L'Educateur n°6-7 - année 1959-1960 - La Génèse des Autos

· .

l

'

f.

r

1

, .

• 1

1

a,..J.-

- ~

.. ~ a,..J.J O-

O

0 V

....-

::::::>

....-

-

.- _en

;;!!:.

-

:,..J uJ Cl

L~ÊDU

Numéro spécial du 1e r janvier 1960

"

^b

C. FREINET

LA GENÈSE DES A

:s2e année n ° 6·7 ts décembre t959 •

ter

janvier t9&0

C. FREINET

LA GENÈSE DES AUTOS DES CAMIONS ET DES CARS

C011D1ent les enfants dessinant librement voient-ils, et représentent-ils leur monde familier?

C'est ce que nous nous ~OOJlles appliqués à. montre!' avec nos GENESES,

Nous avons déjà réalisé : LA GENESE DE L'HütfME, puis IA GENESE D~ OISEAUX (1) o Voici au- jourd1hui la genèse des AUTOS,CARS et CAMIONSo

Nous disons bien que ces GENESES sont établies sur la base d'enfants s·exprimant librement;

sans aucune leçon ni directives extérieures qui risqueraient de fausser; cœIDe cela s ·est fait jusqu'à ce jour, les données majeures du problème.

Pow' la première fois dans Phistoire de la pédagogie, des masses .importantes d~enfants de notre mouvement s'expriment ainsi librement par la pluue ou par lè crayono Ils le font selon des processus naturels tout à fait diffél'ents des pl'ocessus scolastiques et qu'il nous faut mettre en valeur eXJ.Jér.imentalement. C?est ce que nous faisons par le riche dossier dont nous allons examiner

~ci les éléments.

Une telle GENESE est d⁷abord un d0Cl.111ent original, et de toute première valeur, auquel les 1isychologues auront à se référel' quand ils voudront étudier les processus naturels des acquisi-

tions enfantines.

Cette GENESE est aussi w1e justification vivante de notre théol'ie psychologique du TATON- NEJ.ŒNT EXPERillENTAL (2).

On a cru jusqu⁹à ce Jour que les acquisitions humaines se faisaient exclusivement par 1 'apprentissage l'égulier et préalable des lois et principes -soit disant scientifiques - qui pré- sitlent li l 1ordonnance des réalités qui nous entourent. On a prétendu pendant longtemps - et

(1) La Genèse de l'Homme La Genèse des Oiseaux (2) Voir 1'1011 llvre: Essai

Moderne Cannes )

B.E.N.P. n° 79

(L¹Educateur n° '1~12 de janvier 1955)

de psychologie sensible appliquée à 1¹Education (Edltlon de 1¹Ecole

certains psychologues continuent A. défendre ce point de vue - que l'enfant ne saurait apprendre ;:.

dessiner l 'haume, 11 oiseau ou l'autocar si des professeurs, Il l 1Ecole, ne lui en ont pas montré les modèles et enseigné la technique.

Il ne fait pas de doute que l'enfant qui a subi tm tel enseignement, à qui on a montré au tableau quelles doivent être - selon les scoliastres- les proportions du corps hl.Elain, à qui on a fait compter et recompter les roues de l 'auto, ou qui a usé du canpas pour tracer la circonf'é- rence de ces roues et d ⁰une règle pour inscrire les lignes du capot, i l ne fait pas de doute que cet enfant ne dessinera plus du tout ces éléments comme i l l'aurait fait s'il avait agi libre - ment, sans directives préalables.

I l se peut que certains résultats soient plus rapides et f'assent, de ce fait, illusion. Mais P imitation et la mémoire ont été seules en jeu, La personnalité de l 1enfant, qui aurait pu seu- le donner des assises vivantes et définitives à ces acquisitions n'a point été mobilisée. Ce que l 1enfant aura dessiné dans le cadre de vos leçons et exercices ne signifie absolunent rien sw·

les étapes possibles de cette personnalité. I l n'y a ni éducation ni culture •.

C'est ce manque d'adhérence des pratiques scolastiques à la vie des enfants qui explique que nul ne se soit avisé jusqu'à ce jour d'établir des Genèses, qui ne saw·aient être là où i l n'y a plus ni crè.â.tion ni naissance.

Il fallait au préalable doru1er vie, donc signification, au dessin d'enfant. L'expression li- bre nous ouvre ces portes enchantées que la scolastique avait condamnées et murées.

Nos dessins, leur évolution, leur croissance pourrions-nous dire, sont cOOJDJe des tests, COID-

me des témoins hautement significatifs, que nous utiliserons d'ailleurs pour classer les petits auteurs sur les marches d'une sorte d'échelle des valeurs qui n'a pas encore livré tous ses se- crets ..

Cette GENESE est donc ccxnme une naissance, dont vous suivrez les processus naturels, qui se font - et c'est aussi une preuve d'authenticité de notre psychologie - selon les principes de TATONNEMENT·EXPERIMENTAL définis dans notre livre et. que vous voyez ici en action, dans leur ré- alité fonctionnelle et vivante.

NOTATION;

Nous signalons également au début de cette GENESE que nous employons une forme spéciale de notation des âges qui est plus simple, plus pratique et plus significative que celle couram- ment usitée dans les milieux de psychologues : 2 ans 1 mois s?écrit 201 - 5 ans 3 mois: 503 -

6 ans 11 mois: 611 - 10 ans 2 mois s"écrira 1002.

..

.Anne-Marie a 202. Elle a vu son frère ru~noeuvrer un crayon qui produit des fonnes .qui l'enchantent ou l'étonnent. Elle prend elle aussi. un crayon et Wl papier ₉ et de sa main 'mal- habile elle promène au hasard ses graphismes.

· /

/ \

Alain 204- a, déjà quelque peu assoupli et domestiqué sa main. Il dessine des spirales et des ro~ds, et dit aussi, 111ais ave1· plus de raison :

- C9est une 403

\

Dessin 2

Si on lui demande ce qu'elle fait, elle répond fièrement

- Je fais un dessino

Et, cœune son frère, devant sa production, elle admire maintenant son oeuvre.

- C·es~ 411e auto •

Dess ln 1

;

Après de multiples tâtonnements, en perfectionnant ses réussites qui tendaient à se re1'rodtdré Brigitte 207 a déjà dessiné un ovale qui ressemble au capot et elle y ajoute les ronds qui sont les

rouesc

L'auto est née,

Dessin 3

'

'

\

.

Est-ce précocité d'observation et performance teclmique ou seulement hasard?.

Régine à 208 a dessiné tme véritable auto, aérodynamique,

avec ses quatre roues.

Dessin 4

, . \ .

\.

,. - 'l>

~

~

•

H .ii~ e(:mo)e s t

:lé.fil rrait1•esse ..te son

cr a~on

rHle doit avoir dessiné

·1uc \ 11to ouis on en distin;._11e /> peine les élé1rents essentiels :::>ess 1~·

\-

.,

5

\

''· ^{-~ :~~}

11.dn 303 a dessiné son auto comn•e i l tlessine une n~aisun I~n ~rN:>sserl:-~ _.... "'-

en est laborieuse1;:ent clél ir.itée lie plusieurs trai ts concentrL.J es\ --.._,

--...

!l n'y a.encore ni roues, ni volant_

Dessin

e

f - - -

\

,_.

"\ \

. _..

1 . /

\

/~'

1

\

--

,,

^/

ni voyageurs~ 1

~

LES ROUES

A 303 Alain a ajouté les deux roues ô une carrosserie qui prend forme

Dessin 7

l,

1 •

..

UNE VOYAGEUSE

A 304 Christine ajoute à une auto aaérodynumique qui a même deux roues

~emblables à deux pieds, lJNE VOYAGEUSE

Dessin 8

8

Quelques jours après, Christine perfectionne son graphisme et ajoute quatre roues et même cinq à

son car.

9

A 305 voic,i apparai tre chez Paul les roues du camion. Et i l ne les a pas ménagées. Dessin 10

10

LE VOLANT

A 305, chez Marie, voil~

en plus des roues dont elle n'est pas avare, des éléments nouveaux

~ deux roues de chaque

Monique 310 a 1111 emlJ1•yon de volant.

Dessin 12

côté, le volant, et le banc.

Dessin 11

)

12.

I

f

1

LES FENETRES

A 306 Serge a perrectfonné son ••• avec ren•t•es et volant

Dessin 13

A 307, Jean-Claude s 'eu tient A. la car- c~sse avec des embryons de 1·oue.

Dessin 14

Désormais les autos ont pris leur forme définitive avec deux ou quatre roues Nous verrons plus loin ce quci l advient des camions et cars)

Voici l iauto de Jo~l 307

Dessin 15

tJ

/

15

Les enfants de cet âge (308 à 400) semblent

~tre en possession d¹une for~ule d'auto qui leur donne satisfaction et qu=ils répètent avec plus ou moins de bonheur pour en fixer le graphisme dans leur automatisme

Voici les deux roues. Hélène 309 avec son

u

0

auto à coté de la routec Dessin 16

16

Pierrot à 310

Dess1ns17 et Hl

· , ____-1· -18

.·

. \

i~ }

1 .

~----·~· ^~ ..._.

__ _ _

. - - -

^--~

' l

\

' \ ¹⁹

Voici des t rois roues et des Lucette ~10 ~ Dessin 19 Marc

:uo

^Dessin 2o

îO

Et l a bizarr e et artisti réalJsati on de Didi 410 que

Et ce ' genre cttauto -avion ou perso1mage

Dessin 22

quatre roues

22.

Nous arrivons,à cet llge,à une sorte de maturité. La page de Georges 311 est carme tme synt11?-se de l"évolut'ion A ce staue- Il y a lP l 'auto lt 2 rouest l'auto{\ 4 roues plus rerfectionnée (rles sta- des précédents ) et en avance sui· ce stade deux autos qui annoncent les conquêtes A venir.

Dessin 23

Et Chantal 311 nous donne tme auto enguirlunùée que vrécrde wie farandole diuboli'lue

Dessin 24

2. 4-

111 de

•

On rem1:1r.1uera ;11e j11s :11=1 cet a·c ^(.1m)? 1¹,mto est prcs.1ue excJ11sjve-..c11t, carc.:1s~;e et r0l'e. Elle n'est i'as encore l1abitée. ,\ucrn1 ,, oyen tte tr«ction n 1est rrévu,

La tec1rnique nous 1:urai t s 'app..i- renter

r

celle tle 1-'.I. construction des maisons que t\ous étudierons uaus tme prochaine génèse: w1e enceinte plus ou moins imprécise - et dans cette enceinte

La Vie<

Yannik 311 - Dessin 25

25

/

/

Florence 401 - dessin 29 Mary lise 402 - dessin 30 Jean llic 401' - dessin 31 Geneviève 40"- dessin 32 Patùe 405 - de:,Sln 33

31

Nous verrons alors 9 dans des fonnes à. peine évoluées) s ¹ animer 1 :auto avec d ¹une part le chauffeur; plus tard les passagers et les

attributs nouveaux de l 'auto et notamment le volant, les roues 9 le motem• 9 la remorque"

---

@

l

\

\

f

1

l 1

G ^{~ ,_} \ \

' .... ,

'

.

'I La. vie naissante9 canme W1 germe.dans l 1auto de

Ser~e (400)

Dessin 26

Oe Gildas l ⁹auto aux grandes roues avec le volant9 le toit et au centre le conducteur ( 400 )

Dessin 27

1

Réalisation à peu près identique de Marie (400)

Dessin 28

--- ^\ \

\

2. 8

._ ... . .

Pendant lon:;temps 1 'enfant 1·este indécis,dans ses ùessins,sur la représentation des roues T ullure générale· devient normale, la portière et la cabine du ¹¹ Monsieur qui conduit " seront

aes~iriées d~tUie façon tri?>s arrrochunte, mais faut-il représenter deux roues seulement les autres (:tt1nt de l'uutre coté?

--

_,_ ______ ^,

J

.

^{__ .... ,}

(fJ . .-L-r-~~~~-fa

^I

I

I

0

/ -· .

A ttnfl, Christi11e a une facon particulière lie dessiner les roues Ces douhles cercles i-e1·ré sentent sans doute dans son esprit les roues couplées dont l ·w1e devrajt etre invisible.

Dess 111 34

Marie ( 405 ) reste encore indécise sur le nombre de roues et place le chauffeur au-dessus de l '-auto-camiono

35

Marylise 406 a tout indiquég auto, portière9

chauffeur route autour ùe l'auto,

Dessin 36

Les doclRllents suivants ; Gilles 406 (dessin 37 ) Gilbert. 406 ^{'àe::.::.111} '.38. - Murie-Aude 406

Dominique 40ô (dessin 401 ~ Pierre 406

(dessin 39)

(dessln 41)-·

Jean-Claude 400 (des&l!I 42) sont caractéristiques de cette période

Dessin 35

36

31

/\

. l

,.

40

\

C⁹est vers 408 que nous voyons arra- raï. tre 1 ⁱ auto dans sa. fonre è peu près définitive"

Yvon 408 {dessin 43 )-

J~l 40P { dessin 44) Christian 40P {dessin 45)

46

Les enfants semblent parvenus à une formule stéréotypée de 1 ~auto qui va penuett1•e tl!le sorte de fabrication

en série. Jusque là chaque dessin nésessitait tâtonnement et recherche parce qu⁹i l y avait encore tro11 d ⁷ inconnus: fOl'llleS diverses de 1 ~autos nanbre et position des roues~ portières9 chauffeur.

4-4-

4S

Voici à 502 le défilé d autos et de camions de Roland Les dessins sont en train de prendre leur forme définitive

Dessin 46

/

Ha in tenu nt tous ces éléments .so1it, T'assés dans 1 autornatisme

C est 11orn«111oi nous trouvon~ /1 cet age 500 à f3{)0 des planches entî 1>res d autos dessinées mé- caniquement

Odile 503 des& in 4 7

Guy r-.()5 dc<>&lns 4-8 ei 49

[);miel 000 dts&111 50

AJ oin !iüô de<>s 1 n 5 .

L - I

OD ^{i - --- )}

OO

~-- L

~

L·enfant a réussi un prototyi•e cot.:1ls

i l réussit 1) sauter W1 caniveau 11 a -rn in cu la diffiClù té . Pèndant longtemps i l répètera l'acte. rétLSsi pour le faire

r as-

ser dans son automatisme de vie

--Jr,·~.

/ rt-; · .. ,·

:· . .--t

I ' .

- - _{- - - c} ^_,_( _{_ J} ^··

5 0

51

Nous allons arreter pour l ·instant h flOO notre génèse au mocnent oi) 1 aulo est fixée dnns ses fonnes et oil nous n·aurons plus guère à enregistrer des rerfec.lionneme11ts lec.lim•Jtïcs pour étt1cUe1 ltuelques aspects pat•ticuliers de l ·évolution

Dans l élément auto les enfants sont plus

•

particulièl'ement attirés par le camion et le car,

Nous avons vu que dès les i1remiers graphismes? le noo1bre de roues est toujours i.ndéfini, les roues étant pom• 1 enfant le signe de la puissance et de la vitesse.

Adélie 000 dbS&in 52

Et conn1e l enfllll t dessine toujours beaucoup de roues, ce sont les camions et les cars qui naissent a11tOfT'ati111ernent sous son crayon - Il s aperçoit À posteriori qu'avec de si ncxnbreuses roues son dessin représente plutot w1 camion ou un· car qu une auto"

Et nous verrons évoluer d tu-ie façon plus systématique que rour les autos la fonnule car et camion

Dans ces dessins de camions et cars 1 automatisme a beaucoup plus de raisons de se mani- fester

2.5

A 400, Janot a dessiné une t,héorle ininterrompue de ronds, ce sont les roues du camion. Il y a j lL5 te la place potu' y caser le chauffr.ur et, W1 vea.u.

Dessin 63

Pruü 406 dessin 54

54

.''

..

1:

A 406 Alain a réussi selon le meme processus un camion-

DcS&ln 55

55

Chez Dédé 406 1 autCDJatisme a jdué nori plus pour les roues, mais pour ld charge- C est donc un camion,

Dessin 56

Michel à 411 a réussi,par répétition autanatique des bonshanmes.,une fort belle charge

Des:,,n 57

Ou bien alors 1 autauatisme joue exclusivement dans la répétition des fenetres dessin de

~l~niqt~

50<?

l}u1.a oublié les roues Ce IJ en sont..J'a5 moins d~s c4ruions .~ .

[>, !>:. 1 n 58

'··

Meu.-.e réalisation de Yvan \ 505 ) mais qui lui a. ajouté deux roues [) 1:-ü ••• 59

A 500 Marc e. déjà. tiatts son dessin tolls les llttribùts essehtiGl~ du Camion les deux rou(>s les fene tres, un j:Jassager- et me!he le ch.a ufi'eur

S9

~8

,,.arnissent fenet..Tes se "'

t ·111e les

intenan l fenetres

Voici ma , s et des des roue

iroduction

fois pour la 1 500 <lt>:;,!>,n 6

Maryse ⁿ 62

!i02 Q ,.,., 1

Annik n 63

Suzy Sean

503 0\.-ul>'

dt.l>::SJ.11 64

504

1 automa tisme jouan t rarfois tout r la

61

62.

, _ / g]JtJ~1fD~~~D gl!jfJJ?tJi)

ü

63

Chris tian fl04 dessin 65 Guy · 600 de::i:iin 66

Et voici en.fin un chargement de camion fruit du meme autanatisme dans la charge cette fois

Jean-I.uc 500 dessin 67

V2

•

\

....__ ___ --r-1\

68

Dans la position des rersonnages dans les autos mais plus spécialement dans les cars

nc::>tL5 constatons une tendance presque générale P. rlacer les personnages très haut anormalement

ha.Ut~

Je crois que cela est du à une sorte d i l lus ion mécaniyue

L enfant 4ui se trotNe en présence des adultes est obligé de lever la tete très haut po ur voir leur figure, Il a tendance de ce fait

n

exagé1 er la taille des adultes

Ce phénomène est plus caractéristique encore a-1ec les autos mais surtout avec les cars do nt les portières sont toujoui's bien au dessus de leur niveau

Le phénanène me semble presque général

"---

_____ ^___,

/

(

J -·

~ .... , .. - ( -

;

(

1CJ ; _\, ^J

/

-

- - - ^_/

73

---· ---

" ^~

_~ ^\

^{' - --} - ^~7

1-r--

H

^{J •.}

_·--

•

Nous avons vu dans notre genP.se apparaitre rle très bonne heure en rneme temps que la forme de l auto elle-même; les roues qui en sont pour les enfants les éléments essentiels

Puis naissent les fenet1•es et les portières et très tot les personnages ou les ma.tér1atL'<

transportés qui sont, r;our l ·en1'a11t la raison d etre de la machine

Il n ·est pour ainsi dire jamais fait mention ,avant six ans ,ctes phares des pare c..hocs de

l ·échapperuent₁ ni du frein₉ ni de la roue de secours

Par contre, nous avons vu très tot ¹¹ 1 hanrue qui conduit 1 auto ¹¹ et le volant. qui lul per- met de conduire. Nous verrons parfois À. coté du volant les diver-s boutons de canruarxle et le klaxon le frein et le débrayage,

~!ais ce qui est caractél'istique dans le 1u•ocessus c·est 1 évolution par tatonnement expé rimental du conducteur à son poste,

Jer f-î.W!i.: - ¹¹ f. l1~11ll;e :111j conùuit ¹¹ est seul dans sa machine- On ne sait ras encore ex.icte- rue11t ccx·re11t i l · r.ut a,-il' sur la machine et reut-étre ruéme i:ent'ant n'en u-t-il

•1u ·w1e idée toute rel..itive -

Suzy ^~10 dessin 74 Antoine M4- des&in 75 Jean i'IÜO dEsstn 76

75

---·-·------~..-----

rr--~ -

^...

^{--... ____ ... -}

.-··--...

-

.

....--- -- .. t"'

\

\ ) f 6

I

I

. ... "'

J

1 J

2~ne STADE - Le dessin comporte le chauffeur d·une part₉ le_ volant de !"autre, toujours revrésentés même de bonne heure₁ par un rond ilvec des rayons et une tige par fois très longue pour la transmission.

011 a 1 impression que c·est₁avec les roues,1:élément essentiel de l ·auto

Voici quelques documents Robert 002 dess ln 77 Alain 508 dessin 78 Gilbert 508 dessin 79

17

} - - - - -

1

78

..-- ::;::::::::= ---

0

~ STADE - I.e contluc te11r tient le volant duns ses mains, La position des pieds étant encore irn lifférente ce qui signifie '!Ile l : enfant n =a rus encore la notion de l.i fonction

~s péctl\les et des pieds

Dominique 404 des&in 80 Patrik '>11 dessin 84

1Uain ~OO des:; in 81 Moula 000 dessin 85

Robert ô02 dt.:l>S ;fi 82 Aliom,i 700 dessin 86 Oéro.rd ^!)10 dbl>b 111 83

--- ,yly..---rr---:-- --- , _________ ...,

ril.-:f~3}

\ ' ( 1J

I ~!

1

^\

81

· - -·- -· - - - - - -

.--- · - - - -

\ ~===========-

-t--1---~--- --- ----

--- ^---

4àue STADE - Alors apparaît la fonction des pieds, soit que le chauffeur atteigne les pédales; dans W1e position norn::.1.lè.

Gérard 509 Dessin 87

J

l •

( ( l \ \

. .

1 1

Soit que, le plus souvent, 1 tenfant ait dQ torturer son dessin pour que les pieds rejoignent les péaales ce qui nous vaut des positions presque couchées.

Loïc !'-OO dessin 88 najJ?OILri ~() dess ln (:!9 Hervé fi06 dessin 90

88

.

···---\

- -

,,,.,,---

^··--

________________

^.,....

90

- -

Patrik 006 - Dessin 91

, ... ·-

--- ^{~~, --.· - _}

- ^{---- . . .. 1 \ . • . .}

---

Ouarcta 600 Dessin 92

. Voici des documents typiques :

Jean-I,uc ~OO rlessln GG

Maryse !'100 CO

}.fal'ie !\()~

-

70

At.!1<'s !iOP 'l 1 Jeanne !"lOR 72

Nol'bert 600 73

Il y a enfin les llumorist~s ,. qui ont évité les difficultés en se contentant de desbiner le chauf'f'eul' ~ la porti~re,

93

Michel 600 dessin 93

Monique 500 94

1

)

j

-.

{ ' 1

'.../ \

)

1

1

et. cette scène

94 ·

t le Policier amusante ùevan

l!icllel 600 Dessln 95

h1

^·1

^{c ~e} _{~ é hi n}

,,.

, 1

,.

' '

. . ^. '

,

.... _'.,

1 -

--- ^{· - --}

^{·-- -;}

- '

'

1 • • , I , . . \ 1

'

.

" ^/ ( /

,

, . . • j

^...

^,

^.

... , :

f

,. ,. µ._!..:::-•_,

^{i..,. . 1}

' ' > (!J!~ ^I 1

/ / 0 ----ç- . ) .

. ·, (J \.. .

---

^{~=----4- _ J}

,., 95

~ ^,

^{~ ,1 •}

^t

^{i \}

~

^{Chantal 600 98}

58

Aboutissement normal du dessin.

Le processus de tâtonnement expérimental est terminé. A partir de dix ans les enfants dessinent des autos qui sont l~image exacte du modèle~ avec tous accessoires en bonne place.

Nous n en donnons qu·un sp,cimen

Yvon 1008

Dessin 99

..

1

é sous la t toujoul's dessin s

i ans et ils son . q u'à ^p~l'til' de s x

Ils u'appat'aissent . f'o l'Ule :'de l'ayons•

1 1 1

-~-r--

1

\ .

. ..

. . .

'

..

.. "'

. . .

·.. . .. · ..

..

.

...

. .... .

.

:

.

^~.

•.· . .-·: :.

^~.:

^{... ..}

'

... :·.

:

.. ·

^;

.

. .

. .

.. .

^'

. .

.

.

.... ^,'

\

. ·. .

.

.

.

....

^,

.

.. . .._

. .. ^· ·.

'

. . '.. . . ^. .

Jlené GOO Dessin 96

---

---- -

^~

Chantal nlO Dessin 'J'I

91

/

^.

1/ll,Y1Ji'

^{'Ï . .}

, ·!!ft/111/;

^{'I //~· ·~-11}

/ " !//' i· ,, ,,

':11/f

, •• ~·[,!·, ---

~5 '

1 1

VIII Les

Ils impressionnent beaucoup: les enfants qui les dessinent d autant plus souvent qu'ils permettent un automatisme qui s' inscrit dans les processus naturels du mécanisme.

Au l ieu de roues·o.n fait des chaines, ce qui est encore plus facile

Yannik dessine ~ 311 un tracteur chenille dessin 100

Laurent /\-.40Ô dessAn~· un bull dozer - dessin 101

100

l~---

1

1 h

/"

..

~

- - - ·: ~ •-.J ":;::./.

~ ~.,-·

---~======---===-".~~· ·

nernard ^li 400 dessine égaleme11t un bull dozer - dessin 102 Christ ian r 'iOO dessine égalen•ent 1111 bull clozer dessin 103 A 10 ttns; voici le vrai bull ciozer - clessin 104

'

\

"

\

\

__

.,,.,,...----

I

/

/ ^{- 103}

::·

i I

1 •

\

•

Par notre ruéthode naturelle ile dessin, Penfant est an:l.n:é sans cesse r..ar une sorte d'ivresse cle création. Il n¹est plus l 'écolier, i l n¹est plus même l'api:•renti, pas pltL5 que le bébé n'est 1 =apprenti en langage ou en mouvements Chaque réalisation est une étape naturelle de la crois- sance, avec ses avantages et ses inconvénients₁ ses enthousiasmes et ses déboires.

Tous nies docunents de notre génèSe sont des créations complètes et originales. Ils sont cha- cun ce ttue l'enfant a pu1 aux différents âgess donner en offrande autow· de lui

!11011s ris11uons même qu¹à partir de la <liX:ième année, l ·Ecole reprenne malgré tout ses droits et .il:; ose ses 11ormes et ses mcxlHes. L •enfant acquiert alors le sentiment de son infériorité et de sa rial<ldresse. Il cesse u'étre ... c1·éateur pour devenir copieur< Le dessin ci-dessus, d'tm en- fant Ile 10 ans - Serge - est courue le prototype du dessin correct et juste~ mais dépourvu d'il:me

· m·ce 111'11 111est plus en aucw1e fu<:<>n acte de création,

Ser;e 1()()(' - dessln 105

-106

'

I

"

f)

•

Hais peut cm encore à ce degré- canbinér w1e vie et W1e rune a,.vec les nécessités de 1 a mécanique et de la technique ?

VoilP tm autre dessin de Serge grouillant ci: assemblages de rps, de JDanettes. On .sent que 1 enfant y_ui 1 a conçu en a vécu le montage et que peut-~tr,e méme il Vécoutait en pensée pétarader et vibre11 le motew·.

Serge 1000

Dessin 06

I.·

101

Et ce b11ll-dozer de Mal'io 700 - Dessin 107

J ai un albtun de btùl dozers et de moissonneuses dessinés pa1· tm autre Serge 900

...

,

.

'

1 ,

108

•

Voici le dessin fouillé au " Hanomac ". Nous nous excusons de ne pouvoir reproduire le transparent.constellé de numéros correspondant à 39 légendes qui détaillent dune façon incroyable le mécanisme.

Serge 900 dessin 108

Le souci de création que nous avons cultivé s ⁰épanouit normalement en qualités

::

/ d⁰invention. L⁰auteur ne se contente pas de copier9 avec une extrême minutie les détails

de ses machines. Il en invente parce qu⁰il vit ses dessins, et c⁰est,croyons-nous,le plus bel hamnage que nous puissions rendre à une méthode naturelle de dessin, à un pro- cessus de tâtonnement expérimental qui permettent et autorisent les plus sévères acqui- sitions du dessinateur, mais qui ont maintenu intacts en lui les besoins de création et d c invention.

~

c~est

-pa:r le dessin de cette 11}{achine pour monter

sur les montagnes " (elle n·•existe ;-as) Serge $100 dessin '.'.09 que nous clôturerons cette génèSe en souhaitant qu¹eÙe aide les éducateurs ~ mieux canprei:ldre les enfants et à mieux ;i.es aider à monter sur les montagnes.

Jl ^{1 \}

•

~

-1 ~

..

,

•

"

^'•

If

1

1

. .

^,

.

•• 1

@ ^{1960 by}

^Institut Coopératif de l'Ëcole Moderne

Abonnement annuel : 12 F Ce numéro : 2,50 F

l.C.E.M. BP 282 CANNES (A-M) CCP Marseille 11 45 30

imprimerie C.E.L. CANNES i_e gérant C FREINE1

· I

,

~ 1