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« Une ville noire dans la blanche ». Le ghetto étasunien revisité « Actes de la recherche en sciences sociales

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Academic year: 2022

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Actes de la recherche en sciences sociales | [lang_fr]« Une ville noire dans la blanche ». Le ghetto étasunien revisité[/lang_fr][lang_en]A black city in a white city[/lang_en]

http://www.arss.fr/articles/une-ville-noire-dans-la-blanche-le-ghetto-etasunien-revisite/

[lang_fr]« Une ville noire dans la blanche ». Le ghetto étasunien revisité[/lang_fr][lang_en]A black city in a white city[/lang_en]

[lang_fr] Cet article revient sur l’histoire sociale des Afro-Américains pour montrer qu’un ghetto n’est pas un simple conglomérat de familles pauvres ni une accumulation spatiale de conditions sociales indésirables (privation de revenus, dégradation du logement, ou criminalité endémique et autres comportements perturbateurs), mais une forme institutionnelle, un instrument de fermeture et de pouvoir ethnoracial au moyen duquel une population urbaine jugée dangereuse est à la fois recluse et contrôlée. Un tel emboîtement institutionnel obligatoire forcé fondé sur le confinement spatial a été relevé par tous les plus grands chercheurs afro-américains qui se sont penchés sur l’expérience urbaine des Noirs au XXe siècle, de W. E. B.

Du Bois et St. Clair Drake et Horace Cayton à E. Franklin Frazier, Kenneth Clark et Oliver Cromwell Cox. L’élision de la

dimension ethnoraciale de la relégation urbaine dans la légende universitaire de l’« underclass du ghetto », qui, émergeant au cours des années 1980, tend à redéfinir le « ghetto » en termes strictement de revenus, est emblématique de la suppression croissante de la notion de race dans les recherches orientées vers le conseil en politiques publiques alors que la « guerre à la pauvreté » fait place à la « guerre à l’aide sociale ». [/lang_fr]

[lang_en] This article returns to the social history of African Americans to show that a ghetto is not simply a conglomeration of poor families or a spatial accumulation of undesirable social conditions (income deprivation, housing blight, or endemic crime and other disruptive behaviors), but an institutional form, an instrument of ethnoracial closure and power whereby an urban population deemed disreputable and dangerous is at once secluded and controlled. Such compulsory institutional encasement founded on spatial confinement has been noted by every major Afro-American student of the black urban predicament in the twentieth century, from W. E. B. Du Bois and St. Clair Drake and Horace Cayton to E. Franklin Frazier, Kenneth Clark and Oliver Cromwell Cox. The elision of the ethnoracial dimension of urban relegation in the academic tale of the “ghetto underclass” emerging in the 1980s, which redefines the “ghetto” in strict income terms, is revealed to express the mounting suppression of race in policy-oriented research as the “War on Poverty” gave way to the “War on Welfare”. [/lang_en]

[lang_de] Dieser Artikel befasst sich erneut mit der Sozialgeschichte der Afroamerikaner, um zu zeigen, dass ein Ghetto nicht einfach ein Konglomerat armer Familien darstellt oder eine räumliche Häufung unerwünschter sozialer Zustände (fehlendes Einkommen, heruntergekommene Wohnungen, endemische Kriminalität und andere unruhestiftende Verhaltensweisen), sondern eine institutionelle Form, ein ethnisch-rassisches Ausschluss- und Machtinstrument, mit Hilfe dessen eine als gefährlich gebrandmarkte städtische Bevölkerung abgeschlossen und kontrolliert wird. Diese auf räumlicher Ausgrenzung beruhende erzwungene institutionelle Abgrenzung wird von allen wichtigen Forschern afro-amerikanischer Herkunft

festgehalten, die sich mit der urbanen Erfahrung der Schwarzen im 20. Jahrhundert auseinandergesetzt haben, von W.E.B. Du Bois und St Clair Drake, sowie von Horace Cayton bis E. Franklin Frazier, Kenneth Clark und Oliver Cromwell Cox. Die

Auslassung der ethnischen und rassischen Dimension der urbanen Ausschließung in Form der universitären Legende vom

„Unterschichtenghetto“, die sich in den 1980er Jahren entwickelte, hat die Tendenz, das „Ghetto“ unter strikt

einkommensspezifischen Gesichtspunkten zu definieren, und sie beweist emblematisch die zunehmende Unterdrückung rassischer Vorstellungen in jenen Untersuchungen, die auf die Politikberatung ausgerichtet sind, wo der „Kampf gegen die Armut“ vom „Kampf gegen die Sozialhilfe“ abgelöst wurde. [/lang_de]

[lang_es] En este artículo se vuelve a abordar la historia social de los afroamericanos para hacer ver que un gueto no es un simple conglomerado de familias pobres ni una acumulación espacial de condiciones sociales deplorables (falta de ingresos, degradación de la vivienda, criminalidad endémica y otros comportamientos perturbadores). Un gueto es una forma

institucional, un instrumento de cierre y de poder etnorracial utilizado tanto para recluir como para controlar a una población urbana considerada peligrosa. Los más importantes investigadores afroamericanos de la experiencia urbana de los negros en el siglo XX –de W. E. B. Du Bois, así como St. Clair Drake y Horace Cayton, a E. Franklin Frazier, Kenneth Clark y Oliver Cromwell Cox– señalaron, todos ellos, el citado encaje institucional obligatorio y forzado basado en el confinamiento espacial.

Al elidir la dimensión etnorracial de la relegación urbana, la leyenda universitaria del «underclass del gueto», surgida durante el decenio de 1980, tiende a redefinir el «gueto» exclusivamente en términos de ingresos. Dicha elisión es emblemática: en las investigaciones orientadas hacia la asesoría en materia de políticas públicas, el concepto de raza se suprime cada vez más, a medida que la «guerra a la pobreza» es reemplazada por la «guerra a la ayuda social». [/lang_es]

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