Foncteurs d´ eriv´ es ` a la Dold-Puppe
Serge Bouc
1. Foncteurs d´ eriv´ es des foncteurs additifs
1.1. Soient A et B des cat´ egories ab´ eliennes. La construction des foncteurs d´ eriv´ es (gauches) d’un foncteur additif F : A → B est classique, dans le cas o` u A a suffisamment d’objets projectifs, i.e. si tout objet de A est quotient d’un objet projectif.
1.2. Pour un objet M est de A , on choisit
1une r´ esolution projective de M , c’est-` a-dire un complexe exact
(1.3) . . .
dn+1// P
n dn// P
n−1 dn−1// . . .
d2// P
1 d1// P
0 d0// M // 0 o` u les P
i, pour i ∈ N , sont des objets projectifs de A . Une telle r´ esolution existe car A a suffisamment d’objets projectifs.
Si ` a pr´ esent f : M → N est un morphisme dans A , et si . . .
∂n+1// Q
n ∂n// Q
n−1∂n−1
// . . .
∂2// Q
1 ∂1// Q
0 ∂0// N // 0 est la r´ esolution projective choisie de N dans A , le morphisme f se rel` eve en un morphisme de complexes
(1.4)
. . .
dn+1// P
nfn
dn
// P
n−1fn−1
dn−1
// . . .
d2// P
1f1
d1
// P
0f0
d0
// M
f
// 0
. . .
∂n+1// Q
n ∂n// Q
n−1 ∂n−1// . . .
∂2// Q
1 ∂1// Q
0 ∂0// N // 0 ,
et un tel rel` evement est unique ` a homotopie pr` es.
1.5. Si F : A → B est un foncteur additif, on applique alors le foncteur F au complexe (1.3) priv´ e de M , pour obtenir le complexe suivant dans B :
. . .
F(dn+1)// F (P
n)
F(dn)// F (P
n−1)
F(dn−1)// . . .
F(d2)// F (P
1)
F(d1)// F (P
0) . Le i-` eme objet d’homologie de ce complexe est not´ e F
i(M ), ou L
i(F )(M).
C’est un objet de B .
1. J’ignorerai dans tout cet expos´ e les questions axiomatiques li´ ees ` a un tel choix,
lorsque A n’est pas suppos´ ee (essentiellement) petite. . .
Si f : M → N est un morphisme dans A , on a un morphisme de complexes . . .
F(dn+1//
)F (P
n)
F(fn)
F(dn)
// F (P
n−1)
F(fn−1)
F(dn−1)
// . . .
F(d2)// F (P
1)
F(f1)
F(d1)
// F (P
0)
F(f0)
. . .
F(∂n+1)// F (Q
n)
F(∂n)// F (Q
n−1)
F(∂n−1)// . . .
F(∂2)// F (Q
1)
F(∂1)// F (Q
0) ,
qui induit, pour tout i ∈ N , un morphisme correspondant F
i(f) : F
i(M ) → F
i(N )
entre les objets d’homologie. Ce morphisme ne d´ epend pas du rel` evement de f choisi en 1.2, puisque deux tels rel` evements sont homotopes, et puisque deux morphismes de complexes homotopes sont envoy´ es par F sur deux mor- phismes de complexes homotopes, lorsque le foncteur F est additif.
1.6. Pour tout i ∈ N , la correspondance qui ` a l’objet M de A associe F
i(M ) et au morphisme f : M → N associe F
i(f) : F
i(M ) → F
i(N ) est alors un foncteur (additif) de A dans B , appel´ e le i-` eme foncteur d´ eriv´ e gauche du foncteur F . Pour i < 0, on posera F
i= 0.
1.7. Remarque : L’unicit´ e ` a homotopie pr` es du rel` evement de f en 1.4 per- met de montrer ´ egalement qu’un choix de r´ esolutions projectives diff´ erentes en 1.3 pour les objets de A conduit ` a des foncteurs d´ eriv´ es F
i0isomorphes ` a F
i, pour tout i ∈ N .
1.8. Remarque : Pour construire les foncteurs d´ eriv´ es gauches d’un foncteur additif F : A → B , il suffit de connaˆıtre la restriction de F ` a une sous- cat´ egorie pleine P de A ayant les deux propri´ et´ es suivantes :
1. Les objets de P sont projectifs dans A .
2. Tout objet de A est quotient d’un objet de P .
1.9. Remarque : Il r´ esulte de la construction des foncteurs d´ eriv´ es gauches du foncteur additif F : A → B que pour tout objet M de A, on a un morphisme
F
0(M) = F (P
0)/ImF (d
1) → F (M ) .
Il est facile de voir qu’il s’agit en fait d’une transformation naturelle F
0→ F , qui est un isomorphisme si et seulement si le foncteur F est exact ` a droite, i.e. si pour toute suite exacte M
1 d1// M
0 d0// M // 0 , la suite
F (M
1)
F(d1)// F (M
0)
F(d0)// F (M ) // 0
est exacte (un argument classique d’alg` ebre homologique montre en effet que pour v´ erifier la condition pr´ ec´ edente, on peut se contenter du cas o` u M
0et M
1sont projectifs dans A ).
On peut noter ´ egalement que la propri´ et´ e d’ˆ etre exact ` a droite, telle que d´ efinie ci-dessus pour un foncteur F , a un sens pour un foncteur non- n´ ecessairement additif. On peut montrer qu’elle entraˆıne en fait l’additivit´ e du foncteur F (cf. [1] Lemma 2.1).
1.10. Foncteurs d´ eriv´ es droits : le passage aux cat´ egories oppos´ ees per- met de d´ efinir de mani` ere analogue les foncteurs d´ eriv´ es droits d’un foncteur additif F : A → B entre cat´ egories ab´ eliennes, lorsque A a suffisamment d’objets injectifs (cf. [3]). On obtient dans ce cadre la notion de foncteur additif exact ` a gauche.
2. La correspondance de Dold-Kan
2.1. Soit A une cat´ egorie ab´ elienne. La correspondance de Dold-Kan ´ etablit une ´ equivalence de cat´ egories entre la cat´ egorie Ch
≥0( A ) des complexes de chaˆınes (nuls en degr´ e n´ egatif) dans A et la cat´ egorie S( A ) des objets simpli- ciaux dans A , qui envoie les classes l’homologie de degr´ e n des complexes sur les classes d’homotopie de n-simplexes des ensembles simpliciaux correspon- dants, et morphismes homotopes sur morphismes simpliciaux homotopes.
2.2. Soit X un objet simplicial dans A . On lui associe classiquement un complexe de chaˆınes C(X) dans A : pour n ∈ N , on pose C
n(X) = X
n, et on d´ efinit la diff´ erentielle d
n: C
n(X) → C
n−1(X) par
d
n= X
ni=0
( − 1)
i∂
i,
o` u ∂
i: X
n→ X
n−1est le i-` eme op´ erateur de face de X. Il est facile de v´ erifier que l’on obtient ainsi un foncteur C : S( A ) → Ch
≥0( A ).
On d´ efinit ´ egalement le complexe de chaˆınes normalis´ e (ou de Moore) N(X) de X en posant, pour n ∈ N
(2.3) N
n(X) =
n−1
\
i=0
Ker(∂
i: X
n→ X
n−1) .
La diff´ erentielle d : N
n(X) → N
n−1(X) est d´ efinie comme la restriction de ( − 1)
n∂
n` a N
n(X).
On a de mˆ eme obtenu ainsi un foncteur N : S( A ) → Ch
≥0( A ).
2.4. Remarque : la d´ efinition 2.3 est celle adopt´ ee par Weibel, par exemple
(cf. [5] Definition 8.3.6). Ce n’est pas la d´ efinition originelle de Dold-Puppe
(cf. [2] 3.1), qui posent plutˆ ot N
n(X) =
\
n i=1Ker(∂
i: X
n→ X
n−1) ,
en d´ efinissant la diff´ erentielle d : N
n(X) → N
n−1(X) comme la restriction de ∂
0. Ces deux d´ efinitions conduisent ` a des foncteurs naturellement isomor- phes de S( A ) dans Ch
≥0( A ) (cf. [2] Satz 3.29, ou [5] Exercise 8.3.4).
2.5. Soit
(2.6) C : . . .
dn+1// C
n dn// C
n−1 dn−1// . . .
d2// C
1 d1// C
0// 0 un complexe de chaˆınes dans A . Pour n ∈ N , on pose
K(C)
n= ⊕
p≤n
⊕
η:[n][p]
C
p[η] ,
o` u la somme int´ erieure porte sur les surjections monotones η : [n] [p], le symbole [n] d´ esignant l’ensemble totalement ordonn´ e { 0, 1, . . . , n } , et C
p[η]
une copie de C
p.
Si m, n ∈ N , et si α : [m] → [n] est une application croissante, alors on d´ efinit un morphisme K(α) : K(C)
n→ K(C)
mde la fa¸con suivante : si η : [n] → [p] est une application croissante, alors la restriction de K(α) ` a la composante C
p[η] de K(C)
nest d´ etermin´ ee par η
0= ηα. Elle est ´ egale
– ` a l’isomorphisme canonique C
p[η] → C
p[η
0], si η
0est surjective,
– ` a la diff´ erentielle d : C
p→ C
p−1= C
p−1[η
0] si l’image de η
0est ´ egale ` a [p − 1] ⊂ [p],
– au morphisme nul sinon.
On montre qu’on obtient ainsi un foncteur K : Ch
≥0( A ) → S( A ), et de plus : 2.7. Th´ eor` eme [Dold-Kan] : Soit A une cat´ egorie ab´ elienne. Alors :
1. les foncteurs K et N
S( A )
N// Ch
≥0( A )
oo
Ksont des ´ equivalences de cat´ egories quasi-inverses l’une de l’autre.
2. pour tout objet X de S( A ), l’homotopie π
n(X) est naturellement iso- morphe ` a H
nC(X)
et ` a H
nN(X) .
3. deux morphismes f, g : X → Y dans S( A ) sont (simplicialement) ho- motopes si et seulement si les morphismes (de complexes) N(f ) et N(g) sont homotopes.
D´ emonstration : cf. [2] Section 3, ou [5] Section 8.3.
3. Foncteurs d´ eriv´ es des foncteurs non-additifs
3.1. Soit F : A → B un foncteur (non n´ ecessairement additif) entre cat´ egories ab´ eliennes. On suppose que A a suffisamment d’objets projec- tifs. Dans ces conditions, pour chaque couple d’entiers naturels (n, q), Dold et Puppe ont d´ efini un foncteur L
qF ( − , n) de la fa¸con suivante :
• Pour un objet M de A , on choisit une r´ esolution projective de M (3.2) . . .
dj+1// P
j dj// P
j−1 dj−1// . . .
dn+2// P
n+1 dn+1// P
n dn// M // 0 ,
que l’on prolonge en posant P
n−1= P
n−2= . . . = P
0= 0. Le complexe P form´ e des P
i, pour i ∈ N , s’appelle une r´ esolution projective de (M, n). Son homologie est non-nulle seulement en degr´ e n, o` u elle est isomorphe ` a M .
• On applique ` a P le foncteur K d´ efini en 2.5, pour obtenir un objet simplicial K(P ) de A . En composant K(P ) avec le foncteur F : A → B , on a un objet simplicial F K(P ) dans la cat´ egorie ab´ elienne B , dont on peut prendre le com- plexe de chaˆınes CF K(P ), ou le complexe de chaˆınes normalis´ e NF K(P ). On d´ efinit alors L
qF (M, n) comme l’homologie de degr´ e q du complexe NF K(P ) (ou du complexe CF K(P ), qui lui est isomorphe) :
L
qF (M, n) = H
qNF K(P ) .
• Si N est un objet de A , on choisit ´ egalement une r´ esolution projective Q de (N, n). Lorsque f : M → N est un morphisme dans A , on peut relever f en un morphisme de complexes f e : P → Q, unique ` a homotopie pr` es. On en d´ eduit un morphisme NF K( f e ) : NF K(P ) → NF K(Q), unique ` a homotopie pr` es, donc, pour tout q ∈ N , un morphisme bien d´ efini
L
qF (f, n) : L
qF (M, n) → L
qF (N, n) .
• On v´ erifie facilement qu’on a ainsi obtenu un foncteur L
qF ( − , n) : A → B , appel´ e le q-i` eme foncteur d´ eriv´ e (gauche) de niveau n de F .
3.3. Remarque : Comme en 1.7, un choix de r´ esolutions projectives diff´ e- rentes pour les (M, n) conduit ` a des foncteurs L
0qF ( − , n) naturellement iso- morphes ` a L
qF ( − , n), pour tout couple (n, q) ∈ N × N .
3.4. Remarque : Comme dans le cas des foncteurs additifs, un passage aux cat´ egories oppos´ ees permet de d´ efinir les foncteurs d´ eriv´ es droits d’un foncteur F : A → B entre cat´ egories ab´ eliennes, lorsque A a suffisamment d’objets injectifs.
3.5. La proposition suivante permet de comparer, pour un foncteur additif,
les foncteurs d´ eriv´ es F
iobtenus au paragraphe 1 avec les foncteurs L
qF ( − , n) obtenus ci-dessus :
3.6. Proposition : Si F : A → B est additif, alors
∀ (q, n) ∈ N × N , L
qF ( − , n) ∼ = F
q−n.
D´ emonstration : Si F est additif, alors pour tout complexe de chaˆınes C dans Ch
≥0( A ), on a
F K(C)
n= F ⊕
p≤n
⊕
η:[n][p]
C
p[η]
= ⊕
p≤n
⊕
η:[n][p]
F (C
p)[η]
∼ = KF (C)
n
, qui donne un isomorphisme de foncteurs F K ∼ = KF .
Il en r´ esulte, pour tout objet M de A et toute r´ esolution projective P de (M, n) dans A , des isomorphismes de complexes dans B
NF K(P ) ∼ = NKF (P ) ∼ = F (P ) ,
le dernier isomorphisme provenant du fait que le foncteur NK est isomorphe au foncteur identit´ e de Ch
≥0( B ). La proposition en r´ esulte, puisque P est une r´ esolution projective de M , o` u le degr´ e est d´ ecal´ e de n.
4. Explicitement. . .
4.1. Soit C un complexe de Ch
≥0( A ). Pour calculer K(C), on doit connaˆıtre pour deux entiers naturels n et p, les applications croissantes surjectives η : [n] → [p]. ` A une telle application, on associe la partie s(η) de { 1, 2, . . . , n } d´ efinie par
s(η) = { i | 1 ≤ i ≤ n, η(i) > η(i − 1) } .
On constate facilement que s(η) est de cardinal p, si η est croissante et surjective.
Inversement, si l’on se donne une partie A de { 1, 2, . . . , n } de cardinal p, on peut d´ efinir une application t(A) : [n] → [p] en posant
∀ i ∈ [n], t(A)(i) = | [1, i] ∩ A | ,
o` u [1, i] = { j ∈ N | 1 ≤ j ≤ i } . Alors t(A) est clairement une application
croissante surjective de [n] dans [p].
Il est facile de v´ erifier que s et t sont des bijections inverses l’une de l’autre entre l’ensemble des surjections croissantes de [n] dans [p] et l’ensemble des parties de { 1, 2, . . . , n } de cardinal p. Il en r´ esulte que K(C)
npeut s’´ ecrire
K(C)
n= ⊕
A⊆{1,...,n}
C
|AA|, o` u C
|AA|est une copie de C
|A|. Par exemple :
K(C)
0= C
0∅, K(C)
1= C
0∅⊕ C
1{1}K(C)
2= C
0∅⊕ C
1{1}⊕ C
1{2}⊕ C
2{1,2},
K(C)
3= C
0∅⊕ C
1{1}⊕ C
1{2}⊕ C
1{3}⊕ C
2{1,2}⊕ C
2{1,3}⊕ C
2{2,3}⊕ C
3{1,2,3}.
4.2. Soit F : A → B un foncteur, et M un objet de A . Pour calculer les L
qF (M, 0), on choisit une r´ esolution projective P de M ,
. . .
dn+1// P
n dn// P
n−1 dn−1// . . .
d2// P
1 d1// P
0 d0// M // 0 , et on construit le complexe U = CF K(P ). Les remarques pr´ ec´ edentes mon- trent que le terme de degr´ e n de ce complexe peut s’´ ecrire
U
n= F ⊕
A⊆{1,...,n}
P
|AA|.
La diff´ erentielle δ
n: U
n→ U
n−1de ce complexe est ´ egale ` a la P
n i=0( − 1)
iF (∂
i), o` u ∂
i: K(P )
n→ K(P )
n−1est le morphisme simplicial associ´ e ` a l’unique injection croissante ε
i: [n − 1] → [n] dont l’image ne contient pas i.
Pour A ⊆ { 1, . . . , n } , la restriction ∂
i,Ade ∂
i` a la composante P
|AA|de K(P )
nd´ epend de la compos´ ee η
0= s(A)ε
i: [n − 1] → [ | A | ], comme suit :
• ou bien η
0est surjective. Autrement dit s(A)(i) = s(A)(i − 1) ou s(A)(i) = s(A)(i + 1).
Autrement dit, au moins un des entiers i, i + 1 n’est pas dans A (si i = n, alors n / ∈ A, et si i = 0, alors 1 ∈ / A). Dans ce cas ∂
i,Aidentifie P
|AA|avec la composante P
|BB|de K(P )
n−1, o` u
B = { j ∈ A | 1 ≤ j ≤ i } t { j | i ≤ j ≤ n − 1, j + 1 ∈ A }
= A ∩ [1, i]
t
A ∩ [i + 1, n]
− 1
.
• ou bien l’image de η
0est ´ egale ` a [ | A | − 1]. Alors | A | n’est pas dans l’image de η
0, donc n n’est pas dans l’image de ε
i.
Autrement dit i = n.
De plus η(n) 6 = η(n − 1), sinon | A | = η(n − 1) = η
0(n − 1).
Donc n ∈ A, et ∂
i,Aest ´ egale au morphisme d
|A|: P
|AA|→ P
|AA−{|−1n}⊆ K(P )
n−1.
• dans les autres cas ∂
i,A(P
|A|A) = 0.
4.3. Le complexe U se termine donc par
(4.4) F (P
0⊕ P
1⊕ P
1⊕ P
2)
δ2// F (P
0⊕ P
1)
δ1// F (P
0) // 0 , o` u
δ
1= F (1, 0) − F (1, d
1) δ
2= F
1 0 d
10 0 1 0 d
2− F
1 0 0 0
0 1 1 0
+ F
1 0 0 0
0 0 1 0
.
4.5. Exemple : Soit B un objet de B , et Γ
Ble foncteur constant sur B, qui envoie tout objet de A sur B , et tout morphisme de A sur l’identit´ e de B. Alors L
qΓ
B( − , 0) = 0 pour q > 0, et L
0Γ
B( − , 0) ∼ = Γ
B: en effet, dans le complexe Q, les diff´ erentielles δ
isont nulles si i est impair, et ´ egales ` a l’identit´ e de B si i est pair.
5. Foncteurs exacts non-additifs
5.1. Il r´ esulte en particulier de 4.4 que L
0F (M, 0) est ´ egal au conoyau du morphisme F (1, 0) − F (1, d
1) : F (P
0⊕ P
1) → F (P
0). On a donc toujours un morphisme L
0F (M, 0) → F (M ), qui induit une transformation naturelle L
0F ( − , 0) → F . Au vu de la remarque 1.9, cela justifie la notation
2et la d´ efinition suivantes :
5.2. Notation : Soit F : A → B un foncteur entre cat´ egories ab´ eliennes.
Pour un morphisme ϕ : M → N dans A , on pose :
∆F (ϕ) = F (1, 0) − F (1, ϕ) : F (N ⊕ M ) → F (N ) .
2. Le morphisme ∆F (ϕ) d´ efini dans [1] est l’oppos´ e de celui introduit ici. Naturellement,
cela ne change rien ` a son conoyau. . .
5.3. D´ efinition : Soit F : A → B un foncteur entre cat´ egories ab´ eliennes. On dit que F est exact ` a droite si pour toute suite exacte
M
1 d1// M
0 d0// M // 0 dans A , la suite
F (M
0⊕ M
1)
∆F(d1)// F (M
0)
F(d0)// F (M) // 0 est exacte dans B .
5.4. Remarque : Il r´ esulte de la proposition 3.6 qu’un foncteur additif est exact ` a droite au sens de 1.9 si et seulement si il est additif au sens de la d´ efinition 5.3.
5.5. Exemple : Pour un objet B de B , le foncteur constant Γ
Bd´ ecrit en 4.5 est exact ` a droite. Il n’est additif que si B est l’objet nul de B .
5.6. Remarque : En passant aux cat´ egories oppos´ ees, on d´ efinit de mˆ eme la notion de foncteur non-additif exact ` a gauche.
5.7. Les propri´ et´ es suivantes sont des cons´ equences faciles des d´ efinitions : 5.8. Proposition :
1. Soient F : A → B et G : B → C des foncteurs exacts ` a droite entre cat´ egories ab´ eliennes. Alors G ◦ F : A → C est exact ` a droite.
2. Soient F : A → B et F
0: A
0→ B
0des foncteurs exacts ` a droite entre cat´ egories ab´ eliennes. Alors F × F
0: A × A
0→ B × B
0est exact ` a droite.
3. Soient F
1, F
2: A → B des foncteurs exacts ` a droite entre cat´ egories ab´ eliennes. Alors F
1⊕ F
2: A → B est exact ` a droite.
4. Soient A , A
0et B des cat´ egories ab´ eliennes, et soit F : A × A
0→ B un foncteur biadditif. Alors F est exact ` a droite si et seulement si pour tout objet M de A et tout objet M
0de A
0, les foncteurs (additifs) F (M, − ) et F ( − , M
0) sont exacts ` a droite.
5. En particulier, si (M, N ) 7→ M ⊗ N est un foncteur biadditif et exact
`
a droite en chaque variable de B × B dans une cat´ egorie ab´ elienne C , alors pour tous foncteurs exacts ` a droite F, F
0: A → B , le foncteur F ⊗ F
0: A → C est exact ` a droite.
6. Dans les mˆ emes conditions, si de plus A = B = C , l’endofoncteur
M 7→ M
⊗nde A est exact ` a droite, pour tout n ∈ N .
6. Applications
La plupart des applications de la notion de foncteur exact non-additif re- posent sur le th´ eor` eme suivant, s’inspirant de la remarque 1.8 :
6.1. Th´ eor` eme : Soit P une sous-cat´ egorie pleine d’une cat´ egorie ab´ elienne A ayant les propri´ et´ es suivantes :
1. les objets de P sont projectifs dans A . 2. tout objet de A est quotient d’un objet de P . 3. la somme directe de deux objets de P est dans P .
Alors pour tout foncteur F de P dans une cat´ egorie ab´ elienne B , il existe un foncteur exact ` a droite F e : A → B dont la restriction ` a P est isomorphe
`
a F , et un tel prolongement F e est unique ` a isomorphisme pr` es.
D´ emonstration : (cf. [1] Section 2.4.) M´ ethode 1 : Sans rien connaˆıtre
3de la correspondance de Dold-Kan, on peut choisir, pour tout objet M de A , un d´ ebut de r´ esolution
Q
ϕ// P
ψ// M // 0 ,
de M par des objets de P , et d´ efinir F e (M ) comme le conoyau de ∆F (ϕ), pour s’assurer la suite
F (P ⊕ Q)
∆F(ϕ)// F (P ) // F e (M ) // 0
soit exacte. Il reste ` a rendre F e (M ) fonctoriel en M , ` a montrer que le foncteur F e ne d´ epend pas des r´ esolutions choisies, ` a isomorphisme pr` es, et qu’il est exact ` a droite. Il est alors clair que F e est l’unique prolongement exact ` a droite de F ` a A .
M´ ethode 2 : En utilisant les sections pr´ ec´ edentes, on a F e = L
0F ( − , 0). Il reste juste ` a v´ erifier que ce foncteur est exact ` a droite.
6.2. La partie
existence
du th´ eor` eme 6.1 permet de d´ efinir certains foncteurs non-additifs, notamment diverses esp` eces d’inductions tensorielles g´ en´ eralis´ ees
4. La partie
unicit´ e
permet quant ` a elle de prouver assez facilement certaines propri´ et´ es des foncteurs ainsi d´ efinis.
3. C’est la m´ ethode utilis´ ee dans [1].
4. On notera cependant que cette d´ efinition est fort peu constructive en g´ en´ eral, de
sorte que les ´ evaluations des foncteurs en question sont souvent tr` es difficiles ` a calculer
explicitement.
6.3. Inductions tensorielles de modules. Pour un groupe fini G et un anneau commutatif R, soit A = RG-Mod la cat´ egorie des RG-modules, et P = RG-ModL la sous-cat´ egorie pleine form´ ee des RG-modules libres.
La cat´ egorie P est ´ equivalente ` a la cat´ egorie P
]dont les objets sont les G-ensembles libres, dans laquelle un morphisme d’un G-ensemble libre Y vers un G-ensemble libre X est une matrice m(x, y) index´ ee par X × Y ` a coefficients dans R, invariante par G (i.e. telle que m(gx, gy) = m(x, y) pour tout g ∈ G et tout (x, y) ∈ X × Y ), et telle que pour tout y ∈ Y , il n’y ait qu’un nombre fini de x ∈ X tels que m(x, y) 6 = 0. La composition des morphismes dans P
]est donn´ ee par le produit de matrices.
Soient G et H des groupes finis, et U un (H, G)-bi-ensemble fini libre ` a droite. Soit U
ople (G, H )-bi-ensemble
oppos´ e
, qui est le mˆ eme ensemble U dot´ e des actions ` a gauche de g ∈ G et ` a droite de h ∈ H d´ efinies par g · u · h = h
−1ug
−1. Pour un G-ensemble libre X, on pose
t
U(X) = RHom
G(U
op, X ) ,
o` u Hom
G(U
op, X ) est l’ensemble des applications G-´ equivariantes de U
opdans X. Cet ensemble est dot´ e d’une action de H ` a gauche d´ efinie par
∀ h ∈ H, ∀ ϕ ∈ Hom
G(U
op, X), ∀ u ∈ U, (hϕ)(u) = ϕ(h
−1u) . Il s’ensuit que le module t
U(X) est un RH -module.
Pour un morphisme m : Y → X dans P
], et pour ϕ ∈ Hom
G(U
op, X ) et ψ ∈ Hom
G(U
op, Y ), on pose
e
m(ϕ, ψ) = Y
u∈U/G
m ϕ(u), ψ(u) .
On v´ erifie facilement que cette matrice m e est bien d´ efinie (elle ne d´ epend pas des choix des rep´ esentants des G-orbites sur U ), qu’elle est H-invariante, et que pour tout ψ, il n’y a qu’un nombre fini de ϕ tels que m(ϕ, ψ) e 6 = 0. La matrice m e d´ efinit donc un morphisme de RH -modules de t
U(Y ) dans t
U(X).
6.4. Lemme : Soit R un anneau commutatif, et soient G et H des groupes finis. Soit U un (H, G)-bi-ensemble fini libre ` a droite. Alors la correspondance
X 7→ t
U(X) = RHom
G(U
op, X), m 7→ m e est un foncteur de P
]dans la cat´ egorie B des RH -modules.
D´ emonstration : Il est clair que si Y = X et si m est la matrice identit´ e
index´ ee par X, alors m e est la matrice identit´ e index´ ee par Hom
G(U
op, X ). Il
reste ` a v´ erifier que si p : Z → Y et m : Y → X sont des morphismes dans P
], alors m ] · p = m e · p. C’est ici que l’on utilise l’hypoth` e ese que U est libre ` a droite. Pour le d´ etail de cette v´ erification, voir [1] Lemma 10.1.
On est donc dans la situation du th´ eor` eme 6.1 : la cat´ egorie P
]est (´ equi- valente ` a) une sous-cat´ egorie pleine de la cat´ egorie ab´ elienne A = RG-Mod, form´ ee d’objets projectifs, stable par somme directe, et telle que tout objet de A est quotient d’un objet de P
]. On peut donc prolonger ` a A le foncteur t
U: P
]→ B pr´ ec´ edent :
6.5. D´ efinition : Soit R un anneau commutatif, et soient G et H des groupes finis. Soit U un (H, G)-bi-ensemble fini libre ` a droite. On appelle induction tensorielle g´ en´ eralis´ ee associ´ ee ` a U (et l’on note ´ egalement t
U) l’unique foncteur exact ` a droite de RG-Mod dans RH-Mod qui prolonge le foncteur t
Ud´ efini dans le lemme 6.4.
6.6. On peut dans ce cas donner une description de t
U(M ) pour un RG- module M, ind´ ependante d’une r´ esolution projective de M : pour cela, on note { M } le G-ensemble sous-jacent ` a M , et l’on consid` ere le H-ensemble Hom
G(U
op, M ) comme un ensemble de fonctions de U vers M . De plus :
• si x ∈ R et f ∈ Hom
G(U
op, { M } ), soit xf l’´ el´ ement de Hom
G(U
op, M) d´ efini par
∀ u ∈ U, (xf )(u) = xf(u) .
• Si λ ∈ Hom
G(U
op, { R } ), soit π(λ) ∈ R d´ efini par π(λ) = Y
u∈U/G
λ(u) .
• Si λ ∈ Hom
G(U
op, { R } ), soit λ ∗ f ∈ Hom
G(U
op, { M } ) d´ efini par
∀ u ∈ U, (λ ∗ f)(u) = λ(u)f (u) .
• Si f, f
0∈ Hom
G(U
op, { M } ), soit < f + f
0> ∈ Hom
G(U
op, { M } ) d´ efini par
∀ u ∈ U, < f + f
0> (u) = f (u) + f
0(u) .
• Si V ⊆ U est une partie G-invariante de U , et si f, f
0∈ Hom
G(U
op, { M } ), soit [f, f
0]
V∈ Hom
G(U
op, { M } ) d´ efini par
∀ u ∈ U, [f, f
0]
V(u) =
f(u) si u ∈ V
f
0(u) si u ∈ U − V
6.7. Proposition : Soit R un anneau commutatif, et soient G et H des groupes finis. Soit U un (H, G)-bi-ensemble fini libre ` a droite.
Si M est un RG-module, alors t
U(M ) s’identifie au quotient du module RHom
G(U
op, { M } ) par le R-sous-module I engendr´ e par les ´ el´ ements de la forme
(λ ∗ f ) − π(λ)f, pour λ ∈ Hom
G(U
op, { R } ) et f ∈ Hom
G(U
op, { M } )
< f + f
0> − X
V⊆U V·G=V
[f, f
0]
VD´ emonstration : On voit facilement que le R-module quotient t
0U(M ) = RHom
G(U
op, { M } )/ I est isomorphe ` a ⊗
u∈U/G
M , et qu’il est fonctoriel en M . Il r´ esulte de la proposition 5.8 que le foncteur t
0Uest exact ` a droite. D’autre part si X est un G-ensemble, alors Q
u∈U/G
X s’identifie ` a Hom
G(U
op, X ), donc t
0U(RX ) ∼ = R Q
u∈U/G
X ∼ = RHom
G(U
op, X ). Il s’ensuit que t
Uet t
0Usont deux foncteurs exacts ` a droite qui co¨ıncident sur P
]. Il sont donc isomorphes.
6.8. Remarque : En particulier, si X est un G-ensemble (quelconque), alors t
U(RX ) ∼ = RHom
G(U
op, X ).
6.9. Remarque : La d´ efinition classique de l’induction tensorielle corre- spond au cas o` u G est un sous-groupe de H, et U est l’ensemble H, vu comme (H, G)-bi-ensemble par multiplication ` a gauche et ` a droite.
6.10. Th´ eor` eme : Soit R un anneau commutatif.
1. Si G, H, et K sont des groupes finis, si U est un (H, G)-bi-ensemble fini libre ` a droite, et si V est un (K, H)-bi-ensemble fini libre ` a droite, alors
t
V◦ t
U∼ = t
V×HU.
2. Si G, H, et K sont des groupes finis, si U est un (K, G × H)-bi-ensemble fini libre ` a droite, si M est un RG-module et N un RH -module, alors
t
U(M
RN ) ∼ = t
U/H(M ) ⊗
Rt
U/G(N ) .
3. Si G et H sont des groupes finis, si U est un (H, G)-bi-ensemble fini
libre ` a droite, et si M et N sont des RG-modules, alors t
U(M ⊗
RN ) ∼ = t
U(M ) ⊗
Rt
U(N ) .
4. Si G et H sont des groupes finis, si U et U
0sont des (H, G)-bi-ensembles finis libres ` a droite, et si M est un RG-module, alors
t
UtU0(M) ∼ = t
U(M ) ⊗
Rt
U0(M ) .
5. Si G et H sont des groupes finis, si U est un (H, G)-bi-ensemble fini libre ` a droite, et si M et M
0sont des RG-modules, alors
t
U(M ⊕ M
0) ∼ = ⊕
V⊆U V·G=V V mod.H
Ind
HHV
t
V(M ) ⊗
Rt
U−V(M
0) ,
o` u H
Vest le stabilisateur de V dans H.
De plus, tous ces isomorphismes sont naturels.
D´ emonstration : Toutes les assertions concernent des isomorphismes de foncteurs exacts ` a droite. Pour les d´ emontrer, il suffit donc de restreindre ces foncteurs aux cat´ egories de modules de permutation correspondantes, et l’isomorphisme de ces restrictions d´ ecoule alors facilement de l’isomorphisme des ensembles avec action de groupe sous-jacents. Par exemple, l’assertion 3 r´ esulte du fait que si X et Y sont des G-ensembles (libres), alors
Hom
G(U
op, X × Y ) ∼ = Hom
G(U
op, X ) × Hom
G(U
op, Y ) comme H-ensemble.
6.11. Remarque : Si l’on envisage t
U(M) comme M
U, alors l’assertion 5 du th´ eor` eme 6.10 est une g´ en´ eralisation de la formule du binˆ ome.
6.12. Inductions tensorielles de foncteurs de Mackey. Une autre application de la notion de foncteur exact non-additif et du th´ eor` eme de prolongement 6.1 est la d´ efinition d’inductions tensorielles g´ en´ eralis´ ees pour les foncteurs de Mackey sur les groupes finis (` a coefficients dans Z ). Rappelons rapidement de quoi il s’agit (le lecteur int´ eress´ e trouvera tous les d´ etails dans [1]).
6.13. Si G est un groupe fini, soit S (G) la cat´ egorie suivante : – les objets de S (G) sont les G-ensembles finis.
– si X et Y sont des G-ensembles finis, alors Hom
S(G)(X, Y ) est le groupe
de Grothendieck B(Y × X) de la cat´ egorie des G-ensembles finis au-
dessus de Y × X (appel´ e aussi groupe de Burnside de Y × X).
– si X, Y , et Z sont des G-ensembles finis, la composition des morphismes B(Z × Y ) × B(Y × X) → B (Z × X) est induite par bilin´ earit´ e ` a partir du produit fibr´ e :
D
a
b
11
11 11 C
c
d
11
11 11 D ×
YC
e
f
11
11 11
× 7→ ,
Z Y Y X Z X
o` u D ×
YC = { (x, y ) ∈ D × C | b(x) = c(y) } , et e(x, y) = a(x), et f (x, y) = d(y).
– le morphisme identit´ e du G-ensemble X est (la classe) du G-ensemble X
// //
/ //
// //
/ //
X X
au dessus de X × X.
6.14. La cat´ egorie S (G) est pr´ eadditive, et la cat´ egorie Mack
Z(G) des foncteurs de Mackey pour le groupe G (sur Z ) est la cat´ egorie des fonc- teurs additifs de S (G) vers la cat´ egorie des groupes ab´ eliens. La cat´ egorie A = Mack
Z(G) est une cat´ egorie ab´ elienne.
6.15. Si D est un G-ensemble fini, et M un foncteur de Mackey pour G, on note M
Dle foncteur de Mackey pour G obtenu par pr´ ecomposition avec l’endofoncteur X 7→ X × D de S (G). Le foncteur M 7→ M
Dest la construction de Dress relative ` a D. Il est autoadjoint. Plus g´ en´ eralement, si D est un G- ensemble quelconque, on d´ efinit M
Dcomme la somme directe des M
ω, o` u ω parcourt les G-orbites (finies) de X.
6.16. Le foncteur de Burnside B est le foncteur de Yoneda Hom
S(G)( • , − ), o` u • est un G-ensemble de cardinal 1. Si D est un G-ensemble, alors le foncteur B
Dobtenu par la construction de Dress relative ` a D est projectif dans Mack
Z(G). Un tel foncteur de Mackey s’appelle un foncteur de permutation.
Soit P = PMack
Z(G) la sous-cat´ egorie pleine de A form´ ee des foncteurs de permutation.
6.17. Si H est un autre groupe fini, et si U et un (H, G)-bi-ensemble fini, alors on peut d´ efinir un foncteur
T
U: P → B = Mack
Z(H)
qui envoie le foncteur de permutation B
Dsur le foncteur de permutation
B
HomG(Uop,D). C’est la partie la plus d´ elicate de la construction : un moyen d’y
parvenir consiste ` a d´ ecrire explicitement les morphismes de B
Ddans B
E, pour des G-ensembles D et E quelconques, au moyen de classes d’´ equivalence de G- ensembles ordonn´ es au dessus de D × E, ` a fibres finies sur D, et montrer qu’on peut associer ` a un tel ensemble ordonn´ e un H-ensemble ordonn´ e du mˆ eme type au-dessus de Hom
G(U
op, D) × Hom
G(U
op, E), bien d´ efini ` a ´ equivalence pr` es.
6.18. Le foncteur d’induction tensorielle A = Mack
Z(G) → B = Mack
Z(H) est alors d´ efini comme l’unique prolongement exact ` a droite du foncteur T
Upr´ ec´ edent. Il est ´ egalement not´ e T
U.
6.19. La cat´ egorie Mack
Z(G) est une cat´ egorie mono¨ıdale sym´ etrique com- pl` ete : pour deux foncteurs de Mackey M et N , le foncteur H (M, N) des hom-internes de M dans N est le foncteur de Mackey dont la valeur en un G-ensemble fini X est Hom
MackZ(G)(M, N
X). Le produit tensoriel de M et de N est le foncteur de Mackey M ⊗ N caract´ eris´ e par la propri´ et´ e d’adjonction
Hom
MackZ(G)(M ⊗ N, L) ∼ = Hom
MackZ(G)N, H (M, L) .
Lorsque G et H sont des groupes finis, on a ´ egalement une bonne notion de produit tensoriel externe (cf [1] Section 6), qui ` a un foncteur de Mackey M pour G et un foncteur de Mackey N pour H associe un foncteur de Mackey M N pour G × H.
6.20. On peut ´ egalement d´ efinir un foncteur d’induction Ind
HK: Mack
Z(K) → Mack
Z(H) ,
pour tout sous-groupe K d’un groupe fini H, par pr´ ecomposition avec le foncteur de restriction des H-ensembles finis vers les K-ensembles finis. On obtient finalement le th´ eor` eme suivant :
6.21. Th´ eor` eme :
1. Si G, H, et K sont des groupes finis, si U est un (H, G)-bi-ensemble fini, et si V est un (K, H)-bi-ensemble fini, alors
T
V◦ T
U∼ = T
V×HU.
2. Si G, H, et K sont des groupes finis, si U est un (K, G × H)-bi-ensemble fini, si M est un foncteur de Mackey pour G et N un foncteur de Mackey pour H, alors
T
U(M N ) ∼ = T
U/H(M ) ⊗ T
U/G(N ) .
3. Si G et H sont des groupes finis, si U est un (H, G)-bi-ensemble fini, et si M et N sont des foncteurs de Mackey pour G, alors
T
U(M ⊗ N ) ∼ = T
U(M ) ⊗ T
U(N ) .
4. Si G et H sont des groupes finis, si U et U
0sont des (H, G)-bi-ensembles finis, et si M est un foncteur de Mackey pour G, alors
T
UtU0(M ) ∼ = T
U(M ) ⊗ T
U0(M ) .
5. Si G et H sont des groupes finis, si U est un (H, G)-bi-ensemble fini, et si M et M
0sont des foncteurs de Mackey pour G, alors
T
U(M ⊕ M
0) ∼ = ⊕
V⊆U V·G=V V mod.H
Ind
HHV