A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
A. P APAPETROU
Le déplacement des raies spectrales en relativité générale
Annales de l’I. H. P., section A, tome 2, n
o4 (1965), p. 355-368
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1965__2_4_355_0>
© Gauthier-Villars, 1965, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
355
Le déplacement des raies spectrales
en
Relativité générale
A. PAPAPETROU
(Institut
Henri Poincaré).Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. II, n° 4, 1965,
Section A :
Physique théorique.
RÉSUMÉ. - Une nouvelle méthode est
proposée
pour le calcul desdépla-
cements des raies
spectrales
dans unchamp gravitationnel quelconque.
Cette méthode est caractérisée par l’utilisation de
l’équation
du mouvementdu
photon,
considéré commeparticule d’épreuve.
Cette méthode a été
appliquée
àquelques champs gravitationnels
varia-bles à
symétrie sphérique.
On trouve que, si les sources duchamp
sont enexpansion,
il y a un(
trèspetit)
effet dedéplacement
vers le violet. Par contre il y aura undéplacement
vers le rouge dans le cas de contraction.SUMMARY. - A new method is
proposed
forcalculating
thespectral
shifts in an
arbitrary gravitational
field. The main feature of the method is the use of theequation
of motion of thephoton
considered as a testparticle.
Thé method has been
applied
to somespherically symetric gravitational
‘
fields. It is found that an
expansion
of the sources of the field leads to an additional(very small)
violetshift ;
thischanges
into a red shift in thecase of contraction.
1. -
REMARQUES PRÉLIMINAIRES
En relativité restreinte des
déplacements
de raiesspectrales
ne sont causésque par un mouvement relatif entre la source émettant le rayonnement et l’observateur
qui
lereçoit (effet Doppler). L’espace
minkowkien étantplan,
le
transport parallèle
desquantités
tensorielles d’unpoint
à l’autre est uni-356 A. PAPAPETROU
voque. Par
conséquent,
il suffit pour le calcul de l’effet de supposer que lasource et l’observateur se trouvent, au moment de l’émission et de l’obser-
vation,
au mêmepoint
del’espace.
En relativité
générale
iln’y
aplus
detransport parallèle univoque.
Ils’ensuit que le
déplacement
des raiesspectrales dépend
non seulementdes états de mouvement de la source et de
l’observateur,
mais aussi de leurspositions.
Il y a même un casparticulièrement simple
où l’effet nedépend
que des
positions
de la source et de l’observateur. C’est le cas d’une source et d’un observateur au repos dans lesystème
de coordonnéesadapté
d’unchamp gravitationnel
stationnaire(1).
Mais ceci est un casexceptionnel
et, en
général,
on ne pourra calculer que l’effet dedéplacement
total sanspouvoir
leséparer
enpartie Doppler
etpartie purement gravitationnelle.
Le calcul de cet effet en relativité
générale
est rendupossible
par leprin- cipe d’équivalence. D’après
ceprincipe
lamétrique
del’espace
riemanniende la relativité
générale
estlocalement,
en unpoint quelconque, identique
à la
métrique
minkowskienne. Onpeut
donc utiliseraussi,
en relativitégénérale,
lepostulat
énoncé en relativitérestreinte, d’après lequel
les fré-quences propres
(ou
leslongueurs
d’ondepropres)
des raiesspectrales
émises par un atome sont des constantes
indépendantes
de laposition
del’atome. On
peut
aussi considérerl’aspect corpusculaire
du rayonnementen introduisant
l’énergie
duphoton
par la relation(1.1)
E = hvet énoncer alors ce
postulat
sous la forme suivante : lesénergies
propres desphotons
émis par l’atome sont, en relativitégénérale
comme en relativitérestreinte, indépendantes
de laposition
de l’atome.Dans la littérature on trouve
déjà
des méthodes de calculdifférentes,
certaines utilisant
l’aspect corpusculaire,
d’autresl’aspect
ondulatoire durayonnement.
Nous citerons ici la méthodegénérale proposée
parSynge [1] (2).
Dans cette méthode lequadrivecteur
vitesse de la source au moment de l’émission est soumis à untransport parallèle
lelong
de latrajectoire
duphoton jusqu’à
laposition
de l’observateur. Le calcul de l’effet se réduit alors formellement au calcul d’un effetDoppler.
(1)
On remarquera que dans ce cas, l’existence du groupe d’isométries corres-pondant
au caractère stationnaire a pour conséquence que les lignesparamétri-
ques de la coordonnée t déterminent un mouvement « solide ». Il n’y aurait par
conséquent
aucune justificationphysique
àparler
d’un mouvement relatif entrela source et l’observateur.
(2)
Une méthode utilisantl’aspect
ondulatoire a étédéveloppée
récemment par M. A. Tonnelat[2]
[3]. On trouvera dans [3] des référencesbibliographiques
détail-lées.
LE DÉPLACEMENT DES RAIES SPECTRALES EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 357 Nous proposerons dans le
présent
travail une variante de la méthode deSynge,
basée sur letransport parallèle
duquadrivecteur impulsion- énergie
duphoton,
c’est-à-dire surl’équation
du mouvement duphoton
considéré comme
particule d’épreuve.
Cetteméthode,
sans douteplus simple
au
point
de vuephysique,
semble aussi être avantageuse pour le calcul pra-tique.
Avant de commencer la
description
de la nouvelleméthode,
nousajoute-
rons une remarque
critique.
En relativitérestreinte,
lepostulat
de la cons-tance des
fréquences
propres n’est valablequ’à
la conditionqu’il n’y
aitpas dans
l’espace
dechamp électromagnétique,
car autrement il y auraitdes effets Zeeman et Stark
(3).
Laquestion
se pose alors de savoir si on nedevrait pas s’attendre aussi à un effet
gravitationnel analogue
aux effetsZeeman et Stark. Pour donner une
réponse qualitative
considérons parexemple
l’atomed’hydrogène quantifié d’après
la méthodeprimitive
deBohr. On doit d’abord étudier le mouvement du
système électron-photon,
cette fois en
présence
duchamp gravitationnel.
Si nous nousrestreignons
au
champ gravitationnel extérieur,
nous devronsprendre
enconsidération,
dans l’étude du mouvement de l’électron par
rapport
auproton,
le terme de forceapparaissant
dansl’équation
de déviationgéodésique.
Il semblealors a
priori possible
que ce terme ait une influence sur les niveauxd’énergie
de l’atome. Ce terme étant
proportionnel
au tenseur de courbureon voit
qu’un
tel effet serait - s’il existe -négligeable
dans tous les cashabituels. Mais la
question
deprincipe
resteposée;
laquestion pourrait
même devenir
physiquement
intéressante s’il seconfirmait,
comme il sembleêtre
suggéré
par des découvertesastronomiques récentes, qu’il
y a dansl’espace
deschamps gravitationnels
extrêmement intenses.2. - LA
MÉTHODE PROPOSÉE
Soit S la
position
de la source au moment de l’émission. Utilisons pour le moment unsystème
de coordonnées propre de S tel que g 03BD = aupoint
S. La vitesse de S est alorsDans ce
système
decoordonnées,
soit(3)
Dans le cas d’un champélectromagnétique
uniforme les fréquences propres seraient de nouveauindépendantes
de laposition
de l’atome. Mais ellesdépen-
draient des valeurs des champs
électrique
etmagnétique.
358 A. PAPAPETROU
l’énergie-impulsion
duphoton
émis. Lacomposante p0
est alorsl’énergie
propre ~ du
photon, p°
= E. Deséquations (2.1 )
et(2.2)
on déduit pour s la formule covariantequi peut
être utilisée dansn’importe quel système
de coordonnées.Rappelons
encore que E est une constante
caractéristique
de l’atome : on aura la mêmevaleur de e avec le même atome ou un autre de même nature en
n’importe quel point
del’espace.
Le
problème
dudéplacement
des raiesspectrales
seprésente
maintenantsous la forme suivante.
Supposons
donnés lechamp gravitationnel
ainsique la
position
S de la source, sa vitesse sua et la direction duquadrivec-
teur p« du
photon
émis. La valeur ~ étant aussi connue, la relation(2.3) permet
de déterminercomplètement
le vecteur p«. Onpeut
alors construire la tra-jectoire
duphoton
-géodésique
nulle déterminée par lepoint
S et la direc-tion po - et
déterminer,
à l’aide del’équation
du mouvement duphoton,
le vecteur
po
enchaque point
de latrajectoire. Finalement,
supposons que l’observateur se trouve en unpoint
0 de latrajectoire
etqu’il
ait la vitesse oua.L’énergie
E duphoton
pour cet observateur est donnée par une formuleanalogue
à(2.3) :
Le
rapport E/e
caractérise ledéplacement
de cette raiespectrale
et ladétermination de cette
quantité
constitue la solution duproblème.
On voit immédiatement que la
partie
centrale duproblème
est ladétermination de la
trajectoire
duphoton
ainsi que du vecteur pa entre S et 0 àpartir
des valeurs depa.
données en S. Pour ceproblème,
onutilisera
l’équation
du mouvement duphoton. L’équation
du mouvementd’une
particule d’épreuve
de masse propre mo estEn
multipliant
cetteéquation
parm:
onpeut
y introduire lequadrivec-
teur pa. =
d’impulsion-énergie
de laparticule.
On trouveOn a encore
359
LE DÉPLACEMENT DES RAIES SPECTRALES EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE
Sous la forme
(2.6), l’équation
du mouvement est valable aussi pour mo =0,
donc aussi pour lephoton.
Il suffitd’ajouter,
dans ce cas, la condi- tion initialePour notre
problème,
il seraplus
utile d’écrire(2.6)
sous la formeÉcrite
en détail cetteéquation prend
la formec’est-à-dire en utilisant les relations
et en introduisant dans
(2.8a)
les dérivées parrapport
à la coor- donnée XO = ct :C’est cette
équation qui
sera utilisée pour discuter leproblème
dudépla-
cement des raies
spectrales.
3. - CHAMPS GRAVITATIONNELS STATIONNAIRES
Comme
première application
nous allons retrouver la formule connuepour le
déplacement
des raiesspectrales
dans le casparticulièrement simple
d’un
champ gravitationnel
stationnaire avec source et observateur au repos dans lesystème
de coordonnéesadapté.
Nous avons d’abordD’autre
part
la formulegénérale
= 1 nous donnesgoo est la valeur de goo au
point
S et ogoo la valeur aupoint
O. Des for-mules
(2.3) (2.4)
et(3.1)
nous déduisons360 A. PAPAPETROU
où spo et opo sont les valeurs de po aux
points
S et O. On voitqu’à
cause dela forme
simple (3.1)
de stP et on n’a besoin que de la composante pode pa.
Mais lechamp
étantstationnaire,
on a dans lesystème
de coordonnéesadapté
que nous utilisonset par
conséquent,
lacomposante
ce = 0 del’équation
du mouvement(2.9)
nous donne immédiatement po = const., c’est-à-dire
On déduit alors de
(3.3)
et(3.2) :
On trouve un résultat
simple
aussi dans le cas où la source est en mouve-ment, mais l’observateur au repos. Pour arriver à ce résultat il suffit de consi- dérer un observateur auxiliaire 0’ au repos au
point
S. Soit E’l’énergie
duphoton
pour l’observateurO’,
L’énergie
E étant donnée par(3.3)
et(3.2),
on aura
Nous avons encore à calculer la
quantité E’/e qui
décrit maintenant l’effetDoppler
du mouvement relatif de 0’ et S(qui
se trouvent au mêmepoint).
Si nous écrivons
les vecteurs va et wa satisfaisant aux conditions
nous trouvons sans difficulté
Le
déplacement
total est alorsLE DÉPLACEMENT DES RAIES SPECTRALES EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 361
et
apparaît
dans ce cas comme unesuperposition
dudéplacement purement gravitationnel (3.7)
et dudéplacement Doppler E’/e.
Une formule
analogue
à(3.11)
est valable dans le cas où la source est aurepos et l’observateur en mouvement. En
effet,
en introduisant un obser- vateur auxiliaire O" au repos aupoint 0,
on trouve par un raisonnement semblableMais on ne pourra déterminer
E/E"
directement par une formule dutype (3.10)
que si l’on suppose le vecteur Pa. donné aupoint
O : si le vecteur p~est donné au
point S,
on devra aussiutiliser,
pour déterminer p« aupoint 0,
les
composantes
ce =1, 2,
3 del’équation
du mouvement(2.9). Remarquons
enfin que dans le cas
général
où source et observateur sont enmouvement,
on pourra encore, en utilisant les deux observateurs auxiliaires 0’ et
O~,
écrire la formule
Mais cette formule n’est
simple qu’en
apparence, car le vecteur Pa. doit êtreconnu maintenant aux deux
points
S et O : comme il est donné aupoint
initial
S,
on devra le déterminer aupoint
0 en faisant usage, en tout cas, aussi descomposantes
ce =1, 2,
3 del’équation
du mouvement(2.9).
4. - CORPS CENTRAL
ÉMETTANT
UNRAYONNEMENT
ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Comme deuxième
exemple,
nous allons considérer unchamp gravitation-
nel non
stationnaire,
maispossédant
undegré
desymétrie
élevé. C’est lechamp
d’une étoile émettant unrayonnement électromagnétique,
le toutayant la
symétrie sphérique.
Cechamp
est donné par unegénéralisation
très
simple
duchamp
de Schwarzschild écrit sous la forme de Finkelstein[4] :
La
généralisation
consiste àprendre
pour m nonplus
une constante, maisune fonction non-croissante de t - r
[5] :
362 A. PAPAPETROU
En
effet,
on peut montrer par un calculsimple
que lamétrique
définie par(4.1)
et(4.2) représente
lechamp
d’une masse centrale entouré par un nuage departicules
de masse propre nulle - c’est-à-dire departicules qu’on
peut considérer comme desphotons
- en mouvement radial centri-fuge.
La décroissance de mcorrespond
à laperte d’énergie
par rayonnement du corps central.Nous nous limiterons au cas
simplifié
d’une étoilequi
n’émet du rayon- nement quependant
un intervalle detemps
fini :où mi, m2 et T sont des constantes. Il s’ensuit que le
champ
est stationnaire dans les domaines t - r 0 et t - r > T et parconséquent
leslignes paramétriques
de la coordonnée t ont dans ces domaines unesignification géométrique
invariante. D’autrepart,
on vérifie sans difficulté que dans le domaineintermédiaire,
où lechamp
n’est passtationnaire,
la coordonnée test un
paramètre
affine desgéodésiques isotropes
surlesquelles
se propage le rayonnementélectromagnétique.
La coordonnée t a donc unesignification géométrique
invariante dans toutl’espace
défini par(4.1)
et(4.2).
Supposons
d’abord que la source S et l’observateur 0 sont au repos dans lesystème
de coordonnées utilisé dans(4.1)
et(4.2) (c’est-à-dire
que leslignes
d’univers de S et 0 sont deslignes paramétriques
det).
Dans ce cas,nous avons besoin seulement de la
composante
po de p~ et parconséquent,
nous n’aurons à considérer que la
composante
(X = 0 del’équation (2.9).
Avec la
métrique (4.1) (4.2)
cetteéquation prend
la formeCette
équation
montre de nouveau que dans lesrégions
t -- r 0 ett - r >
T, où ~m ~t = 0,
on adp° -
0. Mais dans larégion
intermédiaire~m ~t 0, et ar conséquent
nous avons en général
La seule
exception
est le cas où lephoton
émis par la source S vers l’obser- vateur 0 est en mouvement radialcentrifuge.
Eneffet,
ce cas est caractérisé parp2
=p3
= 0. On déduit alors de la forme(4.1)
de lamétrique :
363
LE DÉPLACEMENT DES RAIES SPECTRALES EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE
et par
conséquent
Nous pouvons
appliquer
ce résultat aussi à chacun desphotons
émis par l’étoilecentrale ;
ilsignifie
alorsqu’un quelconque
de cesphotons
a uneénergie
constante, comme dans le cas d’unchamp
stationnaire.Supposons
maintenant que lephoton
émis par S etqui
sedirige
vers Osoit en mouvement non radial. La
trajectoire
est, dans ce cas, caractérisé par lepoint
Aqui correspond
au minimum de la coordonnée r, a.Supposons
que lephoton
passe par A à l’instant t = to. Il y a alors troispossibilités
différentes :a)
Pour des valeurs de to assezpetites,
lephoton
resterapendant
sonmouvement dans la
région
duchamp
stationnaire initial.b)
Pour des valeurs de to assezgrandes,
lephoton
restera dans larégion
du
champ
stationnaire final.c)
Dans le cas intermédiaire lephoton
se trouvera aussi dans larégion
du
champ
variable.Dans les cas
a)
etb)
nous avons2014’
=0,
et parconséquent
ce
qui
nous redonne - à cause des relations(3.2)
- la formule(3.5).
Maiscette formule a maintenant une
signification
différente pour les casa)
etb),
car goo n’a pas la même valeur pour toutes les valeurs de t. Il faut
porter
dans(3.5)
les valeurssgoo
et ogoo duchamp
stationnaire initial dans le casa),
et celles du
champ
final dans le casb).
Dans le cas
c),
nous auronsd’après (4.5)
opo > spo ;c’est-à-dire,
enposant
sPo ~=~0 ~
La valeur de
’8po
est déterminée parintégration
de(4.4) :
On trouve alors
ANN. INST. POINcARÉ A-!t-4 42
364 A. PAPAPETROU
Il faudra
porter
dans cette formule la valeur de sgooprise
au moment del’émission du
photon
et celle de ogoo au moment de l’observation(4).
Si la source S et l’observateur 0 sont assez
éloignés
du centre(5),
pour quela formule
(4.8)
se réduit à :Autrement
dit,
nous avons dans ce cas undéplacement
vers le violet.Pour avoir l’ordre de
grandeur
de cet effet par des calculs assezsimples,
supposons que l’étoile centrale ne rayonne que
pendant
un intervalle detemps
T trèspetit,
de telle sorte que cT « a.Supposons
encore que lephoton
émis par S et sedirigeant
vers 0 traverse larégion
dechamp
variable
(c’est-à-dire
la zone durayonnement
émis parl’étoile)
trèsprès
dupoint
A de satrajectoire correspondant
à r = rmm = a.(Ceci
revient àsupposer que cto ~
a.)
On a alors0,
et la formule(4.4)
nousdonne immédiatement
am est
l’énergie
totale durayonnement.
Prenons commeexemple
numé-rique :
Nous trouvons alors
d’après (4.11)
c’est-à-dire un
déplacement
extrêmementpetit
vers le violet.Si S et 0 ont des
positions
telles que sgoo ogoo, lepremier
facteur dudeuxième membre de
(4.8) représente
ledéplacement
vers le rouge habituel.Le deuxième facteur 1 +
Po
> 1représente
ledéplacement
p vers le violet(4)
II est à remarquer que dans larégion
où-~ 0, l’espace
n’est pas vide.Mais la matière
qu’il
contient est un nuage dephotons.
Par conséquent, il estjustifié
d’utiliser pour lephoton
considéré la loi du mouvement géodésique, l’inter- action entrephotons
étant extrêmement faible.(Strictement parlant,
la loi géodé-sique
n’est valable que pour uneparticule d’épreuve
en mouvement dans levide.)
(5) Signalons
que dans ce cas il n’y a que lespossibilités a)
et c).LE DÉPLACEMENT DES RAIES SPECTRALES EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 365
que nous venons de discuter et
qui
a pour effet d’affaiblir ledéplacement
vers le rouge habituel.
Nous allons finalement considérer le cas où la source S est un atome de l’étoile centrale tout
près
de sa surface et nous supposerons que, l’étoile étant parexemple
en étatd’expansion,
la source S a une vitesse radiale :Nous supposerons enfin que la direction d’émission du
photon
soit radiale et que l’observateur soit trèséloigné,
de telle sorte que ogoo = 1. Le mouve- ment duphoton
étantradial,
on ad’après (4.5 a)
Or, d’après (2.3)
et(2.4)
Par
conséquent
En faisant usage de 1 ainsi que de la forme
(4.1)
de lamétrique,
on
peut
mettre cette relation sous la formeLindquist,
etc.[6]
ont trouvé une relationéquivalente,
à cause de(1.1),
à
(4.13a)
par un calcul direct defréquences.
5. - CORPS CENTRAL
ENTOURÉ
D’UN NUAGE DE GAZEN EXPANSION OU EN CONTRACTION
Comme dernier
exemple,
nous discuterons lechamp gravitationnel
d’uneétoile entourée d’un nuage de gaz en état
d’expansion rapide,
le toutayant
lasymétrie sphérique.
La vitesse vd’expansion
serasupposée petite
parrapport
à c, maisgrande
parrapport
à la vitesseparabolique
de l’étoile centrale : nous avons alors lasimplification
que v nechange
que très peuavec le
temps.
Nous ne chercherons à déterminer que l’ordre degrandeur
366 A. PAPAPETROU
de l’effet et par
conséquent,
il sera suffisant de traiter lechamp
enpremière approximation.
Avecet les conditions
supplémentaires
l’équation
duchamp
enpremière approximation
estDans le cas
présent,
nous auronset
l’équation
duchamp
devientLa solution de cette
équation
s’écritp étant le
potentiel
degravitation
newtonien :De
(5.1)
et(5.4)
on tire les valeurs desgtJ.’J
enpremière approximation :
Avec
(5.6)
lacomposante
« = 0 del’équation (2.9)
devientLes coordonnées utilisées étant
quasi-cartésiennes,
nous aurons po,pô
et parconséquent
Soit ~M la masse totale du nuage, et supposons que ce nuage forme une
couche
sphérique
depetite épaisseur
et de rayon moyen a. En choisissantLE DÉPLACEMENT DES RAIES SPECTRALES EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 367
convenablement l’instant t = 0 nous aurons entre a et la vitesse
d’expan-
sion v la relation
avec v const.
Remarquons
que seule la masse SM donne unoq> dépendant
de t : la masse M de l’étoile centrale donne un 03C6
indépendant de t, qui
par
conséquent
n’intervient pas dans(5.8).
Nous avons doncConsidérons d’abord une source S et un observateur 0
qui
sont au reposà très
grandes
distances de l’étoile de telle sorte queSupposons
aussi que lephoton
émis par S et sedirigeant
vers 0 traversele nuage et que sa
trajectoire
ait unsegment
delongueur
1 à l’intérieur de lasphère
de rayon a.(Le
rayon a du nuage ne varie pas sensiblementpendant
que le
photon parcourt
lesegment l,
à cause de vc.)
Dans ce cas la rela-tion
(5.8)
nous donneD’autre
part,
nous avons, à cause de(5.11),
Autrement
dit,
nous aurons dans ce casaussi,
comme dans le cas où l’étoile était entourée par une couche derayonnement
enexpansion,
undéplacement
vers le violet. Mais ce
déplacement
sera ici encoreplus petit,
à cause dufacteur -entrant
dans(5.12).
c
Considérons finalement le cas où la source est un atome de l’étoile cen-
trale au repos. Nous avons alors
(l’observateur
étant au repos et trèsloin)
La
quantité 8~0
est donnée par(5.12)
avec 1 = a :368 A. PAPAPETROU
Ici
aussi,
lepremier
facteur de laquantité Eje représente
ledéplacement
vers le rouge
habituel,
tandis que le second facteurreprésente
le trèspetit déplacement
vers le violetproduit
par la variabilité duchamp correspondant
à
l’expansion
du nuage.Nous remarquerons pour terminer que dans le cas d’un nuage en contrac- tion nous avons une vitesse v
négative,
cequi
donne un§/?o négatif :
le facteur 1 + 1 décrit dans ce cas undéplacement
vers le rouge. NousPo
arrivons ainsi au résultat
qualitatif
suivant : unchamp gravitationnel
variable sera associé à des
déplacements
des raiesspectrales
vers leviolet,
s’il y a
expansion
de la matière. Par contre, il y auradéplacement
vers lerouge dans
le
cas de contraction. Cesdéplacements
«dynamiques»
seronten
général beaucoup plus
faibles que lesdéplacements
«statiques »
habi-tuels. Ils
pourraient
devenircomparables
auxdéplacements
«statiques »
et
peut-être
même directement observables seulement s’il y avait des corpsastronomiques qui
créent deschamps gravitationnels
forts.BIBLIOGRAPHIE
[1]
J. L.SYNGE, Relativity.
Thegeneral theory,
North-Hollandpublishing Co.,
Amsterdam, 1960;chapitre
III, § 7.[2]
M. A. TONNELAT, Ann. Inst. Henri Poincaré, t.1, 1964,
p. 79.[3]
M. A. TONNELAT, LesVérifications expérimentales
de la Relativitégénérale,
Masson et Cie,
Paris,
1964.[4]
D. FINKELSTEIN,Phys.
Rev., t.110, 1958,
p. 965.[5] P. C. VAIDYA, Nature, t.
171,
1953, p. 260. Voir aussi A. PAPAPETROU, C. R.Acad. Sc., t.
258,
1964, p. 6081.[6] R. W.