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Intégration régionale et développement de l'Afrique : thèmes et orientations

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(1)

INTEGRATION REGIONALE ET DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE:

THEMES ET ORIENTATIONS

ECAC

339.922(F) ADF3-1615

(2)

I~

INTEGRATION REGIONALE ET DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE:

THEMES ET ORIENTATIONS

Par

L'Institut nigerian de recherche sociale et economtque

(NISER), Ibadan

(3)

INTEGRATION REGIONALE ET DEVELOPPEMENT DEL'AFRIQUE:

THEMES ET ORIENTATIONS par

L'lnstitut nigerian de recherche sociale et economique (NISER), Ibadan

1. INTRODUCTION

Les Africains et leurs dirigeants en sont plus que jamais convaincus: I'integration peut reveler Ie poids deI'Afrique

a

l'heure de la mondialisation. Les efforts d'integraticn

a

l'echelle du continent s'accentuent, d'une part, pour eviter les echecs du passe en matiere de developpement et, d' autre part, mettre Ie continent sur la voie de la croissance et du developpement durables. Mais pour que Ie processus se deroule normalement et soit oriente vers des objectifs precis, un certain nombre de questions doivent etre abordees, tant au niveau national qu'au niveau regional. L'objet de cette communication est de les examiner en privilegiant la dimension et les enjeux regionaux de I'Integrarion, et de proposer des orientations regionales permettant de les resoudre, Les plus importantes de ces questions sont: securite alimentaire, education et recherche, science et technologie, pauvrete, fardeau de la dette, gestion del'environnement et des ressources naturelles et pandemie du VIHISIDA. Le reste du document se presente comme suit: la deuxieme partie aborde les questions clefs qu'it y a lieu de resoudre par le renforcement de la cooperation regionale et l'integration; la troisieme partie examine les orientations regionales pouvant etre adoptees pour resoudre ces questions. La quatrierne partie est celie des conclusions.

2. LES QUESTIONS REGIONALES A RESOUDRE a) Securite alimentaire regionale

La securite alimentaire en Afrique est d'actualite depuis une decennie, Le pessimisme est general quant aux chances de voir Ie continent nourrir sa population croissante. Pour faire face

a

la

crise alimentaire, de nombreux gouvernements africains ont politise les objectifs generaux d'autosuffisance alimentaire nationale et de securite alimentaire

a

long terme. Certains pays sont parvenus

a

axer les politiques et la recherche sur l'accroissement du rendement des cultures;

cependant, la tendance

a

la baisse des disponibilites alimentaires par habitant, dans la majeure partie du continent, a rendu iIIusoires les objectifs nationaux d' autosuffisance alimentaire et d'amelioration durable de la securite alimentaire des menages (Delgado et Pinstrup-Andersen, 1993; Webb, 1994). Par securite alimentaire des menages, on emend, Ie fait que tous les membres d'un menage donne aient un regime alimentaire permettant

a

tout moment une vie saine.

La pauvrete a ete taxee de cause premiere del'acces insuffisant et chronique des individus et des menages

a

une alimentation convenable, rnerne si des catastrophes naturelies ou causees par l'homme contribuent souvent. elles aussi,

a

aggraver la famine. Dans certaines regions (en particulier

a

revenu faible),l'alimentation represente en general, en valeur marchande,I'essentiel de la consommation supposee des pauvres. II est donc crucial d' eliminer la pauvrete pour ameliorer la securite alirnentaire. Mais les discussions internationales relatives

a

la securite alimentaire semblent eluder toute analyse des moyens permettant de diminuer Ja pauvrete, dans les zones tant rurales qu'urbaines. Cependant, realiser ou maintenir une autosuffisance alimentaire mondiale ou regionale, grace

a

la production interieure, aux importations ou une combinaison des deux, est une veritable gageure dans le contexte actuel. Toutes les regions ont ete profondement remodelees par Ie commerce, les technologies et les relations politiques emanant des centres industriels urbains nationaux et etrangers, Accroitre la securite alimentairedoit, par consequent, etre partie integrante de la strategic .de developpement global de tout pays et pour y parvenir, it faudrait cesser de considerer qu'il s'agit essentiellement d'une question agricole ou de developpement rural.

(4)

De plus, les cours mondiaux des produits de base, y compris des denrees a1imentaires de base, connaissent de grandes fluctuations. Celles des denrees alimentaires sont essentiellem..nt la consequence des politiques commerciales, budgetaires et monetaires des grands pays exportateurs ou importateurs, qui influent sur l'economie mondiale et des menaces de guerre ou de l'instabilite politique dont l' ampleur peut serieusement bouleverser la production, Ie commerce et la consommation a1imentaires. Des catastrophes naturelles comme les secheresses ou les inondations, qui influent sur les approvisionnements alimentaires, representent egalement un grand danger pour les disponibilites alimentaires dans certaines regions, en particulier celles qui regroupent les pays les moins avances (PMA). Mais les risques climatiques ont tendance

a

se compenser dans les grands pays ou dans les grandes regions, en particulier

a

l'echelle mondiale. Ce sont-la des arguments de poids i\ I' appui de la these selon laquelle iI faudrait completer les reserves a1imentaires locales et nationales en utilisant Ie strict minimum necessaire des stocks regionaux ou interregionaux.

Cependant, Ies obstacles

a

la cooperation regionale et internationale en matiere de securite alimentaire sont essentiellement d' ordre politique. Les pays en developpement ont beaucoup de mal Itcreer et financer des institutions regionales et interregionales equitables, comme celles qui leur assureraient, grace au commerce et au stockage, I'acces aux denrees alimentaires disponibles.

S'i1 n'y avait pas d'obstacles politiques, financiers et autres empechant les pays pauvres d'acceder aux reserves alimentaires detenues par de riches exportateurs, la compensation des charges presenterait plus d'interet au niveau mondial qu'a celui des reserves nationales ou regionales. En pratique, une telle demarche semble relever de l'impossible dans un contexte international oil embargo commercial et concurrence implacable sont monnaie courante pour I'acquisition de marches agricoles. En outre, les conflits politiques violents menacent serieusement la fiabilite des systemes alimentaires, dans certaines regions.

Devant I'incapacire pennanente des Etats, pris individuellement, et de la communaute internationale,

a

prevenir les conflits annes, que ce soit au sein d'un pays ou entre des pays, il n'y a plus d'autre choix, en general, que d'essayer, grace

a

I'aide alimentaire d'urgence, d'attenuer Ia famine provoquee par ces conflits. D'autres facteurs nouveaux menacent la securite alimentaire. II s' agit, notamment, des changements climatiques, de la desertification, de la rarete de I' eau et de la diminution de la diversite biologique, qui compromettent essentiellemenl la viabilite

a

long tenne

de la securite alimentaire. D'autres facteurs peuvent avoir un effet plus immediat, L'utilisation intensive et debridee, ici ou la, de certains herbicides, pesticides et autres produits dangereux, pour la plupart interdits dans leur pays d' origine, met regulierement en danger les personnes qui y sont exposees directement ou indirectement. Elle peut egalement stimuler de nouvelles souches resistantes d'Insectes et autres agents pathogenes, capables, dans certains cas, d'amenuiser les disponibilites a1imentaires. D'autre part, les denrees alimentaires sont souvent contaminees d'une facon ou d'une autre. Les nonnes de sflrete et la reglementation sanitaire applicables au commerce international des substances dangereuses et des denrees alimentaires constituent une autre question qui merite davantage d' attention au niveau regional.

b) Education et recherche

La mise en valeur des ressources humaines parI'education, la recherche et la formation, est un volet important de nombreux investissements en infrastructure materielle et fait partie integrante de toute definition du developpement. L'environnement economique et social du developpernent est en mutation rapide. Les annees 80 ont ete caracterisees par une differentiation accrue du developpement humain des groupements regionaux. L'experience des trois demieres decennies a ete mise

a

profit par Ie Programme des Nations Unies pour Ie developpement (PNUD), pour classer les regions en 3 groupes: celui des pays qui ont connu un developpement humain soutenu, celui des pays dont Ie developpement humain a ete interrompu et celui des pays qui ont rate les chances d' un

2

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developpement humain. Cette differentiation resulte de l'mteraction de facteurs divers: instabilite politique, mauvaise gestion economique, recession generalisee, baisse des cours des produits de base, hausse des taux d'mteret, augmentation de l'endettement et asymetries croissantes de la distribution.

Les schemas mondiaux de l'investissement dans Ie domaine de I' education sont complexes et peuvent etre analyses de manieres diverses, Le tableau 1 montre Ja variation des depenses publiquesconsacrees a l'education, en pourcentage du produit national brut (PNB), d'une region il l'autre.

Tableau 1: Depenses publiques consacrees

a

I'education (1980-1998), en pourcentagedu PNB

1985 1990 1995 1998

Total mondial 5,8 5,5 5,6 5,5

Pays en developpernent 3,6 3,8 4,0 4,1

Afrique subsabarienne 3,8 4,9 4,3 4,5

Etats arabes 5,9 4,4 6,0 6,4

Amerique latine et Caraibes 3,6 3,9 4,0 4,4

Asie de l'Est et Oceanie 2,3 2,7 3,2 2,9

1

Asie du Sud 3,0 4,0 3,4 3,6

Source: UNESCO 1999: 36, tableau 2.9

Ce tableau montre que de maniere generate, les allocations sont restees, en proportion, relativement stables d'une region il l'autre. Celles de I' Afrique subsaharienne, qui comprend un nombre disproportionne de pays dont la croissance du PNB est minimale, ont fortement baisse au milieu des annees 90 puis ont connu un leger redressement. Parallelement, la part du budget national allouee

a

l' education dans de nombreuses regions semble etre en baisse (notamrnent celles qui regroupent les pays en developpement).

Les tendances relevees selectivement ci-dessus presentent des senes de problemes d'education et de developpement tres distincts d'une region a l'autre. Dans des regions, comrne I' Afrique subsaharienne et dans certains pays d'une region ou une autre, les taux de scolarisation stagnent ou baissent dans l' enseiguement primaire et les parts du PNB et du budget national allouees il I'education ont baisse, Dans beaucoup de ces cas, il y a d' autres signes de detresse. II n'est pas difficile, en effet, de trouver des exemples de baisse considerable, en termes reels, des salaires des enseiguants, en dessous du minimum leur permettant de subsister, occasionnant ainsi une compression draconienne des depenses hors salaire; des etudes menees sur les resultats scolaires montrent que les niveaux ont baisse. Mais de nombreuses regions qui n'ont pas connu de recession economique ont pu consolider les acquis de la scolarisation, pratiquement jusqu'a l'enseignement superieur, dans bien des cas, et chercher, par des efforts concertes, il ameliorer d' autres aspects de l'education: consolidation des resultats scolaires et amelioration de Ja qualite de I'enseiguement primaire et au-dela, en particulier.

(6)

Pour une meilleure planification de l'assistance en matiere d'cnseignement entre les groupements regionaux, il convient .d'examiner certains des principaux facteurs qui determineront Ie developpement de I'education. Premierement, iI faudrait un cadre dans lequel des politiques macroeconomiques plus expansionnistes. visant 11 preserver des niveaux donnes de production, d'investissement et de satisfaction des besoins humains, seraient appliquees au sein des regions et au niveau interregional. Deuxiemement, il y aurait lieu de concevoir et promouvoir, entre les regions, des programmes de compensation et de developpement visant 11 proteger I'education de base, la sante et la nutrition. De plus, des programmes d'ajustement axes sur Ie plus long terme, tenant compte du contexte economique, humain, sociologique et ecologique, devraient etre integres dans les strategies regionales.

S'agissant de la recherche, SeS moyens sont extrernement limites et Ires variables d'un pays 11 l' autre de la region, comme Ie montre Ie tableau 2, qui presente la repartition des institutions de recherche et leurs domaines de specialisation, et le tableau 3, qui montre les effectifs par categoric de discipline. Le nombre des institutions de recherche-developpement (R&D) variait, en 1996, de 36 au Zimbabwe

a

seulement 3 en Guinee, La Republique du Benin, Ie Burundi et la Republique democratique du Congo comptaient, chacun, 5 institutions. Dans tous les pays, c'est l'agriculrure qui regroupe Ie plus grand nombre dinstitutions. Mais la repartition du personnel de la R&D ne correspond pas

a

celIe des institutions. Les pays qui ont des effectifs relativement importants sont:

Ie Nigeria, Ie Ghana, Ie Kenya, I'Ethiopie, Ie Cameroun, Ie Zimbabwe, la Tanzanie, la Zambie, la Cote d'Ivoire et le Burkina Paso. II s'avere difficile, en general, de conserver un personnel de qualite, en raison d'un regime d'incitations peu remuneratrices, entrainant une rotation acceleree du personnel et l'unpossibilite d'obtenir des remplacements et de pourvoir

a

des postes clefs. Le materiel et l'equipement de la recherche constituent, par leur insuffisance, une autre source de frustration et de faible productivite, Tous ces facteurs tendent

a

diminuer la quantite et la qualite de travaux de recherche technique tangible dans la region.

Mais ces dix dernieres annees, un certain nombre de reseaux ont ete mis en place pour renforcer les moyens de la recherche en Afrique, en particulier dans les domaines del'economie, de

l'agriculture et de la technologie. Le Consortium pour la recherche economique en Afrique

(AERC), le Reseau d'etudes politiques technologiques africaines (ATPS) et Ie Reseau de recherche sur les politiques agricoles, sont en voie de devenir des exemples clefs des efforts regionaux de renforcement des capacites de recherche en Afrique. Le principal probleme tient au fait que les pays africains eux-memes ne sont pas disposes

a

financer directement Ie developpement des capacites de recherche africaine dans les domaines indiques plus haut, dont les applications touchent 11 la formulation des politiques de croissance durable et de developpement regional. Le financement est essentiellement exterieur, si bien que les prioritcs de la recherche et les criteres d'allocation des fonds refletent les interets des bailleurs de fonds pour la recherche. Sil'Afrique ne reconnait pas que la connaissance est une variable cruciale du developpement et n' effectue pas des investissements pour promouvoir Ie savoir dans toute la region, elle restera soumise aux directives et aux diktats des "sages" du Nord.

c) Developpementdela science etde la technologie

Science et technologie jouent un role important et central dans le developpement economique

a

long terme, en particulier en Afrique subsaharienne. Mais les initiatives regionales semblent avoir produit peu d'effet au niveau national, ou pourtant des efforts soutenus s'imposent de toute urgence. II s' agit d'une preoccupation irnportante, car en depit du debar actuel sur la mondialisation, l'Etar-nation et Ie groupement regional demeurent les unites de base de l'action mondiale et de I'accumulation interieure de moyens technologiques. Cette situation tient au fait que

\'introduction de systemes industriels dans une zone en developpement, au niveau regional, demande une variete de

(7)

Tableau 2: Institutions de R&D dans quelques pays africains, par domaine de specialisation, 1996 Pays Total Manufacture Medecine Meteorologie Agriculture Autre

I

Energie Geologie

Benin 5

- - -

5 -

Botswana 7 2 -

-

3 2

Burkina 6 2

- -

2 2

Faso

]Burundi 5

- - -

5

-

Cameroun 22 I 2 6 9 4

Congo 5

- - -

5

-

Cote 15

-

2 2 8 2

d'Ivoire

Ethiopie 32

-

3 3 24 2

Gabon 12 2 1 I 5 3

I Ghana 22 3 1 1 13 4

I

Guinee 3

-

I

-

1 I

Kenya 30 I 7 2 16 4

Nigeria 27 2 1 1 20 3

Tanzanie 26 2 3 2 13 6

Zambie 18 1 1 3 7 6

Zimbabwe 36 1 1 1 31 2

Total 271 18 12 22 167 41

Source: Extrait de Gerring A. L., International Research Centers Directory: 1996-7 et du Rapport mondial de I'UNESCO sur la science, 1998.

competences dont I'offre est generalement limitee. Avoir les moyens de faire fonctionner ces systemes normalement et d'etre comperitif demande des efforts intenses et considerables, L'essentiel de ces efforts s'exerce sur les entreprises, ce qui implique des investissements en ressources financieres et humaines.

Mais, pour l'essentiel, les mutations mondiales qui ont conduititI'internationalisation des affaires dans les grandes regions ont pour moteur des progres technologiques, en particulier la technologie de I'information, mais ce n' est pas tout. Ces progres sont etroitement lies entre eux etit est difficile, dans certains cas, de dissocier les causes des effets. Le progres technologique a abouti ittoute une gamme de produits et de services nouveaux qui, itleur tour, favorisent la specialisation et de nouvelles formes d'echanges, notamment des echanges interindustriels. Des ameliorations considerables sont intervenues dans les domaines du transport et des communications et une forte baisse du cout des transactions a raccourci les distances economiques en matiere de commerce et de fabrication. Un autre element du progres technologique est I'amelioration des technologies de la production, qui se traduit par des economies d' echelle permettant de produire de maniere

(8)

interessante et efficace bien au-dela des Iimites du marche interieur, L'augmentation de la taille des usines est une incitation tacite

a

l'exploration des marches exterieurs,

Tableau 3 : Personnel de la R&D par categorie dans DO echantillon de pays de I'Afrique subsaharienne, 1996

Pays Personnel Science et Techniciensl Autre

total de la technologie technologues personnel

R&D d'appui

Benin 155 101 28 26

Botswana 354 107 125 122

Burkina Faso 1 195 501 248 446

Burundi 2379 141 210 2028

Cameroun 4517 1203 1928 1386

Republique democratique du

Congo 146 60 53 33

Cote d'Ivoire 1409 284 112 1013

Ethiopie 5745 I 191 811 3743

Gabon n.d n.d n.d n.d

Ghana 7262 1426 608 5228

Guinee 114 60 5 49

Kenya 5835 1431 691 3110

Nigeria 7835 1875 1970 3990

Tanzanie 3590 I 149 532 1909

zambie 1656 478 470 708

Zimbabwe 4376 630 676 3070

Total 45965 10 637 8467 26861

Source: Extrait de Gerring A.L., International Research Centers Directory: 1996-7 et du Rapport de I'UNESCO sur la science, 1998.

D' autres elements pourraient etre cites, mais c'est plutot la dynamique et pas seulement l'apparition de ces elements des progres technologiques, qui occasionne les nouvelles structures et les nouveaux schemas de I'Integration mondiale en matiere d'echanges, de technologies et de marches. Mais, pour I'essentiel, cette evolution n'a qu'un effet marginal sur les economies de l'Afrique subsaharienne. A titre d'exemple, la part des flux mondiaux de I'investissement direct etranger (IDE)

a

destination des pays en developpement est passee de 15,2%entre 1981 et 1985,

a

36, I % au debut des annees 90. Au cours de cette peri ode, la part de l'Afrique subsaharienne est tombee de 1,7 %

a

1,3 %. En ce qui concerne les biens d'equipement, si les importations de I'Asie de I'Est et de l'Asie du Sud-Est, y compris la Chine, ont represente 65 %des importations totales des pays en developpement, celles del'Afrique subsaharienne ont ete decevantes, chutant de II, I % en 1970

a

1,9 % en 1994. C'est I'illustration du dynamisme technologique qui caracterise les pays asiatiques et de la quasi-stagnation qui continue de marquer les economies de l'Afrique subsaharienne. Le tableau 4 depeint cette situation.

6

(9)

Tableau 4: Tendances regionales des importations de biens d'equipement et de haute technologie des pays en developpement (1970-1994)

Region ou groupe economique 1970 1980 1990 1994

Pays en developpement 100 100 100 100

I

Afrique& Asie occidentale 16,5 31,3 18,6 11,9

Afrique du Nord& Asie occidentale

Afrique subsaharienne 11,1 10,0 4,0 1,9

I

Asie

Chine 11,0 5,1 8,2 9,7

I Asie de I'Est& Asie du Sud-Est 20,5 24,3 49,5 54,9

Asie du Sud 5,1 2,9 2,8 2,6

Amerique latine et Caraibes 30,4 23,5 14,8 19,1

Source: ONUDI (1996), Developpement industriel, Rapport mondial.

d) Migration et pauvrete

De nombreux pays africains sont connus pour leur pau vrete et leurs inegalites generalisees, Si la situation varie d' un pays 11l'autre, dans certains cas, les 10%les plus fortunes de Ia population detiennent 84 fois plus de ressources que les 10 % les plus pauvres, dans d'autres cas, Ie rapport n'est que de 15 pour 1. En fait, dans certains de ces pays, Ie niveau des inegalites est disproportionne avec celui de leur developpement. La pauvrete est profonde et generalisee en Afrique. Quelque 340 millions de personnes, soit la moitie de la population, vivent avec moins d'un dollar par jour. Letaux de mortalite des enfants de moins de cinq ans est de 140 pour I 000 et l'esperance de vie

a

la naissance n' est que de 54 ans. Seuls 58 %de la population ont acces 11l'eau potable. Letaux d'analphabetisme des personnes agees de plus de 15 ans est de 41 %. Itn'y a que 18 lignes telephoniques principales pour I 000 personnes, contre 146 pour I'ensemble du monde et 567 pour les pays

a

revenu eleve (A New African Initiative, 2001).

Dans beaucoup de pays africains,l'ampleur de la pauvrete est une des causes de la migration intemationale. En Afrique meme, ilsemble y avoir, entre pauvrete et migration, une relation dans les deux sens. La pauvrete peut etre la cause de la migration et la migration incontrolee peut etre cause de pauvrete. Une Afrique integree permettrait la Iibre circulation des personnes. Mais I'imperatif du developpement est de faire en sorte que la pauvrete ne motive pas la migration et que celle-ci n'aggrave pas la pauvrete dans la region de destination. Lagestion de cette relation

a

deux

sens suppose des mesures vigoureuses de maintien de la paix et de la securite mais egalement de gestion economique rationnelle, afin de limiter la concentration de refugies politiques et economiques dans de nombreux pays de la region. La prevention des guerres et la promotion de mecanismes judicieux de reduction et de resolution des confJits font partie des mesures

a

prendre.

Comme certains pays de la region poursuiventl'ajustement de leurs desequilibres exterieurs et budgetaires,ilest possible que Ie pourcentage de leur population pauvre baisse, Mais meme dans ce cas, Ie taux de croissance de Ia region ne suffira pas

a

reduire Ie nombre absolu des Africains

(10)

pauvres. En effet, si Ie taux de croissance actuel se maintient, l'objectif qui consiste 11 attenuer les effets de la pauvrete ne sera qu'iIlusion.

d) Fardeau de la delle

Le lourd fardeau de la dette de nombreux pays africains est un obstacle majeur

a

toute

croissance acceleree, On est de pius en plus preoccupe par Ie montant des emprunts contractes, Ie service de la dette en question et les charges qu' ils feront peser sur la croissance economique et les services sociaux. Le probleme de la dette des PMA est apparu en aout 1982 sur la scene internationale, lorsque Ie Mexique s'est trouve dans l'Impossibilite d'honorer ses engagements courants au titre de la dette exterieure, entrainant une crise difficile Ii gerer et pour laquelle creanciers et debiteurs n' ont pas de solution durable. II est etabli que I'encours et Ie service de la dette, qui sont considerables, constituent I'une des causes de la faible croissance et des difficultes economiques des pays de I' Afrique subsaharienne.

Les donnees disponibles montrent, qu'entre 1990 et 1995, les pays de l' Afrique subsaharienne ont depense en moyenne 12 milliards de dollars par an au titre du remboursement de leurs dettes. Au cours de cette periode, I' encours de leur dette est passe

a

33 milliards de dollars (PNUD, 1998). Les ressources transfereesIi l' etranger, au titre du service de la dette, reduisent Ie montant pouvant etre consacre au developpement economique et social et Ii I' eradication de la pauvrete, Non seulement Ie developpement potentiel est ainsi sacrifie, mais, dans bien des cas, les acquis sont erodes. Ces demieres annees, Ie flux de capitaux etrangers en direction de la region, sous forme d' aide, de dette et d'investissement direct etranger, a considerablement baisse. II s'ensuit que l'investissement stagne, compromettant dangereusement ainsi les moyens de production et de croissance de nombreux pays, ainsi que leur solvabilite ulterieure, En consequence, la cessation des paiements, sous forme d'arrieres, a rapidement augmente, soulevant des questions quantIila solvabilite d'un certain nombre de pays.

Plus le niveau de la dette exterieure en pourcentage du PNB est eleve plus Ie fardeau de la dette est lourd. L' Afrique subsaharienne est la region la plus touchee par ce phenomene, Ie ratio de sa dette au PNB etant de 69 % en moyenne (Banque mondiale, 1999). II Y a cependant des differences marquees d'un pays Ii l'autre: les ratios de deux pays (Guinee-Bissau et Somalie) sont superieursIi300 %alors que ceux de cinq autre pays se situent entre 200 et 300 %. La moyenne de la region passe Ii 108% si l' on exclue l' Afrique du Sud, puisque ce paysIilui seul represente plus de 40% du PNB total de la region et a un rapport dette-PNB de 20% seulement.

Le tableau 5 precise d'autres aspects du fardcau de la dette des diverses regions en developpernent, Ii savoir: Ie niveau d'endettement par rapport aux recettes d'exportation et la proportion de la detteIicourt terme, deux elements importants dans le calcul de l'aptitude d'un pays debiteur Ii assurer le service de la dette et ne pas etre en cessation de paiements ou accumuler des arrieres, Le pourcentage des depenses de I' administration centrale consacrees au service de la dette est egalement un facteur clef, puisqu'il plafonne d' autres postes de depenses cruciales tels que les services sociaux de base. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) fournit en 1999 des informations montrant que dans neuf des 27 pays africains etudies, les paiements au titre du service de la dette ont absorbe plus de 30 % du budget national (plus de 40 %, dans quatre cas) et seuls neuf pays ont consacre davantage de ressources aux services sociaux de base qu'a la dette.

Dans six pays de l' Afrique subsaharienne (Tanzanie, Kenya, Malawi, Zambie, Cameroun et Cote d'Ivoire), la dette a absorbe au moins deux fois plus de ressources que les services sociaux.

Les pays creanciers et les institutions financieres multilaterales ont enfin reconnu que les politiques actuelles ne peuvent apporter un allegement de la dette des pays pauvres tres endettes, d' ou !'Initiative en faveur des pays pauvres tres endettes, communement denommee Initiative PPTE. Selon les dispositions actuelles de cette Initiative, les pays doivent appliquer avec succes

8

(11)

pendant six ans au maximum des programmes d' ajustement structurel dans Ie cadre de la Facilite d'ajustement structurel renforce (FASR) du Fonds monetaire international (PMI) avant de beneficier de l'allegement de leur dette. La nouvelle proposition consiste

a

maintenir les deux phases triennales d'application des programmes d'ajustement structurel, mais il raccourcir eventuellement la seconde, en fonction d'une date variable de fin du processus. Ainsi, les obstacles de l'adrnissibilite sont maintenus, en depit de critiques de plus en plus nombreuses contre I'application des politiques d'ajustement de type consensuel de Washington. Tout en reconnaissant la necessite d'un allegement plus important et plus rapide, Ie G7 ajoute qu'un allegement plus important de la dette doit etre subordonne ill' augmentation des depenses publiques consacrees aux services sociaux et au developpement, ce qui veut dire que les pressions economiques et politiques que les pays du G7 et les institutions financieres multilaterales exercent sur les pays en developpement ne feront que s'accentuer (voir Zammit, 1999).

En contrepartie de ce que I'on a qualifie de "generosite" en matiere d'allegement de la dette, il est propose d'insister sur d' autres reformes economiques plus profondes et sur Ie respect de criteres de comportement et de gouvemance definies il l'exterieur: liberalisation economique poussee, diminution de la pauvrete, bonne gouvemance, embargo sur les achats d' armes, meilleur recouvrement de I'impot et amelioration de certaines depenses sociales, Ces propositions peuvent etre percues comme une nouvelle version des intrigues ourclies par les institutions financieres intemationales et leurs collaborateurs pour placer Ie Sud sous domination perpetuelle, economique, sociale et meme politique. La motivation premiere des creanciers semble etre leur souci de recouvrer la plus grande part possible de leurs capitaux, par Ie biais des paiements au titre d service de la dette. Des definitions strictes de la capacite d'endettement soutenable ont et' appliquees dans Ie cadre de l'Initiative PPTE, Iimitant ainsi Ie nombre des pays beneficiaires et I montant deI'allegement.

(12)

Tableau 5: Indicateurs de la dette exterieure, par region

Asie de l'Est et Amerique latine& Moyen-Orient& Asie du Sud Afrique subsaharienne

P!lrifinllP r~T v1-. <;: AfM""p <I" N"r<l

EDT/X.G Court EDT/XGS Court EDT/XGS Court EDTIXGS Court EDTIXGS Court

S (%) termelEDT (%) terrnelED (%) terrnelED (%) terrnelED (%) terrnelE

(%\ T(%\ T(%\ T(%) DT(%)

1980 81,9 22,6 201,9 26,7 41 25,2 160,5 6,5 91,9 26,8

1990 136,3 16,1 256,2 16,3 118,2 24,1 317,4 9,5 232,2 14,3

1991 132,7 17,9 261,5 17,6 119,9 24,8 309,6 8,7 245,9 14,1

1992 126 20 252,8 18,6 113,3 27,9 318,6 7,9 242,2 15,8

1993 126 21,5 257,3 20 125,7 28 290,2 4,1 258 17,8

1994 116,2 21,2 234,9 20 139,1 24,1 271,1 4,3 270,1 15,4

1995 107,7 24 211,5 18,9 129,3 22,4 216,3 5,8 249,7 16,5

1996 101,8 25,1 198 17,5 111,4 22,3 193,6 6,8 221,6 17,4

1997 102,6 22,5 192,6 17,8 114,9 21,8 179,8 7,3 201,7 16

EDT: Encours de la detteexterieure XGS: Exportations de biens et services

Source: Banque mondiale, Financement du developpement dans Ie monde, 1998,Washington.

10

(13)

Le mecanisme sera alors confonne aux restncnons etablies par les creanciers en ce qui concerne les niveaux de ressources qu' ils souhaitent engager pour faciliter I' allegement de la dette, ce qui aura des consequences diverses pour certains pays. Pour Zammit (1999), quand iI s' agit de I' Initiative PPTE, on ne parle de responsabilites et d'obligations qu'en reference aux pays endettes car on considere que l'accumulation de la dette est la faute de ces pays. On ne tient nullement compte du fait que Ie fardeau de la dette des pays en developpement n'est pas imputable itces pays seulement. Le choc cree au debut des annees 80 par ce que l'on appelle «le taux d'interet Yolcker » et par la baisse des prix des produits de base n'a pas ete Ie fait de ces pays pas plus d'ailleurs que les mauvaises decisions commerciales prises par nombre de creanciers. De plus, la mauvaise approche adoptee alors par les creanciers, it savoir les reechelonnements repetes, n'a fait que compliquer Ie probleme, Les nouvelles propositions faites par les pays membres du G-7 ne devraient done pas constituer une base pour l'etabhssement d'un mecanisme qui reponde aux besoins reels des pays pauvres tres endettes, Elles semblent comporter la promesse d'une amelioration marginale de la situation de certains pays en developpement, Ces changements ne devraient, en tout etat de cause, survenir qu'apres de nombreuses annees,

vi) La gestion de I'environnement et des ressources naturelles

Dans la plupart des regions du monde, la croissance economique et I'accroissement de la population ont ete rres prejudiciables it I' environnement. En Afrique, les ressources subissent des pressions intenses et de plus en plus fortes. De graves problemes se posent tels que la degradation de I'environnement urbain, la pollution industrielle, les emissions atmospheriques, I'erosion et la degradation des sols, la degradation des ressources en eau, la deforestation et la perte du milieu natureI. Les questions qui se posent concernant la viabilite actuelle de la croissance economique et des Iimites de cette croissance ne relevent en rien de I'abstraction. Les cofits reels de la degradation de I' environnement augmentent comme en temoignent I'accroissement des couts de la sante et la hausse de la mortalite, Ja baisse de la production dans les zones dotees de ressources et la perte irreversible de la biodiversite ainsi que la degradation de la qualite deI'environnement.

n

existe plusieurs causes profondesit la degradation de I' environnement dans la plupart des regions du monde. La premiere concerne I' echec fondamental du marche et des politiques entreprises dans Ie domaine des ressources naturelies et de I'environnement, sachant que les mesures correctives mises en oeuvre ont ete insignifiantes. Ces echecs, qui different selon Ie lieu et la ressource, ont concerne toutes les regions. La deuxieme cause se rapporte aux tensions que font peser la densite de population et I' accroissernent de la population sur les stocks de ressources naturelles. Cette tension est amplifiee par les personnes vivant dans la pauvrete absolue qui constituent une vaste majorite de la population. La troisieme cause est liee it I'urbanisation et I'industrialisation rapides qui creent des besoins depassant les capacites d'assimilation de I'environnement et auxquels les capacites humaines et institutionnelles ne peuvent repondre, La quatrieme cause se rapporte itun sentiment general (dil en partieitun manque d'informanons) selon lequelilexiste une interaction directe entre la protection de I'environnement et la croissance economique.

n

n' existe concretement aucune interaction de ce type, etant entendu que la mise en oeuvre de politiques rationnelles dans ce domaine est beaucoup moins couteuse que la reduction des couts externes qui en resulte et qu'elle pennet d'accroitre dans une large mesure l'efficacite economique et la rentabilite sociale de I'environnement.

L'interdependance entre environnement et questions socio-economiques ainsi que la necessite d'hannoniser les efforts entrepris au niveau regional sont des sujets qui prennent de plus en plus d'importance. Les problemes de I'environnement pesent sur la plupart des regions qui ont Ie meme ecosysteme et sont sujettes aux memes phenomenes: extension des terres agricoles, reduction de la jar-here, pressions demographiques, migrations, problernes de gestion de I'eau, conflits entre agricuIteurs et eleveurs, etc. L'arret de fa degradation des ressources renouvelables est done un objectif

II

(14)

important dans toute action visant

a

redefinir les politiques agricoles et de developpernent rural et

a

elaborer des projets et des programmes de developpement rural. Les efforts menes dans ce domaine sont cependant severement freines du fait qu'ils sont entrepris dans un cadre regional etroit. II est done souhaitable que I' action menee dans Ie domaine de I'environnement soit harmonisee au niveau regional. II s'agira,

a

cet egard, de preciser quels sont les types d'integration et de cooperation regionalequi correspondent Ie mieux

a

la promotion de solutions efficaces aux problemes que connait la region dans Ie dornaine de I'environnement, c'est-a-dire des types et des niveaux de cooperation souhaites et des ressources

a

y consacrer. Les initiatives entreprises dans Ie domaine de l'environnement ont, dans une large mesure, pati de I'absence de coordination regionale. De plus, les problemes humains qui contribuent

a

la degradation de I'environnement au niveau regional sont de toute evidence lies aux effets pervers de facteurs multiples tels que l'accroissement de la population, I'exode rural, les regimes fonciers et la pauvrete, qui sont tout

a

la fois des causes et des effets de la degradation del'environnement.

vii) LeVIHISIDAet ses consequences

La propagation du VIR et du SIDA constitue une menace croissante, bien que non encore quantifiee,

a

la sante publique, Cette menace pourrait avoir des effets non negligeables sur I'accroissement de la population. Le nombre de seropositifs identifies semble augmenter fortement dans les regions affectees par la maladie. Le VIHISIDA est un probleme majeur en ce qui concerne Ie developpement de l' education et Ie developpernent humain. Du fait de la propagation de I'epidemie, les taux de mortalite ont continue

a

augmenter chez les enfants de un

a

cinq ans infectes par leurs parents et chez les groupes d'adultes

a

hauts risques de IS

a

40 ans. Ces derniers constituent un groupe particulierement important puisqu'Il forme la frange la plus active de la population. L'accroissement de la mortalite dans cette frange de la population aura pour consequence d' augmenter Ie ratio de dependance des enfants d'age scolaire et done de rendre plus difficile le financement des services d'education. et de reduire Ie nombre d'annees d'activite de personnes qualifiees formeesitgrands frais.

Le plus grand risque serait de voir les personnes qualifiees, les agents de maitrise et les personnels d'encadrernent mourir du SIDA et de ne pas disposer rapidement de personnes formees pour les remplacer.

Toutes les implications de la propagation du VIR ne sont pas encore connues et on ne sait pas tres bien comment la maladie s'etendra et quels seront ses effets sur I'accroissement de la population, la situation sanitaire et la productivite. Si les taux de mortalite atteignent les previsions les plus pessimistes, la population en age de travailler pourrait etre decimee et le tissu social pourrait subir de profondes dechirures, Seton certaines previsions, Ie taux d'accroissement de la population pourrait baisser de un

a

deux pour cent du fait de l'accroissement de la mortalite des adultes et de la mortalite infantile et, par consequent, de la baisse de I' esperance de vie qui en decoulerait (Anderson et al 1991).

Les taux de seroprevalence sont tres variables selon les regions et il n'existe pas de donnees fiables qui donneraient une image globale de cette question. Les taux de seroprevalence chez les femmes enceintes vivant en milieu urbain qui ont ete testees, varient de cinq

a

20% ou plus en Afrique subsaharienne. Parmi les travailleurs du sexe, ces taux alteignent jusqu'a 70 it 80% chez certaines populations (de Bruyn, 1992). En Afrique centrale, 50% des admissions hospitalieres sont liees au SIDA (Banque mondiale 1991). Selon les estimations, les couts directs de traitement varient, selon les pays, entre 36 et 200% du PNB par habitant. Ces chiffres sont tres eleves, notamment pour des regions (telle que I'Afrique subsaharienne) dont les depenses de sante ont baisse, mettant ainsi les systemes de sante publique dans une situation intenable du fait de l' augmentation du nombre de personnes infectees,

12

---11

(15)

3, APPROCHES REGIONALES DE RESOLUTION DES PROBLEMES

Pour resoudre les problemes qui se posent au niveau regional, il est necessaire d' accorder la priorite aux activites de cooperation et dintegration. En elaborant la strategic de developpement durable au XXIe siecle, dans Ie cadre de la Nouvelle initiative africaine, les dirigeants africains ont souligne, avec force, que la cooperation et l'integrarion economiques regionales devaient constituer une des trois conditions prealables du developpement, Les autres conditions sont la promotion de la paix, la democratic et les droits de l'homme et la bonne gestion economique. Le present chapitre decrit de facon detaillee les approches regionales de resolution des problemes qui se posent.

i) Preserver la securite alimentaire regionale

La securite des approvisionnements alimentaires au niveau regional semble 11 portee de main pour autant que des politiques appropriees soient mises en reuvre. II faudra pour cela prendre des decisions politiques tres delicates. L'acces garanti aux produits vivriers 11 l'echelle des menages passe par la mise en place de reformes d' orientation et de reformes institutionnelles encore plus delicates, II appartient, en consequence, aux organes ou aux groupements regionaux d'adopter une strategie destinee 11 proteger les producteurs de biens alimentaires ainsi que les consommateurs des fluctuations importantes touchant les prix et 11 prevenir toute forme d'exploitation. II est egalernent necessaire de mettre en place un cadre d'appui aux agriculteurs de la region par l'investissement public dans

\'infrastructure, I'octroi de credits 11 taux reduit, I'education, les incitations fiscales et les services de recherche et de vulgarisation agricoles. Les fluctuations saisonnieres affectant la production peuvent trouver une solution dans Ie cadre de la cooperation regionale, Les periodes d'abondance et de rarete de la production peuvent survenir simultanement dans un meme pays (cas du Nigeria) et dans l'ensemble du continent. Avec l'adoption de politiques regionales appropriees, il est possible de reguler les echanges de facon 11 eliminer les famines saisonnieres en Afrique par une harmonisation des politiques d'exportation et d'importation des pays, ce qui reduirait linsecurite alimentaire dans la region. Les approches les plus appropriees sont les suivantes :

• Les pays membres d'un groupement regional et les pays des differentes regions devraient encourager les echanges regionaux et interregionaux d'aliments de base, d'inrrants et de technologies necessaires 11 la production durable de biens alimentaires. II faudrait prendre des dispositions speciales pour assurer Ie financement des importations des pays accusant un deficit vivrier du fait de catastrophes nature lies ou de chocs extemes.

• Les pays devraient cooperer pour mettre en place des stocks alimentaires de securite dont ils assureraientle controle aux niveaux regional et interregional. Ces stocks seraient, en cas de besoin, accessibles

a

tous les pays participants, 11 des conditions equitables. Des investissements supplernentaires devront etre consentis pour mettre en place des installations de stockage et autres et pour les gerer de facon efficace et equitable. Les pays participant 11 ce mecanisme devraient aussi s'accorder sur l'acces preferentiel des pays dans Ie besoin au stock alimentaire et sur les conditions de production de ces produits alimentaires par Ie biais d' echanges mutuels.

• La plupart des pays de la region ne disposent pas vraiment des capacites de mise en place de techniques ameliorees adaptees 11 leurs besoins. De plus, ils ne sont souvent pas en mesure de vulgariser les techniques eprouvees aupres des petits exploitants agricoles. L'etablissement d'une cooperation dans les domaines de fa diffusion des techniques ameliorees adaptees aux besoins des petits exploitants agricoles, devrait contribuer 11 ameliorer largement la production vivriere dans des delais relativement courts.

• Les pays africains devraient etablir de nouveaux mecanismes de partenariat qui se substitueraient 11 l'action des bailleurs de fonds portant sur des projets agricoles individuels de grande portee.

13

(16)

• II est necessaire de cooperer pour apporter l'appui necessaire a la mise en place de capacires nationales et regionales pour les negociations multilaterales, notamment en ce qui conceme l'mnocuite des aliments et les autres reglements commerciaux concernant I'agriculture.

Les faiblesses de la region dans Ie domaine de la recherche sontcriantes, notamment encequi conceme Ie developpement des biotechnologies qui pourraient dans une large mesure ameliorer la securite alimentaire des pays a faible revenu. Dans Ie domaine de la biotechnologie, les recherches de pointe sont presque exclusivement menees dans les pays developpes avec des financements prives, L'etablissement d'une cooperation plus efficace dans Ie domaine de la recherche et du developpement agricoles, notamment la biotechnologie, pourrait jouer un role de premier plan dans I' amelioration de la securite alimentaire. Ce type de cooperation serait susceptible de renverser la tendance actuelle car on constate aujourd'hui que les nouvelles technologies beneficient essentiellement aux pays dont les populations sont deja bien nourries.

ii) Faire face au neau du VIHlSIDAau niveau regional

De nombreux pays introduisent l'education sexuelle dans leurs programmes scolaires. lis s'attachent ainsi a informer les eleves sur la sexualite sans risque grace a des cours d'education sexuelle, mais aussi par Ie biais du systeme de soins de sante primaires et d'ONG qui distribuent des documents didactiques gratuits. Des efforts sont aussi faits au niveau regional pour harmoniser les politiques d'introduction de I'education sexuelle dans les programmes scolaires. Etant donne qu'il n'y a pour Ie moment aucun rernede a la maladie et que son traitement est relativement couteux,it ne reste d'autre choix que celui de metrre en place des programmes d'education et de sensibilisation afin de changer les comportements et eviter les risques de contamination. Beaucoup de choses ont ete faites dans ce domaine partout en Afrique et on commence a mesurerI'efficacite de ces efforts, ce qui donne a penser que Ie message passe, meme s'i1 n'atteint pas necessairement tous les groupes vises. II faudrait done s'efforcer de sensibiliser, a l'echelle regionale, les filles et les femmes sur les facteurs de risque et les pratiques sans danger tout en encourageant les hommes II s'informer davantage et a adopter des comportements qui freinent fa propagation du VIH.

iii) Les approches regionales visant

a

amellorer la gestion de I'environnement et des ressources natureUes

La strategic de l'environnement qui est presentee ici ne s' interesse pas directement

a

la

question de I'accroissement de la population, meme si on n'ignore pas que la baisse du taux d' accroissement de la population permet de reduire la pression sur I' environnement. Les mesures destinees 11 ameliorer la gestion de I'environnement a l'echelle regionale sont tres variees. Elles vont de I'analyse et de la mise en ceuvre des politiques novatrices,

a

la mobilisation d'investissements supplernentaires tres importants. La complexite des actions II metrre en oeuvre au niveau regional,

a

laquelle se greffent des difficultes reelles, 11 la fois financieres et institutionnelles, impose en premier lieu d' arreter les priorires. II faut pour cela collecter et analyser les donnees disponibles, evaluer avec soin les couts et les avantages des differents types d'intervention, evaluer Ie coftt administratif des differentes options et s'assurer que Ie plus grand nombre d' acteurs participe au processus de prise de decision. Le probleme, c'est de savoir comment etablir des priorites a I' echelle de la region entre la reforme de la politique et les pollueurs mondiaux et entre la reforme de la politique et les investissements. II est irrealiste d'envisager une etude cofrts-avantages globale portant sur differents scenarios car une telle etude exigerait une somme extraordinaire de donnees et couvrirait trop d'hypotheses. II est, en fait, possible d'etablir des priorites par region dans Ie cadre d'un mecanisme mettant en ceuvre des appuis techniques et publics et s'appuyant sur des donnees scientifiques, economiques et medicales averees, mais tenant aussi compte du degre d'inquietude des populations en ce qui conceme les risques encourus. Enfin, les groupements responsables de l'integration regionale

14

(17)

"Z--

,

devront decider, 11 partir de ces donnees, du niveau de qualite de l'environnement qu'i! est possible d'atteindre politiquement et economiquement et des instruments necessaires pour atteindre ces objectifs. Le cadre d' action propose dans le present document met en lumiere quatre domaines d' action principaux auxquels il faudra reflechir 11 I'occasion de I'elaboration de strategic regionales sur I'environnement: adopter des instruments d'action presentant un rapport cout-efficacite avantageux ; ameliorer les capacites institutionnelles ; accroitre l'investissement public et prive et promouvoir les techniques ameliorees.

Le deuxieme element du cadre d'action porte sur I'elaboration d'instruments d'action presentant un rapport coflt-efficacite avantageux, qui permettent de reduire les cofits au minimum et de tirer Ie meilleur parti des maigres capacites administratives disponibles. Ces reformes de politique pourraient etre menees dans Ie cadre de trois types d' actions distinctes mais complementaires :

• Les politiques de marche, qui agissent sur les prix, la fiscalite ou les permis negociables pour modifier les comportements ;

• Des politiques reglementaires ou administratives imposant des restrictions quantitatives, faisant respecter les droits de propriete et assurant le controle des investissements (publics et prives) ;

• Des approches extrareglementaires du controle de la pollution, teUes que l'introduction de l'obligation d'information du public et Ie recours accru aux tribunaux pour les affaires de responsabilite en matiere d'environnemenl.

La plupart des groupements regionaux ont elabore des politiques de I'environnement qui s'inspirent largement des mesures figurant dans la deuxieme categorie bien qu'elles soient moins novatrices que celles de la premiere et de la derniere categorie, L'accent mis sur les politiques reglementaires a induit des cofrts administratifs relativement eleves avec cependant une efficacite economique plutot faible. Pour ces deux raisons, les efforts menes en vue d' encourager les reformes decrites dans les deux autres categories devraient produire une meilleure rentabilite et permettre de mieux utiliser les maigres capacites administratives. Le cadre de gestion de I'environnement propose comporte un autre element. II s' agit de la necessite de promouvoir Ie developpement des techniques et I'efficacite, meme lorsque les couts de la recherche, du developpement et de l'experimentation ne sont pas entierement 11 la charge du marche. L' amelioration de la productivite et de I'efficacite sont des facteurs determinants pour assurer une croissance economique durable dans une periode marquee par l'accroissement de la population, Ie developpement de I'urbanisation et de I'industrialisation et par la degradation continue des ressources dans ces regions. L'ouverture economique et la liberalisation des echanges s'imposent done comme des facleurs essentiels pour Ie transfert de technologie. Dans les secteurs polluants de I'economie tels que les transports et l'industrie, les technologies «propres »

seront mises en place dans les regions ayant institue des systemes commerciaux liberaux et un environnement favorable 11 l'investissement etranger.

En ce qui concerne la gestion des ressources naturelles, certains secteurs fondamentaux beneficieront de I'elaboration d' une approche regionale, Il s' agit de la gestion des bassins f1uviaux (voir l'exemple de certains programmes regionaux, notamment I'Autorite du bassin du f1euve Niger, I'Organisation pour la mise en valeur du f1euve Senegal et I'Organisation pour la mise en valeur du f1euve Gambie), la lutte contre la desertification et Ie developpement de la peche, Selon Debailleul et al (1997), la Jutte contre la desertification devrait etre menee aux niveaux international, regional et local. Ils proposent une approche geopolitique qui constituerait un cadre de reference permettant de bien preciser quels sont les acteurs concemes 11 differents niveaux et de mener une reflexion strategique sur la lutte contre la desertification 11 l'echelle regionale, S'agissant des peches, il est possible de mieux gerer les abondantes ressources que recele Ie continent par la cooperation intraregionale. Des actions conjointes seraient menees dans les domaines de la gestion des stocks, des coentreprises de peche seraient creees (entre les pays qui se partagent les memes stocks de poissons),

(18)

on reduirait les pertes et on mettrait en place une cooperation regionale pour la recherche dans Ie secteur des peches, Selon Olomola (2000), la creation de coentreprises dans Ie secteur des peches constituerait une manifestation concrete de la cooperation et de l'unite dans la region et donnerait aux pays concernes un poids plus grand dans les echanges, les apports de capitaux et l'aide extraregionale au developpement,

Iv) Les migrations et la pauvrete

Vne amelioration rapide de la valorisation du capital humain pourrait permettre

a

l'Afrique

d'eradiquer la pauvrete sans grand delai, Cet objectif pourrait etre atteint par la mise en place d'un enseignement universel de base pour tous les jeunes dans tous les pays.

n

sera necessaire,

a

cet egard,

d'elaborer une politique regionale commune de valorisation du capital humain. Si une forte croissance realisee sans valorisation du capital humain peut,

a

terme, contribuer

a

reduire Ie nombre de personnes vivant dans la pauvrete, c'est par I'action dans Ie domaine de I'educarion qu'il est possible d'atteindre Ie meme resultat beaucoup plus vite. De plus, Ie developpement de l'education perrnettra de realiser des taux de croissance eleves, Ce sont done les progres rapides accomplis dans Ie domaine de la valorisation du capital humain qui constituent Ie moyen Ie plus sur et Ie plus rapide pour eradiquer la pauvrete, De merne, I'adoption d'un modele dynamique de valorisation du capital humain, accompagne de politiques favorisantla croissance, est de nature

a

accelerer Ie rythme de la croissance,

a

eliminer les disparites par trop criantes entre regions et

a

ameliorer Ie niveau de vie de la majorite des personnes vivant sous Ie seuil de pauvrete.

v) Approche regionale pour aUeger Ie fardeau de la dette

Pour que les pays africains fassent des progres reels sur la voie du developpement, ils doivent ensemble instaurer, avec leurs creanciers, un dialogue et entamer des negociations sur la dette. Il sera necessaire pour cela de creer un Forum africain sur la gestion de la dette qui sera charge de faire des propositions et d' elaborer des strategies de gestion del'enorme dette des pays africains.Lacreation de ce Forum viendra corriger Ie desequilibre qui se manifeste dans les poids respectifs des groupes de creanciers et des pays endettes

a

l'occasion des negociations menees sur la restructuration de la dette et d' autres negociations. Les creanciers se sont regroupes au sein de deux groupes ou cartels tres puissants : Ie Club de Paris etle Club de Londres. Le Club de Paris est constitue de pays industrialises puissants alors que Ie Club de Londres regroupe les grandes banques de ces pays. Les tentatives menees pour creer une organisation de ce type regroupant les pays endettes aux niveaux regional et continental ont ere battues en breche, Les creanciers ont ainsi pu negocier en position de force tandis que les pays africains endettes, en position de faiblesse, se sont vus obliges de negocier individuellement et de se soumettre

a

l'arbitraire des pays creanciers, Les economies de ces pays ont ainsi ere placees sous la coupe des creanciers qui les manipulent comme bon leur semble et veiIlent ainsi au respect de conditionnalites imposees,

Les questions qui interessent Ie Forum sont notamment: i) I' annulation de la dette des pays africains ayant des indicateurs de developpement social et humain tres faibles; ii) l'octroi d'allegements pour la dette contractee au titre de I' APD et la dette commerciale bilaterale sans que les pays endettes aient

a

presenter un bilan sur les reformes economiques entreprises et sur la reduction de la pauvrete (pour les pays tres pauvres, il est difficile d' agir dans Ie domaine de la reduction de la pauvrete si la dette n'est pas annulee) ; iii) I'examen de la question de l'allegement de la dette des pays pauvres africains qui ont des difficultes averees

a

honorer Ie service de leur dette. La demarche pragmatique la plus indiquee

a

l'echelle regionale consisterait pour Ie Forum

a

adopter une resolution appelant tous les creanciers publics

a

annuler la dette contractee par les pays africains

a

des conditions de faveur afin d' alleger leur endettement. La remise ou l'annulation de la dette est sans conteste Ie moyen le plus complet et Ie plus efficace d'allegement de la dette qui peut etre adopte 11 l'echelle du

16

(19)

continent. Dans ce cadre, Ie principal de la dette est liquide et l' accumulation de creances au titre des reecheiormements successifs et de la capitalisation des interets et des arrieres qui en decoule, est arretee. De meme, les charges adrninistratives et financieres non negligeables qui accompagnent les restructurations repetees de la dette sont elirninees.

vi) Ledeveloppementscientifique et technique regional

La promotion de la science et la technologie au niveau regional repose sur un certain nombre de mesures dont certaines ont ete prevues dans la Nouvelle Initiative africaine. II s'agit des mesures suivantes :

La mise en place d'une cooperation regionale dans les domaines de l' etablissement et la diffusion de normes concernant les produits et les systemes d'information geographique ; La mise en place de reseaux reliant les centres d'excellence existants, notamrnent par Ie biais d'Internet, dans Ie but d'etablir des programmes d'echange de personnel et de formation et d'elaborer des mecanismes d'aide aux scientifiques et chercheurs africains deplaces ;

La cooperation avec I'UNESCO, la FAO et d'autres organisations internationales en vue de mettre la biotechnologie au service de la mise en valeur du potentiel commercial que recelent la biodiversite et les connaissances autochtones en Afrique par l'amelioration de la productivite agricole et Ie developpement de la production pharmaceutique ;

Le developpernent de la recherche dans les sciences de la terre en vue de developper I' exploitation miniere en Afrique;

La mise en place d'un mecanisme d'ingeniene des produits et de controle de la qualite en vue d' appuyer la diversification dans les industries manufacturieres.

II faudra aussi mettre l' accent sur Ie transfert de technologie dans la region sous forme tangible (ex. les biens d'equipement) ou intangible (ex. noms de marques et brevets). Le transfert de technologie peut etre effectue par diverses filieres, formelles ou informelJes. Les voies infonnelles sont I'echange de vues et d'informations 11 travers des publications et des reseaux de communication, la mobilite des travailleurs qualifies, I'aide au developpement et la cooperation sous diverses formes, I' experimentation et !'imitation. Les precedes plus formels de transfert de technologie sont notamment I'importation des machines et des biens d'equipement, l'achat de licences sans prise de participation et d'autres systemes contractuels, l'IDE, les alliances strategiques et I'IDE dans d'autres pays (ONUDI, 1996). Pour l'ensemble de ces filieres, il est necessaire que les pays concernes cooperent 11 I'echelle regionale. Vne fois que les pays africains seront convaincus des avantages que procurent les technologies ernergentes, iJ sera absolument necessaire de mobiliser les res sources requises pour acquerir, adapter et diffuser les technologies dans la region aussi vite que possible.

4. Observations finales

En resume, il est important de souligner qu'il sera difficile d'atteindre les objectifs du developpement durable en Afrique si les problemes presentes dans Ie present document ne sont pas toujours analyses d'un point de vue africain. II apparait cIairement que les problemes de la securite alimentaire, de l' amelioration de la gestion de l' environnement et des ressourees naturelles, des migrations dans la region, du VIH/SIDA, de la science et la technologie, de la recherche et de l'education et de l'endettement ne peuvent pas etre traites par les pays individuellement. II faut etablir des liens de cooperation 11 I'echelle regionale pour progresser de facon dynamique, agir efficacement et plaider en faveur des positions africaines dans les forums internationaux. Les economies d' echelle et I'amelioration de la gestion qui resulteront de cette cooperation, peseront beaucoup plus lourd que les avantages decoulant des actions dispersees menees dans chaque pays. II n'en demeure pas moins que

17

(20)

pour reussir dans cette entreprise de cooperation, il faut que chaque pays adopte des politiques solides et appropriees et qu'ilgere au mieux les actions menees a cet egard par les partenaires internationaux.

Pour garantir Ie succes de cette approche regionale, il faut assurer une bonne diffusion des informations dans la region, faire en sorte que les differents organes/groupements regionaux apportent un appui technique aux acteurs aux niveaux national et sons-regional et eviter toute centralisation de la decision dans les nombreuses institutions regionales et organismes bureaucratiques. Les organes de coordination sont deja en nombre suffisant, mais il faut qu'ils gagnent en efficacite et qu'ils s'mteressent de plus pres a la realite propre de chaque pays. II y aura lieu egalement de redefinir les relations qui existent entre les pays et les organes regionaux et de mettre un frein aux influences extemes et aux prescriptions abusives afin de pouvoir decider en toute autorite des priorites de developpement et de s'attaquer aux defis du developpement dans la region.

L'Afrique doit se placer au centre de la bataille pour Ie savoir entre Ie Nord et le Sud. Elle veillera a ne pas rester a la peripherie. Elle evitera ainsi de n' etre destinataire que des informations obsoletes qui la maintiendront perpetuellement au bas de I'echellc du developpement. Elle s'attachera a creer un environnement propice au retour des «cerveaux» qui l'onl desertee et a les encourager ainsi que les competences qui emergent, a contribuer a l'edification d'une Afrique forte a I'oree du XXle siecle.

(21)

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