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COLLECTION PRINCE ERIC

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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HARRO ET SA TRIBU

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C O L L E C T I O N P R I N C E E R I C

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Titre de l'original allemand :

H A R R O U N D D I E H E L D E N V O N W I L H E L M I N E N T A L Kreuz- Verlag Stuttgart

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E B E R H A R D C Y R A N

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H A R R O ET. SA T R I B U

R O M A N

ILLUSTRATIONS DE MICHEL GOURLIER

ÉDITIONS ALSATIA 17, rue C a s s e t t e PARIS 6e

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0 1958 . E D I T I O N S A L S A T I A PARIS Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays, y compris l'URSS

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C H A P I T R E P R E M I E R

UN F A N T Ô M E EN J U P O N S

-E

T voilà! dit Harro à ses partisans quand ils arri- vèrent à Wilhelminental. Nous y sommes!

Et il poussa un soupir de soulagement.

Le grand Hirschmann, de sa voix onctueuse, ajouta:

— Si je comprends bien, mes chers Concitoyens, nous voici sur les lieux, désormais historiques, de notre future gloire.

Hirschmann avait encore manqué une occasion de se taire, car la tribu n'était déjà que trop célèbre. Mieux valait ne pas trop attirer l'attention dès le début. Le Chef et quelques-uns des membres lui lancèrent un regard réprobateur, mais le grand Hirschmann n'en tint pas compte, pas plus que de la présence du directeur Eggebrecht qui, derrière eux, conver- sait avec le vieux Fabien.

Les garçons qui venaient d'envahir ainsi ce coin paisible de Wilhelminental étaient, comme ils s'appelaient eux- mêmes, les Fédérés de la III B. Us formaient, au sein du Lycée, une espèce de caste, ou de corps d'élite, qui exerçait à la fois le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif dans la classe, se réservant même, comme relevant de ses privilèges,

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le droit d'entériner ou de rejeter les directives émanant du

« corps enseignant ». Cette « Maffia », qui se trouvait sous l'autorité absolue et incontestée de Harro Kügler, était com- posée, en outre, des personnalités suivantes: Jumbo, qui remplissait de fait le rôle de vice-président et assurait l'in- térim chaque fois que le « patron » se voyait obligé d'ob- tempérer aux ordres paternels, ou qu'il souffrait de coliques pour avoir mangé trop de gâteaux; le grand Hirschmann, dit « l'Asperge », qui n'a pu attendre, pour montrer son éloquence, d'être présenté au lecteur; le gros Kremser; le petit Pit, poète et musicien; Paul Pospischil, plus connu sous le pseudonyme de « PP le binoclard », et enfin Bert Eggebrecht.

Bien qu'étant le dernier par rang d'ancienneté, Bert Eggebrecht occupera dans cette histoire un poste d'avant- plan pour des raisons que le lecteur ne tardera pas à apprécier.

Pour le moment nos sept mousquetaires se trouvaient de- vant une petite maison, assez ancienne, entourée d'un jardin miniature. Le toit avait un air penché, les portes et les volets étaient branlants, mais ces légères imperfections n'enlevaient rien au fait que cet Eden était désormais le fief incontesté de la bande. M. Eggebrecht en avait fait don à son fils Bert qui, en quelque sorte, l'apportait en dot à la communauté.

Avant de céder ses droits à l'occupation des lieux, M. Eg- gebrecht tint un discours de circonstance. D prit un air dignè, se racla la gorge, et émit enfin le vœu que les occu-

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pants s'abstiennent, dans la mesure du possible, de délits trop flagrants, tels que meurtres ou attaques à main armée, incendies de récoltes, détournement du cours des rivières, mise en esclavage des naturels du pays..., etc..., etc...

La haute autorité serait représentée sur les lieux par M. Fabien, cumulant les professions de forgeron, jardinier et factotum pour l'entretien de la propriété. En principe, le directeur Eggebrecht ne voulait entendre ni plaintes ni doléances. Quant au reste, il ne se faisait aucune illusion, d'autant plus que son digne fils faisait partie de la tribu.

Après avoir prononcé cette espèce de discours du trône, M. Eggebrecht distribua quelques tapes amicales à droite et à gauche, serra la main de Fabien et s'en retourna à sa propre résidence de Wilhelminental, où l'attendaient, à côté de « l'Echo de la Bourse », sa boîte de Havanes.

Sous le regard bienveillant du vieux Fabien qui, visible- ment, en savait long sur Harro et ses complices, les garçons prirent possession de leur domaine. Ce qui d'ailleurs fut vite fait, la maisonnette comprenant en tout et pour tout une salle d'habitation au rez-de-chaussée, avec un vieux poêle pour tout mobilier et, sous le toit en pente, un vaste grenier- dortoir, auquel menait une espèce d'échelle à poules. L'in- ventaire se limitait là, abstraction faite d'une charmante construction en planches, située derrière la maison, et dont le seul ornement consistait en une lucarne en forme de cœur, délicatement découpée dans la porte.

Les sacs à dos contenant encore de quoi se restaurer, ces

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Harro

Messieurs décidèrent de prendre une légère collation. Le petit Pit demanda à Fabien de lui indiquer l'endroit où il serait possible de se ravitailler en lait.

— Chez Hippe, le plus gros fermier du coin, répondit le vieux Fabien. Vous vous entendrez bien avec lui, vous verrez. Venez avec moi, je vais vous montrer.

Dans la cour de la ferme, Pit remarqua un grand garçon roux, d'environ seize ans, plutôt dégingandé, et dont la fi- gure faisait penser à une pleine lune, en moins aimable. En voyant passer Pit et Fabien, la Pleine Lune plissa encore un peu plus les fentes qui lui servaient d'yeux, et cracha par terre de la façon la plus naturelle du monde.

— Qui est celui-là? s'enquit Pit.

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— C'est Huck, le fils de la maison, expliqua Fabien.

Si le dénommé Huck n'inspirait pas particulièrement confiance, la ferme elle-même reluisait de propreté. Le sol de l'étable était briqué à ce point qu'on aurait eu envie de manger par terre à condition, bien entendu, d'aimer ce genre de fantaisies.

Le père Fabien échangea quelques mots avec la fermière, pendant qu'elle remplissait la cruche du jeune garçon. Puis Pit, ayant remercié son guide, prit le chemin du retour, son pot de lait à la main. H venait juste de contourner le mur de la ferme, lorsqu'il buta net sur un obstacle inattendu:

immobile, les mains dans les poches de sa culotte, le grand rouquin lui barrait le chemin.

— Mille excuses, fit poliment le petit Pit en s'écartant vers la droite.

L'autre se planta de nouveau devant lui. Il restait muet.

Mais la pleine lune semblait se voiler de quelques nuages.

Pit essaya de passer cette fois à gauche. Le rouquin recom- mença sa manoeuvre. Pit, qui ne tenait pas à atterrir avec son pot de lait dans la poitrine du gars, dut se tenir tran- quille.

— Je regrette, mais je suis pressé, expliqua-t-il de son air le plus gracieux en faisant une nouvelle tentative pour forcer le passage.

La Pleine Lune renifla avec dédain, parut fournir un sé- rieux effort intellectuel, ouvrit la bouche et murmura seulement :

— Crâneur, va!

— Bonsoir, petit berger! répliqua suavement Pit en s'é- lançant sur le chemin.

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Dans la maisonnette, le grand conseil tenait ses premières assises :

— Je trouve que nous devrions avoir une bannière, dé- créta Jumbo. Un drap de lit, ou quelque chose dans le même genre, qu'on teindrait et qu'on hisserait sur le toit...

— A quoi ça servirait? demanda le gros Kremser qui, visiblement, était hermétique à la valeur des symboles. On ferait bien mieux de se procurer de bons matelas.

Bert dut promettre de trouver des sacs, qu'on remplirait de foin.

— Il nous faut également une devise sur la porte d'entrée, reprit Jumbo.

— Pas bête, fiston, approuva le grand Hirschmann vive- ment intéressé. Le tout est évidemment de trouver la bonne, si je ne m'abuse. Mais ne croyez-vous pas, chers Concitoyens, qu'elle serait plus à sa place derrière la maison, vous savez, sur la jolie porte découpée en forme de cœur?...

Jumbo ne releva pas l'offense. Quelques instants plus tard, devant une bonne tasse de cacao, brûlant et reconstituant, il revint à la charge:

— On ne peut pas se passer de bannière, affirma-t-il d'un ton qui n'admettait pas de discussions. Une bannière jaune, avec un grand 7 noir dessus... D'abord, le chiffre sept est un nombre sacré. Ensuite, je le trouve décoratif.

— Surtout s'il est dessiné de ta main, mon vieux, ricana le grand Hirschmann. Il prendrait tout de suite l'allure d'une queue de rat, et il y aurait peut-être des chances pour que ça mette en fuite nos ennemis!

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Le mot d'ennemi fit sursauter le petit Pit qui raconta alors son entrevue avec la Pleine Lune.

— Crâneur, qu'il m'a appellé!

— Ah oui ! Huck le Rouquin ! Il ne fait pas bon s'y frot- ter, fit Bert. C'est lui le Chef de la bande de Wilhelminen- tal. Une dizaine de gaillards, paraît-il.

Le grand Hirschmann haussa les épaules :

— Peuh! On en a vu d'autres, si je ne m'abuse. Qu'ils essaient seulement de nous approcher, ces bouseux!

Hirschmann ne croyait pas si bien dire.

Le soir même, tandis que les garçons, vautrés sur leurs sacs de foin, rêvaient béatement aux équipées futures, Harro se leva d'un bond, et courut à la petite fenêtre.

— Le Rouquin!... chuchota-t-il. Et quelqu'un d'autre avec lui!

En un clin d'oeil Jumbo s'était levé, avait dégringolé l'échelle à poules et ouvert la porte d'entrée.

La forme sembla un instant clouée sur place par la frayeur, puis elle fit brusquement demi-tour et s'enfuit. Alors seule- ment, Harro crut s'apercevoir qu'il ne s'agissait pas d'un garçon. Hochant la tête, il se tourna vers Bert Eggebrecht.:

— Tu as vu? Il porte une jupe, notre revenant.

Bert était soudain devenu très pâle. Harro crut l'entendre murmurer quelque chose qui ressemblait à « Crétine! »

— Tu la connais, cette môme? demanda Harro lorsqu'ils eurent réintégré leurs sacs de foin.

— Moi?... Pourquoi me demandes-tu cela?

— Bert de mon cœur, soupira le grand Hirschmann qui s'était joint au groupe, tu peux bénir le ciel qu'il fasse si sombre en ce moment!

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