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L'Educateur n°10 - année 1985-1986

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REVUE DE L'INSTITUT COO P~RATIF DE L'~COLE MODERNE- P~DAGOGIE FREINET

Juin 1986

58.! année 10 numéros

+

5 dossiers : 159 F Etranger : 215 FF

Dans ce numéro :

L'ÉDUCATEUR

1

a mv1te L'ARBRE A LIVRES (p. 16)

N° I.S.S.N.: 0013113X

- - - - - . - . . . oc;;-_ - - - ~

- - - - - ~- - - - - - - k '

(2)

NOUS TRAVAILLONS POUR QUE SE VlVE L' ENF;ANCE

L'I.C.E.M.

L'Éducateur est la revue de l'Institut Coopératif de l ' É co le Moderne, fondé par Célestin Freinet, qui ra s- semble des enseignants, prati ciens et ch ercheurs , dan s des actions de format io n continue, de rec herc he p éda - gogique, de production d'outils et docum ents .

Comité Directeur : Bernard DONNADIEU, Rog er MERCIER , Jacques MONTICOLO.

Secrétariat collectif : Guy CHAMPAGNE, Monique CHICHET, Henri ISABEY, Pierre LESPINE, Moniqu e RI BIS.

Secrétariat à Cannes : Monique RIBIS - I.C.E. M. - B . P. 109 - 06322 Cannes La Bocca Cedex .

Secrétariat Paris : I.C.E.M. , 45, avenue Jea n-Jaurè s -

94250 Gentilly. Tél. : (16) 1.663.20. 10.

1

~---~

La C.E. L.

La COOPÉRATIVE DE L'ENSEIGNEMENT LAÏC, créée par Célestin Freinet, produit et diffuse matériel , outils, publications nécessaires à la pratique de la péda - gogie Freinet.

Présidente : Claude GAUTHIER.

Directeur : Daniel LE BLAY.

Conseillers techniques : Georges DELOBBE, Jackie DELOBBE, Jean- Pierre JAUBERT, Miche l RIBIS, Mo - nique RIBIS.

Renseignements, catalogues, C. E.L. - B.P. 109 - 06322 Cannes Tél. : (16) 93.47.96.11.

commandes à : La Bocca Cedex -

Et à Paris : Librairie C.E.L. - Alpha du Marais - 13, rue du Temple - 75000 Paris - Tél. : (16) 1.271.84.42.

ÉCRIRE DANS L'ÉDUCATEUR

« Cette revue doit être un des lieux de notre convivialité, à nous tous qui voulons une au tre école parce que nous

voulons une autre vie.

JJ

Parents, enseignants, vous tous qui vous se ntez concer- nés par les conditions de vie et de travail des enfants et adolescents, vous tous qui voulez une école de notre temps, cette revue vous est ouverte. Nous accueillons vos témoignages , vos réflexions, vos questions, vos recherches. Ils seront transmis aux responsables de rubriques qui vous solliciteront pour utilisation éven - tuelle, ou publiés directement.

Écrivez si possible à la machine , à double intervalle ou en tout cas très lisiblement en noir sur blanc, recto uniquement. Joignez photographies ou dessi ns si vous en disposez. Indiquez bien votre adresse . Merci.

Si votre envoi doit passer en « Courrier des lecteurs »,

l'indiquer.

Dans tous les cas, une seule adresse pour la rédaction : Guy Champagne - Bégaar- 40400 Tartas

POUR L'ÉCOLE

DE NOTRE TEMPS

DES SERVICES

DES ADRESSES UTILES

Éditions de I' I.C.E.M. : Guy CHAMPAGNE- Bégaar- 40400 Tarta s.

Pour participer aux chantiers B.T. :

o

B. T.J. : Jean VILLEROT - École publique Elsa Trio- let - 01100 Oyonnax.

Magazine de la B. T.J . : Jean- Lu c CHANTEUX - 326, rue St-Léonard - 49000 Angers.

• B.T. : Marie- France PUTHOD - 30, rue Ampère - 69270 Fontaines-sur-Saôn e.

• Magazine de la B.T . : André LEFEUVRE - La Cor- sive Fromentine - 85550 La Barre de Mont.

• B. T.2 : J acques BRUNET - 4, rue des Nénuphars - 33370 Tr esses.

• Magazine de la B. T.2 : Simone CIXOUS - 38, rue Lavergne - 33310 Lormont.

Photimage : Jean -Marc REBOUL - Ecole primaire publique - Saint- Sigismond - 74300 Cluses.

• Documents sonores de la B . T. : Jean-Pierre JAU- BERT- C.E. L. - Cannes La Bocca.

Revue Dits et Vécus Populaires : Jackie DELOBBE - C.E.L. - B.P . 109- 06322 Cannes La Bo cca Ced ex.

Revues Créations : Antoinette ALOUIER - C.E.G. - 32400 Riscle.

Revue Pourquoi-Comment ? : Guy CHAMPAGNE - Claude COHEN - 13 bis rue Louis-Lachena l - 37300 Joué- les Tours .

Revue J Magazine : Nadette LAGOFUN - Onesse - 40 110 MORCENX.

Revue Périscope : Pierre BARBE - Rimons - 33580 M onségu r.

Un service de correspondance nationale et interna- tionale, qui permet de répondre aux besoins de chacun.

Responsable de la coordination : Roger DENJEAN , Beauvoir-en- Lyons - 76220 Gournay-en-Bray.

Responsables des circuits d'échanges :

- Élémentaire et maternelle (correspondance classe à classe) : Philippe GALLIER, École de Bou- quetot- 27310 Bourg-Achard.

- Enseignement spécialisé : Maryvonne CHARLES,

« Les

C~arles

», Pallud - 73200 Albertville.

- Second degré : Huguette GALTIER , Collège H. de Navarre- 76760 Yerville.

- L.E.P. :Tony ROUGE - L.E.P.- 69240 Thizy.

- Correspondance naturelle : Brigitte GALLIER,

Éco~e

de Bouquetot - 27310 Bourg-Achard.

- Echanges de journaux scolaires : Louis LEBRE- TON, La Cluze - 24260 Le Bugue.

- Échanges avec techniques audiovisuelles : Joce- lyne PIED, 3, rue du Centre, Saint-Clément des Ba- leines - 17580 Ars-en-Ré.

- Correspondance internationale : Jacques MAS - SON, Collège Jules Verne, 40, rue du

Vallon -

30000 Nîmes.

- Correspondance en espéranto : Emile THOMAS, 17, rue de l'Iroise- 29200 Brest.

Liste des autres service sur demande à : Secréta- riat pédagogique I.C.E.M. - B.P. 109- 06322 Cannes

La Bocca Cedex ou Secrétariat Paris.

L ' lDUCATEUR Revue pédag_ogig~ de I'I.C.E.M. (Institut Coopératif de l'~co!e Moderne) pédagogie Freinet - Publication éditée, imprimée et diffusée par la C.E.L. • (15 numéros par ani - COOPE·

RATIVE DE L'ENSEIGNEMENT LAIC - Société anonyme, coopérative de consommation à capital variab!e. (Capital social au 31.12.84 : 3 982 033 FI - R.C.S. Cannes 8 695.821.942 · Durée : 99 ans à compter du 27 octobre 1927 · Siège social : 189 avenue Francis Tonner · 013150 Cannes La Bocca (france). Président Directe-ur Général : Claude Gauthier - Directeur de la Publication : Bernard Donna- dieu . Responsable de la R6daclion : Guy Champagne - Secrétariat de rédaction b Cannes : Monique Ribis - Comité de Direction : Claude Gaulhier : Président Directeur Général ; Monique Bolmont.

Henri Isabey, Roger Mercier : adminisuateurs ; Jacques Montico!o, Bernard Donnadieu : membres.

Adminisuation - Rédaction . Abonnements: P.E.M.F. - B.P. 109 · 06322 Cannes La Bocca IFrancel · C.C.P. Marseîl!e 1145.30 D C.P.P.AP ~ 53280 · Tirage ~ 3 600.

(3)

BILLET

,

DE LA REDACT ION

NOUS CONTINUONS ...

Nous avons publié cette année des textes qui témoi - gnaient de la diversité des enseignants Freinet.

L'équipe mise en place par Guy Champagne conti- nue à assumer la responsabilité rédactionnelle. Jacky Guerry prend le relais de la coordination. Guy reste avec nous et nous tenons à témoigner de son inté - grité dans le travail qu'il a accompli depuis de nom- breuses anné es . L' É ducateur ne chang e pa s. Il v eut

rester la revue qui provoque les débats, qui ampli- fie et féconde les tâtonnements. Il tentera de dyna- miser davantage encore les questionnements par la publication des témoignages les plus divers. Ses rédacteurs proposeront ou écriront des textes pour discuter et travailler.

. -

Pour affirmer cette fonction d'outil de notre revue, nous avons défini pour la prochaine rentrée les rubriques principales suivantes :

- La société des enfants. « Et dire que la Commu - nale, fille de la République, élève ses enfants pour épouser c ette société ! Cette société qui les a fait

naître . »

- Méthode naturelle.

- Le pouvoir-lire. Pour que les enfants ne soient plus les « assis » et le s exclus de la lecture mais deviennent des acteurs permanents.

- Mathématiques : expériences de libr~-recherche

vécues dans les classes et leurs prolong ements.

- Les enfants s'approprient les outils nouveaux.

Où l'on vous parlera informatique, robotique et vidéo.

Et puis, de façon plus générale, des textes groupés sous la rubrique : « Travailler dans l'école » sans

oublier « La vie du Mouvement », ainsi que les apports extérieurs.

~NOUS TRAVAILLONS POUR QUE SE 1

1

VIVE L' E.NFANCE

ÉDITO

COURRIER

L'INFORMATIQUE DANS L'ÉCOLE

L' esprit d ' entreprise

LIRE DANS L'ÉCOLE

L' expérience d' écrilecture tâtonnée , à l'école Mireur

TIT' MOB'

Une visite à Catherine , tit ' mob'

VIVRE DANS L'ÉCOLE

Apprendre à s' év aluer

L'ÉDUCATEUR A INVITÉ

La librairie d e l'arbre à livres

L'ENFANT DANS LA SOCIÉTÉ

Aide en français aux jeunes étrangers Mon projet éducatif

VIE DE L'I.C.E.M.

LIVRES ET REVUES LA MARMOTHÈOUE FICHES PRATIQUES

Créer un outil (C.P. - C. E. 1) - Journal scolaire - Mathémat iques - Sciences -Technologie

Photographies : p. 4 et 5 : Alex Lafosse.

Directeur de la publication : Bernard Donnadieu

Responsable de la rédaction: Guy Champagne

Comité de rédaction: Jean Astier, Claude Bé- raudo, Rémy Bobichon, Roland Bouat, Guy Champagne, Henri Go, Alex Lafosse, J acques Ouerry, Nicole Ruellé.

Relais à Cannes (secrétariat) : Monique Ribis.

Pour tout courrier concernant :

La rédaction :

Guy CHAMPAGNE Bégaar

Le secrétariat à Cannes : Monique RIBIS I.C.E.M. - C.E.L.

40400 Tartas B.P. 109

06322 Cannes La Bocca Cedex

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3 4 6

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(4)

...

....

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)

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EDITO

HIER L'IMPRIMERIE,

AUJOURD'HUI L'IMPRIMANTE, TOUJOURS LA C.E.L.

« Alors ... tu as fait tes commandes de rentrée à la C. E. L. 7

Et non ...

- Ah bon, pourquoi 7 ...

- Bof, à la C.E.L. ou ailleurs ... »

Ce dialogue, entendu au détour d'un couloir, pendant la récréation d'une conférence pédagogique, nous interroge : La C. E . L. et I'I.C . E . M . sont-ils bien toujours en prise avec la réa- lité ·de l'école 7 Comment prennent-ils en compte l'arrivée massive des technologies nouvelles dans celle-ci ?

Les journées d'études de I'I.C.E.M ., qui se sont déroulées à

Lorient du 1er au 4 avril 1986, . ont axé la recherche du mou- vement sur ce thème, et la journée pédagogique : « De l'im-

primerie ... à l'imprimante » en a été la meilleure illustration.

DEL 'IMPRIMERIE

ou des techniques éprouvées ...

A l'heure où les établissements scolaires mettent en place des bibliothèques, des B. C . D. ( 1), des C. D .1. (2), les éditions docu- mentaires de I'I.C.E.M. et de la C.E. L. sont une ressource de première grandeur_. Elles constituent une véritable banque de données, structurée par un index alphabétique . Il y a là la base d'un véritable « fichier-matières » i dentique à ceux que

l'on trouve dans les centres de documentation .

Les fichiers lecture, outils de la méthode naturelle d'appren- tissage de la lecture, intègrent les dernières données de la recherche en ce domaine.

Les cahiers de techniques opératoires associent des démar- ches mathématiques validées par les chercheurs, le travail individualisé et l'auto -évaluation contrôlée .

Ces trois exemples ne se veulent que des illustrations de toute une gamme d'outils mis au point par I'I.C.E.M . et édités par la C.E . L. Comme l'imprimerie, ils sont les piliers nécessaires à

l'implantation de la pédagogie Freinet dans les classes .

. . . A L'IMPRIMANTE

ou des techniques d'avant-garde . ..

Tou te une série de B . T . à caractère scientifique (3) a voulu créer une adéquation entre le savoir à un haut niveau et les connaissances nécessaires pour l'enseignement à l'école pri- maire et au collège. Cela permet aux enfants d'accéder aux concepts sur lesquels sont construites les sciences contempo- raines en utilisant une démarche elle aussi scientifique : ques- tionnement, expérimentation, réflexion, théorisation, vérifi- cation .

Au niveau informatique, de nombreux camarades n'ont pas attendu le plan « Informatique pour tous » pour mettre cet instrument entre les mains des élèves. Les logiciels ne sont pas seulement l'affaire des spécialistes. Les enfants en fabri- quent aussi. Les circuits d'échanges sont mis en place. Des logiciels produits selon la même démarche que les B.T. en- trent aujourd'hui dans le commerce .

Dans le domaine de l'audiovisuel, les B.T.Son représentent toujours un produit d'avant-garde qui n'a pas son équivalent.

{1) B.C.D. :Bibliothèque centre documentaire.

(2) C. D.l. : Centre de documentation et d'information.

(3) B.T. Sciences (concepts fondamentaux) : nos 790 - 814 - 835 - 844 - 859 - 872- 886- 893- 909 - 919- 924 - 949- 978.

(4) Pourquoi-Comment :

1 La correspondance et le voyage-échange. - 2 Des activités audio- visuelles dans une pédagogie de l'expression et de la communica- tion. - 3 Le journal scolaire aujourd'hui. - 4 L'aménagement des cours d'école. - 5 Comment démarrer en pédagogie Freinet. - 6 Créer et animer une B.C.D.

La C.E. L., pour servir l'école d' aujou rd' hui, renouvelle sa pro- duction, dans un souci constant de qualité, de modernité, de meilleure adaptation aux besoins des enfants.

Dans la série documentaire, Périscope, de par sa formule, son

illustration, son contenu vérifié par les meilleurs spécialistes, sa diversité, offre un très haut niveau de qualité scientifique, pédagogique et technique.

La nouvelle B .T . intègre le développement du langage de l'image dans la transmission des savoirs. Elle permet un niveau de lecture diversifié, selon le public qui l'utilise et des repérages de recherche larges ou étroits selon les sujets tra- vaillés.

J Magazine est la seule revue pour les enfants de 4 à 8 ans réalisée à partir de l'expression enfantine .

Enfin, la C.E. L. est productrice d'écrits pédagogiques, résul- tats des réflexions collectives des militants de I'I.C .E.M . sur leur propre pratique. La présentre revue, avec ses numéros spéciaux « Documents » en est une illustration. La collection Pourquoi-Comment, destinée à tous les enseignants, comporte toute une série de titres (4) conçus pour aider tous les péda - gogues réfléchissant à la vie de leur classe.

Le Comité directeur de 1'1. C.E. M.

.

Que les pédagogues progressistes se réjouissent, Chevène- ment n'est plus ministre !

(( Il faut que le chercheur soit au service d'autre chose que de son propre narcissisme>>, (entendu un matin sur France - Culture).

le 17 mars, Thérèse m'écrit qu'elle a apprécié les derniers numéros de L'Éducateur (le n° 6 et le Document « LOGO

»).

Elle a écrit au dos de bulletins de vote et commente : (( Les élections servaient déjà à Freinet >>. A la fin, elle ajoute :

(( Je te mets un timbre de Lou ise Michel, pour me venger de la droite .. . >>

(( Je veux vivre dans un monde les êtres seront seule- ment humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries. Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser . Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie.

Je ne veux pas que quiconque fuie en gondole, que qui- conque soit poursuivi par des motos. Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir. Je n'ai jamais compris la lutte autre- ment que comme un moyen d'en finir avec la lutte. >>

(Pablo Neruda)

1

1

(5)

""

DEPARTS

Madeleine Parquet. J'apprends so n d écès en lisant le jour- nal des journées d'études I.C .E. M. de Lorient. Je l'ai p eu co nnue personnellement, commençant à fréquenter nos co ngrès au moment où elle allait s'en retirer parce qu 'elle vivait douloureu se ment la prise de distance vis -à -vis d ' Éli se Freinet. Mais j' ai vu son travail, j'ai entendu les témoignages de ceux qui l'appréciaient et r ec herchaient longtemps aprè s encore son co nta ct. Dans un Mouvement dont les militant s ont du mal à vivre plein emen t pour eux-mêmes les « tec h-

n ique s d e v ie » qu'ils essaient de met1re à portée des enfants, parce qu'ils n e sont que des hommes, les tâtonn ements co llectifs engendrent inévitabl eme nt des blessures individu -

~elles.

Nous le d éplorons et ne nous y résignons pas. Mais nous savons que par-delà ces péripéties, d emeu re le travail , demeure sa tra ce. Beaucoup de pratiques banales aujour- d' hui sont le fruit du tra vai l et des luttes de camarades comme Mad elei ne Parquet, dans leur v ie, dans le urs enga - gements, dans l e urs classes, dans le Mouvemen t.

Arrêtée en 1939, puis déportée en Allemagne jusqu 'e n 1945, M adeleine Parquet a été parmi les militants les plus actifs du Mouvem ent de l'École moderne. Elle a beaucoup appor-

té et plus particulièrement au ni vea u d e la petite enfance, dans la c réati o n enfantine et dans la politique du Mouvement.

Simone de Beauvoir. Toute sa vie, tou s ses engagements, so n œuvre au ss i font naturell eme nt que sa disparition nou s

touche. Ce qu e l'on sait trè s peu, parce qu e ce ne fut qu'un des nombreux actes de ce tt e grande vie, c'est qu'elle fut de ce ux qui sou tinren t un j eune in sti tute ur nommé Célestin Freinet lors de « l'a ffaire » qui aboutit à sa démission. Elle a évoqué ces événements dans un des livres de sa biographi e, de ces livres qu'il vous f aut lire, ou relire, ce t été , de préfé - r ence à quelqu es prétendus ouvrages de pédag og ie.

TEXTE LIBRE

« Je me souviens de notre première r éuni on chez elle. J 'ava i s pensé à l'époqu e : « Celui qui n'a pas vu la classe de Lu ce ne sait pas ce que peut être une maternelle. »

So n départ

(1)

f ait que j'ai enco re plu s envie d'aller plus loin avec tou s les autres. Comment faire pour profiter des richesses du Mouvement ? P arce que nous possédons de véritables richesses

1

D'abord au niveau départemental - m ais je n' insisterai pas car je m anque rais d 'o bj ectivité - , mai s aussi au nivea u régional - la classe de Rob e rt B. p ar exemple - et surtout au nivea u nation al : des Guérin, des Le Bohec, d es Monthub er t , des Lilian e. . . valent les forma - teurs officiels. Comment f ai re pour profiter de toutes les recherc h es - ou du moin s de ce rtaines - actu ell es ?

Pour moi, l'Éco le modern _ e n'e st plus une suite d'idées, mais un e suite de visages et de noms qui font qu e je pense être un peu moins b êt e qu'il y a quinz e ans.

M erci à Luce et à tous les autres. »

Laurent D.

( 1) Ce te_xte a été écrit après le décès de Luce Petit, du groupe ger- sois de l'Ecole moderne.

(( Actualités JJ choisies et commentées, très subjectivement, par Guy Champagne.

<< L'Éducateur

JJ

m'a aidée

Il paraît que vous manquez de photos ? En voici 1

Il paraît que vous manquez d'articles, c'es t promis, je m'y mets aujourd'hui. Pourquoi ?

Parce que L'Éducateur m'a aidée à démarrer ainsi que tout es

les publications « Freinet » . Elles m'ont aussi permi s de

convaincre. Par exemple, quand j'ai été r empl acée au cours d'un stage long : Je voul ais que ma rempla ça nte continue absolument la méthode de lecture et la correspondance, seulement je n'étais pas aussi solide pour argumenter qu e les profs d 'École normale auxquels elle était habitué e. Le

« Spécial co rres » et « É c hanges et communication » m' o nt

bien soutenue, ça l'a vraiment passionn ée, d'ailleurs elle l es a gardés !

Le groupe m 'a apporté, il faut que j'apporte au group e pour qu'il vive.

M erci. Bon cou rage .

Christine SAINDON ins ti tut rice à Envronville - 76640 Fauville

Carte postale d'un touriste ...

C h er vieux Céles tin ,

Je suis à Lori ent. Ici , je m 'a muse bien . Il y a de beaux sous -

marins, et t outes so rte s d e poissons, de la m eilleure qualité.

J'ai vu que des e nfants peuven t réali se r des films sup e r, et su rtout qu'ils en ressor taien t avec un œil nouveau, lucide et critique su r le matraquage audiovisuel, dan s la m esufe où ils avaie nt mis en œ uvre le ur créa tivi té. Cela ne t e surprendra pas ! J 'ai vu des invention s, et des enfants qui géraient leurs productions, comme « des grands ». Cela aussi, tu connais bien.

M ais les gens de l' 1. C.E. M . save nt-ils que, pour l'exté rieur , la pédagogie Frei net se réd uit à l'i mprimerie et à la correspon - dance ? Mon trava il, c'est la formation des e nseignants . Or, les rares qui co nnaissent I' I.C .E. M. disent que c'est un vieux mouvement, vaguement classé parmi les autres sigles de

« pédag og ie ac tive », ou « de gauche » (ce qui reven ait au même, du moins ju squ'à nagu ère ).

Alors, c'es t v rai que j'ai vu aussi de beaux ordinateurs, ave c des . logiciels assez opérationnels. Mais n'y a-t - il pas le risq ue inverse de p erdre dans la t echnic ité ce qui fait la spécificité du mouvem ent Freinet, à savoir, à mon avi s, la créativité et la coopérative ? J'ai été, en ce sens, beau co up plus frappé par la souri s informatique con struite par les mômes, sans ce savoir à la m ode qui sert à éc raser t o ut le mond e, que par

l'utilisation de logiciels. M ême s' il ne s'agit nullement de cra - c her sur les nouveaux moyens de communi ca tio n.

Pour moi, le plus important, c'est de maintenir et d'affirmer une pédagogi e de la « brèche », de l'arra ch eme nt au di scours infantili sa nt o ffi cie l.

Certes, j'ai en t end u ça aussi :

- la remise en ca use sal utaire du fant asme écra sant de la

« compéten ce »,

- la dimension d e l'humeur avec la foncti on c ritique de l 'a p - prentissage de la « double lecture »,

- toute une alt ernative au séri e ux stérilisateur qui va si bi en dans l'air du t emps, avec le concept oxygénant : « homo

sapiens demens »,

- et m ê m e, à propos de la formation des enseignants ( en f ait, de toute pratiqu e enseignante), ce renversement de l'ordre académique classique entre pratiqu e et théorie : « j'ai

trouvé , maint enant je peux c he rcher » !

Seulement voilà : n'est-il pas temps, auj ou rd 'hui, de bien pré- ciser toute la dimension de RUPTURE , de différenc e construc- tive, qui fut à la base, si j'ai bien compris, de ta propre démarche ? Entre l'enfermem en t dans la mythologie p édago- gique et le piège de la mod ernité, qu 'a urais-tu pensé de cette formule d'l. lllitch , que j'ai eue sous les yeux ce matin : « Il y

a toujours eu des bouffon s et des poètes pour se soulever contre l' écrasem e nt de la pensée créative par le dogm e » ?

Ton arrière-petit-cousin à la mode de Bretag n e,

Patrick BOUMARD

3

(6)

4

L'ESPRIT D'ENTREPRISE

RÉPONDRE PRÉSENTS

Au mois de sept emb re, lors de la rentrée de · s c la sses, pou r m a part en

~e

A, notre pro f esse ur d'E.M.T.

nous avait proposé plusieurs pi stes de travai l en différents ateliers : il y ava it deux at elie rs « resta uration », un

atelier « montage audiov isuel », un at elier « comptab ilité », un ateli er

« secré t ariat » et, en fin , ce lui de la tortue « SIMONE » qui tient son

nom d ' un de nos anciens ca m arades de l 'an dernier.

J e me suis donc orien t é vers ce tt e dernière piste avec deux cama rades : Carole et Brig itte.

Cette t ortu e est un engin f abriq ué en m at ériel L EGO et relié à un as-

sem blage élec troniqu e qui, lui-m ême, l'es t à un ordinateur.

Carole et Brigitte son t allées à Limo - ges avec tr ois autr es camarades voir un de nos co ll abora t eurs, M. Caupene, qui leur a montré com - ment réa li ser la partie électro nique.

Les demandes de dossiers de la part de lycées, co llèges, écoles, uni ve r- si t és, clubs informatiq u es, ce ntres de form ati on , insp ec t eurs, etc. en provenance d'établissemen ts publi cs ou privés, et m ême de l'étranger, son t n ombre uses. (Nous sommes assez célèbres ! )

Mais, malgré quelques embê tement s, nous essayons de répond re toujours présents

1

Par exemple, nous all o n s accepter un e demande qui nous a ét é faite de présenter notre t o rtu e aux en f ants de l 'école maternell e de Vergt.

De plus, un e réalisation en lattes de bois de la tortue est en cours, fabri- quée par Patrick, Olivier, Jean - Fran- çois et Corin ne.

Notre bureau d 'études, en quelque sorte !

Pascal Jeannet, 3

8

A

A PÉRIGUEUX,

PEUT-ÊTRE MÊME A PARIS!

Nous sommes une classe de 3

8

de ving t- deux élèves, répartis sur plu - sieu rs pistes de travail. Je d evais faire partie du groupe cuisin e qui s'occ upe de « La Rip aille », le mini -

restaurant de l'ateli er d'E.M.T.

Au-delà des discours

Comme nou s étions trop nombreux, j'ai décidé finalement de m'occuper de la tortue « S IM ON E ». E n fait, j e su is plus spéciali sée dans la ges- ti on de l'opération Tortu e .

Nous recevo ns soi t des demandes de renseignements, soit des commandes de dossiers et n ous envoyons le cotJ rri er correspon dant qui doit être enregis . tré

,

sur un cahier de départs et arnvees.

Il faut aussi tenir un deuxième cahier pour les compt es des dépenses ainsi que des ren trées d'argent que nous rapporte la ven t e des dossiers.

Deux de m es ca marades, Ca role et Pascal, son t les techniciens.

Eux, il s s'occupen t de f ai re f o nc- t ionner et de perfectionner la tort ue.

Nous avo ns même été invités à Paris par un e assoc iation de parent s d'élèves po ur présenter la to rtu e à

une fê te de l'informatique qu'ils organisent, mais n ous n e pourrons sans doute pas y aller parce qu e notre examen blanc du Brevet des collèges t ombe juste à la même date.

Nous avons aussi un e invita ti on à Périgue ux pendant les vacances de f évr ier dans un stag e pour anima - teurs de Centres de loi sirs.

J'aime bien faire pa rtie de ce groupe ; on s'e ntend bien et en plus, c'est très intéressant et instructif.

Brigitte Besse, 3

8

A

UNE TORTUE QUI DANSE

A l 'or igine, j e devais faire partie du g roup e cuisine, ensu ite tra vai ller sur un programme informatique, m ais comme nous n' arrivion s pas à n ous coo rdonner avec l'a utre classe de 3

8 ,

j'ai enfin atterri dans le groupe de

« S IMONE » qui c herch ai t des volon- taires à cause du flot de le ttres qu 'i l recevait à la sui te d'un article paru

dans Sciences et Vie - Micro et dan s Savoirs informatiques, puis dans un bulletin de professeurs de technolo - gie, dans L'École libératrice, Textes e t documen ts pour la classe et

L'Éducateur.

Donc, j ' ai dû, avec l'aide de plu - sieurs camarades, m'occuper du secrétariat et de la comptabilité du projet « SIMONE ». Pu is, peu à peu,

j e suis devenue la technicienne privée attachée à S IMON E.

Nous sommes allés à Lim oges vo ir M. Cau pene qui nous a app ris à monter la ca rte électro niq ue e t qui nou s a f ait le programme en LOGO pour pi loter notre tortue.

Je me rappelle même que dan s la voi tu re, avec Brigitte et Corinne, nous avons tapé un rectificatif au premier dossier su r la petite machine à écrire élect r oniqu e de M. Lafosse.

Nous l'avons tir é chez M. Caupene, mis sous enveloppe durant le trajet retour et pos t é au bureau ga r e en passant à Périgueux.

Enfin, avec Pascal, nous avons réussi à faire marcher notre « S IMONE

nouvelle f ormul e » puis, dernièrement, toujours avec Pasca l, nou s avons fait une boîte en bois pour la partie électronique.

Ah ! n otr e dernier projet : faire un programme musical pour faire danser SIMONE ! (Car n ous avons r ema rqué qu'en n'alimentant pas tout à fait en

m ême temps les moteurs des rou es, elle avance en se dandina nt

!)

Carole Chadourne, 3e A

MANUTEC, secteur C réat ion manu- elle et technique de I' I.C .E .M . - péda- gogi e Freinet, o rganis e su r le thème : « Découverte de l'électro- n iq ue et de la petite robotique péda- gogique », au cours de l'été 86,

deux act ions de formation :

• Du 23 au 29 aoû t , au co ll ège de Saint-Amant-Roche- Savine en Au- vergne, un stage autogéré (y compris au niveau repas) à tarif coopératif.

Renseignements : Daniel Cheville, 1 bis, rue d'Effiat - 63100 Clermont- Ferrand . Tél. : 73.90.75. 07.

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1

(7)

• A des dates à préciser et pri ses en charge par I'A .N.S .T.J. (Association nati on a l e sciences t echn iq u es jeu - nesse), des sessions d'une dizaine de jours.

Renseignements : Alin e M artin, 77, bd Paul -Vaillant-Couturier - 93100 Montreuil. Tél. : 16 . 1.48 .58.04.12.

Si, par ai lleurs, vous vous intéressez à la t élé matiqu e à l' école, vous pou- vez, co ntre 100 F en ch èq ue à Alex La fo sse, Ro c Bédière - 24200 Sarlat, vo u s abo nner pour 4 num é r os au bu ll etin E.L.I.S.E. & C.E.L.E.S .T.I.N.

(Echanges et liaisons informatisées au service de l ' école & Coopérative de l' ense ign ement laïc pour les échanges scolaires & la télé-information).

Qua tre numéros pa r an.

Pas tristes !

LA VIE, ÇA DECOIFFE

...

« On n'aurait j amais dû faire comme ça,

s'exclamaien t Carole Chadou rn e et Bri- gi tte Besse, de 3,} A ; o n au rai t dû a tt endre que n otre S IM ONE so it parfai -

tement au point ava nt d'en proposer les plans à l'extérieur. »

Nous avo n s d éjà eu l 'occasio n, par aill eurs, d'évoquer com m ent, en péda- gogie coopé rative de typ e Frei net, nous avions, l' an dernier, avec un petit g ro upe d'élèves de 3e animé par l'un d'eux, Florent Simonno t, fait fonctionner une t ortue de sol construite en briques LEGO.

Nommé par la su ite « S IM ONE », en hommage à son ini tiat eur, ce prem ier prototype avai t é té construi t grâce à un e subve ntion P.A.E./A.N.V.A.R . M alh eure usement , l' alim entatio n sec t eur n 'off rait pas suffisamment de ga ranties de sécu rité et un e tortu e de plancher commandée en BASIC, c'était, bien sûr, une abe rration !

D'autre part, si nous avions bien éla- boré le dossier technique de la cons- truction, celle-ci avait été réalisée avec des élément s LEGO récupé r és ic i ou

là et nous ne savions p as du tout com - ment la situation se présenterait pour quelqu'un désireux de se l es procurer auprès d' u n revendeur.

Restait auss i que l'obj ecti f de départ, qui éta it de mettre au point des plans utilisables par des enseignants ou élèves de co llège non initiés, voire par de grands élèves de l'école éléme nt aire travaillant à l'i nten tion des plu s jeunes, n'avait été atteint que pour la parti e mécanique.

Il s'avéra assez vite qu e nous n'avions rien à espére r ni d'un nouveau P.A.E., ni de I'A.N.V.A .R .

E t chacun sai t que, m ême si le modèle prisé en haut lieu es t cel ui de la « S ilicon

Valley », l es établissements scolai res

n'ont pas encor e pris l'habitude d'ins- crire des lignes bud gétaires en chapitre

« cap ital -risque ».

Quant aux se rvices pédagogiques de la m aison LEGO, très longs à nou s répon- dre, il s ne nous proposèrent final em ent que d e nous... vendre du matériel.

Par aill eurs , le nombre d es élèves accep- tant d e prendre la suite du projet après le départ en lycée de leurs cama rades d e l'année précédente, éta it dérisoire : une é l ève de 3e et un de 5e !

Et pourtant, un abondant courrie r consécutif à un entrefilet paru su r SIMONE dans la revue spécialisée Sciences et Vie - Micro, montrait qu'il y avait là un marché potenti el rée l, sin o n pour l e produit lui-même, du moins pour des plans susceptibles d'aider à le réaliser.

C'est alo rs qu'un premier blocage se trou va l evé par I'A.D.A. C. (Atelier dépar- temental Aud iovisuel et Communica ti on) de Périgueux qui n ous f ourni t le maté- riel pour la co nstru ctio n d'un seco n d proto typ e à son intention.

Deuxième coup de pouce, ce lui d'Ala in Cau pene, de l ' O. D.C.E. de Hau t e - Vien ne, auteur de fiches pédagogiques sur l'électro n ique dans L'école libéra-

trice, qui accept a de nous apporter un e aide technique déterminante tant au niveau de la r éalisation d'une carte électronique simple et fiable, que d'un logi c ie l de comma nde LOGO su r T07 . Et voici qu'en même t emp s que l e cou r- ri er qui nous arrivait, un e poignée de f ill es, plus tard grossie de quelques gar- çons, en venai t à s' intér esser au pro - bl ème.

C'est ainsi qu'elles enregistrèrent un flux réguli er de chèques de ce nt fran cs en échange d'un commencement de dos- sier (auquel elles durent, d'ailleurs, su ite à des surprises au niveau des commandes LEGO, ajouter dès décem- bre _ un rec t i fi ca tif) qu'elles ne purent définitivement comp léte r ava nt janvi er ( 1).

Tout cec i pour repl ace r dans son contexte la réfl ex ion de Brigitte et d e . Carole, désespérant de ne j amais arriver · : à f ai re mouvoir cette sacrée bestiole à

partir de cette fi c hue cart e élec tron ique aux soud ures branlantes et de ce satané T07 obnubilé par ses 1.0 . ERROR ! Elles se voyaien t déjà en demeure de rembour ser des chèques déjà co nvert is en composants électroniques et autres salades pour tortues récalcitrantes ! C'est ainsi, so mmé de me ju stifi er, que j e pris co nscience du fait que notre d éma rche était tout simpl eme nt , et ni plu s ni moins, celle imposée par le mar- ché moderne de l 'éle ctroniqu e.

« Savez-vous que Clive Sincla ir finan ça l a construction de ses usines en France

avec les sommes recueillies par les com- m andes par corre spon dan ce des ZX qu'allaient f ab riquer ces mêmes usines 7

Que sur l e marché de l'élec tron ique, il est de pratique courante , lo rsqu'on se sent à peu près à même de l e réa- liser, de proposer un produit au public, quitte soit à en lancer la fabri ca ti on s'il éveille un intér êt suffisant, soit à r em- bourse r et à passer à autre chose dans le cas co ntrai re 7

Que si nous ne nou s étions pas posi- tionné s rapid em e nt sur le marché des

« plans pour réaliser soi-même sa tortue de sol », nous au ri ons fortem e nt ri squé d'être coiffés au poteau par une in évi - table concurrence 7

Car l' id ée d'une t o rtue « LOEGO »,

nou s la tenons de Symour Pape rt lui- même, elle n'est p as nou velle hors de nos fronti ères et , le co urri e r reç u nous le con f irm e, en cours d'exploration ici et là en France ... »

Ten ant ce genre e propos, essftya s d'imaginer la tête qu'eut fait, en m'écou - t ant, un quelconque représentan t de la vérité t echnolog ique, version Éducati on nation ale.

Vous savez, ce ux qui ne veulent jamais voir qu'une seule tête : un e m ême fabri- catio n parachutée à tou s les élèves d'une classe, voire d'un collège, voire, à défaut de mi e ux, d'une régi on, gé n é- reu seme nt et magistralement nappée d'une sauce théorique plus ou moins assortie, réalisée

av~c

le matériau que voici, l es outi ls et les « bons gestes »

que voi là, les dessins et p rocess us de fabrication g ravés dans le marbre sacré de « gammes » révélées une fois pour toutes ...

La no te uniquement là pour sa nctionner la fidélit é appo rt ée dans la rep rod uc- tion du modèle ain si impo sé ... imposé lui -même par le respect que l'on doit aux saintes prog ression s délivrées une

fois pour t outes par la vénérab le h ié- rar chie.

En un mot, l eu r fameuse « démarch e te chn ologique » de ringards.

Ringards de l a p édagog ie, bien sû r, qui n e sau raien t former à tel compte que de min ables exéc utants dont nul n'a plus l'emploi.

Mais, ainsi en témoigne le nombre en r égulière diminution des dépôts de brevets, ringards aussi de l 'éco n omi e, qu i contribu ent sans nul doute, et quoi qu 'i ls en disent, à la baisse co n st ante de la créativité et de l'esp rit d'entre- pris e dans notre pays.

Alex LAFOSSE

(1) Le dossier, désormais complet, de fabri- cation de SIMONE est toujours disponible auprès de la coopérative de l'atelier E. M. T.

classes de troisième, Collège - 24380 Vergt, contre un chèque de f()() F au nom du Foyer socio-éducatif.

5

(8)

6

L'EXPÉRIENCE

« D'ÉCRILECTURE » TÂTONNÉE à l'école Mireur

La présentation qui suit, vise à proposer au praticien un en- semble de repères et d'outils dont nous sonzmes expérimenta-

teurs ... Elle n'a donc pas valeur d'exemple à reproduire, mais de témoignage d'un travail effectué coopérativement par trois éducateurs en section enfantine, cours préparatoire, cours é/é- tnentaire première année* .

QUE FAIRE .?

COMMENT FAIRE?

En septembre 1986, l'école Mireur de Draguignan (sous-préfecture du Var), école à cinq classes et section enfantine, bâtiment haut du XVIIe siècle en plein Centre-ville, petite cour goudronnée en- caissée, classes au premier étage, de- vient école expérimentale en pédagogie Freinet, au terme de dix années de tra - vail et de démarches.. . Pour cela, un projet a été rédigé et corrigé à trois reprises . La dernière mouture, celle de 1984, est celle que « clandestinement »

nous avons suivie en 1984-1985. Ce projet, en bref, dégageait deux cycles dans le cursus scolaire : S . E./C.P./

C. E.1, c'était le Cycle

1

avec, comme dominante, la libre expression, et C. E.2/

C.M.1/C.M.2, c'était le Cycle Il ayant comme dominantes, le travail personnel et la recherche.

En ce qui nous concerne, les trois ni - veaux du Cycle 1, nous avons fait des

tentatives de décloisonnement à la carte (chaque matin, dans chacune des trois classes, était annoncé le contenu des ateliers pouvant intéresser d'autres en- fants) . Sans entrer dans l'analyse, la tendance (hypothèse formulée au départ) choisie dans l'expression-création n'a pas été satisfaisante dans le pro- blème de la démarche de lecture. Ren- trée 1986 donc, c'est pour nous la deuxième année à travailler ensemble et, confrontés à la nécessité de rectifier nos choix pédagogiques, nous cher- chons que faire, comment faire, pour mener l'expérience vers la terre ferme .

D'ABORD, PARTIR DE LA TERRE FERME

Notre questio!lnement voudrait intégrer une démarche de lecture dynamique (cf. articles L'Éducateur 1 à 9/1985- 1986) à notre pratique de la Méthode naturelle. Je me contenterai ici de livrer

Noëlle Goura/eau, Henri Go, Suzanne Zando.

le résultat de nos échanges et de notre réflexion sur la pratique de l'année passée en ce domaine.

moyens de la Méthode naturelle, qui coulera naturellement en tant que méthode au moment opportun.

1. Ne pas larguer inconsidérément les amarres pour se jeter dans le débat

coopératif (prémisse). APERÇUS SUR LA TERRE

FERME

2. Partir de la terre ferme, c'est-à-dire de la structuration et de la contrainte.

3 . Fournir un radeau sur lequel s'ap- puyer pour la traversée des eaux sombres vers l'autre rive (on le laissera couler ensuite).

Nous disions que la première chose est de donner à la pédagogie son ass ise, en fait d'en situer la terre qui nourrira le travail. Cela commence, en section

enfantine, par un contact quotidien avec l'écrit. Intégrée à la vie quoti- dienne sous une multiplicité de formes, l'action de lire est sollicitée par l'édu- ca trice à tout moment. Au C. P./ C. E.1, les enfants continuent ce travail et développent d'autres compétences en accédant peu à peu à J'utilisation de l'écrit comme lieu d'expression. C'est l'essentiel fondement de la démarche : l'écrit non plus uniquement outil, mais li eu et sujet ...

TERRE FERME : Qu'est-ce que lire ? Qui lit ? A quel niveau de compé- tence ? Cela détermine un ensemble de contraintes établies par l' éd uca -

teur : sa demande.

RADEAU : Pourquoi lire ? Quoi lire ?

Comment lire ? Cela détermine un ensemble d'outils, de techniques, et une structuration de l'espace- temps coopératif établie par l'édu- cateur : so n action.

AUTRE RIVE : Pourquoi lire, encore ? Le plaisir de lire : l'intégration de connaissances, le fonctionnem en t de questions, l'exploration de soi.

Cela détermine le sens et les

Nous donnerons un exemple rapide du contexte dans lequel les enfants sont accueillis par l'éducateur, et qui défi- nit au départ la demande de celui-ci (tableau).

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:: Présentatloa de livres de la blblloth~que

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