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La diablesse et son enfant Liens pour une analyse approfondie de l œuvre : Référence aux programmes

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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La diablesse et son enfant Marie Ndiaye et Nadjaet Girel Collection Mouche

2000 – Ecole des Loisirs Niveau de classe proposé : CE2

Présentation du livre

Une diablesse en quête d’enfant, voilà à quoi pourrait se résumer l’intrigue. Le personnage épo- nyme erre dans le village et demande inlassable- ment : « Où est mon enfant ? Je l’ai perdu. Avez- vous vu mon enfant ? ». Mais elle est exclue par les villageois, qui jamais ne la laissent entrer, en raison de sa difformité. A la place de pieds, elle a en effet « de petits sabots noirs et fins comme ceux d’une chèvre, séparés par une longue fente », ce qui affole les villageois et alimente les rumeurs.

Liens pour une analyse approfondie de l’œuvre :

http://la-plume-

francophone.com/2008/02/22/marie-ndiaye-la- diablesse-et-son-enfant/

http://www.atout-

lire.fr/La_diablesse_et_son_enfant.php

Référence aux programmes

Le langage oral trouve à se développer dans les dialogues didactiques, dans les débats de savoirs ou d'interprétation (à propos de textes ou d'images), dans les comptes rendus, dans les

discussions à visée philosophique (lien avec l'enseignement moral et civique)...

Langage Oral - cycle 2

-Conserver une attention soutenue lors de situations d’écoute ou d’interactions et manifester, si besoin et à bon escient, son incompréhension.

-Dans les différentes situations de communication, produire des énoncés clairs en tenant compte de l’objet du propos et des interlocuteurs.

-Participer avec pertinence à un échange (questionner, répondre à une interpellation, exprimer un accord ou un désaccord, apporter un complément…).

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I) Un premier dispositif : le Q-sort

Après avoir organisé un parcours de lecture de l’œuvre, il vous est ici proposé de mener une activité s’inspirant de la technique du Q-sort (quotation-sort) qui sera préparatoire à la séance du débat.

Définition du Q-sort:

Le Q-sort a été mis au point à partir de travaux de l’Institut National de la Recherche Pédagogique par l’Institut National d’Administration Scolaire et Universitaire. (De Peretti)

La technique consiste à « faire apparaître », au sein d’un groupe, les tendances dominantes ainsi que les dispersions d’avis relatives à l’appréciation des caractéristiques d’une situation, d’une pro- blématique, d’une fonction, d’un rôle, d’un concept, d’un thème (Organiser des formations –André De Perreti)

Il s’agit :

- de proposer une série d’assertions (ou items) numérotées relatives à un thème précis

- de demander aux personnes de classer ces propositions suivant une variable d’intensité de leur choix.

Cette technique peut être transférable au niveau de classes élémentaires (en ne donnant qu’une dizaine d’items) et permet de faire entrer les élèves en discussion afin de préparer des arguments et des justifications dans le cadre d’un débat

Objectifs :

Mettre rapidement les élèves en situation d’échanger et de travailler en petits groupes.

Faire découvrir, sur un problème donné, la multiplicité des opinions.

Faire rechercher, entre les choix effectués, des réseaux de cohérence ou de contradiction.

Dégager au sein d’un petit groupe ou d’un grand groupe de grandes tendances.

Faire réfléchir sur ses positions individuelles par rapport aux choix d’un groupe et faire prendre conscience de la possibilité ou de la nécessité d’une évolution.

Déroulement :

Les élèves travaillent individuellement dans un premier temps. Ils classent les phrases proposées dans le tableau en notant leur numéro.

Phrases proposées:

1. La diablesse est une sorte de méchante sorcière 2. La diablesse est une jolie jeune femme.

3. La diablesse est courageuse.

4. La diablesse n’a jamais eu d’enfant.

5. La diablesse a tué son enfant.

6. La diablesse est une bonne mère.

7. Les villageois sont méchants avec la diablesse.

8. Les villageois ont peur de la diablesse.

9. La petite fille est chassée par les villageois parce qu’elle est l’enfant de la diablesse.

10. La petite fille est chassée par les villageois parce qu’elle est différente des autres enfants.

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FEUILLE DE REPONSES INDIVIDUELLE La proposition avec laquelle tu es tout à fait

d’accord …

Les propositions avec lesquelles tu es plutôt

d’accord … … …

Les propositions pour lesquelles tu hésites ou

pour lesquelles tu n’as pas d’avis … … …

Les propositions avec lesquelles tu n’es pas

vraiment d’accord … … …

La proposition avec laquelle tu n’es

absolument pas d’accord …

Dans un second temps, les élèves travaillent en groupe (4 à 6 élèves) et doivent se mettre d’accord sur une réponse collégiale. Ce temps permet déjà de mettre les élèves en débat car il faudra argumenter pour justifier ses choix. Les propositions des lignes 2 à 4 laissent une souplesse nécessaire car il ne s’agit pas en littérature de convaincre l’autre. Ce dispositif est ici utilisé comme situation pour apprendre à échanger, à justifier ses choix et commencer à

argumenter. La constitution des groupes sera donc à réfléchir en fonction de ces objectifs : s’il sera intéressant de regrouper des élèves ayant des réponses différentes, il ne faudra pas que toutes les réponses le soient afin qu’un certain consensus soit possible sans « dénaturer » les interprétations individuelles.

FEUILLE DE REPONSES DU GROUPE La proposition avec laquelle le groupe est

tout à fait d’accord …

Les propositions avec lesquelles le groupe est

plutôt d’accord … … …

Les propositions pour lesquelles le groupe

hésite ou pour lesquelles il n’a pas d’avis … … …

Les propositions avec lesquelles le groupe

n’est pas vraiment d’accord … … …

La proposition avec laquelle le groupe n’est

absolument pas d’accord …

II) Un deuxième dispositif : le débat en groupe classe ou en demi-classe Débat interprétatif :

Pensez-vous que la diablesse est la mère de la petite fille ?

L’album proposé est résistant à plusieurs titres. Les personnages, en particulier, sont dans une forme d’anonymat qui permet des interprétations diverses. La réalisation des activités décrites dans le premier dispositif permet d’amener les élèves à s’interroger sur les personnages et à trouver certaines réponses, plus ou moins consensuelles. Ainsi, ce premier travail pourra leur permettre d’entrer dans ce débat en ayant déjà à leur disposition des éléments pour construire leurs arguments.

Remarques

On veillera à ce que les élèves prélèvent dans l’album (texte et illustrations) des indices leur

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permettant de justifier leurs choix pendant le travail de groupe et pendant le débat.

Type de débat

Débat conduisant à interroger les aspects les plus ouverts d’œuvres littéraires polysémiques Il valorise les droits du lecteur et la multiplicité des significations acceptables par le texte et la communauté des lecteurs, significations qui peuvent évoluer selon l’âge des lecteurs, leur culture, leurs connaissances de lecteur.

Quelques repères pour l'enseignant

-le personnage de la diablesse est un archétype récurrent dans les superstitions antillaises, celui d’une belle jeune femme aux pieds de chèvre qui enlève les enfants.

Cette diablesse est-elle victime ou créature maléfique ?

-la dernière phrase du texte sème aussi le doute : « je ne pensais pas qu’une aussi petite fille était aussi lourde à porter ! » La diablesse a-t-elle menti ? A-t-elle déjà eu (et donc porté) un enfant ?

Remarques

Pour les deux dispositifs, si la classe ne dispose pas d’un nombre suffisant d’albums, il sera nécessaire de donner à chaque élève le tapuscrit de l’album (donné ci-dessous) afin qu’il puisse prélever les éléments nécessaires pour justifier ses choix et argumenter.

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Tapuscrit :

La diablesse et son enfant, Marie NDIAYE, L’école des loisirs, coll. Mouche

p. 7

Une diablesse allait de maison en maison et demandait : -Où est mon enfant ? Je l’ai perdu. Avez-vous vu mon enfant ? p. 8

Cette diablesse avait un visage agréable à regarder. Sa peau était sombre et ses yeux luisants. Elle frappait aux portes, à la nuit tombée, et demandait :

p. 9

-Quelqu’un parmi vous sait-il où se trouve mon enfant ?

Et la personne qui avait ouvert sa porte à la diablesse voyait ses beaux yeux un peu humides qui brillaient dans l’obscurité, sa jolie figure et ses habits bien propres.

La personne qui n’avait pas eu peur d’ouvrir sa porte à la nuit s’apprêtait à sourire et à tenter d’aider la diablesse, quand soudain son regard tombait sur les pieds de celle qui venait de frapper.

p. 10

Et la personne qui avait oublié d’avoir peur en ouvrant grande sa porte sur la pénombre, était alors glacée de terreur en dé - couvrant que celle qui cherchait son enfant à la nuit n’avait pas de pieds mais des sabots.

C’étaient de petits sabots noirs et fins comme ceux d’une chèvre, séparés par une longue fente.

p. 11

Aussitôt la porte se refermait en claquant et toute lumière s’éteignait dans la maison.

p. 12-13

Chacun attendait, tremblant, que la diablesse s’éloigne. Et chacun frémissait de crainte : on pensait que la diablesse allait peut-être se fâcher et se venger d’une manière terrible.

p. 14

Mais cette diablesse-là ne savait même pas ce que cela voulait signifiait.

Elle ne savait même pas pourquoi on la redoutait.

Elle soupirait puis s’en allait de son pas léger, et ses petits sabots de chèvre claquaient sur la route, tip-tap, tip-tap.

p. 15

Quand le bruit des sabots avait disparu, la lumière s’allumait de nouveau dans les maisons. Chacun se promettait de ne plus ouvrir sa porte après la tombée de la nuit. Car on avait peur des sabots de la diablesse, de ses petits sabots noirs et fins, plus que de n’importe quoi au monde.

p. 16

La diablesse s’en allait et cherchait une autre maison.

-J’ai perdu mon enfant. N’est-il pas chez vous ?

Ses yeux scintillaient, pleins de larmes et d’espoir, le sourire se figeait sur les lèvres de celui qui s’apprêtait à répondre, qui se préparait à réconforter cette pauvre femme dont l’enfant n’était pas revenu avant la nuit. Il n’y pas de pitié possible pour la diablesse, dès lors qu’on s’apercevait qu’elle n’avait pas le pied humain.

On avait trop peur, bien trop peur de ces petits sabots fendus.

p. 17

On avait tellement peur qu’on ne se demandait même pas quel pouvait être cet enfant de la diablesse.

-Mais où est mon enfant ? demandait-elle, partout, sans trêve, avec son beau visage doux qui brillait dans la nuit.

On avait tellement peur qu’on était persuadé d’une chose : c’est que la diablesse était capable d’inventer n’importe quelle histoire pour s’introduire dans les maisons et y apporter le malheur par sa seule présence.

pp. 18 à 23

De même, pensait-on, la diablesse a su se faire une jolie figure, afin d’émouvoir et de se faire inviter à entrer, en pleine nuit, chez les gens qui prenaient pitié de ses yeux mouillés.

On pensait : il n’y a que ses sabots, ses horribles sabots, qu’elle n’a pas pu changer, heureusement pour nous. Sinon, com- ment saurait-on que cette femme est une diablesse ?

Mais la diablesse, elle, se rappelait avoir eu un enfant, longtemps auparavant.

Elle se rappelait avoir tenu un tout petit enfant dans ses bras et elle se rappelait que cet enfant avait été le sien, qu’elle l’avait aimé, nourri, cajolé, avant qu’un jour il disparaisse. Elle ne savait plus comment. Elle se rappelait seulement que, depuis ce jour, ses yeux ne cessaient de couler. C’est depuis ce jour également qu’elle avait de petits sabots noirs et fins à la place des pieds.

La diablesse n’avait pas de maison.

Elle se rappelait aussi avoir eu une maison, longtemps auparavant, et que dans sa maison son enfant dormait. La maison avait disparu en même temps que l’enfant. La diablesse ne savait plus comment. C’était simplement arrivé.

Cela avait existé et cela n’existait plus.

Elle avait eu dans sa maison une belle lumière jaune qui éclairait la campagne tout autour. Et la diablesse se rappelait que son enfant avait aimé regarder la lumière jaune avant de s’endormir le soir.

Quand elle marchait encore dans sa maison, la diablesse avait eu de petits pieds fins de jeune femme ordinaire.

On était dans une région chaude, où les gens marchent le plus souvent pieds nus.

La diablesse se rappelait qu’à cette époque, quand elle marchait dans sa maison, quand elle entrait dans la chambre où son enfant dormait, elle n’entendait pas : tip-tap, tip-tap.

Elle entendait le bruit de ses pieds nus sur le sol de sa maison.

Ce n’était que depuis que sa maison et son enfant n’étaient plus là où ils avaient été, que le bruit de son pas avait changé et qu’elle voyait, en baissant les yeux vers ses pieds, de petits sabots de chèvre qui l’étonnaient encore maintenant.

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