A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
J AN T ARSKI
Mesures généralisées invariantes
Annales de l’I. H. P., section A, tome 17, n
o4 (1972), p. 313-324
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313
Mesures généralisées invariantes
Jan TARSKI*
Laboratoire de Physique Théorique et Hautes
Énergies,
Faculté des Sciences de Paris; et Faculté des Sciences d’Amiens
Vol. XVII, no 4, 1972, Physique théorique.
RÉSUMÉ. - La construction d’Itô pour
l’intégrale
de chemin estplacée
dans un contexteplus général.
Les mesuresgénéralisées
inva-riantes
qu’on
introduit ici sont alorsemployées
pourréinterpréter quelques
résultats connusfigurant
dans lesapplications physiques
desintégrales
fonctionnelles.ABSTRACT. - Itô’s construction of the
path integral
isput
into amore
général
context. The invariantgeneralized
measures here intro-duced are then used to
reinterpret
several knownresults,
which are among thephysical applications
of functionalintegrals.
1. Introduction
Une des circonstances
qui
contribuent à la difficulté de l’étude del’intégration
fonctionnelle est la non-existence de mesures invariantes dans les cas usuels. Ils’agit,
enparticulier,
des mesures invariantes par translation dans les espaces linéaires.Or,
il y a des théorèmesgéné-
raux
qui
montrent la non-existence de telles mesuresayant
lespropriétés usuelles,
surtout la a-finitude([1], [2]).
On a, parconséquent,
le choixentre
l’emploi
des mesures noninvariantes,
etl’emploi
d’êtres mathé-matiques qui
ne sont pas de mesures habituelles.Parfois,
la seconde alternative sembleplus
naturelle.La construction d’un tel être
mathématique
a été donnée parItô,
dans son étude del’intégrale
de chemin[3].
Nous avons ensuite modifié cette construction pourl’adapter
à uneintégrale
d’histoire pour un*Adresse pendant 1972-1973 : II. Institut für Theoretische Physik der Univer- sitât Hamburg.
J.
champ quantifié [4].
Une méthode tout à fait différente pour aborderce
problème
est due àStone, qui
aemployé
lelangage
del’analyse
nonstandard
[5].
La construction d’Itô est, en
fait,
liée à laquestion
de la notation.En
physique mathématique,
on note souventl’intégration
fonctionnelleavec l’aide de
symboles
telsque D (r,)
Onimagine
D(s)
heuris-tiquement
comme unequantité analogue
à la mesure deLebesgue,
mais pour la dimension
infinie,
de sorte que l’onait,
enparticulier,
éo
(r)) == ~ ~
+a)
si x est un vecteur fixe. En outre, la fonctionnelle~V, qui
caractérisel’intégrale,
est souvent une formequadratique,
oupeut-être
une somme d’une forme
quadratique
et d’une forme duquatrième degré.
Typiquement,
cette fonctionnelle a uneinterprétation physique
naturelle.Donc,
bienqu’on puisse parfois
identifier unproduit
G~(r,)
avec une mesure cette factorisation
peut suggérer
des lois de trans- formation ainsi que desrapports physiquement
intéressants. De telles relations resteraient cachées si l’on écrivaitsimplement (.n).
Dans cette
Note,
nousplacerons
la construction d’Itô dans un contexteélargi,
afin de fournir une base pour de telles factorisations et pour de telles notations. Dans la section2,
nous définissons les « mesuresgéné-
ralisées invariantes », et nous donnons
quelques exemples simples.
Quelques propriétés
évidentes sontindiquées
dans la section 3. La section 4comprend
d’autresexemples, qui suggèrent
desinterprétations
desquantités
(ÍJ et e~~ ~ ~ ~séparément.
Nous devons
signaler,
que nous n’avons que très peu de résultatsnouveaux à offrir. Un
développement systématique
de telles mesuresgénéralisées
serait hors despréoccupations
del’auteur,
ainsi que hors de sacompétence.
Nous avons,plutôt, rapproché
des faits connus.Notre
espoir
était desouligner
ainsiquelques aspects, significatifs
maissouvent
négligés,
desintégrales
fonctionnelles.L’auteur aimerait remercier le
professeur
R.Raczka
pour la réfé-rence
[5].
Ilexprime
sa reconnaissance pour l’accueilqu’il
a reçu dansles Facultés des Sciences de Paris et d’Amiens. Il
apprécie,
en outre,une visite à I. C. T.
P., Trieste, qui
l’a aidé dans ce travail.2. Définition et
exemples
DÉFINITION
(1).
- On considère unefamille
desuites ~.ri’ tn-1,?,
...de mesures
(de
valeurscomplexes,
engénéral)
sur un espacetopologique
~.Cetle
famille
est classée parl’indice j :
onpose j e
S. On suppose que lesfonctionnelles
sont
définies
pourf appartenant
à un espace(linéaire)
~, et que lalimite
F~ (f)
nedépend
pasde j e S,
sifeà. Alors,
leséquations (2 .1)
GÉNÉRALISÉES
définissent
lim,uri -
comme un élément del’espace
dual 5’. Cette limitesera
appelée
une mesuregénéralisée
sur k.[On
admet aussi le casmodifié
où les
indices j permis
dans(2.1) dépendent
def.]
On notera une mesuregénéralisée
aussi par unsymbole
c~ comme suit :Si un groupe G
agit
sur JC, alors cette action s’étend par(Tgf){~} = f{g-1 ~}. Si F. vérifie
on
l’appellera
une mesuregénéralisée
invariante.En
particulier,
si JC est un espacelinéaire,
JCO un sous-espace, et si Gagit
par translation par les éléments de alors(2.3) peut
s’écrirecomme
Ayant
définiF~,
ou u7(~),
considérons le facteur e"- dont on aparlé
dans
l’Introduction,
et que l’on notera aussi W. En écrivant e~’ onsuppose, bien
entendu,
queW #
0.DÉFINITION
(2).
- Soit cD une mesuregénéralisée
surl’espace
Je, elayant
lafamille J
defonctions (ou
defonctionnelles) intégrables.
Unpoids pour @
est unefonction
W : JC - Cl telle queSi X est un espace
linéaire,
alors W satisfera dans les castypiques
à la relation suivante :
pour ~
dans un sous-espace dense de JC’.(Nous ajoutons,
que ceconcept
depoids
n’aqu’un rapport
très limitéavec le
concept
depoids
introduit dans[6].)
Exemples. - (a)
Si Jc = Rn et si ~comprend
toutes les fonctions continues desupport compact,
alors D(r,)
estproportionnelle
à lamesure de
Lebesgue
dn r,([1], [7]).
(b) L’exemple
suivant est uneadaptation
des constructions fami- lières desintégrales gaussiennes
sur un espace hilbertien 3e([8], [9]).
J.
Soit B un
opérateur
sur Je,borné, symétrique,
et strictementpositif-
Posons
Pour un sous-espace M de dimension k oo, on introduit
où
PM
est leprojecteur orthogonal
surM,
et est la mesure 03B4 àl’origine,
défini sur Ml. Pourprendre
la limite M - on suit l’ensemble filtrant des sous-espaces de dimensions finies. Alors lesystème J
définit une mesure
généralisée
sur ~~, invariante partranslation,
avec lepoids
et telle quee- ~ li’~ ., B. > e~ ~~ .
> E ~ pourV (
e D(B-l/2).
[En fait,
notreprocédure
définit une mesure 1; dénombrablement addi- tive sur un espace Jei D Je, et les fonctionnelles usuelles dansLi v)
auront leurs restrictions dans
~.]
(c)
Au lieu d’introduire desprojecteurs
de dimensionsfinies,
onpeut parfois employer
directement des mesures deprobabilité
surl’espace
JC, parrapport auxquelles
lepoids
e~~ désiré estintégrable.
E. g. pour l’inté-gration
sur un hilbertien ~~, onpeut prendre
des mesuresgaussiennes
N a,
T) ayant
des vecteurs moyens 03B1~H et desopérateurs
decovariance T
(qui
sont à trace,symétriques,
et strictementpositifs).
E. g. on
peut
poseret laisser T - oo d’une manière convenable.
Une telle méthode fut
appliquée
auxintégrales
detype
deFeynman (i.
e. auxintégrales
de chemin etd’histoire),
où W est une forme bilinéairecomplexe ([3], [4]).
La construction del’exemple (b)
nes’applique
pas directement au cas} = i~, ~> 2,
parce que {PM.}~L1 (Rk) (où
k = dimM).
(d)
Dans les études de la théoriequantique
deschamps
ainsi que de lamécanique statistique,
on commence souvent avec une restric-tion de l’interaction
(ou peut-être
dusystème entier)
au volume finiV c Rn. On laisse V - Rn ensuite d’une manière
adéquate.
En termesdes
intégrales fonctionnelles,
la situation usuelle est la suivante. Un sys- tème sans interactioncorrespond
à une mesuregaussienne,
et une inter-action restreinte au volume fini V
correspond
à une mesure pLvqui
estMESURES GÉNÉRALISÉES
équivalente
à la mesuregaussienne. Cependant,
cetteéquivalence
est
perdue
dans la limite V - Rn.Nous
employâmes
une telleprocédure
pour l’étude des théories non relativistes deschamps
dans[10].
On trouve que dessuites tendent
vers certaines mesures
quand
V - Rn. Ces mesures-cipeuvent s’exprimer
comme des mesures
généralisées,
avec despoids
6~ B Les .cB sont des fonctionnellespolynomiales,
engénéral
nonquadratiques;
et l’on aétabli l’invariance des mesures
généralisées
pour translation par les fonctions dansC~0. (C’est l’espace D
de Schwartz. Nous notons, enoutre,
que laprocédure
de[10]
doit être trivialement modifiée pour que nos définitionss’appliquent.)
On
peut
direqu’ici
il y a desexemples
depoids
non triviaux.(e)
Pour unproduit
cartésien infini de tores(de
rayon1), T~,
lamesure-produit
est invariante par des transformations évidentes.Le
poids
naturel est l’unité.( f )
Desexemples d’intégrales
sur des espaces courbés de dimension infinie sontprésentés
dans[11].
Pour les cas où les espacesanalogues
de dimension finie sont
compacts,
ontrouve,
eneffet,
des mesuresgéné-
ralisées
invariantes,
avec lepoids
1.D’ailleurs,
pourl’intégration
surl’hyperboloïde
il semble exister des mesures
généralisées,
invariantes par les trans- formationspseudo-orthogonales.
3.
Propriétés
élémentaires(i)
Prenons un espace linéaire JC. Pour les mesuresgénéralisées
inva-riantes,
on a par définition d) = G~(YJ
+a). L’analogie
à la mesurede
Lebesgue suggère
aussi lespropriétés suivantes,
De telles relations ont été établies dans
quelques
cas.(ii)
La construction d’une mesuregénéralisée
invariante sur JCpeut parfois
êtremodifiée,
de sortequ’on
obtienne une mesuregénéralisée
invariante sur un sous-espace
dense,
Jco C x. E. g., dansl’exemple (b),
on
peut
choisir Jeo c et considérer seulement les sous-espaces M C ~o.Alors la même construction donne une mesure
généralisée
invariantesur Jeo. Cette situation est le contraire de celle avec les mesures habi-
J.
tuelles. Pour
celles-ci,
l’extension del’espace d’intégration
est norma-lement
directe,
tandisqu’en
faisant unerestriction,
onpeut perdre
l’addi-tivité dénombrable.
Quand
ils’agit
d’une mesuregénéralisée
invariante avec unpoids W,
il semble naturel de lui associer un espacemaximal, auquel
la définition de W s’étend parcontinuité,
avec les conditions(2.5)
vérifiées.(iii)
Considérons lesrapports
entre les mesuresgénéralisées
inva-riantes et les mesures habituelles. Dans les
exemples (a)
et(e),
les mesuresgénéralisées
invariantes sont en mêmetemps
des mesures. Dans lesexemples (b)
et(d),
une mesuregénéralisée
invariantecorrespond
à unemesure ,> sur un espace
élargi
dans le sens queoù 03BD est dénombrablement additive sur Nous ne
précisons
pas la classe de fonctionnellesf
admises dans cetteéquation.
Dans
l’exemple (c),
une mesuregénéralisée
invariante pour Wcomplexe
ne
correspond
à aucune mesure familière. D’autrepart,
à certainesmesures il ne semble pas
possible
d’associer de mesuresgénéralisées
invariantes ni de
poids
d’une manière naturelle[12].
Ces observations se
rapportent
aussi auxalgèbres
deprobabilité
deSegal,
où l’onpeut exprimer
les valeurs moyennes par desintégrales
de mesure
[13]. Cependant,
la notion depoids,
et le cas nonpositif (celui
de Wcomplexe),
sont hors de ce cadre.(iv)
Onpeut
se demander si une mesuregénéralisée F x;
détermineuniquement
unpoids,
etréciproquement. Or, l’équation (4. 5 b)
ci-dessousmontre que l’on
peut
avoirF x; (W1) - F~ (W2)
=1,
oùWi
et W~ sont suffisamment différents pour queF x; ({W1 W2)1/2)
= 0.Donc,
lepoids
n’est pas
unique.
D’autre
part,
leproblème
de l’existence des mesuresgénéralisées
inva-riantes différentes pour un
poids
donné estanalogue
à celui de l’exis- tence des transitions dephase.
La formule(4.18)
et soninterprétation
montrent que des mesures
généralisées
invariantes différentes sontparfois possibles.
Nous finirons cette section avec un résultat
simple
de l’unicité.Ce résultat
dépend
del’analyse ([14], [15])
del’équation (A
étantdonnée) :
- . ,--/ /
Si l’on fait les
hypothèses
naturelles venant de larégularité,
et de lacommutativité des dérivées fonctionnelles aux
points différents,
on n’aque la solution
En
particulier,
LEMME
(3).
- On considère un espace linéaire JCi desfonctions
une mesure sur une mesure
généralisée,
inva-riante par
translation,
etdéfinie
sur un sous-espace dense JeS
Soientet ew2 deux
poids (réels)
pour tels que03B4Wj 03B4~(u), j = 1, 2, soient continues
en u et en ~ (si ~~
Je)
et que+ i ; 2014 W/
; s’étende à unefonc-
tionnelle continue sur L pour On suppose que
pour V
f
continue et dansLi v)
el que0 ’j
==W2 0 ; .
AlorsL’hypothèse
de ce lemme semble être assezspéciale,
mais elle estvérifiée,
e. g., par lesexemples
dans[10].
Démonstration. - A cause de l’invariance par
translation,
on voit queet, f
étantarbitraire,
Ceci est valable pour
V (
E et, tenantcompte
de la continuitésupposée,
pour ’fi "n E k1. On
prend
maintenant "n E et enappliquant [ 03B4 03B403B6(u) J,. ,
il en résulte
Donc,
par(3.6), W 1 -
=Cte,
et, parl’hypothèse,
Cte = 0.4.
Interprétation
des mesuresgénéralisées
invariantes et des f acteurs depoids
Nous donnons ici
plusieurs exemples,
liés à trois genres d’idées : la mesure deHaar, l’espace
dephase,
et la distribution deprobabilité.
Il n’est pas
surprenant
que ces idées semélangent parfois.
La mesure de Haar. - Si l’on considère un espace linéaire Je comme
un groupe
abélien,
alors une mesuregénéralisée
invariante étend la notion de la mesure de Haar à cegroupe-ci.
Or,
la mesure de Haar est étroitement liée à la transformée de Fourier.Nous notons en
particulier
lerapport
défini par les formules suivantes[16] :
Ici,
la situation est tout à faitanalogue
à celle du cas de dimension finie.Cependant,
il semble que les mesures nongaussiennes (pour
dimen-sion
infinie)
n’ont pas été étudiées de cepoint
de vue(cf. [17]).
Nous donnons aussi un
exemple
d’un groupe G nonabélien,
à savoir celuiengendré
par desopérateurs canoniques
7r j vérifiantChaque élément g
est défini par une suite depaires
et par unephase,
où 0 L e 2 7T et avec un nombre fini de valeurs non-zéro.
On définit la mesure
généralisée
par une modification del’exemple (b);
on
peut
l’écrireheuristiquement
commeCette mesure est
invariante,
et l’onpeut l’appeler
la mesuregénéralisée
de Haar.
Or,
il existe unereprésentation
naturelle de G sur leproduit
ten-où le hilberlien
Je j
est associé à 03C0j et à Les sous-représentations
irréductibles sont déterminées par lesvecteurs-produits.
Si W et 03A6 sont deux
vecteurs-produits qui
définissent desreprésen-
tations
équivalentes,
et U est l’unitairecorrespondant, alors,
on trouveS’il
n’y
a pasd’équivalence,
la limiteégale
zéro[18].
La dernière
intégrale peut
s’écrire aussi avec l’aide de D(g),
si l’onchoisit
(Cte)y = (2
pourVj
dans(4.4),
dans le sens évident. L’inté-gration
parrapport
à e étanttriviale,
on voit queL’espace
dephase
el le vecteur du vide. - Il y aquelques années, Segal suggéra
une nouvelle méthode d’aborder leproblème
de laquantification
des
champs ([19], c f.
aussi[20]).
Bienqu’il
y ait une différence essen-tielle entre cette méthode et la méthode
usuelle,
les deux sontéqui-
valentes en cas des
champs
libres.Or,
considérons lechamp
libre scalaire.Dans la
quantification
deSegal,
onprend
pour les vecteurs d’étatW,
des fonctionnelles définies sur
l’espace
des solutions n del’équation
deKlein-Gordon. Parce que or est déterminée par ses valeurs « initiales »
au
temps quelconque,
on
peut
considérer un vecteur comme une fonctionnelle des valeurs -r,t et~.
La fonctionnelle du vide est la suivante :
l’opérateur
C est celui delocalisation,
C =(m2 -
et les normessont les normes usuelles dans
L2. Or,
prenons maintenant leschamps
cp, 7r autemps t
= 0. Ils sontreprésentés
paret les valeurs moyennes du vide sont
exprimées
parw
Le
poids
pourl’intégrale
est e ~.L’intégration
alieu,
eneffet,
surl’espace
de
phase.
Il est intéressant à considérer l’invariance de la dernière
intégrale
par translation
temporelle.
Notre assertion est que, pour V t,La
première équation
est uneconséquence
de l’invariance relativiste de la forme W.D’ailleurs,
une vérification directe est facile. La deuxièmeéquation
est une extension du théorème de Liouville à unsystème
avecle nombre infini de
degrés
de liberté. Tandisqu’une
discussionheuristique
de cette extension se trouve dans
[19],
nous pouvons donner un résultatprécis.
LEMME
(4).
- Onprend
desfonctions
~~o, ...,=t
liées par(4.6).
Ondéfinit
les mesures
généralisées
invariantes de(4.11)
par desproduits
des mesuresapproximatives
de(2.8),
comme suit.L’espace
hilbertien pour rt ainsi que pour;t (ou bien,
pour -r,o et pour(o)
estL2 (R:3). Quant
aux sous-espaces,on suppose que
(La
dernièrehypothèse
estplus forte
quenécessaire.)
Lesformes
bilinéaires sont celles de(4. 7).
Alorsl’équation (4.11)
estvéri fiée.
Démonstration. - L’hamiltonien du
système
a la formeChoisissons IVI c D
(C4)
avec sonprojecteur P3J,
et avec une base ortho-normale x 1,
..., anj,
et posonsAlors
Les
équations
dumouvement,
montrent que les p j et les qj sont des variables
canoniques,
et le théo-rème de Liouville
implique
Ceci et
l’équation (2.8)
donnent(4.11). [On
voit facilement que l’inté-grale
de(2.8)
nedépend
pas det.]
Nous
ajoutons
deux remarques.Premièrement,
si l’onpeut
éliminerles variables
conjuguées
pj parintégration,
uneéquation
de laforme
(4.11)
donneraitMESURES GÉNÉRALISÉES INVARIANTES
pour une
intégrale
surl’espace
deconfiguration.
Deuxièmement, dansune
intégrale
detype
deFeynman,
lepoids
est où A est l’actiondu
système. Cependant,
la mesuregénéralisée
invariante ne semble pas avoird’interprétation
familière.La distribution de
probabilité.
- La distributiongaussienne,
oumesure
gaussienne,
pour les événements aléatoires dans Rk s’étend àune distribution
gaussienne
dans un espacefonctionnel, quand
les événements
correspondent
aux fonctions[21].
De tels résultatspeuvent
donner encore uneinterprétation
des mesuresgénéralisées invariantes,
et despoids.
Les distributionsgaussiennes
sont familièresaussi en
problèmes physiques
concernant lebruit,
lespotentiels
aléa-toires,
etc.([22], [23]).
Un autre
type
deproblème, qui
serapporte
àl’espace
deconfigurations (ou,
àl’espace
dephase)
ainsiqu’aux probabilités,
estcelui des distributions en
mécanique statistique. Or,
nous nous rap-pelons
que le facteur de Gibbs H étantl’hamiltonien,
donneles
poids
relatifs pour les distributions différentes. Donc on s’attend àce que ce facteur soit le
poids
pour uneintégrale qui
donne les valeurs moyennes.Nous voudrions maintenant
exprimer
les résultats de Dobrushin surles transitions de
phase
en termes d’idées introduites ici([24], [25]).
On considère un treillis infini de v
dimensions,
dontchaque
élémentest soit
occupé (l’indice 1),
soit vide(l’indice 0). Donc,
l’ensemble d’états dusystème est 0,
1j~.
Pourl’élément j
du treillis on définit lamesure avec la
masse 1 2
pour 0 et pour 1.La
mesure-produit
p = fournit la mesure, ou ladistribution,
pour unsystème
sans interaction. Cette mesure est invariante sousl’action du groupe G
engendré
par lespermutations
des éléments dutreillis,
et par leséchanges
0 - 1 dansn’importe quels
éléments.Considérons maintenant une interaction
U, qui comprend
lepotentiel chemique,
etqui
vérifie les conditions de[25].
Alors uneprocédure
semblable à celle de
(d)
de la section 2 conduit à la formulezv
- 0, 1 ; .
La mesuregénéralisée
est invariante sous l’action deG,
comme p.[On
note que lepoids e- À U
vérifie(2 . 5) trivialement,
sil’intégrale
estrestreinte aux fonctions v?
qui
neprennent
que la valeur zéro hors d’un ensemble borné. Une telle restriction esttouj ours possible
si lepotentiel
est à
portée finie.]
Or,
lesexemples
où l’on trouve les transitions dephase
donnent desmesures
généralisées
invariantesdifférentes,
pour le mêmepoids.
J.
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[17] L. GROSS, Harmonic analysis on Hilbert space (Mem. Amer. Math. Soc., n° 46, 1963).
[18] J. R. KLAUDER, J. Mc KENNA et E. J. WOODS, J. Math. Phys., t. 7, 1966, p. 822.
[19] I. E. SEGAL, J. Math. Phys., t. 1, 1960, p. 468 et t. 5, 1964, p. 269.
[20] J. TARSKI, Conférences à l’école de Karpacz, Acta Universitatis Wratisla- viensis n° 88, Wroclaw, t. 1, 1968, p. 42, section 5.
[21] P. BILLINGSLEY, Convergence of probability measures, John Wiley and Sons, Inc., New York, 1968, p. 68 ff.
[22] R. P. FEYNMAN et A. R. HIBBS, Quantum mechanics and path integrals, Mc Graw- Hill Book Co., New York, 1965, p. 326 ff.
[23] T. LUKES, Phil. Mag., t. 12, 1965, p. 719.
[24] R. L. DOBRUSHIN, Teor. Veroyatn. i Primen., t. 13, 1968, p. 201 (en traduction : p. 197); Funkts. Analiz i Prilozh., t. 2, 1968, n° 4, p. 31 et 44.
[25] J. GINIBRE, Systèmes à un nombre infini de degrés de liberté, édité par L. Michel et D. Ruelle, Éditions du C. N. R. S., Paris, 1970, p. 163.
(Manuscrit reçu le 26 septembre 1972.)