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A Primitive et intégrale d une fonction continue

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

AN II Ch III D´erivation et int´egration

Les fonctions envisag´ees dans ce chapitre sont d´efinies sur un intervalleIet `a valeurs dans un espace vectoriel norm´eE de dimension finie surK.

A Primitive et int´ egrale d’une fonction continue

1 Denitions

Denition :

Soitf C0(I, E). On appelle primitive de f surI toute fonctionF de IdansE d´erivable surI telle que∀x∈I, F0(x) =f(x).

Remarque :

Une primitive de fonction continue est donc automatiquement de classeC1.

Remarque :

Sif admet une primitiveF (on verra plus loin que c’est toujours le cas) les primitives def sont exactement les fonctions de la formeF+Cte.

Denition :

Soitf Cpm0 (I, E). On appelle primitive def surItoute fonctionF deIdansE continue surI, d´erivable et telle queF0(x) =f(x) en tout pointxdeI o`uf est continue.

Remarque :

Une primitive de fonction continue par morceaux est donc automatiquement de classe C0et Cpm1 .

Remarque :

Sif admet une primitiveF (on verra plus loin que c’est toujours le cas) les primitives def sont exactement les fonctions de la formeF+Cte.

Remarque :

Si F est une primitive de f ∈ Cpm0 (I, E),DF et f co¨ıncident surI priv´e d’une partie qui peut ˆetre infinie, mais dont la trace sur tout segment est finie.

2 Lien avec l'integrale

Th´eor`eme fondamental : Soitf ∈Cpm0 (I, E) eta∈I. Il y a une primitive def et une seule surI, F, qui prend la valeur 0 ena. Elle est donn´ee par la formule∀x∈I, F(x) =

Z x a

f(t) dt.

Theoreme :

Pour une fonctionf de classeC0et Cpm1 sur un intervalleI on a la formule

∀(a, b)∈I2, f(b)−f(a) = Z b

a

Df(t) dt.

R´esultat ´evident avec ce qui pr´ec`ede, mais qui est faux sif est seulement suppos´eeCpm1 .

3 Calcul des integrales

a) Le th´eor`eme fondamental

Theoreme :

Soitf Cpm0 ([a, b], E) etF une primitive def surI. On a alors :

Z b a

f(t) dt=F(b)−F(a) =h

F(x)ix=b x=a

.

b1) L’int´egration par parties : th´eorie

Theoreme :

SoientE, F etGtrois espaces vectoriels norm´es etB : E×F →Gbilin´eaire.

Soientf : I→Eet g : I→F des fonctions de classeC0 etCpm1 . On a la formule :

∀(a, b)∈I, Z b

a

B(Df(t), g(t)) dt=h

B(f(t), g(t))ib a

− Z b

a

B(f(t), Dg(t)) dt.

(2)

b2) L’int´egration par parties : pratique

La pratique se fait avec des fonctions de classeC1 etE=F =G=Ret le produit ordinaire pour B.

On retrouve la formule classique : Z b

a

u0(t)v(t) dt= [uv]ba− Z b

a

u(t)v0(t) dt.

• On distinguera trois sortes de fonctions, selon le degr´e de simplification obtenue lors de la d´erivation : Les fonctions `a d´eriver imp´erativement : ln, Arc tan, Arc sin. . .

Celles qu’on pr´ef`ere d´eriver : les polynˆomes.

Les indiff´erentes : ex, sinx, cosx, shx, chx.

Ex :

Z b

a

t8lntdt, Z b

a

t8etdt, Z b

a

sintetdt.

En cas d’it´eration il est essentiel de continuer `a d´eriver ce qui a d´ej`a ´et´e d´eriv´e. Il n’est pas grave de retomber sur la mˆeme int´egrale pourvu que ce ne soit pas avec le coefficient 1.

• L’int´egration par parties a souvent pour but la mise en place d’une formule de r´ecurrence.

Ex :

Wallis ouZ 1

0

tnsinπtdt.

• Dans ce cas il peut ˆetre n´ecessaire de multiplier les noms.

Ex :

Z n

0

1− t

n n

ts−1dtou Z 1

0

tn(1−t)ndt.

• Le d´ecoupage de la fonction `a int´egrer en u0 etv peut n´ecessiter des artifices.

Ex :

Z 2

1

ln(t) dt= Z 2

1

1·ltdt ou Z π4

0

dt cos5t =

Z π4

0

1

sin3ttan3t dt cos2t.

• Le choix deu0 ne d´efinit celui devqu’`a une constante pr`es.

Ex :

Z π

0

sint t dt.

c1) Le changement de variable : th´eorie

Theoreme :

Si f C0(I, E) et siϕest de classeC1 surJ `a valeurs dansI, on a la formule :

∀(α, β)∈J, Z β

α

f ◦ϕ(t)ϕ0(t) dt= Z ϕ(β)

ϕ(α)

f(u) du.

Theoreme :

Encore vrai si f ∈Cpm0 (I, E) mais avecϕstrictement monotone.

c2) Le changement de variable : pratique Il y a en pratique deux situations tr`es diff´erentes :

Soit on a affaire `a Z β

α

g(t) dtet on voitqueg(t) s’´ecritf ϕ(t)

ϕ0(t). On applique alors la formule en pensantu=ϕ(t) doncϕ0(t) dt= duet quandt varie de α`a β uvarie de ϕ(α) `a ϕ(β). Il reste `a calculer

Z ϕ(β) ϕ(α)

f(u) du.

Ex :

Z t3

t8+t4+ 1dt, Z lnt

t dt.

Remarque :

Voir queg(t) s’´ecritf ϕ(t)sans leϕ0(t) ne sert `a rien, sauf siϕ0 s’´ecrit `a l’aide de ϕ(cas de exet de tan).

(3)

Soit on saitque le calcule s’arrange en posantϕ(t) =u. Il faut alors disposer de ϕ−1.

Ex :

Z 4

3

dt (t−1)2

rt+ 1 t−1 + 3

rt+ 1 t−1

·

Remarque :

Des changements classiques sont les changements affines qui permettent d’exploiter une p´eriodicit´e ou une parit´e (ou plus g´en´eralement une sym´etrie).

Si f est T-p´eriodique, Z a+T

a

f(t) dtne d´epend pas dea Si f est paire,

Z a

−a

f(t) dt= 2 Z a

0

f(t) dt (et g´en´eralisation aux sym´etries axiales.) Si f est impaire,

Z a

−a

f(t) dt= 0 (et g´en´eralisation aux sym´etries point.)

Ex :

Z

0

dt

1 + sin2t =π√ 2,

Z 2 1/2

lnt

1 +t2dt= 0 et Z π3

π 6

ln(tanx) dx= 0.

d) Les sommes de Riemann

Il s’agit d’une m´ethode rare, `a n’utiliser que sur indication.

Theoreme :

Si f Cpm0 ([a, b], E), la suite (un)n∈

N ∈ EN d´efinie par un = b−a n

n−1

X

k=0

f

a+kb−a n

tend vers la limite Z b

a

f(t) dt.

Ex :

I(z) =Z

0

dt

z−eit avec|z| 6= 1. Le calcul direct est possible en passant en tant

2 mais casse-pieds. On peut ´ecrireI(z) = lim

n→∞

2π n

n−1

X

k=0

1 z−e2ikπn

o`u on reconnaˆıt lim

n→∞

2π n

nzn−1

zn−1 sur sa d´ecomposition en ´el´ements simples. On obtient ainsiI(z) =

 2π

z si|z|>1 0 si|z|<1 e) Le d´eveloppement en s´erie de fonctions

Theoreme :

Si la s´erie Xfn de fonctions continues sur [a, b] converge normalement sur [a, b] on a la continuit´e de la somme et la formule

Z b a

X

n=0

fn(t)

! dt=

X

n=0

Z b a

fn(t) dt.

Ex :

Z 1

0

tlnt

t−1dt= π2 6 −1.

Remarque :

Il est plus rapide ici d’´ecrire tlnt t−1 =

n−1

X

k=0

−tk+1lnt+tn+1lnt

t−1 et de justifier par une majo- ration simple lim

n→∞

Z 1 0

tn+1lnt t−1 dt= 0.

On disposera plus tard d’un th´eor`eme puissant pour int´egrer terme `a terme une s´erie de fonctions.

f ) L’utilisation d’un param`etre

Ici pour m´emoire, d´etaill´e plus loin dans le chapitre VI.

(4)

4 Etude d'une integrale produit

Il s’agit d’un type d’exercice ultra-classique. On n’envisagera que des exemples.

• Cashhpond´er´e ii: il s’agit plus ou moins de Z b

a

f(t)gn(t) dt Z b

a

gn(t) dt

o`u la suite de fonction (gn)n∈

N sehhconcentreii au voisinage d’un pointx0. La limite est alorsf(x0) sif est continue enx0.

Ex :

Z 1

0

f(t)tndto`uf est continue en 1. La limite est trivialement nulle, mais sif(1)6= 0 on a l’´equivalent f(1)

n en ´ecrivant : (n+ 1)

Z 1 0

f(t)tndt−f(1) = (n+ 1) Z 1−α

0

(f(t)−f(1))tndt+ (n+ 1) Z 1

1−α

(f(t)−f(1))tndt.

• Cas p´eriodique : si f est C0pm sur [a, b] et g continue et p´eriodique, lim

n→+∞

Z b a

f(t)g(nt) dt =µ(g) Z b

a

f(t) dt o`u µ(g) est la valeur moyenne deg sur un intervalle de longueur p´eriode.

Remarque :

Dans les deux cas une id´ee possible est de montrer d’abord le r´esultat si f est de classeC1 par int´egration par parties puis d’utiliser le th´eor`eme de Stone-Weierstraß pour approcherhhuniform´ementii f par des fonctions polynˆomes (donc ´evidemmentC1).

B ´ Etude globale des fonctions de classe

C1

1 L'inegalite des accroissements nis

Theoreme :

Soitf C0([a, b], E)∩Cpm1 (]a, b[, E) (aveca < b). On suppose (ce n’est pas automatique) qu’il existeM ∈Rtels quekDf(x)k6M en tout pointxo`u Df(x) existe. Alors :

kf(b)−f(a)k6M(b−a).

2 Ses corollaires classiques

Corollaire :

Si f estC0et C1pm sur un intervalleI il y a ´equivalence entre les deux affirmations : f estk-lipschitzienne surI.

∀xtel queDf(x) existe,kDf(x)k6k.

Corollaire :

Une fonction f est constante sur un intervalle si et seulement si elle est C0 et Cpm1 et que Df(x) = 0 en tout pointxo`uDf(x) existe.

Corollaire :

Soitf de classeC0sur [a, b] etC1 sur ]a, b]. Sif0 a une limite `ena+, alorsf est d´erivable (`a droite ´evidemment !) enaet f0(a) =`. Mˆeme chose enb ou enc∈]a, b[.

Generalisation :

Soitf continue sur un intervalleI `a valeurs dansE etn∈N. On suppose quef est de classe Cn sur I\ {c}. On suppose en outre quef0, f00, f000, . . . , f(n) ont toutesdes limites en c. Alors f est de classeCn surI.

Remarque :

Il ne fauthhsauteriiaucune ´etape (penser `ax7→ |x|).

(5)

C Formules de Taylor

1 Reste integral

Theoreme :

SoitnN, etf ∈Cn([a, b], E)∩Cpmn+1([a, b], E). On a :

f(b) =

n

X

k=0

(b−a)k

k! f(k)(a) + Z b

a

(b−t)n

n! Dn+1f(t) dt.

Deux utilisations parmi d’autres de cette formule :

Le d´eveloppement en s´erie enti`ere d’une fonction dont on sait majorer les d´eriv´ees successives.

L’expression directe et simple de lani`eme primitive valant 0 en un pointad’une fonction f.

2 Taylor-Lagrange

Theoreme :

SoitnN, etf ∈Cn([a, b], E)∩Cpmn+1([a, b], E). SoitM tel quekDk+1f(x)k6M en tout pointxo`uDk+1f(x) existe (cette fois les hypoth`eses faites surf garantissent l’existence deM). Alors :

f(b)−

n

X

k=0

(b−a)k k! f(k)(a)

6 (b−a)n+1 (n+ 1)! M.

3 Taylor-Young

Theoreme :

Soitn N, a∈ Ret f une fonction de classe Cn sur un voisinage de a`a valeurs dans un espace vectoriel norm´eE de dimension finie. Alorsf admet au voisinage deaun d´eveloppement limit´e par rapport `a x−a:

f(a+h) =

n

X

k=0

hk

k!f(k)(a) +o(hn).

Ceci permet l’int´egration et la d´erivation des d´eveloppements limit´es pour une fonction de classe suffisante, mais on prendra garde que la seule existence du d´eveloppement limit´e ne garantit nullement la classe.

Ex :

f(x) =



 xpsin

1 xp

six6= 0

0 sinon

admet un d´eveloppement limit´e `a l’ordrep−1 en 0 f(x) =

0o(xp−1) , mais n’est mˆeme pas de classeC1 et sa d´eriv´ee, non continue en 0, n’y admet aucun d´eveloppement limit´e.

4 Retour sur les idees de Sup

L’id´ee d’appliquer le th´eor`eme de Rolle une ou plusieurs fois `a une fonction ad´equate est une id´ee qui reste int´eressante et f´econde, mais elle est `a r´eserver aux fonctions `a valeurs dansR.

Ex :

Taylor-Lagrange.

Ex :

Majoration de l’´ecart entre une fonctionf et un polynˆome qui l’interpole.

Ex :

Soitf C2([a, b],R) telle que f000 existe sur ]a, b[. Montrer que :

∃c∈]a, b[ tel quef(b)−f(a)−f0(a) +f0(b)

2 (b−a) =−(b−a)3 12 f000(c).

(6)

D S´ eries de fonctions de classe

Ck

1 Integration

Vu en A 3 e)

2 Derivation

Vu en AN I-C IV-A 3&4

3 L'exponentielle

On commence par tout oublier sur l’exponentielle !

Denition :

On pose∀zC, exp(z) =

X

n=0

zn n!·

Propriete :

exp(z1+z2) = exp(z1) exp(z2), exp(0) = 1 et exp(z) = exp(z).

On en d´eduit que exp(z)6= 0 et que six∈R, |exp(ix)|= 1.

Propriete :

∀xR, exp(x) = ex. On notera donc ´eventuellement ez au lieu de exp(z) pourz∈C.

Theoreme :

Si uest une fonction de classe C1 sur I `a valeurs dans C, la fonctionv : t7→eu(t) est de classeC1 surI et∀t∈I, v0(t) =u0(t) eu(t).

Theoreme :

L’application : (C,+) →(C,×) z 7→ ez

est un morphisme surjectif.

Theoreme :

L’applicationϕ: (R,+) →(U,×) θ 7→ e

est un morphisme surjectif.

Denition :

On d´efinitπcomme le r´eel positif tel que Kerϕ= 2πZ.

Theoreme :

L’application : ]−π, π[ →U\ {−1}

θ 7→ e

est une bijection bicontinue. Sa r´eciproque est la fonc- tion Arg d´efinie par Arg(x+iy) = 2 Arc tan y

1 +x

Denition :

On pose∀xR, cosx= eix+ e−ix

2 et sin x= eix−e−ix 2i ·

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