Apports théoriques sur « La prévention des accidents Barotraumatiques et biochimiques en apnée »
Niveau Apnéistes Confirmés en Eau Libre
Le 01/03/20 Frédéric Imbach
Plan
1. Les barotraumatismes : Définition
Rappels
Mécanisme, causes Prévention
Symptômes CAT
2. La Syncope / la PCM : Définition
Rappels
Mécanisme, causes Prévention
Symptômes
CAT
Un barotraumatisme est un traumatisme provoqué par une variation de pression.
C’est une lésion touchant un tissus d’une cavité dans le corps causé par un changement de volume des gaz dans cette cavité et ceci dû à une variation de pression.
Définition :
Rappels :
Des cavités naturelles ou artificielles dues à l’équipement remplies d’air
Les barotraumatismes
Rappels :
Les variations de pression
Les barotraumatismes
Les variations relatives
de pression
Boyle -Mariotte
Des variations de volumes en fonction
des variations de pression
Rappels :
Les barotraumatismes
PV = Cte
A la descente : - Oreilles
- Sinus
- Œil « Masque »
A la remontée : - Oreilles
- Sinus
- Surpression pulmonaire
! Zone + à risque Les barotraumatismes
- Odème pulmonaire
Les barotraumatismes
Une cavité du corps avec paroi souple dans son domaine élastique
Les pression s’équilibrent par la déformation de la cavité (variations de de volume)
Poumons (+++)
Œil « Masque » (++)
Oreille « tympan » (+)
Les barotraumatismes
Une cavité du corps avec paroi rigide (1) / souple en dehors de leur domaine élastique (2)
Les pression s’équilibrent avec des entrées / sorties d’air
Sinus (1)
Oreille « Tympan » (2)
Œil « Masque » (2)
Les barotraumatismes
Si on n’est plus dans le domaine de déformation élastique et qu’il n’y a pas d’entrée / sortie d’air
Les pression s’équilibrent par les lésions sur les zones les plus faibles
Sinus
Oreille Tympan
Œil Masque
Poumon
Les barotraumatismes
1. Avant d’arriver à l’accident, il y a des signes annonciateurs ,
Il faut être attentif à ce qui se passe dans notre organisme : - Une gène
- Puis une très légère douleur (tympan oreille, muqueuse sinus) - Sensation d’oreille bouchée (oreille)
- Sensation de ventouse sur le visage (masque) - Sensation d’oppression thoracique
Surtout soyez prudent lorsque vous arrivez dans des zones de profondeur encore inconnues (sensation inconnues)
2 . Ne pas prendre de retard sur les compensations …
Compensations régulières
Compensations adaptées à la profondeur
plus fréquente proche de la surface
plus difficile en profondeur
Deux messages :
-- ne pas trop serrer le masque
-- Pas de geste brusque au fond
Au fond, phénomène de dépression intrathoracique : Conséquences :
afflue de sang vers les vaisseaux pulmonaires pour combler le vide
une partie des viscères abdominaux remontent
Barotraumatismes
Des Questions ?
l’apnée
est uneinterruption volontaire et temporaire
de la
ventilation
, des mouvements mécaniques permettant l’apport et l’évacuation d’air dans les poumons.La syncope / la PCM
L’apnée, Rappel :
La syncope / la PCM
homéotherme
Déchets
…
Fonctionnement organisme, rappel :
La syncope / la PCM
L’apnée n’est pas l’arrêt de la respiration
: les échanges gazeux des cellules de l’organisme subsistent.Rappels
Sans apnée 12 % au repos
8 % avec des exercices Après ~ 1 minutes d’apnée :
Composition de l’air : 20,9 % d’oxygène 79 % d ’azote
0,1 % divers (traces de CO2 « 0,03% », gaz rare …)
La syncope / la PCM Rappels
L’inspiration déclenchée par le niveau de CO2
La syncope / la PCM
Perte de connaissance, soudaine, brève (quelques secondes à quelques minutes), réversible spontanément due à la détection d’un taux d’oxygène bas dans le sang.
Définition syncope hypoxique :
• perte conscience, mise en veille du cerveau pour qu’il souffre au minimum du manque d’oxygène.
• fonctionnement à minima de l’organisme afin de réserver l’O2 disponible aux organes vitaux : cœur et cerveau.
La syncope / la PCM
Pendant une syncope :
Arrêt fonctionnement des muscles de la motricité, de la ventilation (état atonique)
Ralentissement de fonctionnement du cerveau
Les organes continuent de fonctionner, : cœur, système digestif…
Conséquences :
La consommation d’O2 et la production de CO2 est ralentie mais continue…
Reprise ventilatoire suite augmentation du taux de CO2 dans l’organisme
noyade si les voies respiratoires restent
dans l’eau
La syncope / la PCM
Dalton, les pression partielles
L’air que nous respirons est composé : - d’oxygène : ~ 20 %
- d’azote : ~ 80 %
2 bar d’air :
- Pression d’azote N2 ? - Pression d’oxygène O2 ?
2 bar * 80% = 2 bar * 0,8 = 1,6 bar
2 bar * 20% = 2 bar * 0,2 = 0,4 bar
Rappels :
La syncope / la PCM
Temps d’apnée
Sensations : Confort/aisance lutte « souffrance »
PPO2
PPCO2
Seuil
rupture apnée Seuil syncope
hypoxique
Apnéiste en surface en dynamique
début apnée
Emmersion avant la syncope
La syncope / la PCM
Temps d’apnée PPO2
PPCO2
Seuil
rupture apnée Seuil syncope
hypoxique
début apnée
Hyperventilation :
La syncope a lieu avant la rupture de l’apnée
augmentation de l’amplitude et de la fréquence ventilatoire *
* Rejet excessif de CO2, diminution de la pression partielle de dioxyde de carbone dans l’organisme(hypocapnie).
Apnéiste en surface en dynamique
La syncope / la PCM
Temps d’apnée
PPO2
Seuil syncope hypoxique
Effet de la profondeur :
début apnée
profondeur
fin apnée
fin Apnée 2
La syncope / la PCM
Fin d’apnée et reprise ventilatoire :
Temps d’apnée PPO2
Seuil syncope hypoxique
début D’apnée
fin D’apnée
+ 30s à 1 min
inertie pour réalimenter l’organisme en O2
?
Risque de syncope après l’émersion
Point d’appui, ventilation, surveillance binôme…
La syncope / la PCM
Syncope et PCM « perte de contrôle moteur » :
Syncope : perte de connaissance totale, plus de motricité, ventilation à l’arrêt.
PCM : motricité perturbée et désordonnée, ventilation inefficace, présence de soubresauts, les mouvements volontaires contrôlés sont difficiles ou impossibles (palmer, ôter son masque,
parler…).
PCM et syncope sont aussi dangereuse
dans les deux cas, il y a perte de conscience.
L’apnéiste n’en garde aucun souvenir
PCM et syncope : même catégorie, troubles neurologiques.
On peut faire une syncope sans avoir fait de PCM.
On peut faire une PCM qui amène à la syncope.
GAZ Pression partielle en bar en mm HG en % Air ambiant :
Air 1b 760 100%
N2 0.79b 600 79%
O2 0.21b 160 21%
CO2 0.0003b 0.228 0.03%
Air alvéolaire :
N2 0.78b 592 78%
O2 0.14b 106 14%
CO2 0.07b 53 6%
Seuil moyen de rupture d’apnée :
CO2 0.068b 52 6.8%
Seuil moyen de perturbation du système nerveux par l’O2 :
Troubles de la mémoire : 0.066b 50 6.6%
Troubles du jugement : 0.053b 40 5.3%
Perte de connaissance : 0.04b 30 4%
La syncope / la PCM
La syncope / la PCM
Signes annonciateurs sur soi : Signes vus par le binôme de sécurité :
Pendant l’apnée :
Il n’y a pas de
signes annonciateurs sur soi d’une syncope
ou d’une PCM
Signes vus par le binôme de sécurité :
Après émersion
• Non respect des consignes prédéfinies
• Accélération du palmage en fin d’apnée
• Trajectoire avec des zigzags
• Ralentissement,
• arrêt total palmage, immobilité
• Mouvements désordonnés, tremblement, convulsion
• Lâcher de bulles
• Tombe lentement au fond
• teint pâle
• lèvres bleues,
• regard vide
• Troubles de la parole,
• tremblements, convulsion
• Pas de réponse aux stimulations verbales
• Ré-immersion
La syncope / la PCM
FACTEURS FAVORISANTS :
• Fatigue physique
• Sur-lestage
• hypoglycémie
• Manque de récupération
• Récupération tuba en bouche
• Accélération en fin d’Apnée
• Cou/tête en hyper-extension
• Apnée statique au fond
• eau froide (consommation O2)
•
Hyperventilation
• Sensibilité à l’hypoxie
La molécule d’adénosine serait impliquée dans la sensibilité à l’hypoxie car elle provoque une vasodilatation des vaisseaux. En apnée, un phénomène de vasoconstriction périphérique se produit pour avoir une meilleure oxygénation des organes « nobles ». A niveau d’hypoxie équivalent, une concentration d’adénosine + élevée induirait un risque + fort de syncope. La caféine bloquerait les effets de l’adénosine.
La syncope / la PCM
PREVENIR L’ACCIDENT : « sécurité active »
• Pas d'apnée en état de fatigue physique (sommeil, maladie , stress etc...),
• Pas d’hyperventilation, instaurer un protocole de préparation à l’apnée
• Ventilation le visage hors de l’eau, pas d’espace mort dû au tuba
• Pas de statique au fond
• Pas d’objectif excessif, connaître ses limites, annoncer une durée, une longueur et la respecter
• Rester à l’écoute des sensations internes, attention aux sensations inhabituelles
• Ne pas accélérer en fin d’apnée ((très consommateur d’O2)
• Ne pas mettre la tête en hyper-extension en fin d’apnée pour regarder l’arrivée (sollicitation de terminaisons nerveuses carotidiennes qui font chuter la pression sanguine vers le cerveau).
• Bien s’alimenter, ne pas être en hypoglycémie même faible, le système nerveux est dans ce cas plus sensible à l’hypoxie.
• Emersion économe en O2 : point d’appui, ventilations efficaces
• L’entraînement ne permet de mieux tolérer l’hypoxie (irrigation sanguine cérébrales meilleure vers cerveau et cœur + fonctionnement plus économe en O2 des muscles).
La syncope ne doit pas être banalisée. La répétition d’hypoxies cérébrales sévères peut avoir
des effets négatifs à moyen ou long terme avec des conséquences encore inconnues.
La syncope / la PCM
Mise en place de la sécurité pour réduire la gravité de L’accident : « sécurité passive »
Mise en place d’une surveillance par binôme de sécurité formé :
• RdV à mi-profondeur et observation active pdt le reste de la remontée
• En cas de signes syncopaux ou de doutes intervenir sur l’apnéiste:
- larguer les lests
- boucher les voies aériennes pour éviter la noyade
- arrivée en surface, maintenir les voies aériennes hors de l’eau et retirer le masque - s’assurer de son état (conscience , ventilation)
- stimulation verbale, physique, souffler sur le visage…
- si pas de changement, insufflation bouche à nez en obstruant la bouche avec une main - alerte vers la sécurité…
-
RIFAA
(tractage, sortie de l’eau, arrêt séance, prévenir les secours, oxygénothérapie…) Après l’émersion :- surveillance rapprochée pdt 30s à 1 minute
Carbonarcose :
Série d’apnée avec palmage soutenu et temps de récupération très court, hypercapnie :
Le taux de CO2 peut monter de 6% à 9%, c’est la zone de narcose au gaz carbonique « carbonarcose » Signes :
hypersécrétion salivaire
nausées et/ou vomissements ;
céphalées
crampes
un sentiment d’angoisse, d’anxiété, de malaise
une baisse de la vigilance et du jugement
Dans la majorité des cas, l’accumulation de CO2 due à des apnées répétées et à un effort soutenu fait à arrêter son effort à l’apnéiste bien avant la survenue de la diminution de la conscience.
Les signes engendrés par l’hypercapnie se distinguent de ceux de la syncope hypoxique.
Les conditions d’apparition de ces signes sont différentes de celle de la syncope hypoxique.
Trouble de la conscience
Bibliographie :
Les accidents : causes, symptômes, prévention, conduite à tenir - Frédéric ROBIN (CRC Apnée) Apnée, la syncope - Cécile PETRE ( CRC Apnée)
La syncope hypoxique en apnée sportive - Thèse Docteur en Médecine - Dr Anouk DEMATTEO La syncope décryptée - Apnéa magazine n° 267 - Fabrice Joulia