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Accueillir son bébé loin des siens : dépistage précoce de la dépression postpartum chez les mères migrantes

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Reference

Accueillir son bébé loin des siens : dépistage précoce de la dépression postpartum chez les mères migrantes

GOGUIKIAN RATCLIFF, Betty, et al.

Abstract

Cette étude évalue les symptômes dépressifs et le vécu de la grossesse et du post- partum chez les migrantes primo-arrivantes non francophones, lors d'une visite à domicile, 3 mois après l'accouchement. La plupart des femmes rapporte une forte anxiété durant la grossesse et fait état d'un important sentiment de solitude et d'isolement. La présence d'un soutien familial et conjugal différenciait les mères non déprimées de celles déprimées. Les résultats soulignent l'importance de la mise en place d'actions préventives d'étayage psychosocial culturellement sensible durant la période allant de la grossesse aux premiers mois après l'accouchement.

GOGUIKIAN RATCLIFF, Betty, et al . Accueillir son bébé loin des siens : dépistage précoce de la dépression postpartum chez les mères migrantes. L'Autre , 2016, vol. 17, no. 1, p. 80-90

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:86243

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ACCUEILLIR SON BÉBÉ LOIN DES SIENS

Dépistage précoce de la dépression du post-partum chez les mères migrantes Betty Goguikian Ratcliff, Anna Sharapova, Catarina Pereira, Fabienne Borel La Pensée sauvage | « L'Autre »

2016/1 Volume 17 | pages 80 à 90 ISSN 1626-5378

ISBN 9782859193133

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- http://www.cairn.info/revue-l-autre-2016-1-page-80.htm

--- Pour citer cet article :

--- Betty Goguikian Ratcliff et al., « Accueillir son bébé loin des siens. Dépistage

précoce de la dépression du post-partum chez les mères migrantes », L'Autre 2016/1 (Volume 17), p. 80-90.

---

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| L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2016, volume 17, n°1, PP. 80-90

ARTICLES ORIGINAUX

Betty GOGUIKIAN RATCLIFF Anna SHARAPOVA

Catarina PEREIRA Fabienne BOREL Université de Genève

Accueillir son bébé loin des siens :

dépistage précoce

de la dépression du post-partum chez les mères migrantes

D

ans différents pays d’immigration, la santé reproductive des femmes étrangères est moins bonne que celle des femmes de la population gé- nérale (Bollini et Wanner 2006). En particulier, la dépression du post- partum (DPP) est un phénomène fréquent, bien qu’encore peu connu chez les migrantes. En effet, celles-ci présentent un risque accru de développer une DPP durant la période allant de la naissance à un an après la naissance de l’enfant. La prévalence de ce trouble se situe entre 38 % et 50 % chez les mi- grantes (Stewart & al. 2008; Zelkowitz & al. 2008), contre 10 à 15 % chez les femmes de la population générale (Green 1998; Heron & al. 2004; Rich-Ed- wards & al. 2006).

Les travaux de recherche sur le sujet mettent en évidence des facteurs de risque à la fois spécifiques et non spécifiques à la migration (facteurs com- muns). Parmi ces derniers, on peut mentionner des antécédents de troubles psychiatriques individuels ou familiaux, des problèmes de santé physique, le jeune âge, des événements de vie stressants dans l’année qui précède la gros- sesse, une grossesse involontaire, des violences conjugales, un manque de soutien conjugal et un isolement social (Beck 2001; Robertson & al. 2004).

Les migrantes doivent, en outre, faire face à des facteurs de risque spéci- fiques, tels que le manque de repères culturels et de réseau social dans le pays d’accueil, un statut légal incertain, des difficultés socio-économiques, de la discrimination, une difficulté d’accès aux soins et une qualité médiocre de la communication avec les soignants (Foss & al. 2004; Kitamura & al. 1996;

Zelkowitz et al. 2004). En l’absence d’une prise en charge adéquate, un tiers des DPP deviennent chroniques (Green, 1998), impactant durablement la re- lation précoce mère-bébé, ainsi que le développement cognitif et émotionnel de l’enfant (Foss & al. 2004; Nanzer 2009).

Betty Goguikian Ratcliff Université de Genève, Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Edu- cation, Uni Mail, 40, Bd.

du Pont-d’Arve, 1205 Genève, Suisse, et Appartenances-Genève.

E-mail :

betty.goguikian@unige.ch Anna Sharapova Université de Genève, Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Edu- cation, Uni Mail, 40, Bd.

du Pont-d’Arve, 1205 Genève, Suisse.

Catarina Pereira Université de Genève, Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Uni Mail, 40, Bd. du Pont-d’Arve, 1205 Genève, Suisse.

Fabienne Borel Arcade des sages-fem- mes, 85, Bd. Carl-Vogt, 1205 Genève, Suisse.

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Dimension culturelle de la maternité

Au-delà de la dimension purement biologique et hormonale, la dimension cul- turelle a un impact important sur le déroulement de la grossesse et sur l’état affectif qui en découle. Le sentiment de contenance, de protection et d’ancrage, que procurent la famille et l’ensemble du groupe d’appartenance est primordial car il permet d’inscrire la mère et l’enfant dans une trame trans- générationnelle, une filiation et une affiliation (Von Overbeck Ottino 2011 ; Moro et Drain 2009). Le groupe, en tant que vecteur de pratiques et de traditions, influence la manière dont la future mère vit sa grossesseet les phénomènes qui l’entourent (Bina 2008; Barclay et Kent 1998). Dans les pays occidentaux, les futures mères bénéficient le plus souvent d’un suivi médical dès les premières semaines, et suivent des cours de préparation à la naissance, généralement en couple. En revanche, dans plusieurs sociétés non occidentales, en particulier rurales ou traditionnelles, la grossesse est perçue comme une affaire de femmes, un phénomène naturel ne nécessitant pas de suivi médical particulier (Team & al. 2009). Ce sont les aînées qui « prennent en main » la femme enceinte, surtout si elle est primipare, et lui transmettent des conseils, des recommandations, des protections, etc. (Kaur Choudhry 1997; Simkhada & al. 2007).

Les représentations de la grossesse et les coutumes qui s’y rattachent diffèrent d’un pays à l’autre mais ont toujours pour fonction de protéger la future mère et de renforcer le fœtus (Barclay et Kent 1998; Bina 2008; Kaur Choudhry 1996; Naser & al. 2012; Simkhada & al. 2007; Team & al. 2009).

De même, le post-partum est considéré un peu partout dans le monde comme une période d’importants remaniements intrapsychiques et familiaux, durant laquelle les jeunes accouchées sont particulièrement vulnérables (Barclay et Kent 1998; Nanzer 2009). Dans plusieurs cultures non occidentales, la mère doit respecter une « quarantaine » (30 à 40 jours selon les pays), période de repos et de retrait social, durant laquelle le bébé est présenté au monde et où elle est déchargée des tâches domestiques, entourée et « portée » par ses aînées (Bina 2008; Kaur Choudhry 1997). Tout cela contribue à inscrire, dans le corps social, le passage du statut de femme à celui de mère. Le conjoint occupe, durant ces premiers temps, une place plus périphérique. A l’inverse, dans les sociétés modernes occidentales, la femme accouchée fait généralement l’objet de moins d’attention que le bébé (Moro et Drain 2009) ; on accorde, en revanche, une grande importance à la relation de couple, au soutien et à l’implication du mari dans la nouvelle configuration familiale (For- tin et LeGall 2007; Zelkowitz & al. 2004).

En situation migratoire, la femme se trouve parfois coupée du soutien ma- ternel, du savoir-faire et des pratiques traditionnelles (Moro et Drain 2009;

Bina 2008). Le soutien conjugal prend alors une importance capitale (Zelko- witz & al. 2008), alors même que les pères sont « culturellement », et parfois affectivement, démunis pour occuper une telle place active. Le manque de rituels culturels, l’isolement social, ainsi que le déplacement de l’intérêt de la mère vers l’enfant peuvent donner lieu à un sentiment de grande solitude, et d’incompétence maternelle. Cela peut conduire à une symptomatologie anxio- dépressive qui s’exprime par une moindre sensibilité maternelle aux signaux du bébé (Moro et Drain 2009; Zelkowitz et al. 2004).

Un dispositif interculturel de préparation à la naissance: Le Programme

« Enceinte à Genève » (Goguikian & al. 2011)

Vu l’importante prévalence de la DPP chez les migrantes, il est particulière- ment important de comprendre les besoins et les attentes des migrantes en- ceintes afin de mettre en place des programmes de prévention et d’intervention spécifiques. Dans cette optique, en 2006, les associations

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Articles originaux| ACCUEILLIR SON BÉBÉ LOIN DES SIENS

Appartenances-Genève – centre de soins psychologiques pour migrants – et Arcade des sages-femmes – collectif de sages-femmes indépendantes – ont mis au point un programme de préparation à la naissance pour femmes migrantes intitulé « Enceinte à Genève » (Goguikian & al. 2011). Ce programme a la particularité de se dérouler en groupe multiculturel et plurilingue, en présence d’interprètes communautaires. Il est animé par une sage-femme et comprend six séances prénatales et une séance post-natale où les bébés sont présentés au groupe.

L’objectif principal du programme est de permettre l’accès à l’information à une population vulnérable, difficilement accessible par le système de santé publique. En outre, le programme se veut culturellement sensible dans la mesure où il recrée un contenant groupal exclusivement féminin avec des sages-femmes et des interprètes qui se montrent ouvertes à d’autres systèmes de pensée et de santé. La dimension groupale et la diversité culturelle offrent un aspect soutenant et non-jugeant qui encourage les femmes à faire coexister de manière plus fluide des mondes parfois clivés, vécus sur le mode d’une forte opposition ou incompatibilité.

Un volet de recherche est venu se greffer sur ce dispositif, portant sur le dépistage de la dépression prénatale (Goguikian Ratcliff & al. 2015a). Par la suite, nous avons entrepris une étude longitudinale et prospective de la dé- pression périnatale (Goguikian Ratcliff & al. 2015b). Les résultats que nous présentons ci-dessous se centrent sur l’analyse qualitative des entretiens ef- fectués lors du post-partum.

Objectif de l’étude

L’objectif de l’étude présentée ici est d’évaluer la symptomatologie dépressive et de mieux comprendre les difficultés, les besoins et les attentes exprimés par des mères migrantes durant le premier trimestre du post-partum, ainsi que l’impact qu’a eu sur elles le dispositif groupal. Nous contrasterons les réponses des mères déprimées à celles des mères non déprimées afin d’identifier les facteurs qui, selon elles, contribuent, ou pas, à leur bien-être psychologique.

Méthode Participantes

Les participantes étaient des migrantes enceintes, résidant à Genève, maî- trisant peu ou pas en français, de nationalités diverses. Elles ont été adres- sées au cours de l’année 2013-2014 au programme « Enceinte à Genève » par différents partenaires du réseau médico-psychosocial: Maternité des Hôpitaux Universitaires de Genève, gynécologues en pratique privée, as- sociations, interprètes et réseau communautaire.

Les femmes ayant un suivi psychiatrique en cours au moment de l’a- dressage n’ont pas été retenues dans l’étude.

Procédure

Les participantes ayant suivi le cours de préparation à la naissance, ont été sol- licitées par téléphone 6 à 8 semaines après l’accouchement pour participer à un entretien postnatal. Celui-ci s’est déroulé à domicile 8 à 12 semaines après l’accouchement. La visite à domicile était effectuée par une psychologue, ac- compagnée de l’interprète qui avait traduit pour la mère durant la grossesse.

Le protocole de la recherche a été accepté par la Commission d’éthique de la Facutlé de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève.

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Instruments

EPDS(Cox & al. 1987). Il s’agit d’un questionnaire d’auto-évaluation de l’inten- sité des symptômes dépressifs durant la période périnatale, en 10 items portant sur les 7 derniers jours. Les réponses sont exprimées sur une échelle allant de

« jamais » (score = 0) à « la plupart du temps » (score = 3). Le seuil clinique re- commandé par les auteurs est de 12/30 dans le post-partum. Les femmes étaient considérées à risquedès un score de 10, en accord avec d’autres études sur des populations vulnérables, migrantes et non-migrantes (Gaillard & al.

2014; Guedeney & al. 2000; Hanlon & al. 2008). Nous avons utilisé des tra- ductions existantes de l’EPDS en différentes langues (Cox et Holden, 1994). Si nécessaire, les questions ont été lues/reformulées aux mères par les interprè- tes, qui avaient reçu, au préalable, quatre heures de formation sur la dépression du post-partum et l’administration de l’EPDS.

Entretien postnatal. Il s’agit d’un entretien semi-structuré élaboré par nos soins pour les besoins de l’étude. Il comporte 26 questions ouvertes autour des thèmes suivants:

le vécu de la grossesse;

la satisfaction par rapport au cours de préparation à la naissance;

le vécu de et de l’accouchement et les complications périnatales;

la satisfaction par rapport à la prise en charge de l’équipe soignante à la Ma- ternité;

les difficultés de communication et l’utilité de l’interprète le retour à domicile;

le support conjugal et familial actuel;

l’avenir avec le bébé.

Résultats

Trente-deux femmes inscrites au Programme « Enceinte à Genève » durant l’année 2013-2014 ont accepté participer à l’étude longitudinale. Une femme a été exclue de la cohorte car elle avait un suivi psychiatrique en cours. Parmi elles, 24 femmes ont été revues à domicile 3 mois après l’ac- couchement, soit un taux de participation de 75 %.

Profils sociodémographiques

La moyenne d’âge des participantes était de 29 ans (min 20 ans; max 39 ans). La plupart d’entre elles (89 %) étaient mariées ou en couple, et étaient primipares (81 %). La plupart des femmes provenaient d’Afrique subsaha- rienne (28 %) ou d’Amérique Latine (28 %). Un quart des femmes (25 %) pro- venaient d’Asie et le reste était originaire d’un pays européen: Europe Centrale et de l’Est (13 %) et Europe occidentale (6 %). Les niveaux d’éduca- tion étaient très hétérogènes: 44 % des participantes avaient un faible ni- veau d’éducation (non scolarisées ou école primaire) et 47 % avaient un niveau d’éducation élevé (niveau secondaire ou tertiaire). Quant à la durée du séjour en Suisse, elle était de moins de cinq ans pour 80 % des femmes, et de moins de deux ans pour 59 % d’entre elles. Dans 25 % des cas elles étaient en situation irrégulière, et 25 % d’entre elles, étaient au bénéfice d’un permis d’établissement de courte durée (moins d’un an) dans le cadre d’une procédure d’asile.

Scores EPDS

Près d’un tiers des participantes, soit 29 % des femmes, avaient un score EPDS ≥12, présentant ainsi d’importants symptômes de dépression. Une femme a obtenu un score de 11 points, la situant dans la zone à risque. Le score moyen était 9.5 (ET = 6.29), donc bien en-deça du seuil clinique de 12, avec toutefois une distribution des scores très étalée.

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Entretien postnatal Vécu de la grossesse

Sur l’ensemble de l’échantillon, quinze femmes (62 %) déclarent avoir rencon- tré des difficultés durant la grossesse. Ces difficultés étaient parfois banales (nausées, fatigue, difficultés de sommeil, ou d’alimentation), parfois plus gra- ves (infection à la jambe, décollement placentaire) ayant parfois nécessité une hospitalisation, ou un arrêt de travail durant le dernier trimestre de la gros- sesse. Quatre femmes décrivent des événements de vie négatifs ou d’impor- tantes difficultés psychologiques : deuil de la mère à 6 mois de grossesse, anticipations anxieuses quant à la santé du bébé à la naissance, attaques de panique ayant nécessité une semaine d’hospitalisation. Les difficultés ren- contrées durant la grossesse n’engendrent pas nécessairement un tableau dépressif dans le post-partum. Seule la femme ayant perdu sa mère à 6 mois de grossesse présente un score clinique.

Satisfaction par rapport au cours de préparation à la naissance L’utilité du cours de préparation à la naissance fait l’unanimité quant aux infor- mations obstétricales dispensées, aux techniques respiratoires, à la marche à suivre lors des premiers signes de l’accouchement et au support social amené par le groupe qui diminue l’isolement (« je me suis fait des amies; je me sentais moins seule »; « j’ai apprécié être avec d’autres mamans et entendre comment ça se passe ailleurs »). Plusieurs participantes expriment le regret que le groupe ne se poursuive pas après la naissance des bébés.

Complications obstétricales et néonatales

Toutes les grossesses ont été menées à terme, une seule femme a accouché prématurément, à 34 semaines. Au total, 20 femmes (83 %) ont connu des complications à divers degrés pendant l’accouchement (césarienne 33 %, accouchement très pénible 50 %). La plupart des bébés sont nés en bonne santé et avaient un poids normal à la naissance, allant de 2,4 kg à 4 kg.

Vécu de l’accouchement

Pour 9 femmes (38 %), l’accouchement s’est avéré plus facile que ce qu’elles avaient imaginé. En dépit de leurs anticipations anxieuses (« j’avais peur du pire »; « je m’attendais à avoir très mal »), elles attribuent le bon déroulement de l’accouchement au fait d’avoir suivi le cours (« j’étais préparée à la douleur »,

« mon mari me rappelait comment bien respirer »), et au fait d’avoir eu recours à la péridurale.

Cela étant, certaines femmes ayant dû subir une césarienne en urgence, ou qui ont vécu un accouchement très pénible, ou encore celles dont le bébé est né avec un problème, se disent tristes, déçues, voire traumatisées, « choquées » par cette expérience. Toutefois, la difficulté de l’accouchement n’est pas direc- tement en lien avec des symptômes dépressifs au post-partum.

Soins à la Maternité et difficultés de communication

La plupart des participantes (79 %) se disent satisfaites du suivi à la Mater- nité. Elles déclarent s’être senties soutenues, aidées et en sécurité. La ques- tion de la communication n’est, le plus souvent, pas signalée en tant que problème. Soit la mère parlait suffisamment bien le français, soit elle avait une langue commune avec un membre du personnel soignant, soit la tra- duction a été assurée par un proche. Trois participantes ont bénéficié des services d’un interprète durant l’accouchement, souvent de manière ponc- tuelle.

La question de la barrière linguistique devient en revanche critique lorsque

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des décisions médicales sont prises très rapidement (césarienne en ur- gence, p. ex.) et que la mère ne parvient plus à comprendre ce qui se passe. Deux mères qui ont été séparées de leur bébés, placés en soins in- tensifs, rapportent n’avoir reçu aucune explication concernant la nécessité de cette décision. Dans ces situations, les difficultés de communication sont très anxiogènes. Autre exemple, illustrant le vécu d’un même événe- ment, la jaunisse du nourrisson, avec ou sans la présence d’un interprète:

« ils l’ont mis pendant 3 jours sous une lampe. Je me suis dit que peut-être c’est une coutume ici. Il était jaune ». Par contraste, une autre mère dit:

« il n’a pas pleuré tout de suite. Les soignants me l’ont mis sur le ventre quelques instants, puis l’ont emmené. On m’a expliqué que la jaunisse ça arrivait fréquemment et qu’il ne fallait pas que je m’inquiète. J’étais très contente que l’interprète soit présente à ce moment-là! ».

Retour à domicile et soutien conjugal/familial

Plus de la moitié des mères (57 %) décrivent le retour à domicile comme un moment difficile. Elles déclarent s’être senties seules avec le bébé, sans sou- tien; avoir beaucoup pleuré; avoir eu peur de manipuler le bébé; ne pas avoir su comment calmer un bébé qui pleurait tout le temps; ou avoir été inquiètes quant à l’avenir en Suisse étant en situation illégale. Même lorsqu’elles vivent en couple, elles déclarent ne pouvoir compter sur personne pour les aider avec le bébé, soit parce que le conjoint travaille beaucoup et rentre tard et fatigué, soit parce qu’il n’est pas habitué à manipuler un bébé. Pour pallier à ce déficit de soutien conjugal et de réseau familial certaines font appel à une sage- femme, à l’assistante sociale, à l’infirmière ou à des voisines pour demander conseil et réconfort.

A l’inverse, un autre sous-groupe de femmes (43 %) ne décrit pas de dé- bordement et a vécu le retour à domicile de manière plus sereine. Ces femmes déclarent avoir pu « se reposer à la maison » et disposent pour la plupart de la présence d’un mari participant aux tâches ménagères ou aux soins du bébé et d’un réseau familial ou social opérant.

Contact avec la famille d’origine

La plupart des participantes ont des contacts fréquents et réguliers avec leur famille restée au pays, en particulier avec leur mère. Malgré cela, elles sont plu- sieurs à relever que « c’est quand même difficile », « à distance, ce n’est pas la même chose », « malgré cela je me sens seule ». Certaines femmes entretiennent également des contacts réguliers avec d’autres membres de la famille présents en Suisse à même de leur transmettre dans leur langue comment les choses se font ici, où aller, qui consulter, etc. Plusieurs participantes soulignent que leurs pratiques de maternage s’inscrivent d’emblée dans une double référence culturelle. L’une d’elles dit: « ma mère me donne beaucoup de conseils au télé- phone, mais quand j’ai des doutes je préfère demander au pédiatre, car je pré- fère savoir comment les choses se font ici. »

Sept femmes semblent dans l’impossibilité de faire appel à leur mère lorsqu’elles en éprouvent l’envie, soit parce que les liens avec leurs parents sont rompus pour cause de conflit familial, soit parce que les communications télé- phoniques risquent de mettre la famille en danger pour des raisons politiques, soit par manque de réseau de télécommunication dans le village reculé de la mère.

Comparaison des femmes déprimées et non déprimées au post-par- tum: difficultés et ressources

Les femmes déprimées et non déprimées au post-partum ne se différencient ni en termes de caractéristiques sociodémographiques, ni en termes de com-

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plications durant la grossesse ou l’accouchement. Les seules variables qui semblent différencier les femmes des deux groupes sont le soutien conjugal et le contact régulier avec la famille d’origine. De fait, 71 % (5/7) des femmes déprimées rapportent une rupture -volontaire ou involontaire- du lien avec leur mère et leur famille restée au pays. A l’inverse, 86 % (12/14) des femmes non- déprimées déclarent avoir des contacts réguliers avec leur mère au pays et/ou leur famille en Suisse, ainsi qu’un mari sur lequel elles peuvent compter.

Discussion

L’interprétation des résultats doit tenir compte du fait que les participantes ont été recrutées au sein d’un programme de préparation à la naissance pour migrantes non-francophones. De ce fait, nos résultats ne sont sans doute pas extrapolables à l’ensemble de la population migrante de Genève. La popula- tion décrite ici présente en effet des caractéristiques particulières et une grande hétérogéneité à la fois ethnique et sociale.

La grande majorité des participantes étaient des primo-arrivantes, résidant en Suisse depuis moins de cinq ans, voire depuis moins de deux ans. Il s’agit là d’une population particulièrement vulnérable (Fung et Dennis, 2010) en manque de repères culturels et linguistiques. En outre, la plupart étaient pri- mipares. Ceci suggère qu’elles étaient en train de vivre simultanément plu- sieurs transitions majeures (Foss & al. 2004), à la fois une transition socioculturelle (processus d’acculturation), et une transition développemen- tale (accès à la parentalité).

A cela s’ajoute le fait que la moitié des participantes avaient un statut légal précaire, ce qui entraîne une série de contraintes et de restrictions (finances, logement collectif ou en foyer loin du centre-ville, emploi précaire, etc.). Ceci montre que le programme « Enceinte à Genève » touche une frange de migrantes très spécifique avec une sur-représentation de femmes de milieux défavorisés ou de demandeuses d’asile. Il s’agit donc d’une population de primo-arrivantes qui, outre le fait d’être en plein processus d’acculturation, se trouvent en situation instable et peuvent se sentir inquiètes quant à l’avenir avec le bébé sans savoir vers qui se tourner pour demander de l’aide. Cela contraste avec l’échantillonage d’autres recherches sur la DPP où les femmes de classe moyenne sont souvent sur-représentées (Saucier & al., 1995), et où l’origine culturelle, tout comme la question de la migration sont rarement prises en compte.

En ce qui concerne la prévalence de la DPP, près d’un tiers des femmes se situent au-dessus du seuil clinique de l’EPDS. Ce résultat est au moins deux fois plus élevé que les prévalences estimées dans des études communautaires où des taux allant de 10 % à 15 % ont été rapportés pour la DPP (Da-Silva & al. 1998 ; Poinso & al. 2001 ; Sancho Rossignol et Nanzer 2010). Ces résultats vont dans le sens des résultats rapportés par Zelkowitz

& al. (2004), à partir d’un échantillon composé de deux-tiers de primo- arrivantes (arrivées au Canada depuis moins de 5 ans), en situation régulière.

Les auteurs rapportent un taux de 38 % des femmes se situant au-dessus du seuil clinique à l’EPDS. Au vu des caractéristiques sociodémographiques de la population, l’ampleur du taux de DPP plaide en faveur d’un modèle de stress cumulatif (Foss & al. 2004), et souligne l’impact du processus d’acculturation sur le développement de symptômes dépressifs dans le post-partum (Nguyen

& al. 2007). Ce taux se rapproche également de celui obtenu dans d’autres recherches sur des populations à risque ou issues de milieux défavorisés au Brésil (Da Silva & al. 1998). Toutefois, la comparaison en termes de prévalence avec d’autres populations de migrantes doit se faire avec prudence du fait de caractéristiques sociodémographiques entre les échantillons et de valeurs seuil divergentes à l’EPDS.

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Les seuls facteurs qui différencient les femmes déprimées des femmes non déprimées au post-partum sont l’absence de soutien conjugal et familial.

Ce besoin de rapprochement avec la famille d’origine montre à quel point la naissance d’un enfant et son inscription dans le corps social remet en jeu chez la mère la question des appartenances groupales et la réélaboration de sa propre filiation (Moro et Drain 2009; Von Overbeck Ottino 2011).

Lors de complications néonatales, la présence d’un interprète s’avère d’un grand réconfort et permet de réduire l’anxiété. Or, les entretiens ont permis de mettre en évidence que cette présence fait cruellement défaut dans les moments critiques lorsque les mères ont le plus besoin de comprendre ce qui se passe. Il nous semble important d’encourager le recours au service d’interprétariat communautaire, même quelques heures après l’accouchement, pour rassurer et éviter les malentendus. Il est important de noter que les femmes migrantes ne sont pas toujours au courant de la possibilité de demander un interprète. Les Hopitaux universitaires genevois disposant de la possibilité d’avoir recours à un service d’interprétariat communautaire, il est donc primordial que les soignants s’en chargent.

Plus de la moitié des mères décrivent le retour à domicile comme ayant été difficile, notamment à cause du sentiment de solitude. Il est fort probable que dans leur pays ces femmes auraient été soutenues et rassurées par d’autres femmes proches. Cette attente d’aide, souvent insatisfaite, est ici reportée sur le mari, parfois lui-même débordé par ses affects et ses obligations. La présence de la mère semble être celle qui fait le plus défaut à ces femmes accouchées, même chez celles entretenant un contact téléphonique régulier avec leurs familles. Cependant, certaines femmes ont su identifier dans le réseau d’intervenants ou l’entourage des personnes ressources.

Plusieurs participantes ont exprimé le regret que le cours ne se poursuive pas après l’accouchement, expliquant que ce cadre convivial et multiculturel leur a permis de sortir de l’isolement et leur a apporté un soutien psychologique. Selon Barclay et Kent (1998), les groupes de peer support constituent une intervention optimale pour les mères migrantes, car ces groupes permettent de pallier l’isolement, de créer un réseau social, de partager les expériences et les émotions, augmentant ainsi le sentiment d’efficacité dans le rôle de mère (Hatt et Probst Favret 2010). Il a été montré par plusieurs études que ce type d’intervention réduit le risque de développer une DPP en cas d’absence de réseau social et de support familial (Cox et Holden 1994 ; Gardner & al. 2013). Ne s’agissant pas ici d’une population clinique mais d’une population vulnérable à risque de développer une DPP par manque de soutien familial et social, le développement de ce type de dispositif groupal sur une période recouvrant l’ensemble de la période périnatale pourait avoir une importante valeur préventive.

En conclusion, nos résultats soulignent l’importance du dépistage précoce de la DPP ainsi que de la mise en place d’actions préventives et culturellement sensibles de soutien des mères durant la période périnatale. Donner naissance à un enfant en situation migratoire constitue, pour les mères, à la fois un défi et un espoir pour l’avenir, une opportunité d’ancrage dans le pays d’accueil, de stabilité voire de réussite du projet migratoire. Il appartient aux intervenants de la périnatalité d’être conscients des enjeux et des conditions qui augmentent la vulnérabilité des femmes pendant cette période de vie. Il semblerait utile d’instaurer un suivi spécifique de la population de migrantes primo-arrivantes, et de développer des programmes multidimensionnels qui regroupent un suivi médical et les interventions psychosociales et administratives sur toute la durée de la période périnatale. !

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"Résumé

Accueillir son bébé loin des siens: dépistage précoce de la dépression du post- partum chez les mères migrantes

Cette étude évalue les symptômes dépressifs et le vécu de la grossesse et du post-partum chez les migrantes primo-arrivantes non francophones, lors d’une visite à domicile, 3 mois après l’accouchement. La plupart des femmes rap- porte une forte anxiété durant la grossesse et fait état d’un important sentiment de solitude et d’isolement. La présence d’un soutien familial et conjugal diffé- renciait les mères non déprimées de celles déprimées. Les résultats soulignent l’importance de la mise en place d’actions préventives d’étayage psychosocial culturellement sensible durant la période allant de la grossesse aux premiers mois après l’accouchement.

Mots-clés: évaluation, dépression du post partum; migrant, prévention, facteur de risque, étude longitudinale, questionnaire EPDS, accompagnement.

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"Abstract

Welcoming her baby far from home : early detection of postpartum depression among migrant mothers

The study assesses depressive symptoms and the experience of pregnancy and postpartum in newcomer non-French speaking migrant women. The postnatal home visit took place 3 months after delivery. The majority of women reported high anxiety during pregnancy and a feeling of loneliness and isolation after the birth of the baby. In comparison to non-depressed women, depressed women lacked marital and family support. The results stress the importance of the im- plementation of preventive psychosocial and culturally sensitive measures for migrant women during pregnancy and the first months after delivery.

Keywords: evaluation, postpartum depression, migrant, prevention, risk factor, longitudinal study, EPDS survey, accompaniment.

"Resumen

Recibir un bebé lejos de los suyos: tamizaje precoz de la depresión post-parto en las madres migrantes

En este estudio se evaluaron los síntomas depresivos y la experiencia del em- barazo y del post-parto en las migrantes de primera generación no francófonas, durante una visita a domicilio y tres meses después del parto. La mayoría de las participantes relatan altos niveles de ansiedad durante el embarazo e im- portantes sentimientos de soledad y de aislamiento social. Las madres depri- midas se quejan de una falta de apoyo familiar y conyugal, con respecto a las no deprimidas. Los resultados destacan la importancia de la implementación de programas psicosociales preventivos, culturalmente sensibles, durante todo el período que va del embarazo hasta los primeros meses después del parto.

Palabras claves :evaluación, depresión del post-parto, migrante, prevención, factor de riesgo, estudio longitudinal, cuestionario EPDS, acompañamiento.

"Crédit photographique

P. 80 © Philippe, Nuage menacant avant orage, 8 juin 2014, Herblay, Île-de- France, France

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