable Opportunité est particulièrement intéressante. Les coefficients estimés sont positifs et significatifs pour l’innovation de produit, alors qu’ils ne sont pas significatifs pour l’innovation de technologie. Cela indique clairement que les entrepreneurs innovants en termes de produit ont identifié et exploité une opportunité, alors que ce

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n’est pas le cas pour les entrepreneurs inno- vants en termes de technologie. L’entrepre- neuriat innovant est plus à même d’avoir lieu dans les secteurs de moyenne et haute technologie, comme l’indiquent les coeffi- cients estimés de la variable Secteur techno- logique. C’est un résultat intuitif mais pas trivial. En effet, l’innovation peut avoir lieu dans tous les secteurs, y compris l’agricul- ture ou le commerce de détail. Enfin, le coefficient estimé de Revenu par habitant est négatif, ce qui est cohérent avec les tra- vaux précédents et montre que dans les pays les plus riches l’innovation est plutôt réali- sée par les grandes entreprises qui limitent

ainsi l’arrivée de nouvelles entreprises innovantes sur le marché.

DISCUSSION ET CONCLUSION L’objectif de cet article est d’étudier la pro- pension à innover des entrepreneurs seniors relativement à celle des autres catégories d’entrepreneurs. L’analyse empirique per- met de montrer que les entrepreneurs seniors sont moins innovants que les entre- preneurs plus jeunes, tant du point de vue de l’innovation de produit que de celui de l’innovation de procédé. Ces résultats confirment ainsi les hypothèses établies sur la base de la littérature. Plusieurs explica-

Tableau 4 –Effets marginaux après estimations probit

Notes : *** p < 0,01. Les écarts types sont entre parenthèses. Le nombre d’observations est inférieur au nombre d’observations total de l’échantillon (69 054) en raison de données manquantes pour les variables de contrôle.

Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4

Variables : Variable dépendante : Variable dépendante : nouveau produit nouvelle technologie

– 0,018*** – 0,016***

Senior

(0,004) (0,002)

– 0,014*** – 0,014*** – 0,003 – 0,003

Genre

(0,004) (0,004) (0,002) (0,019)

Études 0,079*** 0,079*** 0,005*** 0,005***

supérieures (0,004) (0,004) (0,002) (0,002)

0,083*** 0,083*** – 0,003 – 0,003

Opportunité

(0,004) (0,004) (0,002) (0,001)

Secteur 0,067*** 0,067*** 0,015*** 0,015***

technologique (0,008) (0,008) (0,004) (0,004)

Revenu – 0,019*** – 0,019*** – 0,017*** – 0,016***

par habitant (0,002) (0,003) (0,001) (0,001)

R2(McK. & Zav.) 0,023 0,023 0,012 0,015

Wald Chi2 985,96*** 1000,91*** 267,08*** 307,85***

Nombre d’obs. 68 998 68 998 68 998 68 998

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tions peuvent éclairer ces résultats. D’une part, d’un point de vue gérontologique les seniors subissent des détériorations de leurs fonctions cognitives, ce qui réduit leur capacité à proposer des produits innovants ou à adopter des technologies innovantes.

D’autre part, les seniors en entreprise sont plus réticents à adopter de nouvelles technologies et sont désavantagés lors de la formation continue à ces nouvelles technologies. Ils souffrent donc d’un désa- vantage lors de la création de nouvelles entreprises, de ce fait moins innovantes.

Cette moindre capacité à innover peut avoir des conséquences sur la réussite des entre- preneurs seniors : plusieurs études ont en effet montré que la survie des jeunes entre- prises est largement dépendante de leur capacité à innover (Cefis et Marsili, 2006 ; Buddelmeyer et al., 2010). Harada (2003) a d’ailleurs montré l’existence d’une relation négative entre la probabilité de succès d’un entrepreneur et son âge, sans toutefois pro- poser d’explication. La moindre capacité à innover des seniors pourrait constituer un élément explicatif.

Les résultats de cette recherche sont toute- fois à nuancer pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la détérioration des capacités cognitives et la réticence à l’adoption de nouvelles technologies n’affectent pas tous les individus de la même manière. Comme le soulignent Desjardins et Warnke (2012) les capacités cognitives des individus et leur évolution sont le résultat d’interactions entre plusieurs facteurs : les caractéristiques biologiques, l’éducation, l’environnement familial et social, l’activité professionnelle, la stimulation cognitive, l’exercice physique.

Par exemple, l’exercice d’une profession intellectuelle ou qui nécessite une adaptation fréquente aux changements technologiques

réduit le risque d’altération des capacités cognitives liées au vieillissement (Valenzula et Sachdev, 2005). À l’inverse, des études récentes montrent que la retraite accélère le déclin cognitif (Bonsang et al., 2012). Ensuite, la propension à innover des individus dépend également de l’environne- ment économique, social et culturel, qui peut être plus ou moins favorable à l’entre- preneuriat innovant. Ainsi Koellinger (2008) montre que la probabilité qu’un entrepre- neur soit innovant est plus importante dans les pays développés à haut revenu. À une échelle régionale Lee et al.(2004) montrent qu’un environnement socialement et cultu- rellement diversifié facilite l’afflux d’un capital humain particulier et la diffusion de l’information, favorables à l’innovation et l’entrepreneuriat. Enfin, les résultats de cette recherche sont validés sur la période étudiée mais ne peuvent être généralisés à d’autres périodes. En effet, ils peuvent être affectés par des effets de cohorte, c’est-à- dire imputables aux caractéristiques parti- culières d’une génération ou à un change- ment structurel des individus causé par des évènements majeurs, comme par exemple le développement de l’informatique ou d’internet (Desjardins et Warnke, 2012).

Ainsi, avoir 50 ans aujourd’hui n’est pas comparable à avoir 50 ans il y a dix ans, particulièrement en termes d’entrepreneu- riat et d’innovation. Les résultats de cette étude doivent donc être interprétés avec précaution et positionnés dans le contexte actuel.

Cet article présente également plusieurs limites, dues essentiellement aux limita- tions de la base de données, qui ouvrent des perspectives pour des recherches futures.

Premièrement, l’analyse empirique repose sur des données d’enquête, source possible

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de biais. En particulier, le caractère inno- vant des produits ou des technologies pro- posés ou utilisés par les entrepreneurs repose sur leurs propres déclarations. Or, comme le suggère Koellinger (2008), l’in- novation est un concept subjectif qui dépend du point de vue de l’observateur.

Cette limite est d’autant plus importante dans le cadre d’études sur les différences générationnelles, où la perception de l’inno- vation peut être affectée par l’âge du répon- dant. Deuxièmement, cette étude repose sur l’âge réel des entrepreneurs et non sur l’âge ressenti ou subjectif. Or celui-ci peut différer de l’âge réel, surtout pour les seniors, en fonction de l’état de santé, de l’espérance de vie ou de la place des seniors dans la société.

Une étude récente de Kautonen et al.(2011) a ainsi montré que l’intention entrepreneu- riale des seniors dépend entre autres de la perception qu’ils ont de l’entrepreneuriat à différents âges de la vie. De futures recherches pourraient s’interroger sur l’im- pact de l’âge ressenti sur la propension à entreprendre et en particulier de manière innovante. Ce prolongement de la recherche sera d’autant plus pertinent qu’il tiendra compte du rôle de l’environnement écono- mique et social dans la perception de l’âge.

Troisièmement, cette étude ne permet pas d’identifier précisément les raisons de la moindre orientation des entrepreneurs seniors vers l’innovation. Afin de compléter cette recherche il serait intéressant de conduire une analyse des obstacles rencontrés par les seniors désireux d’entreprendre et d’innover.

De fait, les études sur ce sujet sont rares et ne portent pas spécifiquement sur l’entrepre- neuriat innovant. Kibler et al. (2011) et Wainwright et al.(2011) montrent que la per- ception négative de la société envers les entrepreneurs seniors, perçue ou réelle,

constitue une barrière importante au dévelop- pement de l’entrepreneuriat senior. D’autres pistes mériteraient d’être exploitées sur les obstacles spécifiques à l’entrepreneuriat des seniors et notamment l’accès aux ressources financières dues à un horizon temporel plus court que celui des plus jeunes. Quatrième- ment, cette recherche se limite aux innova- tions de produit ou de procédé et n’étudie pas les innovations organisationnelles, pourtant importantes en entrepreneuriat (Fonrouge, 2008) et particulièrement chez les entrepre- neurs seniors du fait de leur expérience.

L’article aboutit enfin à des implications pratiques pour les entrepreneurs seniors et pour les responsables de leur accompagne- ment. La recommandation la plus impor- tante est de s’assurer du maintien ou de l’amélioration des compétences des indivi- dus tout au long de la vie. Des mesures en ce sens permettraient de limiter le déclin cognitif lié au vieillissement mais égale- ment de faciliter l’adoption de nouveaux outils par les seniors. Les éventuelles périodes d’inactivité, et notamment en fin de vie professionnelle, ne doivent pas être à l’origine d’une perte de compétences. Des formations ou des activités permettant de maintenir une activité intellectuelle et phy- sique mais également de ne pas s’éloigner des évolutions technologiques sont donc indispensables. Le renforcement des trans- ferts intergénérationnels de savoir-faire peut également constituer une voie à explo- rer, de manière à conjuguer efficacement intelligence fluide et intelligence cristalli- sée. Enfin, il est nécessaire d’établir des politiques spécifiques de promotion et d’accompagnement de l’entrepreneuriat des seniors, tenant compte des obstacles parti- culiers qu’ils peuvent rencontrer dans leur projet entrepreneurial, comme par exemple

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la perception négative de la société ou l’ac- cès aux ressources financières. Toutes ces mesures peuvent être mises en œuvre par les organismes d’accompagnement clas- siques mais également en interne par les entreprises souhaitant faciliter la transition

de leurs salariés vers l’entrepreneuriat. En définitive, des politiques intégrant les spé- cificités de l’entrepreneuriat des seniors permettraient d’en accroître le caractère innovant, indispensable à sa pérennité et à sa croissance.

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