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Les aléas de la libre circulation de l'information dans les nouveaux médias en Tunisie

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ESSACHESS. Journal for Communication Studies, vol. 5, no. 1(9) / 2012: 125-138

eISSN 1775-352X © ESSACHESS

Les aléas de la libre circulation de l'information dans les nouveaux médias en

Tunisie

Zouha DAHMEN-JARRIN

Docteure, Chercheure associée au GRESEC EA 608, Université Stendhal Grenoble III, France

z.jarrin@laposte.net

Résumé : Cet article interroge le rôle du dispositif de micro-blogging Twitter dans le mouvement de mobilisation protestataire tunisien qui a conduit à la chute du président Ben Ali. Au travers d'une approche sémio-pragmatique des discours produits et partagés en ligne, se révèlent les interactions construites entre les acteurs de la mobilisation informationnelle et s'expriment les logiques expressives déployées au regard du contexte politique et médiatique réprimé. L'analyse des

« stratégies » discursives des acteurs engagés sur la plateforme montre la construction symbolique du mouvement social au travers de ce média donnant un appui informationnel aux actions militantes entreprises dans la rue.

Mots-clés : activisme, Twitter, mouvement social, Tunisie, mobilisation, information

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The hazards of the free flow of information in the “new media” in Tunisia

Abstract: This article examines the role of system micro-blogging Twitter in the Tunisian protest movement mobilization that led to the downfall of President Ben Ali. Through a semio-pragmatic approach of discourses generated and shared online, turn out the interactions constructed between actors of informational mobilization and occur expressive logics deployed under the political and media context repressed. Analysis of « strategies » discourse of the actors involved on the platform shows the symbolic construction of social movement through the medium giving information support for militant actions undertaken in the street.

Keywords: Activism, Twitter, social movement, Tunisia, mobilization, information

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1. Introduction

La diffusion des pratiques de l'Internet et les possibilités techniques offertes aux citoyens d'interagir par le truchement de ce dispositif de communication ont relancé sur la scène du débat public la question de la liberté des médias, notamment dans des pays soumis à des régimes politiques autoritaires. Un glissement terminologique semble désormais s'opérer dans la définition de la liberté médiatique. De la liberté de la presse, l'on semble aujourd'hui défendre et revendiquer plus généralement la liberté d'expression sur les réseaux. Les récents rapports émanant des grandes organisations internationales de défense de la liberté de la presse dressent un bilan sombre concernant l'état des libertés des médias en Tunisie. Les enquêtes de Freedom House et Reporters Sans Frontières concernant les médias classiques et Internet font état d'une dégradation substantielle de l'environnement médiatique tunisien ces dernières années1. S'appuyant ainsi sur l'avis des experts, des consultants et des militants des organisations nationales de défense de la liberté de la presse (English, Becker & Vlad, 2011), les deux organisations questionnent selon des méthodologies différenciées les violations des libertés médiatiques et les atteintes au travail journalistique leur permettant de classer graduellement les pays selon leurs pratiques de la liberté d'expression dans les médias.

Ces enquêtes recensant les pratiques des instances gouvernementales à l'égard des médias en Tunisie, auxquelles l'on peut aussi ajouter les travaux d'autres organisations Internationales comme les rapports de l'OpenNet Intitaive en 2005 et

1 Voir le classement de RSF, fr.rst.org/sip.php?page=classement&id_rubrique=1034 et le rapport de FH, www.freedomhouse.org/report/freedom-world/2010/tunisie

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ESSACHESS. Journal for Communication Studies, vol. 5, no. 1(9) / 2012 127 de l'OLPEC en 2010,2 sont parfois relativisées et les dispositifs de contrôle et de surveillance gouvernementaux sont souvent sous-estimés par les recherches se focalisant sur les capacités techniques d'interaction et d’agrégation des réseaux numériques mises au profit des citoyens. Les médias sociaux par leurs différents usages contribuent collectivement à transformer l'environnement informationnel des pays sous régime autoritaire et à briser la capacité des Etats à contrôler la circulation des informations, des images et des opinions (Lynch, 2007 ; Saada, 2011). Les soulèvements populaires ayant conduit au départ des présidents tunisien et égyptien au début 2011 ont, à leur tour, nourri les discours médiatique et même académique célébrant une vision optimiste et idéalisée des technologies de la communication en réduisant « les révolutions populaires » à la performance technologique des réseaux de communication (Castells, 2012 ; Shirky, 2011). La mobilisation massive des médias sociaux à des fins de contestation politique a fait apparaître l'espace virtuel comme étant à l'origine de ces « révolutions ». D'où une conception déterministe marquée par un idéal libéral ou libertaire de l'Internet semblant avoir cours, à laquelle s'oppose une approche moins optimiste et nuancée de la « révolution Twitter » (Morozov, 2011, Mejies, 2011), revalorisant ainsi le pouvoir des techniques de surveillance qui sont inscrites au sein même de cette technologie libératrice.

Il s'agit pour nous dans cet article de dépasser les écueils d'un certain déterminisme technologique qui réduit le changement politique intervenu en Tunisie à une mobilisation protestataire sur les réseaux socio-numériques en essayant de comprendre empiriquement la manière dont les internautes tunisiens se sont saisis du réseau de micro-blogging Twitter au cours du mouvement social de l'hiver 2011.

A partir d'une investigation centrée sur les modalités expressives des activistes et citoyens en ligne, nous envisageons de mettre en lumière la logique de leur mobilisation en montrant la façon dont ils ont médiatisé la contestation populaire et relayé l'information, dans un environnement marqué par une censure médiatique des évènements, et comment ils ont pris part à cette ouverture de parole que favorise le réseau de micro-blogging tout en propageant les techniques de contournement et en considérant les contraintes répressives et les risques qu'ils encourent à la suite d'une telle mobilisation. Nous posons l'hypothèse selon laquelle l'implication des médias sociaux et en particulier de Twitter dans le mouvement social tunisien doit être envisagée en terme de processus impliquant une mobilisation on-line et off-line, toutes deux soumises à la mouvance des rapports de force sociaux pendant la crise tunisienne de l'hiver dernier. La « réussite » de la mobilisation populaire, soulignent Larbi Chouikha et Eric Gobe, « ne doit pas nous faire perdre de vue qu'elle s'articule

2 Les sources sont respectivement : le rapport de OpenNet Intitiative sur le site

opennet.net/studies/tunisia et celui de l'OLPEC au

www.ifex;org/tunisia/2010/01/20/internet_freedom_report/fr/

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à une « révolution de palais » conduite par l'armée et certains éléments de l'oligarchie au pouvoir » (Chouikha & Gobe, 2011, p. 219)

2. A l'arrière plan des récentes cyber-mobilisations en Tunisie : des médias contrôlés et une contestation grandissante

Pour évaluer la part qu'ont pris les médias sociaux et en particulier le réseau de micro-blogging dans le mouvement protestataire en Tunisie, il nous semble important de revenir sur les circonstances médiatiques et socio-politiques qui précèdent à l'émergence des usages contestataires des nouveaux réseaux. La mobilisation numérique des internautes intervient dans en environnement médiatique entièrement contrôlé par l’État. L'une des caractéristiques majeures qui distingue le secteur des médias dans la Tunisie indépendante est sa faible autonomie par rapport aux instances hégémoniques de l’État. Une logique de néo- patrimonialisation affecte le développement de la presse écrite et la diversification des médias audiovisuels, consistant à un accès sélectif des personnes privées et des citoyens aux médias et une restriction de la liberté d'expression. Tout en proclamant des droits et des libertés pour tous les citoyens dans l'accès aux médias, l’État les applique de manière sélective et discrétionnaire. La libéralisation des médias s'inscrit dans une même logique paradoxale d'une main mise étatique sur le secteur.

De ce fait, émergent des pratiques clientélistes faites d'allégeances, de censure et d'autocensure où le droit s'avère incapable de réguler les pratiques des différents acteurs (Chouikha, 2009 ; Ferjani, 2009).

Cependant, l'avènement de l'Internet semble donner un élan à l'expression citoyenne sur les réseaux. Des espaces numériques autonomes pour la circulation de l'information et l'échange d'opinions se sont créés et sont entretenus et relayés aux tunisiens restés en Tunisie par la communauté diasporique (Lecomte, 2009 ; Chouikha, 2009). La censure pratiquée systématiquement par l'instance étatique surveillant le Net, en l'occurrence l'Agence Tunisienne de l'Internet (ATI), devient une affaire de débrouillardise citoyenne pour l'accès aux sites censurés, de prouesse technique des usagers du Net et un cheval de bataille pour les blogueurs contestant la clôture médiatique et, au-delà, le musellement de la société civile. On note déjà à la veille du mouvement social, une parole individuelle ascendante qui tente de s'organiser dans des actions collectives au fur et à mesure que l’État resserre davantage l'étau autour des libertés numériques retrouvées. Une forme de radicalisation politique touche ainsi malgré eux les internautes les moins politisés, encouragés par la popularité des nouveaux réseaux socio-numériques que sont Facebook et Twitter (Lecomte, 2011). Pour autant, cette contestation citoyenne grandissante a très peu de relais dans la société civile et demeure en marge des partis politiques d'opposition et des organisations de défense des droits de l'homme en

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ESSACHESS. Journal for Communication Studies, vol. 5, no. 1(9) / 2012 129 Tunisie. Son mérite est qu'elle a permis à certains activistes un entrainement continu, l'acquisition d'un savoir-faire technique et des liens tissés via les réseaux avec des journalistes et des médias étrangers ainsi qu'avec des activistes transnationaux défendant les droits de l'homme et la liberté d'expression sur le Net. L'expérience acquise dans la résistance numérique face à la censure sera mise à profit dans la médiatisation sur les réseaux numériques du mouvement de protestation né à la suite des évènements de Sidi Bouzid en Tunisie, où un jeune homme, marchand ambulant, s'est immolé par le feu pour dénoncer le néopotisme, la corruption et l'injustice sociale.

3. Configuration sémiotique de Twitter et considérations méthodologiques En s'attachant à analyser les logiques expressives des internautes tunisiens au cours du mouvement social à partir du réseau de micro-blogging, il nous semble important de comprendre et de souligner l'architecture technique ou plus exactement le cadre énonciatif dans lequel se déploient les prises de parole des internautes. Les messages postés, souvent de manière spontanée, via le web ou à travers des dispositifs mobiles, s'inscrivent dans des normes techniques d'usage et d'énonciation propre au réseau Twitter. Celui-ci possède des propriétés discursives fonctionnelles, lesquelles forment un Discourse Universe structuré et déterminé par un système de signes sémiotiques connectés aux paroles échangées sur la plateforme (Thimm, 2012). Ce sont les quatre signes opérationnels suivants qui sont reliés au discours : (1) @ qui marque le destinataire du message, c'est à dire celui à qui le discours est initialement adressé (2) # le hastag qui signifie le sujet de discussion et qui permet l'organisation de la parole (3) RT le retweet permettant le partage et la remise en boucle du message (4) http:// indiquant le lien URL qui renvoie vers d'autres dispositifs médiatiques pour appuyer l'argumentation. Ces différents signes, traduisant les fonctions communicatives du micro-blogging, favorisent l'entrée des citoyens ordinaires dans la sphère du débat politique et facilitent leur participation aux échanges politiques médiatisés. En ce sens, les stratégies discursives des différents acteurs s'activant via ce média sont en quelque sorte formatées en partie par les logiques techniques et sémiotiques du dispositif : exprimer en 140 caractères une opinion, un commentaire ou une réaction en respectant plus ou moins les normes de l'interaction médiatisée telles qu'elles se présentent dans l'interface.

De ce cadre énonciatif propre au réseau Twitter et de l'objet défini dans cet article découle la méthodologie adoptée pour conduire notre travail d'investigation et de recueil de données. Nous établissons de ce fait une analyse pragmatique des discours échangés sous Twitter en nous référant à la théorie de l'énonciation définie par Ducrot, à savoir que celle-ci apparaît dans l'énoncé et « se structure à partir d'aspects de l'énoncé relatifs aux interlocuteurs d'une part, et de ceux qui touchent à la relation, d'autre part » (Meunier & Peraya, 2010, p. 81). L'énonciation transmise

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par l'énoncé est par ailleurs considérée comme accomplissant un acte. La parole est une action constitutive de l'engagement personnel du locuteur. Les actes contenus dans les discours sont par conséquent des actes sociaux constitutifs de rapports sociaux. (Meunier & Peraya, op. cit., p. 145).

En nous focalisant sur les prises de parole échangées sous Twitter, nous avons cherché à accéder aux archives des tweets que nous avons pu observer et lire sur notre Timeline pendant les événements. Pour ce faire, nous avons fait appel au moteur de recherche du web social Topsy.com qui permet à la fois une recherche par mot-clé ou hashtag employé par les usagers de Twitter, par le profil public des utilisateurs et par date de publication. Néanmoins, le moteur de recherche ne représente pas en lui-même un véritable répertoire des données produites et ayant circulé sur le réseau social pendant la période révolutionnaire. En procédant à une recherche par le hashtag « #sidibouzid » des tweets publiés entre le 26 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, le moteur indique plus de 66000 tweets partagés mais seulement 1000 tweets sont accessibles au chercheur, c'est à dire 100 pages-écrans de 10 tweets chacune. Ceci entraîne forcément une distorsion dans les données que nous souhaitons analyser d'autant plus que le moteur, tout en ne livrant qu'une partie des éléments publiés au moment des événements, procède à un référencement des tweets en fonction des utilisateurs ayant le plus employé le hashtag à ce moment précis et des URLs les plus partagés.

Pour effectuer notre travail et contourner ces écueils méthodologiques, nous avons choisi deux corpus de données. Le premier comporte 420 tweets collectés à partir du hashtag « #sidibouzid » et à partir de la période de publication mentionnée ci-dessus. Ce corpus a pour fonction de situer la circulation de l'information dans un cadre général et d'avoir une approche globale des discours échangés et des informations partagées pendant cette période. Le second corpus sur lequel porte proprement l'analyse du discours est composé d'un échantillon de 178 tweets, prélevés en combinant 3 critères : le mot-clé, la date de publication et le profil de l'utilisateur du site. Nous avons mobilisé notre connaissance des acteurs que nous suivons et des profils auxquels nous sommes abonnés pour pouvoir accéder à leurs tweets archivés. Pour conduire notre analyse, nous commençons par un découpage des unités de la communication, en l'occurrence du discours partagé en nous référant aux signes qui y sont intégrés. Nous classons ces unités selon une grille comportant 5 catégories : Qui parle ? A qui ? RT ou non ? De quoi parle-ton ? Comment ? Ces catégories incluent 2 ou plusieurs sous-catégories que nous codons pour les besoins de l'analyse. Nous pouvons d'ores et déjà établir nos résultats sous deux grandes parties. La première est relative au jeu de l'interaction entre les acteurs de l'énonciation, à savoir le locuteur (celui qui parle), l'allocutaire (celui à qui la parole est adressée), l'énonciateur (celui qui prend en charge la parole ou RT) et les destinataires (les utilisateurs du réseau qui suivent le sujet). La deuxième partie forme les thèmes discutés et commentés incluant les liens transmédiatiques intégrés

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ESSACHESS. Journal for Communication Studies, vol. 5, no. 1(9) / 2012 131 aux discours émis ou repris, ainsi que les modalités de l'argumentation (comment ?) selon que la parole ait une dimension argumentative ou une visée argumentative (Amossy, 2000, p. 24). Ceci nous permettra d'identifier les stratégies discursives déployées, de comprendre la logique de mobilisation virtuelle et de mesurer à terme son étendue.

4. Prépondérance des blogueurs transnationaux et diasporiques et interactions interpersonelles

Comme nous l'avons vu précédemment, l'apparition des énoncés sous Twitter implique la prise en compte dans les actes de langage de l'ensemble des signes qui sont intégrés aux discours. Le locuteur, l'allocutaire et l'énonciateur qui sont les utilisateurs du site et les participants à la prise de parole à propos des événements tunisiens sont visibles par leurs avatars, leur identifiants et parfois leurs biographies.

Contrairement à Facebook, dont la popularité en Tunisie est incontestable, ce qui explique les différentes tentatives des autorités de bloquer l'accès des tunisiens à la plateforme, l'usage de Twitter est demeuré restreint à une élite urbaine, hautement qualifiée et mobile3. Ceci ne signifie pas l'existence d'une dichotomie sociale entre les usagers des deux plateformes ; il arrive que les utilisateurs de Twitter soient également présents sur Facebbok pour maintenir un réseau local plus large. Mais l'enjeu des tweeples est à chercher dans la capacité de leur réseau à constituer une importante caisse de résonance pour le mouvement, notamment à l'extérieur du pays.

Si le dispositif de micro-blogging reste donc non censurable, mis à part le ralentissement du débit de l'Internet, ce que l’État Tunisien a essayé de provoquer4, sa pénétration sociale en Tunisie pendant et après les évènements est néanmoins faible. Elle est estimée à 0,34% soit 35746 utilisateurs actifs entre le 1er janvier et le 30 mars 20115, alors que plus de 3,5 millions de tunisiens sont connectés à l'Internet en 20106.

Cette insertion modeste de Twitter ne nous renseigne pas suffisamment sur les usages réels par les utilisateurs au cours du mouvement de protestation ni sur l'identité des acteurs impliqués. Une immersion rapide dans le profil des blogueurs de notre premier grand corpus révèle que 75% des tweets reprenant le hashtag

« #sidibouzid » proviennent de blogueurs transnationaux et diasporiques7 Cette

3 Malek Khadraoui, Forum du journal Libération à Lyon, le 27 novembre 2011, www.forum- lyon-liberation.org

4 L'Etat égyptien a tenté une coupure totale des réseaux de télécommunications pour empêcher l'usage de Twitter pendant les protestations populaires

5 Arab Social Media Report, 2011, www.dsg.fohmics.net/en/asmr3

6 Rapport de l'UIT, 2012, www.itu.int/dms_pub/itu-d/opb/ind/D-IND-AR-2012-PDF-E.pdf

7 Dans les blogueurs transnationaux, on retrouve Weddady, qui est un militant mauritanien des droits de l'homme basé aux États-Unis, et Dima Khatib, correspondante de la chaîne

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estimation confirme une analyse évaluant la contribution de Twitter dans la propagation des informations à propos des événements en Tunisie et qui accorde une place privilégiée aux utilisateurs transnationaux et à la diaspora tunisienne ainsi qu'à des blogueurs basés en Tunisie s'activant à visage couvert8 A partir de cette approche, nous pouvons déjà mettre en évidence la prise en compte des participants aux interactions médiatisées des contraintes politiques et répressives en déployant des dispositifs sémiotiques subterfuges, comme l'anonymat ou le fait de ne pas intégrer systématiquement le mot-clé au discours. Ce qui implique une dilution des informations échangées. Il est par ailleurs intéressant de souligner que l'usage du hashtag « #sidibouzid » permettant d'organiser la conversation est monté en flèche les 13 et 14 janvier9, autrement dit, lorsque le régime a commencé à vaciller et que la sortie du président Ben Ali n'était plus imprévisible. De nouveaux acteurs se sont joints à la discussion sous Twitter et ont continué après le 14 janvier.

Cependant, la force d'agrégation du réseau social pendant le mouvement de protestation (Chouikha & Gobe, 2011, p. 223) invite à considérer particulièrement les liens créés et entretenus entre les différents participants. De ce fait, bien que la plupart des tweets de notre corpus ne soient pas des messages directs, c'est à dire que la prise de parole n'est pas dirigée vers un allocutaire désigné par le signe @, cela n'exclut pas que des interactions interpersonnelles se soient réalisées. Il existe à travers le réseau de micro-blogging une façon d'interagir plus efficace qui amplifie d'autant plus le discours émis. La fonction qui consiste à retweeter le message, c'est à dire à le prendre en charge et à assumer la responsabilité de ce qui est dit par un énonciateur et à le remettre en circulation pour son groupe de « suiveurs » ou abonnés détermine une médiatisation démultipliée d'une information, d'un commentaire ou d'une opinion et une reprise spontanée ou calculée par différents énonciateurs. Le simple destinataire visé implicitement par le discours devient à son tour énonciateur qui reprend la parole du locuteur et assume sa diffusion. Cette énonciation polyphonique touche l'un des aspects de la communication sur le réseau social où « les sujets communicants font souvent résonner-raisonner? - dans leur voix, la voix des autres » (Meunier & Peraya, op. cit., p. 91).

L'architecture réticulaire du micro-blogging rend indispensable pour chaque participant ayant un profil sur le site d'avoir des abonnés followers et des d'information Aljazeera au Vénézuela. Parmi les blogueurs diasporiques les plus présents il y a @ifikra (Sami Ben Gharbia ) qui est un Tunisien exilé depuis des années aux Pays-bas et co-fondateur du site collaboratif Nawaat.org. Les blogueurs basés en Tunisie s'expriment souvent sous pseudonymes et ne reprennent pas systématiquement le hashtag. Les tweets qui nous sont fréquemment apparus sont publiés par un collectif d'activistes et d'internautes agissant sous l'identité de SBZ_news.

8 « #sidibouzid twitter hashtag : an analysis of the people spreading the news », giladlotan/blog/sidibouzid-twitter-hashtag-an-analysis-of-the-people-spreading-the-news

9 Arab Social Media Report, op. cit.

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ESSACHESS. Journal for Communication Studies, vol. 5, no. 1(9) / 2012 133 abonnements following à d'autres comptes pour se mettre dans le jeu de l'interaction.

Cette disposition technique rend aisément accessible les messages publiés par d'autres profils et permet d'avoir un contact extra-territorial. Les éléments dont nous disposons au sujet des contacts virtuels et des actions réciproques produites sur le réseau au moment du mouvement de protestation montrent que le dispositif technique a servi de relais important entre les blogueurs transnationaux et tunisiens de la diaspora et les utilisateurs basés en Tunisie ayant des contacts avec des militants et des citoyens sur le terrain. Des échanges réciproques par messages directs ou par retweet ont permis aux premiers d'accroître la visibilité des évènements et d'amplifier la mobilisation virtuelle10. Cette constatation vient par ailleurs confirmer une étude spatiale conduite par le GIS du Collège Internationale des Sciences du Territoire visant l'explication des origines géographiques de la blogosphère tunisienne au moment de la révolte populaire. Le carte développée grâce à un outil de cartographie (Géomedia Mapper) montre comment les sites étrangers se sont connectés aux réseaux de blogueurs tunisiens, identifiés par la presse internationale comme des moteurs de la révolte. Il a été possible de reconstruire les liaisons entre ces réseaux de Tunisiens (Blogs, Twitter et Facebook) et les sites qui les ont cités. La carte révèle clairement un nœud important de liens internes en Tunisie et une liaison privilégiée avec l'Europe, notamment avec la France. Des liens significatifs existent aussi avec les Etats-Unis et le Canada11.

5. Stratégies discursives et logique de mobilisation

Lorsque nous décrivons l'Internet comme un nouvel espace où s'exerce la citoyenneté pour des utilisateurs soumis à des régimes politiques autoritaires, il est important de souligner que l'Internet est un dispositif pluri-médias et que dans le cas de la Tunisie par exemple, outre les blogs, les différents médias de partage de photos et de vidéos comme YouTube, Dailymotion et Flickr étaient jusqu'au 13 janvier 2011 inaccessibles en Tunisie. La quasi-absence de couverture journalistique

10 Twitter a constitué selon Romain Lecomte une plateforme essentielle de mise en lien entre des cyberactivistes-médiateurs et cyberactivistes-relayeurs d'informations et des journalistes étrangers, « Au delà du mythe de la 'Révolution 2.0' ». Le rôle des 'médias sociaux' dans la révolte tunisienne », in Allal A. & Pierret T. (Dir.), Au cœur des révoltes arabes. Dynamiques protestataires et autoritarismes, Paris, Les Éditions du Croquant. (à paraître)

11 Voir la cartographie réalisée sur le site du CIST, www.gis-cist.fr/index.php/main- section/axes-de-recherche/geomedia/dossiers-du-cist/la-blogosphere-tunisienne-au-centre-du- monde/ Pour plus de détails sur la méthodologie employée, voir Severo M. & Giraud T.

(2012), « Nouveaux regards sur le cyber-activisme : une cartographie de la blogosphère des

révoltes arabes » en ligne, hal-univ-didrot.archives-

ouvertes.fr/docs/00/67/52/90/PDF/SeveroGiraud_Cyberactivisme Arabe_2011.pdf

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des événements et de débats dans les médias classiques12 et la faible présence de journalistes étrangers sur les lieux13 ont permis aux médias sociaux Twitter et surtout Facebook de s'imposer à la fois comme des médias participatifs, via lesquels l'on produit de l'information avec l'aide de téléphones portables et l'on diffuse aussi des produits informationnels, et comme des médias alternatifs aux médias traditionnels dont l'information est monopolisée par l’État-parti. En ce qui concerne Twitter, les internautes activistes présents sur la plateforme et qui font partie du mouvement social déclenché « spontanément » dans la rue14, se sont saisi du média-réseau pour développer une mise en langage de la protestation (Neveu, 2005, p. 99). Autrement dit, trouver des mots pour nommer un malaise et une situation injuste et problématique, identifier des coupables et traduire en actions la réponse au malaise.

Nous pourrions d'ores et déjà mettre en évidence le développement d'une narration sous Twitter qui, du fait des liens interactionnels déjà mentionnés, avait pour objectif de porter surtout la voix des protestataires au-delà du territoire et retenir l'intérêt des journalistes et médias étrangers. Mais pour expliquer en détail les stratégies discursives déployées par les utilisateurs du réseau, nous procédons à l'établissement d'une typologie des prises de parole recueillies selon l'orientation thématique. Nous avons ainsi répertorié six catégories thématiques qui nous ont semblé pertinentes, sans pour autant prétendre à l'exhaustivité de notre démarche.

Nous les avons classées selon le nombre de tweets collectés. Ce sont donc la mobilisation sur le terrain, la mobilisation sur le Net, la répression subie, la vérification des informations et l'orientation des activistes, la révolte dans la presse étrangère et enfin la censure et son contournement.

Il apparaît au travers de ce classement qu'un lot important des discours échangés sous Twitter était réservé à la mobilisation et à sa répression par la police. En effet, passée la phase ascendante de la révolte (Sommier, 2009, p. 173) qui a vu l'intensification du conflit à Sidi Bouzid, la ville où est né le soulèvement populaire, l'extension géographique du conflit vers les localités voisines et vers la capitale Tunis se traduit par une extension langagière pour nommer la cause du conflit social.

De l'injustice sociale et économique, la bataille dévient chez les blogueurs celle de la liberté : « RT@zizoo : the battle of Kasserine is a battle were freedom will always win #sidibouzid my country is in tears today. Free at last ». Médiatiser à grande

12 Le premier débat organisé en Tunisie dans les médias classiques autour de la protestation sociale a été diffusé le 30/ 12/ 2010 sur la chaîne de télévision privée Nessma TV, soit plus de 10 jours après les premières manifestations.

13 La chaîne française TF1 avait envoyé des journalistes en Tunisie alors que le correspondant de la chaîne Aljazeera travaillait de manière quasi-clandestine ce qui explique l'importance des vidéos et photos auto-produites diffusées par cette chaîne.

14 Bien que des signes avant-coureurs ont été soulignés dans la région qui a vécu les premières manifestations notamment du fait de sa proximité avec le Bassin minier de Gafsa où une révolte sociale s'est produite en 2008 et a été sévèrement réprimée.

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ESSACHESS. Journal for Communication Studies, vol. 5, no. 1(9) / 2012 135 échelle la protestation sociale est l'une des stratégies déployées face à la désinformation que propagent les organes des médias officiels. Il s'agit en priorité de relayer les manifestations organisées dans la capitale et les villes de province ainsi que les rassemblements de solidarité tenus par les Tunisiens à l'étranger en reprenant aussi les slogans de contestation scandés par les manifestants. Des photos et vidéos produites à l'aide de caméra-phones par des citoyens, militants et syndicalistes sont échangées via des téléphones portables et postées ensuite sur le réseau social comme par exemple ces tweets : « RT : @rafiiik Manif à Zarzis.#sidibouzid http://twitpic.com/3k9ooc », « RT:@MajdiKhan@t_kahlaoui pour suivre la manifestation à Montréal http : //qik.com/freetn#sidibouzid ça va débuter dans 1h30 RT please ». Les blogueurs diffusent aussi leurs propres actions et initiatives engagées sur le terrain, dont la mobilisation pour les évènements de Sidi Bouzid constitue la continuité d'une mobilisation engagée quelques mois auparavant pour défendre la liberté d'expression dans les médias. Ainsi l'exemple du Flashmob organisé le 29 décembre 2010 à Tunis : « RT@slim404 : RT@azyoz Flashmob Bab Laassal #sidibouzid http://twitvid.com/ZYQCT ». Ils tentent également d'apporter une aide aux militants et journalistes en vérifiant les informations et en enquêtant sur la réalité des faits propagés par le régime.

Vient ensuite l'accusation dans le discours à travers la diffusion des images et des informations décrivant la répression des forces de police. Les blogueurs rapportent des informations reçues parfois par téléphone à travers des liens d'amitié ou des connaissances avec des militants politiques ou grâce à des citoyens ou un membre de la famille de la personne blessée ou tuée présents sur les lieux du drame. Ces informations prennent tantôt un style télégraphique comme « RT@SBZ_news : Two killed in Talah and 8 injured », tantôt une forme plus persuasive avec des liens photos et vidéos visant à faire réagir les destinataires : « Notre combat est juste, regardez ce que fait Ben Ali et sa bande aux Tunisiens http://tinyurl.com/

4g89w2p#tn#sidibouzid #zaba ». La dénonciation et la propagation des exactions de la police sur le réseau social participe de la transformation du conflit en scandale afin de rendre la réponse répressive du régime insoutenable. C'est aussi par le même effet que le mouvement de mobilisation engagé sur le Net s'est radicalisé au moment où Ben Ali accorde quelques concessions aux Tunisiens : « RT @stupeur : Ne soyons pas dupes. Il faut aller au bout de nos revendications ».

Cependant, les internautes et cyberactivistes, tout en étant conscients de la marge d'autonomie et d'action que leur procure le réseau de micro-blogging, savent pertinemment que la mobilisation informationnelle qu'ils engagent est soumise à de fortes contraintes sur lesquelles ils ont parfois peu de moyens pour faire levier (Granjon, 2009, p. 352). D'un côté, les utilisateurs de la plateforme parlent amplement de Twitter et de l'action numérique en général comme d'un moyen précieux pour ceux qui sont engagés dans la lutte sociale. En témoigne cet appel lancé par le site militant Nawaat.org à user du hashtag pour faire monter la pression

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à l'échelle internationale « To all our friends in the arab word and elsewere help us to make #sidibouzid tending on @twitter ». Ils fournissent aussi les moyens de contourner la censure sur l'internet et relayent la presse étrangère qui parle des protestations. D'un autre côté, ils ne sous-estiment pas les manœuvres liberticides des autorités pour saboter le mouvement. Les cyberactivistes alertent l'opinion sur la disparition des blogueurs, le piratage des comptes mail et Facebook, le ralentissement du débit de l'internet, la filature des activistes et des militants par les agents de la police politique.

Par conséquent la mise en récit déployée par les protagonistes engagés dans la mobilisation en ligne va dans 3 directions qui s'entrecroisent :

1. Une médiatisation de la contestation exprimée par les citoyens ordinaires et les militants sur le terrain, allant de la diffusion de compte-rendus des émeutes urbaines à la transmission parfois en direct des manifestations organisées par les militants dans les villes tunisiennes.

2. Une documentation du mouvement de protestation et sa répression par des photos et vidéos auto-produites mais aussi par d'autres supports médiatiques.

C'est en ce sens que les cyberactivistes et citoyens tunisiens ont eux-même informé sur leur mouvement et ont décrit la réalité de la bataille engagée entre les citoyens et le système.

3. Une alerte de l'opinion et notamment de l'opinion internationale sur les massacres perpétrés par les forces de police et sur les différentes opérations de sabotage de la mobilisation en ligne mises en œuvres par les soutiens du régime qui comprennent à la fois la filature, les arrestations, la censure et l'infiltration du réseau par un discours anti-émeutes.15

6. Conclusion

Au travers d'une analyse pragmatique des discours produits et partagés sous Twitter au cours du mouvement social tunisien de l'hiver 2011, nous avons tenté d'apporter un éclairage sur le poids du dispositif de micro-blogging dans la libre circulation de l'information en vue de comprendre son rôle dans la mobilisation entreprise en ligne et sur le terrain par les acteurs de la révolte sociale. Cette approche menée ici nous a permis de mettre en évidence des interactions construites, au vu de la faible insertion sociale du réseau et du contexte politique répressif, sur la base d'un triptyque composé d'un noyau central de blogueurs basé en Tunisie relié à deux réseaux de blogueurs diasporiques et transnationaux ayant le plus écrit sur le mouvement. Le cadre énonciatif du dispositif favorise une amplification des informations parties au départ d'une sphère restreinte d'individus agissant sous contraintes. L'analyse des stratégies discursives déployées par les acteurs mobilisés

15 L'un des cyberactivistes mentionne tous ces « eggs » qui prolifèrent sur le réseau du micro- blogging provenant des adhérents au système de l’État-parti.

(13)

ESSACHESS. Journal for Communication Studies, vol. 5, no. 1(9) / 2012 137

en ligne montre que le dispositif de micro-blogging a notamment été utile dans la diffusion et la propagation des actions protestataires entreprises sur le terrain, dans la constitution d'un outil de documentation et d'archivage médiatique important du conflit et de la répression qu'ont subi les acteurs de la lutte sociale et dans la fonction d'alerte de l'opinion internationale principalement. Le réseau a constitué de ce fait un appui symbolique aux agents mobilisés sur le terrain.

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