A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
P AUL G AUDUCHON
Structures de Weyl et théorèmes d’annulation sur une variété conforme autoduale
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 4
esérie, tome 18, n
o4 (1991), p. 563-629
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sur une
variété conforme autoduale
PAUL GAUDUCHON
Introduction
A toute variété orientée M de dimension
4,
munie d’une structure conformedéfinie-positive
c, est associéel’espace
des twisteurs(projectifs) (ZM, J),
fibréau-dessus de M,
qui, lorsque
c estautoduale,
est une variétécomplexe
dedimension 3. Le fibré tangent vertical 0 sur ZM est muni d’une structure
hermitienne
canonique-de
rang 1-et d’une classed’équivalence canonique
de structures
holomorphes. Toutefois,
le choix d’une structureholomorphe particulière
dans cette classed’équivalence dépend
du choix d’unemétrique
dans c et 8 ne
possède
pas de structureholomorphe canonique (i.e.,
déterminéepar
c).
Enparticulier,
0 n’estjamais
unsous-fibré holomorphe
du fibré tangent de ZM(Proposition 6).
Lorsque
lepremier
nombre de Bettib1
deM-qui
est aussi celui de ZM-n’est pasnul,
8 admet des structuresholomorphes qui n’appartiennent
pas à classe
canonique.
Après
unepremière partie introductive,
où estdéveloppée,
enparticulier,
la notion de structure de
Weyl qui joue
un rôle central tout aulong
de cetteétude, l’objet
de la secondepartie
est de donner unedescription explicite
del’ensemble des structures
holomorphes
naturelles de 0, en établissant(Théorème 1)
unisomorphisme
natureld’espaces
affines entrea) l’espace
des structuresholomorphes
naturelles et réelles de 0-ou unede ses
puissances
tensorielles eP-etl’espace
des structures deWeyl
autodualessur
(M, c),
b) l’espace
des structuresholomorphes
naturelles et"imaginaire pures"
de02013ou 8P-et
l’espace
des connexions hermitiennes autoduales du fibréproduit
M x C sur M
(correspondance
deAtiyah-Ward).
Ces
bijections, compatibles
avec les relationsd’équivalence
naturelles de chacun des ensemblesconcernés,
donnent unedescription explicite
du groupe des classesd’équivalence
des structuresholomorphes
sur 02013ou dontPervenuto alla Redazione il 12 Novembre 1989 e in forma definitiva il 22 Giugno 1991.
l’origine
est la classecanonique,
etfournit,
enparticulier,
une démonstration élémentaire du fait quel’irrégularité
q de ZM estégale
à b 1(cf. [HII] ]
Th.(4.1),
pour m = 0, Cf. aussi[VI]). (Rappelons
que, pour une variétécompacte kiihlérienne,
on a q =bl /2).
Dans la troisième
partie,
nousétablissons,
comme dans le cas usuel où lesstructures de
Weyl
considérées sont les connexion de Levi-Civita desmétriques
de c, une
correspondance
de Penrosequi
identifie les sectionsholomorphes
de 0 ou OP, munis de la structure
holomorphe
déterminée par une structure deWeyl
D, et les solutions del’opérateur de
Penrose(twistor
operator dans[A-H-S]
et[HI1]) opérant
sur les sections du fibré A-M desendomorphismes antisymétriques
anti-autoduaux du fibrétangent
TM, ou, pour p > 1, les sections deSÕ(A- M), puissance
tensoriellesymétrique
à trace nulle d’ordre p de A- M(Proposition 8). Puis,
nous étendons à cettesituation,
où les connexions Dne sont pas, en
général,
des connexionsmétriques,
lestechniques
usuelles deWeitzenbôck de la
géométrie
riemannienne(Proposition 9).
Nous étendons
ainsi,
à l’ensemble des structuresholomorphes
de0~,
p >0, le
fait,
bien connuquand
les structuresholomorphes
considéréesappartiennent
à la classe
d’équivalence canonique, [PO] Prop. 5.2,
que OT’ n’admet aucune sectionholomorphe non-identiquement
nulle si(M, c),
compacte, contient unemétrique
à courbure scalairenégative,
et, dans le cas où c contient unemétrique
à courbure scalaire
nulle,
aucune sectionholomorphe non-identiquement
nullerelativement à toute structure
holomorphe n’appartenant
pas à la classecanonique (Théorème
2a)
etb)).
Nous montronségalement
que le fibréproduit
ZM x C sur ZM n’admet pas
(M compacte)
de sectionholomorphe
non-identiquement
nulle pour toute structureholomorphe
de ZM x Cnon-équivalente
à la structure
produit (Théorème
2c)).
Une seconde démonstration du Théorème 2 est
donnée, qui
en étendpartiellement
les résultats au caspositif,
fondée sur la formeparticulièrement simple
décrite par le Lemme 5 de laforme
de Chern-1 D
de e déterminéepar la structure de
Weyl (autoduale)
D et le faitremarquable
que lamétrique
hermitienne sur ZM construite à
partir
de D est standard au sens de[GAI ] 1.14,
cf.Appendice
A et laprésentation
de cetappendice
à la fin de l’introduction.Nous pouvons dès lors évaluer le
degré
de 0 relatif à cettemétrique-qui
faitintervenir la courbure scalaire totale au lieu de la courbure scalaire
ponctuelle-
et le fait
général qu’un
fibréholomorphe
en droitescomplexes
dont ledegré
est
négatif
nepossède
pas de sectionholomorphe non-identiquement nulle,
cf.III.4 et
Appendice
A.Le Théorème
2,
combiné avec un récent travail de M. Ville[VI], implique
que ZM ne contient aucun diviseur non-trivial si c contient une
métrique
àcourbure scalaire totale
négative (M compacte),
cf.Remarque
17. Ce résultatfigure
dans[VI],
avecl’hypothèse supplémentaire b1
= 0.La démonstration que nous en
donnons,
dans le casgénéral,
estcalqué,
compte-tenu du Théorème
2,
sur celle de[VI]
Th. 1.En marge de cette
étude,
nous montrons que la forme de Chern7D
déterminée par la structure de
Weyl
D estdéfinie-positive
et constitue de cefait une structure
Kahlérienne,
si et seulement si le tenseur de RicciRicD
de D estfortement-positif, i.e.,
si lacomposante WICD
de la courbureRD
de D identifiée à RICD estpositive
commeendomorphisme (symétrique)
deA2T M (Proposition 4).
La condition deforte-positivité
deRicD
constitue une extensionnaturelle de la condition "D est la connexion le Levi-Civita d’une
métrique
d’Einstein à courbure scalaire
positive"
pourlaquelle
laProposition
4 est bienconnue.
J’ignore
si elle peut êtreremplacée
par la conditionplus
faible(d’un point
de vuealgébrique) "RicD
est une formedéfinie-positive".
Notre étude se termine par deux
appendices.
Dans
l’Appendice A,
nous évaluons les crochets deschamps
de vecteursdistingués
surl’espace
des twisteurs déterminés par une structure deWeyl,
et leurs
images
par la structurepresque-complexe canonique
J de ZM. Nousen déduisons une démonstration élémentaire du théorème
d’intégrabilité
de J(en
toutes dimensionspaires),
essentiellementidentique
à celle de[DV],
etdiverses caractérisations des
métriques
hermitiennesgD
sur ZM que l’on obtient naturellement àpartir
ducouple (D, g)
constitué d’une structure deWeyl
D etd’une
métrique g
dans la classe conforme. Nous montrons enparticulier
quegD
est unemétrique
hermitienne standard dès lors que D est autoduale(fermée
si la dimension de M est
supérieure
à4)
et que lecouple (D, g)
estdistingué, i.e.,
la 1-formequi
mesure la différence entre D et la connexion de Levi-Civitade g
estg-cofermée.
Comme nous l’avonsdéjà signalé,
ce faitjoue
un rôlecentral dans une des démonstrations du Théorème 2.
Dans
l’Appendice B, qui
est de naturegénérale,
nous proposons un mode de constructionsystématique
des formules de Weitzenbôck naturelles de lagéométrie
riemannienne àpartir
de la théorie desopérateurs
différentiels naturels d’ordre 1 invarianteconformes,
dont nous donnons pour ce faire unexposé rapide,
dans le
langage
des structures deWeyl
que nous utilisons tout aulong
de cetteétude,
tiré de[FE]
et de[HI 1 ] .
Ce mode de construction
éclaire,
noussemble-t-il,
la nature des formules de Weitzenbôck riemanniennesnaturelles,
i.e. associées à unereprésentation
linéaire du groupe
orthogonal,
et des théorèmes d’annulationqui
leur sontassociés,
cf. laProposition
13 de laRemarque
19. En outre, la forme des formules de Weitzenbôck obtenues de cette manière seprête
naturellement à untraitement unifié dans les cadres riemannien et conforme et leur extension aux structures de
Weyl
autres que les connexions deLevi-Civita,
cf.Proposition
12et le
paragraphe
III.3.Je remercie tous mes amis et
collègues qui
ont bien vouluprêter
leurconcours ou leur attention à ce
travail, particulièrement
ceux du Centrede
Mathématiques
de l’EcolePolytechnique
ainsi que ceux de l’Institut deMathématique
de Florencequi
m’ontgentiment
offert lapossibilité
d’ensoumettre une
partie
à leurcritique
dans leur merveilleuse ville.Je dois une reconnaissance
particulière
à Marina Ville sans lesprécieux
encouragements de
qui je
n’aurais sans doute pasentrepris
la rédaction de cetteétude,
dont une part est directement motivée par ses propres travaux et dont certainsrésultats,
enparticulier
le Corollaire du Théorème 2signalé
dans laRemarque 17,
sont l’aboutissement d’une reflexion commune.Je remercie Claude LeBrun dont les
suggestions
sont àl’origine
de laseconde démonstration du Théorème 2
exposée
dans leparagraphe 111.4,
Yves Benoist dont les avis sûrs m’ont étéprécieux
dans l’élaboration del’Appendice B,
Massimiliano Pontecorvo àqui je
dois d’avoir pu rectifier les résultats duparagraphe
11.7.Je remercie enfin le referee
qui
a attiré mon attention sur certainesréférences contenues dans la Note finale de la
première partie.
I. - Les structures de
Weyl
d’une variété conformeDans cette
partie introductive,
nous rassemblonsquelques
faits degéométrie
conformeorganisés
autour del’importante
notion de structure deWeyl.
Dans toute lasuite, (M, c)
note une variété C°°, connexe, de dimensionn > 2
(égale
à 4 dans lamajeure partie
del’article),
munie d’une structureconforme
définie-positive
c. Tous lesobjets géométriques
considérés sont Coo.Nous noterons TM et T*M
respectivement
les fibrés tangent et cotangent de M, RM le fibré desrepères
de TM,QM
le sous-fibré desrepères
c-orthonormés.
Si g
est unemétrique
riemannienne dans la classe conforme déterminée par c, nous noteronsQgM
le fibré desrepères g-orthonormés
deTM. Si M est orientée-ce
qui
est le cas àpartir
de I.4-lesrepères
considéréssont directs.
Les espaces fibrés
RM, QM
et sont des fibrésprincipaux
surM de groupe structural
respectivement
le groupe linéaireGl(n, R),
le groupe conformeCO(n)
et le groupeorthogonal O(n)
d’ordre n(respectivement,
si Mest
orientée,
le groupespécial
linéaireGl+(n, R),
le groupespécial
conformeCO+(n)
et le groupespécial orthogonal ,SO(n)
d’ordren).
1.1. - Le
poids
d’un fibre vectorielNous
rappelons
la constructiongénérale
suivante. A tout G-fibréprincipal
P sur M
(G
groupe deLie)
et à toutereprésentation
linéaire y : G -Aut Y, i.e.,
touthomomorphisme
de G dans le groupe Aut V desautomorphismes
d’un espace vectoriel
(réel
oucomplexe)
V, est associé un fibré vectoriel E~ = P xV/J-l, quotient
duproduit
direct P x V par l’action(à droite)
de Gdéfinie par
cf. par
exemple [K-N]
Ch. 1.5.Du fait de
l’isomorphisme canonique CO(n) = O(n)
x R+-danslequel
le groupe
multiplicatif
des réelspositifs
R+ est identifié au sous-groupe des dilatations-toutereprésentation
linéaire irréductible M deCO(n)
est identifiéeau
couple (Mo,
w) où est la restriction de M àO(n)-également
irréductible-et w, le
poids
de g, est déterminé par la restriction de M à R+qui
est de laforme
où I est l’identité de V et w un nombre réel ou
complexe
suivant que V est réel oucomplexe.
Nous dirons que le fibré vectoriel E~ associé à M et au
CO(n)-fibré principal QM
est depoids (conforme) w (ainsi
que les sections deE~).
Chaque
fibré vectoriel sur Mdéterminé,
via RM, par unereprésentation
linéaire de
Gl(n, R) possède
unpoids
naturelqui
est lepoids
de la restriction de cettereprésentation
àCO(n).
Avec cetteconvention,
lespoids
naturels de T M et T*M sontrespectivement
+1 et -1(contrairement
à[FE]
et[HII] ]
oùils sont de
signe opposé).
Nous noterons AM le
fibré
desendomorphismes antisymétriques (relativement
àc)
de T M(ou T*M)
etadQM
lefibré adjoint
détérminépar
QM
via lareprésentation adjointe
Ad deCO(n)
sur sonalgèbre
de Lieco(n).
L’un et l’autre sont depoids
0 etadQM
est identifiécanoniquement
àla somme
orthogonale
où R - I est le fibré trivial
(de poids 0) engendré
par l’identité I de TM.Le fibré vectoriel AM est muni d’une structure euclidienne
canonique
définie par
Pour tout réel w, nous noterons LW le
fibré
des scalaires depoids
w surM,
i.e.,
le fibré vectoriel réel de rang1,
naturellement orienté(donc trivial), détérminé,
via RM, par lareprésentation
linéaire ~w deGl(n, R)
définie paroù det note le déterminant.
Le fibré des scalaires de
poids
1 sera notésimplement
L et le fibré desscalaires de
poids
0 s’identifiecanoniquement
au fibréproduit
M x R.Le fibré des formes bilinéaires
symétriques
sur TM,qui
est depoids naturel -2,
sedécompose
en la sommeorthogonale
où R ~
[g]
note le sous-fibréengendré
par lesmétriques
de la classeconforme,
naturellement identifié au fibréL-2
des scalaires depoids - 2.
Pour toute
section e
de,S2T * M,
nous noteronstrw
la trace(conforme)
de
1b,
i.e. laprojection de 1b
dans R ~[g],
etlbo
lapartie
à trace nulle de1b,
i.e.sa
projection
dansSf¡T* M.
La trace conforme sera considérée alternativement comme une section de
S2T * M, proportionnelle
auxmétriques
de la classeconforme,
ou comme unscalaire de
poids -2, réalisé,
pour toutemétrique g
dans c, par la tracemétrique trge de 0
relative à g.Pour tout g dans c, on a ainsi
1.2. - Structures de
Weyl
sur une variété conformeDEFINITION 1. Une structure de
Weyl
sur(M, c)
est une connexion linéaire D sur TMa) conforme,
i.e. induite par une connexionCO(n)-équivariante
surQM,
et
b) symétrique,
i.e. de torsion nulle.Une structure de
Weyl
D estfermée
si elle est, auvoisinage
de toutpoint
de M, la connexion de Levi-Civita d’unemétrique
locale dans la classeconforme,
exacte si elle est la connexion de Levi-Civita d’unemétrique globale
dans c. Dans les deux cas, la
métrique,
locale ouglobale,
est définie à unfacteur constant
près
par la structure deWeyl.
L’ensemble des structure de
Weyl
s’identifienaturellement,
cf.Remarque 1,
àl’espace
des connexions linéaires sur le fibré L des scalaires depoids
1 et,comme
tel,
est un espace affine modelé surl’espace
des 1-formes réelles surM. De
façon précise,
deux structures deWeyl Dl
etD2
sur(M, c)
sont liéespar
où 0 est une 1-forme réelle sur M
et 6
la 1-forme à valeurs dans le fibréadjoint ad QM,
identifiéeà 0,
définie parNOTE. Pour tous 0 et X dans
Tx* M
etrespectivement,
x E M, nousnoterons
l’endomorphisme antisymétrique (de poids 0)
deTxM
défini paroù g
est unemétrique quelconque
dans la classe conforme et e* le dual riemannien de Q relatif à g.L’ensemble des structures de
Weyl
fermées(resp. exactes)
est le sous-espace affine modelé sur le sous-espace des 1-formes réelles fermées
(resp.
exactes)
de M, cf.Remarque
1.Deux structures de
Weyl
sontéquivalentes
si elles diffèrent par une 1-formeexactes. En
particulier,
les connexions de Levi-Civita desmétriques (globales)
dans c sont
équivalentes
en tant que structures deWeyl.
Chaque
connexion conforme sur TM, enparticulier chaque
structure deWeyl
D,induit,
pour toutereprésentation
linéaire(réelle
oucomplexe)
tL:CO(n) - AutV,
une connexion linéaire(réelle
oucomplexe)
D~ sur le fibrévectoriel El’, dont la distribution horizontale est
égale,
pardéfinition,
à laprojection
sur El’ =QM x V/M
de la distribution horizontaleCO(n)-équivariante
sur
QM qui
détermine D.Si
Dl
et D2 sont liées par(8),
les connexions induitesDr
etD2 satisfont,
où i =
1,..., n,
est unrepère
orthonormé(conforme)
aupoint
considéréet
fe*l
lerepère
dual(algébrique).
NOTE.
Pour > = représentation
linéaire deCO(n),
nous noteronsdpo
à la fois la différentielle de Mo àl’origine, qui
est unhomomorphisme CO(n)-équivariant
del’algèbre
de Lieo(n)
dansl’algèbre
de Lie End Y desendomorphismes
de V, etl’homomorphisme (géométrique)
de AM dans le fibréEnd EP, des
endomorphismes
de EP,qu’elle
détermine. Demême,
notera la différentielle àl’origine de M
etl’homomorphisme
deadQM
dans End EP,qu’elle
détermine(dont dpo
est la restriction àAM).
REMARQUE
1. Une structure conforme étant fixée sur M, le R+-fibréprincipal
L+ constitué des élémentspositifs
de L(relativement
à son orientation ’naturelle)
s’identifie au fibré des éléments delongueur,
au sens de H.Weyl [WE] §16,
et les sections(locales
ouglobales)
de L+ s’identifient clairementaux
métriques (locale
ouglobales)
dans la classe conforme.Les structures
(de Weyl)
introduites par H.Weyl
dans[WE]
aux fins degénéraliser
lagéométrie
riemannienne dans le contexteconforme, coïncident,
dans lelangage
actuel desconnexions,
avec les connexionsR+-équivariantes
sur
L+,
i.e. avec les connexions linéaires sur L.L’observation fondamentale de H.
Weyl [WE] §18.11,
cf. aussi[FO], qui
constitue l’extension naturelle à la
géométrie
conforme du Théorèmefondamental
de la
geometrie
riemannienne(existence
et unicité de la connexion de Levi-Civita)-et justifie
la Definition 1-est celle-ci:l’application qui,
à touteconnexion linéaire D sur TM associe la connexion induite
DL
sur Ldétermine,
par
restriction,
unisomorphisme affine
del’espace
des connexions linéairesconformes symétriques
sur TM surl’espace
des connexions linéaires sur L.Par cet
isomorphisme,
les structures deWeyl
fermées sont identifiées auxconnexions
plates,
i.e. à holonomie localementtriviale,
de L et les structures deWeyl
exactes sont identifiées aux connexionstriviales,
i.e. à holonomietriviale,
de L: si
DL
estplate (resp. triviale),
L+ est localement(resp. globalement)
trivialisable par une section
parallèle,
définie à un facteur constant(positif) près,
identifiée à unemétrique
locale(resp. globale)
dans la classeconforme,
dont D est la connexion de Levi-Civita.Dans le
projet
initial de H.Weyl,
la connexionDL
estinterprétée
comme un
potentiel électro-magnétique,
et la courburep~
deDL
est lechamp électromagnétique correspondant.
Comme on
sait,
ce schéma initial a dû être substantiellement modifiéen substituant au groupe R+ le groupe unitaire
(compact)
commeun groupe de
"symétries
internes"--et le fibré L+ par unU( 1 )-gibré principal auxiliaire,
non directement lié à lagéométrie
conforme de M.Ainsi
modifiée,
la théorie de H.Weyl
a trouvé sonplein épanouissement
dans la
physique
moderne desparticules,
sous le nom de "théoriede jauge",
ou"théorie des
champs
deYang-Mills",
cf. parexemple [BOl] (le
terme mêmed"’invariance de
jauge", Eichinvarianz,
est dû à H.Weyl,
cf.[WE]
Preface tothe first american
printing).
1.3. - La courbure d’une structure de
Weyl
La courbure d’une structure de
Weyl
D est la 2-forme sur M à valeursdans le fibré
adjoint ad QM
définie parLa courbure
pD
de la connexion induiteDL
sur L,qui
est une 2-formeréelle fermée
(exacte puisque
L esttrivial)
sur M est définie defaçon
similaire.La courbure
RD
sedécompose
en la sommeorthogonale
où
ÎRD
est de type riemannien et le terme additionnelpD,
identifié àpD,
estdéfini par
NOTE. Dans
(14), pD
et X n Y sont considérés comme desendomorphismes
de TM de
poids respectifs
-2 et +2, en posantLe crochet ] ainsi que les
produits
extérieurs etpD(Y)
n X sont alors des éléments bien déterminés(de poids 0)
de AM. Cf.aussi
(10).
Chacune des composantes
RD
etpD
deRD
satisfait lapremière
identitéde
Bianchi,
mais non la seconde engénéral.
La composante riemannienneRD prend
ses valeurs dans le sous-fibré AM deadQM,
et sera considérée comme unendomorphisme
depoids
-2(symétrique)
de AM. Elle sedécompose
en lasomme
orthogonale
où W, le tenseur de
Weyl
de la structure conforme c, estindépendant
de lastructure de
Weyl
D etRicD, l’opérateur de
Ricci(symétrisé)
de D est de laforme
où
hD, le
tenseur de Ricci normalisé(symétrisé)
de D, est une forme bilinéaire.L’opérateur
de Ricci sedécompose
à son tour en la sommeorthogonale
où
ScalD
est la trace etRico
lapartie
à trace nulle deleCD (considéré,
ainsique ses composantes, comme des
endomorphismes-de poids -2-de AM).
Nous obtenons
ainsi,
en combinant(13), (16)
et(18),
ladécomposition orthogonale
qui généralise
ladécomposition
usuelle de la courbureriemannienne,
cf. parexemple [BE]
Ch. I.G. Le terme additionnelpD
estnul,
pardéfinition,
si et seulement si D est fermée.La
décomposition (13) explicite
le fait quel’espace (algébrique) Z(n)
destenseurs de courbure des structures de
Weyl
attachées à une structureconforme,
vu comme espace de
représentation,
depoids
-2, deCO(n),
est la somme directe del’espace (algébrique) K(n)
des tenseurs de courbure riemanniens etde
A2(Rn), plongé
danslC(n)
comme il estindiqué
en(14).
Ladécomposition (19)
est alors la traductiongéométrique
de ladécomposition
de en facteursirréductibles sous l’action de
CO(n).
Une
décomposition
différente deRD
estobtenue,
parprojection orthogonale,
àpartir
de ladécomposition (3)
deadQM:
où
FD
est la courbure translationnelle de D,égale
à etRD,
la courbure directionnelle de D, estl’endomorphisme
depoids
-2, nonsymétrique
engénéral,
de AM induit parRD .
Chacune des composantesR-4
etFD
satisfait la deuxième identité de Bianchi(relative
àD),
mais non lapremière
engénéral.
La courbure directionnelle
RÂ
est la sommeorthogonale
où W est le tenseur de
Weyl
de c tandis quehD
est de la formeoù
hD
est une forme bilinéaireréelle,
nonsymétrique
engénéral,
sur M,égale
à
Le tenseur de Ricci normalisé
hD
etol,
i.e. lapartie
de la courbureRD qui dépend
effectivement de D, sont déterminés par la forme bilinéaireSD,
obtenue par contraction de
RD,
définie pardont la
partie antisymétrique
estégale
2
Nous
appellerons
tenseur de Ricci(symétrisé)
de D lapartie symétrique RicD
deSD,
courbure scalaire de D la trace(conforme) ScalD
deRicD,
@qui
est un scalaire de
poids
-2,égal
à deux fois la trace de(ou
deRD).
Le tenseur de Ricci normalisé
hD
est lié au tenseur de RicciRICD
paroù g est une
métrique quelconque
dans c etScal~
est la tracemétrique
deRicD
relativement
à g,
cf.(7).
Si
Dl
et D2 sont deux structures deWeyl
liées par(8),
on vérifie aisément les relations suivantesNOTE. La
dérivée
covariante D16 est une forme bilinéaire dont estla trace
conforme, donsidérée
comme une forme bilinéaire dans(27 a)
et comme1
un scalaire de
poids
-2 dans(27 b),
cf.(7).
Demême, 1012
est un scalaire depoids -2, égal
à la trace conforme de 0(&0,réalisé,
pour toutemétrique g
dansc, par la norme au carré de 0 relativement à g.
REMARQUE
2. Pourchaque représentation
linéaire(irréductible)
fL =(Po, w)
de
CO(n),
la courbureR"
de la connexion induite D~ est déterminée par(cf.
(20))
DEFINITION 2. Le tenseur de Ricci de D est
fortement-positif (resp.
fortement-négatif)
sil’opérateur
de Ricci vu commeendomorphisme
depoids
-2 de AM, estdéfini-positif (resp. défini-négatif).
On déduit immédiatement de
(17)
queRicD
estfortement-positif
si etseulement si le tenseur de Ricci normalisé
hD
est2-positif,
i.e. satisfaitl’inégalité
soit encore, par
(25),
si et seulement si le tenseur de Ricci lui-même vérifiepour tout
couple
c-orthonormé~X, Y ~ .
NOTE.
(29 a)-(29 b)
sont desinégalités
entre scalaires depoids
-2. Ellesdoivent être renversées
lorsque fortement-positif
estremplacé
par fortement-négatif.
Il résulte de
(29 b)
que laforte-positivité (resp. forte-négativité)
deRicD implique
sapositivité (resp. négativité)
en tant que forme bilinéairesymétrique.
L’implication
inverse n’est pas vraie.Toutefois, RicD
est clairementfortement-positif (resp. fortement-négatif) lorsque
D est une structure deWeyl d’Einstein,
i.e. telle queRicô-done
aussiRic)-est nul,
à courbure scalairepositive (resp. négative), puisque,
dans cecas,
l’opérateur
de Ricci est réduit à sapartie
scalaire1/n(n - 1)Scal .
I.REMARQUE
3.Si À
1 ...Àn
sont les valeurs propres deRicD, qui
sontdes scalaires de
poids
-2, la condition deforte-positivité
deRicD équivaut
àla condition de
pincement
qui,
pour n = 4, se réduit à la seuleinégalité
(Inégalité
renversées dans le casnégatif).
Cf.[PL]
où d’autresimplications
de ce type de conditions sont
examinées,
enparticulier
dans le casnégatif.
OBSERVATION CONCERNANT LES NOTATIONS. Les formes bilinéaires
hl
etRICD
définies dans ceparagraphe
sontsymétriques
par définition. Elles diffèrent des formes bilinéaireshD
etRicl
de[GA2] qui
sontrespectivement égales,
avec les notations
adoptées ici,
àhl
etRICD
+(n - 2)/2 . pD.
1.4. -
L’espace
de twisteurs d’une variété conforme orientée de dimensionpaire
Dans ce
paragraphe,
M est orientée et de dimensionpaire n =
2m(supérieure
ouégale
à4).
DEFINITION 3.
L’espace
des twisteurs(projectifs)
ZM de(M,
c) estl’espace
fibré au-dessus M dont
chaque
fibreZ~M
est la variété(compacte)
des structurescomplexes orthogonales négatives
deNOTE. Une structure
complexe
deTxM
sera vue comme unautomorphisme
de
Tzkl,
notégénériquement
J, de carré -I. Elle estorthogonale
si J est uneisométrie relativement à la structure conforme c. Elle est
négative
si l’orientationcommune de T~ M induite par les
repères J-adaptés
estl’opposée
de l’orientation de T~M.Puisqu’une
structurecomplexe
J estorthogonale
si et seulement si elleest
antisymétrique, l’espace
des twisteurs ZM est unsous-fibré
de AM(et,
comme
tel,
est depoids
naturel0).
L’espace
des twisteurs ZM est une variété de dimensionpaire
2m =m(m +
1) dont nous noterons T ZM le fibré tangent et lefibré
tangentvertical,
i.e. le sous-fibré de T ZM constitué des vecteurs tangents aux fibres de laprojection naturelle,
notée 7r, de ZM sur M.Chaque
fibreZ~M
de ZM étant naturellement réalisée comme une sous-variété de
l’espace
vectorielA.,M, chaque
fibreTÎZM
du fibrétangent vertical,
J e s’identifie naturellement au sous-espace de constitué des éléments
J-antilinéaires,
i.e.qui
anticommutent à J:Il résulte de cette
identification-que
nous feronsimplicitement
dans lasuite-que
le fibré vectorielT~ZM
est muni d’une structurecomplexe
naturelleJ définie par
La structure euclidienne . , . > de AM, restreinte à
chaque
fibrede est clairement
compatible
avec J etconstitue, conjointement
avecJ,
la structure hermitiennecanonique h
deLa restriction de la structure hermitienne
canonique h
àchaque
fibreZ~ M induit,
sur une structurepresque-hermitienne canonique,
invariante par l’action(transitive)
naturelle de(=
le groupe desautomorphismes
deTzM
qui préservent
l’orientation etchaque métrique
de la classeconforme),
définie par
Cette structure
presque-hermitienne
est kahlérienne(comme
il résulte immédiatement des formules(A 10), Appendice A), isomorphe
à la structurekahlérienne
symétrique-essentiellement unique,
cf. par ex.[BE]
Ch. 8.E- duquotient SO(2m)/U(m),
oùU(m)
note le groupe unitaire d’ordre mcanoniquement plongé
dansSO(2m).
L’espace
des twisteurs ZMpossède
lui-même une structure presque-complexe canonique J,
dont la restriction àchaque
fibre coïncide avec lastructure
complexe
définie par(27),
et dont nousrappelons
la construction.Toute structure de
Weyl
D sur détermine une connexion surZM, considéré comme sous-fibré de AM,
i.e.,
pour tout J dans Z~M, unedécomposition
en somme directeoù
Hf
estl’espace
horizontal déterminé par D,identifié,
au moyen de laprojection
7r, àl’espace TxM.
Tout vecteur U dans
TJ ZM
s’écritainsi,
defaçon unique,
sous la formeoù X est la
projection
de U dansT~M
etvD(U),
lapartie principale
de U(relativement
àD),
est laprojection
de U dansTjvZM parallèlement
àHD.
La
partie principale vD (U)
de U est déterminée par D de lafaçon
suivante: si U est
engendré
par une courbeJ(t)
dansZM, -1 t 1,
avec
J(O)
=J, i(O)
= U, on aoù
D = DAd
note la connexion induite sur AM.Il en
résulte,
par(9)
et(11),
que lesparties principales
de U relativement à deux structures deWeyl
liées par(8)
satisfont la relationAvec ces
notations,
la structurepresque-complexe canonique
J sur ZMest définie par
où D est une structure de
Weyl quelconque
sur(M, c).
Il résulte clairement de
(37)
que la définition de J nedépend
pas du choix de D. Par construction même deJ,
le fibré tangent verticalTvZM
est un sous-fibrécomplexe
du fibrétangent (T ZM, J),
etchaque
fibreZ~M
estune sous-variété
complexe
de ZM. Le calculexplicite
de la torsioncomplexe (tenseur
deNijenhuis)
de J conduit aisément aux résultats bien-connussuivants,
cf.
Appendice
A:1)
si m > 2, J estintégrable
si et seulement si le tenseur deWeyl
de cest
nul,
i.e. la structure conforme c estplate,
2)
si m = 2, J estintégrable
si et seulement si le demi-tenseur deWeyl négatif
W- de c(cf. paragraphe suivant)
estnul,
i.e. la structure conforme cest autoduale.
1.5. - La dimension 4
Lorsque
n estégal
à4, l’isomorphisme Spin(4)
=Sp(l)
xSp(l),
cf. infraRemarque 4,
induit unedécomposition
del’algèbre
de Liespin(4)
=so(4)
en lasomme directe
où
so+(4)
etso- (4)
sont lesalgèbres
de Lie des sous-groupesSp(l)
x{ 1 }
et
{ 1 ~
xSp(l) respectivement.
Cessous-algèbres
sont invariantes par l’actionadjointe
deSO(4)
et leurscomplexifications
s’identifientrespectivement,
commeespaces de
représentation
deSO(4),
àA+
etA’ (cf. Remarque 4).
Si M est
orientée,
de dimension4,
ladécomposition (39)
induit unedécomposition
en somme directeorthogonale
de tous les fibrés vectoriels(réels) associés,
via leCO+(4)-fibré principal QM,
à lareprésentation adjointe
deSO(4)
et à unpoids (réel) quelconque.
Enparticulier,
le fibré AM s’écritoù les sous-fibrés A+M et A- M,
respectivement
associés àsol(4)
etso- (4),
sont constitués des éléments autoduaux(resp. antiautoduaux)
de AM. L’involution de AM déterminée par(40), égale
à l’identité sur A+M et moins l’identité surA-M, est notée *