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Héphaïstos ou l'architecte

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HAL Id: hal-02968215

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Héphaïstos ou l’architecte

Francis Sidot, Hervé Lequay, Bruno Queysanne

To cite this version:

Francis Sidot, Hervé Lequay, Bruno Queysanne. Héphaïstos ou l’architecte : un environnement logiciel à l’usage de l’historien et du chercheur. 1e époque. [Rapport de recherche] 0766/92, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble; Les Métiers de l’histoire de l’architecture (MHAevt); Ministère de l’équipement, du logement, des transports et de la mer / Bureau de la recherche architecturale (BRA). 1992, pp.130. �hal-02968215�

(2)

HEPHAISTOS ou 1 ARCHITECTE

u n environnem ent logiciel à l'usage de

l'historien et du chercheur.

1° époque...

Les Métiers de l'Histoire de l'Architecture

Ecole d 1Architecture de Grenoble *

(3)

HEPHAISTOS ou l'ARCHITECTE :

un environnement logiciel à l’usage de

l'historien et du chercheur.

1° époque...

Les M étiers de l'H istoire de l'Architecture

Ecole d A rchitecture de Grenoble

(4)

Contrat n° 89 01 457

Les Métiers de l'Histoire de l'Architecture

Edifices Villes Territoires

Responsable Bruno Queysanne

"Le présent document constitue le rapport final d'une recherche remise au bureau de la

Recherche architecturale en exécution du programme général de recherche mené par le

Ministère de l'Equipement, du Logement, des Transports et de la Mer. Les jugements et

opinions émis par les responsables de la recherche n'engagent que leurs auteurs."

(5)

Ce rap p o rt e st divisé en trois p a rties :

— 1 : H ephaïstos ou l'A rchitecte : un projet d'environnem ent didactique ;

U n cours tex te v a la n t comme annonce d'un p rojet d 'en v iro n n em en t d id actique.... Ce p ro jet doit son existence à l'expérience acquise en d éveloppant le didacticiel PER SPEC TIV A , r e p r e n a n t qu elq u es voies a b a n d o n n ée s, re m a rq u e s e t a u tre s suggestions que nous avons pu faire au cours des quelque deux an n ées virgule six mois qu'il nous a occupés (circa 3000 heures-hom m e et le reste). Ceci n 'e st pas un cahier des charges, à peine une discussion théorique.

— 2 : Le mode d ’emploi de PERSPECTIVA 1.5 ;

(6)

HEPHAISTOS ou 1 ARCHITECTE :

un environnement logiciel à l'usage de

l'historien et du chercheur.

"Liber e s t com positum ex m u ltis p a g in is p a r a lle lis in s c r ip tib ilib u s p a r a llè le sibi affïxis, u t a p e riri e t claudi possin t quiescente e x tre m ita te , quibus com m ittu ntu r."

G o ttfrie d -W ilh e lm L E IB N IZ , F r a g m e n ts d 'u n p ro je t d 'E n cy clo p éd ie, O p u sc u le s e t F rag m en ts inédits, C 470.___________________

(7)

Table des Matières

H ephaïstos ou l'Architecte : un projet d'environnem ent

didactique en histoire et théorie...

— 0 L im inaire

— 1 H ephaïstos : thèm e et variations.

p 5

— 2 D idactique et didacticiens.

p 25

— 3 Q uelques rem arq u es à propos de Perspectiva.

p 31

— 4 Conclusion.

p 39

— 5 P ost-S criptum ...

p43

Mode d'emploi de PERSPECTIVA 1.5

Bibliographie de PERSPECTIVA.

(8)

Liminaire

Gourdon, le 08/01/1992.

Le texte d'H ephaïstos ou... en é ta it à sa n ème version et nous n ’avons pas

eu le courage de le re lire encore une fois, de c ra in te de le p a s s e r à la

déchiqueteuse et le condam ner à l'oubli num érique. Il ne fait au cu n doute

qu'il a it cet a ir bougé à quoi l'on reco n n aît les édifices a y a n t eu à su b ir de

m u ltip les cam pagnes de construction et que l'on p uisse observer ci-et-là

(cahin-caha) des traces qui n'ont rien à faire dan s u n texte, fût-il provisoire

et de recherche, comme il est dit dans les m ilieux bien inform és. Il e st vrai

que nous ne som m es pas allés chercher d errière les buissons ce que nous y

a v io n s p r é a la b le m e n t d é p o s é 1. Ceci n ’excuse p a s cela, m ais p e u t

l'ex p liq u er !

N ous som m es non m oins c e rta in d 'av o ir e x a g é ré m e n t m u ltip lié les

p récau tio n s o ratoires, selon la m an ière qui nous est propre de m u ltip lier

les co n d itio n n els, fût-ce là où ils ne so n t p o in t n é ce ssa ire s. Que cela

a lo u r d is s e la le c tu re au x lim ite s de l'in s u p p o r ta b le , n o u s n 'e n

disconvenons pas.

L a double s ig n a tu re qui figure s u r la page de g ard e e s t u n ju s te

hom m age aux q u a lité s d'H ervé Lequay, à la précision que, si certain es

re m a rq u e s v ie n n e n t de sa propre vis th eo re tic a, la réd a ctio n du tex te

"H ephaïstos ou..." est e n tiè re m e n t de mon fa it et n'engage donc que m a

seule re sp o n sa b ilité . Le mode d ’em ploi de P e rsp e c tiv a e st u n e œ uvre

com m une, la bibliographie aussi.

P o u r avis,

F ran cis SIDOT

1 Selon la form ule de F.W. N IETZSCH E, in Vérité et mensonge au sens extra-moral, cité dans H ephaïstos...

(9)

Hephaïstos ou l'Architecte : thème et variations

Le tex te que vous allez lire a pour objectif essentiel la p rotection1 du titre

d 'u n p ro jet do n t l'am b itio n à m oyen term e s e r a it la ré a lis a tio n d 'u n

e n v iro n n e m e n t logiciel s p é c ifiq u e m e n t d éd ié à la re c h e rc h e e t à

l'e n s e ig n e m e n t en h isto ire e t en th é o rie de l'a rc h ite c tu re . Il ne vise

n u llem en t à décrire ce qui sei'ait p ro d u it a u cas où l'affaire s a u ra it a ttire r

les in v estisseu rs, le prototype é ta n t, pour nous, le seul mode d'expression

et d'év alu atio n de ce type de trav au x .D an s une im m uable altern a n ce "...de

clarté(s) in ce rta in e(s) et d'obscurité(s) douteuse(s)."2,,ce tex te rassem b le

quelques re m a rq u e s tiré e s des m arges du c a rn e t de d év elo p p em en t du

d id a c tic ie l P E R S P E C T IV A 3. D ans les ra re s cas où des h y p o th èses

stru c tu re lle s fera ien t om bresur le ta b le a u 4, on ne doit n u llem en t les te n ir

p o u r co n tra ctu elles, m ais comme sim ple é ch a n tillo n n a g e des possibles.

1 Encore que nous ne doutions pas que le risque fû t m ince...

2 D’a p rès une form ule de Sam uel Beckett, quelque p a rt d an s l'inn o m m ab le... Ou, selon les c a n o n s de la p r o c r a s tin a tio n , ce te x te e s t i n t e r m é d i a i r e, p r o v is o ir e—e t a p p ro x im a tif..."Tout le problèm e e st : vivre san s sy stém atqiu e, m ais avec ordre", R obert M U SIL.

3 PER SPEC TIV A (H ervé LEQUAY / F ran cis SIDOT, d istrib u te u r : G IP-Acacia. Prix indicatif: 1010,00 F TTC.). Didacticiel su r h istoire des théo ries et m éthodes perspectives a u fil des âges...

4 P a r exem ple, lorsque nous faisons un p a ra llè le e n tre les s tru c tu ra tio n s du savoir ren d u e s possibles p a r les N ouvelles Technologies et cette v a rié té épistém ologique po st­ ren a issa n c e qu ’e st la m ath é m a tiq u e m ixte, d an s la lectu re leibnizienne.

Comme le d isa it ce d ern ier dans une le ttre à H uyghens, "il y a d an s la n a tu re quelque a u tre chose que ce que la géom étrie p eu t y déterm iner" (Mathematische Schriften II, p 184). On se souvien d ra que, dan s un tra v a il précédent, nous avions avancé que l'A rch itectu re au XVII°s n 'é ta it ép istém o log iquem ent que la c o n tin u a tio n de la m a th é m a tiq u e p a r d 'a u tre s moyens. Leibniz p a rla it de la D ynam ique, nous rep ren o n s la form ule po ur n otre objet de savoir, re s te à d é te rm in e r la n a tu re de ce quelque chose, cet "exiguum nescio quid" (Kepler) qui engraisse le monde des lignes pour qu'il y a it a rc h ite c tu re ... C 'est là un des enjeux m ajeu rs de la théorie depuis que le m onde e st m onde et "est to u t ce q u 'e st le fait" (L. W ittgenstein), au double sens du m ot fait .

(10)

Soulignons p a r ailleu rs que les notes sont là, pour e n ric h ir e t d iv e rtir le

le c te u r peu p ressé, lo rsq u 'elles sont longues, l'in fo rm er, lo rsq u 'e lle s ne

d é p assen t pas tro is lignes.

E n e s p é r a n t que le le c te u r s a u r a ra s s e m b le r to u s ses ta le n ts

d ’h e rm é n e u te ...

A propos du titre

. ..

Com me nous l'avons d it précéd em m en t, nous ne d écriro n s p as cette

pièce p o ly èd riq u e, vue sous é clairag e r a s a n t e t in d ire c t, que s e r a it

" H e p h a ïs to s ou l'A r c h ite c te " 5, m ais son in titu lé m é rite q u e lq u e

explication. M entionnons to u t d'abord que nous y som m es très a tta c h é s et

qu'il e u t pour nous v a le u r h e u ristiq u e à un m om ent où nous ne savions

trop quels co n ten u s a ssig n e r à nos tra v a u x pour les an n ée s à v e n ir6. Il

s'a g iss a it au d é p a rt d une sorte d ’hom m age in d ire ct à H ep h aïsto s qui, si

l'on en croit H om ère, fu t chargé p a r les Dieux de fab riq u er des serv an tes

d'or "...dotées de la raison, a y a n t voix et force", seules dignes de serv ir à

leu r tab le d'où to u t h u m ain é ta it banni. H om ère nous d it encore que, pour

activ er sa forge, H ephaïstos utilise des soufflets qu'il to u rn e vers le feu et

a u x q u e ls "...il o rdonne de tra v a ille r." O n a donc là deux exem ples

d 'a u to m a te s raiso n n ab les dont on suppose qu'ils é ta ie n t "program m és” au

sens m oderne du term e, voire dotés d 'in tellig en ce p u isq u e se m o u v an t

"selon la volonté d 'H ep h aïsto s e t la progression du tra v a il." 7, U ne belle

5 Abrégé HephA dans la suite du texte.

6 L 'in te n tio n paro d iq ue ne s a u ra it éch apper au lec teu r cultivé. C ette m éta-figu re du d isco u rs a p o u r a v a n ta g e d ’ê tre fo n d atrice, critiq u e , c a th a rtiq u e et de p a s s e r p o u r in ten tio n n elle directe.... Elle est essentiellem ent destinée à conjurer les aléas de sens qui p o u rra ie n t se produire au cours de la recherche, p a r un appel in d irect à la protection de celui ou ceux qui en sont source. Il y a de nom breux exem ples d an s l'h isto ire , parm i lesquels :

— N ie tz sc h e (c o n tra W ag n er) : G ô tz e rd a m m e ru n g vs G ô tte rd a m m e ru n g . (Le C répuscule des Idoles vs le Crépuscule des Dieux). D’une le ttre su bstituée, faisons to u t un program m e.

— P lus am bigu fu t Goethe qui, a y a n t été am ené à consoler un am i du suicide de son fils, lui ra p p e la philosophiquem ent que les p a th e m a ta (souffrances) d e v e n aie n t des

m athem ata (leçons) pour qui é ta it disposé à ap prend re !!!

7 Le lecteu r m al intentionné ne m an q u era pas de se rap p eler que H ephaïstos, né boiteux, fu t sauvé de la noyade à laquelle son in firm ité le v o u a it p a r T h e tis, m ère d ’Achille. Il r e n d it sa d e tte de m an ière fo rt originale, en fa b riq u a n t à la d em an de de T h e tis u ne a rm u re a u héros qui s’é ta it fait voler la sienne. Celle-ci n ’a v a it q u ’un défaut, le talon. Un boiteux, un défaut au talon, une flèche em poisonnée... On p e u t in te rp ré te r ceci de diverses

(11)

origine m ythique et source m étaphorique pour les N ouvelles Technologies.

P our é ta b lir un lien é tro it (et ténu) avec l'A rchitecture, par-delà la parodie,

H ep h aïsto s fabriqua T alos8, a ss ista n t et "neveu" de Dédale, le père de tous

les arch itectes ...

Un point de mémoire...

Drôle d ’objet que le nôtre, si l'on se réfère a u d iscréd it d an s lequel sont

tom bées les deux disciplines qu'il p ré te n d m e ttre en ex p licatio n e t en

exploitation, discrédit que l’on p eu t m esu rer à la q u alité de l'écoute obtenue

au p rès des au d iteu rs, écoute que l'on p eu t assim iler a u stockage des vivres

supposés n é ce ssa ire s a u p assag e du cap de l'ex am en . On ne fera p as

l'év alu atio n de la qualité de restitu tio n . Cet é ta t de fait e st la conséquence,

sem ble-t-il, d 'u n m ouvem ent p en d u laire. P rem ière époque, les m u ltip les

dérives e t exactions commises sous le pavillon de la recherche théorique au

cours des an n ée s 70, dont on ne d o n n era p as le d é ta il ici. R e to u r de

m anivelle, avec la réform e de 1984, in s titu a n t le projet comme fin et moyen

de la form ation des arch itectes. L 'accent m is s u r les p rax is productives,

s'il é ta it nécessaire, a eu pour conséquence m arg in ale e t m alh eu re u se , de

faire croire que les o p é ra tio n s de l'e s p r it p o u v a ie n t se ré s u m e r aux

o pérations de la m ain. La curiosité th éo riq u e9, n ’é ta n t p as e n tre te n u e , ne

p o u v ait que d isp a ra ître . On rap p ellera que, à l'origine, le th éo ricien é ta it

celui qui, tel H érodote, p arco u rait le monde à la recherche d'un savoir qui

s'o b ten ait p a r observation et in fo rm atio n 10, à charge pour lui de fournir les

m a n iè re s, la p a r t de l'h u m a in d a n s le m onde te c h n iq u e s e ra it-e lle é q u iv a le n te à la surface d'un talon grec, quelque 0,2% de la surface, la m arge d 'in ce rtitu d e , l’epsilon du n o n -sim u la b le ...

A un degré m éta- que ne m an q u era pas d'apprécier le lecteu r d u b ita tif, nous pourrons dire avoir annoncé et le succès possible et l'échec éventuel. C 'est à cela que l'on reconnaît, si l'on en croit A lexandre Zinoviev, les projets appelés à d u rer...

8 Talos a ssista n o tam m en t Dédale pour la réalisatio n des sta tu e s p arlan tes.

9 A p ren d re au sens de Blum enberg, theoretische Neugierde, comme une in citatio n à visu aliser des perspectives a u tre s que la sienne propre et non pas, comme une volonté de voir les choses pour les choses, i.e. la curiosité dite naïve, articulée s u r le sim ple voir, la chalandise, cf Die Légitimât der Neuzeit, éd. révisée, F rancfort, 1987.

(12)

m étap h o res qui p e rm e tta ie n t d ’in te rp ré te r les situ atio n s lorsque celles-ci

se re p ré se n ta ie n t.

D iscréditée en ta n t qu'activité, on ne s'éto n n era pas donc o u tre m esu re

de ce que, alo rs que des te rre s nouvelles sem b laien t visibles à l'horizon,

to u t u n chacun, in s tr u it de son passé, p référa re s te r chez lui cu ltiv er son

ja rd in e t com poster ses h ab itu d es. C 'est à cela que l'on doit a ttr ib u e r la

q u a s i- to ta le a b se n c e de tr a v a u x s u r les p o ss ib le s r é é v a lu a tio n s

conceptuelles qui se p o u rra ie n t faire au confluent de l'a rc h ite c tu re e t de

l'in fo rm a tiq u e e t d iscip lin es connexes. On p o u v a it im a g in e r que c ette

ren co n tre p e rm e ttra it de reco n stru ire nos objets, voire m êm e en créer de

n o u v e a u x 11, ceci s a n s v o u lo ir v is e r à u n e q u e lc o n q u e th é o rie

com putationnelle de l'A rchitecture dont l echec re la tif é ta it écrit bien a v a n t

que les o rd in a te u rs n 'e x is te n t 12, On a u r a it pu, p a r exem ple, te n te r

11 Les besoins de la recherche et de l'enseignem ent sont actu e lle m e n t les m êm es pour deux raiso n s p rincip ales :

— le problèm e essen tiel du ch e rc h e u r e s t la tra n sm issio n de ses tra v a u x , quels fo rm a ts u tilise r, q uelles données tra n s m e ttre , avec en a rriè re -p la n cette q u estion existen tielle : à quoi p e u t servir encore de tra ite r les problèm es en term es spéculatifs, quel in té rê t le public peut-il avoir à une "culture ", quelles a ttitu d e s propositionnelles (avec quels réquisits) adopter, sa ch a n t que histoire et théorie sont devenues superflues d an s l'e sp rit du public, que ce public est re s tre in t, que les codes de tra n sm issio n ont changé (im age vs texte, la fin des g ran d s réc its...), que les objets on t pour c e rtain perdu tout in térêt, &c...;

— le problèm e de l'enseignem ent p eut lui aussi se décrire en term es de cognition, une " com plexité su p plém en taire é ta n t apportée p a r la nécessité de choisir un style cognitif

ad ap té à son public, te n a n t compte des disp arités de celui-ci, de la p lu ra lité d'objectifs de la form ation d 'a rc h ite c te (le c h erch eu r vise à s'a m é lio rer lui-m êm e, "Se solum alloquendo" d isa it D e sc a rte s..., l'e n se ig n a n t à donner les m oyens de s'a m é lio rer à ses in terlo cu teu rs)

— su b lim an t le tout, la difficulté de savoir qui l'on e st et à quoi p eu t bien serv ir de d o n n e r des in fo rm a tio n s so p h istiquées. C 'est là p rio rita ire m e n t une q u estio n de s ta tu t, agravée p a r le fa it que les références culturelles, les connaissances du public so n t loin d 'ê tre ce que l'on s o u h a ite ra it qu elles fu ssen t. A ujourd'h u i, lorsqu'on se lance d a n s un e te n ta tiv e d'ex plication du p ay sag e th é o riq u e du X V IIP s, on se d em and e quelles re p ré s e n ta tio n s les é tu d ia n ts se fo n t de ce X V IIP s. E st-ce un arro n d issem en t, une statio n de m étro, un groupe de rock, le siècle des L um ières, un bec de gaz... D iderot n 'e st pas le p rom oteur de l'Encyclopédie, m ais l’épouse de M. R e u illy .

12 P o u r m ém oire, rap p e lo n s que le "fonctionnalism e" é ta it u n e in te n s io n vers u ne théorie com putationnelle de l'A rchitecture. La m éthode proposée p a r J-N -L D u ran d dans la " P a rtie G ra p h iq u e des C ou rs..." (1818) p e u t ê tre ré d u ite à une a lg o rith m iq u e de com plexité rela tiv e assez élevée, cf L 'algo rith m e D uran d ; u n e m ach ine à éx écu ter le projet..." F rancis SIDOT, cours optionnel de 2° Année, E.A.G. 1989 / 1 9 9 0 / 1991.

On p re n d ra garde toutefois à dénier toute v aleur h e u ristiq u e à ce type de dém arche. Si l'on rep ren d et sy stém atise le cours de D urand, on a tou te facilité à faire com prendre de quelle m an iè re fonctionne un logiciel de C.A.O. L 'in té rê t d'u n e telle fo rm alisatio n ne

(13)

d é v a lu e r sy stém atiq u em en t ce que la sim ulation des m éthodes, th éo ries...,

a p p o r te r a it à le u r c o m p réh en sio n . Les r a r e s te n ta tiv e s o n t é té la

conséquence de choix strictem e n t personnels. L'expérience m é rita it d 'être

te n té e , de m e s u re r ce qui e st effectiv em en t tra n s m is d a n s un exposé

m a g istra l b rilla m m e n t so u ten u p a r la vis c o m m u n ic a tiv a du m a ître , la

précision de son t r a it e t ses références, e t la m êm e d escrip tio n faite p a r

o rd in a te u r, in d é fin im e n t ré p é ta b le e t p o u v a n t ê tre s é q u e n tie lle m e n t

organisée, é ta n t adm is que ce qui est com m uniqué e st de n a tu re différente.

On ne co n testera pas que, dans les deux cas, il y a distorsion du sig n a l13.

On p o u rra it to u t à fa it m e ttre en évidence une dim ension éristiq u e dan s

l'a rg u m e n ta tio n et dire quels m oyens sont em ployés p a r la m achine pour

s o u te n ir u n e a r g u m e n ta tio n e rr o n é e 14, ce que so n t les sy stèm es de

ra is o n n e m e n t, le mode d'accès aux d o n n ées, la r e p r é s e n ta tio n d 'u n

c o n c e p t en a r c h ite c tu r e ... C o m m e n t le m a îtr e m o d é lis e -t-il la

com préhension des a u d ite u rs, cette m odélisation est-elle n écessaire dan s

le cas de la m achine, quelles sont les m étap h o res employées e t le degré de

ces m étap h o re s... A quel degré de g ro ssièreté les c o n cu rren ts opérent-ils

d ans la rep ré se n ta tio n des concepts et a u tre s q uestions que nous laissons

ouvertes en l'a tte n te d'une m eilleure occasion...

A propos d'une illusion

. ..

T e n to n s d 'é v a c u e r u n e a m b ig u ïté p e rm a n e n te . I n fo rm a tiq u e e t

disciplines connexes p e rm e tte n t de décrire un m odèle de la ré a lité , de le

form aliser de m an ière plurielle, de calculer rap id e m e n t u n g ran d nom bre

réside pas t a n t dan s la m ise en p arallèle des concepts de com position au sens large que dan s la m ise en évidence des ressources affectées à la re p ré se n ta tio n des connaissances dans chacun des cas.

L 'obstacle m a je u r de ce cours résid e d a n s la difficulté q u 'o n t les é tu d ia n ts à lire correctem ent ("calme et san s hâte", au pas du philologue...) e t recon stru ire exactem en t les différents é ta ts de la dém arche (sans interp osition de leurs pensées et opinions...). D’un e ce rtain e m an iè re , l'hypothèse que nous faisons des im p licatio ns philologiques de n o tre trav ail est issue de ce constat.

13 T oute révérence gardée, il e st ra re q u 'u n cours m a g istra l soit a u tre chose que la prom otion de celui qui l’assum e.

14 Encore que la question de la vérité et de l'erreu r, à une époque aussi n ih iliste que la n ôtre... La m achine renvoie, on le com prendra, à l'ensem ble hom m e-produit.

(14)

de configurations possibles de ces m odèles, elles ne p ré te n d e n t n u llem en t,

s a u f pour tro u v er des co n trats, à tro u v er une pensée p a r d errière 15. U ne

m étap h o re classique v e u t que l'on sache reco n n aître les le ttre s, m ais que

l’on e st incapable de com prendre les m ots. C 'est le tra v a il ex térieu r, celui

qui nous p e rm e t d 'id en tifier d ifféren ts é ta ts de la ré a lité (un tex te, une

im a g e ...), de les r e p r é s e n te r , de c o n s tr u ir e d iffé re n te s a tt i tu d e s

propositionnelles qui e st porteur. L 'o rd in ateu r est un in s tru m e n t privilégié

p o u r la ré a lis a tio n de m odèles, ses d iscip lin es connexes des m oyens

privilégiés d 'an aly se, au b ilan , une h e u ris tiq u e d u n e g en re p a rtic u lie r.

Q u a n t à sav o ir ce qui e st ré e lle m e n t tra n s m is ... S im u ler, re p ré s e n te r,

faire c o n n aître ne p a rv ie n t pas à évacuer ce qui fa it to u te la sa v eu r de

l'e x is te n c e , n o tre g a y a s c ie n za , la conscience d u tem p s e t a u tr e s

épiphénom ènes du positivism e triv ial. Il

y

a de l'explication, il n'y a pas

l'ex p lica tio n ...

Les états de la recherche (suite)

Rien ne vint, hors quelques invites à l'éloge de l'im age n um érique et des

tech n iq u es qui la serv en t, à croire que l’on d ev ait s'en te n ir à célébrer

l'ad v en u e de l ’o rd in a te u r en ta n t qu'il ne s e ra it que la co n tin u atio n de la

tab le à dessin e t de l'aérographe p a r le b it,... A m oins que cette q u alité de

silence n ’a it été obtenue p a r la m ise en p ra tiq u e rad icale d'une vieille

ren g a in e s u r le non-dit dont l ’absence silencieuse donne to u t son sens au

L 'indexation des choses, tex tes, im ages (reconnaissance de form es) n ’a rien à voir avec le sens. Comme le d it Daniel KAYSER, il n 'e s t nul besoin de rechercher le sens d'un texte pour pouvoir répondre intelligem m ent à des questions à son propos, a jo u ta n t que cette notion de sens ne correspondait à aucune notion exploitable, in Représentation du sens ou

représentation des connaissances, R echerches su r la Philosophie et le L angage n° 10,

G renoble, 1989, pp 229/30, a p p liq u a n t à la le ttr e l'in jo n ctio n de G eo rg -C h risto p h LIC H TEN B ER G :

"Une règle esse n tie lle en philosophie : ne p as faire de D eus ex M achina; ne pas a c ce p ter de se n s ni d 'in stin c t là où on p e u t encore se tir e r d 'a ffa ire avec des associations e t le m écanism e", in Aphorismes, trad . M. Robert, P aris, 1985, 147. D ans "Sans Domicile Fixe : les S tru c tu re s D idactiques du F utu r", nous développons la th èse selon laqu elle l'in fo rm atisatio n de l'en seig n em en t s e ra it un moyen privilégié de ré so u d re e t la qu estio n de l'accès aux c o n n a issa n ce s et de re v a lo ris e r —a u m oins m o ralem en t— la condition enseig n ante. C 'est une th èse parad ox ale, si l’on tie n t com pte que la cause princip ale du refus est l'im pression q u ’ils en ont de ce qu'ils s e ra ie n t p a r là- m êm e dépossédés de leur "dernière raison de vivre ", celle d 'être p o rte u r de sens.

(15)

te x te 16. Seul Philippe B oudon17, de m anière latérale, a su avancer quelques

qu estio n s qui s'im posaient.

T out sem ble donc se p asser comme si nous avions a tte in t l'acm é de la

m odernité, en ren o n çan t de fait à p en ser les techniques do n t nous sommes

devenus les u su fru itie rs. La vocation au silence n 'é ta n t p as toujours signe

d 'u n renoncem ent a u monde e t à ses plaisirs, on assite à la glorification de

fa it de ce que l'o n d é sig n e ra comm e des s tr a té g ie s o p p o rtu n is te s .

L 'o rd in a te u r e st une m achine qui convient to u t à fait à qui voit l’activité

spéculative comme une suite d’évaluations fondées su r l'in te rp ré ta tio n des

v itrin e s où les m a rc h a n d s ex p o sen t les v ic tu a ille s. Les calcu ls so n t

rap id es, les m odifications de p a ra m è tre s sont rép e ru tée s in s ta n ta n é m e n t,

on p e u t d o n n er à voir rap id e m e n t des é ta ts successifs de l'objet m is en

œ uvre. Le ju g e m e n t se fa it su r la q u a lité de la com m unication, san s

ré fé re n t au cu n avec quelque d isp o sitif g é ra n t quelque chose qui s e ra it la

v é rité e t a u tr e chose qui s e ra it l'e rre u r, s a u f a b e r r a tio n 18. La sim ple

activ ité in s tru m e n ta le suffirait-elle à définir l’éth iq u e d 'un m é tie r ? C 'est

en to u t cas à cela que nous fa it croire la p rio rité donnée au x seu ls

com portem ents productifs.

N ous avons donc la resso u rce de g é re r p lu s fac ile m en t les m ondes

possibles, l'espace et hyper-espace du projet si vous voulez, une somme

d 'in fo rm atio n s accessibles san s é q u iv alen t d an s l'h isto ire de l'h u m a n ité ,

des réseaux d'expertise disponibles à to u t m om ent, en to u tes saisons, su r n

p ro b lèm es d iv ers. C e tte in fo rm a tio n p e u t ê tre tra n s fo rm é e . Avec un

m in im u m de com pétence tech n iq u e, rien n'em pêche de m a rie r la forme

S t-P ie rre de Rome e t les th e rm e s de V e sp a sien p o u r concevoir p a r

réduction, tra n s fe rt, com pression et ro tatio n un édicule qui siéra fort au

fond du ja rd in ...

16 Un texte qui, en plus, ne nous est pas donné...

17 Philippe Boudon ne tie n t compte qu'anecdotiquem ent des apports réels ou supposés des N ouvelles Technologies aux épistém és possibles de la discipline arch ite c tu re . Ce qui n 'est q u'incidente dans son discours devient pour nous essentiel, au détail p rès que notre objet e s t la d id ac tiq u e de l'a rc h ite c tu re a s sis té e et tra n s fo rm é e p a r l'o rd in a te u r, e t non l'a rc h ite c tu re elle-m êm e...

(16)

Tous les noms de l'histoire, c'est moi ! Algodicée de l'auteur...

On connaît cet aveu ta rd if de Nietzsche a v a n t qu'il ne se décide à m ettre

su r la place publique une zoophilie m al contenue. Le p e tit conte im m oral

que nous vous avons donné a u p a ra g ra p h e p récéd en t nous fait voir que,

avec u n m in im u m d 'o r g a n is a tio n , e t e n l 'a t t e n t e de q u e lq u e s

am élio ratio n s en m atière de gestion des e n tités a rc h ite c tu ra le s, plus rien

ne s'opposait à ce que l'ag en t tous corps d 'é ta t tous corps d 'e sp rit du fu tu r

(i.e. l'arch itecte) ne se livre à des m an ip u latio n s que nous n 'h ésitero n s pas

à d ire g é n é riq u e s 19. Il e st loin le tem p s où C hrysippe n 'h é s ita it p as à

in té g re r d a n s ses p ro p res pièces une tra g é d ie com plète d 'E u rip id e a u

p ré te x te q u e lle lui p la is a it et qu'il d é s ira it faire p a rta g e r ce p la is ir a u

s p e c t a t e u r 20. D an s la m esu re où il est possible —peu fin em en t, m ais

p a tie n c e ...— d 'é d ite r des règ les stra té g iq u e s p e rm e tta n t d 'o rie n te r le

tra v a il s u r l'objet a rc h ite c tu ra l, puisqu'il n 'e st que forme, si l'on en croit

nos p e tits d e s s in a te u r s in fa tig a b le s , à qui a p p a r tie n t la p ro p rié té

intellectuelle de l'objet ré s u lta n t ? Aux n architectes dont la m ém oire a été

n u m é riq u e m e n t pillée, à l'a u te u r des alg o rith m es de tra n sfo rm a tio n qui

ont perm is à ce m éta-objet d 'a p p a ra ître su r nos écrans, au litté r a te u r qui

in v en ta la règle du jeu, à Yves K lein à qui l'on devra ce bleu qui reh a u sse

la p a lette, à vous-m êm e qui avez su, et avec quel ta le n t, tran sfo rm e r l'eau

en vin ?

Ce deuxièm e conte im m oral n 'e st pas là pour ren d re hom m age à notre

vis im a g in a tiv a , m ais po u r rap p e ler que, san s éth iq u e, la vie des objets

sera bien difficile à rég lem en ter21.

19 A u x q u elles nou s-m êm es avio ns q u elque d ifficu lté à ne p a s pro céd er. Un je u d écongestionnât pour déten dre les fins de sém inaire :

1— on donne un projet to u t fa it (sur ordinateur), un édifice connu bien sû r ; 2— chaque élém ent de ce projet e st indexé dans une base de connaissances ;

3— san s m odifier la m étrique, on su b stitu e types d’en tité p a r types d'entité, en tité par e n tité selon une routine quelconque (éventuellem ent aléatoire) ;

4— procéder à la critique du ré s u lta t obtenu.

Il y a quelques ab u s dans cette m anière de procéder, m ais elle fa it p a rtie des possibles (S pielR aum d a d a ïste ...). In sp iré d'un cartoon a rc h ite c tu ra l, m odifié p a r u n e th éo rie litté ra ire ...

20 S ans que la critique de son tem ps n'y tro u v ât à redire 1 21 Si on l'estim e nécessaire, bien en ten du ...

(17)

Les élites de demain seront-elles formées de nécromanciens ?

Ce problèm e s e ra it to ta lem en t dénué de consistance si n o tre tra v a il ne

v isait pas au ssi à la form ation des élites de dem ain. A ce jo u r, les noces du

n u m é riq u e e t de la b riq u e ne se d é ro u le n t p as comme on p o u r r a it

l'esp ére r. Si une p ro ch ain e re n tré e scolaire voit la m ise s u r le m arch é

d'une m achine dotée de su ffisam m ent de resso u rces logiques pour m im er

c o rre c te m e n t la p r a tiq u e e t l ’e x p e rtis e de l'a r c h ite c te , le rô le de

l'en seig n a n t se lim itera-t-il à expliquer ce que sont un volume de stockage,

un in te rru p te u r, et la m an ière d'accéder aux p rin cip ales fonctionnalités ?

Deux questions :

1— savoir s'il e st bien n é ce ssa ire de ré tr ib u e r u n fo n ctio n n aire

coûteux, un p o rtie r voire un g estio n n aire de ré s e a u su ffisa n t à la

tâche ;

2— p u isq u 'il se ra bien difficile de d is tin g u e r l ’a rc h ite c te de son

é q u iv a le n t n u m é riq u e , qui p ro c é d e ra à la rem ise du d ip lAme,

s a c h a n t que, ju s te m e n t, on a u ra bien du m al à d ire ce que ce

diplôme p o u rra it ê tre .22

On a avancé ici l'idée que to u t l'a r t de l'arch itecte de dem ain relè v era it

de la n écro m an cie23. S ans vouloir refaire l'h isto ire de q u elq u es-u n s des

p rin c ip a u x concepts à l'œ u v re , Im ita tio n , Copie, A n a m n è s e ..., n u l

n ’ignore que la p ra tiq u e a rc h ite c tu ra le se n o u r r it e s s e n tie lle m e n t des

leçons du p assé, celui-ci d a ta n t a u ssi, pou rq u o i p as, de la d e rn iè re

livraison de revue... La bonne Im itation, que Q u atrem ère de Q uincy d isait

idéale, renvoie à ce que se ra it le type de l'objet, am élioré de l'in v en tio n de

l 'o p é r a t e u r 24. E n n ég lig ean t un g ran d nom bre de fac teu rs, on p o u rra it

d éfin ir l'ac tiv ité de l'arch itecte en tra in de com poser comme la m ise en

œ u v re de sa capacité d 'im ag in atio n , faculté do n t le m êm e Q u a tre m è re

22 On su g g érera que la décision soit confié au groupe d’ex p ert qui a u ra eu le p la isir de m ettre au point le cahier des charges de notre ensem ble num ériq ue...

23 E n te n d u e comme l'a r t de sélectionner les m eilleu rs m orceaux d a n s les productions du p a ssé e t de d onner in stru c tio n au systèm e n u m ériq u e de les assem b ler. P ou r des q uestions de productivité la capacité à deviner (anticiper) le r é s u lta t de l'hybridation sera un facteu r a tte s ta n t de la compétence de l'opérateur...

(18)

d isa it q u e lle é ta it fondée su r la m ém oire, une p a rtie des n eu ro n es é ta n t

détach ée à la m a in ten a n ce et à la sélection d an s le ré p e rto ire , le reste

co u ran t en tous sens pour an im er le laboratoire.

L'im agination chez Quatremère de Quincy : une théorie très

anticipée de l'action numérique...

On a u ra reco n n u d a n s cette b i-p a rtitio n des fonctions n e u ro n a le s

q u elq u e chose qui re sse m b le à la s itu a tio n d é c rite p ré c é d e m m e n t.

F rie d ric h N ietzsche, do n t nous avons quelque peu m alm ené la m ém oire

deux pages plus h a u t, d isa it de la recherche qu elle co n sistait souvent à

retro u v e r d errière un buisson ce qu'on y a v ait dissim ulé p récéd em m en t25.

Tel n 'é ta it pas notre propos, dan s la m esure où on p o u rra it dire de cette

s itu a tio n q u e, ceci é to n n e ra ceu x -là, c et a rtic le du D ic tio n n a ire

d ’A rc h ite c tu re de l'E ncyclopédie M éthodique nous a été fré q u e m m e n t

secourable s u r le plan h eu ristiq u e 26. Citons-le :

IM AGINATION :”C 'est une faculté de l'âm e qui a la p ro p riété de conserver, de re tra c e r et de reproduire, soit les im ages des objets ex térieu rs, soit les im pressions des sen tim en s in té rie u rs. (...)

T a n tô t on suppose qu'elle est une sorte de rép erto ire, où v ien n en t se ra n g e r & se c la sse r les im p re ssio n s p ro d u ite s p a r les objets e x té rie u rs , & les se n tim e n s in té r ie u rs , & d a n s ce sen s elle p a rticip e de l'idée de m ém oire; t a n tô t on la considère comme une espèce de laboratoire où toutes les im pressions reçues, c'est- à -d ire, les im ag es, en se ré u n is s a n t,s e m o difian t, se c o m b in a n t à l'aid e des in s tru m e n s , te ls que le ju g e m e n t & le s e n tim e n t, v ie n n e n t à p ro d u ire des en sem b les nouveaux & des associations d'objets pro pres à a u g m e n te r le nom bre de nos idées et de nos jouissances."

Si l ’on pouvait faire confiance à Q u atrem ère ju s q u 'a u bout, une théorie

de l'a c tio n n u m é riq u e en a rc h ite c tu re c o n s is te ra it à d ire co m m en t

fo rm aliser more inform atico les règles p e rm e tta n t de ju g e r et de se n tir ou

25 "Si q u e lq u 'u n dissim u le quelque chose d e rrière un buisson , pu is le cherche à cet e n d ro it précis e t fin it p a r le tro u v er, il n'y a pas g ra n d lieu de se g lo rifier de cette recherche et de cette découverte. C 'est néanm oins ce qui se passe lors de la recherche et de la découverte de la “v érité” dan s le dom aine que délim ite la raison."

in Vérité et Mensonge au sens extra-moral, p 284.

26 II ne s'ag it donc là que d'un effet de discours dont j'ai oublié l'appellation officielle... Q u a n t aux références : Dictionnaire d ‘Architecture vol II, 3 vols au total, Encyclopédie M éthodique, Panckoucke, Paris-Liège, 1788/1825.

(19)

à prom ouvoir une éthique de cette action. On sa it stocker de l'inform ation,

"réu n ir, m odifier, com biner", m ais d'une m an ière que l'on q u a lifie ra de

"sensible e t prom pte." P o u r p a ss e r à u n stad e s u p é rie u r d 'im ag in atio n

a r c h i t e c t u r a l e 27, p e u t-ê tre fa u d ra it-il fo rm aliser des règ les (ou m été-

règles) du jugem ent. La situ atio n devient alors in fin im en t plus compliquée

qu'il n'y p a ra ît, e t s a u f à jo u er, comme nous y incite Italo C alvino28, il

nous fa u t réfléchir au s ta tu t de la règle. C 'est là que n o tre pédagogue dont

nous avons annoncé la fin p ro ch ain e il y a q u elq u es p ag es, ou n o tre

didacticien, dont nous n'avons fait ju sq u 'à p ré s n e t q u 'u n m é ta -p o rtra it29,

font le u r re to u r s u r le d ev an t de la scène. Si l'on a tro u v é des m oyens

a d é q u a ts p o u r fo rm a lis e r l'e x p e rtis e d a n s des d o m ain es où il n 'e s t

n écessaire que de g é re r l'ap p licatio n d 'alg o rith m es lin é a ire s 30, com m ent

faire lorsque l'on e n tre dans des dom aines où la situ a tio n e st q u a sim e n t

indexée su r des téléologies ?

C e tte fa c u lté d 'im a g in a tio n 31 souffre, en F ra n ce , du d isc réd it d an s

lequel elle est tombée depuis que D escartes en a fait une forme de pensée

déclenchée p a r le corps, en opposition avec la raiso n comme "mode de

pensée conform e à la n a tu re incorporelle de l'âm e"32. C o n tro v ersée dès

c e tte époque p a r des p e n s e u rs a u s si p e rfo rm a n ts que H obbes ou

G a s s e n d i33, cette opinion e st re sté e "de sens com m un". P o u r pouvoir

a v an c er, in tro d u ire des différences e t des te n s io n s , e t é v ite r que les

chevaux de course ne deviennent g é n ia u x ...34

27 Le lecteu r a tte n tif a u ra rem arq u é que Q u atrem ère p arle de quelque chose d 'a u tre . M ais c'est là le sublim e avan tag e de certains textes que de pouvoir p a rle r à l'esp rit d 'a u tre chose que de ce qui est dit. Italo Clavino est peut-être plus utile à notre propos :

"L 'im agination est une sorte de m achine électronique; en te n a n t compte de to u te s les com binaisons possibles, elle choisit celles qui obéissent à une fin, ou qui sont to u t sim plem ent les plus in té ressa n te s, les plus agréables, les plus am usan tes."

in Leçons A m éricaines, Paris, 1989. 28 cf note précédente.

29 Ce s e ra it l'a u te u r...

30 i.e. les calculs KGB, de stru c tu re ...

31 "Cette faculté trom peuse qui semble nous être donnée exprès pour nous indu ire en une e rre u r n é c e s s a ir e ." Biaise PASCAL, in P ensées n ...

32 Ulrich RICKEN, in Le problème de la métaphore et la controverse sur l'imagination à

l'Age Classique, R echerches su r la philosophie et le langage n° 10, G renoble, 1988, pp

120/37.

33 P o u r qui l'im a g in a tio n , issu e de la p e rc e p tio n se n so rie lle , e s t le s u p p o rt in d isp en sab le à to u te activité intellectuelle. Se ra p p o rte r au thèm e de la su p ério rité de l’em pirism e comme philosophie propre à l’action...

(20)

Selon Wittgenstein, le philosophe et l'architecte commettent les

mêmes exactions au cours de leur travail...

Le tra v a il en p h ilo so p h ie — com m e, à b ien des é g a rd s, le tr a v a il en a rc h ite c tu re —, e st à p ro p rem en t p a rle r d av antag e le tra v a il su r soi-même. S u r sa pro p re conception. S u r la m an iè re do n t on voit les choses. (E t ce qu'on exige d 'e ll e s .) "

Ludwig W ITTGEN STEIN, C u ltu re an d Value, p 16.

Ludw ig W. a opéré d ans les deux dom aines. On su p p o sera qu'il s a it de

quoi il p a rla it rela tiv e m e n t à sa propre conception de "Ce que l'on ne p e u t

dire, il fa u t le taire". Aux tem p s lo in ta in s où la philosophie (aux sens

successifs du term e) fa is a it p a rtie des savoirs de l'a rc h ite c te ... M ais ce

n 'e s t p a s t a n t à cet av eu qui n ous concerne to u s q u 'à la th é o rie

w ittg en stein ien n e d'un monde qui est to u t ce qu'est le fait35 que nous allons

nous in té re s s e r brièvem ent.

La conception w ittg en stein ien n e de la re p ré se n ta tio n s'appuie s u r l'idée

que le mode d'expression des figures du langage n ’e st pas d istin ct du mode

de créatio n des concepts. La connaissance objective du m onde passe p a r

des im ages (Bild)36. Il suppose qu'il y a isom orphism e e n tre le fait-m onde

e t le fait-im ag e37. La tâche du philosophe é ta n t de ren d re possible des

com paraisons, consiste à découvrir des ressem blances (G leichnis), qui ne

35 Au double sens du term e, cf le projet général de la philosophie an a ly tiq u e que l'on

ré s u m e ra un peu vite p a r l'in ten tio n de se d é b a ra sse r de to u t ce qui p o u v ait s e n tir la m étaphysique, spécialem ent C arn ap et N eu rath.

Pour une synthèse de ce courant mal connu en France, on p e u t se ra p p o rte r à : —Je an -G é ra rd ROSSI, La Philosophie Analytique, QSJ n° 2450, Paris, 1989. Plus complexes sont :

— A ntonia SOULEZ éd., Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits, P aris, 1985. — P ierre JACOB, L'Empirisme Logique, ses antécédents, ses critiques, P aris, 1980. — M ichaël DUMMETT, Les origines de la philosophie analytique, P aris, 1991. A utres a u te u rs, P u tn am , R ussell...

35 "R eprésentation d'une situ atio n dan s l'espace logique", "modèle de la réalité".

37 "Elle rep ré sen te les fa its qui co n stitu e n t le monde ; m ais elle n 'e st efficace que parce qu'elle m on tre, sans pouvoir l'exprim er, son propre mode d'usage. (...) Elle m o n tre une prem ière espèce d'indicible qui e st la forme de l'objectivité, et de ce point de vue p e u t ê tre co nsidérée comme condition du tra v a il philosophique." G illes-G aston GRANGER, in

Bild et Gleichnis ; Remarques sur le style philosophique de Wittgenstein, rev ue Sud,

(21)

v is e n t p a s à m o n tre r, comme l'im ag e, u n e s tr u c tu r e , m ais u n " a rt

d 'é x é c u te r" 38. Si donc re p ré s e n te r le m onde, c'est tro u v e r la m étap h o re

ad éq u ate, re p ré se n te r le monde a rc h ite ctu ra l, th éo ries e t objets m êlés, ce

p o u rra it ê tre quelque chose comme cette im age du savoir-univers qui se ra it

une ville avec ses ru es, ses fleuves e t ses q u a rtie rs , ses e n tre p ô ts e t ses

th é â tr e s q u 'u n p èlerin c h em in a n t su r la colline a le n to u r observe. A u n

m om ent d éterm in é, ce qu'il voit de la ville e st to u t le savoir qui lui e st

nécessaire. C ette ville e st en co n stan te évolution, vestiges, éq u ip em en ts

n o u v e a u x ...39. Ce qui p erm et de l'ordonner, c'est d'abord la géom étrie,

l'u r b a n is te s e r a it nous-m êm e, m ais ce qui g a r a n tit la r é g u la rité du

sy stèm e, ce qui p e rm e t de voir à to u t in s ta n t, non p a s

to u te s les

p e rsp e c tiv e s p o ssib les40, m ais p lu sie u rs d 'e n tre elles co-occurrem m ent

c 'e st la b a se de c o n n aissan c es, les o u tils et la c ap a cité d 'a ctio n de

l'u tilis a te u r .

Ceci n 'é ta it qu'une image et une m étaphore voire une espèce de th é â tre

de m ém oire41 qui ne ressem blera pas n écessairem en t au p e tit dessin page

34 du carn et "SOS Rescue" (des p ap eteries C am bridge, groupe H am elin) n°

342. "Cela p o u rra it to u t au ssi bien ê tre a u tre m e n t." 43 P o u r en te rm in e r

avec c ette p a re n th è s e su r nos lec tu re s, il nous a rriv e fréq u e m m e n t de

p e n se r que n o tre m achine n u m ériq u e s e ra it quelque chose comme une

utopie réalisée, un monde possible et e n tiè re m e n t réglé, m ais une utopie

cynique, puisque se situ a n t au niveau des praxis m êm es qu elle p erm et On

ne co n n aît que le m inim um p e rm e tta n t de survivre, les procédures. Nous

ne savons p a s si le re to u r a u m é ta p h o riq u e p o u r s tr u c tu r e r l'ac tio n

p o u rra it ê tre le moyen de lu tte r contre le "Tout e st v a in ..." 44. J o h a n n

38 G-G GRANGER, id.

39 Le modèle e s t leibnizien, m ais la m étaph ore est to u t à fa it valable à re p ré s e n te r ce q u ’e s t l'a rc h ite c tu re d 'un logiciel, a u d étail que les in féren ces ne so n t pas de m êm e n iv e a u ...

40 Nous filons toujours la m étaphore leibnizienne. L 'ultim e ré fé re n t de GWL e st Dieu ou plus exactem ent Y intellectus divinus, notre a lte r deus est... l'opérativité du systèm e (?)

41 II s'ag it bien de cela chez Leibniz. Le genre e st flo rissant, su r base de villes ou cités, on p e u t rap p e ler Philon d'A lexandrie, St-A ugustin , C am p an ella, V alentin A n d reæ ... et, tard iv em en t, M usil, délayé dans le corps de l'Hom m e sans Q u alités...

42 P eu t-être pour le design de l'interface...

43 Leibniz, quelque p a rt dan s les Essais de Théodicée. 44 REM : A an aly ser u ltérie u re m e n t...

(22)

S ulzer d isa it que c e ta it la tâche des philosophes d'élaborer un dictionnaire

des m étap h o res45 ...

La création d'un historien-machine fait-elle partie de nos

tâches les plus immédiates ?

U ne e x p lo itatio n rad ic ale des a tte n d u s du titr e a u r a it p u nous

conduire à p ro p o ser la fab ricatio n d 'u n h isto rien -m ach in e. Si nous

n 'h ésito n s pas à en reconnaître la triple v aleu r h eu ristiq u e, polém ique

e t o p é ra to ire , c ette o p é ra tio n n ous a u r a it n éan m o in s fâché avec

l'en sem b le de la profession, ce qui n 'é ta it p as g rav e, m ais a u r a it

s u rto u t été d éfaillan te à re n d re compte des é ta ts p lu rie ls de la dite

profession.

Ceci re v e n a it à se d e m a n d e r si le tra v a il de l'h is to rie n é ta it

décom posable en é ta ts , objectifs et procédures d 'inférence ? Il é ta it

essen tiel de p ro jeter plus loin que son propre horizon, avec le re g re t

to u jo u rs p ré s e n t de ne pouvoir m e ttre en règle n o tre propre In d e x

verborum p ro h ib ito ru m . N e u rath qui s'y é ta it essayé à une époque où

les in c e rtitu d e s de la raiso n n 'é ta ie n t p as encore ce qu elles so n t

aujourd'hui, av ait renoncé à la fin de sa vie à te n te r de rég u ler les flux

so u te rra in s de la m étaphysique et des arrière-m ondes, concluant que

à l'im possibilité de sa tâche, si elle ne p a ssa it que p a r le contrôle des

m ots : "C 'est n o tre d e stin ". Nous avons renoncé à n o tre te n ta tio n

originelle, a u co n stat de notre incapacité à vouloir p a r trop m odifier le

m onde, de crain te sans doute de nous y égarer.

H ephA n ’a u r a it donc que des am b itio n s lim itées, n 'é ta it le rôle

fé d é ra te u r g é n é ra le m e n t consenti à la th éo rie d 'a rc h ite c tu re . Le

le c te u r en d é d u ira p e u t-ê tre qu'il s'a g ira it alors rien m oins q u 'u n e

p ro p o sitio n v is a n t à la c o n stitu tio n d une encyclopédie46. Ce b re f

45 in Observations sur l'influence réciproque de la raison sur le langage et du langage

sur la raison, in H istoire de l'Académie royale de Berlin, 1767, pp 413/38.

46 Au sen s prop re du term e, c'est-à-dire une s tru c tu re e t un ensem ble de règ les de c o n stru c tio n , avec u n ensem b le d 'in s tru m e n ts p ro p re s à p e rm e ttre la r é a lis a tio n

(23)

r a p p o rt ne s a u r a it tr a n c h e r la q u e stio n de la n é c e ssité ou de

l'ab su rd ité d ’une telle en trep rise 47 et se lim ite à m ettre en évidence ce

q u e lle re n d ra it possible, ta n t su r le p lan didactique que su r le p lan

d 'a p p lic atio n s spécifiques. De ce p o in t de vue, on voit que l’échelle de ce p ro je t e st in fin im e n t p lu s ré a liste qu'il n ’y p a ra ît.

47 Elle e st é v id e m m e n t nécessaire e t elle ne s e rt é v i d e m m e n t à rien . U n larg e con sen su s se d é g a g e ra it s u r la n é c essité d'u n e encyclopédie d id ac tiq u e do n t chacun p e rç o it b ien les a v a n ta g e s . Q ui p r é te n d ra it a u jo u rd 'h u i av o ir en ses m ém oire et connaissance l'ensem ble des données p e rm e tta n t l'id en tificatio n légale d un arch itecte, p a s se ra it pour un "génie "ou un crétin. A quelques d étails p rès su r lesq u els ig n o ra n ts et d o ctrinaires ne m an q u ero n t pas de s'exprim er, on p e u t estim er qu’u n large consensus e st possible q u a n t aux contenus. Le d ram e s e ra it que l'on tra v a ille s u r le m odèle de la biblio thèqu e classique.

Là où le d é b a t nous sem ble plu s ouvert, c’est su r la m an iè re de m e ttre en place les d iffé re n ts m o d es d ’accès à la c o n n a is s a n c e , de lie r les d iffé re n te s d isc ip lin e s, te c h n iq u e s , m éth o d es e n tre elles, de d é fin ir des m odes d 'a p p re n tis s a g e p o u r les u tilis a te u r s en fo rm a tio n , les tec h n iq u es de s a isie e t d 'e x te n sio n d a n s la b a se de connaissances, e t les styles didactiques eux-m êm es.

A chaque p résen tatio n publique de PERSPECTIVA, un certain nom bre de sp ectateu rs ont été su rp ris de ce que nous ayons renoncé aux différents styles reconnus :

— "Tutoriel classique" (Avez-vous com pris la leçon ? Oui / Non)

— "Q.C.M à choix monocorde" ( Quelle e st la bonne o rth o g ra p h e : O gnon, Onion, O uanion, Oignon ou Anion ?)

— "Exercice m onotone". ( Soit un po in t T, un cube E, un e géodésique à p réte x te ic o s a é d riq u e de ra is o n 9, les co ordo nn ées re s p e c tiv e s des d iffé re n ts ob jets, re p ré se n te r la perspective de groupe au solstice d'h iver...) (REM : un su jet Beaux-A rts style A d h ém ar le stéréo to m iste : la ren co n tre d 'une lu n e tte tron con iqu e b iaise en descente avec un berceau ellipsoïdal et une vis de St-G illes sur u ne tab le à dessin (de dissection)). On ne voit pas com m ent ja u g e r cela su r le plan didactique

... pour estim e r que notre u tilisa te u r é ta it un adulte consentant, curieux et m oyennem ent c u ltiv é , à m êm e de d é fin ir lu i-m êm e ses m odes d 'a c q u is itio n , de c o n fig u re r et d 'a u g m e n te r la b a se de c o n n a issa n ce s.... U ne e n q u ê te rap id e d a n s no s Ecoles f a it a p p a ra ître que 90% (REM : "On ne peut croire aux sta tistiq u e s que si on les a tru q u é e s soi- m êm e" (W in sto n C h u rc h ill)) des e n s e ig n a n ts p e n s e n t les é tu d ia n ts h o rs d 'é ta t d 'a tte in d re ce degré d'autonom ie.

N ous rev ie n d ro n s u lté rie u re m e n t s u r cette question des sty les d id ac tiq u e s d a n s la m esure où elle ne sa u ra it être tra ité e isolém ent de problèm es fondam entaux tels que :

— L 'é tat de la culture (le sens que peuvent avoir les "hum anités" au sens classique du term e, doit-on env isag er d'y renoncer pour prom ouvoir des é ta ts de conn aissan ce à p lu sieu rs vitesses et a u tre s questions de dilection des édu cateu rs...)

— Ce que p eu t être la curiosité théorique aujourd'hui...

— P lu s g é n é ra le m e n t encore, des q u e stio n s p h ilo sop hiq ues s u r le s ta t u t de la co n naissance, des techn iq ues, des langages, de la vérité (éta ts n orm atifs) et a u tre s vieilles (affectueusem ent) lunes qui obsèdent l'o b serv ateu r engagé.

Si, comme le prévoyait Lichtenberg, le tem ps doit venir où "...il y a u ra des u n iv ersité s pour ré ta b lir l'ancien n e ignorance", la question reste e n tiè re de décider si le savoir est bon pour l'hom m e... N ous avons la naïveté (ou le cynism e) de p en ser, avec N ietzsche, qu'il y a des choses que nous ne voulons pas savoir, m ais que l'am é lio ra tio n de nos c o n d itio n s d 'e x iste n ce ne s a u r a it ê tre fondée s u r l'ére c tio n des in co m p é te n c e s en expertise (la prem ière des "pestes de la sagesse", Roger Bacon). Ambigu, ma non troppo...

(24)

é p isté m o lo g iq u e 48, en d o n n a n t quelques indications p a rtielles s u r sa

faisab ilité, to u t cah ier des ch arg es d e v an t faire l'objet d 'u n e étu d e

beaucoup plus approfondie, étu d e d ans laquelle il s e ra it a v a n t to u t

n é c e s s a ire de d é fin ir les d o m ain es d 'in te r v e n tio n p r io r ita ir e s

(construction, th éo ries u rb ain es...).

L'avenir de nos établissements d'enseignement...

C ette proposition e st in d ire cte m e n t un plaidoyer en fav eu r d ’une

r e d é fin itio n des m o d a lité s d 'e n s e ig n e m e n t e t de d iffu sio n de

l'A rc h ite ctu re e t de ses savoirs, sav o irs-p o u r-faire e t savoirs-pour-

dire, sa n s p réju g er du lieu et des a u to rité s resp o n sab les. P a rm i nos

hypothèses de tra v a il figure en bonne place celle qui v o u d rait que les

Ecoles fin isse n t p a r d isp a ra ître d ans le u r forme actuelle a u profit de

s tru c tu re s p lu s o u v ertes e t p lu s d issém in ées, voire m êm e quelque

ch o se

com m e

d es

é ta b lis s e m e n ts

v i r t u e l s 49. Si e n s e ig n e r

l'a rc h ite c tu re , c'est en seig n er le projet, il n 'e st p as in d isp en sab le de

g a r a n t ir la p é re n n ité des é ta b lis s e m e n ts d 'e n s e ig n e m e n t d a n s

le s q u e ls , on le c o n s ta te c o m m u n ém e n t, l ’é d u c a tio n c o n siste à

p roposer des poses, des m an ières, une façon de g en re La q u estio n

nous sem ble ouverte de savoir si ce qui s ’y p asse a d ’a u tre s fins que

d 'a s s u re r à u n q u a rte ro n de sp écialistes bien re tra n c h é s s u r le u rs

q u elq u es a rp e n ts de savoir des conditions de tra v a il re la tiv e m e n t

correctes en a tte n d a n t v aillam m en t et d an s la m au v aise h u m e u r le

m om ent de p ren d re une b ienheureuse re tra ite . La g a ra n tie que l'on a

de ré g n e r s u r son p ré... N ous ne savons pas s'il fa u t e sp ére r encore

longtem ps découvrir d an s les e n tra ille s des Ecoles les prém ices d'u n

a v en ir radieux, et répétons que situ er la différence e n tre ce qui s e ra it

de l'A rch itectu re et ce qui n ’en e st pas risq u e à m oyen term e de se

re tro u v e r d an s les capacités d'intelligence d 'a rtificieu ses m achines.

48 Encore qu'une didactique soit bel et bien une variété d'épistém ologie...

49 Q uelque chose qui s e ra it un réseau capable de rép o n d re in s ta n ta n é m e n t à to u te dem ande de form ation et d'inform ation. En suspens, le mode d év alu atio n des tra v a u x , m ais com m ent définir la p ropriété du titre alors que l'expertise sim ulée e st une form e de Q.C.M ? On y voit plus d'obstacles ju rid iq u es que de raiso n s p ra tiq u e s pour négliger cette hypothèse...

(25)

C ette distinction se fera-t-elle p a r la capacité à u tilise r les ressources

d 'u n e c u ltu re spécifique, le savoir-(faire le projet) ou a u tre c ritère,

nous nous attach ero n s q u a n t à nous à voir ce qui se p eu t dire de notre

point de vue de chercheur en théorie, en e stim an t que, comme le d isait

N ietzsch e, "...le p assé e st le gros de l'a v e n ir" , m ais a u s s i que,

p a ra p h ra s a n t Leibniz, "le p résen t les nouvelles technologies du signe]

e st gros de l'av en ir [de l'enseignem ent]".

Petit rappel sur la nécessité de la connaissance historique...

A l ’origine de cette proposition sont le tra v a il que nous m enons depuis

longtem ps s u r la géom étrie comme m éta-th éo rie d 'A rch itectu re a u XVII°s

et l'idée é tra n g e que nous avions eue en 1984 de proposer à l’ATP CNRS

"Savoirs Scientifiques / C réation A rtistique" un "D urand more inform atico

: une m achine à éxécuter le projet"50.

E n c h erch a n t à am élio rer et à codifier les m éthodes de re s titu tio n des

d ifféren ts év én em en ts th éo riq u es de ces d ifféren tes époques, nous avons

fa it le choix de l'o rd in a te u r comme seul m oyen re n d re su ffisa m m e n t

c la ire u n e e x p lic ita tio n g ra p h iq u e de la m a n iè re d o n t ces th é o rie s

fo n c tio n n e n t e t p e u v e n t ê tre a p p liq u é e s aux d o m a in e s co n ce rn é s,

perspective, coupe des p ie rre s ...51. S im uler ces événem ents th éo riq u es en

d o n n a n t en m êm e tem p s les d ifféren ts é ta ts de la q u estio n (les tex tes

fo n d a te u rs , la fo rm a lis a tio n m a th é m a tiq u e o rig in a le si elle e x iste ,

é v e n tu ellem en t re tra d u ite en langage m oderne si la term inologie a p a r

trop vieilli, les index de com m entaires...), exigeait des m oyens spécifiques.

50 Idée que nous avons depuis m ise en p ra tiq u e d an s un sém in aire optionnel de 2° A nnée, lim ité à la p a rtie a n a ly tiq u e d 'u n e p a rt, à la m ise en s itu a tio n des (très) éventuelles th éories du projet de nos é tu d ia n ts d 'a u tre p a rt... REM : fera p eu t-être l’objet d'u n e p ublication.

51 E t a u tre s problèm es, relation plan-coupe, &c...

cf à ce propos le p rojet "D esargues m ore inform atico : aide à l'évalu ation des th éo ries géom étriques" (LEQUAY / SIDOT) : disponible au p rès de la rédaction, d a n s lequel il é ta it proposé de fê te r le q u a d ric e n te n a ire de la n aissan ce de no tre géom ètre d'une m an iè re originale en développant un logiciel qui n 'a u ra it fait que du D esargues...

(26)

Les remembrances d'un vieillard...

L orsque nous avions proposé il y a quelque se p t a n s de cela de

ré a lis e r à titre ex p érim en tal un logiciel spécifique te n d a n t à sim u ler

l'en seig n em en t de J-N -L D urand et sa m éthode grap h iq u e p e rm e tta n t,

comme on le sa it, "...d 'acq u érir en peu de tem ps de v rais ta le n ts en

A rc h ite c tu re " 52, les p o ssib ilités que nous avions de ré a lis e r nos

am b itio n s a u tre m e n t que p a r u n prototype ex trê m e m en t sym bolique

é ta ie n t nulles. Des applications du type HyperCard™ n 'e x istaien t pas,

le in quasi modo de architectura a u ra it été à écrire en tièrem en t. Bien

que n e c r a ig n a n t rie n , " s a u f les d a n g ie r s ..." , n o u s a u rio n s

c e rta in e m e n t ren o n cé à le faire. M a n q u a ie n t à c e tte époque les

g é n é ra te u rs d ’application faisan t appel à la p rogram m ation p a r objet,

a u to ris a n t l’appel à des ressources de type différent (texte, graphique,

gestion vidéo, son...) 53 .... M an q u aien t aussi des exem ples reçus qui

a u r a ie n t p e rm is, p e u t-ê tre , d 'é c la ire r un peu m ieux ce que nous

voulions faire.

D epuis que nous avons rejoint les m arges légales de cette généreuse

e n tre p ris e d 'a m é lio ra tio n de la co n n aissan c e h u m a in e q u 'e s t la

r e c h e r c h e

a r c h i t e c t u r a l e

en

F r a n c e ,

c e tte

id é e

n o u s

a

co n sid érab lem en t obsédé. C haque re n tré e scolaire, voyait la m ise à

l'encan de notre vis intellectiva. On ne v isait n u llem en t à m o n trer que

l'on s u b s titu e ra it a v a n ta g e u se m e n t l'o rd in a te u r et ses tech n iq u es à

des cohortes de p e tits d e ssin a te u rs 54, m ais bien que la notion d'objet

a rc h ite c tu ra l, d an s ses d ifférentes dim ensions, s u b ira it p a r le biais

des tra n s fo rm a tio n s de ses tech n iq u es de re p ré s e n ta tio n , comme

c o n n a is s a n c e e t com m e o b jet, u n e r é é v a lu a tio n ra d ic a le . U n

c o n s tru c te u r autom obile allem an d qui e n v is a g e a it de ro b o tiser sa

chaîne de production de m oteurs s'é ta it livré à une étu d e à l'issu e de

laquelle le nom bre de com posants nécessaires à la définition de l'en tité

52 D an s le cadre de l'A.T.P "C réation a rtistiq u e / S avoirs scientifiques", 1984. C ette proposition nous a v a it v alu une réponse dans laquelle on nous su g g érait d'en approfondir les a sp ec ts m éthodologiques et a u tre s ca ra c tè res p a p e ra ssie rs. En cas d ’ab sence, faire suivre son co u rrier (REM : à condition d'avoir une a d re sse ...)

53 cf note...

(27)

m o te u r a v a it é té r é d u it de q u elq u e 1100 à 273. D 'où, chose

rem arq u ab le, l'urgence de la robotisation et sa productivité financière

im m éd iate n 'é ta ie n t plus ce que l'on a v a it supposé qu'ils s e ra ie n t 55.

N ous p en sio n s alo rs à explorer des ra is o n n e m e n ts d'échelle de ce

ty p e , u n p u r c la s s iq u e de la ra is o n s a n s les a v a n ta g e s de

l'im p e rtin e n c e ....

Q uelques an n ées plus ta rd , ap rès excursus s a v a n t du côté de nos

géom ètres et exploration de diverses possibilités techniques, vous vous

ren d re z com pte, a p rè s lectu re des quelques pages de l'av an t-p ro p o s

d'H ephA de ce que n o tre avis su r la question a quelque peu varié. Il

nous p a r a ît m a in te n a n t p lu s in té re s s a n t, sinon p lu s e sse n tie l, de

tra v a ille r s u r la sim ulation de ce que nous appelions des événem ents

th é o riq u e s que de b a la y e r les allée s co n v en u es de l o p é ra tiv ité

o p ératio n n ellem en t opératoire. C arn ap a v a it une form ule ritu elle, "Je

p en sais q u e..., je pense que...", c’est un peu ça, san s la rig u eu r, p a r

m a n q u e de fo rm a tio n ... A la m ém o ire d u n e v ie ille m ax im e,

"nécessitas non h a b et legem ..."

La chaîne de production fut bien sûr robotisée, m ais le co n stat reste de ce que to u t effort de ra tio n a lis a tio n et to u te étu d e v isa n t à ré d u ire le nom bre d 'e n tité s n é c essa ire e st évidem m ent productif à trè s court term e.

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