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Quelques modèles de relation entre Eglise et Etat-société

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Quelques modèles de relation entre Eglise et Etat-société

ASKANI, Hans-Christoph

ASKANI, Hans-Christoph. Quelques modèles de relation entre Eglise et Etat-société. In: Actes du colloque hispano-français sur le thème: de l'inutilité de l'Eglise..?. 1996. p. 5-16

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:30163

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ACTES

SOMMAIRE:

p. 3 -Avant-propos,· par :Marcel PEDEZERT, pasteur.

' '

p. 5 -Quelques modèles de relation entre Eglise et Etat-Société, par Hans-Clh-istoph

ASKANI, pasteur, professeur de ihéologie pratique à la Faculté protestante de théologie

de Paris. r---

p. 17 -Fondements historique~ et sociologiques des églises, par Gill DAUDE, pasteur

\

p. 21 -Eglises et éthiques de vie, par Nathalie RE'VERD~-CAPO, pasteur

p. 31 ,.. Prise de parole et engagement politique des églises, par Carlos CAPO, pasteur.

p. 37 - L'Eglise et l'éthique dans le domaine économique et social, Par Luis POVEDA, pasteur

p. 41 -La nouvelle tâche évangélisatrice de l'Eglise Evangélique d'Espagne, face aux. défis de l'actuelle société espagnole, par Pablo GARCIA, pasteur

(Texte complémentaire)

(3)

5

QUELQUES MODELES DE LA RELATION ENTRE EGLISE ET ETAT/SOCIETE

par le

pasteur Hans Christoph ASK.Al'IT1

futroduction

Chaque pays a des modalités de relations entre Eglise et Etat qui lui sont propres. Des relations entre Eglise· et Etat ont toujours existé. Elles sont inévitables, parce que ce sont deux communautés, l'une au milieu de l'autre. Une sorte de concurrence apparaît entre les deux réalités politiques, les deux « royaumes », celui de l'Etat et celui de Dieu. Et c'est le cas dès le

début du christianisme. ·

I-LES RELATIONS APRES J.C.:

EGLISE-ETAT DA.NS

1 1

LES PREMIERS SIECLES

1.1- Du début du christianisme aux années 160- 18.0:

Au début, les· racines du christianisme sont la vie et la prédication de Jésus, mais aussi sa fin catastrophique et la foi· de ses disciples qui croient à la résurrection de Jésus qui ainsi est devenu Jésus-Christ, Jésus le Christ. Cela a été interprété par les théologiens, ce qui a donné sa substance au christianisme. Au cours des premiers siècles, celui-ci n'a pas été homogène; il y a eu des mouvements divers. ll était dispersé entre des paroisses différentes et très indépendantes, qui vivaient dans l'attente du retour du Christ et se référaient à u.~e réalité di..-lférente de celle de la société. La viè paroissiale n'avait pas une forme figée et uniforme. '

Cette époque n'a pas duré longtemps. C'est seulement après 160-180 qu'on peut parler d'une « Eglise » , avec des paroisses nombreuses couvrant 1' empire romain et des relations entre elles. Ces relations et une organisation ont été nécessaires parce que le christianisme a été menacé de l'extérieur par l'Etat et de l'intérieur par les hérésies. ll a fallu clarifier ce qui était de l'Eglise, et c'est ainsi que trois normes ont été établies:

- 1 : la co11.fession de foi des chrétiens expri_mée à 1' occasion de leur baptême - 2 : le canon des Ecritures du Nouveau Testament: on a figé, décidé, ce qui était les Ecritures Saintes, à savoir celles ayant une origine« apostolique».

- 3: la hiérarchie établie dans l'Eglise (cela n'exi,stait

pas

au début). Vers 150 il y a une évolution vers _un épiscopat monarchique, avec un évêque par région, qui était un élément d'unification. Mais il subsistait une certaine indépendance des paroisses. Vers 180, l'Eglise avait trouvé sa forme« catholique» ou de« grande église».

1 Conférence prononcée à Oloron Sainte Marie le 22 juillet 1996, dans le cadre du colloqué hispano-français. On a gardé

a

cette communication son style oral.

(4)

1.2 :- Confrontation Eglise - Etat:

L'église n'était pas un danger pour l'Etat tant

qu'll

1

~,~~ait

de petites communautés.

Le judaïsme était toléré et Rome ne distinguait

pas

judaïsme et chrispanisme.

Puis elle a pam être un danger poUr l'Etat. Pourquoi? :Les chrétiens respectaient le pouvoir de 1 'Etat, considéré comme voulu par Dieu, mais ils n 'ét<tient pas entièrement solidaires de l'Etat, car ils ne rec01maissaient pas la religion officielle, 1' adoration de César, le service

militaire... ·

-

Ces différents points « critiques » ne décrivent pas encore la tension enyre Eglise et Etat dans toute sa profondeur. L'Eglise apparaît surtout com..'tle une société dans la société, «l'état dans l'Etat», même si elle ne voulait pas révolutionner ni h.ïfluencer l'Etat. Elle était différente, avait des intérêts autres, « supérieurs » (le royaume de Dieu, le retour du Christ). Pour elle, le royaume était' à accomplir, alors que pour l'Etat il était accompli. D'où l'impression d'un danger.

1.3- Réaction de l'Etat: Persécution puis intégration:

Jusqu'au milieu du 3ème siècle, il y a eu des persécutions, mais pas de façon régulière.

Les périodes de paroxysme ont alterné celles de tolérance. Les persécutions sont surtout fortes de 250 à 311, soris Decius, Valérien et Dioclétien. L'Etat a alors essayé d'effacer le christianisme. Comme il ne pouvait pas waiment aniver à ce but (le christianisme, au lieu d'être · affaibli est devenu de plus en plus fort) il a changé de tactique. Galerius, après avoir été un . grand persécuteur, décrète en 311. un édit de tolérance. En 312 anive Constantin qui décrète en 313 la « Constitution de 1\IIilan » qui donne la pleine liberté à la religion chrétienne.

La relation Eglise-Etat change alors et l'Eglise change. De persécutée, elle devient reconnue, en très peu de temps. L'évolution se fait en trois phases:

- 1 : phase de tolérance de 1 'Eglise. . - 2 : le christianisme est la religion favorisée par 1 'Etat

- 3 : le christianisme devient la seule religion autorisée: c'est 1' église de 1 'Etat

(En 380, · Théodosius le Grand décrète un édit qui interdit de se convertjr à la religion païenne).

La position de 1 'Eglise a complètement changé. · · 1: · ' · ·

1.4~ ·- Quelles 'sont les implications de cette évolution pour l'E,glise? Qu'est devenu l'Eglise pendant les trois ou quatre premiers siècles du ch:ristia:l}'ismê? .

Je veux mentionner quelques traits significatifs:

1) L'Eglise est devenue forte, elle est qevenue de plu~. ep. P.~~ :grande, elle est devenue la religion la plus importante; c'est remarquable, si on:s~re)l~;êbfl:Jpte'.:que quelque temps avant, il était fort probable que le chriStianisme disparal\gs~ ,ün~ ;f9iSfppp:f;:f<it(tes.

. • . , -. :

};~:{~:- '.:~H_;;:.' .:·:~

. .

2) En plus, pendant ces derniers siècles, l'Eglis_e·est'devenuè:1ùitêinstitution. Elle est devenue de plus en plus une Eglise, et pas seulement quelq~es . pat;roisses dispersées. . - - . '

. ' ~ . ·' ... ;·:[_~-;·· i~,-;~1-:_)i·_:-,o~~- [~ :._:1 -

La dite institutionalisation compoftë'plüsi~unlaspëét8:

; \

(5)

7

L'Eglise est devenue une organisation; elle a maintenant une forme: elle s'organise en hiérarchle (voir 1' épiscopat monarchique, la distinction entre clercs et laïcs ... ).

L'Eglise a développé et institutionalisé des formes du culte, une lit.IJ.urgie. Elle a construit des bâtiments (des églises) pour le culte. Et elle a développé une notion relative à ce qu'est l'Eglise: L'Eglise est l'unique institution qui amène au salut, une institution hiérarchique et . visible.

3) Comme nous l'avons vu, l'Eglise est reconnue, favorisée et supportée par l'Etat. Cette œconnaissance n'a pas seulement des implications internes à l'Eglise, mais aussi' des conséquences externes importantes justement en ce qui concerne la relation entre l'Eglise et l'Etat. L'Etat a reconnu l'Eglise, celà implique aussi ·que FEglise a reconnu l'Etat, a acepté l'Etat dans sa réalité très concrète; cela va jusqu'à la reconnaissance de la vénération des césars, jusqu'à l'acceptation d'une influence décisive des césars ~ur l'Eglise.

ll faut pourtant se rappeler que cette liaison entre· l'Eglise et l'Etat prenait deux formes distinctes dans l'Empire ouest et dans l'Empire est. Dans l'est (Constantinople) elie prènait une forme ex'trème: Ce qu'on appelle le «Césarisme», i.e. le souverain mondial est en même temps la personne . la plus responsable, le chef, l'évêque, le « pape » de l';Eglise. Ce développement atteint son comble avec le règne de Justinien I (527-565), mais n'est pas terminé à cette époque là. Le pouvoir juridique, législatif, administratif était dans les mains du césar. Même les questions théologiques sont très souvent décidées par lui. En même temps, . l'influence de l'Eglise sur le souverain est i...111mense! Dans l'Empire de l'ouest (Rome)i'uPion

étroite entre l'Eglise et l'Etat ne durait pas très longtemps et elle fut bien moins Lmportante, surtout en ce qui concerne les dogmes et toutes les questions théologiques. Les théologiens combattaient avec succés pour leur autonomie: en matière de foi, 1' évêque était supérieur au césar (Cf. par exemple Ambrosius).

1.5. -Interprétation théologique de l'évolution décrite:

Essayons de comprendre surle plan théologique le rapport étroit entre l'Eglise et l'Etat que nous venons d'esquisser. ll serait à mon sens trpo facile de critiquer tout court cette relation étroite entre_ l'Eglise et l'Etat. Demandons nous d'abord quelles étaient les présuppositions, les conditions pour une telle liaison? Quels étaient les traits ~ommuns (entre l'Eglise et l'Etat) qui qui favorisaient leur rapprochement de plus e.n plus wand? .

1) du côté de l'Etat et du côté de l'Eglise, il y avait une tendance vers l'unité et une tendance vers l'universalisme. Cçs deux tendances (de l'Etat et de i'Eglise) allaient bien ensemble:

L'Empire romain était et voulait rester un empire mondia~ un seul Empire unique; d'un autre côté le christianisme croyait en un Dieu, tin Dieu unîque, qui voulait (et veut) être le Dieu de tous les peuples. Le christianiSme a ainsi une tendance vers l'unité et vers le monde entier qui correspond à un trai très important de 1 'Empire romain.

. '

Une vérité-un salut-une Eglise-un Empire cela semble très bien aller ensemble.

2) Si le christianisme ne voulait pas rester une secte juive (ce qu'il a été au début), il devait s'organiser; il devait devenir, comme nous l'avons décrit, une. institution. Cette institution pouvait se trouver en concurrence ou en assord avec l'Etat. L'Eglise du quatirième siècle a choisi la deuxième possibilité. ·

(6)

3) Le christianisme croit, attend un royaume. TI est lié d'Une manière très forte à l'idée d'un royaume. Aussi l'Empire romain était une sorte de royaume. Entre :ces deux royaumes, entre ces deux. idées du royaume existait nécessairement unè sorte, d'analogie. Une certaine identification était possible. (Aussi l'Empire romain se définissait d'ailleurs en termes religieux:

salut pour tous les peuples, vénération du souverain ... ).

Ayant vu les conditions, les présuppositions favorables à une liaison étroite entre l'Eglise et l'Etat, il faut se demander si cette relation étroite correspond vraiment à 1 'idée de la religion chrétienne et à ce qu'est en vérité 1 'Eglise:

- La dite unité et universalité du christianisme et l'unité et l'universalité d'un empire mondial sont-elles les mêmes?

-L'institution joue-t-elle le même rôle et decrait-elle jouer le même rôle dans et pour l'Eglise, qu'elle joue dans et pmrr l'Etat?

- Et quant au royaume: est-il adéquat au royaume de Dieu d'être rapproché, d'être même identifié (ou presque identifié) à Wl royaume mondiai?

Qu'est devenue cette différence insurmontable, comme elle est explllll;ee dans les paroles de Jésus:« Ma royauté n'est pas de ce monde ... » (Jean 18, 36)? Où est la« distance eschatologique »qui était si significative et caractéristique pour le christianisme primitif?

L'Empire romain était là, il était parfaitement présent et réalisé. Le royaume de Dieu n'est pas là de la même manière: ll est cru, espéré, attendu, prié. ll est en train d'arriver: Présent dans ~a prédicati~n, dans la vie et les actions de Jésus, présent dans la prédication de l'Eglise, présent dans la fo~ dans les prières, dans 1' espérance des fidèles - et pourtant pas encore

accomp~ pas encore visible.

Pour un chrétien, ce royaume pas encore parfaitement là, mais attendu, est beaucoup plus itnportant que 1' autre royaume palfaitement présent et visible.

Cette relation implique des tensions. Est-il adéquat au c~tianisme que ces tensions diminuent? Dans l'Eglise et l'Etat de l'Empire romain la tension a diminué. C'était le prh"tcipe du césaropapisme et du mouvement qui conduisait vers lui. ·

ll ne faut pas oublier qu'il y a encore d'autres manièresd'une telle diminution, mais il y a aussi d'autres manièresde vivre la relation entre l'Eglise et l'Etat, des manières qui ne comportént peut-être pas une perte de la-dite tension,qui nous semble essentielle pour le christianisme.

II- LA DOCTRINE DES DEUX REGNES:

ll . 1 -· Le sens de la « doctrine des deux règnes »: Le chrétien lit face à Dieu et face au monde.

A travers l'histoire du christianisme on a vécu; on a compris, et on a interprété la tension entre le Rovaume de Dieu et les rovaumes de ce monde de différentes manières. Une des . ~ ~

interprétations les plus importantes' surtout pour le protestantisme, a été et est toujours ce qu'on appelle «la doctrine des deux règnes». Déjà dans le Nouveau Testament on parle de deux «ères» l'une qui est là, l'autre qui va venir. Augustin a développé une doctrine qui

(7)

r

9

discerne la

«.

civitas. Dei » et la « civitas terrena »; au Moyen Age on distingue entre le clergé et les laïques, entre« sacerdotium »et « regnum », et (sur un niveau différent) entre« religiosi »

( « petfecti ») et « saeculares ( « impetfecti » ).

La doctrine des deux règnes développée · par Luther et modifiée par d'autres réformateurs a à voir avec toutes les distinctions mentionnées, mais elle est différente d'elles.

Cette doctrine a subi beaucoup d'interprétations et de malentendus. ·0n l'a critiquée dès le début. Pour comprendre aussi bien la critique que la particularité de la « doctrine des deux règnes», soulignons d'abord que pour le christianisme, une distinction entre ce monde là et un autre monde, est essentielle. La question est de savoir comment comprendre « ce monde là », comment comprendre

«

cet autre monde », et comment interpréter leur relation?

Nous avons vu que dans le Nouveau Testament, la relation entre les deux mondes a été interprétée.(entre autres) en termes temporels: ll y a« cette ère là» (q_u:i est proche de sa fin), et une autre ère qui est en train d'aniver.

Au Moyen Age, on a appliqué des termes spatiaux (hiérarchiques): le monde du clergé est plus haut que le monde des laïques.

Luther ne s'est contenté ni d'une différence temporelle, ni d'une distinction spatiale, hiérarchique. Néanmoins il établissait, ou plutôt reproduisait (en se référant au message biblique) une distinction entre: ·

- le ciel et la terre (le Royaume des cieux et les royaumes de la terre) - le règne du Christ et le règne du monde

- la vie spirituelle et la vie civile (terrestre).

Cette distinction peut être interprétée de différentes manières:

(1) Seu1e compte la relation avec Dieu. En ce qui concerne le monde, on peut faire n'importe quoi (si les oeuvres n'ont aucune importance pour le salut, la morale ne joue plus du tout).

(2) On ne s'intéresse -plus au monde, on s'intéresse seulement au salut éternel. On

préférerait être déjà au ciel. ·

(3) Dans le domaine du règne du Christ, comptent la grâce et 1' amour, mais dans le domaine du monde la grâce et 1' amour ne valent rien. Ici on a affaire à la dure réalité qui exige ses propres lois et attitudes.

Ces trois possibilités représentent des interprétations de Luther, et les trois représentent des .malentendus de Luther. Demandons nous quelle est la caractéristique commune de ces trois interprétations! C'est le fait qu'elles séparent deux domaines différents: un domaine céleste et un domaine terrestre. Or, le sens de la« doctrine des deux règnes» n'est pas une séparation

e~tre deux domaines mais une distinction entre deux règnes, entre deux règnes de Dieu lui- . même. Dieu veut avoir affaire avec le monde, mais Dieu n'est pas le monde. C'est le sens de la

«doctrine des deux règnes».

La difficulté pour l'homme est de vivTe en relation avec le monde, et de prendre au sérieu.,'"{ Dieu en même temps. CJ est cette difficulté ( existencielle) qui se reflète dans. la

« doctrine des deux règnes »

Au lvioyen Age, la réalité de Dieu en ce qui concerne le monde était plus ou moins encadrée dans le domaine sacré. ·

La grande connaissance de la Réforme a été que Dieu ne veut pas être encadré ' dans un domaine aussi sacré soit-il, mais il veut entrer dans le monde, il veut avoir affaire avec toute la

· réalité du monde. Il veut avoir affaire avec le monde sans être identique, sans être identifié au

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monde, car un dieu identifié au monde n'est plus Dieu;;(C~était:le danger-du césaro-papisme, et dès« enthousiastes» de l'époque de la Réforme, d'oublier cela).-'''';,<

J'ai dit que Dieu veut avoir affaire avec le monde: Cela·.s?lèxprirne et cela s'effectue à travers ~es deux règnes. Les deux rè~es de Dieu concernent ;d ?.Un: côté la conservation du . monde (la paix et la justice du monde) et d'un autre côté la rédemption· du monde (le salut éternel de l'homme). Et c'est là qu'il faut distinguer d'une manièretrèsptécise:'La relation de l'homme à la consetvation du monde n'est pas la même que la relation de l'homme à la rédemption du monde.

n

ne faut ni mélanger les deux, pj les séparer-·d'une manière absolue.

Dieu veut que le monde soit consetvé, et irveut que l'homme contribue à cette consetvation;

(c'est la dimension de ce qu'on appelle avec un terme biblique: la loi/);

et

Dieu veut que le monde soit sauvé, mais l'homme ne peut en rien contribuer à cette rédemption; il ne peut que l'accepter, que la croire (c'est la dimension de ce qu'on appelle avec un terme biblique:

1' évangile).

ll faut distinguer entre ce qui.est l'affaire de Dieu (et ne peut être que l'affaire de Dieu) et ce qui est l'affaire de l'homme. l\tiais aussil'affaire de l'homme se réfère à Dieu. ll n'est pas facile de maintenir cette tension.

II- 2: Le sens

de

la« doctrine des deux règnes»: Le chrétien peut travailler dans [ ~ le mondej pom· le monde, et il ne doit travailler pour rien d'autre.

J

1

Prendre au sérieux le monde, cela veut dire, selon Luther, comprendre le monde comme le monde et non pas comme quelque chose de sacré. Et prendre Dieu au sérieux, cela veut dire selon Luther, distinguer Dieu et le monde et néanmoins maintenir la revendication de Dieu au monde.

L'homme se trouve devant Dieu, et il se trouve devant la situation concrète du monde, de l'autre homnie, etc ... -Être devant Dieu, cela n'est pas la même chose que d'être devant le monde. l\tiais · se trouvant devant le monde (en relation avec le· monde) i 'homme se trouve devant Dieu et -vice-versa. Cela implique deux choses, comme l'a souligné le grand interprète de Luther (et de la doctrine d~s deux règnes) Gerhard Ebeling: ·

*

une responsabilité de 1 'homme pour le monde

*

une libération de l'homme pour le monde 2

L'intention de la« doctrine des deux règnes» est, en résumé, d'articuler la confession du Christ comme responsabilité pour le monde; une responsabilité qui implique une libération.

L'homme ne doit pas, à travers ses actions concernant le monde ( la vie politique, sociale, familiale, professionnelle) gagner la vie éternelle.

n

peut travailler dans le monde pour le monde et pour rien d'autre. Pourtant ce travail correspond à la volonté de Dieu.

Les différences d'une hiérarchie de classes, de rangs, de professions, de valeurs religieuses ou non r~ligieuses, n'existent plus. Ce qui existe ce sont les différents services pour le monde. Chacun a sa place; sans différence de valeur entre travaux spirituels et mondiaux!

Les services sont déterminés par la foi et l'amour, car Dieu aime le monde. Or les services des chrétiens pour le monde, s'ils sont des services d'amour ne sont ni l'application directe de l'Evangile au monde, ni la réalisation du Royaume de Dieu. (La source de beaucoup des

2 Cf. G.

Ebe1in~,Die.

Notwendigkeit der Lehre von den zwei Reichen., in: Wort undtlaube, Tübingen: Mohr (Paul

Siebeck) ,, 407-428. _ .

(9)

11

malentendus de la « doctrine ·des deux: règnes » est dans le fait de ne pas comprendre cela. Ces services doivent ·être intégrés dans le"s conditions de la vie· terrestre. Ces conditions sont des structures, des institutions, des autorités, des responsabilités diverses. Pour que le monde ne tombe pas dans le chaos, il a besoin de telles structure~de telles différences, de telles autorités.

r

Vouloir les éviter serait vouloir fuir la vie terrestre. Or quelle est la relation au èhrétien à ces structures, ces institutions, ces autorités?

II- 3: Le rapport du chrétien aux autorités civiles3:

Essayons, après avoir esquissé de manière générale le sens de la « doctrine des deux règnes » de Luther, d'appliquer cette « doctrine » aux questions et problèmes concrets de la vie civile. Car cette doctrine est une doctrine concrète: Elle veut être appliquée àux situations de notre vie quotidienne; on peut même dire qu'elle est une « doctrine » de notre vie de tous les jours. Demandons nom: donc, quelle est la positi011, quelle est 1(1. responsabilité du chrétien par rapport aux autorités de l'Etat. C'est là, dans cette problématique, que la «doctrine des deux règnes» trouve son épreuve, et c'est là que nous allons peut-être encore mieux la comprendre,, sans devenir des victimes des malentendus si répai_ldus. · ·

a)- L'autorité du pouvoir civil:

Cette autorité n'a pas sa source dans la possession du pouvoir mais dans 1' ordre de Dieu, dans la mission de Dieu de conserver· le monde en confrontation avec les pouvoirs chaotiques (cette autorité va, d'après Luther, dans les cas extrêmes jusqu'au droit de tuer). On a dit que Luther concéderait ici une importance, une dignité énormes aux autorités qiviles qui sont ce quelles sont par la volonté de Dieu. L'autorité qui leur convient, vient de Dieu et c'est ainsi que la relation entre autorités et sujets est concrétisée. C'est vra~ mais c'est seulement la moitié de la vérité: Par la même raison (la mission divine des autorités civiles) le pouvoir des autorités est limité, car il n'existe pas seulement une obligation d'obéissance des sujets à l'égard des autorités (qui ont leur autorité du côté de Dieu) mais il existe de même (et d'une certaine façon encore plus) une obligation d'obéissance des autorités envers Dieu, parce qu'elles ont leur autorité de Dieu et non pas d'elles-mêmes!

En outre, la mission. divine qui est la raison du pouvoir des autorités civiles implique deux conséquences:

*

les autorités n'ont pas le droit d'exiger de la part des sujets, quelque chose qui va contre leur conscience morale.

*

les autorités n'ont pas le droit d'utiliser leur pouvoir pour leur propre· intérêt.

TI y a une relation entre autorités et StYets, entre sujets et autorités, mais ies deux se réfèrent surtout à Dieu, qui (lÙi même) leur donne d'un côté le pouvoir, et de l'autre l'obligation d'obéii. ·

b) L'exercice de l'autorité mondiale par les chrétiens:

3 Cf G. Ebeling: Leislf)e zur Zw~irheichelehre, in: Wort und Glaube, Dritter Band, Tübingen, Mohr (Paul ; "-"

Sübeck) 1975, pp. 57 Ji~ 592, 5~ . .

(2.

(10)

En se réclamant du sermon sur la montagne, on a sot.IVent décl~é qu'il était :inipossible qu'un fidèle participe au pouvoir public. En effet l'exercice du pouvoir implique toujours le danger de l'injustice. On ne peut pas prendre des décisions graves (importantes) sans heurter quelqu'un, sans « se salir les mains

».

Est-ce que cela veut dire que les chrétiens devraient plutôt s'abstenir du pouvoir et des . responsabilités publiques? Non, dit Luther. S'il est vrai que nous vivons dans ce monde, dans la vie quotidienne, sociale, politique, et s'il est \.Tai que Dieu lui-même a vouiu et veut toujours que ce monde soit conservé, il faut entrer dans les conflits de ce monde, il faut accepter la nécessité des institutions, des autorités, et il faut accepter (il faut prendre) les responsabilités.

Luther a expliqué comment le chrétien peut prendre ( àvec bonne conscience) la responsabilité politique, même en ce qui concerne des· services, des fonctions, qui semblent · contredire une conduite chrétienne de la vie. Ces fonctions, ces services sont acceptables pour

· le chrétien, car il sait qu'il s'agit de services inévitables, de services vécessaires pour ia consetvation de la vie commune des humains (voir serment, procès, service militaire ... ).

'

A mon avis, deux implications de la « doctrine

»

de Luther sont intéressantes ici:

*

Selon Luther, la participation au service public n'est pas seulement possible pour un chrétien, mais encore elle peut se faire avec bonne conscience, même s'il s'agit des fonctions, des services qui se trouvent_en tension avec le message d'amour de l'Evangile. Or ce qui est important auss~ et même encore plus important, c'est qu'une telle participation relève de la conscience morale. Même s'il s'agit des offices inévitables, une telle participation ne va pas

. . '1 R··.JI.,, de so~ mais comme la conscience morale, nous touchons là la deuxiè~çm ..

~ 9 • . ..__ • ~--morate(iùi!iôiis--appene vers la responsabilité d'une

~, (do {>.. participation au pouvoir nous appelle aussi - dans certains cas - à la résistance à 1' abus du

pouvoir public. Dans ces deux situations, la conscience morale, ou plus précisément la conscience morale devant Dieu, est 1 'instance décisive. Cette conscience est pourtant consciente de la situation concrète (devant. Dieu et dans le monde) où 1 'homme sè trouve.

(cP->r..:~r.L f'M .,..,,).L. .

Nous croyons donc que Luther, dans la « do~trine des deux règnes »ne nous donne pas un programme politique ou éthique; il ne nous donne pas une instruction à suivre sans réfléchir d sans pouvoir commettre des fautes. Cette « doctrine » n'est pas une doctrine qui nous montre comment nous pouvons rester des hommes purs. ll y a des conflits inévitables, où on ne peut pas dire, d'un point de vue extérieur ce qui est bien et ce qui n'est pa8 bien.

C'est l'homme, la çonscience·morale (devant Dieu), qui est obligé.de se décider dans les situations concrètes; la «'doctrine des deux règnes» ne fait que 'nous amener dans cette situation où la conscience morale a la dernière décision 4

c) Limites de l'obligation d'obéissance:

TI est connu que Luther a absolument rejeté la révolte contre les autorités civiles. La révolte n'est pas pour lu~ un moyen permis/légitime de la résistance. La révolte ne fait -selon

4 On peut dire que le « devant Dieu » en même temps que le ~< dansJe monde» signifie ia libération de ia

conscience morale pour le monde. .

(11)

13

Luther- que multiplier l'injustice. Néanmoins, il y a des cas où une résistance est possible, . même nécessaire. Ce sont des situations qùi concernent la foi: Les autorités de l'Etat n'ont pas le droit de prescrire quelque chose en ce qui concerne la foi. Ici, les sujets ont le droit de désobéir. C'est vrai aussi quant aux actions L~.morales effectuées par les autorités et qui concernent indirectement la foi.

J'ai dit que Luther refusait toute révolte contre les autorités civiles. C'est vTa~ mais il y a pourtant des formes de résistance acceptées par Luther, formes que nous sous-estimons peut- être aujourd'hui, mais dont l'histoire et aussi la réflexion peut, nous montrer l'importance et la puissance, à savoir:

- la résistance active avec la parole

- la résistance qui accepte la souffrance et qui justement dans la souffrance est résistance.

- .

Voir dans quelle situation une telle forme de résistance est exigée, est une question de. la situation concrète. De même, voir quels ri..sques une telle forme de résista..ttce implique, pose la question de

la

situation concrète, que 1' on ne peut prévoir, mais qui est vécue.

Nous voyons donc de nouveau que la« doctrme des deux règnes» de Luther ne nous montre pas comment éviter les conflits, mais au contraire, elle nous montre où sont les vrais conflits dans toute leur acuité, dans la conscience qui se trouve mise dans le monde par Dieu5 ·

III- LA THEOLOGIE DE LA LIBERATION:

III - 1: Pratique et théorie:

La théologie de la libération est née dans les années soixante alL~ Etats Unis et surtout en Amérique latine. Plus tard, cette théologie a été adaptée (et modifiée)· en Afrique , en Asie et en Europe.

Le centre de cette théologie est l'importance de la pratique pour la théorie, et après (ou plutôt -en- même temps) 1 'orientation très directe de la théorie vers la pratique. On peut presque dire: la théologie est ici la relation entre théorie et pratique.

Quelle pratique?

La pratique de la non-acceptation de la situation sociale conune elle est; la pratique de - 1' attention aux conditions des classes pauvres, opprimées, exploitées; la pratique de la colère contre cette situation, et contre les classes riches, opprimantes et exploitantes, la colère contre

5 Le fait que Luther à. travers sa« doctrine des deux règnes» ne formule ni un programme ni une solution, mal.s plutôt un problème (problème qui est à vivre), est exprimé dans deux éritères donnés par Luther, deux critères qui ont été, à mon avis, très souvent méconnus .. Luther dit qu'aucune injustice de l'autorité civile donne le droit à la révolte, et il dit en même temps que l'on ne doit surement pas participer à l'irüustice. On a souvent interprété ces phrases comme le conseil de rester tranqu:ille et de ne rien faire. Or il est clair que la tranquilité et la passivité sont aussi une forme de participation. Et Luther savait cela. Donc la « doctrine des deux règnes » ne décrit pas une solution, mais un chemin, un combat. Chemin et combat qui sont en même temps richesse de la vie

chrétienne: la vie humaine devant Dieu. ·

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i

' 1 1 'injustice trop évidente; la pratique du vouloir changer cette situation inhumaine; la pratique du combat, de l'espoir, de l'utopie, -de l'imagination des conditions humaines.

Cette pratique rencontre le contenu du message biblique qui rend sensible à l'injustice, qui encourage la colère et la volonté du changement; message qui exige le combat et qui parle d'espoir et de l'utopie d'une vie vraiment humaine.

III- 2: La situation sociale et le message biblique:

Trois remarques peuvent aider à donner une première idée de pe qu'est la théologie de la Libération:

1) - Dans le cas de la théologie de la libération, il s'agit d'une fécondation mutuelle · entre la connaissance de la situation humaine (situation sociale, politique ... ) et la compréhension du message biblique. Le message biblique aide à voir les conditions inhumaines de la population des pays pauvres et le regard sur cette situation aide à découvrir le centre de message biblique.

2) - Ce centre (selon la théologie de la libération) est évident. C'est l'histoire de Dieu avec le peuple d'Israël: Histoire de la libération de l'esclavage en Egypte; histoire de l'Exodus;

histoü;e de 1' espoir d'une vie meilleure. '

· Le centre est aussi la prédication de Jésus, sa prise de position pour les pauvres, sa sympathie pour les exclus de la société officielle, et sa souffrance pour une vie humaine.

3)-ll n'est pas possible de savoir si c'est d'abord la perception des conditions sociàles qui a influencé la compréhension du message biblique ou si c'est le message biblique qui a provoqué l'attention portée aux problèmes sociau.x et politiques. Les deu.x sont inséparables.

Et inséparables sont aussj, nous l'avons vu, la théorie et la pratique.

Si j'ai parlé de l'importance de la pratique pour la théorie, et si j'ai interprété cette . pratique comme une pratique de 1' attention, de la sensibilité, de la colère, du combat et de respoir ... il est évident que cette pratique comporte des éléments théoriques: TI faut voir les situations sociales, il faut comprendre leur raison d'être, analyser leur racines historiques, et il faut imaginer des conditions différentes ... Tout cela fait partie du combat. On peut donc dire que la théorie est déjà jncluse dans la pratique, comme de l'autre côté, Ja pratique est un élément constitutif de la« théorie». La compréhension du texte biblique n'est pas accomplie si elle n'aboutit pas à l'action; si elle n'aboutit pas à la volonté de changer les conditions de vie des pamTes~ qtli sont tellement contraires à ce message biblique.

Nous avons vu quelques traits caractéristiques de ce qu'est la théologie de la libération.

J'en veux expliquer et préciser deux points relatifs à notre sujet (Eglise et société):

a) La théologie de la libération est une théologie qui unit pratique et théorie: Cela comporte plusieurs aspects:

- On ne peut pas être théologien sans combattre pour les pal:Jvres, sans s'investir avec toute son ·existence, sans aussi risquer le conflit avec 1 '~glise ... o:f}içie:Q.e · et sans (dans

certains cas) risquer sa vie. , , ,

- La théologie (une science très éloignée de toute pratique sociale en Europe par exemple) joue un rôle important dans la société, dans la vie politique~. qe ·sontles prêtres qui ont découvert l'iPJustice; ce .sont les t.héologiens qui ·organiseti.t

·é(

qiii"jlratiquent une certaine révoiution dans ie pays. En tous cas ce sont les prêtres qui ont.f()~e&pé.

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Les prêtres ne se considèrent pas comme une classe privilégiée, ni sur le plan de la hiérarchie sociale, ni sur le plan de la compréhension de 1 'Evangile. S'il y a des gens privilégiés pour comprendre le message de Jésus, le message du Dieu libérateur, ce sont les pauvres, les opprimés. lls ont d'une certaine manière déjà compris ce message. En outre ce sont eux qui aident les autres à comprendre la Bible, car c'est à travers la. souffrance des pauwes, des opprimés que nous comprenons la souffrance et la prédication de Jésus.

b) -La théologie de la libération est une théologie qui prend position, et qui ne peut pas être théologie sans prendre position:

On a reproché à cette théologie d'être unilatérale, de prendre une perspective litrtitée, d'être liée à un contexte particulier. C'est wai, mais justement la théologie de la libération veut être unilatérale, elle veut prendre une certaine perspective et elle est. convaincue qu'il n'est pas possible d'être théologien et chrétien en dehors d'un contexte concret.

On a reproché à la théologie de la libération de privilégier certains traits du message biblique et d'en négliger d'autres. C'est tout à fait vrai, mais cette théologie est convaincue que cette préférence correspond à la vérité biblique et à la vérité de Dieu. Le contexte social et politique de ces théologiens ne leur permet pas une autre perspective. Ce n' esf pourtant pas un désavantage, au contraire, cette unilatéralité, cette « perspectivité » révèle la volonté de Dieu la plus profonde.

Qn a reproché à

Ja

théologie de la libération de négliger le message de la rédemption et du salut éternel et de ne parler que d'une libération actuelle. C'est juste .. Mais les théologiens de la théologie de la libération savent que dans leur situation, dans la situation des pauvres, cette pauvreté est iln défi qui lui-même, dans la volonté de Dieu exige tout sans réserve. TI est vrai que c'est Dieu lui-même qui seul peut accomplir son Royaume; ,mais dans la situation concrète, c'est justement la prédication du Royaume de Dieu qui veut la libération actuelle, et l'exigence concrète (exigence sans réserves) dont je viens de parler, est la révélation la prédication du Royaume de Dieu.

ll y a une non-compréhension entre les théologiens de la libération et les théologiens

« classiques » européens; cette non-compréhension est, selon la théologie de la libération, inévitable.

III - 3: Les communautés de base:

Un dernier point: les paroisses de base. J'ai déjà dit que les paroissiens, les pauvres sont les vrais théologiens. Dans les communautés de base on trouve cette réunion de la spiritualité et de l'action politique, caractéristique de la théologie de la libération. On y lit la Bible ensemble, et ori la lit en tant qu'évangile concret (car l'évangile n'existe que de manière concrète). On y .. · lit la Bible comme un message qui parle de la situation actuelle, de ·la détresse de ces chrétiens

qui sont en train de lire et de comprendre, et de prier.

Je veux mentionner trois caractéristiques de ces communautés de base:

a) - Comme 1' évangile s'adresse avant tout aux pauvres, aux opprimés, ce sont les communautés de base qui constituent l'élément central des structures de l'Eglise; l'Eglise est une Eglise de la base.

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b)- Les paroisses de base« sont un ferment prophétique au milieu du peuple». Elles 'sont peut-être de petites communautés, mais elles jouent un rôle important dans la société. C'est

à partir d'elles que la société commence à se modifier. Elle s'est déjà modifiée, lorsque les pauvres se réveillent, se réunissent, se considèrent comme les récepteurs de ia parole de Dieu.

c) - Quelle est la fqnction concrète de ces paroisses de base?

- de découvrir et de mettre en lumière l'injustice des conditions sociales et politiques; de rendre sensible à cette injustice.

-d'examiner et de soutenir des options politiques

- fmalement de réaliser une réflexion théologique, la lecture et 1 'interprétation de la Bible, et un renouvellement charismatique.

Ce troisième point est inséparable des deux autres; c'est cela la caractéristique principale de la théologie de la libération.

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