A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T.-J. S TIELTJES
Sur la transformation linéaire de la différentielle elliptique
√drX
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 2 (1888), p. K1-K26
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1888_1_2__K1_0>
© Université Paul Sabatier, 1888, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
K.I SUR LA
TRANSFORMATION LINÉAIRE
DE LA DIFFÉRENTIELLE ELLIPTIQUE
d.r/~X;
M. T.-J. STIELTJES.
PREMIÈRE
PARTIE.CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES.
1. En introduisant dans la différentielle
elliptique
une nouvelle
variable y
par la substitution linéaireon obtient un résultat de cette forme
Cette transformation a été
déjà
traitée maintes fois :cependant
il nous aparu
clu’on
ne l’avait pas encoreenvisagée
sous un certainpoint
de vuequi
ne semble pas sans intérêt.
Nous
préférons
écrire la relation entre xet y
sous la formeet il sera
quelquefois plus
commode d’écrire X et Y sous formehomogène
et nous
emploierons
sans distinction ces formes nonhomogènes
ou homo-gènes :
il faudratoujours
supposer dans ces dernièresx’ - y’ =
1 . .2. Voici deux remarques
qui
seprésentent
immédiatement. On constate d’abord que, si l’on considère les invariants de Xet les invariants
correspondants S‘,
T’ deY,
on aC’est là une
conséquence
immédiate de lapropriété caractéristique
desinvariants. En
effet,
la valeur de Y se déduit de celle de X enremplaçant
et en divisant ensuite par
(a~ -
Ainsi l’on a
En second
lieu,
considérons les racines deséquations
X = o, Y = o. Enles
désignant
par x" ~z~ ct ~~" y.,, y3, y~respectivement,
il est clairque
et par
conséquent
lerapport anharmonique
des racines de X = o estégal
aurapport anharmonique
des racinescorrespondantes
de Y = o.Si nous
désignons,
pourabréger,
un tel rapporton a
Ces six valeurs du
rapport anharmonique
sont différentes engénéral ;
iln’y
aexception
que dans les cas suivants.A. À = - 1
(ou
= 2, ou =~);
alorsB. À = i -+- s
(ou
= i + ~~), ~
étant une racinecubique imaginaire
del’unité
Il faudrait
ajouter
le cas À = o, l, x, mais ce cas ne peutprésenter
que
lorsque
les racines del’équation
X = o ne sont pas toutes distinctes et nous en ferons abstraction. Dans ces casexceptionnels
lerapport
anharmo-nique peut
même devenir tout à faitindéterminé,
parexemple,
3. Xous posons maintenant la
question
suivante : étant donnés deuxpolynômes
duquatrième degré X, Y, quelles
sont les conditions nécessaireset suffisantes pour
qu’il
soitpossible
de satisfaire àl’équation
différentiellepar une relation de la forme
La
réponse
est presque immédiate.D’après
cequi précède,
il est noces-certainement que les invariants de X soient
égaux
aux invariantsde
Y,
mais il est facile à voir que cette c.ondition est aussi suffisante.En
effet,
onpeut
remarquer d’abord que cetteégalité
des invariants en-traine aussi
l’égalité
desrapports anharmoniques
des racines de X = u etdes racines de Y = o..
Ce fait bien connu, nous allons le déduire ici des formules
qui
donnentla résolution de
l’équation X
= o, dont nous aurons besoin encore dans lasuite.
On a d’ahord a calculer les racines de
l’équation cuhique
Ensuite on a à calculer les racines carrées
mais,
à cause de la relationon voit
qu’on peut exprimer
parexemple
7ie"’ rationnellement au moyen de ni’ et/7? .Les racines de X = o sont alors données par les formules
Ces formules conduisent directement à cette
conséquence
que les rap-ports anharmoniques
de x,, x3, X4s’expriment
rationnellement par les racinesu’,
u", u"‘. Eneffet,
on trouve, parexemple,
ou bien
Or,
commel’équation
Y = o donne lieu à la mêmeéquation
résolvanteen u, on voit bien que
l’égalité
des invariants entraînel’égalité
desrapports anharmeniques.
Ce
point
étantétabli,
supposonset supposons
qu’on
détermine lescoefficients p, q,
r, s dans la relationpar la condition que, pour
on aura aussi
nécessairement,
pour x = x,,, y =~;. .La substitution
(6)
donnera alors nécessairement un résultat de cetteforme
où c est une constante. Mais maintenant les invariants de cy doivent
encore être
égaux
à ceux de X ou deY,
cequi
donned’où l’on conclut c = -:-1.
Nous venons de déterminer les coefficients p, q, r, s
(ou plutôt
leursrapports)
par la condition de lacorrespondance
des valeurs suivantes de xet de v :
mais,
à cause deil est clair
qu’on
aurait pu établir lescorrespondances
suivantes :Nous obtenons donc le résultat suivant :
Pour
qu’il
soitpossible
de satisfaire àl’équation
différentiellepar une relation de la forme
il faut et il suffit que les invariants de X soient
égaux
aux invariants deY;
et, si cette condition est
remplie,
il existetoujours
quatre relations de cette formequi
satisfont àl’équation
différentielle.On peut nommer ces relations des
intégrales
linéaires del’équation
diffé-rentielle,
et notre butprincipal
sera maintenantd’approfondir
aupoint
devue
algébrique
la détermination de cesintégrales
linéaires.Il faut remarquer, en
effet,
que,d’après
cequi précède,
on peut bien écrire directement cesintégrales linéaires,
mais à condition d’avoir résolu d"abord leséquations
X = o et Y = o. Lesopérations
non rationnelles né- cessaires pour cela sont la détermination des trois racines u‘,u",
u’°de
1 équation cubique
en u, et ensuite on a à calculer encorequatre
racinescarrées.
Mais,
comme on vient de reconnaître que leproblème
admettoujours
quatre solutions,
la solution doitdépendre
d’une seuleéquation
du qua- trièmedegré,
et ainsi il doit êtrepossible
d’obtenir rationnellement cesintégrales
linéairesaprès
avoir calculé les racines d’uneéquation cubique
et deux racines carrées.
Ainsi,
aupoint
de vuealgébrique,
la méthodequi
consiste à passer par les racines de X = o, y = o n’a pas toute lasimplicité possible.
Mais,
avant d’aborder leproblème
que nous venons de poser, il convient decompléter
encore parquelques
remarques ces considérationsprélimi-
naires.
4. Nous avons vu que les
rapports anharmoniques
des x,, x2, x’3, ~,,s’expriment
rationnellement au moyen des racinesu’, u",
u"’.Or,
dans lesformules
(4),
les racines carrées doivent satisfaire à la relation(3)
et parconséquent
il estpermis
dechanger
à la fois lesigne
de deux de ces racines carrées. Il est clairqu’un
telchangement
designes
revient à une certainepermutation
des racines x" xz, x3, et l’on conclut maintenant que cespermutations
sontprécisément
cellesqui
laissent invariable lerapport
an-harmonique.
’Il est facile à trouver directement
l’équation
du sixièmedegré qui
déter-mine les
rapports anharmoniques.
Les coefficients de cetteéquation
sontévidemment des fonctions
symétriques
deu’, u",
u"’ ets’expriment
ainsirationnellement par S et T.
Les
équations ( 5 )
donnent facilementet, en substituant ces
expressions
dans les relationsil vient
donc
On vérifie directement que le second membre ne
change
pas enrempla- çant
A ou par 1 - ?,.La résolution de cette
équation
du sixièmedegré,
nous le savons, nerenferme pas de
plus grandes
difficultés que la résolution d’uneéquation cubique.
Eneffet,
ses raciness’expriment
rationnellement au moyen deu’,
u", :mais,
commel’équation (8)
ne renferme que le seulparamètre
,1-,.,qui
est un Invariantabsolu,
il vaut mieux introduire aussi dansl’équation cubique
ce seulparamètre.
Soit donc Su = T c : il vient
et, en
désignant
lesracines,
on aLorsque l’équation
X = o admet une racinedouble,
les valeurs du rap-port anharmonique
sont 1et ainsi
l’équation (8)
doit se réduire à()n voit que cela
cllbe
queS~ - ~ ~ T2 =
o, et l’on sait en effet que le discriminant de X est à 27T2).
Commeconséquence,
on peutécrire,
au lieu de(8
),5. Considérons maintenant les cas
particuliers
que nous avonsdéjà
énu-mérés dans le n° 2.
A. A === 2014 i (ou ~ ce , ou
==~) :
Dans ce cas on a A ==
~--
Il semble donc que, pour transformer au moyen d’une substitution linéaire2014
en rhdy ,
onpuisse employer
non seulementBX BY ’ ’ ’
les
correspondances
~t),~1!). (IH). (~IV)
dun"3,
mais encore les sui-vantes :
Faut-il en conclure que dans ce cas
exceptionnel
il existe huit substitu- tions linéairesqui
qtransforment dx
en ±dy?
Il n’en est rien. En effet,~I~ /Y
’l’équation ( 8 )
montrequ’on
a dans le cas actuel T = o. Mais alors les rela- tions(7)
se réduisent àet l’on
peut
en conclure seulement c = + 1.Donc,
dans le cas T = o, il n’existe pas seulementquatre intégrales
li-néaires
de l’équation
diff’érentiellemais il y en a autant
qui
donnentLes unes seront données par les
correspondances ( I ), ( II ), ( III ), ( 1 V )
etles autres
par les correspondances (1’), (II’ ), ( III’), (IV’).
Le second cas :
B. ~t = i + E
(ou
= 1 +E2 ),
donne lieu à des remarquesanalogues.
L’équation ( 8 )
montre que S = o, et les relations( ~ )
se réduisent àd’où l’on peut conclure seulement c = i, c = ~, c = ~?.
Chacune des trois
équations
admettra
quatre intégrales
linéàires. Les unes sont déterminées par lescorrespondances (I), (II), (III), (IV)
et les autres par celles-ci6. Comme
application
des considérationsprécédentes,
considérons la réduction à la forme normaleNI étant une constante. Le
rapport anharmonique
de -f- i , _ r , -~-z ~
-I
étant
(I-k I+k)2, il faudra déterminer k par la relation
On trouve ainsi deux valeurs
réciproques
dek ;
à chacune d’elles corres-pondent quatre
substitutionslinéaires,
et, si l’on se souvientque 03BB
a six va-leurs,
il semblequ’on
obtient ainsi.~~
substitutions linéairesqui
réduisent àla forme normale la différentielle
dx X.
Mais il faut remarquer que lechange-
ment de X
en y correspond
auchangement
de k en -k;
parsuite,
le nombredes substitutions linéaires se réduit à
vingt-quatre,
et le nombre des valeursde k2 est
six, qui
sontréciproques
deux à deux. Si ± k est l’une des valeurs dumodule,
les autres sontégales
àUne autre
méthode, plus simple
àbeaucoup d’égards,
consiste à poser d’abordLes racines de Y = o sont i,
I k2,
y o, *. Leurrapport anharmonique
estk21
et l’on a ainsi
On voit
qu’ici
lasignification
dekf
estbeaucoup plus simple
que dans tepremier
cas. On trouve encore six valeurs dek~
etvingt-quatre
substitu-tions linéaires. En
posant
y= ,~2,
on est ramené à la formecanonique
ordi-naire. Mais il faut remarquer que, si les coefficients de X sont réels et
qu’on
veuille avoir une valeur de
k~ qui
soit réelle etcomprise
entre o et i, cetteseconde méthode n’est
applicable
que dans le cas où les racines de X = osont réelles. Mais il n’entre pas dans nos intentions de discuter ces substi- tutions en
ayant égard
aux limites entrelesquelles x
et y sontvariables;
c’est une discussion
qu’on
trouve dans les Traités des fonctionselliptiques.
Constatons
seulement,
en terminant ces considérationspréliminaires,
que lesintégrales
linéaires desont
. - t. ~r . ~/~
DETERMINATION DES INTEGRALES LINEAIRES DE L EQUATION 2014= 2014r. .
~X
~Y
7. La méthode la
plus
directe pour résoudre leproblème proposé
consis-terai t à effectuer la substitution
ou
On trouve ainsi par identification
Ces
cinq relations,
à cause deInégalité
des invariants de X et deY,
seréduisent à trois relations distinctes
seulement,
et leproblème qui
consisteà déterminer les
rapports
desquantités p, q,
est déterminé.Mais c’est une voie bien différente
qui
nous conduira à la solution duproblème .
8. Nous aurons à nous appuyer dans ce
qui
suit sur certains résultats de la théoriealgébrique
des formesbiquadratiques,
pourlesquels
nous ren-voyons le lecteur aux Mémoires
classiques
de M. HERMITE Sur la théorie desfonctions homogènes
à dcuxindéterminées,
dans le tome 52 duJournal de Crelle.
Désignons
parHx
le hessien de XeL par
Jx
le covariant du sixièmedegré qui
est lejacobien
de X et deHx
Les covariants sont liés par la relation
d’où 81. Hermite a tire cette
conséquence importante, qu’en
posantil vient
Désignons
maintenant parH3., J~ les
covariants deY;
en posantil viendra de la même manière
Il est évident par là que la relation u = v, c’est-à-dire
satisfait à
l’équation
différentielleCherchons à
approfondir
maintenant la nature de cetteintégrale parti-
culière.
Pour
cela,
considérons d’abord le casparticulier
On trouve par un calcul facile
L’intégrale
a donc une nature toute
particulière;
on voitqu’elle
sedécompose
ainsiet elle résume donc les
quatre intégrales
linéaires del’équation
différen-tielle.
9. Il est facile maintenant d’étendre ce théorème au cas
général
et demontrer que
est
égal
auproduit
dequatre expressions
linéaires de cette formeet alors il est clair que notre
problème
revientsimplement
àdécomposer
Y Hx
enquatre
facteurs.En
effet,
c’est là uneconséquence
de ce fait queH, Hx, Y, Hy
sont descovariants. ’
Nous savons que, par une substitution
on
peut
réduirePar une substitution
analogue,
on réduiraet, à cause de
l’égalité
des invariants de X et deY,
onpeut
faire en sortequ’on
ait la même valeur de k2 dans les différentiellestransformées,
et alorson a aussi nécessairement C = C’. On est ramené ainsi au cas
particulier
que nous venons de
considérer,
et, si l’on écriton a
Mais
X1
s’obtient enremplaçant
dans Xet en divisant ensuite par
(«~ - ~ ~ )=.
Ainsi l’onpeut
écrireet, en vertu de la
propriété caractéristique
descovariants,
on trouve aussiOn aura de même
Par
conséquent,
pour avoirXHy. -
il suffit deremplacer
dansl’expression
deX,
x,,x’~,
y"y~
par leurs valeurs en x,x’,
,y,
y’
tirées des relationset de
multiplier
par( x~ - ~ i )2 ( x’ ô’ - ~3’ ~’ )2.
On aurait même pu sup- poserégaux
à l’unité les déterminants des substitutions. Il est clair quel’expression
ainsi obtenue seprésente
bien sous la forme d.’unproduit
dequatre
expressions,
telles queAinsi nous pouvons énoncer la
propriété
suivante :Lorsque deux formes biquadratiques X,
Y ont leurs invariants égaux, alorsl’expression
est
décomposable
enun produit
dequatre expressions
de cette formect, en annulant ccs
facteurs,
on obtientprécisément
lesquatre intégrales
linéaires de
l’équation différentielle
10. Il faut donc étudier cette
décomposition
deRappelons
d’abord les relationsidentiques
En
désignant
paru’,
les racines del’équation
on voit par là
qu’on
aOr, H~
et Xn’ayant
pas de facteur commun engénérale
les facteurs... sont nécessairement des carrés
parfaits (HER-
MITE, loc. p.
I5, 16).
Posons donc~’t, ~~z., ~‘x
seront despolynômes
du seconddegré.
Nous cherchons à résoudre
l’équation XHy - YHx =
o parrapport
à .t;en y
regardant
y comme connu. On a doncet, par
conséquent,
Si nous
ajoutons
ceséquations après
les avoirmultipliées respectivement
par
( u~, - un~ ) ~r~ ( um - u~ ) ~~r, ( u~ - ur~) ~r,
ilvient,
euégard
aux for-mules
( r o),
C’est là une
équation
du seconddegré qui
doit admettre au moins uneracine
de XHy - YHx =
o ; mais on constate que cetteéquation
du seconddegré
a ses deux racineségales.
Eneffet,
la différentiellesc trouve
égale
àou à
et s’annule par
conséquent.
Nous obtenons donc ce
résultat, qui
donne la solution duproblème
posé :
: -L’expression
~~st,
sau f
unfacteur
constant, le carré d’un desfacteurs
YIIx.
Sous une forme
légèrement modifiée,
nous pouvons direqu’on
uil calculer les fonctions
~.~’, ~.~", ~.~"’
par les relationsensuite on aura les carrés des facteurs linéaires de
~H_, -
YHz
(sauf desII. - Fac. de T.
~
K. 3
facteurs
constants)
sous la formeIl est clair
qu’on
obtiendra bien ainsi les quatre facteurs de ~’Hx;
car, en
changeant
à la fois lessignes
de~~’~ ~,~"~ ~,~"’,
on obtient la même inté-grale
linéaire del’équation
différentielleQuelles
sont maintenant lesopérations
irrationnellesqu’exige
cette dé-termination des
intégrales
linéaires? D’abord on a à calculer les trois racines del’équation cubique
et ensuite on voit que la détermination de chacune des fonctions
~~ > ~.~" > ~~"’
exige
le calcul d’une racine carrée. Mais il est à noterqu’on peut multiplier l’expression (A)
par un facteur constantquelconque.
Enmultipliant
doncpar une des racines carrées à
calculer,
on voit que le calcul de deux racines carrées suffit pourobtenir,
sous formeexplicite,
lesintégrales
linéaires. Onpeut
remarquer que le coefficient dexb y’’,
dansl’expression
de~’~,
estet ainsi les fonctions
~~’, c~", ~~"’
sont connuesaprès
avoir obtenu les racinescarrées
Mais le
produit
de ces trois racines carrées estégal,
ausigne près,
àet ainsi r’" sera connu dès
qu’on
connaît r’ et r".Toutefois,
ilpeut
arriver que le terme avec manque dans~.~’2, ~~"~
ou~~"", mais,
en tout cas, il estclair,
par cequi précède,
que le calcul de deux racines carrées et la con-naissance des racines
u’,
permettent d’ohtenir lesintégrales
linéairescherchées. Cette
solution jouit donc,
aupoint
de vuealgébrique,
de toute lasimplicité compatible
avec la nature duproblème proposé.
, , ,
EXAMEN D’UN CAS PARTICULIER. EQUATION D’EULER.
11. On
peut
donner une autre forme à la solution duproblème
et lafaire
dépendre
directement d’uneéquation
duquatrième degré. Mais,
pour reconnaître l’intérêt
qui
s’attache à cette secondeforme,
il est utiled’étudier d’abord le cas
particulier
où l’on aen sorte
qu’il s’agit
de la détermination desintégrales
linéaires del’équation
d’Euler
Il est clair que, dans ce cas
particulier,
on obtient~.~’, ~~", ~~"‘
sans avoir arextraire aucune racine
carrée,
et la connaissance deu’, u" , u"
suffit.Prenons pour
‘.~’, ~.~", ~"’
les valeursOn
peut
d’abord mettre ces valeurs de~.~’, ~.~", ~,~"’
sous une autre forme.Il est clair que
~’,
parexemple,
estsymétrique
en x et y, et deplus,
sil’on pose y = r,
~’
doit se réduire à + u’X.Or,
si deuxpolynômes
doublement
quadratiques
etsymétriques
en x et y coïncident entre eux pour x == y, ilspeuvent
différer seulement par un terme~(x - y~2.
Ilsuffit de les écrire
explicitement
pour reconnaître l’exactitude de cette pro-position, qui
est due à 11’I.Halphen.
Mais la seconde
polaire
deHx
+ u’ Xest d’abord
symétrique
en xet y
et se réduit aussi àH~
+ u’ X pour x = ~~.On a, par
conséquent,
Il reste à déterminer ?,’. Cette détermination
pourrait
se fairedéjà
ici encalculant directement le coefficient de xy dans
’f’ :
on trouverait ainsioù l’on a
supposé
Mais il existe une
expression beaucoup plus simple pour qui
s’offrirad’elle-même dans la suite. Nous nous bornerons donc à observer que X’
doit être une fonction rationnelle de
u’,
etpeut
dès lors se mettre sous laforme d’un
polynôme
du seconddegré
enu’,
l’osons,
pourabréger,
en sorte que A
et f sont
les secondespolaires
deHx
et deX,
on aura,d’après
ce
qui précède,
Les carres des facteurs de
XHy - Y H~
sont, engénéral,
La
première expression
se réduit évidemment àet donne ainsi la substitution linéaire Cette solution était évi- dente a
priori.
La seconde
expression
devientégale
àou bien,
en divisant par 2( u" - u’" ),
mais on a évidemment
en sorte
qu’on
obtientIci se
présente
maintenant le moyen de déterminer les valeurs de oc,~, ~
par cette condition que
l’expression précédente
doit être un carréparfait.
12. Considérons
l’expression
où C est une constante
quelconque.
Onpeut
écrireet le discriminant 0394 de
L est
c’est-à-dire
Or il est clair que
D’autre
part,
PR -Q2
est le hessien deHx +
M’X et l’on saitqu’en gé-
néral le hessien de a~ +
b Hx
estégal
à( voir HERnTE,
, loc .cil.
p. .3.3-3j );
doncMais est un carré : donc le hessien ne s’en
distingue
que par un facteur constant etIl vient donc
On voit par là que
l’expression L
n’est un carréparfait
que pour la seulevaleur
- 7
et l’on doit avoir
donc
13. Voici un moyen
plus
direct pour déterminer ~~ . Ecrivons X’ au lieu deC,
en sorte que --Mais nous savons que
’f’
= donc nécessairementd’où
La
comparaison
des deux valeurs de 0394 donner ~ t t ’
mais on sait que
ce
qui
fournit de nouveau la valeur de À’.( i ) Cette valeur de l’invariant de ?~ se trouve sous une forme légèrement différente dans le Mémoire de 31. Hermite; voir, p. 13, la valeur de 0394 et, p. 15, la relation entre T et 03C8.
(Voir Clebsch, Binäre Formen, p . t 53 . )
14. Voici donc le résultat final
auquel
nous arrivons :Les
intégrales
linéaires del’équation différentielle
sont d’abord x - y = o, ct les tr°ois autres s’obtiennent cn
posant
oic il
faut
déterminer u parl’équation cubique
Sauf
unfacteur
constant, lepremier
membre est alors un carré exact,et la r°elation entre x et y se réduit donc à cette forme
On
peut envisager
ce résultat sous un autrepoint
de vue.Quelle
est, eneffet, l’intégrale générale
del’équation
différentielle(12).
Cetteintégrale
aété obtenue
déjà
parLagrange
t.II, p. 1 8);
mais M.Cayley
l’amise sous cette forme
élégante ( * )
C étant la constante arbitraire.
Cette
expression
se déduit de celle que nous venons d’écrire enrempla-
çant u par C. En
général,
lepremier
membre n’est pas un carréparfait :
ainsi à une valeur donnée de x
répondent
deux valeurs de y,l’intégrale
n’est pas linéaire.
Mais,
si l’on pose C =u’, u", u"’,
on trouve troisintégrales linéaires;
laquatrième, x -~y
= o,répond
à C = oc.15. En
partant
de cetteintégrale générale,
on aurait pu trouver notredétermination des
intégrales
linéaires d’une manièrebeaucoup plus simple.
En
effet,
cetteintégrale générale
peut s’écrire(1) Voir aussi LAGUERRE, Bulletin de la Société math.ématique de France, t. I, p. 35.
où
C’est une relation doublement
quadratique
etsymétrique
en x et y, quel’on
peut
écrire sous les deux formesEuler
déjà
a observéqu’on
en tiremais,
comme notre relation estl’intégrale générale
dedx2 X
=dy2 Y,
> on doitavoir
et de même
C’est ce
qu’on
vérifiefacilement,
et la valeur de 0 estOn a les relations
identiques
d’où l’on tire facilement cette conclusion que, pour 0== o,
est un carré
parfait,
etl’intégrale générale
se réduit alors à uneintégrale
linéaire
qu’on
peut écrire ainsi16. On a retrouvé
ainsi,
d’une manière trèssimple,
le résultat de tout al’heure ; mais,
si cette méthode estsimple,
elle est, par contre, moinsgénérale
que notre
première méthode ;
car on ne sauraitl’appliquer
dans le casgé- néral, l’intégrale générale
den’étant pas connue sous une forme
analogue à(t3). Cependant
il v a un second casqu’on peut
traiter ici ens’appuyant
sur une remarque de M.Cayley.
Désignons
par ~1L lepremier
membre de la formule( I 3 )
et remarquons que J1L est aussiquadratique
en. C. En considérant C comme variahleaussi,
on aura
et,
d’après
ce que nous avons vu,et, comme l’a
remarqué
M.Cayley,
donc
En considérant donc C comme
variable, y
comme une constante arbi-traire,
la relation( 13 )
ou(ï4)
estl’intégrale générale
del’équation
dine-rcntielle
et, pour avoir les
intégrales
linéaires de cetteéquation,
il suffit de résoudrel’équation
Y = o ou, cequi
est la mêmechose, l’équation X
= o. Ce résultatK.26
était à
prévoir,
car la connaissance des racines de X = o entraîne celle de1"équation ~
C3 - SC - T = o. En déterminant y parl’équation
Y == o,deviendra un carré
parfait.
17. Revenons maintenant au cas
général,
la détermination desintégrales
linéaires de
( ~ ~ ). D’après
l’examen des casparticuliers
que nous venons defaire,
il est àprévoir qu’il
doit exister une liaison intime entre cette déter- mination etl’intégration générale
de cetteéquation;
mais on ne connaîtpas cette
intégrale générale
sous une formeanalogue
à(iz{)
et il nousparaît
assez difficile de l’obtenir sous cette forme.
Au
contraire,
la méthode inverse seprésente
ici.Ayant
obtenu la détermination desintégrales linéaires,
si nous faisonsdépendre
cette solution directement d’uneéquation
duquatrième degré,
n’obtiendrons-nous pas en même temps
l’intégrale générale
sous une formeanalogue
C’est là une
question qu’il
nous reste à traiter.Il faut le remarquer, on.
peut
fairedépendre
la détermination des inté-grales
linéaires d’uneéquation biquadratique,
mais cela estpossible
d’uneinfinité de manières. Parmi les
équations biquadratiques desquelles
dé-pend
ainsi la solution de notreproblème,
existe-t-il une classeparticulière-
ment
simple?
Ce sont là les