• Aucun résultat trouvé

PETIT PRODUCTEUR. français

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "PETIT PRODUCTEUR. français"

Copied!
128
0
0

Texte intégral

(1)
(2)
(3)
(4)

I

%

(5)

PETIT PRODUCTEUR

français

(6)

V V

i

Ty:.- k-

On

souscritaussipourlescinqouvragesqui formentlacollection

du

PetitProducteur, à;

r/f

Ai-,clic* Au1>in.

Terris.

Reynier.

Ponlier.

Amiens,Allô.

Angers, Fourrier-Marne.

Arras

,

Topino.

Avignon

,Seguin.

Bayonne.Gosse.

Besançon,Deis.

Bintot.

Bordeaux, Gassiot,(ilsaîné.

-Mme.ve.Bergerct.

Lawalle.

Brest,Lcloiirnier etDespérier.

Caen,Leeresnc.

ManccJ.

Calais,Lclcux.

Châlons-sur-Marne

,

Pavier.

Clermont-Ferrand

,Tbibault-Lan- driot.

Aug.Veyssct.

Dijon, Tussa.-Gaulaet-Marin.

Dole,Joly.

Dunkerque,Mlles. Lorcnzo.

LaBochclle

,

Pavie.

Le Havre,Chapelle,

Patry.

Lille,Vanackère.

Bronner-Ban- vens.

.Lefprt.

limoges,Ardent.

Lorient,Lcréux-Gassnrt.

Lyon, Bobairtf.

Périsse frères,

Targe. >

Marseille

, Camoin.

Mossy.

Cbaix.

Metz

,

Tliiel.Devilly.

llnsson.

Monlauban

,

Laforgue.

llliclorc.

Montpellier

,Sevalle.

Nancy,Vincenot.

Nantes

,

Torest.

Bus-euiljeune.

N

l'mcs,Pouclion.

Orléans,Monceau.

.IluelPer- deux.

Perpignan,Alzine.

Lasserre.

Poitiers,Barbier.

Bennes, Molliex.

Blnurt.

Loue.ii,Frèreaîné.

V

e .Kenanlt.

Sedan,Javeaux.

Saint-Étienne

,

Motte.

Saint-Omer, Devaux.

Cour- denne.

Strasbourg

,

Levrault.

Février.

TreultcletWürtz.

Totdon,Bellue Laurent.

Toulouse', Gallon.— Vieussenx.

Devers.

» !

Tours, Manie.

Troy.es,Laloy.

Valanciennes

,

Lemaître.

-IMPRIMERIE RE

FAIN,„

R.-cinc, /j,placetlel'Otle'on..

Xk

i Z

*

ï..

*

(7)

& V

A

j

LE

PETIT PRODUCTEUR

( 'T' .

FRANÇAIS;

PAR LE BARON CHARLES DUPIN

' MEMBREt)EUlXSTlTÜT. . -

l

$

.-‘v

t *•

I .',

TOME

IV.

t

•- * i.

>

LE PETIT. COMMER

français

S

PARIS.

BACHELIER,LIBRAIRE,Suce.rr ÇOÜRCIER, QUAI UES AUGUSilNS,N°.55.

1897

,

‘1 .-4

y

y

DigitizedbyGoogle

(8)
(9)

PROSPECTUS

> . . \

-S ,

PETIT

1

PRODUCTEUR.

I

.

L’ouvragæ que

je viens

de

publier sous le litre

de Forces

productives et

commerciales de

la

France

.> se

compose

de,

deux grandes

carteset

de deux volumes

in-4°.Il coûte

25

fr. à Pari$; ce

qui

le

met

hors

de

la

portée

despetitsproprié- taires et des petits industriels. Il

m’a semblé

possible

de résumer

cet

ouvrage

etplusieurs dutres

que

j’ai

composés

,

en

sept livrets,

les idées les plus

par-

ticulièrement utiles

aux personnes

les

moins

riches, se trouveront exposées.

Dans

le 1er.. livretje place le petit tableau

du progrès général de nos forces

productives et

commerciales.

Dans

le.2e.

, je

résume

les notions les plus utiles

aux

petitspropriétaires

. V

e

.,je

résume

lesnotionsles agriculteurs

Dans

le 3

* fDigitizedby

(10)

Vj PROSPECTUS DU PETIT PRODUCTEUR.

plus utiles

aux

petitsfabricantset

aux

artisans.

;

Dans

le 4e.

,je

résume

lesnotionsles plus,.utiles

aux

petits

commerçants.

Dans

le 5<*.

,jeprésentelesnotionsles plusutiles

aux

simples ouvriers

pour

les convaincre des avantages

de

l’instruction

' etdes

bonnes mœurs.

;

"c

Dans

le

6

e.,je

m’occuperai du bien

être des ouvrières françaises. ,

Dans

le 7e.,j’exposerai lesdevoirs et les droits

de chaque

petit

producteur, comme

citoyen

de

la

France.

.

Chaque

partie,

formant un

petit

ouvrage

ii

part

,coûtera

75

cent.

On

souscrit

pour

lacollection

ou pour un nombre

quelcon-v

que

d’exemplaires

de chaque

partie,

chez Bachelier

ylibraire

,

quai

des

Augustin

sy et chezles libraires indiqués ci

-dessus Quelques personnes

ont manifesté le désir d’acheter

en grand nombre

cespetits

volumes, pour

les

répandre dans

les

cam- pagnes

et

dans

les ateliers :celui

qui prendra

centexemplaires

d’un volume ne

les

paiera que 5o

centimes l'exemplaire.

(11)

\

IV

LE

'f

PETIT COMMERÇANT

« , , »

FRANÇAIS;

- '

PAR LE BARON CHARLES DUPIN

, r.

HEUBKE

1>Çx’INSTITUT.

v

DigilizedbyGoogle

(12)

AVANT-PROPOS.

Jene doute pasqu’un nombreconsidérable de négociantsquise croientde grands commerçants,

parcequ’ilsont degroscapitaux,ne dédaignentde prendre connaissance d’unlivretayant pourhumble

titre:le PetitCommerçant.

J’ose espérernéanmoinsque lesnégociantsdont l’espritest affranchidepréjugés, etqui ne croient pas à l’opulence lapropriétéde .donnerlascience infuseàceuxqu’ellecomble desesdons,nerefuse- rontpasdelire

mon

ouvrage.S’ilstrouventquemes préceptes sont conformes aux résultats doleur expérience, aux conséquences déduites par leur raison,leur suffrage donnera quelquepoids à ces préceptes, chezles riches capitalistes aussi-bien quechezlespetitscommerçants.

Jen’aiguèreparlé-',dans

mon

livret,que des grandesrivalitésdu commercede peupleàpeuple,

devilleàville,etde provinceàprovince;ces riva- lités,lessophistnesquiles défendent,les

maux

qu’ellesentraînent àleur-suiteont deseffets ana- loguesauxrivalités fâcheusesdesmarchands,des manufacturiers d’un canton,contreceuxducanton limitropheetd’unquartiercontrelesautres quar- tiersdela

même

cité.Chacunapercevracette analo- gieetlaraisonviendra,souslaforme del’allu- sion,recommandersespréceptesauxpossesseurs des moindres ateliers, des moindres magasinset des moindres boutiques.Ces germes depaixeidecon- corda porteront desfruits salutaires.

(13)

AUX ÉLÈVES

DES ÉCOLES DU COMMERCE

ÉTABLIES

. '

*

A PARIS, A LYON ET A BOREAUX.

Jeunes élèves

,

Je vous dédiece petitouvrageécritdansle but de-réfuteVdeserreurslong-temps accré- ditées,surlesintérêts

du commerce.

Les annéesn’ontencoreenracinédans vos esprits

aucun

préjugéfunesteauxprogrès

de

l’industrie,

aucun

préjugéfuneste àlapaix, à la concorde des sociétés

hum

aines.

Puissiez-vousgarantir toujours votre raison deces erreurs etdeces préjugés!

Ildoit exister

une

allianceintime entreles préceptes de làmorale, et les préceptes de l’économiesociale.

Car

lamoraleestlathéo-

rie

de

la société. ' «

Perfectionnez-vouslafois dans l’intelli- genceet danslapratique de cette théorie;

apprenez ses applications; et

,

pour

devenir des

commercants

accomplis, devenez

chaque

jourplus

hommes

debien et meilleurs citoyens.

J’ai voulu rendre

mes

idéesplus sensibles enleur ôtanttouteapparenced’abstraction:

un

simplevoyagé et quelques conversations

i

DigitizedbyGoogle

(14)

V

X ,

DÉDICACE.

m’ont semblé suffire

pour

porter la convic- tion clans l’esprit des lecteurs qui n’auront pasde préventions insurmontables.

En

prêtantau personnagefictifde

M.

Pro- hibant les raisonneme’hts sur lesquels s’ap- puientdes?systèmes

commerciaux

troplong- tempspréconisés,necroyez pasqueje

com-

batte des erreurs .aujourd’hui généralement discréditées.

Yous

verrez, aucontraire

,qu’à

présent

même,

d’un bout à l’autre de la France, dans presquetoutes noscités,chez lescommerçants,lesfabricants etlèsproprié- tairesattachés encore aux idées surannées, la

même

intolérancecommerciale seprésente à l’observateur attentif, sous mille formes diverses, et toutesjustifiéesen apparence par dessophismesanalogues. '

Puissé-jevous mettre en garde contretous cessophismes

que

tropd’individusnouspré' sentent

comme

autant de maximesenfantées parlasagessedenospères! c’étaient desillu- sions'deleursconnaissances imparfaites surles fondementsvéritables des prospéritéssociales.

Jeunesélèves,agréezles

vœux

que forme

,

pour

le développement devos vertus,lepro- grès de votre raison et le succès de votre carrière future,

Votre ami

, t

CHARLES DUPIN.

(15)

Ouvragesdubaron CharlesDupin,quisetrouvent àht LibrairiedeBachelier,quai des Auguslins.

ForcesproductivesetcommercialesdelaFrance

,2vol. in-4

^

avecdeuxplanches,grandallas,1827, 25fr.

Voyages danslaGrande-Bretagne.

Premièrepartie. Forcemilitaire,2vol.in-4°-avecatlas,

2*. édit.,1825,' r I 25fr.

Deuxièmepartie. Forcenavale,2 vol.in-4°. avecallas»

2e.édit.,1826, - 25fr.

Troisièmepartie.Forcecommerciale.Travauxpublicsdes PontsetChaussées, Ports decommerce,2 vol.in*4°*avec

allas, 1824, ' 27fr."

Système del'Administrationbritannique en1822,considérée souslesrapports des finances,del’industrie,du commerce, delanavigation.Paris,18 a 3;in-8°., 3fr.

Observationssurlapuissancede VAngleterreetsurcellede la Russie,ausujetduparallèleétabliparM.dePradt,entre ces puissances.2e.édit.Paris, 1824," 1f.5oC.

Réponse audiscoursde

m

ylordStanhope, sur l’occupation delaFrance parl’armée étrangère;impriméeàLondreset

à Paris, 181 8. , -

Examendestravaux de Césarausièged'Alexia,œuvre posthume deLéopold VaccaBerlinqhicrri,aveclaviede cetauteur,parCh.Dupin;in-80.,1812, * 3fr.

Essaissur Démoslhènesetsur sonéloquence,contenantla traduction desOlynthiaques,avecletexteenregard, et suivisdeconsidérations sur l’éloquencedel’orateur athé- nien,in-8°.

,1814, 4fr.

LettreàMilady MorgansurRacineetShakespeare,in-8°.,

l8t8, 2fr.5oc.

Coursnormal de géométrieetdeméchaniqueappliquéesaux arts,à l’usagedesartistes etdesouvriers,des chefset dessous-chefs d’ateliers etde manufactures.

Tome1.Géométrieoudesformes propres àl’industrie.

Tome11.Méchanique oudesmachines propresàl’in-

dustrie.

Tomeut.Dyndmieoudes forcespropres àl’industrie.

Chaque volumesevend séparément6fr.;etchaqueleçon aVecsaplanchesevendaussiséparément 40cent. C’est contre., levœuetseulementàl’insçudç l’auteur,que quelqueslibraires deprovinces refusent"déVendreaux' ouvriers des leçons sé- parées; •"•ni <’ '••<* *

Discoursetleçùnssur l’industrie,leüommercc,lamariné,

t t

Digitizedby

(16)

a

tt surlessciencesappliquéesaux arts, 2vol. in-8.<

. i825.

* tofr.Soc.

Onvendséparément:

IV0.discours. Progrès dessciences et desarts de la Marine française, depuis la paix, iu-8°., 1820,

Ifr.25Ci

VP. discours. Considérations sur les avantagesdel’In- dustrieetdesmachines,enFranceetenAngleterre

,

in-80

.

,821,' ' . 1fr.a5c.

VIIe.discours..Influence du Commerce surle savoir,

surla civilisationdespeuplesanciens,etsurleursforces

navales,in-8°.,1822, Ifr.5oc.

Avantages sociauxA' un enseignement public appliqué à

l'industrie',etc.r,1824, 1fr*

XIIe.*discours. Introduction d’un nouveau Cours de géométrieetde méchant queappliquéesauxartsenfaveur delàclasse ouvrière. Paris, in-8°-,1824, ï 5 oc.

XIIIe. discours. Résumé général des applications dé géométriedunouveauCours,ete.Paris, iu-80.,1826,

/ ' _ I fr.5oc.

XIVe. discours.1 Résumé général des applications de méchanique,dunouveau Cours de méchanique. Paris,

in-8°.,1025, .

1fr.5oc.

Développements de Géométrie,avec des applications àla sta- bilitédes vaisseaux,auxdéblais et remblais,audéfilement,- à l’optique,etc.,pourfaire suite àlaGéométriedescrip- tiveet à laGéométrieanalytique de GaspardMonge,

in-4°.,i8i3, . .. i5fri

Applicationsde Géométrieetde MéchaniqueàlaMarineet auxPontsetChaussées,pourfairesuite'ux Développe- ments de Géométrie,in-4°.Paris,1822, *5fr.

Essaihistoriquesurles servicesetlestravaux scientifi- ques de Gaspard Monge, ia-8°. et in-4°., 1819, 4f.5oc.et7f.5°c.

Rapport surleMémoire deM.Navier,surlesponts suspen-

dus, 1823, 1 1tr.

Rapportfaità lAcadémiedes sciences,st*r le3avantages,sur lesinconvénients et surlesdangersdes.machinesà vapeur, danslessystèmesde simple,demoyenneetde hauteprès-*

"TBoa,in-8'»,i8a3, , /'

r--‘fr

Analyse dutableau,deVarchitecturenavale aux dix-hui- tièmeetdix-neuvicmesiècles,in-d0.,î8t5, lfr.&ïc.

de marine, in-80.,18

»

5,

Ifr.§0c

.

uuiuv »

Durétablissementdel’Académie

(17)

LE

PETIT COMMER

FRANÇA

Dans

l’étédecette année,enpr<!

séance publique de 1$ seule école

commer-

ciale

que

Parispossédâtalors,école noîifon- dée parle gouvernement,

un

ancien ministre de l’intérieur,lecomte Chaptâl,

commença

sondiscoursparcesparoles:«Lesartsde

pur

»agrément,telsqueladanse,ladéclamation

»et le chant, ont depuis long-temps, en

» France, des écoles spéciales; tandis

que

» l’agriculture, l’industrieetle

commerce en

» t)nt

manqué

jusqu’à ce jour.,» Cela est triste:carcelAest vrai.

y #

Ajoutons quel’autoritépubliquea créé des écoUispour formerdesmédecins,des chirur- giens et des apothicaires, dessages-femmes et vétérinaires; des forestiers, des fer- miers et des bergers; des architectes, des

.ivV. H

-

' 1

.

••

DigitizedbyGoogle

(18)

2 LE

PETIT

dessinateurs et des appareille urs;mais l’au- torité publique n’a pas institué

une

seule écolepourenseignerlesprincipes

du

négoce et lesélémentsdes sciences indispensablesau commerce.

Cependant

le

commerce

occupeexclusive-

ment,

en France, plus de quatre millions d’individus;tandisqueplusdevingt millions de personnesexercent

une

industrie àla fois agricole et commerciale,

ou

fabrieante et commerciale.

A

défaut d’institutionspubliquesdestinées àl’instructiondesjeunes commerçants, des écoles particulières ont été formées depuis quelques années. I/école spéciale établie à Paris,rue Saint-Antoine,est laplusancienne detoutes et méritelamention détailléeque nous enferons^ bientôt.

Une

secondeécole de

commerce

va

com- mencer

ses courscetteannée,dans

un

local situésur,l’autrerivedelaSeine(rue

du

Bac).

La

concurrence deces deuxétablissements produira leseffets lesplusavantageux

pour

lajeunesse delacapitale.

Ilexisteencore

une

école spécialede

com-

merce établie dans la ville de

Lyon

-,Hk en existe

une

autre à Bordeaux.

(19)

COMMERÇAIT.

3' Cesinstitutions,parleprixquellesexigent deleurs pensionnaires,nesont pas àlaportée

du

Petit

Commerçant

et

du

Petit

Produc-

teur,en général. *

C’est don<f vers la formation d’établisse-

ments

d’instruction commerciale, qui reçoi- ventlesenfants

du

petitproducteur,

que

nous devons maintenant tourner notreattention.

Ilseraità désirer

que

le

gouvernement

qui perçoit, sur lestravaux,les

mouvements

et les échanges

du commerce

, cent,cinquante millionspar les douanes* vingt-sept parla poste, et plus*de

deux

cents autresparles .

patentes,l’enregistrement et lesdroits indi- rects, daignât donner,sur ce total detrois centsoixante et dix-sept millionsqu’il tire

du commerce

,

un

millionseulement,

pour

entre- tenirde grandeset bellesécolesde

commerce,

en faveurdespetitsproducteurs,etpar con- séquent gratuites,

ou du

moins nexigeant qu’une très-faible rétribution. «

Avec

ce millionbienéconomisé, sans état majoruniversitaire,sansgrand-maîtrea cin- quante mille écus, et sans

menus

frais à cinquante mille autres écu^,

on

pourrait espérer d’avoirdes écoles publiques et gra- tuites,,

seraient

dignement

rétribués de

1.

DigitizedbyGoogle

(20)

4 ' LE

PETIT

trèsrhabiies professeursdesciences utilesau négoce,danslesgrandesvillescommerçantes; à Paris, à

Lyon,

à Marseille,à

Bordeaux,

àNantes,,à

Rouen,

àStrasbourg, àLille, auHavre,et danstouteslesautresvillesqui sè distinguent aujourd’hui par l’étendue et l’activitédeleur négoce.

Espérons que ce projet d’écoles

commer-

ciales

seraient professées toutes les con- naissances nécessairesàlaprospérité del’in- dustrie

moderne

, recevra quelque jour son exécution. J’emploieraitous

mes

efforts

pour

hâterla

venue

decette époque fortunée.

.

En

attendant

une époque

aussi désirable

pour

la prospérité

du royaume,

faisonspar

nous-mêmes

ce

que

Pautoritepubliquen’apoint faitencore

pour

lesfils

du

petitcommerçant.

Hans

chacune de nos grandes villes de

commerce,

je voudraisqu’on établit, enfa- veur delajeunesse qui n’a pas d’opulence,

une

école commerciale économique, à la- quelle on joindrait

une

bibliothèque indu- strielleetcommerciale.

Nous

pouvons, à la rigueur, former et soutenir de tels établissements sans

aucun

secoursdel’état,sil’étatnevient à leur aide par aucuneespècedesecours:ilsuffirapour

(21)

COMMERÇANT.

£ cela cPétablirdes souscriptions

pour

dessom-

mes

fort-modicjues,maisnombreuses,

comme

laclassequidoitenretirer

du

bénéfice.

Commençons

parla bibliothèque, dontles fonds pourraientêtreadministrésséparément.

Que

lesjeunescommis, quelespetits

com-

merçants,lespetits

marchands

,lespetits fa- bricantssecotisent;

que

chaque moisilsdon- nent, par exemple, 1 francdans les villes secondaires,1 fr. 50cent, dans lesgrandes villesde

commerce,

et2fr. danslacapitale,

pour

subvenir auxfraisdeloyer, ainsiqu’à l’achatdes livres.

Que moyennant

cette

somme modique

,ils aient le droitd’emprunter

un volume

par semaine, qu’ils prendront

un dimanche

et rapporterontle

dimanche

suivant,et qu’ils pourront

même

garder quinze jourssic’est

un

livreclassiquesurquelqueobjetdescien- cescommercialesouindustrielles.

On

conçoitqu’ausein d’uneville

immense comme

Paris, ilfaudrait plusieurs bibliothè- ques decegenre;lemoinsseraitd’en établir

une

par arrondissement.

Ilfaudraitquelabibliothèquefûtouverte tous les dimanches, depuis sept heuresdu.

matinjusqu’àneuf heures

du

soir.

,

r

(22)

6 LE

PETIT

Parispossède aujourd’hui

beaucoup

debi- bliothèques publiques, etpas

une

qui soit ouverteaux heures convenables

pour

lepetit

commerçant

,lepetitfabricant etl’ouvrier.

Lesindustriels travaillent toutelasemaine etn’<5nt de libre que le dimanche; les bi- bliothèques publiques sont ferméestousles dimanches.

Les industriels travaillent durant toutle jour;les bibliothèques publiques sont fer-

mées

-avant qu’il cessede fairejour.

JMosbibliothèques industrielles et

commer-

ciales seront ouvertes:1°. tous les diman- chesdurant lejour;2°. tousles joursou- vrables,durantlessoirées, depuisl’heure

cessent

un

grand

nombre

de travaux,dans les magasins,les boutiques et les ateliers

,

jusqu’à dixheures

du

soir.

Ainsinous aurons deux classesde biblio- thèques:lesbibliothèquespubliques,établies de manière à ne passervir au peuple; et lesbibliothèques industrielles établies

pour

rendre serviceàla partie

du

peuple qu’il faut éclairerafindel’aider àvivre.

Dans

nos bibliothèques industrielles et commerciales nous n’aurons pas seulement

un

cabinet de lecture, nous aurons

une

(23)

COMMERÇANT.

7 grande salle

pour

lescours utiles

au com- merce

ainsi qu’à l’industrie :

une

partie de ces cours aura lieu le

dimanche

et l’autre auralieu le soirdes joursouvrables.

Afin

que

l’enseignementindustrielpûtêtre suivi parlesjeunes gens

du commerce

etde l’industrie qui n’ont

que

des

moyens

d’exi- stence assez bornés, je voudrais

que

,

pour

'

ladurée detous cescotirs

,

on

lesastreignît à payer seulement 10*fr.parmois. ,

En

ajoutantàce revenuceluidelabiblio- thèque,

on

aurait àlarigueurle

moyen

d’as- surer l’existence de tout établissement qui compterait seulement dans Paristrois cents souscripteurs.

Je suis persuadé qu’il

y

aura de grands fabricants,de grandscommerçants, de grands propriétaires, animés d’un sentiment géné- reuxetphilanthropique, quiferontdesdons à l’école ainsiqu’à labibliothèque

;quil’ad- ministrerontgratis,

comme

ilsadministrent, avec tant defruit etd’honneur,lacomptabi- litédelaCaisse d'épargne.

La

plupart des grandesvillesde province possèdent déjà l’enseignement de la

géomé-

trie etdela

méchanique

appliquéesaux*arts;

maisilleur

manque un bon

coursd’arithmé- /

DigitizedbyGoogle

(24)

rf

LE

PETIT

tique commerciale, qui devrait servir

de

base à l’enseignementde l’économie indu- strielle,et qui pourraitêtrefaitparle

même

professeur.

Afin de rendre l’enseignement plus fruc- tueux,

on

pourrait diviserlesélèvesdescours enbrigades de vingt élèves, avec

un

chef plus avancé quelesautres

, pour. répéterles leçons et s’assurer que les élèvesont bien compris,lespréceptes

du

professeur.

Des

diplômes particuliers délivrés à ces chefsde brigades, après

un mûr

et sévère

examen

,lesdéclareraient dignes detousles emplois commerciaux, et leur faciliteraient' lesplacementslesplus avantageux.

On

mul- tiplierait ainsi les

moyens

d’instruction

,qu’on rendrait plusfructueux.

Chaque

brigadefor- merait

un

comptoir qui suivrait graduelle-

ment

touteslesopérationscommerciales.

Ilyaurait descomptoirs de première, de secondeetdetroisième classes,quigradue- raientlesétudesdes élèvesd’une manièreana- logueàl’excellent ordre de,travaux établi dansl’écolespécialede

commerce

,à Paris.Je ne puismieuxfaire

que

de citericil’indica- tiondeces comptoirs, tellequ’elle est don- née parle,

comte

Chaptal4 danslalettrepar

S

v

(25)

COMMERÇANT.

9 laquelleilfaitconnaître auministrede Fin- teneur leplan de cetteécole, établie dans lesuperbehôtelque Henri

IV

fitconstruire

pour

sonministré Sully. <\

«Trois comptoirs formentla divisiondes études

;

pour

passerdel’un àl’autre

,

un

exa- >’

men

rigoureuxestnécessaire,,afindeconsta-

x

terlacapacité des élèves :

on

étudiel’arith- métique,on

apprend

lesrègles et usages

du commerce, on

étudielalangue française,

on

suit des cours de languesétrangères qu’on faitparler à table et

même

jusque dans les

récréations. î.

»

Aux

premières étudessuccèdecelledes changes et arbitrages, delacomptabilité gé- nérale, de lagéographie, de l’histoire,

du commerce

, de l’économieindustrielle, dela législation.

» C’est principalement dans le troisième comptoir

que

se fait remarquer labonté

du mode

d’enseignement : ce comptoir est le .

complément

des deux autres; il offre

un

spectacle curieux.Ici, applicationdetoutes les études, exercice simulé

du commerce,

établissementfictifde

chaque

élèvedans

une

placedel’Ancien

ou du Nouveau-Moude,

sous

une

raisoncommerciale.

On

luiconfie

un

ca-

DigitizedbyGoogle

(26)

V

10 LE

PETIT

pitai;ilouvreseslivres, achète et

vend

des

.marchandises,fait la

banque,

expédie des navires, assure, commissionne, correspond danstouslespays,selivreenfin aux opéra- tionsles!plus variées etles plusdifficiles, et

'

surmonte

lesobstacles

que

,par

une

utilepré- voyance,

on

multipliesoussespas.

La

bourse setient

une

lois par semaine;chaque élève négociant y va traiterd’affaires générales et négocie des valeursde touteespèce.

On met

entresesmainsleprix-courantlégaldes prin-

« cipales places de l’Europe,

pour

le guider dans des achatset ventessimulés; ilfait sa liquidation,fermeseslivres, lesouvre de nou- veau,etva s’établirdans d’autrescontrées,

ou

bien ilsubitl’examendéfinitif,

pour

ob- tenirle diplômeou.brevetdecapacité etde

bonne

conduite, quise délivre àlasortiede l’école.Si l’omissioncl’une formalité, si

une

petitefraude viennenttroublerla

bonne

har-

monie

qui règne entre les jeunes

commer-

çants, ils se fontjugerparleurs pairs:

un

tribunal de

commerce

est toujours formé d’avanceen casdebesoin.»

Ilestévident

que

des écoles

les élèves ne pourrontvenir

que

ledimanche,etlesoir après letravaildurant les jours ouvrables

,

(27)

i

COMMERÇANT.

Il

t**S '

devront avoir

un

enseignement

beaucoup

plus lent

que

celui d’une grande école

lesélèvesconsacrentà l’étudetouteslesheu- resde chaquejour.Ilfaudra nécessairement

que

lesécolesélémentaires de

commerce

res- serrentlecadredel’enseignement/quoiqu’en lefaisant durer

un

plusgrand

nombre

d’an- nées.

Néanmoins

,jesuispersuadé.qu’aubout de quatre années, dont la quatrième passée

comme

chefde brigade, lesjeunes gensfa- ,

voriséspar d’heureuses dispositions, auront reçu toute l’instruction désirable pourpra- tiquer le

commerce

avec

une

grande supé- riorité.

Le

temps prolongéqu’ilsconsacrerontàl’é-

tudeles

empêchera

de selivrer à des dissi- pations dangereuses

pour

leur économie,

comme pour

leur santé;ces étudesrégulières leshabitueront

pour

toute leur vie,hlaré- flexion,à.laméditation,aux comparaisons

,

aux combinaisons del’esprit.

Ilsprofiteront,dans leurs

commerces

res- pectifs,

du

perfectionnement de leurs fa- cultés intellectuelles : ils' soumettront au calcul

beaucoup

d’opérations qu’ils font maintenant au hasard

ou

parroutine.Ilsne

* DigitizedbyGoogle

(28)

12 LE

PETIT

se contenteront pas de

commercer

en sui- vantlesvoiesbattues.

A

l’aidedeleurs

com-

paraisons etde leur jugement,ilsvoudront perfectionner ce qu’ilsauront trouvédéfec- tueux;ilsvoudront mettre en pratiqueles nouvelles idées qui leur seront survenues

ou

qu’onleuraura

communiquées,

etqu’ilsau- ront

pu

juger avec connaissance de cause;

ilssaurontéchapper parletalentaux dangers de laconcurrence,oucréer à leurtour

,par

leurs inventions, leursperfectionnements,des concurrences nouvelles <jui fassent

tomber

des .procédés anciens et vicieux.

* V.oici la liste descoursqu’il conviendrait d’établirdans touteslesécolescommerciales et industrielles.

1 rf

.Arithmétiquecommerciale,application delarithmétique

au commerce

:opérations commerciales;économie commerciale.

2°.

Géographie

jgéométrieet

mèchanique

appliquées

aux

opérations commerciales;

mesuresetpoids;forcesettransports.

3°. Législationcommerciale.

Dès qu’unétablissement serasuffisamment » riche,il

commencera

laformation d’un mii- sée^commercial dans lequel 'figureront les matièrespremièreset lesproduitslesplusim-

*

(29)

/

COMMERÇANT.

13 portants

pour

le

commerce

c'estalorsqu’un cours dematièresbrutes et dematièresou- vrées,pourra s’ajouter aux précédents avec

un

fruit véritable.

Dans

ce cours

on

expli- querala topographie commerciale, c’est-à- dire, lalocalitédesproduits et des vendes lesplusremarquables dans laFranceetdans l’étranger.

Quand

les

moyens

pécuniaires deviendront suffisants

pour

l’acquisitiond’unpetit labora- toire et dessubstancesqu’exigeladémonstra- tiond’un cours de chimie, nous auronsaussi l’enseignement de la chimie appliquée, aux connaissances commerciales,

pour

juger de certaines qualités des matières que le négo- ciant doit connaître.

On

pourrait,dès à présent,former

un

éta- blissement élémentaire, tel

que

nous l’indi-

quons

, dans toutes les villes quipossèdent-

des chambres de

commerce

:ces

chambres

deviendraient les protectrices naturelles des écolesélémentairesconsacréesau négoceainsi qu’à l’industrie.

Aprèsavoirindiqué

sommairement

lesprin- cipales connaissancesquejevoudraisvoiren- seignéesdansl’écoledes petits commerçants,

qu’il

me

soitpermis de présenter quelques

DigitizedbyGoogle

(30)

14 LE

TETIT

vues sur les cours mênjes dont je désire qu’onréunisse l’enseignement:

commençons

parlecours desloiscommerciales.

Lesloiscommercialesrégissentavec égalité legrand

commerçant

etlepetit

commerçant

:

elles règlent les transactions et les engage-

ments

;ellesprescrivent des formalités;elles exposentà des nullités

, à des pertes, à la ruine

meme

, quiconque néglige les précau- tions qu’elles prescrivent. 11faut donc

que

tout

homme

quiveut s'adonnerau

commerce

apprennelesdécisionslégalesqui règlent les conditionset l’exercicede$011industrie.

Ces connaissances ne sont pas seulement utiles au

commerçant,

lefabricant doitles posséder; car le fabricant achète ses

ma-

tièrespremières,sesoutils etsesmachines;il

vendses produits et parfoisson fonds,ila des

sommes

à toucher et d’autres à payer;

ces ventes, ces achats, ces paiement^, sont réglésparles loiscommerciales.

Ainsi, nous aurons

un

coursdelois

com-

merciales : non pas

un

cours à grandes et vaines théories;

un

coursquinousexpliqueles loisfrançaisesparles loisromaines,etnotre

Code

de

commerce

par les Codes de

Rhodes

ou

d’Athènes.

Nous

aurons

un

cours sans

(31)

COMMERÇANT.

15 érudition, clair, simple, élémentaire, tout entierrelatifauxloisqui nous régissent, et propre,

purement

etsimplement,àfairecom- prendrelapartiedecesloisutileà toutesles classesde commercants.s

Il y avait des pays

le

gouvernement

chargeait certains magistrats d’expliquer les lois au peuple, afin que lepeuple apprîtle bienfaitdeceslois,ets’yconformâtavec in- telligence,avec

dévouement

,avecreconnais- sance.

On

faisaitcela gratis,dansl’antiquité,

pour

le petit

commerçant,

lepetit fabricant etlepetit propriétaire.

Aujourd’huiParis possède

un

coursde ju- risprudence commerciale,

touslesjeunes gens qui n’ont

que

leur travail

pour

vivre pourraient assister, si le cours n’avait lieu précisément les jours ouvrables et durant lesheures detravail,ets’ilspouvaient payer

une

petite inscription quicoûte partrimestre, à

peu

prèsautant que gagne

un

jeune

commis marchand,

sa nourriture, son logement et seshabits payés.

Outre notre enseignement de lois

com-

merciales, j’ai dit

que

nous en aurons

un

decomptabilité commerciale, applicableaux moindres boutiqueslorsqu’ellesveulent met-

Digitizedby CjOO^I

(32)

16 LE

PETIT

/

tredel’ordredansleurs recettes etdansleurs dépenses.

Quant

àl’enseignementde lagéométrieet de laméchaniqueappliquéesaux travaux

du commerce

et del’industrie,etquant auxap- plicationsles plusimportantes de lascience des

nombres

, qu’il

me

soitpermis derepro- duire ici les vues quej’ai présentées dans deux discours prononcésauxséances solen- nelles consacrées à la distribution des di- plômes auxmeilleurs élèves de l’école

com-

merciale dontj’aidéjà cité l’organisation.

»

DISCOURS

Sur

V application dela géométrieet de la

méchanique

,

au commerce

;

prononcé

le 15juillet 1826,

à

V

Ecole

spéciale de

commerce

etd'industrie.

«Messieurs,c’est

une

bellepensée

que

la création d’uneécole spécialede

commerce

,

sont exposées

,pard'habiles professeurs

,

lesthéories dechaque science quipeutcon-.

tribuer à l’exercice éclairé

du

négoce.

Un

jourlaFrance recueillera les fruitsdecette heureuse conception; des établissements

du

même

genreseront institués dansles princi-

(33)

X

COMMERÇANT.

17>

palesvilles

commerçantes

delaFrance.Déjà

meme

cettepropagation

commence

à s’opérer.

Non-seulementJe

nombre

des écolessemul- tiplie, mais chacune chercheà sedistinguer parl’amélioration des méthodes et par

un

développementjudicieuxde son instruction.

C’est

un

devoir àtous les amis de notre prospérité nationale, de seconder cet esprit de perfectionnement, etd’encourager

, par

tousles

moyens

praticables, des efforts qui concourentàmettre en harmonie leprogrès desarts utiles avecles conceptions savantes quifontle plusd’honneuràl’esprithumain.

Parmi

les connaissances qui sont d’un grandprix

pour

le

commerce

,jeVhésiterai point à placer lesnotions

du

calcul, de la géométrie et de la

méchanique

appliquées

aux

arts.11 seraitsuperflude démontrerl’a- vantage des règlesde calcul

pour

lenégoce;

puisque le négoce est

un

art qni doitsans cessereposersur ces règles, afin de nerien livrer au hasard,et de concilier la sagesse aveclaprudence,danstouteslesopérations.

J’insisterai davantage sur les servicesque peut rendre la géométrie, services que les artistes soupçonnaient àpeine, il

y

a

peu

d’années,et qu’ils

commencent

àjuger main-

1

(34)

LE

PETIT

18

tenant d’unemanièreplus saine,et par con- séquent plus favorable.

La

géométrie vous fournira d’abord le

moyen

de connaîtrel’application précise des mesuresd’étendue.Cette connaissanceest

au

rang des applications de calcul

que

le

com- merce

doit être en état d’opérer à

chaque

instant. S’ilveutfaireconstruire des

maga-

sins, des voitures, des bateaux

on

desna- vires, ildoitse rendre

un compte

exact

de

lacapacité,delaconfiguration,dela distri- bution de ces édifices etde ces machines, comparativementàla figure, au

nombre

,à l’espaceoccupé parlesobjets d’industriequ’il se propose d’y déposer

ou

d’y mettre en

mouvement.

Cesobjets d’industrie,lorsqu’ils sontVendus au

commerce

,lesontd’ailleurs très-souvent d’après des unitésgéométriques;

lesuns proportionnellement àleurlongueur, d’autres proportionnellement à leur super- ficie, d’autresproportionnellementàleurvo- lume. \oilà

pour

l’utilité des mesures géo- métriques.

La

géométrie présente d’autresavantage»

au négociant. Elle seulepeut

donner

l'in- telligenceraisonnée delagéographie, science dont la théorie est toute géométrique, et

%

(35)

COMMERÇANT.

19 qu’il fautmettreau premier rang parmiles connaissancesutiles au commerce.

Une

étude qui s’allie naturellement à la géométrie, etqu’ondoitregarder

comme

son application laplus naturelle etlaplusutile, est celle

du

dessin linéaire.

Le

dessin, con- sidéré

comme un

des meilleurs

moyens

de perfectionnerle sensdelavue, devraitfaire partie de.toute éducation libérale. Il nous apprend àjuger des formes et des dimen- sions. Il rend, par conséquent, lapersonne qui le possède plus capable de prononcer avecgoût sur la forme des objets.

Ce

goût exquis entre

pour beaucoup dans

la va- leurcommerciale des produits d’industrie.

On

peutdire

même

qu’ilafait naître etqu’il conserve

un

genre de mérite qui caractérise aujourd’huilesproduitsde nosfabriques.

Un

telgenredeperfectiondeviendra d’autantplus remarquable chez nous, que les artistes et lesnégociants français seront,lesunsplus ca- pablesde bienfaire,lesautresplus capables debien juger,etparcela

meme

d’encourager avec discernement.

La

géométrie et l’espècede dessinqu’elle exige, sont indispensables àl’intelligence de la

méchanique

et des transports.

Or,

laplu-

(36)

t

20 LE

PETIT

partdes opérationscommerciales ne peuvent être effectuéesqu’au

moyen

detransports et d’opérationsméchaniques.

Pour

connaître l’avantagerelatifdel’achat etdelaventedes diversproduitsdelanature

ou

de l’industrie,

on

doit apprécier la dé- pensedes transports,depuisle lieu

du

départ jusqu’au lieu de l’arrivée : dépense fondée sur la

consommation

des forces nécessaires poureffectuer ces transports.Ilfautdonc

que

vous fassiez une étudedes divers

moyens

de transport et des dépenses de forces néces- saires

, soit

pour

en,opérerles

mouvements

,

soit

pour

en préparerles voies.Voilàpoùrquoi, lorsquej’ai décritles forces publiques d’une grandepuissance,je n’ai pas craintde pré- senter,sousletitrede

Force

commerciale*,

l’explicationdétailléedes

moyens

géométriques etméchaniques propresàtracer,à construire lesdiverses voiescommerciales,telles

que

les routes ordinaires, les chemins de fer,les canaux, etc. Ilest indispensable que vous vous rendiez

un compte

exact de la

quan-

titédeforces nécessaire

pour

parcourir une.

même

distancesur ces diversesroutesetsur

*Force commerciale delaGrande-Bretagne

.

(37)

COMMERÇANT,

f 21 ces canaux,afin

que

vouspuissiez,danstous lescas, déterminerquelleest lavoielaplus avantageuseàvos spéculations. Lorsqu’ils’a- girad’ailleursd’ouvrir denouvelles

commu-

nicationsentre des villes

s’effectue votre '

commerce

,les connaissancesque vousaurez acquises vous mettront en état de réclamer auprès de l’autoritépublique, ou mieux en- core, d’entreprendre

vous-mêmes,

par une associationprivée, le genre de

communica-

tions leplus avantageux.

Le commerce

doitavoir, aveclesarts

mé-

clianiques et chimiques, des relationsd’une extrême importance. Maisilnefaut pasque lenégociant seborne à

demander

à l’indu- strie de lui préparer des produits dont il n’ait lui-même aucuneidée,quant àla

ma-

nière dont ils sont fabriqués.

Le

négociant doit prévoir lesrésultatsdel’industrie; loin

de

se laisserguiderparelle,ildoit, au con- traire, laguiderdans sestravaux, l’éclairer dans ses résultats.C’est àlui de

commander

la production;de chercher dans toutes les partiesde la terre quels sont les lieux qui pourrontrecevoiravec avantagetelleoutelle espèce de produits, et quels sont les lieux d’oùl’onpeuttireraussi,le plusavantageu-

DigitizedbyGoogle

(38)

1

22 ' LE

PETIT

J

sement possible,chaque espèce de matières

que

l’industriedoitmettre en œuvre.Ilfaut, ,parconséquent,

que

le

commerce

aitla

dou-

ble connaissance des matières premières et des produits d’industrie

;pensée

que

lesfon- dateurs decetteécole ont parfaitementsaisie et miseeu pratique dansleur enseignement.

J’aurais

pu

m’étendre

beaucoup

plus sur les avantagesvariés des sciences

mathémati-

quesetphysiques, appliquées au

commerce

etàl’industrie.Maisjepensequ’il seraitsu- perflu deprésenter de plus amples dévelop- pements.J’oseespérer qu’à cet égardlacon- victionestportée dansvosesprits.

Indépendamment

des avantages spéciaux

que

vous trouverez dansl’étudede

chacune

dessciencessur lesquelles je viens d’arrêter votre.attention,ilest

un

autreavantage au- quel vous mettrez

un

grand prix: c’est la justeconsidération qui chez

un

peuplepo- licé,environnelesprofessionsdontl’exercice perfectionné réclame des connaissances va- riées,fruitd’unecultureétenduedes facultés intellectuelles.

On

adésignétJ d’abord sousla dénominationflatteuse d’artslibéraux lepe-

tit

nombre

decesprofessionsqui,dans notre industrie naissante,réclamèrentlespremières

(39)

« \ t

COMMERÇANT.

23 * Je secours des sciences.

Un

juste

honneur

rejaillitsurles

hommes

qui professèrent ces arts, et le

beau nom

d’artistesdes séparade la foule des artisansetdes ouvriers.

Par

de- grés,le

nombre

des professions libéraless’est accru,et

chaque

profession,sije puism’ex- primer delasorte,estdevenueplus libérale,

«c’est-à-dire

, plus savanteet plus raisonnée.

Cet heureux progrèss’est fait

remarquer

dans les professions commerciales, aussi-bien

que

«dansles professionsmanufacturières.Ilfaut aujourd’hui,pourêtre

un commerçant

distin-

gué

,tles connaissances

beaucoup

plus éten- dues,

beaucoup

plus relevées qu’il n’était nécessaire d’enposséder, iln’y a pasquatre siècles.

*

Ainsi, dans l’Italie

du moyen

âge, les grands négociants,tels

que

lesMédicis,pou-1 vaientbrillerpar lesconnaissances

commer-

cialesqu’onpossédait alors, et qui semble- raientassezbornéesaujourd’hui.Leursnotions géographiquesne ppuvaientatteindrequ’aux limitesdescontréesconnuesà cette époque.

Us

ignoraient jusqu’àl’existenced’une grande partie descontréesmaritimes de l’Asie, de l’Afrique, de l’Amérique et

meme

de l’Eu- 3t*ope;contréesquide nos jours ontpris

une

*

\

DigitizedbyGoogle

(40)

24 LE

PETIT

si grandepartdanslestransactions

commer-

cialesdel’univers.Les produits del’industrie étant -beaucoup moinsvaries, il étaitbeau-

coup

plusfacile d’en connaître l’ensemble; enfin,des

moyens

de transportquisontau- jourd’hui d’une extrême importance, n’é- taient pas

même

soupçonnés. Telssont,par exemple,leschariots etlesnavires àvapeur, des diligences, lespostes etlesautres trans- ports accélérés, surlesroutes continentales.

Le commerce

prendra rapidement

, par-

mi

nous, cette haute position sociale à la- quelle il a droit de prétendre,

quand

il

pourracompter

beaucoup d’hommes

égale-

ment

remarquables

pour

lajustessedeleur esprit, lafertilité deleurimagination etl’é-

tendue deleurs connaissancespositives.

Contribuez, brillantejeunesse, à cepro- grèsdelaconsidérationd’unétatauquel vous devrezvotrefortuneetlesbienfaitsque vous pourrez répandre sur votre patrie.

Aimez

•toujours les sciences; aimez-les,non-seule-

ment pour

vous-mêmes', maisaussi

pour

vos arbis,

pour

vosconcitoyens de touslesâges

,

de touslesrangs,detouteslesfortunes.

Fa-

vorisezlapropagationdesconnaissances uti- les. Soutenez, contre les préjugés etl’igno-

(41)

COMMERÇANT.

25 rance,ceprécieux enseignement

lesélèves concourentàse formerlesunslesautres,et à s’aimer d’autant

mieux

qu’ils s’instruisent en se rendant mutuellement service. Bien loin de vousaffliger devoirles

hommes

de toutesles classesapprendreàlire,àécrire, à compter,sachezvous enréjouir

comme

d’un grand élément debien-être,de

bon

ortjreet de prospérité

pour

notrepays.Aidez aussi, devotre considération personnelle et desse- coursdevotrefortune,cesécolesbienfaisan- tesquis’ouvrentdetoutes parts surlesolde laFrance

;pour donner, non-seulement aux chefsd’ateliers,de comptoirsetde manufac- tures,mais aux moindres

commis

etauxsim- plesouvriers, des notions fécondesdecalfcul

,

de géométrie, dedessirrlinéaireetdemécha-

nique appliquésauxarts. ,

Cet enseignement,s’ilestencouragé,met- trabientôtles artisansdela Frarçcehorsde pair avecceuxdespaysqui déjàpensaientne plus avçir de rivaux à redouter! Voilà 1er

,

vœu que

je forme

pour

votre prospérité,

pour

l’exercice de vos vertus, et

pour

le

bonheur

de notre chère patrie.

En

montrant à voscœurs des devoirsho- norablesàremplir, en indiquant àvos for-

3

-

DigitizedbyGi

(42)

26

LE

PETIT

'

tunes,conquisesparvotre géniecommercial,

desbienfaitsàrépandresur lepeuple,jene crains pas qu’on m’âccuse deparlerde per- fectionschimériques,

ou

de vertus d’unautre âge.Sans chercherd’autrestempsnicTautres lieux,vos regardssauront trouver danscette enceintedes

commerçants

dontl’opulenceest ennoblieparl’usage

magnanime

qu’ilssavent en faii;e

,

pour

secourir le

malheur

, aider l’indigence, et contribuer avec largesseaux récompenses nationalesqu’un grand peuple décerne aüx orphelins de ses grandsdéfen- seurs.»

Dans un

autre discours

,je

me

suisefforcéde présenter sous

un nouveau

jourcertainsavan- tagesdelasciencede$

nombres

,

pour

donner, aux jeunes

commerçants

, des notions saines sur lesbénéficesmutuels

du commerce

entre particuliers,ainsiqu’entre nations.J’ai

mon-

tré de plus

comment

l’étude des

nombres

«conduitàla connaissanceraisonnée despro- babilités, etfait naître des institutions d’as- suranceégalementfavorablesau

commerçant,

aufabricant,au propriétaire.

Nous

pensons

que

cesdiversesnotionsdoi- vent toutesdevenir populaireschez

un

peu-

(43)

COMMERÇANT.

27 pie qui veutcultiver l’industriecommerciale d’après des principes certains, et

pour

cette raisonnouslesprésentonsici.

/

DISCOURS

Sur

quelquesconséquences dela sciencedes

nombres

, appliquée

au commerce

,

pro-

noncéle13juillet1827,

à V

Ecolespéciale de

commerce

etd’industrie de Paris.

Messieurs,

le

commerce

a

pour

but de procurer à

chaque

individu certains objets dontil

manque

et

pour

lesquelsiltrouve pro- fitable d’échangerd’autres objets

ou

des va- leursreprésentatives offrant plusd’avantages aux yeux

du

vendeur,quelapossession des choses

mêmes

dontilaspire àse‘défaire.

Ainsi, messieurs, chaque opération

com-

merciale présente

un

double avantage. Elle faitéchanger à deux personnesdes objetsqui reçoivent» dansles mains de leurs

nouveaux

possesseurs,

une

valeurplusgrande.Ellee%t,

ou du

moins doitêtre',une doublecréation derichesses.

Un

pareil résultat se multiplieavecle

nom-

lire des échanges; il est également vrai

du commerce

de particulier à particulier,

de

Digitizedby

Références

Documents relatifs

Les missions de Petersberg ne figurent pas dans la version originelle du traité de Maastricht. Elles ont en effet été introduites, en tant que compétence de

[r]

LUI — Et que puisque je puis faire mon bonheur par des vices qui me sont naturels, que j’ai acquis sans travail, que je conserve sans effort, qui cadrent avec les mœurs

Mentir ou avoir des comportements malhonnêtes empêche de comprendre les sentiments les autres et peut avoir des conséquences plus importantes à long terme.. Mieux vaut dire la

Ce capital peut être modifié au cours de la vie sociale de l’entreprise : il peut être augmenté (augmentation de capital) ou être diminué (réduction de capital).

un deux trois quatre cinq un deux trois quatre cinq un deux trois quatre cinq un deux trois quatre

De la politesse à l'Amour en passant par le Courage et la Tolérance, André Comte-Sponville, en s'appuyant sur les plus grands philosophes, nous fait découvrir

Pour les autres patients admis aux soins intensifs, le plus souvent pour une maladie ai- guë ou une aggravation d’une maladie chronique – une situation mettant en jeu leur survie