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IMPORTANCES SOCIO-ECONOMIQUE ET CULTURELLE DE L’ELEVAGE BOVIN EN MILIEUX PEULH ET GANDO DANS LA COMMUNE DE KALALE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI ---

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC) ---

CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT (CAP) ---

RAPPORT DE FIN DE FORMATION DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN PRODUCTION ANIMALE

THEME

Présenté et soutenu par:

Séïdou MONRA

Année académique : 2015-2016

IMPORTANCES SOCIO-ECONOMIQUE ET

CULTURELLE DE L’ELEVAGE BOVIN EN MILIEUX PEULH ET GANDO DANS LA COMMUNE DE KALALE

Superviseur:

Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM Professeur Titulaire de Zootechnie (CAMES), Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC

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EPAC/CAP/2016 Séïdou MONRA 1

Dédicace

Je dédie ce travail:

à Allah, qui, nuit et jour guide mes pas et a permis la réalisation de ce rapport;

à ma femme Mariatou MONRA née SIDI et mes enfants: Lafia Chérif MONRA, Ahmed MONRA, Farida MONRA, Madania MONRA en témoignage de ma reconnaissance pour tous les sacrifices que vous avez consentis à mon égard.

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Hommages

A mon cher Maître Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire de Zootechnie, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour n’avoir ménagé aucun effort dans la supervision de ce travail. Je garderai en esprit votre enthousiasme que vous avez toujours généré en moi en me transmettant vos connaissances, ainsi que la rigueur que vous avez appliquée durant toute ma formation. Recevez ici mes hommages et l’expression de ma profonde gratitude;

Au président et aux membres du jury, pour avoir accepté de juger ce travail malgré leurs multiples occupations;

Aux enseignants du Département de Production et Santé Animales pour leur disponibilité. Leurs méthodes pragmatiques m’ont toujours émerveillé.

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EPAC/CAP/2016 Séïdou MONRA 3

Remerciements

Mes vifs remerciements vont également à l’endroit de:

 toutes les autorités de l’EPAC, pour la formation académique et professionnelle d’une part et d’autre part pour avoir facilité la réalisation de ce rapport;

corps enseignant, pour la qualité de la formation et les multiples conseils et assistance reçus;

au Docteur Kévin KASSA, Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour son apport scientifique dans la rédaction de ce document. Veuillez bien accepter ma reconnaissance et ma profonde gratitude;

à Monsieur Orou Guessou BAGOUDOU, mon ancien RDR de Kalalé pour sa complicité et son soutien durant toute la durée de cette formation;

aux Messieurs Issaka MORA et Adamou SABI SEH SANNI pour leurs multiples soutiens ;

aux Messieurs Boni Edouard ADJE et Naffiou SIDI pour leurs soutiens et leurs contributions qui m’ont permis de suivre et de parachever cette formation avec beaucoup de sérénité;

à Monsieur Mama KPAZIN pour m’avoir accepté chez lui comme son frère ;

à l’Honorable Zimé KORA GOUNOU, Député à l’Assemble Nationale pour ses multiples soutiens ;

à Monsieur Moussa BIO YO et son épouse pour leur hospitalité, qu’Allah les bénisse.

 à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail, recevez mes sincères remerciements.

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EPAC/CAP/2016 Séïdou MONRA 4

Table des matières

Dédicace ... 1

Hommages... 2

Remerciements ... 3

Liste des tableaux ... 6

Liste des figures ... 7

Liste des sigles et abréviations ... 8

Résumé ... 9

Abstract ... 10

Introduction ... 11

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ... 13

1.1. Races bovines ... 14

1.1.1. Races bovines du Bénin ... 14

1.1.1.1. Taurins ... 14

1.1.1.2. Zébus ... 17

1.1.1.3. Bovins de race Borgou ... 19

1.1.1.4. Bovins métis ... 19

1.1.2. Races bovines exotiques élevées au Bénin ... 21

1.1.2.1. Race Girolando ... 21

1.1.2.2. Race Gir ... 22

1.2. Systèmes d’élevage ... 23

1.2.1. Système d’élevage extensif ... 23

1.2.1.1. Système d'élevage extensif sédentaire ... 25

1.2.1.2. Système d'élevage extensif semi-transhumant ... 26

1.2.1.3. Système d'élevage extensif transhumant ... 26

1.2.1.4. Système d’élevage extensif nomadique ... 27

1.2.2. Système d’élevage semi-intensif ... 27

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1.2.3. Elevage commercial ou système d’élevage intensif ... 28

1.3. Historique des groupes socio-ethniques Peulh et Gando du Bénin ... 29

1.4. Importance socio-économique et culturelle du bétail ... 30

1.4.1. Importance socio-économique du bétail... 30

1.4.2. Importance socio-culturelle du bétail ... 30

CADRE D’ETUDE ET METHODOLOGIE ... 32

2.1. Cadre d’étude ... 33

2.2. Méthodologie ... 35

2.3. Traitement des données ... 35

RESULTATS ET DISCUSSION ... 37

3.1. Résultats ... 38

3.1.1. Identification des éleveurs de bovins dans la commune de Kalalé ... 38

3.1.2. Constitution des troupeaux bovins dans la commune de Kalalé ... 40

3.1.3. Modes d’élevage des bovins dans la commune de Kalalé ... 42

3.1.4. Gestion des cheptels bovins dans la commune de Kalalé ... 44

3.2. Discussion ... 46

3.2.1. Identification des éleveurs de bovins ... 46

3.2.2. Constitution des cheptels bovins ... 46

3.2.3. Systèmes d’élevage des bovins... 47

3.2.4. Gestion des troupeaux bovins ... 48

Conclusion et suggestions ... 49

Références bibliographiques ... 52

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Liste des tableaux

Tableau 1a: Identification des éleveurs de bovins de la commune de Kalalé ... 39

Tableau 1b: Identification des éleveurs de bovins de la commune de Kalalé ... 40

Tableau 2: Taille moyenne des troupeaux bovins dans la commune de Kalalé ... 41

Tableau 3: Systèmes d'élevage des bovins dans la commune de Kalalé ... 43

Tableau 4: Gestion des troupeaux bovins dans la commune de Kalalé ... 45

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Liste des figures

Figure 1: Taurin Lagunaire (Salifou,2013)...20

Figure 2: Taurin Somba (Youssao,2015)...20

Figure 3: Taurin Borgou (Kassa, 2011)...20

Figure 4: Zébu White Fulani (Kassa, 2011)...20

Figure 5:Bovin Girolando (Kassa, 2011)...22

Figure 6: Carte de localisation géographique de la commune de Kalalé...34

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Liste des sigles et abréviations

PIB: Produit Intérieur Brut

FEO: Ferme d’Elevage de l’Okpara FAO: Food and Agriculture Organization al. : Collaborateurs

PDE : Projet de Développement de l’Elevage FEK : Ferme d’Elevage de Kpinnou

CAO :Centre d’Accueil et d’Orientation

OCDE :Organisation de Coopération et de Développement économique MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la pêche

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Résumé

Les perceptions socio-économiques et culturelles de l’élevage bovin constituent un maillon important dans la mise en œuvre de la politique agricole dans une localité.

Ainsi, cette étude a pour but de ressortir l’importance socio-économique et culturelle de l’élevage des bovins en milieux Peulh et Gando dans la commune de Kalalé. A cet effet, 59 éleveurs de bovins dont 32 éleveurs Gando et 27 éleveurs Peulh ont été enquêtés. Les éleveurs ont été sélectionnés en fonction de leur accessibilité et de leur disponibilité. Une fiche d’enquête a été conçue et comportait notamment, les informations relatives à l’identification de l’éleveur, la constitution des troupeaux, le système d’élevage et la gestion des troupeaux. Un programme d’entretien a été établi en accord avec ces éleveurs. Il en résulte que les éleveurs enquêtés sont tous des musulmans d’ethnie Gando (54,24%) ou Peulh (45,76%). Ils sont généralement non scolarisés. L’élevage des bovins constitue pour la quasi-totalité (96,3%) des Peulh, l’activité principale. Par contre, les Gando s’adonnent majoritairement (65,63%) à l’agriculture. Ainsi, les Peulh ont des troupeaux d’effectifs significativement (p<0,05) plus élevés que ceux des cheptels Gando. Ces troupeaux sont constitués de Zébus Peulh et des bovins de race Borgou. Les principaux modes de constitution des cheptels sont l’achat et le don. Ces cheptels sont élevés par la totalité des éleveurs dans un système extensif. De même, tous les éleveurs des deux groupes ethniques font paître leurs animaux deux fois par jour. Les Gando (84,62%) amènent leur bétail sur des parcours naturels. Par contre, les Peulh font paître leurs animaux dans les forêts (66,67%) et sur les jachères (66,67%). En dehors de la conduite des bovins au pâturage, les principaux compléments alimentaires dont bénéficient les animaux sont les résidus de récolte et les sels de cuisine.

Mots clés: Bovin, économie, culture, Gando, Peulh, Kalalé.

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Abstract

The socio-economic and cultural perceptions of cattle breeding are an important link in the implementation of agricultural policy in a locality. Thus, this study aims to highlight the socio-economic and cultural importance of cattle breeding in Fulani and Gando areas in the Kalale province. To this end, 59 cattle breeders including 32 Gando breeders and 27 Fulani breeders were surveyed. Breeders were selected based on their accessibility and availability. A survey card was drawn up, including information on the identification of the breeder, the establishment of herds, the breeding system and herd management. A program has been established in agreement with these breeders.

As a result, the breeders surveyed are all Muslims from Gando (54.24%) or Peulh (45.76%) ethnic group. They are generally not attending school. Cattle breeding accounts for almost all (96.3%) of the Fulani, the main activity. On the other hand, the Gando are mainly engaged in agriculture (65.63%). Thus, Fulani have herds of numbers significantly (p <0.05) higher than those of the Gando flocks. These herds consist of White Fulani and Borgou cattle. The main ways of constituting livestock are purchase and donation. These herds are bred by all breeders in an extensive system.

Similarly, all breeders of the two ethnic groups graze their animals twice a day on vegetative areas. The Gando (84.62%) bring their livestock along natural paths. On the other hand, the Peulh graze their animals in forests (66.67%) and fallow (66.67%).

Apart from cattle management on pasture, the main food supplements for the animals are crop residues and cooking salts.

Key words: Cattle, economy, culture, Gando, Fulani, Kalale.

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Introduction

Le sous-secteur de l’élevage contribue à 40% à la production agricole mondiale et constitue un moyen d’existence et de sécurité alimentaire de près d’un milliard de personnes (FAOSTAT, 2016). En Afrique subsaharienne, ce sous-secteur occupe près de 50 millions d’habitants et participe au fonctionnement de l’industrie de viandes, de lait, de peaux et de cuirs issus d’animaux nourris essentiellement sur pâturages naturels (FAO, 2016). Au Bénin, à l’instar de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, l’élevage est l’un des pôles économiques qui contribue à 17,2% au PIB (FAO, 2016). En effet, le Bénin regorge d’une importante ressource génétique animale composée de bovins (2.111.000 têtes), d’ovins (842.000 têtes), de caprins (1.678.000 têtes), de porcins (398.000 têtes), de volaille (16.941.000 têtes), de léporidés (25.000 têtes) et d’aulacodes (52.000 têtes) (Countrystat/Benin, 2017).Parmi ces espèces animales, les bovins constitués d’une diversité de races sont les principaux pourvoyeurs des produits animaux notamment le lait et la viande (Kassa, 2016). Ainsi, dans le souci d’améliorer la productivité du cheptel bovin, certains travaux ont été réalisés sur la lutte contre les pathologies du bétail. Il s’agit essentiellement des maladies à tiques, des maladies infectieuses, des helminthoses, des trypanosomoses etc. (Koutinhouin et al., 2003; Farougou et al., 2006; Farougou et al., 2007; Doko Allou et al., 2012; Farougou et al.,2012; Farougou et al., 2013; Biguezoton et al., 2016; Chabi Toko et al., 2016). D’autres travaux ont porté sur l’amélioration des performances zootechniques des bovins (Youssao et al., 2000a;b; Adamou N'Diaye et al., 2001; Youssao et al., 2007; Kountinhouin et al., 2009; Youssao et al.,2009;

Kountinhouin et al., 2010; Salifou et al., 2012a;b; Salifou et al., 2013a;b;c; Youssao et al., 2013). Par contre, très peu de travaux sont disponibles sur l’importance socio- économique et culturelle de l’élevage des bovins. Les informations scientifiques disponibles sur cette thématique concernent essentiellement la place de l’élevage bovin dans l’économie rurale des Peulh dans le Nord du Bénin (Chabi Toko, 2016). Or la conception et l'application de toute politique de développement agricole nécessite en partie une compréhension des perceptions socio-économiques et culturelles. Dans cette optique, pour contribuer à l’essor de l’élevage bovin au Bénin, cette étude a pour but

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de faire un état des lieux des caractéristiques socio-économiques et culturelles de l’élevage des bovins en milieux Peulh et Gando dans la commune de Kalalé.

Il s’agit plus précisément de :

 relever les perceptions socio-culturelles de l’élevage des bovins auprès des éleveurs Peulh et Gando dans la commune de Kalalé;

 ressortir les caractéristiques socio-économiques de cet élevage auprès de ces deux groupes ethniques dans la commune de Kalalé.

Ce travail s’articulera autour de trois points. Après une introduction, la première partie abordera la synthèse bibliographique, la deuxième ressortira le cadre d’étude, le matériel utilisé et les méthodes adoptées et la troisième partie prendra en compte les résultats obtenus qui seront discutés. Enfin, une conclusion sera tirée et des suggestions seront formulées.

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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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1.1. Races bovines

1.1.1. Races bovines du Bénin

Le cheptel national bovin est composé principalement, des bovins possédant une bosse

«Bosindicus» (Zébus), ceux qui n’ont pas de bosse apparente «Bostaurus» (taurins) et ceux qui ont une bosse intermédiaire communément appelés «Borgou». Il existe également des métis issus de différents croisements entre les types de bovins précités.

1.1.1.1. Taurins

On rencontre au Bénin deux types de taurins: ceux à longues cornes (bostauruslongifrons) et ceux à courtes cornes (bostaurusbrachyceros).

Taurins à longues cornes

Les taurins à longues cornes sont représentés au Bénin par la race N'dama et la race Pabli.

Race N’dama

Le mot N’dama signifie dans plusieurs ethnies africaines notamment guinéennes «de petite taille, court sur pattes» (Lekeux, 2006). Originaire du Fouta Djallon, la race bovine N’dama est localisée dans le Département du Borgou au Bénin, à la Ferme d’Elevage de l'Okpara (FEO) où elle a été introduite pour la première fois vers 1952 (Youssaoet al., 2000). Elle se retrouve également au Mali, dans le cercle de Yanfolila, frontalier avec la République de Guinée (Cissé, 2000). Son aire de distribution géographique s’étend en Côte d’Ivoire et au Sénégal (Bouyer, 2006). Elle est caractérisée par une robe essentiellement fauve et parfois pie, avec des cornes en forme de lyre et un poids moyen variant entre 275 et 350 kg pour un rendement à l’abattage de 41-53% (Adjou, 2006; Bouyer, 2006). Le rendement à l’abattage peut varier entre 54 et 55% (FAO, 2003). La hauteur au garrot est de 113,6 ± 0,8 cm chez la femelle et 116,4 ± 1,6 cm chez le mâle (Bouyer, 2006). Les taureaux atteignent parfois 420 kg (Cissé, 2000). En milieu villageois, le poids à la naissance des N’dama varie de 15 à 17 kg, à 12 mois le poids atteint 84,4 kg, à 24 mois la moyenne pondérale oscille entre 120 et 123 kg (FAO, 2003). En station à Boké en Guinée, le poids à la naissance

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des bovins N’dama est de 18 à 19 kg, 100 à 110 kg à 12 mois, 111 à 144 kg à 18 mois et 148 à 190 kg à 30 mois (FAO, 2003). Dans cette station, les bovins N’dama ont des gains moyens quotidiens respectifs de 217,8 g/j et 228,4 g/j en saison sèche et en saison pluvieuse (FAO, 2003). Les vaches N’dama de cette ferme guinéenne produisent en moyenne 163 et 301 litres en 4 mois de lactation au cours des saisons sèche et pluvieuse, soit des productions moyennes journalières de 1,36 litres et 2,51 litres (FAO, 2003). Sur 6 mois de lactation, la vache N’dama produit 183 à 453 litres de lait (Ezanno et al., 2005). En milieu paysan, la quantité du lait produit par jour et par vache N’dama est de 0,4 à 0,5 litre dans les zones de transhumance de la basse Guinnée, 0,4 litre par jour sur le plateau central du Fouta Djalon et 0,6 à 0,8 litre dans la zone pré-forestière (FAO, 2003). C’est une race trypanotolérante (Cissé, 2000;

Yaokorin, 2007). Elle est rustique et caractérisée par sa capacité d’adaptation et de valorisation des pâturages naturels (FAO, 2003). Les bœufs de ce type génétique sont utilisés pour la culture attelée (Cissé, 2000).

Race Pabli

La race Pabli est une race bovine du Nord Bénin plus précisément de la haute vallée du fleuve Pendjari à l'Est de l'Atacora (Youssao, 2016). Elle est en voie de disparition à cause du métissage anarchique dont elle est victime (Youssao, 2016). Elle serait un produit du croisement de la race Borgou avec le taurin Somba (Youssao, 2016). Ses traits morphologiques sont proches de la N'dama (Adjou, 2006).

Taurins à courtes cornes

Les taurins à courtes cornes sont représentés par les races Lagunaire et Somba.

Race Lagunaire

Principal bétail du Sud du Bénin, cette race encore appelée «Lagune» (figure 1) vit le long du système lagunaire du golfe de Guinée, dans les régions maritimes de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Bas Congo (Belemsaga, 2000). D'une manière générale, le nom Lagunaire est utilisé pour les bovins nains des régions côtières d'Afrique de

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l'Ouest et d'Afrique Centrale. Les Départements de l’Ouémé-Plateau représentent le berceau de cette race au Bénin. Elle se retrouve aussi dans le Mono, le Couffo, l’Atlantique, le Littoral et son aire d’extension secondaire est le Zou (Adjou, 2006).

C’est une race caractérisée par une robe à dominance noire, parfois pie-noir, une rareté des robes rouges et pie-rouges avec des muqueuses, des paupières et des onglons noirs (Lekeux, 2006). Elle est bréviligne, ellipométrique et possède de courtes cornes effilées, parfois absentes; sa taille au garrot est de 80 à 100 cm et son poids moyen est de 142,30 kg à 200 kg chez le mâle et 160 kg chez la femelle (Adjou, 2006; Salifouet al., 2012). La vache Lagunaire a une faible production du lait qui est 0,36 litre par jour en moyenne à la Ferme d’Elevage de Samiondji (Kassa et al., 2016b). Son rendement brute à l’abattage est de 48,59% et le rendement vrai est de 57,20% (Salifou et al., 2012). Les bovins de race Lagunaire ont une bonne trypanotolérance (Adjou, 2006).

Race Somba

La race Somba (figure 2) est une race taurine trypanotolérante à courtes cornes d’Afrique de l’Ouest (Adanléhoussi et al., 2003). Leur élevage fait l’apanage des Temberma (Togo) ou Tammari (Bénin). Généralement, la race se retrouve au Togo et au Bénin entre 9° 38’ et 10° 38’ de latitude Nord. Selon Kassa et Moutouama (2009), la robe la plus fréquente est la pie-noire (20,25%), suivie respectivement des robes noire (18,73%), noir-pie (12,66%), blanche (12,41%), rouge-pie (10,38%), pie-rouge (9,87%) et rouge (7,85%). Les robes noir-rouges ont été rarement rencontrées (2,28%), il en est de même pour les robes grises (2,28%), froment (1,77%) et rouge-noire (1,27%). Les cornes dominantes sont les cornes horizontales symétriques (53%), viennent ensuite les cornes courtes symétriques (32%), les cornes relevées symétriques (8%), les cornes tombantes symétriques (6%) (Kassa et Moutouama, 2009). La race bovine Somba est un animal rectiligne, ellipométrique, bréviligne. Elle possède une tête massive avec de petites cornes horizontales en forme de croissant; dans une moindre mesure, on note des animaux à cornes flottantes. La longueur scapulo-ischiale est de 101,87 cm chez le mâle adulte et de 96,07 cm chez la femelle (Kassa et Moutouama, 2009). La hauteur au garrot est de 104 cm et de 97 cm, respectivement chez le mâle et la femelle adulte (Kassa et Moutouama, 2009). Le poids adulte varie de

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165 à 187 kg (Adanléhoussi et al., 2003). Ils sont utilisés dans la culture attelée et leurs productions de viande et de lait restent limitées. La vache Somba produit en moyenne 476,38 ml de lait par jour en élevage traditionnel dans la Commune de Boukombé (Kassa et Moutouama, 2009). Le rendement à l’abattage est de 49%

(Youssao, 2013).

1.1.1.2. Zébus

Les principaux zébus rencontrés au Bénin sont: les zébus M’bororo, Azawak, Peulh et Goudali.

Zébu M’bororo

Les aires de concentration géographique du zébu M’bororo sont les Départements du Borgou (Parakou) et de l’Alibori plus précisément dans les Communes de Malanville, Karimama, Kompa (Youssao, 2013). Son aire d’extension secondaire est le Département de l’Atacora (Adjou, 2006). Son berceau est l’empire du Macina du XVIIIè siècle et s’étend du Nigéria, Niger, Tchad jusqu’au Cameroun (Youssao, 2013).

Haut sur pattes avec des cornes très longues et en lyre, le zébu M’bororo a une robe brune ou noire, sa hauteur au garrot est de 140 à 150 cm et son poids moyen est de 300 à 400 kg chez le mâle et de 250 à 300 kg chez la femelle (Youssao, 2013). La vache M’bororo produit en moyenne 1,5 à 2 litres de lait par jour et a un rendement boucher de l’ordre de 50% (Adjou, 2006).

Zébu Azawak

Le zébu Azawak est originaire de la vallée de l’Azawak au Niger (Cissé, 2000). Son aire de dispersion s’étend sur les plateaux du Sahel Nigérien, Malien et Burkinabé (Youssao, 2013). Au Bénin, cette race se rencontre dans les Communes de Malanville et de Karimama (Youssao, 2013). L’Azawak est de taille moyenne: 1,20 à 1,45 m chez le taureau; 1,10 à 1,20 m chez la vache avec un poids moyen de 300 kg chez le mâle et 250 kg chez la femelle (Adjou, 2006). Il appartient au type rectiligne, bréviligne, eumétrique et possède des cornes courtes, insérées hautes en forme de croissant, de couleur grise (Youssao, 2013). La robe est généralement fauve et à lunettes noires

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(Adjou, 2006). Le zébu Azawak est leader en Afrique de l’Ouest en matière de production laitière (Cissé, 2000). La vache Azawak produit en moyenne 3 à 6 litres de lait par jour en élevage extensif (Adjou, 2006). Dans des conditions améliorées d‘élevage, la production journalière moyenne peut atteindre 7 à 8 litres et même 12 litres en station (Cissé, 2000). C’est un bon animal de portage, apte à l’embouche avec un rendement carcasse entre 48-50% (Youssao, 2013).

Zébu White Fulani

Le zébu Peulh (figure 4) est rencontré dans les zones sahéliennes et soudano- sahéliennes (Kassa, 2011). On le rencontre dans le Macina, les régions de Nara, Nioro, dans la boucle du Niger et sur le plateau central nigérien (Cissé, 2000). De format moyen avec une taille de 1,15 m à 1,40 m, le zébu Peulh se rencontre dans l’Alibori au Bénin (Kassa, 2011). Ce zébu appartient au type rectiligne, sublongiligne, eumétrique, caractérisé par une bosse assez développée et une croupe inclinée avec un poids de 346,48 kg pour le mâle et 250 kg pour la femelle (Kassa, 2011; Salifou et al., 2012).

Haut sur pattes et réputé bon marcheur, le zébu Peulh a une robe à dominance grise, grise claire et possède des muqueuses noires, des cornes de longueur moyenne en lyre, fortes à la base et dirigées en avant (Kassa, 2011). Ils supportent des disettes alimentaires assez longues, sont sensibles à l’humidité et à certaines pathologies comme la trypanosomiase (Kassa, 2011). Le zébu Peulh a un rendement boucher brute de 51,95% et un rendement vrai de 61,07% (Salifou et al., 2012a). Sa production moyenne du lait est de 1,45 litre par jour dans la zone péri-urbaine de Parakou (Kassaet al., 2016c). C’est un bon animal de trait et efficace au labour (Kassa, 2011).

Zébu Goudali

Zébu d'Afrique de l'Ouest, le Zébu Goudali est originaire du Nigéria où il est encore appelé Zébu Sokoto (Meyer, 2014). Il se retrouve également au Niger, au Cameroun et en République de Centre Afrique (Meyer, 2014). Localisé dans les Départements du Borgou et de l’Alibori au Bénin, le zébu Goudali a une couleur blanche, pie ou pie- rouge, parfois, la robe est entièrement rouge avec une bosse très développée dans les deux sexes et de courtes cornes ou moyennes (Youssao, 2013; Meyer, 2014). Le taureau pèse en moyenne 563 kg et la vache 335 kg (Youssao, 2013). En élevage intensif, dans

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la zone péri-urbaine de Bobo-Dioulasso, les poids à la naissance des Goudali sont de 25,7 kg pour les mâles et de 24,6 kg pour les femelles (Marichatou et al., 2005). Ce type de bovin à une assez bonne vitesse de croissance avec des gains moyens quotidiens de 243 g, 306 g, 327 g, 211 g par jour respectivement entre les âges types de 0 à 3 mois, de 3 à 6 mois, de 6 à 9 mois et de 9 à 12 mois (Marichatou et al., 2005). La vache Goudali produit en moyenne 600 à 1200 kg de lait pour une durée de lactation de 7 à 10 mois ( Marichatou et al., 2005).

1.1.1.3. Bovins de race Borgou

La race Borgou(figure 3) est issue d’un croisement stabilisé lointain entre le Zébu White Fulani et les taurins à courtes cornes d’Afrique Occidentale principalement Somba et accessoirement Lagunaire (Kassa, 2011). Les bovins de race Borgou se retrouvent un peu partout au Bénin maïs son berceau est le Département du Borgou dont elle porte le nom (Kassa, 2011). Son aire de distribution géographique s’étend au Togo, au Burkina Faso (Méré) et au Nigeria (Kassa, 2011). Race trypanotolérante, haute sur pattes (hauteur au garrot variant entre 1 m et 1,10 m pouvant atteindre 1,15 à 1,22 m chez les femelles et 1,26 m chez les mâles), la race Borgou représente 51% de l’effectif national bovin (Adjou, 2006; Kassa, 2011). Sa robe dominante est de couleur blanche (pie intégrale) ou grise, quelque fois pie-noir, et les muqueuses sont généralement noires (Lekeux, 2006). La race Borgou est une race utilisée à trois (03) fins: viande, lait et travail (Adamou-N’Diaye et al., 2001).La vache Borgou produit en moyennes0,99 litre de lait par jour dans la zone péri-urbaine de Parakou (Kassa et al., 2016c). Les bovins de race Borgou ont un poids vif moyen de 287,67 kg, un rendement brute de 49,35% à 56% et un rendement vrai de 58,12% et fournissent généralement plus de la moitié de la viande consommée au Bénin (Adamou-N’Diaye et al., 2001; Salifou et al., 2012).

1.1.1.4. Bovins métis

Métis Lagunaire x Azawak

Ce métis est issu du croisement entre le bovin Azawak et le bovin Lagunaire. Il bénéficie de la complémentarité des deux races car la résistance aux maladies surtout

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à la trypanosomiase vient de la race Lagunaire et l’aptitude à la production du lait est donnée par l’Azawak (Gandonou, 2013). Ce croisé possède des traits morphologiques propres au Lagunaire et à l’Azawak: rectiligne, eumétrique et bréviligne avec une couleur de la robe dominée par le noir, le froment foncé et le pie-noir. Ce bovin possède également une ébauche de bosse avec des cornes courtes et légèrement tombantes. La production du lait chez la vache est en moyenne de 0.69 litre par jour en élevage semi-amélioré (Kassa et al., 2016b).

Métis Zébu x Borgou

Il s'agit d'un type de bovin de plus en plus fréquent dans les élevages et issu du croisement entre les zébus White Fulani et la race Borgou ou entre les Zébus Goudali et la race Borgou; ces métis sont très prisés par les éleveurs de nos jours et il est difficile de les distinguer des Borgou «purs»; la race Borgou se trouve donc menacée par ce nouveau type de métissage (Adjou, 2006).

Figure 1: Taurin Lagunaire

(Salifou, 2013) Figure 2: Taurin Somba (Youssao, 2015)

Figure 3: Taurin Borgou (Kassa, 2011)

Figure 4:Zébu White Fulani (Kassa, 2011)

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1.1.2. Races bovines exotiques élevées au Bénin

Outre les races précédemment citées et dites races locales, il existe sur le territoire béninois des races exotiques. Ces races doivent leur présence à un programme d'amélioration de la production laitière des races locales par métissage. On rencontre ainsi à la Ferme d’Elevage de Kpinnou (Sud Bénin) et à la Ferme d’Elevage de l’Okpara (Nord Bénin) des bovins de races Gir, Girolando (importées du Brésil) et les métis Borgou x Girolando, Borgou x Gir et Borgou x Holstein (Adjou, 2006). Ces races produisent en moyenne 4 à 7 litres de lait par jour (PDE, 2008).

1.1.2.1. Race Girolando

La race bovine Girolando (figure 5) est une race laitière d’origine Brésilienne, bonne laitière, résultant du croisement entre le zébu indien Gir rustique (race à viande) et la race bovine européenne Holstein réputée très bonne laitière (Byishimo, 2012). Les Girolando sont réputés pour produire du lait et de la viande (Byishimo, 2012). Ils sont généralement de robe noire, mouchetée, pie-noir ou fauve (FEK, 2010). Les mâles ont une grande capacité d’adaptation (capacité de se servir au pâturage, une relative résistance aux maladies et aux parasites, une croissance pondérale très rapide); ils ont une performance comparable à bien d’autres races à viande. Les Girolando sont des animaux hauts sur pattes avec une hauteur au garrot variant entre 1,30 et 1,60 m et peuvent atteindre 1,40 m chez les femelles et 1,65 m chez les mâles (Anato, 2013).

Le poids vif moyen à l’âge adulte est de 450 kg et peut atteindre 800 kg chez les femelles et 900 à 1000 kg chez les mâles (Anato, 2013; Byishimo, 2012). Les femelles Girolando sont des animaux mal proportionnés ayant un profil convexiligne, des cornes dirigées en croissant vers le haut, légèrement en avant du chignon (Anato, 2013). Elles ont un tronc volumineux et une poitrine élargie (Anato, 2013). Les côtes et les cuisses sont bien développées (Anato, 2013). En général, les femelles Girolando sont longilignes et hypermétriques (Anato, 2013). Quant aux mâles, ce sont des animaux très robustes. Le profil de la tête est semblable à celui de la femelle (Anato, 2013). La tête du mâle est plus épaisse, les muscles de l’encolure et de l’épaule sont très bien développés (Anato, 2013). Le corps est large, avec un dos long

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et concave (Anato, 2013). La poitrine est très solide. Ajoutons qu’au niveau de la tête, les cornes sont généralement absentes à cause de l’écornage réalisé à bas âge (Anato, 2013). Mais quand elles existent, elles sont souvent noires et lisses (Anato, 2013). Les oreilles sont moyennes, légèrement pendantes en s’écartant latéralement de la tête (Anato, 2013). Ces animaux ont aussi un fanon bien développé qui commence du menton et finit au poitrail (Anato, 2013). En ce qui concerne leurs aptitudes, les Girolando ont une prédisposition physiologique à la production, qui est principalement basée sur le lait (Anato, 2013). La vache Girolando produit en moyenne 4,77 litres de lait par jour, à la Ferme d’Elevage de Kpinnou(Kassa et al., 2016b). Dans son berceau (au Brésil), la production moyenne journalière à la première lactation varie de 7 à 13 litres avec une production totale de 3600 kg par lactation de 270 à 300 jours (Hestin, 2012).

Figure 5:BovinGirolando (Kassa, 2011)

1.1.2.2. Race Gir

La race bovine Gir est l’une des races les plus importantes de l’Inde. Considérée comme race d’aptitude viandeuse à production laitière importante, elle est élevée avec beaucoup d’appréciation dans les régions de Rayputana, Baroda et aussi dans la région de Kathiawar, où se trouvent les hautes montagnes couvertes par la forêt de Gir. Elle est sélectionnée exclusivement pour la production de lait en Inde. L’entrée du Gir au Brésil fut en 1906, mais c’est seulement après la deuxième guerre mondiale que les éleveurs ont commencé effectivement à s’intéresser à la race, qui était utilisée à deux fins: lait et viande. La race se caractérise par un profil ultra convexe, avec le faux- toupet bien lancé vers l’arrière, le front large et lisse, les cornes sont orientées vers le bas et en arrière. Les oreilles sont typiquement de longueur moyenne et pendante. Les pelages sont variés, pouvant être rouges ou jaunes dans toutes leurs nuances, ou encore

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peuvent présenter de petites taches de couleurs standards au fond blanc ou des taches blanches au fond standard. La race bovine Gir écornée, classée comme autre race, présente le même biotype. La race Gir a une énorme participation et importance dans l’élevage laitier brésilien, soit en étant élevée comme race pure ou à travers de nombreux croisements, comme par exemple avec la race hollandaise Holstein. La production moyenne de lait est de 3777 kg en 305 jours de lactation soit une production journalière de 12,38 kg de lait. Les femelles sont de très bonnes mères et les veaux ont besoin de peu de soins. Les mâles sont des animaux de taille moyenne et de muscles compacts. Les femelles atteignent à 48 mois 520 kg et les mâles plus de 750 kg.

1.2. Systèmes d’élevage

Le système d'élevage pratiqué dépend de nombreux facteurs dont le plus important est le régime des précipitations (Adjou, 2006). Ainsi, en fonction de la disponibilité en eau, en fourrages, ressources et infrastructures d’élevage, on note des types particuliers d'élevage (Adjou, 2006). Les différentes races bovines font donc l'objet de modes d'exploitation variés (Adjou, 2006). Suivant le mode de conduite et d’alimentation des animaux, trois (03) systèmes peuvent être différenciés: le système d’élevage extensif, le système d’élevage intensif et le système d’élevage semi-intensif qui est intermédiaire entre les deux premiers systèmes (Bonnier et al., 2004). Le système extensif était le plus dominant, mais depuis plusieurs années les systèmes semi-intensif et voire intensif ont émergés, exploitant les races exotiques hautes productrices du lait (N’diaye, 2006).

1.2.1. Système d’élevage extensif

Le système extensif de production animale peut être défini comme une méthode d’élevage sur de vastes surfaces, avec de faibles investissements, une faible densité du cheptel et une faible productivité par hectare Renoux (2009). Selon cet auteur, plus un élevage est extensif, plus la quantité d’intrants est faible et se caractérise également par l’inexistence de logements pour les animaux qui vivent toute l’année sur des prairies naturelles non entretenues. Les fourrages naturels constituent alors la seule

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alimentation des animaux et la reproduction est basée sur la monte naturelle avec une quasi-inexistence d’un plan de prophylaxie (Renoux, 2009). Le système d’élevage extensif est très dépendant de l’environnement et des aléas climatiques (Renoux, 2009). Ce type d’élevage exploite les races bovines locales; il est caractérisé par une alimentation exclusive au pâturage et l'absence de bâtiments d'élevage; l'objectif premier de cet élevage n'est ni la production laitière ni la production de viande; c'est un patrimoine collectif ou familial; dans cet élevage, les animaux sont peu exploités; la vente d'animaux est très rare et l'animal constitue une épargne dont les propriétaires ne prélèvent que dans de rares cas de besoin d'argent; les animaux servent beaucoup plus à l'occasion des cérémonies comme les funérailles, le mariage, les sacrifices et à l'occasion des fêtes de Tabaski (Yaokorin, 2007). L'élevage extensif ou pâturage extensif est une méthode d'élevage souvent caractérisée par une faible capacité de charge; les animaux élevés en système extensif sont généralement rustiques, c'est-à- dire adaptés au milieu dans lequel ils vivent. La production s’organise principalement autour des pâturages, des points d’eau; les animaux exploitent la végétation de la saison des pluies, la paille peu nutritive en saison sèche (Kamuanga, 2005). Les troupeaux sont en constante divagation et la reproduction est peu ou pas du tout contrôlée; les performances productives du système sont globalement faibles et soumises aux facteurs environnementaux notamment les aléas climatiques (N’diaye, 2006; Hamadou et Sanon, 2006). Les pâturages naturels fournissent la quasi-totalité de l'alimentation et la contrainte majeure se situe en saison sèche quand les herbacées se lignifient et perdent leur valeur nutritive (Hamadou et Sanon, 2006). L’élevage extensif est également axé autour de l’autoconsommation familiale (N’diaye, 2006).

La main d'œuvre est exclusivement familiale (Pacheco, 2006). Ce système est très répandu en Afrique notamment au Bénin et peut être réparti en 4 principaux types: le système d’élevage extensif sédentaire, le système d’élevage extensif semi- transhumant, le système d’élevage extensif transhumant et le système d’élevage extensif nomadique.

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1.2.1.1. Système d'élevage extensif sédentaire

Dans ce type d'élevage, le cheptel reste fixe toute l'année; ce mode d'élevage se rencontre surtout dans les zones plus ou moins humides, agropastorales; il concerne surtout les bovins de races Lagunaire, Somba, Borgou et de plus en plus les métis Zébu x Borgou et Zébu x Lagunaire (Adjou, 2006). Ici, les troupeaux sont de petite taille, en moyenne un effectif variant entre 10 à 80 têtes (Adjou, 2006). Une étude menée par Youssao et al. (2013) dans les Départements du Borgou, de l’Alibori et de l’Atacora montre que l’élevage extensif sédentaire est caractérisé par des habitats (parcs de nuit) construits en bois avec des piquets à l’intérieur, auxquels les animaux sont rattachés la nuit. Les animaux sont nourris essentiellement au pâturage naturel et sont complémentés parfois par des résidus de récolte, le sel et le tourteau de coton (Babatoundé et al., 2009 ; Youssao, 2013). Les animaux sont conduits au pâturage entre 9 h et 9 h 30 mn et sont de retour entre 17 h 30 mn et 18 h 30 mn. Pendant la saison sèche, les éleveurs vont au pâturage entre 7 h et 8 h et sont de retour entre 17 h 30 mn et 19 h; les animaux passent assez de temps au pâturage pendant la saison sèche à cause du manque de fourrages (Youssao et al., 2013). Au Maroc, Sraïri et al. (2003) distingue deux types d’élevage extensif sédentaire dans le périmètre irrigué du Gharb:

les élevages allaitants de race locale et les petites exploitations sans terre. Dans les élevages allaitants de race locale, les troupeaux d’un effectif moyen (50 vaches de race Brune de l’Atlas) vont paître sur une Surface Agricole Utile (SAU) de 10 ha. La Surface Fourragère Principale (SFP) couvre toute la Surface Agricole Utile. Les apports de concentrés sont occasionnels et 22% des charges du troupeau sont liées à l’alimentation. La production du lait occupe une petite place dans ces exploitations (7%). Le rendement laitier par lactation de référence (305 jours) d’une vache est de 450 kg. Les éleveurs investissent très faiblement. Les aléas climatiques et les fluctuations des rendements en viandes sont de véritables problèmes. En ce qui concerne les petites exploitations sans terre, elles sont caractérisées par une Surface Agricole Utile (SAU) de 0,5 ha, un effectif moyen de 4 vaches de race Brune de l’Atlas, l’inexistence de Surface Fourragère Principale (SFP). Les apports de concentrés sont occasionnels et 13% des charges du troupeau sont liées à l’alimentation. La production du lait occupe une infime place dans ces exploitations

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(3%). Le rendement laitier par lactation (305 jours) d’une vache est de 150 kg. Les éleveurs investissent très peu (rareté des capitaux) et les aléas climatiques sont un frein à l’élevage.

1.2.1.2. Système d'élevage extensif semi-transhumant

Les troupeaux de ce mode d’exploitation, ont une taille variant entre 40 et 100 têtes;

les éleveurs pratiquant ce système vivent en général dans des zones où durant certaines périodes de l'année, l'eau et le fourrage manquent (Adjou, 2006). L'éleveur dispose d'un point d'ancrage fixe mais une fois la saison sèche venue, il procède à une partition du troupeau; une partie reste au campement principal, l'autre se déplace sans retour quotidien, vers des zones plus riches en pâturages (Adjou, 2006). Les déplacements effectués peuvent atteindre 10 à 30 km, parfois plus de 30 à 50 km; une fois la période de soudure passée, le troupeau est réuni au campement d'origine (Adjou, 2006). Les races exploitées sous ce mode sont la race bovine Borgou, les métis Zébu x Borgou, quelques zébus et rarement les Lagunaire et les Somba (Adjou, 2006).

1.2.1.3. Système d'élevage extensif transhumant

Le système d'élevage extensif transhumant est caractérisé par le déplacement saisonnier et cyclique des troupeaux; il est essentiellement pratiqué par les éleveurs de zébus et très rarement par ceux possédant des taurins et métis Zébu x Borgou; ce déplacement à la recherche de meilleurs pâturages et breuvage durant la saison sèche se fait sur des distances allant de 200 à 300 km avec parfois des mouvements transfrontaliers; ce déplacement peut durer 5 à 6 mois selon la durée de la période de soudure (Adjou, 2006). Dans ce système, le cheptel est de grande taille: 100 à 300 têtes (Adjou, 2006). Le schéma de transhumance est donc essentiellement fonction des besoins hydriques et nutritionnels du bétail; les besoins socio-culturels sont aussi non négligeables; les éleveurs transhumants (peulhs) possèdent tout de même, des campements permanents où quelques membres de la famille, les personnes âgées généralement, et quelques vaches allaitantes restent toute l'année, tandis que les autres s'en vont et remontent en début des saisons de pluies (Dehoux et Hounsou-Ve, 1993).

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1.2.1.4. Système d’élevage extensif nomadique

Le nomadisme est le changement de région ou de pays selon les saisons pour des raisons beaucoup plus alimentaires. Le nomadisme est plus précisément le déplacement de tout un groupe constitué du bétail et des personnes; parfois, le déplacement semble être effectué au hasard, sans que l’on puisse discerner de circuits particuliers; les nomades se déplacent d’une zone à une autre, sans conserver le même campement d’une année à l’autre (Youssao, 2014). Le nomadisme est un déplacement acyclique dans les territoires très vastes (Youssao, 2014). L’élevage nomade se caractérise donc par les déplacements fréquents et sur de longues distances (plus de 300 km) des éleveurs et de leur troupeau en fonction de la disponibilité des ressources en eau et en fourrages (Etamé, 2014). Ces derniers n’ont pas de camps fixes. Ce type de système, connu sous le nom de système pastoral, se rencontre surtout dans les zones subdésertiques au Nord du Sénégal (Adrar, Azawad, Azawak et Tilemsi), dans les régions du Nord du Sahel chez les Gourma et les Hodh, ainsi qu’au Mali. Les races bovines qui font l’objet de ce système sont les zébus Maure et les Touareg. Le lait est produit principalement par les bovins et secondairement par les chèvres et les chamelles. Cependant la quantité du lait produite est insuffisante et consommée directement ou en fromages (Agri-guide, 2014).

1.2.2. Système d’élevage semi-intensif

Le système de production semi-intensif est un système de production qui consiste en une amélioration du système traditionnel (extensif) de production notamment la conduite des animaux et l’organisation de la production par le biais de l’alimentation, la santé, la génétique (Ferrari, 2013). L’objectif principal de production dans le système semi-intensif est d’assurer une production continue en toute saison; la production intervient principalement comme source de revenus monétaires pour l’exploitant; le système semi-intensif est aussi caractérisé par la complémentation, la médication et l’amélioration du potentiel génétique des races locales (N’diaye, 2006;

Yaokorin, 2007). L’expression «élevage semi-intensif» se réfère à des systèmes d’élevage «marqués par un niveau d’investissements souvent assez faible en bâtiments et équipements d’élevage et par un recours plus ou moins important aux intrants

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alimentaires et vétérinaires; les animaux sont moins dépendants des ressources naturelles et de l’espace que ceux qui sont élevés dans un système extensif; ils ne s’éloignent pas du lieu de production» (INSD, 2009). Le système agro-pastoral a tendance à se rapprocher de ce système grâce au potentiel important en sous-produits agricoles et agro-industriels dont il dispose (N’diaye, 2006). Pendant la saison sèche et après les périodes de récoltes, les animaux sont dans les champs de culture; ils s’alimentent à base de résidus de récolte (fanes d’arachide, pailles de maïs, graines de coton…); en saison des pluies, les animaux sont conduits dans la journée sur les pâturages naturels et le soir ils sont parqués (N’diaye, 2006). Dans ce type d'élevage, les bâtiments d'élevage sont le plus souvent construits en murs de ciment couverts de tôles ou bien sur piquets couverts et entourés de tôles (Yaokorin, 2007).

1.2.3. Elevage commercial ou système d’élevage intensif

L’élevage intensif est un élevage utilisant un environnement généralement amélioré, d'où une forte charge à l'hectare (densité), une importante main d’œuvre et un gros capital par unité élémentaire de production (Meyer, 2012). Il est aussi appelé élevage

«moderne», en opposition à l’élevage dit «traditionnel» (Ferrari, 2013). L'élevage intensif est une forme d'élevage qui vise à augmenter le rendement de cette activité, notamment en augmentant la densité des animaux sur l'exploitation. C'est le système le plus rare, le plus structuré et ayant un ou des objectif (s) de production; le troupeau est individuel pour cet élevage; les infrastructures sont constituées de clôtures ou parcs en dur, hangars, puits, magasins, etc (Yaokorin, 2007). La race exploitée est le plus souvent importée et sélectionnée (Yaokorin, 2007). Le système de production intensive se caractérise également par un niveau élevé d’utilisation d’intrants notamment alimentaires (concentrés, complexes minéralo-vitaminés, fourrages cultivés…) (N’diaye, 2006). L'alimentation des animaux est assurée au pâturage et complétée à l'étable par les compléments alimentaires; le complément minéral est régulièrement distribué sous forme de pierre à lécher tant en saison des pluies qu’en saison sèche (Yaokorin, 2007). Ce système est moins dépendant des aléas climatiques et diminue de manière importante les risques liés aux germes transmissibles. Les animaux bénéficient également d’un suivi sanitaire; ils sont déparasités et vaccinés

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régulièrement contre les principales maladies (Hamadou et Sanon, 2006). Les niveaux de production sont supérieurs à ceux des autres systèmes de production et la production est essentiellement destinée aux consommateurs et aux industriels de transformation (N’diaye, 2006). En Europe, deux types d’élevage bovins intensifs se distinguent: les élevages bovins de production du lait et les élevages bovins de production de viande (Chatellier et al., 2000). Les élevages bovins laitiers sont dominants dans les pays d’Europe du Nord. Plus des trois-quarts des exploitations herbivores en Allemagne, en Autriche, en Finlande, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Suède sont de ce type. Les exploitations de type «bovins lait» se caractérisent par une production moyenne annuelle de lait de 166 100 kg, une Superficie Agricole Utile de 42 hectares et 1,9 unité de travail agricole annuel (rapport entre le nombre de jours de travail observés et le nombre de jours de travail théoriques qui est de 275 jours).

Ces exploitations ont en moyenne 29 vaches laitières et assurent une production brute totale de 91400 euros. Les élevages de type «bovins viandes» représentent la moitié des exploitations herbivores en Irlande, en Angleterre et un tiers des exploitations en France, en Belgique et au Danemark. Elles possèdent chacune en moyenne une Superficie Agricole Utile de 57 hectares. Ces exploitations regorgent chacune, une moyenne de 20 vaches allaitantes. Elles ont un revenu d'exploitation faible (17100 euros contre 25600 euros).

1.3. Historique des groupes socio-ethniques Peulh et Gando du Bénin

Deux groupes de fulfulde s’observent au Bénin: les Peulh et les Gando. Les Gando ou Gammukeebè sont des locuteurs fulfulde descendants:

des anciens esclaves du roi de Nikki libérés par la colonisation;

des yonobu qui sont des enfants de la société Baatonu et Boo considérés comme ensorcelés qui durant un temps, ont vécu chez les peulh.

Les Gando étaient des prisonniers de guerre wassangari vendus aux Peulh. D’autres sont des enfants naturels des Baatombu ou Boo marqués par une poussée anormale des incisives à la mâchoire supérieure et abandonnés aux Peulh (Chabi Toko, 2016).

Contrairement aux Peulh, les Gando ne se contentent pas exclusivement de l’élevage.

Ils sont également des agriculteurs et des chasseurs, ce qui ne leur permet pas

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d’apporter le même soin que les Peulh à leurs animaux. Le ménage d’un Peulh est marqué par la permanence du lait même si ce dernier ne possède que 03 vaches. Par contre un Gando peut posséder 100 bêtes sans pour autant disposer du lait dans son ménage. Les Gando transforment tout le lait en fromage qu’ils commercialisent (Boesen, 1997).

1.4. Importance socio-économique et culturelle du bétail 1.4.1. Importance socio-économique du bétail

En général, le bétail constitue une réserve de richesse, une source d’épargne et une garantie pour la sécurité sociale. Le troupeau joue un rôle important dans de nombreuses économies paysannes: vente de produits, réserves financières pour effectuer les achats courants (semences, outils, nourriture et vêtements). Le bétail est un gage pour l’emprunt et rassure le créancier que les dettes seront honorées (Chabi Toko, 2016). Les animaux ont également une valeur d’échange qui rend possible de nombreux services grâce au troc. Des études de cas montrent que l’élevage apporte 34% des revenus monétaires des ménages ruraux contre 14 % pour les produits végétaux (OCDE, 2007; Lo et Lo, 2009). Une enquête réalisée auprès de plusieurs agro-éleveurs dans le plateau Mossi au Burkina Faso donne des indications sur l’importance des revenus d’élevage dans la vie des populations rurales (Lo et Lo, 2009). Au Niger, le secteur élevage contribue à plus de 15 % au budget des ménages et sa contribution à la satisfaction des besoins alimentaires est de 25% (CAO/OCDE, 2007). La contribution des produits laitiers parmi les revenus d’élevage est particulièrement importante dans les pays du Sahel: 40 % au Niger, 38 % au Mali et 32

% au Burkina Faso (Lo et Lo, 2009).

1.4.2. Importance socio-culturelle du bétail

Le bétail est une source de prestige qui génère des fonctions théoriquement honorifiques. La taille d’un troupeau détermine souvent le pouvoir politique et la notoriété de son propriétaire. Le bétail est un moyen d’accès à un certain statut social chez les Peulh (Chabi Toko, 2016):

 le mariage dépend de la possession d’un certain nombre de têtes de bétail;

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 les dons de bétail constituent une chaîne d’intégration sociale.

Il est également utilisé dans les cérémonies rituelles et religieuses (baptême, funérailles) chez les Peulh et les Gando. Chez les Boo et les Baatombu, les funérailles sont l’occasion d’abattre un nombre important de bovin pour montrer le rang qu’occupe le défunt dans la société (Chabi Toko, 2016).

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CADRE D’ETUDE ET METHODOLOGIE

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2.1. Cadre d’étude

L’enquête sur l’importance socio-économique et culturelle de l’élevage des bovins en milieux Peulh et Gando a été réalisée dans la commune de Kalalé(figure 6).Cette commune est située au Nord-Est du Bénin, dans le département du Borgou. Elle est limitée au Nord par la commune de Ségbana, au Sud par la commune de Nikki,à l’Ouest par les communes de Bembèrèkè et de Gogounou et à l’Est par la République Fédérale du Nigéria. Elle est située entre 10°17′ 24″ de latitude Nord et 3°22′ 54″ de longitude Est. Elle couvre une superficie de 3.586 km² et compte six arrondissements que sont: Basso, Bouka,Dérassi, Dunkassa, Péonga et Kalalé. Ces arrondissements regroupent 76 villages et quartiers de ville. La population de la commune de Kalalé est 168 882 habitants avec une densité de 46,98 habitants au km2 (Countrystat/ben, 2017).

Elle est essentiellement composée des groupes ethniques Gando, Peulh, Boo et Bariba.

Dans la commune de Kalalé, règne un climat de type soudanien avec l'alternance d'une grande saison des pluies et d'une grande saison sèche. La saison des pluies s'étend d'avril à octobre et la saison sèche dure de novembre à mars. La moyenne pluviométrique enregistrée est de 1.099 mm (MAEP, 2016). La végétation est composée de savanes boisées, arborées et arbustives. On y rencontre des forêts claires par endroits. Mais, sous l’action de l’urbanisation de nombreux ligneux et des ressources fauniques disparaissent. La forêt classée à trois rivières est l’une des plus importantes ressources naturelles de la commune de Kalalé. Cette ressource forestière inter-communale (partagée avec les communes de Ségbana, Gogounou et Bembèrèkè) s’étend sur une superficie de 259.600 ha. Les savanes arborées et arbustives sont des formations qui occupent essentiellement les affleurements rocheux, aux sols peu évolués, graveleux et peu profonds. Dans la commune de Kalalé, on rencontre divers types de sols en fonction de la nature des minéraux qui les composent. Ce sont essentiellement les sols ferralitiques faiblement altérés, les sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions difficiles et les sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions mal drainés. Il existe plusieurs bas-fonds qui ont été aménagés et qui ont bénéficié d’ouvrages hydro-pastoraux dans tous les arrondissements que compte la commune sauf à Péonga. En somme, il existe actuellement 09 ouvrages hydro-pastoraux dans la commune de Kalalé.

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Figure 6: Carte de localisation géographique de la commune de Kalalé

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2.2. Méthodologie

Les données relatives à la présente enquête dans la commune de Kalalé ont été collectées auprès de 59 éleveurs de bovins dont 32 éleveurs Gando et 27 éleveurs Peulh. Les éleveurs ont été sélectionnés en fonction de leur accessibilité et de leur disponibilité. A cet effet, une fiche d’enquête a été conçue et comportait notamment, les informations à recueillir sur l’identification de l’éleveur, la constitution des troupeaux, le système d’élevage et la gestion des troupeaux. Un programme d’entretien a été établi en accord avec ces éleveurs. L’identification des éleveurs prenait en compte : le nom et les prénoms, l’appartenance ethnique, le niveau d’instruction, les activités auxquelles s’adonnent l’éleveur et sa religion. La constitution des troupeaux ressortait la taille des cheptels bovins, les différentes races bovines élevées au sein de ces troupeaux et l’origine de ces animaux. Les caractéristiques du système d’élevage se rapportaient aux différents types d’élevage (élevage, sédentaire, élevage pastoral transhumant, embouche paysanne et le ranching), aux lieux de pâture, à la fréquence journalière de pâture des bovins et aux compléments alimentaires. En ce qui concerne la rubrique «gestion des troupeaux », elle renseignait sur les sources principales et secondaires de revenus, le nombre de personnes actives dans les ménages des éleveurs, le nombre de personnes participant aux activités de l’éleveur et les raisons pouvant justifier la sortie d’un animal du troupeau. Cette partie ressortait également les sources de revenus de l’épouse de l’éleveur enquêté.

2.3. Traitement des données

Les données issues de l’enquête ont été dépouillées, encodées et enregistrées dans une base de données Excel. Ces données ont été analysées à l’aide du logiciel SAS (Statistical Analysis System, 2006). Les moyennes ont été calculées par la procédure Proc means et les fréquences par la procédure Proc freq. La signification de l’effet ethnie (Gando, Peulh) sur les moyennes des variables quantitatives (Age de l’éleveur, nombre de personnes actives...) a été déterminée suite à une analyse de variance à l’aide du test de F et les comparaisons deux à deux ont été faites par le test de t.

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Le test de Chi-carré a ressorti l’effet ethnie sur les fréquences des variables qualitatives (niveau d’instruction, activités, religion...) et les comparaisons 2 à 2 entre ces fréquences ont été réalisées par le test bilatéral de Z.

L’intervalle de confiance à 95% a été calculé en appliquant la formule ci-contre : (1 )

1,96 P P

ICP N

P est la fréquence relative et N la taille de l’échantillon.

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RESULTATS ET DISCUSSION

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3.1. Résultats

3.1.1. Identification des éleveurs de bovins dans la commune de Kalalé

Les tableaux 1a et 1b présentent les différentes informations relatives à l’identité des éleveurs de bovins enquêtés, dans la commune de Kalalé. Les éleveurs enquêtés sont tous des musulmans âgés de 38 ans en moyenne. Ils sont soit d’ethnie Gando (54,24%) ou Peulh (45,76%). Les éleveurs Gando (84,38%) sont généralement non scolarisés au même titre que les éleveurs Peulh (88,89%). Toutefois, au sein des éleveurs Gando, 12,5% des individus sont alphabétisés et rarement des individus ont un niveau secondaire (3,13%). L’activité principale des éleveurs Peulh est l’élevage des bovins (96,3%) contrairement (p<0,001) aux éleveurs Gando qui s’adonnent majoritairement à l’agriculture (65,63%) et minoritairement à l’élevage des bovins (34,38%). Ainsi, dans les ménages Gando et Peulh, les personnes actives priorisent respectivement l’agriculture (5,1) et l’élevage (5,58). Dans l’ensemble, il y a autant de personnes actives dans un ménage Gando (13,08) que dans un ménage Peulh(9,03).

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Tableau 1a: Niveaux d’instruction et activités principales et secondaires des éleveurs de bovins de la commune de Kalalé

Variables Gando Peulh

Test Chi-carré Effectif total Fréquence Pourcentage IC Effectif total Fréquence Pourcentage IC

Niveau d'instruction

Non scolarisé 32 27 84,38a 12,58 27 24 88,89a 11,9 NS

Alphabétisé 32 4 12,5a 11,46 27 3 11,11a 11,9 NS

Primaire 32 0 0a 0 27 0 0a 0 NS

Secondaire 32 1 3,13a 6,03 27 0 0a 0 NS

Universitaire 32 0 0a 0 27 0 0a 0 NS

Activités principales

Agriculture 32 21 65,63a 16,46 27 1 3,7b 7,12 ***

Elevage des bovins 32 11 34,38b 16,46 27 26 96,3a 7,12 ***

Elevage de petits

ruminants et volaille 32 0 0a 0 27 0 0a 0 NS

Activités secondaires Agriculture 32 11 34,38b 16,46 27 26 96,3a 7,12 ***

Elevage 32 21 65,63a 16,46 27 1 3.70 b 7,12 ***

IC : Intervalle de confiance; les pourcentages de la même ligne suivis des lettres différentes sont significativement différents au seuil de 5%; NS:

Non significatif; ***: p<0,001.

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Tableau 1b: Age de l’éleveur, personnes actives du ménage et participation aux activités agricoles des communautés Gando et Peulh

Variables Gando Peulh

Moyenne ES Moyenne ES

Age de l’éleveur (ans) 38,41a 1,82 38,54a 1,85

Nombre de personnes actives dans le ménage 13,08a 1,93 9,03a 1,77 Nombre de personnes

participant aux activités

Elevage 1,94a 0,25 5,58a 0,71

Agriculture 5,1a 0,65 2,62a 0,27

ES: Erreur standard; les moyennes de la même ligne suivies des lettres identiques ne diffèrent pas significativement au seuil de 5%.

3.1.2. Constitution des troupeaux bovins dans la commune de Kalalé

La taille moyenne des troupeaux des éleveurs Peulh (77,19±7,66) est plus élevée (p<0,05) que celle de Gando (20,81±6,76). En termes de fréquences, les éleveurs Peulh possèdent essentiellement des cheptels ayant des effectifs compris entre 31-60 têtes (37,04%), 61-100 têtes (18,52%) et supérieurs à 100 têtes (29,53%). Quant aux éleveurs Gando, les effectifs de leurs troupeaux sont compris entre 1-10 têtes (21,88%), 11-20 têtes (40,63%), 21-30 têtes (25%) et 31-60 têtes (9,38%). Ces troupeaux, dans la totalité des cas regorgent de zébus Peulh. Les bovins de race Borgou sont également retrouvés dans 61,54% et 33,33% des cas respectivement chez les Gando et les Peulh. Pour constituer leurs troupeaux, les éleveurs Gando (96,15%) et Peulh (100%) achètent tous en partie leurs animaux ou les obtiennent tous en partie, par don. Les éleveurs Gando (30,77%) et Peulh (33,33%) constituent également leurs cheptels grâce aux animaux hérités. Parmi ces deux groupes ethniques d’éleveurs, seuls les Peulh (11,11%) font parfois des échanges pour acquérir des bovins. De même, seule une minorité (26,92%) de Gando s’adonnent au manoeuvrage pour obtenir des animaux. Les différentes formes de constitution des troupeaux bovins dans la commune de Kalalé sont données au tableau 2.

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Tableau 2: Taille et races bovines des troupeaux dans la commune de Kalalé

Variables Gando Peulh

Test Chi-carré Effectif total Fréquence Pourcentage IC Effectif total Fréquence Pourcentage IC

Classes de tailles de l’effectif des troupeaux

A (1-10) 32 7 21,88a 14,32 27 1 3,70b 7,12 *

B (11-20) 32 13 40,63a 17,02 27 2 7,41b 9,88 **

C (21-30) 32 8 25a 15,00 27 1 3,70b 7,12 *

D (31-60) 32 3 9,38b 10,10 27 10 37,04a 18,22 *

E (61-100) 32 1 3,13a 6,03 27 5 18,52a 14,65 NS

F (supérieur à 100) 32 0 0b 0,00 27 8 29,63a 17,22 **

Races bovines Borgou 26 16 61,54a 18,7 3 1 33,33a 53,34 NS

Zébu Peulh 26 26 100a 0 3 3 100a 0 NS

Origine des bovins élevés

Achat comptant 26 25 96,15a 7,39 3 3 100a 0 NS

Achat crédit 26 0 0a 0 3 0 0a 0 NS

Héritage 26 8 30,77a 17,74 3 1 33,33a 53,34 NS

Echange 26 0 0a 0 27 3 11,11a 11,85 NS

Don 26 26 100a 0 3 3 100a 0 NS

Manoeuvrage 26 7 26,92a 17,05 3 0 0a 0 NS

IC : Intervalle de confiance; les pourcentages de la même ligne suivis des lettres différentes sont significativement différents au seuil de 5%; NS:

Non significatif; *: p<0,05; **: p<0,01.

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