• Aucun résultat trouvé

ESSAIS D'UN CÂBLE ARMÉ SOUTERRAIN POUR COURANTS TRIPHASÉS À 27000 VOLTS

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "ESSAIS D'UN CÂBLE ARMÉ SOUTERRAIN POUR COURANTS TRIPHASÉS À 27000 VOLTS"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

82 LA H O U I L L E B L A N C H E

Essais d'im Cable armé souterrain pour courants Iriphasés á 27000 volts

Le développement toujours croissant des distributions d'énergie électrique a conduit á des modifications succes- sives du matériel des lignes de t r a n s p o n . Alors qu'au debut le matériel des lignes télégraphiques était á peu prés suífisant, bientót, avec l'accroissement simultané des ten- sions et des intensités, on d u t recourir á l'emploi d'iso- lateurs spéciaux et de pylónes métalliques de solidité t o u - jours plus g r a n d e .

Ces lignes aériennes, qui paraissaient jusqu'ici les seules possibles économiquement pour ces transports, ne sont pas sans présenter de sérieux inconvénients. Elles sont e n c u m - brantes, difliciles á établir á la traversée des lieux habites ; en outre, elles sont exposées aux troubles atmosphériques contre lesquels les meilleurs appareils de protection ne sont pas toujours efEcaces. Enfin, elles ne sont pas sans présenter des dangers de contact avec les personnes.

A mesure que ces lignes aériennes augmentaient en importance et en coüt k i l o m é t r i q u e , l'écart de dépense entre elles et les lignes souterraines tendait á se niveler.

II restait á d é m o n t r e r expérimentalement que ces derniéres étaient capables de fonctionner en service normal sous les tensions sanctionnées p o u r les cables aériens, sans cepen- dant qu'il füt nécessaire de d o n n e r au cable des dimensions incompatibles avec une saine économie.

L'importance de cette démonstration experiméntale était evidente; aucune Compagnie d'Electricité n'aurait consenti á risquer, de prime a b o r d , l'emploi p o u r les tres hautes tensions de cables souterrains sans avoir acquis une c e r t i - tude au sujet du bon fonctionnement d'une canalisation semblable,

La maison Geoffroy et Delore, aprés une étude appro- fondie, proposa, á la fin de 1 9 0 3 , á la Compagnie T h o m s o n - H o u s t o n , de faire sous son controle,, et avec son concours, une expérience démonstrative á cet égard, á la p r e n d e r e occasion qui se présenterait de transporter l'énergie élec- trique sous tres haute tensión par cables souterrains. La Société T h o m s o n - H o u s t o n étudiait, précisément á cette époque, le transport de forcé d ' E n t r a y g u e s á T o u l o n , qui devait se faire sous une tensión efficace de 2 8 0 0 0 volts (*).

M. Renaud, directeur general, et M. de Marchena, ingé- nieur en chef de la Compagnie T h o m s o n - H o u s t o n , accep- térent de faire l'essai proposé par la maison Geoffroy et

Delore c'est-á-dire mettre en serie avec la ligne aérienne, á l'arrivée á T o u l o n , un cable souterrain armé. Ce cable devait par conséquent subir tous les á-coups inhérents á une installation en marche nórmale et industrielle : variations brusques de r é g i m e , coupure des feeders en charge, surtensions possibles dues aux décharges a t m o s - phériques, etc., toutes causes pouvant produire des surélé- vations de voltage, sur l'importance desquelles les avis sont partagés, mais qui peuvent certainement atteindre plusieurs fois la tensión n ó r m a l e de fonctionnement.

Le p r o g r a m m e établi comportait la fourniture de 1 3 y 5 métres de cable á trois conducteurs, isolés et armes, possé- dant une section utile de cuivre de 25 millimétres carrés par conducteur, et constitués de maniere á permettre de fonctionner industriellement sous une tensión efficace de

(*) Voir La Houille Blanche, janvier 1906.

26 0 0 0 volts entre conducteurs et de i 5 o o o á i 5 5oovolts entre un conducteur et la t e r r e .

Avant l'expédition, ces cables devaient étre soumis en usine á des essais sous les tensions et p e n d a n t les durées indiquées ci-dessous :

a) E n t r e deux \ 6 0 0 0 0 volts efficaces pendant 1 heure conducteurs ( 8 0 0 0 0 — — 1 minute

b) E n t r e c o n - í 36 0 0 0 — — 1 heure ducteurs e t p l o m b ( 5o 0 0 0 — — i minute (c'est-á-dire, pendant 1 m i n u t e , trois fois ou trois fois et demie la tensión n ó r m a l e de service).

<?) S u r deux échantillons de 2 métres de longueur il devait étre fait, á titre de renseignement, des essais de cía-

quage, jusqu'á la plus haute tensión qu'il serait possible d'atteindre entre un conducteur et les deux autres reunís á la chemise en p l o m b .

Aprés la mise en place des cables, il devait étre effectué sur la totalité de la canalisation un essai prolonga pendant une heure sous u n e tensión de 26 0 0 0 volts entre un con- ducteur et les deux autres réunis au p l o m b .

Afin que l'expérience füt plus instructive, il fut convenu qu'on essayerait en m é m e temps deux types de cables avec des épaisseurs différentes de diélectrique. II importan, en effet, de se rendre c o m p t e de Pépaisseur m i n i m u m á laquelle on pouvait pratiquement descendre, le cable devant étre avant tout industriellement utilisable. A cet effet on pre- para : i° un cable A dans lequel l'épaisseur de la coucbe isolante correspondrait au m i n i m u m jugé admissible, et 2° un cable B dans lequel l'épaisseur était encoré plus réduite.

Ces cables étaient du type dit á trois conducteurs cor- deles, réunis sous la m é m e chemise de p l o m b et la méme a r m a t u r e . Chaqué c o n d u c t e u r , constitué par du cuivre de;: h a u t e conductibilité, avait une section de 2 5 millimétres carrés, et était isolé p a r u n e couche de cellulose imprégnée d'une matiére isolante spéciale. L ' a r m a t u r e comprenait :,' une gaine de p l o m b , un mátelas de filin g o u d r o n n é , deux feuillards d'acier enroulés en hélice dans le m é m e senset- formant couvre-joint l'un par rapport á l'autre, et enfin un dernier mátelas extérieur de filin g o u d r o n n é .

Les essais á Fusine d o n n é r e n t les résultats suivants :

C a b l e A C a b l e B

E s s a i s d u — •

Tampárature Températe

Capadles hlométriques (microfarads par kilométres) :

0 , 0 8 7 23« O.Oíl-2 2 ° Entre un conducteur, les deux

0 , 1 5 5 » 0 , 1 6 5 » Isolement kilométrique (en mégohms

par kilométre):

Entre un conducteur, les deux autres

1 , 4 0 0 » 9 5 0 s

2 min. 3 min.

Le cable A fut essayé (par bobines d'environ 2 0 0 métres) á : 6 0 0 0 0 volts pendant i 5 ' , entre conducteur et plomb;

9 2 5oo volts p e n d a n t j 5 \ entre c o n d u c t e u r s .

Le cable B ne fut essayé, dans les m é m e s conditions, qu'á 56 0 0 0 et 9 0 0 0 0 volts.

Ces essais furent répétés plusieurs fois s u r les memS bobines et toujours sans incident p o u r les cables.

Des échantillons, prélevés sur chaqué catégorie de cable

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1906022

(2)

LA H O U I L L E B L A N C H E 8 3

ont été soumis aux p l u s hautes tensions (un peu plus éle- vées que dans les essa's sur les bobines, á cause de la tres faible capacité des échantillons qui avaient seulement quel- ques métres de l o n g u e u r ) .

Les plus grandes précautions furent prises p o u r ees essais de claquage qui ne sont pas encoré d'une p r a t i q u e cómante, et la plus haute tensión obtenue fut de 9 7 0 0 0 volts. . .

Pendant ees essais, qui furent renouvelés plusieurs fots et á des températures différentes, on n'a pu obtenir aucune décharge disruptive á travers le diélectrique, m é m e d a n s le cas du cable le moins isolé (B).

Quand on atteint de telles tensions, il devient tres diffi- cile de préparer les expériences qui exigent des bouts tres longs pour les échantillons en essai •, de fortes aigrettes .sont nettement visibles : elles c o u r e n t de Páme en cuivre á la chemise de plomb ; les surfaces en jeu facilitent la formation de ees eííluves, et il est difficile d'éviter de fortes étincelles qui, créant de rapides oscillations et de b r u s q u e s ch.ingements de régime, sont néfastes p o u r les transfor- m a t e u r s .

Dans un essai á h a u t e tensión entre conducteur et p l o m b , la repartition du potentiel n'est pas linéaire et le diélec- trique travaille davantage d a n s le voisinage du cuivre que sous la gaine de p l o m b . II faut aussi r e m a r q u e r que le petit diamétre d'un conducteur en cuivre de 2 5 millimétres carrés est une circonstance défavorable p o u r la bonne résistance du diélectrique.

Dans le cas du cable B, essayé á Goooo volts entre con- ducteur et plomb, les formules connues i n d i q u e n t que le travail máximum du diélectrique est au voisinage du cuivre de 2 0 0 0 0 volts par millimétre en chiffres r o n d s .

La pose du cable a été faite par les soins des construc- teurs MM. Geoffray et D e l o r e .

II a été ouvert une tranchée de om9 0 de profondeur et de imi 5 de l a r g e u r ; le fond de la tranchée a été recouvert d'une couche uniforme de omi o " d'épaisseur de sable de carriére sur laquelle les cables ont été d é r o u l é s ; ils o n t été ensuite renfermés d a n s un cloisonnage en b r i q u e s , afin d'éviter les détériorations accidentelles Les parois verti- cales ont été constituées par une rangée de briques creuses de 4,5 X t i X 21 placees bout á b o u t . O n a rempli de sable; puis la couverture de cette espéce de caniveau a été faite avec des briques creuses de 3 X 14 X 2 1 , posees á plat sur les premieres ; ensuite les tranchées ont été rem- blayées.

Les plus faibles rayons de c o u r b u r e se t r o u v a i e n t á l'entrée du poste du B r u n e t et á la boucle d ' e x t r é m i t é ; ils étaient au m í n i m u m de 2 m é t r e s .

La tranchée renfermait encoré un a u t r e cable en paral- léle avec lui. La tranchée contenait en o u t r e le cable p o u r 3 5oo volts alimentant l'usine des t r i m w a y s .

Les cables armes partaient du tableau du poste du B r u n e t ety revenaient aprés avoir formé une boucle. Une simple manceuvre de couteauxá double effet permettait d'introduire les cables armes en serie avec la ligne aérienne ou de faire arriver directement le c o u r a n t s u r les barres ó m n i b u s .

L'installation devait étre faite, d a n s l'esprit du projet pnmitif, de telle sorte que les bobines de self et les para- foudres puissent proteger les cables armes contre les s u r - tensions possibles sur la ligne aérienne (ees conditions de protection sont des plus c o u r a n t e s , m é m e dans les t r a n s - portsde forcé á plus faible voltage).

C e p e n d a n t , les selfs étaient mises hors circuit q u a n d on branchait les cables. Les expériences n'en sont que plus concluantes, les cables n'ayant été a u c u n e m e n t proteges contre les s u r t e n s i o n s qui se sont certainement produites p e n d a n t t o u t e la d u r é e de la mise en service, n o t a m m e n t en raison des n o m b r e u x coups de foudre que l'installation a eu á s u p p o r t e r .

L ' i n t e r r u p t e u r á c o m e s place sur le circuit des cables n'a jamáis servi ; il fonctionnait tres mal, et son usage était plutót d a n g e r e u x .

P o u r enlever les

cables

du circuit, on coupait d'abord les i n t e r r u p t e u r s á huile sur 2 8 0 0 0 volts ; les couteaux ordi- naires suffisaient á couper le courant de capacité.

Les essais d'isolement effectués aprés la p o s e , e t successi- vement entre chacun des trois c o n d u c t e u r s et la terre ont donné les résultats suivants exprimes m é g o h m s par kilo- m é t r e .

LONGUEUliS T E M P S D ' É L E C T I I I F I C A T I O N CABLES

Mitres 15

secantes 30

S6C0nÍ8S minute 2 minutes

3 minutes

5 minutes

10 minutes

A A + B

8 0 0 1 . 4 0 0

4 2 0 5 6 0

» 7 4 0 5 3 4

1 . 2 0 0 1 . 0 0 0

1 . 6 0 0 1 . 6 0 0

»

2 . 3 6 0

» 3 . 4 0 0

On a ensuite p r o c e d e , avant la mise en service réguliére du cable, á deux essais de haute tensión.

Les essais e u r e n t lieu d a n s la nuit du 27 au 2 8 janvier de Pannée d e r n i é r e .

Dans le p r e m i e r essai, le point neutre du transformateur était á la t e r r e , les trois c o n d u c t e u r s du cable étant b r a n - chés seuls sur les trois phases de l'installation. Le courant nécessaire était p r o d u i t par u n des moteurs synchrones de l'usine des t r a m w a y s t o u r n a n t en génératrice ; de ce fait, le voltage á la sortie du t r a n s f o r m a t e u r a pu étre porté p r o g r e s s i v e m e n t jusqu'á 3o 0 0 0 volts. Ce voltage qui n'a pu étre dépassé, le rhéostat de la génératrice étant á bloc, a été m a i n t e n u p e n d a n t une d e m i - h e u r e environ.

Dans le deuxiéme essai, le point neutre du transforma- teur était isolé, une des phases de l'installation étant mise á la t e r r e . Le voltage a été m o n t é graduellement jusqu'á 28 0 0 0 volts, et a été maintenu p e n d a n t une d e m i - h e u r e environ. Cette tensión de 28 0 0 0 volts s'est done exercée entre Pun des conducteurs du cable et l ' a r m a t u r e .

II est á r e m a r q u e r q u e p e n d a n t ees deux essais le cable n'était protege ni par les parafoudres ni par les selfs; il se trouvait done dans des conditions défavorables. P o u r t a n t ce cable s'est parfaitement bien c o m p o r t é et a pu étre mis en service i m m é d i a t e m e n t , c'est-á-dire en serie avec la ligne aérienne du t r a n s p o r t de forcé d ' E n t r a y g u e s .

La deuxiéme expérience c o n s t i t u a i t u n e véritable épreuve.

L'une des expériences fut particuliérement intéressante, et méme impressionnante á cause des p h é n o m é n e s secon- daires q u i furent constates p e n d a n t Pessai. II s'agissait de mettre une des phases du transformateur á la t e r r e , c'est-á- dire de la r e u n i r á l'enveloppe en p l o m b du cable a r m é , et de pousser d a n s ees conditions au m á x i m u m de voltage qu'il était d o n n é d'atteindre, ce qui é v i d e m m e n t , était une expérience audacieuse. Aussitót que les appareils i n d i q u é - rent 2 0 0 0 0 volts, toutes les masses métalliques du poste prirent une charge statique et de tous cotes a p p a r u r e n t de fortes effiuves n e t t e m e n t visibles d a n s Pobscurité ; elles étaient accompagnées d e b r u i s s e m e n t s tres caractéris-

(3)

84 LA H O U I L L E BL A N C H E

tiques. Ces phénoménes allérent en s'accentuant jusqu'á 28 0 0 0 volts, tensión a laquelle les crépitements furent net- tement percus malgré le ronflement du transformateur.

L'expérience d u r a u n e d e m i - h e u r e , p e n d a n t laquelle les opérateurs furent fortement impressionnés par les p h é n o - ménes qui se manifestérent.

Du 2 8 janvier au 3 aoüt 1 9 0 5 , les cables sont restes en service p e n d a n t environ 13o j o u r s .

P e n d a n t tout ce t e m p s , les parafoudres sont restes tels qu'on les avait montes, c'est-á-dire avec 56 intervalles d'air par parafoudre, ayant chacun une valeur de im2 5 , soit au total une distance explosive de 7 0 millimétres entre chaqué fil et la terre.

Le 3 aoüt, l'expérience jugée suffisamment concluante prenait fin, et le cable, aprés o u v e r t u r e de la tranchée, était relevé sur t o u r e t s .

En r e s u m e , l'expérience qui a été réalisée pendant une durée de six m o i s , sous le controle de la Compagnie T h o m - son-Houston et de la Société l'Energie électrique du Litto- ral, s'est poursuivie dans des conditions absolument industrielles, sur un réseau en activité de service ; le cable n'était, pour ainsi d i r é , pas protege ; il a eu á subir de nom- breux á-coups, provenant des incidents du service, qui ont cerrainement d o n n é lieu á de fortes surélévations de vol- tage. II n'était revétu que d'une épaisseur de diélectrique réduite au strict m i n i m n m , afin de r e n d r e l'expérience plus instructive en établissant, d'une p a r t , l'excellente résistance du diélectrique, en d é m o n t r a n t , en outre, la possibilité d'obtenir un prix de revient tres pratique. Malgré cela, le cable a toujours bien fonctionné et n'a donné lieu á aucun incident, méme le plus léger.

N o u s pensons done, et c'est notre conclusión, qu'ii est permis d'employer les cables isolés enfouis directement dans le sol pour la transmission de l'énergie électrique, méme aux tensión les plus élevées employées jusqu'á ce jour. II est toutefois indispensable de se servir de cables construits avec le plus grand soin et tres soigneusement essáyés.

De plus, nous s o m m e s convaincus que l'on parviendra á remplacer les lignes aériennes de transport d'énergie á haute tensión par des canalisations souterraines s u p p o r - tant les mémes voltages, présentant plus de sécurité et ne coutant pas davantage si ce n'est m é m e m o i n s . En effet, nous avons assisté, il y a quelque t e m p s , en compagnie d'un certaín n o m b r e d'électriciens, á des essais tres inté- ressants de canalisations souterraines, poussés pendant plus d'une heure jusqu'á 56 0 0 0 volts en courants alternatifs, tensión correspondant á la résistance m í n i m u m du rhéostat de réglage du transformateur dont on disposait, lequel était b r a n c h é sur une distribution d'énergie á potentiel constant.

Cette canalisation avait été fabriquée de toutes piéces en plein champ sur l'emplacement méme oú elle a été essayée.

Nous nous proposons, d'ailleurs, de revenir ultérieurement

sur ce sujet. ^ E . C .

ASSOCIATION FRApiSE POUR L'AIÍANCEMENT DES SCIENCES

Le Con g r e s de 1906 se tiendra á Lyon d a n s les pre- j o u r s du m o i s d'aoüt. Nous croyons s a v o i r q u ' u n g r a n d

n o m b r e de Communications i n t é r e s s e r o n t n o s l e c t e u r s ; n o u s en d o n n e r o n t ultérieurement le p r o g r a m m e .

Sur la quantité d'eau qu'on utilise dans un ruisseau

J'ai cherché précédemment (1) á montrer quel intérét pou- vait exister dans l'emploi simultané de deux chutes d'eau dans une méme usme ou sur un méme réseau de distribution d'énergie, l'une des deux ayant le caractére de haute chute.

J'ai indiqué des exemples et je puis citer encoré l'installation du lac Tanay, faite en Suisse par M. Boucher. Cette chute, la plus haute du monde comme le savent les lecteurs de La Houille Blancke, a eu principalement pour but de venir en aide á la Société des forces motrices de la Grande-Eau, qui a son usine á 10 kilométres de Vouvry, point ou aboutit l'eau du lac Tanay. L a Société était arrivée á l'extréme limite de l'utilisaüon de la Grande-Eau, dont le débit baisse beaucoup en hiver.

On crea done l'usine de Vouvry, en y placant des alterna- teurs de méme voltage et de méme fréquence que ceux de la Grande-Eau, de maniere qu'on puisse les mettre en phase sur le réseau.

L'usine de la Grande-Eau est actionnée par une chute déjá élevée, 200 m , mais celle-ci est cependant relativement basse si on la compare á la chute de Tanay-Vouvry, qui atteint 950 m. de différence de niveau et 9 2 0 m. de pression effective.

II resulta de l'accouplement des deux courants sur le méme réseau une utilisation meilleure du débit variable de la Grande-Eau ; c'est ce que M. Boucher montre dans sa bro- chure : « Forces motrices du lac T a n a y » et il nous permeltra de le citer textuellement.

Voici ce qu'il dit en parlant des simples ruisseaux des Alpes et de ceux qui sont l'émissaire d'im lac :

« Lorsqu'il s'agit d'eaux courantes, ruisseaux ou riviéres,

« on ne peut utiliser pour des services publics, forcé et lu- (( miére, qu'un volume d'eau correspondant aux débits en bas-

« ses eaux. Ces débits, dans les Alpes, sont á peine le quart

« du débit moyen. De plus, la consommation varíe beaucoup

« d'une heure á l'autre, la moyenne est l'e plus souvent infé-

« rieure au quarante pour cent du máximum. On n'utilise

« done que moins du quarante pour cent du quart de l'eau.

« soit moins d'un dixiéme. a

(( Au oontraire, lorsque les eaux peuvent étre emmagasinées

« totalement dans un lac, l'utilisation peut devenir intégrale,

« c'est-á-dire au moins dix fois meilleure.

II ajoute plus loin, parlant des usines de Vouvry et de la Grande-Eau qui peuvent travail'ler ensemble sur le méme réseau :

(( Cet accouplement des usines donne non seulement une

« tres grande sécurité au service, mais cree une puissance

« beaucoup plus considerable que la somme des puissances

« des usines isolées.

« E n effet, l'usine de la Grande-Eau seule ne peut pas utili-

<( ser plus que le dixiéme de l'eau de la riviére, comme nous (i l'avons vu plus haut. Reliée á l'autre elle peut, pendant la

« plus grande partie de l'année, utiliser un volume d'eau

<( beaucoup plus grand que celui de l'étíage, parce que des

<( qu'elle en manque, les puissantes reserves du lac Tanay

« viennent á son secours. »

Si une haute chute n'a pas de lac pour l'alimenter et per- mettre l'emploi judicieux de l'eau, on pourra cependant, d'une maniere genérale, creer un réservoir qui, ne fút-il que jour- nalier,_ améliorera singuliérement sa puissance pratique et son pouvoir de régularisation, lui permettant de venir en aide á quelque basse chute et d'utilfeer, sur les deux cours d'eau, une quantité de leur éncrgie totale disponible qui soit supérieure au dixiéme que M. Boucher montre si bien étre le résultat ordinaire dans les installations de réseaux électriques.

BEAVET, Ingénieur E.'C.-P' (1) Voir La Houille Blanche, n o v e m b r e 1 9 0 5 .

Références

Documents relatifs

(on applique les règles de composition) Comment peut-on étudier le signe d’une fonction?. On la factorise et on utilise les règles de signe des fonctions affines (ax + b) ou

En conséquence il va se manifester dans le conducteur central lorsque la profondeur de peau sera de l’ordre de r 1 soit pour des fréquences de l’ordre de 24 kHz, mais il

Mais toute sa vie elle aspire à un ailleurs mythique et quand, enfin, le docteur, à l’indépendance, propose de lui donner sa maison, elle refuse le cadeau malgré

Analyse du total des informations correctes produites au Questionnaires Q1 et Q2 Nous analysons, tout d’abord, le total des réponses correctes aux questions portant sur la base de

Sur la propriété de minimum dont jouissent la circonférence du cercle, entre les périmètres des figures planes de méme surface, et la surface de la sphère, entre toutes celles

aura toujours ùne quatrième tangente AB- qui , avec les trois autres , formera un quadrilatère ABCD par les milieux des diagonales duquel. passe la droite arbitraire

Dans sa contribution il analyse le théme de la difficulté de communication doté de différences linguistiques entre les Acadiens et le reste du monde, et Pierre L'Hérault

Diremos así que en (4a), por ejemplo, el primer segmento Dupont leyó todo Chomsky desencadena la aplicación de la forma tópica directa, bajo su aspecto regular, de un Topos T 1