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Fusion mitochondriale et autres curiosités membranaires

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Academic year: 2022

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(1)

PHYSIQUE CELLULAIRE

Fusion mitochondriale et autres curiosités membranaires (8)

Jean-Pierre HENRY 4 Juin 2009

(2)

QUELQUES RAPPELS:

Physique de la fusion

Nécessité d’un rapprochement des membranes

Nécessité d’une « exposition » des cœurs hydrophobes:

Courbure « spontanée »: nature des phospholipides

Courbure induite: insertion partielle de protéines, effet de protéines fusogènes

Tension superficielle

Intermédiaires identifiables

Hémifusion: fusion des seules monocouches adjacentes Pore de fusion: conductance mesurable

(3)

Fusion et déformations membranaires

• L’étude des fusions cellule-cellule suggère que les déformations membranaires pourraient jouer un rôle important dans certaines fusions

• Ces déformations sont induites de manières

différentes, souvent par des protéines en interaction avec les têtes polaires d’une monocouche

• Les fusions mitochondriales peuvent être un autre exemple de ce type

• Indépendamment des fusions, des déformations membranaires spectaculaires peuvent être

observées

(4)

Fusion mitochondriale

• La microscopie électronique a montré la mitochondrie

comme un objet autonome (ballon de rugby)

• La microscopie optique

(marquage GFP) montre un réseau dynamique lié au cytosquelette

• Ce réseau montre des

fusions et fissions multiples

(Chen et al (2003) J Cell Biol, 160, 189)

(5)

L’équilibre fusion-fission contrôle la morphologie des mitochondries

• A gauche, mutant de la fusion, à droite de la fission

• L’équilibre détermine la taille et le nombre de mitochondries

• Chez le sauvage, tube de 0,5 µ de diamètre et 1 à 10 µ de longueur

(Detmer and Chan (2007) Nature Review,8, 870)

(6)

Pourquoi un réseau dynamique?

• Si un défaut apparaît

(protéine défectueuse, perte de l’ADN), la fusion permettra d’y pallier

• La mitochondrie s’adapte aux zones de forte demande

énergétique (neurone)

• Les défauts de fusion ou fission sont léthaux ou

conduisent à des maladies (neuropathies périphériques (Charcot, Marie,Tooth),

cécité(atrophie optique))

(7)

Mécanisme de la fusion mitochondriale

• La mitochondrie possède deux membranes:

– Membrane externe: rôle d’enveloppe, avec des pores (porines, à structure en tonneau de feuillets β)

– Membrane interne: très développée, avec des repliements (crêtes), étanche aux protons

• La fusion doit s’effectuer sur les deux membranes en conservant à chacune ses propriétés

(8)

Etude in vitro de la fusion mitochondriale (levure)

• On marque in vivo avec deux GFP la matrice de mitos

• Après isolement, on mélange les préparations

• On centrifuge, puis on

suspend dans un milieu avec ATP

• Les mitos jaunes indiquent une fusion

(Meeusen et al (2004) Science,305,1747)

(9)

Images de fusion mitochondriale

Images à 2 Hz

(10)

Caractéristiques de la fusion

• L’effet de la composition du milieu de fusion est analysé

• Le GTP est requis (les analogues non

hydrolysables bloquent

• Le potentiel

transmembranaire

(membrane interne) est nécessaire

ERS, Energy Regenerating System, Production d’ATP

(11)

Fusion membranes externes membranes internes

• Dans l’expérience précédente, l’index de la fusion est le mélange de protéines solubles de la matrice

(GFP/DsRed)

• Ce protocole révèle la fusion des deux membranes (interne et externe)

• Le même travail décrit aussi une fusion limitée aux membranes externes, par un processus différent

(12)

Fusion des membranes externes

• Dans le protocole précédent, les

mitochondries étaient

centrifugées, puis incubées dans un milieu riche en GTP

• Maintenant, on analyse juste après la resuspension

• On voit des doublets non déformés (flèches noires) et déformés (flèches rouges)

• Dans ce dernier cas, la microscopie électronique montre une fusion des membranes externes

(13)

Fusion des membranes externes

• On effectue un triple marquage: les deux matrices (rouge et bleu) et la membrane externe (GFP)

• Les images montre la membrane (verte) autour de deux compartiments non mélangés (B) ou mélangés (C)

(14)

Les deux membranes fusionnent indépendamment

• Fusions indépendantes, mais co-ordonnées: dans les conditions cellulaires, on ne voit pas de fusions

limitées à la membrane externe

• Le test permet de déterminer les composants

nécessaires à la fusion des membranes externes

• Ces composants ne sont pas ceux nécessaires à la fusion des membranes internes: différence dans les concentrations de GTP, ΔpH plus important que ΔΨ

• Les systèmes de fusion sont différents

(15)

Protéines impliquées dans la fusion:

les mitofusines de la membrane externe

• Test de fusion in vivo: les

mitochondries sont marquées par la GFP dans une cellule et la Ds- red dans l’autre

• Les cellules sont fusionnées par addition de PEG

• A) Mito sauvages: fusion

• B) Cellules mitofusine nulles (Mfn- /-)

• C et D) Cellules Mfn+ (vertes) avec Mfn- (rouges)

• La Mfs est requise sur la

membrane externe des deux mitos

(Koshiba et al, 2004, Science,305, 858)

(16)

La mitofusine

• La mitofusine (Mfs) est une protéine à deux segments transmembranaires (gris)

• Interactions fortes de type hélice- hélice (coiled-coil) trans (bleu)

• La partie verte a une activité

GTPase et des homologies avec la dynamine

(17)

Les deux domaines extracellulaires sont nécessaires à la fusion

• Des mutations/déletions dans le domaine coiled-coil bloquent la fusion

• La délétion du domaine GTPase bloque la fusion et conduit à une apposition des membranes (F et G, barre 0,2 µ)

(18)

OPA-1: une protéine impliquée dans la fusion des membranes internes

• OPA-1 est une protéine de la membrane interne requise pour la fusion

• C’est un protéine membranaire avec un segment

transmembranaire

• Elle possède un domaine à activité GTPase

• La fusion requiert l’hydrolyse du GTP

• OPA-1 appartient à la

superfamille des Dynamines

(19)

La dynamine-1 est une « pinchase »

• L’endocytose est symétrique de l’exocytose (jaune: milieu extracellulaire)

• La séparation de la vésicule d’endocytose requiert une protéine, la dynamine, et du GTP

• La dynamine est vue comme une mécanoenzyme

responsable du pinçage (pinching off) du tube

(20)

Mécanisme de la dynamine:

Fission

• La dynamine a une activité GTPase faible

• En présence de GTP, elle se polymérise et son activité

GTPase augmente

• En présence de membrane (schéma: liposome),

formation d’une hélice dont le pas change en présence de GTP

Praefcke and McMahon (2004) Nature Mol Cell Biol, 5, 137

(21)

Mécanisme de la dynamine:

Tubulation

• Si l’hydrolyse du GTP est lente devant la vitesse de polymérisation, on a un allongement du tube

• Ce schéma pourrait aussi rendre compte de la

vésiculation: l’étirement des lipides conduisant à la

rupture (poppase)

(22)

Fusion mitochondriale après tubulation

• La Mitofusine et OPA-1 agirait comme des

dynamines, chacune sur sa membrane

• Le fort rayon de courbure à l’extrémité des tubules serait suffisant pour déclencher la fusion

• Remarque: il existe une autre dynamine (Dnm1) impliquée dans la fission

(23)

Conclusions

• Les fusions mitochondriales sont intéressantes et complexes: deux systèmes indépendants, mais coordonnés

• Les membranes possèdent un système de reconnaissance homotypique : la mitofusine

• La GTPase de la mitofusine pourrait soit induire un changement de conformation de type fusion virale, soit être une » dynamine » mécanosensible

• Sur la membrane interne, OPA-1 est une dynamine;

elle pourrait induire une tubulation et la fusion par les extrémités des tubules

(24)

Conclusions (2)

• L’étude des fusions cellule-cellule et mitochondriales montrent que, dans la majorité des cas, on ne met pas en évidence de « protéines fusogènes »,

analogues aux protéines virales ou aux SNARE

• Ces protéines pourraient être à découvrir

• Une autre hypothèse est que la fusion impliquerait des protéines de reconnaissance (non fusogènes) et une déformation de la membrane (ostéoclastes,

myoblastes de mouche, mitochondries)

• Que sait-on des déformations de membrane?

(25)

Courbure membranaire et mécanismes de remodelage

• Dans la cellule, il y a des compartiments à courbure forts (rouge)

• b) Golgi: empilement de

saccules avec fenestrations

• c) Tubule sur un endosome

• d) Bourgeonnement du virus du SIDA

(McMahon et Gallop, 2005, Nature,438, 590)

(26)

Mécanismes de déformation membranaire

(27)

Mécanismes de déformation:

1- Composition lipidique

• Une courbure spontanée peut être induite par la géométrie des phospholipides

• Les têtes polaires et la géométrie des queues interviennent

• La courbure peut être

modifiée par des protéines : flippase, transformation des têtes polaires, hydrolyse de chaînes grasses

• Séparation de phase

(28)

Mécanismes de déformation:

2 -Protéines membranaires

• La forme des protéines

membranaire peut déformer la membrane

• Le récepteur de l’Ach se localise à la pointe des

repliements membranaires de la jonction neuromusculaire

• Souvent, des protéines sous- membranaires oligomérisent les récepteurs

(29)

Mécanismes de déformation:

3- Cytosquelette

• L’actine est reliée à la membrane par des

protéines; les remaniements du cytosquelette déforme la membrane. Ex: Villosités

• Les moteurs sur la tubuline engendrent des

déformations. Ex: Golgi

• Il y a des interactions entre forces/tension

membranaire/déformation

(30)

Mécanismes de déformation:

4 -Protéines d’échafaudage

• Protéines périphériques (liées aux têtes polaires)

• Elles imposent imposent une géométrie (exosquelette) ou elles favorisent une

conformation

• Exemples : dynamine,

clathrine, cavéoline, domaine BAR, bourgeonnement des virus

(31)

Mécanismes de déformation:

5- Insertion d’hélices amphipathique

Ex: Epsine, amphiphysine, Arf, …

(32)

Exemples de déformations membranaires:

nanotubes intercellulaires (tunneling nanotubes)

• Cellules PC-12, cellules étalées pendant 2 h

• Fréquence 2 images/s

• Observation en champ large

(Rustom et al (2004) Science, 303, 1007)

(33)

Les nanotubes

• A,B,C,D) observation en fluorescence, après marquage des

membranes

• E) fixation et coloration pour l’actine (rouge) et la tubuline (vert); le

filament ne touche pas le verre; il a de l’actine

• F,G) microscopie électronique (F, balayage, G, transmission)

Le diamètre est de 50 à 200 nm, la longueur peut atteindre plusieurs diamètres cellulaires

(34)

Les nanotubes peuvent fusionner avec la cellule cible

• Images en microscopie électronique à

transmission

• A) fusion avec la cible

• C1) extrémité fermée

• Hypothèse: la courbure très forte de l’extrémité du tube favorise la

fusion

(Gerdes and Carvalho, 2008, Curr Op Cell Biol, 20, 470)

(35)

Les nanotubes assurent une communication intercellulaire

• Les membranes ont été

marquées par le colorant DiI

• Le mouvement est suivi en fluorescence à 4Hz

• Les deux films

correspondent à deux

séquences du même champ

• On voit un mouvement

unidirectionnel de particules marquées (vésicules)

(36)

Les nanotubes assurent une communication intercellulaire

• Une cellule développe une protrusion sous la poussée de l’actine

• Un nanotube se développe et fusionne avec la cellule cible

• Une communication

unidirectionnelle s’établit

• Des vésicules sont transférées par un

mécanisme dépendant de l’actine

(37)

L’autophagie: un phénomène important en physiologie

• L’autophagie est la digestion d’éléments cytosoliques

pouvant être de grande taille:

agrégats protéiques, mitochondries

• Cela permet une adaptation à des situations de famine, à certains type de

développements, à

l’élimination de microbes, à l’élimination d’organelles non fonctionnelles

Xie et Klionsky (2007) Nature Cell Biol, 9, 1102)

(38)

Mécanisme de l’autophagie

• Une vésicule aplatie se développe autour des éléments à éliminer

• Formation d’un

autophagosome, limité par une double bicouche

• Fusion avec un lysosome de la membrane externe de l’autophagosome

• Digestion par les

hydrolases lysosomiales

(39)

Autophagie vue par microscopie électronique

• a) Hépatocyte de rat. La membrane du phagosome est lisse

• b) Fusion d’un phagosome avec une vacuole de levure

(40)

L’autophagie: une curieuse morphogenèse

• Le développement de la structure à double membrane à partir du disque implique un changement de

courbure entre les deux faces

• Le mécanisme est inconnu

(Yoshimori et Noda 2008, Curr Op Cell Biol, 20, 401)

(41)

Conclusions

• Si la cellule comporte des compartiments qui

permettent d’effectuer simultanément des opérations différentes, cette compartimentation est dynamique

• Elle implique de nombreuses fusions membranaires, ainsi que des fissions; des protéines participent à ces étapes

• Mais, l’ensemble de la dynamique membranaire est loin d’être exploré

• Cette exploration laisse une large place à la physique

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