• Aucun résultat trouvé

Réfutation: Faut-il éviter les β-agonistes dans les cas de bronchopneumopathies chroniques obstructives modérées et graves?: OUI

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Réfutation: Faut-il éviter les β-agonistes dans les cas de bronchopneumopathies chroniques obstructives modérées et graves?: OUI"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

1432

Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien Vol 53:  september • septembre 2007

Débats

OUI NON

Réfutation: Faut-il éviter les β -agonistes dans les cas de bronchopneumopathies chroniques obstructives modérées et graves?

Shelley R. Salpeter

MD FACP

D

r Aaron  a  présenté  à  juste  titre  les  effets  bénéfiques  de  l’utilisation  des β-agonistes  sur  la  fonction  pul- monaire des patients atteints de bronchopneumopathies  chroniques  obstructives  (BPCO).  Il  importe  de  souligner  que  les  agents  anticholinergiques,  comme  l’ipratropium  et  le  tiotropium,  sont  des  bronchodilatateurs  tout  aussi  efficaces  pour  les  BPCO.  Par  ailleurs,  il  a  été  démontré  que les anticholinergiques réduisent considérablement la  mortalité de causes respiratoires par rapport au placebo,  tandis que certaines données scientifiques font valoir que  les β-agonistes pourraient en réalité accroître la mortalité  de causes respiratoires. Dans notre récente méta-analyse,  nous avons rassemblé toutes les données sur les décès de  causes  respiratoires  auxquelles  nous  avions  accès  alors,  après  avoir  communiqué  avec  les  chercheurs  respon- sables  des  études  pour  obtenir  des  renseignements  non  publiés.  Lorsqu’une  lettre  subséquente  au  rédacteur  sig- nalait que des données en duplicata avaient été fournies  pour 2 des études publiées, nous avons analysé les don- nées à nouveau en excluant les données en double et il y  avait  toujours  une  augmentation  statistiquement  signifi- cative de 2 fois plus de mortalité de causes respiratoires  avec les β-agonistes par rapport au placebo1.

Les résultats de l’étude TORCH (Towards a Revolution  in COPD Health) ont récemment été publiés2 et il est vrai  qu’ils  font  ressortir  une  tendance  non  significative  vers  une  mortalité  réduite  dans  le  groupe  avec  le  salmété- rol  en  comparaison  du  groupe  prenant  un  placebo.  Dr  Aaron  a  toutefois  omis  de  remarquer  qu’il  y  avait  en  réalité  une  augmentation  du  nombre  de  décès  dus  à  une BPCO et de causes respiratoires dans le groupe pre- nant  le  salmétérol  par  rapport  à  celui  avec  un  placebo,  quoique  les  résultats  n’aient  pas  atteint  le  seuil  statis- tiquement significatif. Si les données de TORCH étaient  ajoutées  à  celles  regroupées  sur  l’utilisation  des β-ago- nistes  pour  les  BPCO,  on  verrait  encore  une  augmen- tation  de  la  mortalité  de  causes  respiratoires,  même  si 

Shawn D. Aaron

MD

D

re Salpeter  maintient  qu’une  monothérapie  avec  des β-agonistes    pourrait  être  dangereuse  pour  des  patients souffrant d’asthme. C’est peut-être vrai, mais la  question  débattue  ici  concerne  l’utilisation  des β-agonis- tes  pour  les  bronchopneumopathies  chroniques  obstruc- tives  (BPCO)  et  non  pas  pour  l’asthme.  De  nombreuses  études  cliniques  d’envergure  et  réalisées  de  manière  appropriée1  ont  confirmé  que  les β-agonistes  étaient  extrêmement  efficaces  pour  améliorer  la  fonction  pul- monaire,  soulager  la  dyspnée,  améliorer  la  qualité  de  vie  et  prévenir  les  exacerbations  chez  les  patients  souf- frant de BPCO2,3. D’importantes études cliniques récentes  ont  aussi  confirmé  l’innocuité  des β-agonistes  pour  les  patients atteints de BPCO. 

La  seule  méta-analyse  dont  les  résultats  diver- gent  par  rapport  aux  autres  est  celle  de  Dre  Salpeter4.  Cette  méta-analyse  comportait  des  lacunes  sérieuses. 

Seulement 4 études publiées concernant les β-agonistes  étaient  incluses,  même  si  plus  de  15  études  existaient  dans  les  ouvrages  scientifiques.  De  plus,  les  auteurs  n’ont  pas  tenté  d’obtenir  des  données  sur  la  morta- lité  de  bon  nombre  des  importantes  études  contrôlées  randomisées  publiées  sur  le  sujet.  Les  4  études  inclu- ses dans la méta-analyse contenaient des publications  en  duplicata.  Une  proportion  de  60%  des  résultats  de  la  méta-analyse  provenaient  des  données  d’une  seule  étude. Les résultats de cette méta-analyse ne sont tout   simplement pas fiables.

L’étude TORCH (Towards a Revolution in COPD Health),  une  étude  clinique  contrôlée  randomisée  à  double  insu  contre placebo démontrait sans équivoque que les 1 521  patients traités avec le β-agoniste salmétérol à effet pro- longé  pendant  3  ans  avaient  une  chance  de  survie  légè- rement plus élevée (sans être un résultat statistiquement  significatif) que les 1 524 patients traités avec un placebo  (ratio  de  risque  de  0,88,  intervalle  de  confiance  à  95% 

[IC]  de  0,73  à  1,06)5.  L’étude  TORCH  portait  sur  un  bien  Ces réfutations sont les réponses des auteurs à qui on avait demandé de discuter de la question à savoir s’il faut  éviter  les β-agonistes  dans  les  cas  de  bronchopneumopathies  chroniques  modérées  et  graves  dans  la  section  Débats du numéro d’août (Le Médecin famille canadien 2007; 53:1290-3 [ang], 1294-7 [fr]).

(2)

Débats

OUI NON

plus  grand  nombre  de  sujets  que  dans  l’ensemble  de  la  méta-analyse  des  4  études  par  Salpeter.  De  plus,  on  a  constaté des bienfaits pour la survie pendant 3 ans chez  les patients traités avec des produits combinant le flutica- sone et le salmétérol par rapport aux patients recevant un  placebo (ratio de risque de 0,83, IC à 95% de 0,68 à 1,0)  Les  patients  traités  soit  au  salmétérol  ou  avec  la  com- binaison  fluticasone-salmétérol  avaient  une  meilleure  fonction  pulmonaire,  une  meilleure  qualité  de  vie  et  de  15% à 25% de moins d’épisodes d’exacerbation que ceux  recevant le placebo. Par conséquent, les produits combi- nant  les β-agonistes  et  les  corticostéroïdes  inhalés  sem- blent améliorer la fonction pulmonaire et la qualité de vie,  réduire les exacerbations et aussi augmenter légèrement  les chances de survie. Il est indubitable qu’ils ne causent  pas la mort des personnes atteintes de BPCO! 

références

1. Appleton S, Poole P, Smith B, Veale A, Lasserson T, Chan M. Long-acting  beta 2-agonists for poorly reversible chronic obstructive pulmonary disease. 

Cochrane Database Syst Rev 2006;3:CD001104.

2. Stockley RA, Chopra N, Rich L. Addition of salmeterol to existing treatment  in patients with COPD: a 12 month study. Thorax 2006;61:122-8.

3. Rennard SI, Anderson W, ZuWallck R, Broughton J, Bailey W, Friedman M, et  al. Use of a long-acting inhaled β2-adrenergic agonist, salmeterol xinafoate,  in patients with chronic obstructive pulmonary disease. Am J Respir Crit Care Med 2001;163:1087-92.

4. Salpeter SR, Buckley NS, Salpeter EE. Meta-analysis: anticholinergics, but  not beta-agonists, reduce severe exacerbations and respiratory mortality in  COPD. J Gen Intern Med 2006;21:1011-9.

5. Calverley PM, Anderson JA, Celli B, Ferguson GT, Jenkins C, Jones PW, et al. 

Salmeterol and fluticasone propionate and survival in chronic obstructive  pulmonary disease. N Engl J Med 2007;356:775-89.

les résultats n’atteindraient plus le seuil statistiquement  significatif.  C’est  en  frappant  contraste  avec  les  don- nées  regroupées  sur  les  agents  anticholinergiques  qui  démontrent  une  réduction  statistiquement  significative  de  70%  (P = ,02)  dans  les  décès  de  causes  respiratoires  par  rapport  au  placebo3.  Les  études  qui  ont  comparé  directement  les  2  types  de  bronchodilatateurs  ont  fait  valoir  une  hausse  statistiquement  significative  de  cinq  fois  plus  dans  la  mortalité  totale  avec  les β-agonistes  par  rapport  aux  anticholinergiques4.  Ces  résultats  indi- quent  que  les  agents  anticholinergiques  devraient  être  les  médicaments  de  première  intention  pour  obtenir  une bronchodilatation sûre et efficace chez les patients  atteints de BPCO. 

références

1. Salpeter SR. Bronchodilators in COPD: impact of β-agonists and anticholiner- gics on severe exacerbations and mortality. Int J COPD 2007;2(1):11-8.

2. Calverley PM, Anderson JA, Celli B, Ferguson GT, Jenkins C, Jones PW, et al. 

Salmeterol and fluticasone propionate and survival in chronic obstructive  pulmonary disease. N Engl J Med 2007;356:775-89.

3. Salpeter SR, Buckley NS, Salpeter EE. Meta-analysis: anticholinergics, but  not beta-agonists, reduce severe exacerbations and respiratory mortality in  COPD. J Gen Intern Med 2006;21:1011-9.

4. Salpeter SR, Buckley NS. Systematic review of clinical outcomes in chronic  obstructive pulmonary disease: beta-agonist use compared with anticholiner- gics and inhaled corticosteroids. Clin Rev Allergy Immunol 2006;31:219-30.

Références

Documents relatifs

De plus, dans ces séances de calcul mental on peut introduire progressivement le produit de deux décimaux comme ci-dessous avant d’en arriver au chapitre..

Mill partage avec les utilitaristes le même refus de penser l’être humain à partir d’une morale transcendante ou a priori (intuitionniste). Il n’y a pas de phénomènes moraux en

Si l’autre ne comprend pas, ce n’est pas dû au fait qu’il est idiot ou de mauvaise foi, comme parfois la personne se plairait à le justifier, mais parce que le message n’a

En  1984,  Chantal  Richard  et  Thierry  Lanfant,  avaient  réalisé,  sous  la  direction  de  Claude  Leneveu  †  et  de  moi‐même,  un  mémoire  de 

pentylènetetrazole était un antagoniste GABA utilisé au début du XX e siècle pour provoquer des crises convulsives chez les malades psychiatriques, avec un effet comparable à

Je cherche le plus grand nombre entier pair s’écrivant avec 4 chiffres différents qui respecte les conditions suivantes : La somme des 4 chiffres est 6... Je cherche le plus

Q3 Pour déterminer les nombres faibles on recherche pour des valeurs croissantes de d(n), les plus petits nombres ayant ce nombre de d(n) comme diviseurs. Dans cette suite on élimine

Tout entier de cette liste (L) est considéré comme entier fort s’il n’existe pas d’entier qui lui est inférieur avec un nombre de diviseurs plus grand.La liste des entiers forts