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Academic year: 2022

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La céramique

BUARD, Jean-François

Abstract

L'attribution chronologique fine des couches du site reste difficile dans ce site ouvert. La forte fragmentation de la céramique de Delémont - En La Pran confrontée à la molle variabilité des formes et à la rareté des décors de la céramique de la fin du Ha C et du début du Ha D invite à rester prudent. On peut cependant proposer d'attribuer la céramique du site au Ha C au tout début du Ha D1.

BUARD, Jean-François. La céramique. In: Delémont - En La Pran 4 - Occupations des premier et second âges du fer dans le bassin de Delémont . Porrentruy : Office de la culture, Société jurassienne d'émulation, 2012. p. p.53-64

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:78476

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(2)

Jean-François Buard

3.7.1 Introduction

La céramique hallstattienne étudiée ici provient principalement des domaines C et F, où elle est prépondérante. S’y ajoute de la céramique du domaine D où les quantités sont bien plus faibles.

Quelques pièces provenant du domaine A, attribué à l’âge du Bronze, mais qui a aussi livré des éléments plus récents, ont également été intégrées.

Le matériel du domaine C provient du comblement du paléo- chenal. La couche de graviers C3.3 a livré des éléments caracté- ristiques de la fin de l’âge du Bronze et du Premier âge du Fer.

Cette couche s’intercale entre la couche C3.4 datée en accord avec le matériel de la fin de l’âge du Bronze 10 et les couches sus-jacentes datées du Premier âge du Fer. Il s’agit des couches de la série C3.2 11 et de la couche C3.1 12 qui scellent la séquence de comblement du chenal inférieur. Une petite partie du maté- riel étudié provient de la C2.6, un niveau de comblement d’un chenal tardif qui entaille les remplissages du chenal inférieur. La C2.6 est datée par 14C 13 et un mélange de matériel du Bronze final et hallstattien.

Le matériel du domaine D provient de la couche D3.1, une couche datée du Premier âge du Fer 14 qui a livré une faible quantité de matériel archéologique.

Dans le domaine F, le corpus étudié provient de la couche F3.1 qui correspond à une plaine d’inondation semblable au domaine A. La couche F3.1, datée du Premier âge du Fer 15, représente l’horizon archéologique principal du domaine F. Elle a livré une zone d’incendie riche en céramiques brûlées (secteur 613). La limite entre les couches F3.1 et F3.2 sous-jacente est floue. Aussi une partie des vestiges du domaine F a été attribué indistinctement aux couches F3.1 et F3.2 (F3.1-F3.201) lors de la fouille. Ce matériel attribué à F3.1-F3.201 est identique à celui de la couche F3.1. On y trouve aussi des céramiques brûlées.

Une des datations qui lui est associée se trouve dans la même plage chronologique que celle de la couche F3.1 16.

3.7.2 Etablissement du corpus

Lors de la fouille, 14 531 tessons ont été collectés dans les domaines C, D et F. Dans les domaines C et F, la céramique provient principalement des couches datées du Premier âge du Fer (C3.1, C3.2, F3.1 et F3.1-F3.201 : fig. 1). Ces couches tota-

les couches F3.1 et F3.1-F3.201 en rassemblent la moitié (env.

49%). La répartition en plan des tessons montre une très forte concentration de céramique dans la zone d’incendie du secteur 613 (fig. 3). Dans le domaine D, la couche D3.1 apparaît comme anecdotique.

Dans les couches de l’âge du Fer se trouvent des céramiques de la fin de l’âge du Bronze. Un travail de tri a donc été nécessaire pour isoler ce matériel. Le tri s’est fait avant tout sur une base chronotypologique. Parmi les éléments caractéristiques des céramiques Bronze final des domaines C et F, un bon nombre présente une surface altérée, rugueuse et une pâte sableuse.

De nombreux cas similaires apparaissent dans la céramique du Bronze final de la couche C3.4 et dans celle du domaine A.

Ces caractéristiques ont permis l’éviction de certains éléments.

Au terme de cette sélection, le corpus porte sur 550 individus : 296 proviennent du domaine F, 212 du domaine C, 27 du domaine D, 13 du domaine A et deux forment un raccord entre domaines (fig. 2).

866

2589

4447 1204

429 940 414

1717 1528 397

0 1000 2000 3000 4000 5000

F autres F3.1-F3.201 F3.1 D autres D3.1 C autres C3.3 C3.2 C3.1 C2.6

Fig. 1. Delémont - En La Pran. Décompte des tessons récoltés dans les domaines C, D et F, toutes périodes confondues. Seules les couches de l’âge du Fer sont individualisées. Les couches C3.1, C3.2, F3.1 et F3.1-F3.201 sont les plus riches en matériel.

10

106

180 16

11 18 9

92 74 19

13

0 50 100 150 200

26 30 2

10 19 14 6

0 50 100

F autres F3.1-F3.201 F3.1 D autres D3.1 C autres C3.3 C3.2 C3.1 C2.6 A3

Bronze final Hallstatt

Fig. 2. Delémont - En La Pran. Décompte des individus céramiques du Bronze final (gris clair) et du Hallstatt (gris foncé) par couches.

Seules les couches de l’âge du Fer sont individualisées.

3.7.3 Conservation

La céramique étant très fragmentée, les profils complets sont extrêmement rares (fig. 10). L’étude repose donc sur un corpus en grande partie fragmentaire. L’altération due au feu est un marqueur taphonomique important à Delémont. Ces marques se répartissent en deux catégories. La première indique un chauffage partiel et peu intense. Seule une partie de la pièce est concernée par un changement de couleur, une oxydation ou un flammage. La seconde indique un brûlage très intense.

Les céramiques sont noirâtres, leur surface est craquelée et parcourue de radicelles orange ou rouges. Dans les cas les plus extrêmes, leur surface est gris cendreux ou orange vif. Leur pâte est gonflée et leur surface pulvérulente. On observe une répar- tition différentielle des éléments ayant subis une altération due au feu. Les céramiques chauffées, présentes sur l’ensemble du site, sont particulièrement abondantes dans le domaine F (fig.

4 et 5). Dans le même domaine, se concentre l’écrasante majo- rité des céramiques intensément brûlées. Cette forte proportion indique une zone d’incendie dans le secteur 613. La présence de céramiques brûlées dans les secteurs voisins correspond à une diffusion ultérieure à l’incendie.

(3)

Fig. 3. Delémont - En La Pran. Plan de répartition de la céramique par unité de fouille dans les couches de l’âge du Fer. La répartition en plan des tessons montre une très forte concentration dans la zone d’incendie du secteur 613 du domaine F (couche F3.1-F3.201). Dans le domaine D, la présence céramique est anecdotique (couche D3.1).

(4)

Chapitre 3 Les occupations hallstattiennes de Delémont - En La Pran

Fig. 5. Delémont - En La Pran. Répartition spatiale des individus céramiques hallstattiens soumis au feu par unité de fouille (en blanc, son- dages non décomptés). Les récipients très brûlés sont présents uniquement dans le domaine F où ils se concentrent dans la zone d’incendie du secteur 613. toutes couches de l’âge du Fer confondues ???

fig. 10. Profils complets. (1 : ind. 44118, pl.4.3; 2 : id. 18258, pl. 1.20; 3 : ind. 18597, pl. 1.8) orientation A

orientation B

1 2 3

1

2

3

Fig. 10. Delémont - En La Pran. Profils complets de céramiques hallstattiennes. 1 : ind. 44118, pl. 4.3 ; 2 : ind. 18258, pl. 1.20 ; 3 : ind. 18597, pl. 1.8.

(5)

3.7.4 Aspect des pâtes

De nombreuses pièces de la fin de l’âge du Bronze sont pré- sentes dans les séries attribuées à l’âge du Fer. Un bon nombre présente une surface rugueuse et une pâte sableuse. Cette observation nous a conduits à observer l’aspect des pâtes de l’ensemble du matériel étudié afin de mettre en évidence les caractéristiques propres à la céramique hallstattienne de Delé- mont - En La Pran. En prenant en compte la taille et la quantité d’inclusions, la qualité de la surface et la couleur de la pâte, aussi bien en surface qu’au cœur, on peut mettre en évidence quelques caractéristiques récurrentes.

Les inclusions regroupent le dégraissant volontairement intégré à la pâte et les éléments qui s’y trouvent naturellement. On distingue communément les pâtes fines, à inclusions invisibles ou à peine visibles et les pâtes grossières qui intègrent des élé- ments plus gros (1 à 2 mm, voire davantage). La qualité de sur- face oppose les surfaces soignées, sans aspérités, aux surfaces grossières, irrégulières, bosselées ou grossièrement lissées.

Dans leur écrasante majorité, les céramiques hallstattiennes de Delémont ont une pâte fine. On caractérise alors la finesse des céramiques en fonction de la qualité de leur surface.

La couleur de la céramique dépend du mode de cuisson qui passe par trois phases : la montée de la température, son main- tien et le refroidissement. Ces phases peuvent avoir lieu sous atmosphère oxydante, lorsque l’oxygène libre est abondant, ou réductrice, lorsque l’oxygène libre fait défaut. L’atmosphère oxydante provoque une coloration claire, variant du brun à l’orangé, voire au rougeâtre, si la pâte est riche en fer. L’atmos- phère réductrice conduit à une coloration sombre, de grise à noire. Dans les cas de cuisson dite primitive, c’est-à-dire en meule ou en fosse, on observe tout d’abord une phase réduc- trice, l’air est consommé par la combustion et les vases sont au contact du combustible. Vient ensuite, conjointement à la diminution de la combustion, une oxydation progressive des pâtes. Cela donne des céramiques sombres à cœur et de plus en plus claires en direction de la surface. Dans certains cas, on peut observer une oxydation complète de la pâte. On obtiendra alors une céramique claire à cœur et en surface. Ce type de cuisson est appelé mode A (Picon 1973). Après une phase oxydante, on peut provoquer une nouvelle phase réductrice, par enfumage par exemple. La céramique aura alors une couleur sombre à cœur et en surface avec un mince filet clair sous la surface. Si les récipients n’entrent jamais en contact avec l’air, par appo- sition d’une chape d’argile sur la structure de combustion par

exemple, on obtiendra une pâte sombre à cœur et en surface (cuisson mode B, ibid.). Si la céramique est maintenue constam- ment au contact de l’air, on obtient une pâte de couleur claire homogène à cœur et en surface. Ce type de cuisson implique un four à air chaud (cuisson mode C, ibid.). L’oxydo-réduction des pâtes est un phénomène réversible. Une pièce réduite à la cuisson peut-être oxydée ultérieurement en présence de chaleur et d’oxygène et réciproquement.

Les pâtes sableuses

Les pâtes sableuses se subdivisent en deux groupes : les pâtes vacuolaires et les pâtes non vacuolaires. Les pâtes sableuses vacuolaires des domaines B3.2, B3.3 et A3 « zone archaïque » appartiennent au groupe TC2 défini par G. Thierrin-Michael (CAJ 22, p. 174). Ces pâtes grossières se rapportent à des pièces d’as- sez grandes dimensions et datées du Ha A2/B (ibid.). Au nombre de 18, elles ont été écartées du corpus. Les pâtes sableuses non vacuolaires (groupe 1) peuvent être fines ou grossières. Les pâtes fines sont de couleur noirâtre ou gris foncé en surface, gris-noir à cœur avec un filet orangé sous la surface. Lorsque la surface est altérée, le filet orangé devient apparent et la surface rugueuse. Les pâtes grossières sont de couleur orange à brun orangé en surface, gris-brun à gris-noir à cœur (mode A). De nombreux exemplaires en pâtes sableuses sont attestés dans la céramique du Bronze final du domaine A (communication de Valérie Piuz Loubier).

Les pâtes de couleur sombre

L’ensemble suivant concerne des pâtes fines à surface soignée de couleur gris foncé à noir en surface, noirâtre à cœur (mode B), avec parfois un filet orangé sous la surface (groupe 2). Ces dernières appartiennent au groupe TC1 défini par G. Thierrin- Michael dans les domaines B3.2, B3.3 et A3 (CAJ 22, p. 174).

Ces pâtes sont connues dès la fin du Bronze moyen et largement répandues ensuite. Parmi les pâtes sombres, un groupe de céra- miques à pâte très fine, brun foncé à noirâtre en surface (brou de noix), noir à cœur avec un filet orangé parfois assez marqué (groupe 3) est bien représenté. Les pâtes brun-noir sont les plus caractéristiques de la céramique fine hallstattienne de Delé- mont -En La Pran (pl. 1.11 ; 3.18 ; 4.3,5,14 ; 9.4,7 ; 10.5 ; 11.11).

Les pâtes de couleur claire

Les pâtes de teinte claire, de couleur brun orangé à orange sont également présentes dans le corpus. On y distingue des céra- miques fines, à surface soignée (groupe 4) et des céramiques grossières à surface bosselée ou grossièrement lissée (groupe 5) et des pâtes poreuses (groupe 6). La majorité des céramiques sont cuites en mode A, claires en surface et sombres à cœur.

Sans altération Chauffé

F autres F3.1-F3.201 F3.1 D autres D3.1 C autres C3.3 C3.2 C3.1 C2.6 A3 Raccord

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

3

66 61 8

6 14 6

80 56

13 5 1

0 10 20 30 40 50

15

36 7

4 4 3

10 17 6

7 1

2

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

5

25

83 1

1 2 1 1

Brûlé

Fig. 4. Delémont - En La Pran. Décompte par couche des individus céramiques hallstattiens altérés par le feu. Les pièces chauffées ont été soumises à un chauffage partiel et peu intense. Les pièces brûlées ont été soumises à une action très intense du feu.

(6)

Un petite partie est claire en surface et à cœur. Cette coloration résulte probablement plus d’une oxydation complète en fin de cuisson, ou d’une oxydation postérieure que d’une cuisson au four à air chaud. Parmi les céramiques fines du groupe 4 on peut isoler quelques céramiques brun orangé à orange vif en surface et noir à cœur. On observe que ces pâtes servent de support à la peinture rouge sur les pièces peintes de Delémont - En La Pran (pl. 8.6,7 ; 10.12 ; pl. couleur A1). Sur les céramiques gros- sières du groupe 5 se concentrent les décors au relief accusé comme les impressions larges et les cordons imprimés (pl.

5.5,16 ; 9.10 ; 10.15 ; 11.5). Les pâtes poreuses sont constellées de petites vacuoles (groupe 6). De couleur orange à brun orangé en surface, elles prennent une teinte brun marron foncé à noi- râtre sous l’effet de l’altération due la chaleur (pl. couleur A3).

Leur surface est généralement irrégulière, bosselée, grumeleuse.

Les pâtes poreuses se partagent avec les pâtes grossières du groupe 5 les récipients volumineux décorés d’impressions larges et de cordons imprimés (pl. 1.18,21 ; 3.13 ; 10.17 ; 11.7,12).

Sur les 550 pièces étudiées, la moitié environ appartiennent à l’un des six groupes de pâtes définis (fig. cerhaTab.1). Le solde concerne des cas isolés, incertains, des pièces érodées (132, groupe x) et des pièces altérées par le feu (179, groupes xb). La céramique fine de Delémont - En La Pran se partage en pièces de couleur claire, généralement orangée (groupe 4) et en pièces de couleur sombre, gris foncé noirâtre (groupe 2) ou brun-noir (groupe 3). Les pièces brun-noir sont les plus fréquentes. Les céramiques grossières, souvent poreuses, sont principalement de couleur claire (groupes 5 et 6). Ces constatations sont valables pour les domaines C et F. Dans la répartition par couche des groupes de pâtes, on n’observe pas de différence fondamen- tale entre la céramique non brûlée du domaine F (couches F3.1 et F3.1-F3.201) et celle des principales couches du domaine C (C3.1, série C3.2). Les groupes de pâtes y sont représentés en proportions similaires (fig. 6).

3.7.5 Les formes

On reprendra la distinction courante, bien que parfois ambi- guë, entre formes basses et formes hautes. Les formes basses se rapportent à des récipients plus bas que hauts, communé-

ment regroupés sous les vocables coupes, jattes, écuelles, bols, gobelets, généralement de volume inférieur aux formes hautes qui sont plus hautes que larges et communément regroupées sous les vocables pots, plats creux, jarres, urnes. Au sein des formes basses, on distingue des formes simples, ouvertes, plus ou moins élancées, les écuelles et des formes à profil segmenté, rentrant ou sinueux, les jattes (fig. 7). Les formes hautes sont appelées pots (fig. 8).

Les écuelles se répartissent en profils curvilignes et rectilignes.

Les profils curvilignes sont communément regroupés sous le terme d’écuelle hémisphérique, les profils rectilignes sous le terme d’écuelle tronconique. Parmi les jattes, on distingue des jattes segmentées à bord droit ou bombé, des jattes à bord rentrant, des jattes à rebord ou à profil sinueux et des cas parti- culiers. Dans le cas des formes segmentées, les segmentations étant peu marquées, la distinction entre jattes et écuelles est parfois difficile à opérer. On a pris le parti de considérer comme jatte tout récipient dont l’inclinaison du bord diffère, même légèrement, du reste du profil. Au sein des jattes, la distinction entre formes segmentées, bombées et rentrantes est également sujette à interprétation, le passage des unes aux autres se fai- sant progressivement. Dans leur écrasante majorité, les jattes et les écuelles appartiennent aux céramiques fines. A l’exception de quelques exemplaires cannelés (pl. 2.13 ; 10.9) et d’un cas graphité (pl. 9.4), elles ne sont pas décorées. Quelques jattes et écuelles se distinguent toutefois par un aspect plus grossier, une surface bosselée. La lèvre de ces dernières est parfois décorée d’impressions ou d’encoche (pl. 1.18 ; 5.15).

Les pots désignent une vaste gamme de récipients à profil élancé et ouverture plus ou moins complexe. En fonction de la complexité de leur ouverture, on distingue des formes sans col ou à col faiblement individualisé et des formes à col nettement dégagé. La présence d’un décor et la qualité de la pâte viennent se surimposer aux critères de classification morphologique. Une partie des pots sont porteurs de décors imprimés, d’impres- sions transverses positionnées sur la lèvre et de cordons déco- rés. Dans leur majorité les récipients à lèvre et / ou à cordon imprimé appartiennent à la catégorie des céramiques grossières à pâte claire du groupe 5 (pl. 5.5,16 ; 11.5) ou à pâte poreuse (pl.

1.21 ; 3.13-14 ; 5.4 ; 6.7 ; 7.1 ; 10.17 ; 11.7,12).

F3.1-F3.201 F3.1

8 7

11 5

14 5

C3.2 C3.1

3

10 16 5

6

0 5 10 15 20

1 2 3 4 5 6

0 5 10 15 20

2 5

19 3

9 10

0 5 10 15 20

1 2 3 4 5 6

0 5 10 15 20

7 3

14 6

14 6

GroupeGroupe

Fig. 6. Delémont - En La Pran. Décompte des groupes de pâte par couche en nombre d’individus céramiques.

Domaine Couche Groupes Gx Gxb Total

1 2 3 4 5 6

A A3 3 1 3 3 3 13

C

C2.6 1 4 3 7 4 19

C3.1 3 10 16 5 6 24 10 74

C3.2 2 5 19 3 9 10 36 8 92

C3.3 2 1 1 3 2 9

C autres 1 5 1 4 5 2 18

Total C 5 19 45 3 15 24 75 26 212

D D3.1 3 1 1 2 2 2 11

D autres 7 1 2 3 3 16

Total D 10 1 2 4 5 5 27

F

F3.1 8 7 11 5 14 5 21 109 180

F3.1-F3.201 7 3 14 6 6 14 26 30 106

F autres 1 1 2 6 10

Total F 16 11 25 11 20 20 49 144 296

Autres / raccords 1 1 2

Total 31 31 76 14 36 51 132 179 550

Fig. tab. 1. Delémont - En La Pran. Décompte des individus céra- miques selon les groupes de pâte, par domaine et par couche.

5 pâte grossière brun orangé 6 pâte poreuse, généralement grossière Gx pâte indéterminée, pièce érodée, cas particulier Gxb pâte indéterminée, chauffée ou brûlée 1 pâte sableuse

2 pâte fine gris foncé noir 3 pâte fine brun-noir 4 pâte fine brun orangé

(7)

342208

342204

45399

342940

16029

334526

18121

18225

47165

18311

46697

341419

15846

335810

54788

18334 1

44171 18644

343883

44146

13024

341957

16122

45324

341584

337194

54632

46329

335501

62255

343767

25822

54638

15990

337959

18133

338053

44118

334509

342434

341142

46172

18479

46067

16042

46415

54831 335760 18597 61835

54561

Ecuelles hémisphériques

Ecuelles tronconiques et écuelles profondes

Jattes à bord droit ou bombé

Jattes à profil rentrant

Ecuelles et jattes grossières

Cas particuliers Ecuelles et jattes à rebord incurvé

Jattes à rebord resserré

Ecuelles et jattes à profil sinueux

0 10cm

Fig. 7. Delémont - En La Pran. Synthèse typologique de la céramique hallstattienne : les écuelles et les jattes.

(8)

45487

46200

18292

18354

47163

15791

335902

45473

54792

13349

61885 13298

340769

46155

18386

334621

340961

334835 338416

342209

13094 46282

46395

341802

62500 341953

62533 C3.2

341473 2

12986

335384

46026

342939

18258

43367

17462

63130

54504

45379

334476

47154

45488 44955

43022

43179

12043

338660

Pots sans col ou à col faiblement individualisé

Pots à col rectiligne

Pots imprimés

Pots à col curviligne

Pots à cordons

0 10cm

Fig. 8. Delémont - En La Pran. Synthèse typologique de la céramique hallstattienne : les pots.

(9)

3.7.5.1 Les jattes et les écuelles (fig. cerha7) Les écuelles hémisphériques

Les écuelles hémisphériques sont utilisées aux âges du Bronze et du Fer et ne présentent pas de caractère discriminant géo- graphiquement ou chronologiquement. Un exemplaire porte un marli (pl. 10.11). L’écuelle hémisphérique à marli est courante à la fin de l’âge du Bronze, un peu moins ensuite et disparaît au début du Ha D 17.

Les écuelles tronconiques et les écuelles profondes

Les écuelles strictement tronconiques (Streng Konische Scha- len) 18 sont notoirement caractéristiques de la céramique du Bronze final 19. Parmi les quelques cas attribuables au Hallstatt on identifie deux fragments à lèvre plate (pl. 1.7) pour les- quels on trouve des comparaisons au Bronze final et au début du Hallstatt 20, quelques formes basses et très ouvertes, frag- mentées, probablement tronconiques (pl. 5.6). Les écuelles profondes à profil plus ou moins tronconique sont nombreuses (pl. 1.14 ; 2.3,6,8 ; 3.20 ; 7.10 ; 9.2 ; 10.4). Elles apparaissent à la fin du Bronze final 21 et sont largement répandues au Ha C et au Ha D 22. Une écuelle tronconique à marli boudinée (pl.

5.12) identique à celle trouvée à Varen - Sportplatz (Ha C) 23 et à une écuelle couvercle du tumulus 8 d’Unterlunkhofen - Bärhau (Ha C) 24 font aussi partie de se groupe.

Les jattes à bord droit ou bombé

Il s’agit de récipients plus ou moins profonds, à segmentation douce. Les jattes profondes sont les plus courantes (pl. 1.6,12 ; 2.14 ; 7.12-13 ; 9.5) et sont parfois de très petite taille (pl.

10.6,16). A bord droit, elles sont déjà connues au Bronze final 25 et largement répandues par la suite 26.

Les jattes basses sont variées, mais peu nombreuses. Leur bord est droit (pl. 2.9 ; 10.5), légèrement bombé (pl. 4.6-7) ou incliné (pl. 1.11). En l’absence de fond, les comparaisons précises pour les pièces 341419 et 15846 (fig. 7 ; pl. 10.5 ; 2.9) sont difficiles.

La pièce 341419 se rattache probablement à une série de jattes basses à bord droit et à fond arrondi peu profond que l’on ren- contre parfois à la fin du Bronze final, mais surtout au Ha C 27. La pièce 1 (fig. 7 ; pl. 4.7) a un profil très arrondi et se situe entre les jattes à bord bombé et les jattes à profil faiblement rentrant. La partie supérieure de la pièce 46697, légèrement bombée, repose sur une base peu profonde (fig. 7 ; pl. 4.6). Une pièce identique est connue à Saint-Apollinaire - Sur le petit Pré 1 (Ha C) 28 et une autre à Cortaillod-Est, (Ha B1) 29. La pièce 18311 (fig. 7 ; pl. 1.11) possède un bord rectiligne légèrement incliné vers l’intérieur. Un profil identique est connu à Brumath - Bet- zeweg (Ha D1 - D2) 30.

Les jattes à profil rentrant

Un premier groupe rassemble des profils faiblement rentrants de répartition chronologique assez large. Le second concerne des pièces plus typées et chronologiquement plus significatives.

Dans le premier groupe, figurent quelques profils élancés et à bord légèrement rentrant situé très haut sur le profil (pl. 2.10 ; 7.9). Ces jattes entretiennent une proximité morphologique évi- dente avec les jattes profondes à bord droit. On leur trouve de nombreuses comparaisons, quelques-unes dans des sites de la fin de l’âge du Bronze 31, la plupart dans des sites hallstattiens 32. Dans ce groupe figurent également des pièces moins élancées, à profil bombé ou faiblement rentrant, sur lesquelles la flexion est située nettement plus bas que sur les profils précédents (pl.

1.4 ; 2.17 ; 5.7,9). La forte fragmentation limite la précision des comparaisons. Dans le second groupe se placent une trentaine

de jattes à profil nettement rentrant. Dans la plupart des cas, seul le bord est conservé (pl. 2.19 ; 9.7 ; 10.8-9 ; 11.10). Quelques pièces sont plus complètes (pl. 1.13 ; 4.3 ; 9.8 ; 10.2).

Les jattes à bord rentrant sont connues à la fin du Bronze final 33. Elles sont curieusement absentes de la plupart des sites du Ha C du Plateau suisse. On en trouve à Cornaux - Le Roc 34, un site couvrant la fin du Bronze final et une partie du Hallstatt.

Elles ne sont représentées à Wäldi - Hohenrein 35 que par une jatte rentrante à rebord resserré (voir ci-après, les jattes et les écuelles à rebord sinueux). On en trouve également à Baar - Mar- tinspark 36. Mais l’attribution chronologique de ces deux sites oscille entre la fin du Ha C et le début du Ha D. En Alsace, les jattes rentrantes se limitent à quelques exemplaires pour le Ha C : une pièce à Lingolsheim - Les Sablières Modernes 37, une autre sur le site de Houssen - Cora 38 attribué à la seconde partie du Ha C. Les jattes à bord rentrant apparaissent plus fréquem- ment au Ha C en Bourgogne 39 et en Rhône-Alpes 40. Autre spéci- ficité bourguignonne, les formes rentrantes, à l’instar de la pièce 341297 (pl. 10.9) peuvent être décorées de cannelures 41. Dès le début du Ha D, les jattes à bord rentrant intègrent l’ensemble des corpus.

Les profils les plus rentrants sont plutôt évolués, avec des com- paraisons dirigées vers le début du Ha D pour la pièce 337959 (pl. 9.8) dont la partie supérieure est globuleuse 42, pour la pièce 18133 (pl. 1.13) dont le point d’inflexion est marqué par un épaississement 43 et pour la petite jatte tulipiforme (pl. 10.2) 44. Concernant la jatte basse à bord rentrant (pl. 4.3), un cas est connu en contexte Bronze final, à Zug - Sumpf 45, un autre au début du Ha C à Courternon - Larrey 46. Mais la majorité des comparaisons se rapportent au Ha D 47.

Les jattes et les écuelles à rebord sinueux

On parle de jatte à rebord sinueux lorsque la sinuosité se situe directement sous la lèvre. Deux configurations sont possibles.

Dans la première, la sinuosité est créée par une incurvation plus ou moins marquée du rebord. Dans la seconde, la sinuosité est créée par un resserrement au niveau du rebord. Dans les deux cas, la sinuosité peut être renforcée par un épaississement de la lèvre. Les deux types de rebords ont une répartition plutôt septentrionale. Anecdotiques au Bronze final 48 et au Ha D 49, les rebords incurvés sont fréquents Ha C 50. Les rebords resserrés, couramment utilisés au Ha C, restent d’usage jusqu’à la fin du Ha D 51.

Les rebords incurvés apparaissent sur des écuelles et sur des jattes à profil peu marqué. Les écuelles sont représentées par une pièce dont le rebord se termine par un double épaissis- sement qui forme une boule sur la lèvre (pl. 11.11) et par une écuelle basse et ouverte légèrement segmentée (pl. 4.12).

Pour l’une (18644 52) et l’autre (54561 53), les comparaisons se dirigent vers le Ha C d’Alsace et du Bade-Wurtemberg. Les jattes concernent des profils profonds (pl. 2.2 ; 4.2 ; 9.6 ; 11.2).

Sur la pièce 341957 (fig. 7), la sinuosité du rebord est relevée par un épaississement de la lèvre. On trouve d’excellentes com- paraisons à Houssen - Cora (Ha C) 54 et à Wäldi - Hohenrein (Ha C - D1) 55, deux sites riches en formes à rebords incurvés. La pièce 44171 associe à un rebord incurvé une lèvre fortement biseautée (fig. 7 ; pl. 4.2), ce que l’on retrouve aussi sur une pièce quasiment identique à Wäldi - Hohenrein 56.

Les rebords resserrés s’observent sur des jattes à profil bombé ou très légèrement rentrant (pl. 2.13,15,18 ; 4.1,9 ; 7.15 ; 9.4 ; 11.4). Pour la pièce 16122 (fig. 7 ; pl. 2.13) sur laquelle le resser-

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rement est très léger et qui est décorée d’une bande de canne- lures horizontales positionnée en milieu de profil, on se dirige vers des sites jurassiens et franc-comtois 57. La jatte à profil souple 343883 (fig. 7 ; pl. 9.4, pièce graphitée) admet d’excel- lentes comparaisons avec des pièces de Riegel - Romansbuck (Ha C) 58 ou Baar - Martinspark (Ha C - D1) 59. La pièce 13862 (pl. 11.4), à profil élancé et lèvre biseautée et un peu effilée, se retrouve à l’identique à Neunkirch - Hemming (Ha C2 - D1) 60. Les profils arrondis à lèvre biseautée 45324 (fig. 7 ; pl. 4.9) 61 ou à lèvre épaissie 13024 (fig. 7 ; pl. 2.15) 62 sont communs à la fin du Ha C et au début du Ha D. Pour la pièce 44146 (fig. 7 ; pl.

4.1), très élancée, on peut mentionner des profils approchants à Courternon - Larrey (Ha C) 63, Wäldi - Hohenrein (Ha C - D1) 64 et Gönningen - Rossberg (Ha C2 - D1) 65. Les profils rentrants à lèvre imprimée (342777 : pl. 8.1 ; 341584 : pl. 9.9) se retrouvent à Fragnes - Virey-le-Grand (Ha C) 66. Des profils similaires, très ren- trants, mais non décorés, apparaissent à Wäldi - Hohenrein (Ha C - D1) 67, à Tavaux - Aérodrome (Ha D1) 68, à Geispolsheim - Brue- chel (Ha D1 - D2) 69 et à Wolfgantzen (Ha D2 - D3) 70.

Les jattes à profil sinueux

Contrairement aux jattes à rebord sinueux, la sinuosité s’ap- plique ici à l’ensemble de la partie supérieure des récipients et en définit le profil. Les jattes à profil sinueux sont représentées par un exemplaire légèrement sinueux, probablement profond (pl. 10.13), un récipient profond à flexion haute et bord sinueux (pl. 3.18) et quelques récipients à flexion basse et bord sinueux resserré (pl. 1.5 ; 4.8 ; 7.16 ; 8.3).

Inconnues au Bronze final, les formes sinueuses constituent une nouveauté. Des formes légèrement sinueuses apparaissent dès le début Ha C sur des écuelles ouvertes, profondes 71 ou basses 72 et sur des jattes basses légèrement segmentées 73. Au cours du Ha C apparaissent également des formes à la sinuosité plus marquée, relevée par un rétrécissement des ouvertures 74. Ces formes sont courantes au début du Ha D 75. Au Ha D les formes sinueuses se multiplient et les profils se diversifient. Le resserrement de l’ouverture s’accentue 76. Il peut s’accompa- gner d’un déversement de la lèvre 77 et d’une augmentation de l’angulation au niveau de la flexion 78.

La pièce 337194, même s’il est difficile d’en préciser le profil, se rattache aux formes profondes légèrement sinueuses (note 62). La jatte profonde à bord sinueux (pl. 3.18) se retrouve à l’identique à Sainte-Croix-en-Plaine (Ha C) 79. Les pièces 335501 (fig. 7, pl. 7.16) et 341805 (pl. 8.3) possèdent une sinuosité bien marquée et un net rétrécissement de l’ouverture. On leur trouve aisément des comparaisons dans des sites du Ha C et du début du Ha D (notes 65 et 66). Les pièces 46329 (pl. 4.8) et 16327 (pl. 1.5) ont un profil plus accusé et une ouverture nettement plus resserrée que les précédentes. Elles sont plus récentes avec d’excellentes comparaisons à Besançon - Saint-Paul (Ha D1) 80, à Tavaux - Aérodrome (Ha D1) 81, à Geispolsheim (Ha D1 - D2) 82 ou à Wolfgantzen (Ha D2 - D3) 83.

Les écuelles et les jattes grossières

Les écuelles sont les plus nombreuses. Elles se subdivisent en profils tronconiques (pl. 2.12 ; 4.13 ; 5.15) et en profils hémis- phériques (pl. 4.15 ; 9.10). Les écuelles grossières tronconiques à lèvre boudinée (pl. 2.12 ; 4.13) se rencontrent dans les séries de la fin de l’âge du Bronze 84. Leur utilisation ne semble pas se prolonger au delà du Ha C 85. Les écuelles grossières hémisphé- riques à lèvre boudinée (pl. 4.15) semblent se limiter au Ha C 86. Les jattes grossières sont représentées par un profil légèrement rentrant à lèvre imprimée et encoche (pl. 1.18). Des formes

identiques existent à Frasses - Praz au Doux (Ha B/C) 87 et à Saint-Apollinaire - La Tribaude 2 (Ha D2) 88. La lèvre des jattes et des écuelles grossières peut être décorée d’impressions ou d’encoche (pl. 1.18 ; 5.15) 89. Les impressions occupent la partie sommitale de la lèvre et sont orientées transversalement (pl.

1.18 ; 9.10). Les écuelles ouvertes à lèvre impressionnée sont communes à l’ensemble du Hallstatt 90. Les céramiques gros- sières à encoche apparaissent à la fin du Bronze final 91 et sont utilisées jusqu’au début du Ha D 92.

Les cas particuliers

Un exemplaire provenant de la série C3.1 se présente sous la forme d’une jatte à col droit à léger épaulement (pl. 2.11).

Cette pièce très abrasée et brûlée laisse apparaître en surface un dégraissant très grossier. Elle appartient au groupe des pâtes sableuses. Une pièce au profil identique mais décorée d’une bande de cannelures horizontales provient du site de Tavaux - Aérodrome (Ha C) 93, une autre décorée d’une bande d’incisions horizontales provient de Saint-Alban - Leysse (Ha C) 94. On trouve également des jattes à épaulement au début du Ha D, mais à col légèrement concave à Geispolsheim - Brue- chel (Ha D1 - D2) 95 et à Varois-et-Chaignot - Les Epenottes (Ha D1 - D2) 96.

La couche C2.6 a livré une pièce unique, une jatte carénée à bord concave de petite taille (pl. 1.8). Dans le matériel du camp de Chassey, attribué au début du Hallstatt, figure un fragment de petit récipient caréné à fond arrondi tout à fait comparable 97. Une pièce possède un bord incliné très légèrement incurvé orné d’une bande d’incisions horizontales (pl. 7.6). Cette pièce parti- culière se positionne entre les jattes à bord resserré et les jattes segmentées. Ce type de récipient est connu en Bourgogne, à Fragnes - Virey-le-Grand (Ha C) 98 et dans le matériel attribué au Ha D1 du camp de Chassey 99.

Un exemplaire au profil incertain porte une grande lèvre biseau- tée marquée par un ressaut interne (61835 : fig. 7, pl. 1.3). Les lèvres à ressaut interne se rencontrent dès la fin du Bronze final en Suisse orientale, en Alsace et dans le Bade-Wurtemberg sur des écuelles à profil tronconique ou légèrement évasé 100. Dès le Ha B3, le ressaut interne s’accompagne d’une segmentation du profil 101. Ces formes à segmentation et ressaut interne, incon- nues à Delémont sont courantes au début du Hallstatt 102. La pièce 61835 (pl. 1.3), dont le profil est marqué par une légère sinuosité située au niveau du ressaut interne, évoque une forme plus basse et moins segmentée que les éléments mentionnés ci-dessus. Cette caractéristique se retrouve à Lingolsheim - Les Sablières Modernes (Ha C) 103 ou à Corbas - Grand Champ (Ha C)104.

3.7.5.2 Les pots (fig. 8)

Les pots sans col et pots à col faiblement individualisé Cette catégorie rassemble des pièces dont l’ouverture se dégage faiblement de la panse par une inflexion peu marquée. On dis- tingue les pots non décorés, se classant généralement dans la catégorie des céramiques fines, des pots décorés d’impressions ou de cordons, se classant généralement dans la catégorie des céramiques grossières.

Les pots à bord resserré sont les mieux identifiés. Il s’agit de formes élancées dont la partie supérieure est marquée par un resserrement du bord (pl. 3.3-4 ; 6.2-3 ; 7.17,19). Ces pots, nom- breux sur le site (27 au moins), sont communs à l’ensemble du

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Premier âge du Fer 105. Une pièce présente un profil légèrement sinueux (pl. 3.19). Ce type de forme assez commune au Bronze final 106 se retrouve également dans plusieurs sites du Premier âge du Fer 107. De nombreux récipients de taille variable, très fragmentés, présentent un bord déversé (pl. 3.2,7-9). Pour la pièce la mieux conservée, de petite taille (pl. 3.2), on trouve des comparaisons dans des sites du Ha C et du début du Ha D 108. Quelques pièces présentent un profil rectiligne rentrant (pl. 1.16 ; 3.6).

Les pots à épaulement, mais sans col franchement individualisé sont représentés par les pots (pl. 1.17) et (pl. 3.16). Le premier a un bord très court émergeant d’une panse globuleuse. Ce type se rencontre au Ha C et au début du Ha D 109. Le second a un bord plus élancé, on pourrait y voir un col court. Sa lèvre est amincie. Sous le bord se dégage un léger épaulement (pl.

3.16). Un profil identique est connu à Brumath - Betzeweg (Ha D1 - D2) 110.

Les pots grossiers sans col ou à col faiblement individualisé sont décorés d’impressions et de cordons imprimés. On y trouve des profils verticaux (pl. 3.13 ; 8.5 ; 10.17 ; 11.7), des profils légère- ment rentrants à rebord déjeté et / ou épaissi (pl. 1.21 ; 5.2,13) et des profils à bord resserré (pl. 5.16 ; 8.3 ; 9.15 ; 11.13).

Un pot grossier à profil bombé et bord très légèrement res- serré est décoré d’impressions ovales inclinées (62533 : fig. 8, pl. 5.16). Une pièce identique est connue à Montagnieu - Pré de la Cour (Ha C) 111, une autre à Varen - Sportplatz (Ha C) 112. On peut mentionner des profils analogues, bombés et décorés d’impressions en haut de profil, mais sans resserrement au niveau du bord, à Corbas - Les Verchères (Ha C) 113, à Montalieu- Vercieu - Chalépont (Ha C) 114 ou à Montagnieu - Roche Noire (Ha C) 115.

Quelques pièces à profil rentrant et rebord légèrement déjeté sont décorées d’impressions en haut de panse (pl. 5.2,13 ; 1.21). Pour la pièce 62500 (pl. 5.11), dont les impressions sont oblongues et orientées verticalement, on trouve des analogies à Frasses - Praz au Doux (Ha B/C) 116, à Cornaux - Le Roc (Ha B ou Ha C) 117 ou à Varois-et-Chaignot - Les Marchemailles 1 (Ha C2 - D1) 118. Une autre pièce porte un cordon imprimé (17462, pl. 1.21). Des pièces similaires sont connues à Cornaux - Le Roc (Ha B - Ha C) 119 et à Montagnieu - Pré de la Cour (Ha C) 120. On peut mentionner également un pot à cordon à rebord légère- ment déjeté et lèvre imprimée à Wolfgantzen (Ha D2 - D3). Mais le cordon de celle-ci est situé, contrairement à la pièce 17462, au niveau du diamètre maximum de la panse 121.

Les profils verticaux à cordon sont représentés par deux pièces.

La lèvre de la première (pl. 11.7) est décorée d’impressions larges circulaires sur son flanc extérieur. Celle de la seconde est aplatie et débordante (pl. 3.13). Les deux pièces portent un cordon à impressions larges et vaguement orientées transver- salement. Les comparaisons les plus fidèles nous dirigent vers Meyzieu - Les Hermières (Ha C) 122.

Les pots à col individualisé

Une vingtaine de pièces possèdent un col court ouvert et un étranglement peu marqué. Le diamètre à l’ouverture semble peu différer de celui de la panse (pl. 3.11,17 ; 10.1). Ces éléments sont tous très fragmentés. Sur quelques pots, un col vertical sur- monte une panse à épaulement médian (pl. 5.4 et peut-être pl.

3.14) ou une panse oblongue (pl. 8.4 et probablement pl. 8.2).

Les pots à col et à étranglement

On distingue des pots à col curviligne et des pots à col rectiligne.

Les pots à col curviligne 123 concernent en premier lieu des formes à col assez court surplombant sans rupture une panse au profil très galbé (pl. 1.2 ; 3.10,12). S’ajoutent un fragment de col ouvert légèrement déjeté 124 (pl. 1.15) et un haut col vertical incurvé 125 (pl. 6.4). Tous ces éléments semblent avoir été utili- sés sur une assez longue période.

Les pots à col rectiligne désignent une gamme étendue de réci- pients, souvent très fragmentés, dont le col rectiligne est nette- ment dégagé et marqué par un fort étranglement à la base (pl.

9.14 ; 11.8). Une pièce un peu mieux conservée que les autres présente un col ouvert surmontant une panse galbée dont le diamètre maximum, bien qu’inconnu, est très largement supé- rieur à celui de l’ouverture (pl. 10.3). Des pièces identiques sont connues à Lingolsheim - Les Sablières Modernes (Ha C) 126, Houssen - Cora (Ha C) 127, Wäldi - Hohenrein (Ha C - D1) 128, Bru- math - Betzeweg (Ha D1 - D2) 129. Plusieurs cols présentent un profil oblique, très incliné (pl. 11.3). Les cols obliques fortement inclinés se retrouvent communément au Ha C et au début du Ha D 130. S’ajoutent enfin quelques pièces dont le col vertical se dégage d’une panse probablement globuleuse, à épaulement marqué situé assez haut sur le profil (pl. 11.1). Ces formes connues au Ha C en contexte funéraire 131 se retrouvent éga- lement en contexte d’habitat à Houssen - Cora (Ha C) 132 ou à Oggelshausen - Bruckgraben (Ha C - D1) 133.

La fosse 647 a livré deux pièces enduites de peinture rouge (pl.

8.6-7). La première est un fragment de récipient à étrangle- ment décoré d’un cordon à impressions transverses (pl. 8.7).

La seconde est un grand vase à étranglement dont la panse est décorée au niveau du ressaut par une ligne d’impressions triangulaires (pl. 8.6). Cette pièce remarquable entretient une parenté évidente avec les vases à col en quille typiques des dépôts funéraires hallstattiens, même si le col de ces derniers est segmenté et plus élancé. Le profil particulièrement aplati de notre exemplaire se retrouve sur des pièces du tumulus 49 de la nécropole d’Unterlunkhofen 134, et du tumulus 8 d’Hemisho- fen - Im Sankert (Ha C) 135, que Geneviève Lüscher ne place pas dans ce qu’elle nomme les récipients à col conique (Kegelhals- topf), mais dans une catégorie annexe 136. Un exemplaire à col peu élancé et panse large, à décor graphité, incisé et imprimé est connu à Houssen - Cora (Ha C) 137. Ce dernier, encore plus aplati que notre exemplaire, est rangé également par les auteurs dans une catégorie distincte de celle des vases à col en quille, soit celle des pots à col oblique 138.

Plusieurs pots à col, avec ou sans étranglement, sont décorés d’impressions transverses positionnées sur la lèvre (pl. 5.4 ; 8.4), d’impressions organisées en ligne horizontale simple (pl.

5.3 ; 7.2-3 ; 10.12 ; ) ou doubles (pl. 9.12 ; 10.18 ; 11.6). Les pots décorés de petites impressions sont caractéristiques de la céra- mique du Ha C. Leur cas sera discuté dans la partie réservée aux décors imprimés. Une pièce sort du lot. Elle possède un col assez développé et légèrement incurvé et un épaulement marqué.

Sa lèvre est profondément imprimée et son épaulement orné d’impressions rectangulaires profondes (pl. 5.14). Ce récipient admet des comparaisons avec une pièce de Riegel - Romans- buck (Ha C) 139 décorée d’impressions profondes triangulaires, une pièce de Baar - Martinspark (Ha C - D1) 140 décorée d’impres- sions profondes oblongues sur l’épaulement et d’impressions circulaires positionnées contre le bord de la lèvre, une pièce de Rosheim - Sandgrube (Ha D1) 141 également décorée d’impres- sions oblongues, ou encore une pièce de Bussy - Pré de Fond

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(Ha D2 - D3) 142 à lèvre massive, décorée sur l’épaulement d’impressions rectangulaires profondes légèrement inclinées mais de petite taille. Comme sur la pièce 13094, les impressions qui ornent la lèvre de la pièce de Bussy sont particulièrement profondes. Les lèvres profondément imprimées renvoient à une phase avancée du Hallstatt avec des comparaisons au Mont Las- sois (Ha D2 - D3) 143 ou à Wolfgantzen (Ha D2 - D3) 144.

Les pots à col et à cordons

Une trentaine de pièces à cordons sont présentes dans le cor- pus de Delémont, les profils reconstitués sont plutôt rares. On y reconnaît, outre les pots sans col individualisé à profil vertical ou rentrant mentionnés ci-dessus (pl. 11.7 ; 3.13), des pots à col court et épaulement médian (pl. 5.5 ; 6.5-7) et des pots à étranglement marqué, épaulement haut et col très ouvert (pl.

7.1). S’ajoutent deux pièces dont le col fait défaut, mais dont l’étranglement accusé semble aboutir, comme dans le cas de la pièce 334476, à un épaulement situé assez haut sur le profil (pl. 8.7 ; 11.12). Une pièce à cordon se distingue par un col droit assez élancé et un panse oblongue (pl. 11.14). On lui trouve des comparaisons à Courtételle - Les Prés Roses (Ha C) 145 ou à Corbas - Grand Champ (Ha C) 146.

Les pots sans col 147, les pots à col court et épaulement médian 148 et les pots à étranglement marqué, à col déjeté ou franchement ouvert 149 sont largement répandus du Ha C au Ha D2.

3.7.6 Les décors 3.7.6.1 Les décors tracés Les cannelures

Les récipients cannelés sont peu nombreux, douze aux total.

Deux pièces ont retenu notre attention (pl. 2.13 ; 10.9). Les autres sont trop fragmentées, leur attribution chronotypolo- gique trop incertaine. Les pièces retenues sont un fragment de jatte rentrante à cannelures horizontales (pl. 10.9) et un bol bombé à bord légèrement resserré (pl. 2.13). En contexte d’habitat, les cannelures sont peu usitées au début du Hallstatt dans la partie orientale de notre zone de comparaisons (Alsace, Bade-Wurtemberg, Suisse orientale) 150. Les cannelures sont en revanche abondantes dans la partie occidentale, dans le nord de la région Rhône-Alpes, en Bourgogne, en Franche-Comté et en Suisse occidentale. En Rhône-Alpes, elles sont présentes au Ha C sur des jattes segmentées à col ou sur des pots à étran- glement 151. En Bourgogne 152 et en Franche-Comté 153, on les retrouve au Ha C et au début du Ha D sur une large gamme de récipients comprenant des jattes à col, des jattes basses caré- nées, des jattes à profil rentrant, des jattes à bord ou à profil sinueux et des pots à étranglement. En Suisse occidentale, les cannelures apparaissent sur des pots à étranglement et sur des jattes basses carénées 154.

Les incisions

Aussi rares que les cannelures, les incisions sont présentes sur treize pièces. Y figurent des incisions simples positionnées sous la lèvre à l’intérieur des pièces (pl. 7.10 ; 9.1), des inci- sions horizontales parallèles (pl. 7.6 ; 9.13), un fragment décoré d’incisions en zigzag (pl. 7.7), un pot à bord resserré décoré d’incisions triangulaires associées à des points imprimés (pl.

5.11) et un fragment incisé et poinçonné (pl. 1.1).

En général, la céramique hallstattienne d’habitat est peu incisée 155. Pour la pièce 335760 (pl. 7.6), on a trouvé des comparaisons à Fragnes - Virey-le-Grand (Ha C) 156 et dans le

matériel attribué au Ha D1 du camp de Chassey (Ha D1) 157. Des cas d’incisions en zigzag apparaissent à Wäldi - Hohenrein (Ha C - D1) 158, Cornaux - Le Roc 159, Avenches - En Chaplix (Ha C) 160, Corbas - Grand Champ (Ha C) 161 ou Tavaux - Mélenet (Ha D1) 162. On trouve également des cas d’incisions en zigzag en contexte funéraire sur de grands récipients à étranglement à Unterlunkhofen - Bärhau (Ha C) 163, Wynigen - Bickigen (Ha C) 164 ou Bannwil - Moosbann (Ha C) 165. L’association d’incisions trian- gulaires et de points imprimés se retrouve sur un profil sinueux à bord rentrant du Mont Lassois à Vix (Ha C2 - D1) 166 et sur un pot globuleux à bord resserré de Faoug - Derrière-le-Chaney (Ha D2 - D3) 167. Ce décor est également présent sur des pots à étranglement à Allschwil - Vogelgärten (Ha C) 168, à Tavaux - Méle- net (Ha D1) 169, sur une écuelle à marli à Tavaux - Les Saules (Ha C2 - D1) 170 et sur des fragments divers à Unterlunkho- fen - Bärhau (Ha C) 171, Varois-et-Chaignot - Les Marchemailles 1 (Ha C2 - D1) 172 ou Saint-Apollinaire - La Tribaude 2 (Ha D2) 173. 3.7.6.2 Les décors imprimés et les cordons décorés Les impressions sont très largement répandues au Hallstatt. A Delémont, les impressions appliquées sur la lèvre et sur un cor- don sont les plus fréquentes ; une trentaine de cas pour chacun des deux. Sur les cordons, les impressions sont assez larges et orientées transversalement (pl. 5.5 ; 6.5-7 ; pl. couleur A2). Elles peuvent être réalisées au doigt, mais ne montrent jamais de traces ongulées. Sur la lèvre, les impressions sont également orientées transversalement. Elles sont parfois très fines (pl. 8.2 ; 9.9). Plus larges et plus profondes, elles peuvent induire une sinuosité de la lèvre (pl. 1.21 ; 3.14 ; 5.4 ; 8.5 ; 10.17) qui peut aller jusqu’à une découpe marquée. Le petit pot bombé 18258 (pl. 1.20) et le pot à col et épaulement 13094 (pl. 5.14) en sont de très bons exemples. Les comparaisons pour le petit pot 18258 se dirigent vers des sites récents comme Bussy - Pré de Fond (Ha D2 - D3) 174 ou au Mont Lassois à Vix (Ha D2 - D3) 175. Les impressions sur la lèvre du pot à col 13094 sont associées à de grandes impressions rectangulaires verticales, un motif également tardif que l’on retrouve à Geispolsheim - Bruechel (Ha D1 - D2) 176 et à Bussy - Pré de Fond (Ha D2 - D3) 177.

Les impressions sur la lèvre des pots sont dans les sites hall- stattiens souvent associées à des cordons imprimés ou à des lignes d’impressions positionnées à la jonction panse / ouver- ture des céramiques (pl. 8.4). A Delémont, dans plusieurs cas, les impressions sont situées uniquement sur la lèvre (pl. 5.4 ; 8.2-3 ; 11.13). On trouve des profils simples à impressions posi- tionnées uniquement sur la lèvre sur quelques exemplaires à Wäldi - Hohenrein (Ha C - D1) 178 et en plus grande quantité à Varen - Sportplatz (Ha C) 179.

Les petites impressions sur la panse apparaissent sur une ving- taine de pièces. Les impressions circulaires organisées en ligne simple ou double représentent les trois quarts des cas. Elles se localisent à la jonction panse / col des récipients à encolure et épaulement (pl. 7.2-3 ; 10.12). Les pots à épaulement dont la base du col est décorée de petites impressions plus ou moins circulaires, parfois mal définies, sont très répandus dans les sites du Ha C 180 et dans les sites attribués plus largement à la fin du Ha C ou au début du Ha D 181. Sur une pièce, les impressions sont associées à des résidus de peinture rouge (pl. 10.12). On retrouve cette association sur des formes similaires à Sainte- Croix-en-Plaine (Ha C) 182 ou à Houssen - Cora (Ha C) 183. Deux fragments dont le col manque sont décorés d’une double ran- gée d’impressions circulaires (pl. 9.12 ; 11.6 ; pl. couleur A7). Les impressions circulaires en double rangée sont connues sur des

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pots à col dans le tumulus 3 de la nécropole de Jegenstorf - Im Hurst 184, à Sainte-Croix-en-Plaine (Ha C) 185 ou à Cornaux - Le Roc 186. Les autres motifs d’impressions fines en ligne sont pré- sents à quelques exemplaires, soit deux cas d’impressions mal définies, vaguement ovales (pl. 8.4, pl. couleur A9) et cinq cas d’impressions triangulaires ou losangiques, (pl. 5.3 ; 8.6 ; 10.18 ; pl. couleur A8). Comme les petites impressions circulaires, les impressions triangulaires ou losangiques sont caractéris- tiques de la céramique du Ha C et du tout début du Ha D1 (Ha C - D1) 187. Un cas isolé présente des perforations circulaires (pl.

5.10). Des pièces perforées de formes variables apparaissent ça et là dans les séries hallstattiennes 188.

Deux fragments sont décorés d’impressions circulaires couvrantes (pl. 7.4-5). Ce motif plutôt rare apparaît à Neun- kirch - Hemming (Ha C2 - D1) 189 et à Neunkirch - Tobeläcker (Ha D3) 190 en association avec des cannelures horizontales.

Les impressions larges sont également présentes, mais en très faible quantité. On trouve un cas d’impressions circulaires très larges (pl. couleur A4) 191, quelques cas d’impressions ovales transverses (pl. 5.16), deux cas d’impressions oblongues verti- cales en ligne (pl. 5.13 ; pl. couleur A5) et le cas, déjà présenté d’impressions rectangulaires verticales (pl. 5.14 ; pl. couleur A6). Les impressions circulaires larges sont connues dès la fin du Bronze final et utilisées jusqu’à une phase avancée du Ha D 192. Les impressions oblongues semblent spécifiques à la céra- mique du Ha C 193 et les impressions rectangulaires verticales à la céramique du Ha D 194.

3.7.6.3 Les enduits

Dans notre corpus, les décors chromatiques sont représentés sur une forme basse dont l’intérieur est graphité (pl. 9.4) et sur quelques pièces à col et épaulement dont l’extérieur est enduit de peinture rouge. Il s’agit du grand vase à épaulement large (pl. 8.6) et du fragment de pot à étranglement et cordon décoré (pl. 8.7), tous deux de la fosse 647, et d’un pot à col ouvert (pl.

10.12). Les décors chromatiques apparaissent à la fin du Bronze final. L’utilisation de la peinture et du graphitage est largement attestée au Ha C. Elle disparaît au début du Ha D 195.

3.7.7 Conclusion

La céramique hallstattienne de Delémont - En La Pran entretient dans son ensemble de fortes affinités avec celle du Ha C et du tout début du Ha D du Bade-Wurtemberg, d’Alsace et de Suisse orientale. L’absence de céramique tournée et d’importation méditerranéenne, emblématiques de la fin du Premier âge du Fer (Ha D3), bornent en aval l’attribution chronologique de la céramique.

Les formes basses sont peu segmentées et peu décorées. Les écuelles hémisphériques, nombreuses sur le site et les jattes à bord droit ou légèrement bombé ne présentent pas de caractère discriminant. La rareté des écuelles tronconiques ou des écuelles à marli et l’abondance des formes profondes, simples ou légè- rement segmentées contrastent avec les séries du Bronze final.

L’identité hallstattienne des formes basses à rebord incurvé, à rebord resserré, à profil sinueux et à profil rentrant est évidente.

Les formes à rebord incurvé ou resserré sont quasiment incon- nues au Bronze final. Les rebords incurvés semblent spécifiques de la céramique du Ha C. Les rebords resserrés sont largement utilisés au Ha C et au Ha D. Les formes basses à profil sinueux sont également inconnues au Bronze final. Au cours de leur évo-

lution, elles passent de formes ouvertes ou légèrement segmen- tées, courantes au Ha C, à des formes sinueuses rentrantes de plus en plus complexes. Au Ha C, on observe une accentuation des sinuosités et un resserrement des ouvertures. Au Ha D, les formes sinueuses se multiplient et les profils se diversifient. Le resserrement de l’ouverture s’accentue. Il peut s’accompagner d’un déversement de la lèvre (note 68) et d’une augmentation de l’angle au niveau de la flexion. L’écuelle profonde légèrement sinueuse (pl. 10.13) et la jatte profonde à bord sinueux (pl. 3.18) se situent au début de cette évolution. Les formes sinueuses à bord rentrant (pl. 7.16,18) sont à la transition, à la fin du Ha C et au début du Ha D. Pour les pièces les plus rentrantes, on ne peut écarter une attribution au début du Ha D (pl. 4.8, note 67).

Les jattes à profil rentrant sont abondantes. Présentes au Bronze final, elles se développent de façon croissante dans la céramique hallstattienne, en tous cas dans la sphère orientale de nos com- paraisons. Pour la sphère orientale, cette abondance témoigne d’une attribution hallstattienne plutôt récente, postérieure au début du Ha C. En Bourgogne et en Franche-Comté, les jattes à profil rentrant, qui peuvent être ornées de cannelures semblent plus répandues au Ha C que dans la sphère orientale. D’un point de vue culturel, une influence occidentale ne peut être écartée pour la pièce cannelée (pl. 10.9), Cette influence est relevée sur deux autres pièces, l’une cannelée (pl. 2.13) et l’autre incisée (pl. 7.6), pour lesquelles les comparaisons se dirigent également vers des sites bourguignons. La présence de nombreuses formes cannelées est une des caractéristiques de la céramique occiden- tale. La céramique cannelée est également présente dans le matériel des sites fribourgeois, vaudois et neuchâtelois qui se rattachent alors plus nettement que Delémont à la sphère occi- dentale de nos comparaisons 196. L’influence occidentale, visible à Delémont sur quelques céramiques cannelées, reste ténue et doit être fortement tempérée tant les références vers des sites appartenant à la sphère orientale sont nombreuses 197. Indépen- damment de cette problématique culturelle, le caractère récent des formes rentrantes est évident sur certains profils comme la jatte basse (pl. 4.3), la petite jatte tulipiforme (pl. 10.2), la jatte à panse épaissie (pl. 1.13) et la jatte à bord globuleux rentrant (pl. 9.8).

Pour les formes hautes, l’identité hallstattienne est indéniable.

Les pots à épaulement et col vertical (pl. 11.1), peints en rouge (pl. 8.6-7 ; 10.12) ou dont la base du col est décorée de petites impressions (pl. 7.2-3 ; 10.12) sont caractéristiques de la céra- mique du Ha C. Les pots décorés d’impressions en doubles rangée (pl. 9.12 ; 10.18) ou de petites impressions diverses (pl. 5.3 ; 8.4) se retrouvent couramment au Ha C. Les pots à épaulement et à col très ouvert (pl. 9.14) sont communs au Ha C et au début du Ha D. Les pots à bord resserré (pl. 3.1,3-4 ; 6.2-3 ; 7.17,19), nombreux sur le site, les pots à col curviligne (pl. 3.10,12), les pots décorés d’impressions transverses situées sur les lèvres (pl. 3.14 ; 5.4 ; 8.2-5 ; 9.15) et les pots à cordons (pl. 1.21 ; 3.13 ; 6.5-7) sont communs à l’ensemble du Premier âge du Fer. Les impressions sur la lèvre sont connues au Bronze final, mais diffèrent de celles du Hallstatt. Les impressions sont oblongues au Hallstatt, orientées transversalement et générale- ment positionnées à la surface des lèvres. Celles du Bronze final sont positionnées contre le bord externe des lèvres. Elles sont larges et circulaires ou très fines, voire incisées, quand elles sont orientées transversalement. Les pots à cordons décorés d’im- pressions transverses sont ubiquistes au Ha C et au Ha D1 - D2.

L’attribution chronologique fine des couches reste difficile dans ce site ouvert. La forte fragmentation de la céramique de Delé- mont confrontée à la molle variabilité des formes et à la rareté

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