I
%
PETIT PRODUCTEUR
français
V V
i
Ty:.- k-
On
souscritaussipourlescinqouvragesqui formentlacollectiondu
PetitProducteur, à;r/f
Ai-,clic* Au1>in.
—
Terris.—
Reynier.
—
Ponlier.Amiens,Allô.
Angers, Fourrier-Marne.
Arras
,
Topino.
Avignon
,Seguin.
Bayonne.Gosse.
Besançon,Deis.
—
Bintot.Bordeaux, Gassiot,(ilsaîné.
—
-Mme.ve.Bergerct.
—
Lawalle.Brest,Lcloiirnier etDespérier.
Caen,Leeresnc.
—
ManccJ.Calais,Lclcux.
Châlons-sur-Marne
,
Pavier.
Clermont-Ferrand
,Tbibault-Lan- driot.
—
Aug.Veyssct.Dijon, Tussa.—-Gaulaet-Marin.
Dole,Joly.
Dunkerque,Mlles. Lorcnzo.
LaBochclle
,
Pavie.
Le Havre,Chapelle,
—
Patry.Lille,Vanackère.
—
Bronner-Ban- vens.—
.Lefprt.limoges,Ardent.
Lorient,Lcréux-Gassnrt.
Lyon, Bobairtf.
—
Périsse frères,—
Targe. >Marseille
, Camoin.
—
Mossy.—
Cbaix.
Metz
,
Tliiel.—Devilly.
—
llnsson.Monlauban
,
Laforgue.
—
llliclorc.Montpellier
,Sevalle.
Nancy,Vincenot.
Nantes
,
Torest.
—
Bus-euiljeune.N
l'mcs,Pouclion.Orléans,Monceau.
—
.IluelPer- deux.Perpignan,Alzine.
—
Lasserre.Poitiers,Barbier.
Bennes, Molliex.•
—
Blnurt.Loue.ii,Frèreaîné.
—
V
e .Kenanlt.
Sedan,Javeaux.
Saint-Étienne
,
Motte.
Saint-Omer, Devaux.
—
Cour- denne.Strasbourg
,
Levrault.
—
Février.—
TreultcletWürtz.Totdon,Bellue Laurent.
Toulouse', Gallon.—— Vieussenx.
Devers.
» !
Tours, Manie.
Troy.es,Laloy.
Valanciennes
,
Lemaître.
-IMPRIMERIE RE
FAIN,„R.-cinc, /j,placetlel'Otle'on..
Xk
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LE
PETIT PRODUCTEUR
( 'T' .
FRANÇAIS;
PAR LE BARON CHARLES DUPIN
' MEMBREt)EUlXSTlTÜT. . -
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.-‘vt •*•
I• .',
TOME
IV.t
•- * i.
>
LE PETIT. COMMER
français
S
PARIS.
BACHELIER,LIBRAIRE,Suce.rr ÇOÜRCIER, QUAI UES AUGUSilNS,N°.55.
1897
,‘1 .-4
y
yDigitizedbyGoogle
PROSPECTUS
• > . . •\
DÜ
-S ,PETIT
1PRODUCTEUR.
I
.
L’ouvragæ que
je viensde
publier sous le litrede Forces
productives etcommerciales de
laFrance
.> secompose
de,
deux grandes
cartesetde deux volumes
in-4°.Il coûte25
fr. à Pari$; cequi
lemet
horsde
laportée
despetitsproprié- taires et des petits industriels. Ilm’a semblé
possiblede résumer
cetouvrage
etplusieurs dutresque
j’aicomposés
,en
sept livrets,où
les idées les pluspar-
ticulièrement utilesaux personnes
lesmoins
riches, se trouveront exposées.Dans
le 1er.. livretje place le petit tableaudu progrès général de nos forces
productives etcommerciales.
Dans
le.2e., je
résume
les notions les plus utilesaux
petitspropriétaires. • V’
e
.,je
résume
lesnotionsles agriculteursDans
le 3* fDigitizedby
Vj PROSPECTUS DU PETIT PRODUCTEUR.
plus utiles
aux
petitsfabricantsetaux
artisans.;
•
Dans
le 4e.,je
résume
lesnotionsles plus,.utilesaux
petitscommerçants.
Dans
le 5<*.,jeprésentelesnotionsles plusutiles
aux
simples ouvrierspour
les convaincre des avantagesde
l’instruction' etdes
bonnes mœurs.
;"c
Dans
le6
e.,jem’occuperai du bien
être des ouvrières françaises. ,Dans
le 7e.,j’exposerai lesdevoirs et les droitsde chaque
petitproducteur, comme
citoyende
laFrance.
.
Chaque
partie,formant un
petitouvrage
ii
part
,coûtera75
cent.On
souscritpour
lacollection
ou pour un nombre
quelcon-vque
d’exemplairesde chaque
partie,chez Bachelier
ylibraire,
quai
desAugustin
sy et chezles libraires indiqués ci-dessus Quelques personnes
ont manifesté le désir d’acheteren grand nombre
cespetitsvolumes, pour
lesrépandre dans
lescam- pagnes
etdans
les ateliers :celuiqui prendra
centexemplairesd’un volume ne
les
paiera que 5o
centimes l'exemplaire.\
IV
LE
'fPETIT COMMERÇANT
« , , »
FRANÇAIS;
‘ - 'PAR LE BARON CHARLES DUPIN
, r.HEUBKE
1>Çx’INSTITUT.v
DigilizedbyGoogle
AVANT-PROPOS.
Jene doute pasqu’un nombreconsidérable de négociantsquise croientde grands commerçants,
parcequ’ilsont degroscapitaux,ne dédaignentde prendre connaissance d’unlivretayant pourhumble
titre:le PetitCommerçant.
J’ose espérernéanmoinsque lesnégociantsdont l’espritest affranchidepréjugés, etqui ne croient pas à l’opulence lapropriétéde .donnerlascience infuseàceuxqu’ellecomble desesdons,nerefuse- rontpasdelire
mon
ouvrage.S’ilstrouventquemes préceptes sont conformes aux résultats doleur expérience, aux conséquences déduites par leur raison,leur suffrage donnera quelquepoids à ces préceptes, chezles riches capitalistes aussi-bien quechezlespetitscommerçants.Jen’aiguèreparlé-',dans
mon
livret,que des grandesrivalitésdu commercede peupleàpeuple,devilleàville,etde provinceàprovince;ces riva- lités,lessophistnesquiles défendent,les
maux
qu’ellesentraînent àleur-suiteont deseffets ana- loguesauxrivalités fâcheusesdesmarchands,des manufacturiers d’un canton,contreceuxducanton limitropheetd’unquartiercontrelesautres quar- tiersdela
même
cité.Chacunapercevracette analo- gieetlaraisonviendra,souslaforme del’allu- sion,recommandersespréceptesauxpossesseurs des moindres ateliers, des moindres magasinset des moindres boutiques.Ces germes depaixeidecon- corda porteront desfruits salutaires.AUX ÉLÈVES
DES ÉCOLES DU COMMERCE
ÉTABLIES
. '*
A PARIS, A LYON ET A BOREAUX.
Jeunes élèves
,
Je vous dédiece petitouvrageécritdansle but de-réfuteVdeserreurslong-temps accré- ditées,surlesintérêts
du commerce.
Les annéesn’ontencoreenracinédans vos esprits
aucun
préjugéfunesteauxprogrèsde
l’industrie,aucun
préjugéfuneste àlapaix, à la concorde des sociétéshum
aines.Puissiez-vousgarantir toujours votre raison deces erreurs etdeces préjugés!
Ildoit exister
une
allianceintime entreles préceptes de làmorale, et les préceptes de l’économiesociale.Car
lamoraleestlathéo-rie
de
la société. ' «Perfectionnez-vous-àlafois dans l’intelli- genceet danslapratique de cette théorie;
apprenez ses applications; et
,
pour
devenir descommercants
accomplis, devenezchaque
jourplushommes
debien et meilleurs citoyens.J’ai voulu rendre
mes
idéesplus sensibles enleur ôtanttouteapparenced’abstraction:un
simplevoyagé et quelques conversationsi
DigitizedbyGoogle
V
X ,
DÉDICACE.
m’ont semblé suffire
pour
porter la convic- tion clans l’esprit des lecteurs qui n’auront pasde préventions insurmontables.En
prêtantau personnagefictifdeM.
Pro- hibant les raisonneme’hts sur lesquels s’ap- puientdes?systèmescommerciaux
troplong- tempspréconisés,necroyez pasquejecom-
batte des erreurs .aujourd’hui généralement discréditées.Yous
verrez, aucontraire,qu’à
présent
même,
d’un bout à l’autre de la France, dans presquetoutes noscités,chez lescommerçants,lesfabricants etlèsproprié- tairesattachés encore aux idées surannées, lamême
intolérancecommerciale seprésente à l’observateur attentif, sous mille formes diverses, et toutesjustifiéesen apparence par dessophismesanalogues. • 'Puissé-jevous mettre en garde contretous cessophismes
que
tropd’individusnouspré' sententcomme
autant de maximesenfantées parlasagessedenospères! c’étaient desillu- sions'deleursconnaissances imparfaites surles fondementsvéritables des prospéritéssociales.Jeunesélèves,agréezles
vœux
que forme,
pour
le développement devos vertus,lepro- grès de votre raison et le succès de votre carrière future,Votre ami
, t
CHARLES DUPIN.
Ouvragesdubaron CharlesDupin,quisetrouvent àht LibrairiedeBachelier,quai des Auguslins.
ForcesproductivesetcommercialesdelaFrance
,2vol. in-4
^
avecdeuxplanches,grandallas,1827, 25fr.
Voyages danslaGrande-Bretagne.
Premièrepartie. Forcemilitaire,2vol.in-4°-avecatlas,
2*. édit.,1825,' r I 25fr.
Deuxièmepartie. Forcenavale,2 vol.in-4°. avecallas»
2e.édit.,1826, - 25fr.
Troisièmepartie.Forcecommerciale.Travauxpublicsdes PontsetChaussées, Ports decommerce,2 vol.in*4°*avec
allas, 1824, ' 27fr."
Système del'Administrationbritannique en1822,considérée souslesrapports des finances,del’industrie,du commerce, delanavigation.Paris,18 a 3;in-8°., 3fr.
Observationssurlapuissancede VAngleterreetsurcellede la Russie,ausujetduparallèleétabliparM.dePradt,entre ces puissances.2e.édit.Paris, 1824," 1f.5oC.
Réponse audiscoursde
m
ylordStanhope, sur l’occupation delaFrance parl’armée étrangère;impriméeàLondresetà Paris, 181 8. , -
Examendestravaux de Césarausièged'Alexia,œuvre posthume deLéopold VaccaBerlinqhicrri,aveclaviede cetauteur,parCh.Dupin;in-80.,1812, * 3fr.
Essaissur Démoslhènesetsur sonéloquence,contenantla traduction desOlynthiaques,avecletexteenregard, et suivisdeconsidérations sur l’éloquencedel’orateur athé- nien,in-8°.
,1814, 4fr.
LettreàMilady MorgansurRacineetShakespeare,in-8°.,
l8t8, 2fr.5oc.
Coursnormal de géométrieetdeméchaniqueappliquéesaux arts,à l’usagedesartistes etdesouvriers,des chefset dessous-chefs d’ateliers etde manufactures.
Tome1.Géométrieoudesformes propres àl’industrie.
Tome11.Méchanique oudesmachines propresàl’in-
dustrie. •
Tomeut.Dyndmieoudes forcespropres àl’industrie.
Chaque volumesevend séparément6fr.;etchaqueleçon aVecsaplanchesevendaussiséparément 40cent. C’est contre., levœuetseulementàl’insçudç l’auteur,que quelqueslibraires deprovinces refusent"déVendreaux' ouvriers des leçons sé- parées;• •"•ni• • • • <’ '••<* •*
Discoursetleçùnssur l’industrie,leüommercc,lamariné,
t t
Digitizedby
a
tt surlessciencesappliquéesaux arts, 2vol. in-8.<
. i825.
* tofr.Soc.
Onvendséparément:
IV0.discours. Progrès dessciences et desarts de la Marine française, depuis la paix, iu-8°., 1820,
Ifr.25Ci
VP. discours. Considérations sur les avantagesdel’In- dustrieetdesmachines,enFranceetenAngleterre
,
in-80
.
,821,' ' • . 1fr.a5c.
VIIe.discours..Influence du Commerce surle savoir,
surla civilisationdespeuplesanciens,etsurleursforces
navales,in-8°.,1822, Ifr.5oc.
Avantages sociauxA' un enseignement public appliqué à
l'industrie',etc.r,1824, 1fr*
XIIe.*discours. Introduction d’un nouveau Cours de géométrieetde méchant queappliquéesauxartsenfaveur delàclasse ouvrière. Paris, in-8°-,1824, ï 5 oc.
XIIIe. discours. Résumé général des applications dé géométriedunouveauCours,ete.Paris, iu-80.,1826,
/ ' _ I fr.5oc.
XIVe. discours.1 Résumé général des applications de méchanique,dunouveau Cours de méchanique. Paris,
in-8°.,1025, .
1fr.5oc.
Développements de Géométrie,avec des applications àla sta- bilitédes vaisseaux,auxdéblais et remblais,audéfilement,- à l’optique,etc.,pourfaire suite àlaGéométriedescrip- tiveet à laGéométrieanalytique de GaspardMonge,
in-4°.,i8i3, . .. i5fri
Applicationsde Géométrieetde MéchaniqueàlaMarineet auxPontsetChaussées,pourfairesuite'ux Développe- ments de Géométrie,in-4°.Paris,1822, *5fr.
Essaihistoriquesurles servicesetlestravaux scientifi- ques de Gaspard Monge, ia-8°. et in-4°., 1819, 4f.5oc.et7f.5°c.
Rapport surleMémoire deM.Navier,surlesponts suspen-
dus, 1823, 1 1tr.
Rapportfaità lAcadémiedes sciences,st*r le3avantages,sur lesinconvénients et surlesdangersdes.machinesà vapeur, danslessystèmesde simple,demoyenneetde hauteprès-*
"TBoa,in-8'»,i8a3, , •/'
r--‘fr
‘
Analyse dutableau,deVarchitecturenavale aux dix-hui- tièmeetdix-neuvicmesiècles,in-d0.,î8t5, lfr.&ïc.
de marine, in-80.,18
»
5,
Ifr.§0c
.
uuiuv •— »
Durétablissementdel’Académie
LE
PETIT COMMER
FRANÇA
Dans
l’étédecette année,enpr<!séance publique de 1$ seule école
commer-
ciale
que
Parispossédâtalors,école noîifon- dée parle gouvernement,un
ancien ministre de l’intérieur,lecomte Chaptâl,commença
sondiscoursparcesparoles:«Lesartsdepur
»agrément,telsqueladanse,ladéclamation
»et le chant, ont depuis long-temps, en
» France, des écoles spéciales; tandis
que
» l’agriculture, l’industrieetle
commerce en
» t)nt
manqué
jusqu’à ce jour.,» Cela est triste:carcelAest vrai.• • y #
• Ajoutons quel’autoritépubliquea créé des écoUispour formerdesmédecins,des chirur- giens et des apothicaires, dessages-femmes et vétérinaires; des forestiers, des fer- miers et des bergers; des architectes, des
.ivV. • • H
-
' 1
.
•• • •
DigitizedbyGoogle
2 LE
PETIT
dessinateurs et des appareille urs;mais l’au- torité publique n’a pas institué
une
seule écolepourenseignerlesprincipesdu
négoce et lesélémentsdes sciences indispensablesau commerce.Cependant
lecommerce
occupeexclusive-ment,
en France, plus de quatre millions d’individus;tandisqueplusdevingt millions de personnesexercentune
industrie àla fois agricole et commerciale,ou
fabrieante et commerciale.A
défaut d’institutionspubliquesdestinées àl’instruction•desjeunes commerçants, des écoles particulières ont été formées depuis quelques années. I/école spéciale établie à Paris,rue Saint-Antoine,est laplusancienne detoutes et méritelamention détailléeque nous enferons^ bientôt.Une
secondeécole decommerce
vacom- mencer
ses courscetteannée,dansun
local situésur,l’autrerivedelaSeine(ruedu
Bac).La
concurrence deces deuxétablissements produira leseffets lesplusavantageuxpour
lajeunesse delacapitale.Ilexisteencore
une
école spécialedecom-
merce établie dans la ville deLyon
-,Hk en existeune
autre à Bordeaux.COMMERÇAIT.
3' Cesinstitutions,parleprixquellesexigent deleurs pensionnaires,nesont pas àlaportéedu
PetitCommerçant
etdu
PetitProduc-
teur,en général. *
C’est don<f vers la formation d’établisse-
ments
d’instruction commerciale, qui reçoi- ventlesenfantsdu
petitproducteur,que
nous devons maintenant tourner notreattention.Ilseraità désirer
que
legouvernement
qui perçoit, sur lestravaux,lesmouvements
et les échangesdu commerce
, cent,cinquante millionspar les douanes* vingt-sept parla poste, et plus*dedeux
cents autresparles .patentes,l’enregistrement et lesdroits indi- rects, daignât donner,sur ce total detrois centsoixante et dix-sept millionsqu’il tire
du commerce
,un
millionseulement,pour
entre- tenirde grandeset bellesécolesdecommerce,
en faveurdespetitsproducteurs,etpar con- séquent gratuites,ou du
moins nexigeant qu’une très-faible rétribution. «Avec
ce millionbienéconomisé, sans état majoruniversitaire,sansgrand-maîtrea cin- quante mille écus, et sansmenus
frais à cinquante mille autres écu^,on
pourrait espérer d’avoirdes écoles publiques et gra- tuites,,où
seraientdignement
rétribués de1.
DigitizedbyGoogle
4 ' LE
PETIT
trèsrhabiies professeursdesciences utilesau négoce,danslesgrandesvillescommerçantes; à Paris, à
Lyon,
à Marseille,àBordeaux,
àNantes,,àRouen,
àStrasbourg, àLille, auHavre,et danstouteslesautresvillesqui sè distinguent aujourd’hui par l’étendue et l’activitédeleur négoce.Espérons que ce projet d’écoles
commer-
ciales
où
seraient professées toutes les con- naissances nécessairesàlaprospérité del’in- dustriemoderne
, recevra quelque jour son exécution. J’emploieraitousmes
effortspour
hâterlavenue
decette époque fortunée..
En
attendantune époque
aussi désirablepour
la prospéritédu royaume,
faisonsparnous-mêmes
ceque
Pautoritepubliquen’apoint faitencorepour
lesfilsdu
petitcommerçant.Hans
chacune de nos grandes villes decommerce,
je voudraisqu’on établit, enfa- veur delajeunesse qui n’a pas d’opulence,une
école commerciale économique, à la- quelle on joindraitune
bibliothèque indu- strielleetcommerciale.Nous
pouvons, à la rigueur, former et soutenir de tels établissements sansaucun
secoursdel’état,sil’étatnevient à leur aide par aucuneespècedesecours:ilsuffirapourCOMMERÇANT.
£ cela cPétablirdes souscriptionspour
dessom-mes
fort-modicjues,maisnombreuses,comme
laclassequidoitenretirer
du
bénéfice.Commençons
parla bibliothèque, dontles fonds pourraientêtreadministrésséparément.Que
lesjeunescommis, quelespetitscom-
merçants,lespetitsmarchands
,lespetits fa- bricantssecotisent;que
chaque moisilsdon- nent, par exemple, 1 francdans les villes secondaires,1 fr. 50cent, dans lesgrandes villesdecommerce,
et2fr. danslacapitale,pour
subvenir auxfraisdeloyer, ainsiqu’à l’achatdes livres.Que moyennant
cettesomme modique
,ils aient le droitd’emprunterun volume
par semaine, qu’ils prendrontun dimanche
et rapporterontledimanche
suivant,et qu’ils pourrontmême
garder quinze jourssic’estun
livreclassiquesurquelqueobjetdescien- cescommercialesouindustrielles.On
conçoitqu’ausein d’unevilleimmense comme
Paris, ilfaudrait plusieurs bibliothè- ques decegenre;lemoinsseraitd’en établirune
par arrondissement.Ilfaudraitquelabibliothèquefûtouverte tous les dimanches, depuis sept heuresdu.
matinjusqu’àneuf heures
du
soir.,
r
6 LE
PETIT
Parispossède aujourd’hui
beaucoup
debi- bliothèques publiques, etpasune
qui soit ouverteaux heures convenablespour
lepetitcommerçant
,lepetitfabricant etl’ouvrier.Lesindustriels travaillent toutelasemaine etn’<5nt de libre que le dimanche; les bi- bliothèques publiques sont ferméestousles dimanches.
Les industriels travaillent durant toutle jour;les bibliothèques publiques sont fer-
mées
-avant qu’il cessede fairejour.JMosbibliothèques industrielles et
commer-
ciales seront ouvertes:1°. tous les diman- chesdurant lejour;2°. tousles joursou- vrables,durantlessoirées, depuisl’heure
où
cessentun
grandnombre
de travaux,dans les magasins,les boutiques et les ateliers,
jusqu’à dixheures
du
soir.•Ainsinous aurons deux classesde biblio- thèques:lesbibliothèquespubliques,établies de manière à ne passervir au peuple; et lesbibliothèques industrielles établies
pour
rendre serviceàla partiedu
peuple qu’il faut éclairerafindel’aider àvivre.Dans
nos bibliothèques industrielles et commerciales nous n’aurons pas seulementun
cabinet de lecture, nous auronsune
COMMERÇANT.
7 grande sallepour
lescours utilesau com- merce
ainsi qu’à l’industrie :une
partie de ces cours aura lieu ledimanche
et l’autre auralieu le soirdes joursouvrables.Afin
que
l’enseignementindustrielpûtêtre suivi parlesjeunes gensdu commerce
etde l’industrie qui n’ontque
desmoyens
d’exi- stence assez bornés, je voudraisque
,pour
'ladurée detous cescotirs
,
on
lesastreignît à payer seulement 10*fr.parmois. ,En
ajoutantàce revenuceluidelabiblio- thèque,on
aurait àlarigueurlemoyen
d’as- surer l’existence de tout établissement qui compterait seulement dans Paristrois cents souscripteurs.Je suis persuadé qu’il
y
aura de grands fabricants,de grandscommerçants, de grands propriétaires, animés d’un sentiment géné- reuxetphilanthropique, quiferontdesdons à l’école ainsiqu’à labibliothèque;quil’ad- ministrerontgratis,
comme
ilsadministrent, avec tant defruit etd’honneur,lacomptabi- litédelaCaisse d'épargne.La
plupart des grandesvillesde province possèdent déjà l’enseignement de lagéomé-
trie etdelaméchanique
appliquéesaux*arts;maisilleur
manque un bon
coursd’arithmé- /DigitizedbyGoogle
rf
LE
PETIT
tique commerciale, qui devrait servir
de
base à l’enseignement•de l’économie indu- strielle,et qui pourraitêtrefaitparlemême
professeur.
Afin de rendre l’enseignement plus fruc- tueux,
on
pourrait diviserlesélèvesdescours enbrigades de vingt élèves, avecun
chef plus avancé quelesautres, pour. répéterles leçons et s’assurer que les élèvesont bien compris,lespréceptes
du
professeur.Des
diplômes particuliers délivrés à ces chefsde brigades, aprèsun mûr
et sévèreexamen
,lesdéclareraient dignes detousles emplois commerciaux, et leur faciliteraient' lesplacementslesplus avantageux.On
mul- tiplierait ainsi lesmoyens
d’instruction,qu’on rendrait plusfructueux.
Chaque
brigadefor- meraitun
comptoir qui suivrait graduelle-ment
touteslesopérationscommerciales.Ilyaurait descomptoirs de première, de secondeetdetroisième classes,quigradue- raientlesétudesdes élèvesd’une manièreana- logueàl’excellent ordre de,travaux établi dansl’écolespécialede
commerce
,à Paris.Je ne puismieuxfaireque
de citericil’indica- tiondeces comptoirs, tellequ’elle est don- née parle,comte
Chaptal4 danslalettreparS
v
COMMERÇANT.
9 ‘ laquelleilfaitconnaître auministrede Fin- teneur leplan de cetteécole, établie dans lesuperbehôtelque HenriIV
fitconstruirepour
sonministré Sully. <\«Trois comptoirs formentla divisiondes études
;
pour
passerdel’un àl’autre,
un
exa- >’men
rigoureuxestnécessaire,,afindeconsta-x
terlacapacité des élèves :
on
étudiel’arith- métique,onapprend
lesrègles et usagesdu commerce, on
étudielalangue française,on
suit des cours de languesétrangères qu’on faitparler à table etmême
jusque dans lesrécréations. î.
»
Aux
premières étudessuccèdecelledes changes et arbitrages, delacomptabilité gé- nérale, de lagéographie, de l’histoire,du commerce
, de l’économieindustrielle, dela législation.» C’est principalement dans le troisième comptoir
que
se fait remarquer labontédu mode
d’enseignement : ce comptoir est le .complément
des deux autres; il offreun
spectacle curieux.Ici, applicationdetoutes les études, exercice simulédu commerce,
établissementfictifdechaque
élèvedansune
placedel’Ancienou du Nouveau-Moude,
sousune
raisoncommerciale.On
luiconfieun
ca-DigitizedbyGoogle
V
10 LE
PETIT
pitai;ilouvreseslivres, achète et
vend
des.marchandises,fait la
banque,
expédie des navires, assure, commissionne, correspond danstouslespays,selivreenfin aux opéra- tionsles!plus variées etles plusdifficiles, et'
surmonte
lesobstaclesque
,parune
utilepré- voyance,on
multipliesoussespas.La
bourse setientune
lois par semaine;chaque élève négociant y va traiterd’affaires générales et négocie des valeursde touteespèce.On met
entresesmainsleprix-courantlégaldes prin-« cipales places de l’Europe,
pour
le guider dans des achatset ventessimulés; ilfait sa liquidation,fermeseslivres, lesouvre de nou- veau,etva s’établirdans d’autrescontrées,ou
bien ilsubitl’examendéfinitif,pour
ob- tenirle diplômeou.brevetdecapacité etdebonne
conduite, quise délivre àlasortiede l’école.Si l’omissioncl’une formalité, siune
petitefraude viennenttroublerlabonne
har-monie
qui règne entre les jeunescommer-
çants, ils se fontjugerparleurs pairs:un
tribunal decommerce
est toujours formé d’avanceen casdebesoin.»Ilestévident
que
des écolesoù
les élèves ne pourrontvenirque
ledimanche,etlesoir après letravaildurant les jours ouvrables,
i
COMMERÇANT.
Ilt* „ *S '
devront avoir
un
enseignementbeaucoup
plus lentque
celui d’une grande écoleoù
lesélèvesconsacrentà l’étudetouteslesheu- resde chaquejour.Ilfaudra nécessairement
que
lesécolesélémentaires decommerce
res- serrentlecadredel’enseignement/quoiqu’en lefaisant durerun
plusgrandnombre
d’an- nées.Néanmoins
,jesuispersuadé.qu’aubout de quatre années, dont la quatrième passéecomme
chefde brigade, lesjeunes gensfa- ,voriséspar d’heureuses dispositions, auront reçu toute l’instruction désirable pourpra- tiquer le
commerce
avecune
grande supé- riorité.Le
temps prolongéqu’ilsconsacrerontàl’é-tudeles
empêchera
de selivrer à des dissi- pations dangereusespour
leur économie,comme pour
leur santé;ces étudesrégulières leshabituerontpour
toute leur vie,hlaré- flexion,à.laméditation,aux comparaisons,
aux combinaisons del’esprit.
Ilsprofiteront,dans leurs
commerces
res- pectifs,du
perfectionnement de leurs fa- cultés intellectuelles : ils' soumettront au calculbeaucoup
d’opérations qu’ils font maintenant au hasardou
parroutine.Ilsne* DigitizedbyGoogle
12 LE
PETIT
se contenteront pas de
commercer
en sui- vantlesvoiesbattues.A
l’aidedeleurscom-
paraisons etde leur jugement,ilsvoudront perfectionner ce qu’ilsauront trouvédéfec- tueux;ilsvoudront mettre en pratiqueles nouvelles idées qui leur seront survenuesou
qu’onleurauracommuniquées,
etqu’ilsau- rontpu
juger avec connaissance de cause;ilssaurontéchapper parletalentaux dangers de laconcurrence,oucréer à leurtour
,par
leurs inventions, leursperfectionnements,des concurrences nouvelles <jui fassent
tomber
des .procédés anciens et vicieux.* V.oici la liste descoursqu’il conviendrait d’établirdans touteslesécolescommerciales et industrielles.
1 rf
.Arithmétiquecommerciale,application delarithmétique
au commerce
:opérations commerciales;économie commerciale.2°.
Géographie
jgéométrieetmèchanique
appliquéesaux
opérations commerciales;mesuresetpoids;forcesettransports.
3°. Législationcommerciale.
Dès qu’unétablissement serasuffisamment » riche,il
commencera
laformation d’un mii- sée^commercial dans lequel 'figureront les matièrespremièreset lesproduitslesplusim-*
/
COMMERÇANT.
13 portantspour
lecommerce
•c'estalorsqu’un cours dematièresbrutes et dematièresou- vrées,pourra s’ajouter aux précédents avecun
fruit véritable.Dans
ce courson
expli- querala topographie commerciale, c’est-à- dire, lalocalitédesproduits et des vendes lesplusremarquables dans laFranceetdans l’étranger.Quand
lesmoyens
pécuniaires deviendront suffisantspour
l’acquisitiond’unpetit labora- toire et dessubstancesqu’exigeladémonstra- tiond’un cours de chimie, nous auronsaussi l’enseignement de la chimie appliquée, aux connaissances commerciales,pour
juger de certaines qualités des matières que le négo- ciant doit connaître.On
pourrait,dès à présent,formerun
éta- blissement élémentaire, telque
nous l’indi-quons
, dans toutes les villes quipossèdent-des chambres de
commerce
:ceschambres
deviendraient les protectrices naturelles des écolesélémentairesconsacréesau négoceainsi qu’à l’industrie.Aprèsavoirindiqué
sommairement
lesprin- cipales connaissancesquejevoudraisvoiren- seignéesdansl’écoledes petits commerçants,qu’il
me
soitpermis de présenter quelquesDigitizedbyGoogle
14 LE
TETIT
vues sur les cours mênjes dont je désire qu’onréunisse l’enseignement:
commençons
parlecours desloiscommerciales.Lesloiscommercialesrégissentavec égalité legrand
commerçant
etlepetitcommerçant
:elles règlent les transactions et les engage-
ments
;ellesprescrivent des formalités;elles exposentà des nullités, à des pertes, à la ruine
meme
, quiconque néglige les précau- tions qu’elles prescrivent. 11faut doncque
touthomme
quiveut s'adonneraucommerce
apprennelesdécisionslégalesqui règlent les conditionset l’exercicede$011industrie.Ces connaissances ne sont pas seulement utiles au
commerçant,
lefabricant doitles posséder; car le fabricant achète sesma-
tièrespremières,sesoutils etsesmachines;il
vendses produits et parfoisson fonds,ila des
sommes
à toucher et d’autres à payer;ces ventes, ces achats, ces paiement^, sont réglésparles loiscommerciales.
Ainsi, nous aurons
un
coursdeloiscom-
merciales : non pasun
cours à grandes et vaines théories;un
coursquinousexpliqueles loisfrançaisesparles loisromaines,etnotreCode
decommerce
par les Codes deRhodes
ou
d’Athènes.Nous
auronsun
cours sansCOMMERÇANT.
15 érudition, clair, simple, élémentaire, tout entierrelatifauxloisqui nous régissent, et propre,purement
etsimplement,àfairecom- prendrelapartiedecesloisutileà toutesles classesde commercants.sIl y avait des pays
où
legouvernement
chargeait certains magistrats d’expliquer les lois au peuple, afin que lepeuple apprîtle bienfaitdeceslois,ets’yconformâtavec in- telligence,avecdévouement
,avecreconnais- sance.On
faisaitcela gratis,dansl’antiquité,pour
le petitcommerçant,
lepetit fabricant etlepetit propriétaire.Aujourd’huiParis possède
un
coursde ju- risprudence commerciale,où
touslesjeunes gens qui n’ontque
leur travailpour
vivre pourraient assister, si le cours n’avait lieu précisément les jours ouvrables et durant lesheures detravail,ets’ilspouvaient payerune
petite inscription quicoûte partrimestre, àpeu
prèsautant que gagneun
jeunecommis marchand,
sa nourriture, son logement et seshabits payés.Outre notre enseignement de lois
com-
merciales, j’ai ditque
nous en auronsun
decomptabilité commerciale, applicableaux moindres boutiqueslorsqu’ellesveulent met-Digitizedby CjOO^I
16 LE
PETIT
‘ /
tredel’ordredansleurs recettes etdansleurs dépenses.
Quant
àl’enseignementde lagéométrieet de laméchaniqueappliquéesaux travauxdu commerce
et del’industrie,etquant auxap- plicationsles plusimportantes de lascience desnombres
, qu’il
me
soitpermis derepro- duire ici les vues quej’ai présentées dans deux discours prononcésauxséances solen- nelles consacrées à la distribution des di- plômes auxmeilleurs élèves de l’écolecom-
merciale dontj’aidéjà cité l’organisation.»
DISCOURS
Sur
V application dela géométrieet de laméchanique
,au commerce
;prononcé
le 15juillet 1826,
à
VEcole
spéciale decommerce
etd'industrie.«Messieurs,c’est
une
bellepenséeque
la création d’uneécole spécialedecommerce
,
où
sont exposées,pard'habiles professeurs
,
lesthéories dechaque science quipeutcon-.
tribuer à l’exercice éclairé
du
négoce.Un
jourlaFrance recueillera les fruitsdecette heureuse conception; des établissements
du
même
genreseront institués dansles princi-X
COMMERÇANT.
17>palesvilles
commerçantes
delaFrance.Déjàmeme
cettepropagationcommence
à s’opérer.Non-seulementJe
nombre
des écolessemul- tiplie, mais chacune chercheà sedistinguer parl’amélioration des méthodes et parun
développementjudicieuxde son instruction.C’est
un
devoir àtous les amis de notre prospérité nationale, de seconder cet esprit de perfectionnement, etd’encourager, par
tousles
moyens
praticables, des efforts qui concourentàmettre en harmonie leprogrès desarts utiles avecles conceptions savantes quifontle plusd’honneuràl’esprithumain.Parmi
les connaissances qui sont d’un grandprixpour
lecommerce
,jeVhésiterai point à placer lesnotionsdu
calcul, de la géométrie et de laméchanique
appliquéesaux
arts.11 seraitsuperflude démontrerl’a- vantage des règlesde calculpour
lenégoce;puisque le négoce est
un
art qni doitsans cessereposersur ces règles, afin de nerien livrer au hasard,et de concilier la sagesse aveclaprudence,danstouteslesopérations.J’insisterai davantage sur les servicesque peut rendre la géométrie, services que les artistes soupçonnaient àpeine, il
y
apeu
d’années,et qu’ilscommencent
àjuger main-1
LE
PETIT
18tenant d’unemanièreplus saine,et par con- séquent plus favorable.
La
géométrie vous fournira d’abord lemoyen
de connaîtrel’application précise des mesuresd’étendue.Cette connaissanceestau
rang des applications de calculque
lecom- merce
doit être en état d’opérer àchaque
instant. S’ilveutfaireconstruire desmaga-
sins, des voitures, des bateaux
on
desna- vires, ildoitse rendreun compte
exactde
lacapacité,delaconfiguration,dela distri- bution de ces édifices etde ces machines, comparativementàla figure, au
nombre
,à l’espaceoccupé parlesobjets d’industriequ’il se propose d’y déposerou
d’y mettre enmouvement.
Cesobjets d’industrie,lorsqu’ils sontVendus aucommerce
,lesontd’ailleurs très-souvent d’après des unitésgéométriques;lesuns proportionnellement àleurlongueur, d’autres proportionnellement à leur super- ficie, d’autresproportionnellementàleurvo- lume. \oilà
pour
l’utilité des mesures géo- métriques.La
géométrie présente d’autresavantage»au négociant. Elle seulepeut
donner
l'in- telligenceraisonnée delagéographie, science dont la théorie est toute géométrique, et%
COMMERÇANT.
19 qu’il fautmettreau premier rang parmiles connaissancesutiles au commerce.Une
étude qui s’allie naturellement à la géométrie, etqu’ondoitregardercomme
son application laplus naturelle etlaplusutile, est celledu
dessin linéaire.Le
dessin, con- sidérécomme un
des meilleursmoyens
de perfectionnerle sensdelavue, devraitfaire partie de.toute éducation libérale. Il nous apprend àjuger des formes et des dimen- sions. Il rend, par conséquent, lapersonne qui le possède plus capable de prononcer avecgoût sur la forme des objets.Ce
goût exquis entrepour beaucoup dans
la va- leurcommerciale des produits d’industrie.On
peutdiremême
qu’ilafait naître etqu’il conserveun
genre de mérite qui caractérise aujourd’huilesproduitsde nosfabriques.Un
telgenredeperfectiondeviendra d’autantplus remarquable chez nous, que les artistes et lesnégociants français seront,lesunsplus ca- pablesde bienfaire,lesautresplus capables debien juger,etparcela
meme
d’encourager avec discernement.La
géométrie et l’espècede dessinqu’elle exige, sont indispensables àl’intelligence de laméchanique
et des transports.Or,
laplu-t
20 • LE
PETIT
partdes opérationscommerciales ne peuvent être effectuéesqu’au
moyen
detransports et d’opérationsméchaniques.Pour
connaître l’avantagerelatifdel’achat etdelaventedes diversproduitsdelanatureou
de l’industrie,on
doit apprécier la dé- pensedes transports,depuisle lieudu
départ jusqu’au lieu de l’arrivée : dépense fondée sur laconsommation
des forces nécessaires poureffectuer ces transports.Ilfautdoncque
vous fassiez une étudedes diversmoyens
de transport et des dépenses de forces néces- saires, soit
pour
en,opérerlesmouvements
,
soit
pour
en préparerles voies.Voilàpoùrquoi, lorsquej’ai décritles forces publiques d’une grandepuissance,je n’ai pas craintde pré- senter,sousletitredeForce
commerciale*,l’explicationdétailléedes
moyens
géométriques etméchaniques propresàtracer,à construire lesdiverses voiescommerciales,tellesque
les routes ordinaires, les chemins de fer,les canaux, etc. Ilest indispensable que vous vous rendiezun compte
exact de laquan-
titédeforces nécessaire
pour
parcourir une.même
distancesur ces diversesroutesetsur*Force commerciale delaGrande-Bretagne
.
COMMERÇANT,
f 21 ces canaux,afinque
vouspuissiez,danstous lescas, déterminerquelleest lavoielaplus avantageuseàvos spéculations. Lorsqu’ils’a- girad’ailleursd’ouvrir denouvellescommu-
nicationsentre des villes
où
s’effectue votre 'commerce
,les connaissancesque vousaurez acquises vous mettront en état de réclamer auprès de l’autoritépublique, ou mieux en- core, d’entreprendrevous-mêmes,
par une associationprivée, le genre decommunica-
tions leplus avantageux.Le commerce
doitavoir, aveclesartsmé-
clianiques et chimiques, des relationsd’une extrême importance. Maisilnefaut pasque lenégociant seborne àdemander
à l’indu- strie de lui préparer des produits dont il n’ait lui-même aucuneidée,quant àlama-
nière dont ils sont fabriqués.Le
négociant doit prévoir lesrésultatsdel’industrie; loinde
se laisserguiderparelle,ildoit, au con- traire, laguiderdans sestravaux, l’éclairer dans ses résultats.C’est àlui decommander
la production;de chercher dans toutes les partiesde la terre quels sont les lieux qui pourrontrecevoiravec avantagetelleoutelle espèce de produits, et quels sont les lieux d’oùl’onpeuttireraussi,le plusavantageu-
DigitizedbyGoogle
1
22 ' LE
PETIT
J
sement possible,chaque espèce de matières
que
l’industriedoitmettre en œuvre.Ilfaut, ,parconséquent,que
lecommerce
aitladou-
ble connaissance des matières premières et des produits d’industrie;pensée
que
lesfon- dateurs decetteécole ont parfaitementsaisie et miseeu pratique dansleur enseignement.J’aurais
pu
m’étendrebeaucoup
plus sur les avantagesvariés des sciencesmathémati-
quesetphysiques, appliquées aucommerce
etàl’industrie.Maisjepensequ’il seraitsu- perflu deprésenter de plus amples dévelop- pements.J’oseespérer qu’à cet égardlacon- victionestportée dansvosesprits.•
Indépendamment
des avantages spéciauxque
vous trouverez dansl’étudedechacune
dessciencessur lesquelles je viens d’arrêter votre.attention,ilestun
autreavantage au- quel vous mettrezun
grand prix: c’est la justeconsidération qui chezun
peuplepo- licé,environnelesprofessionsdontl’exercice perfectionné réclame des connaissances va- riées,fruitd’unecultureétenduedes facultés intellectuelles.On
adésignétJ d’abord sousla dénominationflatteuse d’artslibéraux lepe-tit
nombre
decesprofessionsqui,dans notre industrie naissante,réclamèrentlespremières« • \ t
COMMERÇANT.
23 * Je secours des sciences.Un
justehonneur
rejaillitsurles
hommes
qui professèrent ces arts, et lebeau nom
d’artistesdes séparade la foule des artisansetdes ouvriers.Par
de- grés,lenombre
des professions libéraless’est accru,etchaque
profession,sije puism’ex- primer delasorte,estdevenueplus libérale,«c’est-à-dire
, plus savanteet plus raisonnée.
Cet heureux progrèss’est fait
remarquer
dans les professions commerciales, aussi-bienque
«dansles professionsmanufacturières.Ilfaut aujourd’hui,pourêtre
un commerçant
distin-gué
,tles connaissancesbeaucoup
plus éten- dues,beaucoup
plus relevées qu’il n’était nécessaire d’enposséder, iln’y a pasquatre siècles.*
Ainsi, dans l’Italie
du moyen
âge, les grands négociants,telsque
lesMédicis,pou-1 vaientbrillerpar lesconnaissancescommer-
cialesqu’onpossédait alors, et qui semble- raientassezbornéesaujourd’hui.Leursnotions géographiquesne ppuvaientatteindrequ’aux limitesdescontréesconnuesà cette époque.
Us
ignoraient jusqu’àl’existenced’une grande partie descontréesmaritimes de l’Asie, de l’Afrique, de l’Amérique etmeme
de l’Eu- 3t*ope;contréesquide nos jours ontprisune
*
\
DigitizedbyGoogle
24 LE
PETIT
si grandepartdanslestransactions
commer-
cialesdel’univers.Les produits del’industrie étant -beaucoup moinsvaries, il étaitbeau-
coup
plusfacile d’en connaître l’ensemble; enfin,desmoyens
de transportquisontau- jourd’hui d’une extrême importance, n’é- taient pasmême
soupçonnés. Telssont,par exemple,leschariots etlesnavires àvapeur, des diligences, lespostes etlesautres trans- ports accélérés, surlesroutes continentales.Le commerce
prendra rapidement, par-
mi
nous, cette haute position sociale à la- quelle il a droit de prétendre,quand
ilpourracompter
beaucoup d’hommes
égale-ment
remarquablespour
lajustessedeleur esprit, lafertilité deleurimagination etl’é-tendue deleurs connaissancespositives.
Contribuez, brillantejeunesse, à cepro- grèsdelaconsidérationd’unétatauquel vous devrezvotrefortuneetlesbienfaitsque vous pourrez répandre sur votre patrie.
Aimez
•toujours les sciences; aimez-les,non-seule-
ment pour
vous-mêmes', maisaussipour
vos arbis,pour
vosconcitoyens de touslesâges,
de touslesrangs,detouteslesfortunes.
Fa-
vorisezlapropagationdesconnaissances uti- les. Soutenez, contre les préjugés etl’igno-COMMERÇANT.
25 rance,ceprécieux enseignementoù
lesélèves concourentàse formerlesunslesautres,et à s’aimer d’autantmieux
qu’ils s’instruisent en se rendant mutuellement service. Bien loin de vousaffliger devoirleshommes
de toutesles classesapprendreàlire,àécrire, à compter,sachezvous enréjouircomme
d’un grand élément debien-être,debon
ortjreet de prospéritépour
notrepays.Aidez aussi, devotre considération personnelle et desse- coursdevotrefortune,cesécolesbienfaisan- tesquis’ouvrentdetoutes parts surlesolde laFrance;pour donner, non-seulement aux chefsd’ateliers,de comptoirsetde manufac- tures,mais aux moindres
commis
etauxsim- plesouvriers, des notions fécondesdecalfcul,
de géométrie, dedessirrlinéaireetdemécha-
nique appliquésauxarts. ,
Cet enseignement,s’ilestencouragé,met- trabientôtles artisansdela Frarçcehorsde pair avecceuxdespaysqui déjàpensaientne plus avçir de rivaux à redouter! Voilà 1er
,
vœu que
je formepour
votre prospérité,pour
l’exercice de vos vertus, etpour
lebonheur
de notre chère patrie.En
montrant à voscœurs des devoirsho- norablesàremplir, en indiquant àvos for-3
-
DigitizedbyGi
26
LEPETIT
'tunes,conquisesparvotre géniecommercial,
desbienfaitsàrépandresur lepeuple,jene crains pas qu’on m’âccuse deparlerde per- fectionschimériques,
ou
de vertus d’unautre âge.Sans chercherd’autrestempsnicTautres lieux,vos regardssauront trouver danscette enceintedescommerçants
dontl’opulenceest ennoblieparl’usagemagnanime
qu’ilssavent en faii;e,
pour
secourir lemalheur
, aider l’indigence, et contribuer avec largesseaux récompenses nationalesqu’un grand peuple décerne aüx orphelins de ses grandsdéfen- seurs.»Dans un
autre discours,je
me
suisefforcéde présenter sousun nouveau
jourcertainsavan- tagesdelasciencede$nombres
,
pour
donner, aux jeunescommerçants
, des notions saines sur lesbénéficesmutuelsdu commerce
entre particuliers,ainsiqu’entre nations.J’aimon-
tré de plus
comment
l’étude desnombres
«conduitàla connaissanceraisonnée despro- babilités, etfait naître des institutions d’as- suranceégalementfavorablesau
commerçant,
aufabricant,au propriétaire.Nous
pensonsque
cesdiversesnotionsdoi- vent toutesdevenir populaireschezun
peu-COMMERÇANT.
27 pie qui veutcultiver l’industriecommerciale d’après des principes certains, etpour
cette raisonnouslesprésentonsici./
•
DISCOURS
Sur
quelquesconséquences dela sciencedesnombres
, appliquéeau commerce
,pro-
noncéle13juillet1827,à V
Ecolespéciale decommerce
etd’industrie de Paris.Messieurs,
lecommerce
apour
but de procurer àchaque
individu certains objets dontilmanque
etpour
lesquelsiltrouve pro- fitable d’échangerd’autres objetsou
des va- leursreprésentatives offrant plusd’avantages aux yeuxdu
vendeur,quelapossession des chosesmêmes
dontilaspire àse‘défaire.Ainsi, messieurs, chaque opération
com-
merciale présenteun
double avantage. Elle faitéchanger à deux personnesdes objetsqui reçoivent» dansles mains de leursnouveaux
possesseurs,une
valeurplusgrande.Ellee%t,ou du
moins doitêtre',une doublecréation derichesses.Un
pareil résultat se multiplieaveclenom-
lire des échanges; il est également vrai
du commerce
de particulier à particulier,de
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