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Impacts de l’urbanisation sur l’inondation dans la ville de Cotonou

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

******************

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

***************

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

***************

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT

***************

Option : Aménagement et Protection de l’Environnement (APE)

RAPPORT DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTON DU DIPLÔME DE LICENCE PROFESSIONNELLE.

THEME

Réalisé par : ATACLA Christian Co-superviseur :

GBAGUIDI Brice

Msc en Science de l’Eau Enseignant à EPAC/UAC

Superviseur :

Dr. BACHAROU Taofic Enseignant-Chercheur à EPAC/UAC

10

e

Promotion

Année Académique : 2016-2017

Impacts de l’urbanisation sur

l’inondation dans la ville de Cotonou

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i

Réalisé par ATACLA Christian

SOMMAIRE

DEDICACE ...ii

REMERCIEMENTS ... iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... iv

LISTE DES FIGURES ... v

LISTE DES TABLEAUX ... v

LISTE DES PHOTOS ... v

RESUME ... vi

ABSTRACT ... vii

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ... 4

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ... 10

CHAPITRE 3: CADRE DE STAGE, MATERIEL ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE ... 13

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION ... 17

CONCLUSION ... 34

SUGGESTIONS ... 34

BIBLIOGRAPHIE ... 36

TABLE DES MATIERES ... 38

ANNEXES ... 40

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ii

Réalisé par ATACLA Christian

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à mon père ATACLA F. Constant et à ma mère

AGBESSI Delphine pour leur soutien permanent. Que Dieu vous

bénisse !

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iii

Réalisé par ATACLA Christian

REMERCIEMENTS

Nous adressons nos sincères remerciements :

➢ au Dr. Taofic BACHAROU, Enseignant Chercheur à l’EPAC/UAC, Maître de mémoire, pour avoir proposé ce sujet et avoir accepté de le diriger. Je témoigne toute ma reconnaissance pour son soutien engagé ;

➢ à Monsieur GBAGUIDI Brice, pour son sens d’écoute, son amabilité, ses conseils et ses observations sur le document. Recevez ici, toute ma reconnaissance pour ces différentes orientations.

➢ à l’Ingénieur de Conception en Génie Civil et Doctorant en génie des matériaux et structures, Monsieur Basile KOUDJE pour son apport tout au long de la réalisation de ce mémoire;

➢ au Chef de division de désensablement, de nettoyage et du curage, Monsieur GUEDEGBE Romuald pour ses orientations ;

➢ au personnel du service de la Direction des Services Techniques de la mairie de Cotonou pour les conseils et leur soutien technique durant la phase pratique de nos stages ;

➢ au Dr. Daniel CHOUGOUROU, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC, Chef du Département de Génie de l’Environnement (GEn), Maître de Conférences des Universités (CAMES) ;

➢ au Dr. Jacques ADJAKPA, pour ses conseils et son soutien durant notre formation ;

➢ au corps enseignant de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) et en particulier les Professeurs du Département de Génie de l’Environnement pour leur accompagnement tout au long de notre formation ;

➢ à Monsieur le Président du jury, pour avoir accepté présider notre jury, veuillez trouver ici exprimés nos vifs remerciements ; admiration pour vos qualités professionnelles et votre esprit d’ouverture ;

➢ aux membres du jury pour l’honneur qu’ils nous ont fait en acceptant apprécier ce travail ; soyez rassurés que vos critiques et apports seront pour nous une source de progrès ;

➢ à tous nos camarades de la 10e promotion en particulier APOVO Ariane, ADANGNITODE Loïc, BAKPE Narrech, GANSOU Carnot pour leur esprit de fraternité;

➢ à mes frères et sœurs pour leur soutien en particulier ATACLA Léa, ATACLA Charlotte, ATACLA Mélanie, ATACLA Frédéric, ATACLA Guillaume ;

➢ Enfin à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation du présent travail.

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Réalisé par ATACLA Christian

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

CAMES : Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur

DPDM/MCOT : Direction de la Prospective et du Développement Municipal de la Mairie de Cotonou

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi GEn : Génie de l'Environnement

IGN : Institut Géographique National

PUGEMU: Projet d’Urgence de Gestion Environnemental en Milieu Urbain SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement Urbain

UAC : Université d'Abomey-Calavi

3CI : Cotonou en Campagne Contre l’Inondation

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Réalisé par ATACLA Christian

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de localisation de la Ville de Cotonou………10

Figure 2 : Sexe des enquêtés………..17

Figure 3 : Niveau d’instruction des enquêtés……….18

Figure 4 : Profession des enquêtés………...18

Figure 5 : Perception des enquêtés sur les causes des inondations dans leur quartier……….………….19

Figure 6 : Proportion de maladies par enquêté………..20

Figure 7 : Proportion d'enquêtés pour quelques impacts économiques des inondations..21

Figure 8 : Perception des enquêtés sur les impacts constatés des inondations sur l’environnement………..22

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I………...15

Tableau II……….23

Tableau III………....24

Tableau IV………24

LISTE DES PHOTOS

Photo1 : Mauvais conception des collecteurs………28

Photo2 : Mauvais état d’une voie après une pluie……….28

Photo3: Collecteur rempli d’ordures ménagères………29

Photo 4 : Occupation anarchique des bas-fonds………29

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Réalisé par ATACLA Christian

RESUME

La forte concentration des activités économiques, administratives et politiques à Cotonou a entrainé un accroissement rapide de la population. Vu le nombre prépondérant d’habitants devant se loger sur un espace insuffisant, ces derniers ont occupés les zones inondables sans se soucier de l'atteinte qu'elles portent au fonctionnement de l’environnement. Cette occupation du sol sur les exutoires naturels et les zones marécageuses a entrainé le phénomène de l'inondation qui reste et demeure incontrôlable. La majorité des habitations cotonoises, soit 32% subit les conséquences de l’inondation et cela ne cesse de s'aggraver en raison de l'installation anarchique des populations de plus en plus nombreuses et aux revenus assez bas. L’inondation crée des dégâts aussi bien matériels qu’humains. Il faudra donc déconcentrer la population cotonoise qui est déjà mal localisée géographiquement par rapport au lac Nokoué. Il s’avère impérieux de surveiller les canalisations et d’appliquer avec rigueur les plans de gestion d’inondation dans le but de régler le problème d’inondation afin de diminuer les risques qu’il engendre.

Mots-clés : Inondation, population, Cotonou, Bénin, Lac Nokoué, Conséquence.

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Réalisé par ATACLA Christian

ABSTRACT

The high concentration of economic, administrative and political activities in Cotonou has led to a rapid increase in the population. Given the overwhelming number of inhabitants needing to live in an insufficient space, the latter occupied the flood zones without worrying about the damage they are doing to the functioning of the environment. This land use through natural outlets, swampy areas have caused the phenomenon of flooding that remains and remains uncontrollable. In majority of Cotonou’s dwellings 32% suffer the consequences of the flood and this is getting worse due to the anarchic settlement of populations with increasing numbers and low income. Flooding creates both material and human damage. It will therefore be necessary to deconcentrateCotonou’s population, which is already poorly located geographically in relation to Lake Nokoué. It is imperative to monitor pipelines and rigorously apply flood management plans in order to address the flood problem to reduce the risk it creates.

Keywords: Flood, population, Cotonou, Benin, Lake Nokoué, Consequence.

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Réalisé par ATACLA Christian

INTRODUCTION

1. Contexte et Justification

Depuis les années 50, les villes africaines sont soumises à une urbanisation rapide et non maitrisée. Entre 1950 et 2009, la population des villes est passée de 20 millions à plus de 350 millions d’habitants. Dans quelques décennies, la majorité du continent sera citadine (United Nation 2002, Beauchemin et Schoumaker 2005). Un aspect central de cette dynamique urbaine est la prolifération de petites et moyennes villes avec un nombre en constante augmentation.

Inscrit dans cette même tendance de croissance démographique effrénée du continent, le Bénin connait depuis les années 60, une forte croissance de sa population. Entre 1961 et 2013, la population s’est multipliée peu à peu en passant de 2 106 000 habitants en 1961 à 11 496 140 en 2018 (INSAE, 2018). Cette forte croissance démographique s’est traduite par une accélération du taux d’urbanisation. Le nombre de citadins augmente plus vite (4,12 % entre 1992 et 2002 et 4,86 % entre 2002 et 2013) que l’ensemble de la population (3,25 % et 3,52

%) sur les mêmes périodes.

Cotonou, la capitale économique du pays, est la ville la plus peuplée du Bénin. Sur le plan spatial, à la même période, la ville est saturée dans ses limites administratives, avec seulement 2,5% d’accroissement et une forte pression sur les zones humides, avec des mutations verticales caractérisées par un renouvellement en hauteur du centre-ville. La ville concentre en son sein plus de 90% des grands équipements sanitaires, éducatifs, portuaires, aéroportuaire, les sièges des différents ministères et les représentations d’institutions internationales.

Pour parvenir à contenir cette population de plus en plus nombreuse, la ville a connu une extension géographique qui atteint aujourd'hui même des zones inhabitables comme les berges lacustres et lagunaires, les bas-fonds et les marécages. Ces zones à risque ont été occupées de façon anarchique, dans un contexte d'inexistence de législation appropriée et de non application des divers arrêtés et décrets existants. A Cotonou, l'affleurement de la nappe phréatique, le relief plat et la stagnation des eaux pluviales pendant les saisons pluvieuses ainsi que l'écoulement difficile des eaux fluviales sont des prédispositions naturelles aux inondations (Assogba, 2010). Les mauvais systèmes d'évacuation des eaux pluviales et l'insuffisance des mesures d'assainissement auxquels s'ajoutent le comblement du lit du fleuve

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Réalisé par ATACLA Christian

Ouémé et l'urbanisation spontanée et inconsciente en zones inondables sont des facteurs qui augmentent les risques d'inondation. En effet, selon Mahe et al. (2003) cité par Afouda et Houanye (2004), la fréquence actuelle des inondations est due à l'augmentation récente du ruissellement de surface par suite des changements intervenus dans l'utilisation des sols.

Par ailleurs, Cotonou subit fortement les effets des crues du fleuve Ouémé. Il survient lors de ces crues, des inondations généralement de durée plus longue dans les quartiers situés dans un rayon de 500 à 1000 mètres des berges : Fifadji, Awansori-Agué, Vossa, etc (Assogba, 2010).

Ce phénomène observé chaque année a des effets négatifs sur le cadre de vie de ces populations qui sont évaluées à plus de 60.000 personnes.

Pour parvenir à contenir les inondations dans la ville de Cotonou, de nombreuses mesures telles que la construction d'ouvrages d'assainissement ont déjà été prises, mais la plupart de ces ouvrages ont montré leurs limites. Face à leur insuffisance et/ou inefficacité, les populations de Cotonou en général, et en particulier celles installées en périphérie de la ville continuent toujours de subir les méfaits des inondations que sont les maladies liées à l'eau, les pertes de biens, les noyades, etc.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la présente étude qui porte sur :« Impacts de l’urbanisation sur l’inondation dans la ville de Cotonou ».

2. Objectifs

2.1. Objectif général

Le présent travail a pour objectif général d’identifier le rôle de l’urbanisation dans l’aggravation des risques d’inondation.

2.2. Objectifs spécifiques

➢ Faire l’état des lieux des zones inondables dans la ville de Cotonou ;

➢ Apprécier l’influence du fort taux d’urbanisation sur l’inondation dans la ville de Cotonou ;

➢ Proposer des stratégies afin de limiter l’impact de l’urbanisation sur les inondations dans la ville de Cotonou.

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Réalisé par ATACLA Christian

3. Hypothèses

➢ l’extension géographique qu’a connue la ville de Cotonou aujourd'hui, amène des populations à occuper anarchiquement des zones inhabitables comme les berges lacustres et lagunaires, les bas-fonds et les marécages ;

➢ le non-respect d’un plan d’aménagement explique les cas d’inondation enregistrés à Cotonou ;

➢ Plusieurs mesures sont mises en œuvre pour régler ce problème d’inondation.

4. Plan de présentation du rapport

Après cette introduction qui présente la problématique, la pertinence du sujet, les objectifs et les hypothèses, la première partie du présent document comprend une synthèse bibliographique, la deuxième partie est consacrée à la présentation du milieu d'étude, la troisième partie présente la méthodologie utilisée et la quatrième partie rend compte des résultats obtenus et de la discussion. Enfin la conclusion suivie des suggestions.

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Réalisé par ATACLA Christian

CHAPITRE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1. Inondation

Définition de l’inondation

L’inondation est une submersion temporaire, naturelle ou artificielle, d'un espace par de l'eau liquide. Ce terme est fréquemment utilisé pour décrire :

• le débordement d'un cours d'eau, en crue puis en décrue, sur les terrains voisins ; l'eau est répandue dans les talwegs et les dépressions topographiques ;

• le ruissellement très important, soit sur des terres cultivées (inondation boueuse), soit en zone imperméable urbanisée;

• le débordement ou les conséquences de la rupture d'ouvrages artificiels hydrauliques tels que retenues d'eau, digues, canalisations (agricoles, d'eau potable, d'assainissement) ou la rupture d'une retenue naturelle comme celle d'un lac glaciaire, provoquant une inondation soudaine ;

• la remontée émergente d'une nappe phréatique ;

• l'envahissement temporaire par la mer d'une zone côtière lors d'une submersion marine.

L'inondation est l’un des principaux risques naturels dans le monde ; c'est la catastrophe naturelle causant le plus de dégâts.

Source : https://fr.m.wikipedia.org›wiki›inondation

Les différents types d’inondations

Les inondations ont des origines diverses. On distingue: les inondations par débordement direct, les inondations par débordement indirect, les inondations par ruissellement, les inondations par destruction d'un ouvrage (barrages, digues).

Source: les-inondations.e-monsite.com

1.1 Caractère des inondations au Bénin

Phénomène exceptionnel et souvent catastrophique, les inondations constituent des drames qui surviennent et face auxquels des actions urgentes s’imposent. Les grands traits du relief du Bénin impriment aux réseaux hydrographiques une dynamique qui se caractérise par l’existence derégions ou des zones réceptacles propices aux accumulations, aux débordements et par conséquent aux inondations.

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Réalisé par ATACLA Christian

Les vallées des cours d’eau (Mono, Zou, Ouemé, Niger, Okpara), les zones de confluences et les régions situées le long du littoral, caractérisées pour la plupart par des altitudes faibles, sont celles qui enregistrent les inondations.

Dans les régions septentrionales, la nature du sol (région de socle) engendre une montée très rapide des eaux dans les cours d’eau et un ruissellement important en raison de la faiblesse d’infiltration. Il suffit donc d’une pluie abondante (pluies liées aux lignes de grains ou pluies d’orage) pour que les fleuves et rivières débordent de leurs lits et inondent les champs et parfois les villages.

Dans les régions méridionales situées en dessous de la latitude 8°30, les cours d’eau traversent les formations sédimentaires et débouchent dans des dépressions (lacs, lagunes, marécages).

Les sols se saturent très rapidement, et la recharge des nappes superficielles est aussi rapide lorsque la pluviométrie est abondante ou continue dans le temps.

Il suffit que l’arrivée des crues en provenance du nord coïncide avec la maximum pluviométrie de la saison des pluies pour donner lieu à des inondations. C’est une situation qui a caractérisé presque toutes les années exceptionnelles.

Dans la vallée du Niger (région de Karimama à Malanville) la situation enregistrée est identique à celle des régions méridionales.

En somme, bien que les inondations constituent au plan national un problème environnemental qui se pose chaque année pendant la saison des pluies, elles ne se manifestent pas de façon identique dans les milieux urbains et en zone rurale.

1.2 Définition de l’Urbanisation

L’urbanisation est la concentration croissante de la population autour des agglomérations urbaines existantes.

Source : https: //dicocitations.lemonde.fr

1.3 Lien entre urbanisation et inondation : cas de Cotonou

Les inondations affectent toutes les zones dont la côte est inférieure à +1,5 m (IGN) et qui communiquent avec des bas-fonds, avec le lac ou la lagune. Selon les études existantes, le site qui abrite la ville de Cotonou est un cordon littoral né de l’action édificatrice des courants

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Réalisé par ATACLA Christian

marins, de la houle et des forces éoliennes. Il compte de nombreuses zones réceptacles et des points sporadiques situés en dessous du niveau de la mer.

A cet aspect s’ajoute le développement trop rapide de la ville. Ce développement de la ville a eu pour effet son extension vers l’est et l’ouest mais également la densification de la trame urbaine originelle constituée par l’ancienne ville qui s’entend de Placodji à Gbégamey et qui est caractérisée par une occupation spontanée de tous ces périphériques.

Les zones basses qui devraient servir d’exutoire naturel et drainer les eaux vers les lagunes puis la mer en saison des pluies sont occupées par des infrastructures, des habitats publics ou privés obstruant le passage aux eaux de ruissellement qui ne sachant plus où aller, s’installent là où elles peuvent, créant ainsi pendant la saison de pluie de véritable lac artificiel dans toutes les rues qui compliquent la circulation et la vie dans les habitations.

L’ampleur des inondations ces dernières années et l’analyse des données pluviométriques montrent que depuis la fin des années 70 Cotonou enregistre des cas d’inondation qui autrefois étaient circonscrits et se limitaient à quelques localités basses ou proches de lac ou de la lagune. (Assogba, 2010)

Aujourd’hui, le phénomène s’est amplifié et se généralise presque à toutes les localités de la ville.

Les raisons qui expliquent cette situation sont multiples. L’installation anarchique, spontanée et illégale des populations, qui dans bon nombre de cas a été reconnu et légitimé par les pouvoirs publics est l’une des raisons principales qui expliquent les cas d’inondations enregistrés dans la ville de Cotonou.

A cela, s’ajoute la réalisation de certaines infrastructures sans étude d’impacts sur l’environnement telles que :

✓ L’édification de la digue du chenal de Cotonou

Entre 1978- 1979 un barrage fut construit sur la lagune de Cotonou et avait pour but d’arrêter l’érosion des zones lagunaires, de réduire le taux de salinité de la lagune et du lac Nokoué, de protéger les deux ponts ,de disséminer les poissons et de régulariser des échanges hydriques entre la mer et le système lagunaire.

Malheureusement, l’inefficacité de ce barrage a engendré la fermeture du débouché lagunaire après la fin des crues, de ce fait, le lac Nokoué servant de relais du fleuve Ouémé connait des crues exceptionnelles et engendre l’inondation de certains quartiers, situés dans des dépressions où la nappe phréatique est à faible profondeur. (Eteka, 2007)

✓ Le remblai réalisé à Houéyiho(l’actuel Cité Houéyiho)

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Réalisé par ATACLA Christian

Le remblai du bas-fond de Houéyiho qui était une zone réceptacle, a occasionné l’inondation permanente du quartier Agla.

✓ La construction de la piste d’envol de l’aéroport

La piste d’envol de l’aéroport est construite dans une zone marécageuse, les eaux « chassées » de ce marécage ont envahi les quartiers plus ou moins proches de cette piste d’envol.

✓ La construction de la voie ferroviaire

Quelques dalots avaient été construits sous ces rails pour évacuer l’eau des grands marécages.

Mais malheureusement, le non entretien de ces ponts et leurs dimensions devenues trop exiguës pour drainer toutes les eaux de cette zone, constituent des éléments qui aggravent l’inondation parce que n’arrivant plus à jouer ce rôle d’évacuateur qui leur est destiné.

✓ Les impacts des activités économiques

Les activités de lavage et de vente du gravier le long de la voie inter Etat N2 entraine le dépôt d’une grande quantité de boues dans la dépression longeant ladite voie. Ce dépôt de plus en plus croissant de boue empêche l’écoulement normal des eaux de cette dépression, d’où leur stagnation voire l’inondation des quartiers environnants.

Toutes ces réalisations n’ont pas été suivies d’installation de réseau de drainage pouvant substituer aux réseaux naturels.

Le concours de tous ces faits, explique que les inondations qui étaient alors des manifestations exceptionnelles, sont devenues aujourd’hui dans la ville de Cotonou une situation fatalement inscrite dans l’existence de la ville.

Chaque année la ville de Cotonou est donc le théâtre d’inondation, dont l’envergure est directement sous l’emprise des précipitations. Plusieurs causes expliquent le phénomène d’inondation qui ne cesse de causer des dégâts à Cotonou. Elles peuvent être réparties en deux groupes, les causes naturelles et les causes anthropiques :

Les facteurs liés à l’urbanisation

La ville de Cotonou a vu sa population passée de 536.827 habitants en 1992 à 665.100 habitants en 2002 avec une densité de 8419 habitants/km2. Soit un taux annuel d’accroissement de 2,17%. Cet accroissement de la population a entrainé donc une occupation poussée des sols qui s’étend jusqu’aux zones basses. Ainsi on remarque que les marais habités représentent plus de 40,6% des occupations des sols. L’occupation des sols se traduit par :

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Réalisé par ATACLA Christian

- La disposition progressive des espaces verts par la déforestation. La ville de Cotonou est donc devenue aujourd’hui une ville dépourvue de végétation pouvant absorber une quantité plus ou moins importante des eaux de pluies ;

- La construction des maisons, le bitumage des routes qui ont tendance à imperméabiliser le sol sableux ;

- La construction des infrastructures commerciales, routières et aéroportuaires dans des bas- fonds ou qui traversent des lits d’écoulement des eaux avec des technologies inappropriées.

- L’installation anarchique des populations démunies dans les bas-fonds. Dans les quartiers de forte densité tels que Gbégamey, Sainte Rita, Agla, les marécages sont remblayés puis occupés chassant ainsi les eaux de leur lits naturels.

Les facteurs liés aux ouvrages de drainage

- Mauvaise conception ou mauvais choix de certains ouvrages existants et aucune mise à jour des plans de réseaux existants qui entrainent une accumulation de l’eau des points obstrués par l’urbanisation (Initiative pour une Afrique Solidaire, 1998) ;

- Au niveau des ouvrages d’évacuation réalisés, nous constatons un incivisme de la population qui y rejette toute sorte d’eau usée et de déchets ;

Le réseau d’évacuation existant ne peut jouer efficacement son rôle parce qu’il est mal entretenu et ne couvre qu’une partie de la ville. Le curage irrégulier et la non maintenance des ouvrages entrainant leur remplissage par le sable et des ordures de toute sorte ; bloquant ainsi le passage des eaux pluviales.

Les facteurs liés aux ramassages de déchets solides

Les quelques bas-fonds encore libres sont devenus des dépotoirs d’ordures qui les encombrent. On peut donc remarquer aisément le rejet des eaux usées et des ordures par les populations à ces lieux. Pendant les pluies, tous ces déchets sont transportés par les eaux de ruissellement dans toutes les directions, dans les maisons inondées où vivent les habitants menaçant ainsi la santé des populations dans leur cadre de vie.

Tous ces facteurs qui sont à l’origine des inondations représentent donc des menaces permanentes sur l’environnement et la vie sociale et économique des habitants.

Face aux inondations lorsqu’elles surviennent, des actions sont menées pour venir en aide aux populations sinistrées.

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Réalisé par ATACLA Christian

Dans ce sens, la Mairie a initié un programme dénommé les 3 CI « Cotonou en campagne contre les inondations »

Ce programme d’urgence mis en place comprend trois volets :

- Le volet assèchement des infrastructures sociocommunautaires ; - Le volet aménagement des voies en terre et revêtues ;

- Le volet pompage et aménagement des tranchées.

L’initiative à mettre également à l’actif de l’Etat est relative à l’assainissement des villes de Cotonou et de Porto-Novo que prennent en compte les études du plan directeur d’assainissement de Cotonou et de Porto-Novo du groupement IGIP-GKW-GRAS (GIGG) en 1985 et SNC-LAVALIN de 1994 à 1998 dont les propositions prennent en compte le drainage de certains quartiers des villes par la construction de principaux collecteurs.

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Réalisé par ATACLA Christian

CHAPITRE 2:PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

2. Le cadre d’étude

2.1. Situation géographique

La commune de Cotonou est située sur le cordon littoral qui s’étend entre le lac Nokoué et l’Océan Atlantique, constitué de sables alluviaux d’environ cinq mètres de hauteur maximale.

Elle représente la seule commune du département du Littoral et est limitée au nord par la commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la commune de Sèmè-Kpodji et à l’Ouest par celle d’Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79 km2, dont 70% sont situés à l’Ouest du chenal. Les quartiers de l’Est sont reliés à la partie Ouest par trois ponts. A l’Ouest de Cotonou, se trouvent le Port Autonome et l’Aéroport International qui font de la ville, la plus importante porte d’entrée et de sortie du Bénin, tandis que l’Est dispose d’une vaste zone industrielle.

Figure 1 : Carte de localisation de la Ville de Cotonou

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Réalisé par ATACLA Christian

Climat

Le climat est de type subéquatorial avec une alternance de deux saisons pluvieuses (Avril à Juillet et Septembre à Novembre) et de deux saisons sèches (Décembre à Mars et Août).

Pendant la grande saison des pluies, la ville menacée par de graves inondations, offrant ainsi aux cotonois le spectacle d’un gros village lacustre (niveau bas fortement influencé par les variations du niveau des plans d’eau ; niveau maximal des crues : 1,5 m (IGN). La pluviométrie varie entre 900 et 1200 mm, alors que la température moyenne est de 27 °C environ.

Relief

Le relief de la commune est peu accidenté avec des marécages. Il présente deux caractéristiques principales : des dépressions longitudinales parallèles à la côte et des bas- fonds érodés par l’écoulement des eaux pluviales qui communiquent avec le lac. Le site est coupé en deux par le chenal appelé « Lagune de Cotonou», communication directe entre le lac et la mer, creusée par les Français depuis 1894.Les épis du port ont contribué à l’érosion de toute la côte Est de la ville. Cette érosion s’opère à une vitesse moyenne de 16,8 mètres par an dans la critique.

Sols

La commune de Cotonou qui se situe dans la plaine côtière possède des sols sableux qui sont généralement pauvres en matière organique avec une faible capacité d’échange et un faible pouvoir de rétention en eau, ce qui a pour corollaire les inondations répétées observées çà et là dans la ville de Cotonou pendant la saison pluvieuse.

Géologie

La nappe phréatique se trouve à proximité de la surface du sol dont la perméabilité élevée accélère l’infiltration des eaux pluviales et usées. Ce qui pourrait générer des risques de pollution.

Réseau hydrographique

Cotonou dispose d’un réseau hydrographique alimenté par trois principaux plans d’eau :

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Réalisé par ATACLA Christian

L’Océan Atlantique, la Lagune et le Lac Nokoué pourvoyeurs de ressources halieutiques non négligeables.

Végétation

On peut distinguer un certain nombre de formations végétales bien tranchées :

- en bordure de la côte, les sables du cordon littoral sont couverts de plantations de cocotiers;

- une zone à végétation rare et clairsemée formée essentiellement d’halophytes sur le cordon littoral.

2.2. Infrastructures et secteur d’activités

Outre ses bâtiments administratifs et politiques tels que les ambassades et les grands groupes bancaires, la ville de Cotonou est dotée d'infrastructures très importantes au regard de la vie économique qui la caractérise. On y trouve ainsi le marché Dantokpa, le plus grand marché sous régional qui s'étend sur près de 20 hectares. Ce marché sert à la fois de lieu de commerce entre Béninois, mais également de lieu d'échange avec des étrangers d'autres pays d'Afrique.

Par ailleurs, la ville est dotée d'un port, véritable poumon de l'économie nationale, qui offre une ouverture vers les pays voisins et par où 90% des échanges commerciaux du pays avec l'extérieur se font depuis la ville de Cotonou. C'est un élément phare de la cité, tant pour son importance économique et commerciale que pour son étendue: 18 hectares de terre-plein et 40 hectares de magasins et entrepôts.

La pêche occupe une place prépondérante dans l'économie locale grâce à l'abondance des poissons dans l'Océan mais également dans le lac et la lagune ; ainsi, on retrouve le long du littoral et des berges régionales de nombreux foyers vivant de l'exploitation des pêcheries maritimes et continentales.

Enfin, un autre élément majeur de la ville est son aéroport. Le seul aéroport international du Bénin se trouve à Cotonou et concentre la totalité du trafic aérien du pays.

Au regard de la situation géographique du milieu d'étude et de ses caractéristiques hydrographiques, géomorphologiques, démographiques, etc., le contexte dans lequel intervient le phénomène des inondations se comprend plus aisément.

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Réalisé par ATACLA Christian

CHAPITRE 3: CADRE DE STAGE, MATERIEL ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE

3. Présentation du cadre de stage

L’organigramme de la Mairie de Cotonou en vigueur durant la période couverte par l’évaluation PEFA est défini par l’arrêté municipal n° 2007/029/MCOT/SG/SP du 23 mars 2007. Certes, un nouvel organigramme a été institué le 10 octobre 2011 par l’arrêté municipal n° 2011/095/MCOT/SG/SP, mais il n’est pas pris en compte pour l’analyse. Les principaux changements apportés par ce nouvel organigramme concernent notamment l’érection du Service des ressources humaines précédemment logé à la DSAJ en Direction des ressources humaines, et du Service des affaires domaniales de la DSF en Département des affaires domaniales au sein de la DSEF.

La Mairie de Cotonou est structurée à deux niveaux : (i) les services centraux et (ii) les services auxiliaires d’arrondissement. Les services centraux sont composés du Maire et de ses Adjoints, du cabinet du Maire, du Secrétariat Général auquel sont rattachées des directions techniques et du Contrôle Général des Services municipaux. La Mairie de Cotonou compte cinq (5) directions techniques :

-La Direction des Services Administratifs et juridiques (DSAJ) : elle est chargée de suivre les dossiers juridiques, des contentieux, d’assurances et de gérer les archives de la ville.

- La Direction des Services à la Population (DSAP) : Elle est chargée de gérer l’état civil et les affaires funéraires, de suivre les activités de recensement et les élections, de suivre les activités du secteur social, de l’éducation et de la santé, de promouvoir les activités sportives, culturelles, cultuelles et de logement.

- La Direction des Services Économiques et Financiers (DSEF) : elle a pour attributions l’élaboration du projet de budget de la commune, l’exécution du budget et le suivi de son exécution, la gestion des affaires domaniales et la gestion du patrimoine de la ville. En plus la DSEF a en charge la gestion des dossiers à caractères économique et financier.

- La Direction de la Prospective et du Développement Municipal (DPDM) : elle est chargée notamment de la conception de la politique du développement de la ville, de la planification stratégique, de la planification des investissements et de l’élaboration du programme d’investissement, du suivi des projets et de la rédaction des rapports d’activités.

- La Direction des Services Techniques (DST) : elle a pour attributions l’assainissement et la propreté urbaine, l’aménagement, la réfection et l’entretien des voies urbaines ; elle est

(22)

14

Réalisé par ATACLA Christian

également compétente pour toutes les questions concernant l’urbanisme, l’architecture, la circulation urbaine et les transports.

Les directions sont structurées en départements, les départements en services, les services en divisions et les divisions en sections.

- la Cellule Municipale de Passation des Marchés Publics, qui est sous l’autorité du maire.

Les services auxiliaires d’arrondissement regroupent les services municipaux déconcentrés créés au niveau de chaque arrondissement. Ils sont constitués (i) du secrétariat administratif d’arrondissement, (ii) du bureau de l’état civil, (iii) de la régie auxiliaire des recettes, (iv) et du bureau de l’assistant chargé de la prospective et du développement municipal.

3.1 Activités menées

- Visite sur le terrain avec les agents d'entretien des voies lors du nettoyage des voies et du curage des caniveaux.

- Visite sur le terrain avec le chef de division, de désensablement, nettoyage et du curage pour voire les difficultés auxquelles font face la population en forte période de pluie.

- Participation à l'atelier d'actualisation du plan de contingence de la ville de Cotonou.

3.2. Matériels et Méthodes

3.2.1. Matériels

Le matériel utilisé pour la présente étude est constitué entre autres de :

✓ Fiche d’enquête pour la collecte des informations sur le terrain,

✓ un carnet de note pour la prise d’information,

✓ Un stylo,

✓ Une moto pour les déplacements,

✓ Un téléphone portable pour la prise de photo 3.2.2 Méthodes

Pour atteindre les objectifs visés, l’approche méthodologique adoptée a consisté à la collecte des données par la recherche documentaire ; les travaux de terrain grâce aux outils de collecte et de traitement des données et d’analyse des résultats.

(23)

15

Réalisé par ATACLA Christian

Collecte des données

Cette phase est subdivisée en deux étapes : la recherche documentaire, et les travaux de terrain.

La recherche documentaire

La recherche documentaire a été la première étape de la collecte des données. Elle a permis d’élaborer une liste exhaustive de la bibliographie traitant des questions relatives aux inondations, leurs incidences et les stratégies de gestion.

Dans ce cadre, les documents et certains travaux scientifiques concernant le sujet ont été consultés (Tableau I).

Tableau I : Centres de documentation visités

Enquête de terrain, Août-Septembre 2018 Centres de

documentation visités

Nature des documents consultés

Types d’informations recueillies

Bibliothèque de documentation de l’UAC

Documents généraux (articles, livres et mémoires)

Informations générales sur les inondations

Centre de

documentation de la FLASH-UAC

Thèses, mémoires Travaux sur la manifestation des inondations

Centre de

documentation du Ministère du Cadre de Vie

Rapports, lois sur

l’environnement, mémoires et revues.

Informations générales sur l’environnement

Mairie de Cotonou Revue, documentation Informations sur les inondations des années antérieures

(24)

16

Réalisé par ATACLA Christian

Les travaux de terrain

Pour bien mener les travaux, la détermination d’un échantillon et l’utilisation des techniques et outils appropriés ont été nécessaires.

Enquêtes par questionnaire

Le questionnaire a été utilisé pour recueillir les données quantifiables et qualifiables. Les enquêtes socio-économiques sont privilégiées pour approfondir les impacts socio- économiques et environnementaux dans lesquelles vivent les populations du secteur d’étude.

A ce niveau, l’outil qui a été utilisé est : la fiche d’enquête. Les principales rubriques abordées au cours des enquêtes concernent la perception des différents acteurs sur les inondations (causes, manifestations et incidences), les différentes stratégies d’adaptation mises en œuvre et les solutions envisagées.

Echantillonnage

En vue d’une meilleure fiabilité des résultats, un échantillonnage de type non probabiliste a été adopté.

Technique d’échantillonnage :

L’échantillonnage de commodité a été utilisé. C’est une technique qui consiste à inclure pour des raisons pratiques, toutes les personnes pouvant fournir des informations utiles et fiables dans le domaine de l’étude.

Taille de l’échantillon

La taille de l’échantillon a été fonction de l’effectif des personnes ayant une bonne connaissance des impacts des inondations et avoir vécu dans les quartiers inondables de la ville de Cotonou. A cet effet, un effectif total de 100 personnes a été enquêté suivant les 4 quartiers : Agla, Fidjrossè, Fifadji, Gbégamey situé respectivement dans le 13e, 12e, 9e et11e arrondissement.

La répartition des 100 personnes interrogées tenant compte du dernier recensement RGPH4 se présente comme suit.

(25)

17

Réalisé par ATACLA Christian Arrondissement Quartier Population suivant

RGPH4

Personnes enquêtées

13e Agla 50963 36

12e Fidjrossè 4292 45

11e Gbégamey 17934 12

9e Fifadji 10278 7

Total - 143467 100

3.2.3. Traitement des données et analyse des résultats

Après avoir recueilli les données tant quantitatives que qualitatives, nous avons d’abord procédé à leur dépouillement avant tout traitement et analyse.

Les informations recueillies à partir des questionnaires présents sur la fiche d’enquête ont été traitées manuellement. Les réponses aux questions ont été évaluées en considérant l’effectif total de l’échantillon et l’information recherchée.

Le logiciel utilisé est l’Excel.

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION 4.1. Résultats

Nous présenterons dans ce chapitre les résultats de nos enquêtes sur le terrain. Après avoir décrit quelques caractéristiques démographiques et socio-économiques des enquêtés, nous analyserons les impacts des inondations sur la population sur les plans sanitaires, socio- économiques et environnementales dans la ville de Cotonou.

4.1.1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques des enquêtés

Répartition selon le sexe des enquêtés

Plus de femmes que d'hommes ont été rencontrés au cours de l'enquête (38 % d'hommes) sur l'échantillon de 100 individus contre 62% de femmes.

(26)

18

Réalisé par ATACLA Christian Figure 2 : Sexe des enquêtés

Répartition des enquêtés en fonction de leur niveau d’instruction

Figure 3 : Niveau d’instruction des enquêtés

La majorité de nos enquêtés sont analphabètes, soit un pourcentage de 45%. Seulement 55%

sont instruits dont 11% ont le niveau primaire, 19% le niveau secondaire et 25% le niveau supérieur.

38%

62%

Hommes Femmes

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

Etudiant

Secondaire

Primaire

Néant

(27)

19

Réalisé par ATACLA Christian

Répartition des enquêtés selon leur profession

Figure 4: Profession des enquêtés

La principale activité de des enquêtés est le commerce. 48% sont des commerçant et 3% des fonctionnaires.

4.1.2. Perceptions des populations sur les causes des inondations

La Figure 5 indique les causes des inondations à Cotonou selon le pourcentage de personnes enquêtées ayant évoqué chacune d'elles.

0 10 20 30 40 50 60

(28)

20

Réalisé par ATACLA Christian

Figure 5: Perception des enquêtés sur les causes des inondations dans leur quartier.

Il ressort de cette figure que dans plusieurs quartiers, les enquêtés évoquent à la fois diverses causes. La majorité des enquêtés (39%) trouve que ce phénomène est à la base des pluies qui entrainent la stagnation des eaux pluviales, d’autres (22%) expliquent que cela est due au débordement des eaux du lac/du chenal, 20% avouent être en zone trop vulnérable (dans le lit majeur du lac ou en zones marécageuses). Seulement quelques-uns ont évoqué d'autres raisons à savoir 11% pour l'obstruction des exutoires naturels par des constructions, 7% pour le mauvais entretien des systèmes d'évacuation et 1% pour l'inexistence de systèmes d'évacuation. De plus, si la plupart des enquêtés, soit 96%, disent que la fréquence des inondations dans la ville (tous les ans pour ce qui est des crues) n'a pas changé, tous sont d'accord que le phénomène a pris de l'ampleur.

4.1.3. Perceptions des populations sur les conséquences des inondations

Les conséquences des inondations relevées chez les enquêtés sont sur le plan sanitaire, économique, environnemental.

Plan sanitaire

Le graphe de la figure 6 révèle les pourcentages de personnes ayant souffert de maux.

39%

1%

22% 7%

20% 11%

Pluies

Inexistence de systèmes d'évacuation Mauvais entretien des systèmes d'évacuation Débordement des eaux du lac/du chenal

Installation des habitations en zone trop vulnérable

Occupation des exutoires naturels de l’eau par les constructions

(29)

21

Réalisé par ATACLA Christian Figure 6 : Proportion de maladies par enquêté

Ce graphe montre que les maladies les plus courantes chez les victimes d'inondation interrogées sont le paludisme (62%), les dermatoses (30%), les maladies respiratoires (19%), les diarrhées (17%), le choléra (16%), les infections au trichophyton interdigitale (12%) et quelques cas de blessures par accident, électrocution (10%).

Plan économique

On retrouve à travers le graphe suivant, les conséquences économiques des inondations sur l'échantillon enquêté.

Paludisme Dermatoses Choléra Diarrhées Maladies respiratoires

Infection au trichophyton

interdigitale

Blessures (par accident, électrocution) 0

10 20 30 40 50 60 70

(30)

22

Réalisé par ATACLA Christian

Figure 7 : Proportion d'enquêtés pour quelques impacts économiques des inondations

Au regard de ce graphe, les pertes économiques les plus courantes chez les enquêtés sont liées à leurs habitations et effets personnels (80%), aux charges supplémentaires sur transport, à la perte de clientèle, aux difficultés de navigation et de pêche, aux mobiliers, aux moyens de transports, aux locaux et matériels de travail (68%).

Plan Environnemental

En ce qui concerne les perceptions des populations sur les conséquences environnementales des inondations, la totalité des enquêtés reconnait que les inondations portent atteinte à leur environnement.

0 10 20 30 40 50 60 70 80

(31)

23

Réalisé par ATACLA Christian

Figure 8 : Perception des enquêtés sur les impacts constatés, des inondations sur l'environnement

Le graphe indique que la majorité (plus de 80%) a remarqué une prolifération d'espèces animales et végétales envahissantes, la pollution par les déchets solides ménagers, biomédicaux, et autres puis le dépôt d'alluvion hébergeant toutes sortes de parasites. Certains (60%) évoquent aussi l'érosion des sols, la dégradation des voies comme impact des inondations sur leur environnement.

Plan humain

Pour ce qui est des pertes en vies humaines, 6% des personnes interrogées ont perdu des parents à cause des inondations.

Il est à noter donc que les maladies, la pollution de l'environnement, les pertes en vies humaines, les pertes financières et les dégradations d'habitations, de mobiliers, d'équipements domestiques et autres sont les conséquences majeures d'inondation.

En somme, le problème d’inondation courante et persistante dans la ville de Cotonou est dû à la forte urbanisation qui entraine l’occupation anarchique des exutoires naturelles de l’eau (bas-fonds, les bassins,…), à la pression exercée sur le sol par les différentes activités qui s’y mènent, au dépôt des déchets solides dans les canaux d’évacuation.

17%

21%

23%

19%

17% 3%

Erosion des sols

Prolifération d'espèces animales et végétales envahissantes Pollution de l’environnement

Dépôt d'alluvions

Dégradation des routes

Dégâts sur les espaces verts

(32)

24

Réalisé par ATACLA Christian 4.1.4. Les causes de l’inondation

D’après les enquêtes du terrain, ces causes se résument dans le tableau ci-dessous Tableau II: Synthèse des causes, période de survenue, durée et victimes

Causes Période de

survenue

Durée de la crise

Victimes

Fortes pluies, le débordement du lac Nokoué mars à octobre

8 mois Populations de la ville de Cotonou en particulier Agla, Fidjrossè, Fifadji,

Gbégamey.

Forte pluie, occupation des couloirs de passage des eaux pluviales, occupation des exutoires naturelles

Saisons pluvieuses

05 mois au maxi

Les occupants des couloirs de

passage des eaux pluviales et la population installée le long des berges.

Source : enquête de terrain 2018

4.1. 5 Les impacts d’inondation dans la ville de Cotonou

Il ressort de l’analyse de ce tableau que globalement les risques d’inondations sont significatifs et inhibent la qualité de l’air, du sol, des infrastructures et équipements, de la santé humaine.

Catégories d’impacts

Les problèmes majeurs affectant le développement dans la commune de Cotonou lors des inondations sont principalement au nombre de 05 et se résument en 02 composantes : le milieu physique et le milieu humain (Tableau IV) :

(33)

25

Réalisé par ATACLA Christian Tableau III: Catégories d’impacts

Milieu physique

Sources d’impacts

Sol Erosion du sol par le ruissellement, perte de sédiment, destruction des voies d’accès, modification de la structure géomorphologique.

Air Altération de la qualité de l’air Infrastructures Perturbation du calendrier scolaire, Milieu humain Sources d’impacts

Elèves Déplacement des élèves.

Population Taux élevé de prévalence de la dermatose, accroissement de la morbidité, risques d’électrocutions.

Economie Dépense pour les soins de santé et le déguerpissement des maisons.

Source : Enquête 2018

4.1.6. Les effets socio-économiques des inondations dans la ville de Cotonou Les inondations sur le plan économique dues à l’avènement des crues et des hautes eaux annuelles ont des incidences sur la santé et les principales activités économiques que sont l’agriculture, la pêche, l’élevage et le transport. Ces inondations ralentissent à 85% les activités économiques (Agnantomey, 2012). Le tableau ci-dessous, résume ces effets.

Tableau IV : Effets socio-économiques retenus sur la population Secteurs

concernées

Effets socio-économiques

Effet 1 Effet 2 Effet 3

Moyens de subsistance : économie locale, régionale et

nationale ; revenus des ménages ; niveau de pauvreté.

Perte de cultures, destruction des trous à poissons, impraticabilité des pistes d’accès pour l’exploitation du sable fluvial, baisse de revenus des ménages.

-fragilisation de l’économie locale -baisse des revenus de ménage

- aggravation de la pauvreté

Réduction de la superficie cultivable,

(34)

26

Réalisé par ATACLA Christian Secteurs

concernées

Effets socio-économiques

Effet 1 Effet 2 Effet 3

Sécurité alimentaire : production et approvisionnement des denrées

alimentaires,

production agricole, élevage, ruptures de marchandises sur les marchés.

Difficulté d’accès aux champs de cultures, récolte précoce (liquidation).

Indisponibilité alimentaire.

Perte de bétails.

-Destruction des cultures -Baisse de la production agro-alimentaire

- Cherté des denrées agro- alimentaires

La production en vivres est réduite, inexistence de marché

Eau, hygiène et assainissement : approvisionnement en eau, systèmes d’assainissement, conditions

d’hygiène

Pollution de l’eau

- Insalubrité locale - Risques de maladies

-La dégradation des installations d’eau

- hygiène et assainissement précaires

Abris : campement, bâtiments, besoin en hébergement provisoire

Ecroulement des

habitations Nécessité d’installation d’un site d’accueil pour les déplacés

-Fissures des murs entrainent à la longue des effondrements des maisons -Hébergement précaire au niveau des zones lacustres.

Santé : système de santé, épidémies.

Maladies hydriques, paludismes, prolifération des bactéries et microbes

Risques de maladies Maladies d’origines Hydro fécales

Infrastructures : routes, bâtiments, lignes électriques, systèmes

d’approvisionneme nt en eau, moyens de communication.

Dégradation des pistes ; destruction des

infrastructures scolaires.

Néant

-Agglutination des

agglomérations sans aucun plan d’assainissement, forte dégradation des pistes de désertes rurales, chutes des poteaux électriques à la longue

Environnement – terre, eau et autres ressources

naturelles

Réduction du potentiel foncier. Perturbation de la faune

- Destruction de la végétation

Terres dégradées, disparition de la couche arable

(35)

27

Réalisé par ATACLA Christian Secteurs

concernées

Effets socio-économiques

Effet 1 Effet 2 Effet 3

Éducation : interruptions des cours et fermetures d’écoles

Inondation des salles de classe et interruption des cours. Inachèvement des programmes d’Etudes, baisse de niveau et contre- performance aux divers examens.

Effondrements à la longue des bâtiments de classes,

Sécurité et

protection Difficulté d’accès par les services de sécurité

-Troubles à la tranquillité publique

Tardive réaction des Officiers de Police Judiciaire, difficultés des évacuations sanitaires Enquête de terrain 2018

Les problèmes socio-économiques et environnementaux liés à l’inondation à Cotonou

Il s’agit des problèmes d’ordre socio-économique et environnemental.

La dégradation du milieu, due aux facteurs naturels et anthropiques pose d’importants problèmes économiques, car les cas d’inondation saisonnière sont fréquents et touchent particulièrement les routes, les habitations, et toutes les activités économiques. La dégradation des voies par les crues, rendent impraticables certaines pistes. Une faible fréquentation des marchés s’observe dans certaines zones qui sont du coup enclavées par les eaux d’inondation.

Les inondations ont produit des dommages importants au niveau des matériels scolaires et pédagogiques, ce qui en retour a influencé directement le déroulement des activités éducatives.

Les répercussions des inondations importantes se prolongent pendant de nombreux mois.

Les dommages causés au système d’approvisionnement en eau, d’irrigation et aux autres infrastructures liées à l’eau, constituent un revers important pour le développement sanitaire et économique.

Au plan pédologique, on assiste à une destruction du sol. L’érosion est accentuée par les eaux de ruissellement décapant la protection superficielle du sol pendant les inondations, l’eau stagne un peu partout dans les habitations, l’enceinte des établissements débordant parfois jusqu’aux salles de classe durant des mois. Ce phénomène a eu comme conséquence la modification de la texture du sol surtout pour la culture maraichère.

(36)

28

Réalisé par ATACLA Christian

Evaluation des impacts sur le développement de la ville

Les conditions de vie des populations se sont totalement bouleversées par les inondations.

Cette inondation dégrade l’environnement et l’on assiste à des comportements peu hygiéniques des populations. Les habitudes et pratiques quotidiennes changent en fonction des nouvelles contraintes du milieu de vie. Les activités (maraichage) agricoles freinent considérablement. Les voies sont pour la plupart impraticables. L’eau est source de vie, pourtant au vu de ce qui précède, l’inondation à d’énormes conséquences dommageables sur le développement de la ville de Cotonou en saison pluvieuse.

4.1.7. Etat des lieux de l’impact de l’urbanisation sur l’inondation et perspectives

L’urbanisation joue un rôle indéniable dans l’aggravation des risques liés aux inondations à Cotonou.

Les inondations ont fondamentalement deux causes: les causes naturelles et les causes humaines (directes et indirectes).

• Les causes naturelles sont liées aux aléas climatiques.

• Les causes humaines directes : établissements de barrages, absence de gestion et de coordination des barrages, le drainage, l’irrigation, l’imperméabilisation et la dégradation des sols, certaines pratiques agricoles intensives peuvent accélérer le ruissellement de l’eau et en limiter l’infiltration.

• Les causes humaines indirectes liées aux modifications climatiques globales (émissions de gaz à effet de serre qui entraînent la fonte des glaciers et qui provoquent une montée du niveau des océans, des cours d’eau).

Au Bénin particulièrement à Cotonou, il nous plaît de mettre l’accent sur les causes humaines directes. On peut ainsi évoquer le non-respect des SDAU (Schéma Directeur d’Aménagement Urbain) et des plans d’occupation du sol qui précisent les zones habitables et surtout celles interdites d’habitation. Ces zones sont les bas-fonds et exutoires naturelles d’eaux pluviales.

Malheureusement ces dispositions ne sont guère respectées. Ainsi, nous assistons à l’envahissement tout azimut de ces terres non habitables. À coup de remblai massif, les bas- fonds et exutoires naturels sont comblés et obstrués.

(37)

29

Réalisé par ATACLA Christian

On peut aussi ajouter, la corruption et l’impunité qui ont pour conséquence le sous dimensionnement ou la mauvaise réalisation des ouvrages d’assainissement (collecteurs, caniveaux).

Photo2 : Mauvais état d’une voie après une pluie Enquête de Terrain 2018

Les inondations touchent presque tous les quartiers de Cotonou (Agla, Fidjrossè, Fifadji, Gbégamey…). Il est donc primordial d’analyser leurs impacts sur la vie et la santé, sur l’économie, mais aussi sur l’environnement.

Cotonou du point de vue géomorphologique se trouve sur un territoire dont le niveau est plus bas que le niveau de la mer. Les eaux pluviales ne peuvent pas être drainées vers la mer. C’est la première difficulté. La deuxième difficulté est qu’il n’y a pas eu suffisamment de collecteurs pour drainer les eaux et les évacuer vers la lagune, le lac. C’est ce qui rend Cotonou vulnérable par rapport aux inondations. Aussi, note-t-on sa proximité d’avec le lac Nokoué qui est un lac qui sort de son lit chaque fois que les pluies sont prolifiques dans la région septentrionale du pays. Le facteur géographique défavorable à Cotonou, c’est le lac Nokoué. Cotonou porte le lac Nokoué comme une bassine d’eau sur la tête (ASSO0GBA 2010). Dès que cette bassine se remplit de par les eaux pluviales, celle-ci déverse son surplus sur Cotonou et la mouille, étant donné que l’eau coule toujours vers la mer (direction de la pente). Donc, pris entre l’océan d’un côté et le lac Nokoué de l’autre, Cotonou est naturellement étouffée. Les eaux pluviales qui tombent sur Cotonou ne sont pas facilement drainées. Ainsi donc, Cotonou aurait pu être à l’abri lorsqu’on capitalise tous les moyens qui sont déployés pour sécuriser cette ville par rapport à l’inondation mais les grands collecteurs, les collecteurs à ciel ouverts sont encore des réceptacles d’ordures ménagères.

Photo1 : Mauvais conception des collecteurs

(38)

30

Réalisé par ATACLA Christian Photo3: Collecteur rempli d’ordures ménagères

Enquête de Terrain 2018

La trajectoire prévue par le plan d’aménagement pour pouvoir optimiser le captage des eaux de ruissellement et les convoyer vers les exutoires naturels est parfois déviée par des occupants ayant un titre foncier. Cotonou est subdivisé en 50 bassins versants. Les études ont montré que de ces 50, l’eau ne circule pas dans 34. Mais les 16 où l’eau circule normalement, sont encore encombrés par les ordures. Cotonou est aussi l’exutoire du fleuve Ouémé et quand le fleuve Ouémé déborde, les eaux montent c’est-à- dire que Cotonou a des points bas (bas- fonds) où les eaux sont convoyées et gérées de façon naturelle mais bon nombre de ces points sont anthropisés.

Photo 4 : Occupation anarchique des bas-fonds Enquête de Terrain 2018

Quant à la situation d’Agla, elle a été engendrée par le remblai de la cité de Houéyiho. Toute l’eau qui séjournait est déviée et c’est Agla qui reçoit l’eau. Au niveau d’Agla, il n’y a pas eu

(39)

31

Réalisé par ATACLA Christian

de travaux d’aménagement en dehors du caniveau a ciel ouvert mal réalisé passant devant l’église catholique st pierre et Paul et le commiceriat d’agla.

Malgré les projets et programmes de lutte contre l’inondation à Cotonou depuis des années, aucune visibilité de résultats ne se pointe à l’horizon comme l’opération 3CI, le PUGEMU financé par la banque mondiale. Nous n’y arriverons jamais à terme à vaincre l’inondation à Cotonou. Plusieurs facteurs naturels et humains condamnent Cotonou dans les inondations.

Ils sont de plusieurs ordres : la position géographique de Cotonou, le climat, le relief et la topographie, l’occupation du sol, le choix et le dimensionnement des ouvrages de drainage, le ramassage des déchets solides, l’incivisme, etc.

APPROCHES DE SOLUTIONS

Les approches de solutions pour prévenir et gérer les conséquences des inondations.

• Respecter le découpage territorial en matière d’occupation des sols.

• Lutter fortement contre la corruption et les détournements d’occupation des zones interdites.

• Déguerpir et réinstaller les populations installées dans les couloirs naturels d’eaux

• Renforcer les institutions et les acteurs chargés d’étudier l’hydro climatologie et Renforcer la communication avec les populations

• Construire les ouvrages primaires, et secondaires de drainage des eaux pluviales et usées (drains principaux, station de pompage, ouvrage de traversée de route) dans un plan général d’infrastructure qui inclut la voirie.

• Renforcer l’éducation des populations

• Doter la municipalité de moyens financiers et humains suffisants pour prévenir les inondations

• Mettre en place des cellules de réponses aux inondations avec les moyens humains, matériels et financiers suffisants capables de gérer tous les aspects socio-économiques, sanitaires et environnementaux.

• Il nous faudra techniquement délocaliser et reloger les quartiers à risques et certaines institutions sur un nouvel espace pas loin de l’actuel Cotonou.

• Construire des logements sociaux en hauteur et à des prix abordables à proximité de Cotonou pour contribuer à une urbanisation contrôlée.

• Revoir le plan d’assainissement de la ville de Cotonou.

(40)

32

Réalisé par ATACLA Christian

• Appliquer avec rigueur l’opération les 3CI (Cotonou en Campagne Contre l’Inondation).

4.2. Discussion

Les résultats des enquêtes faites prouvent que les femmes et les enfants sont beaucoup plus vulnérables. Comme l'a montré OZER (2002), les hommes sont moins vulnérables entre autres car ils sont plus mobiles que les femmes responsables des enfants.

Lors de l'enquête, plus de femmes que d'hommes ont été rencontrés. Ceci s'explique par le fait que ce sont elles qui sont chargées de prendre soin des enfants et de veiller à ce qu'ils ne s'exposent au risque de noyade. En effet durant la période de l'enquête (Août-septembre), les eaux ne s'étaient pas encore totalement retirées.

Il faut aussi noter que pendant les périodes d’inondations; beaucoup de ménages sont en difficultés puisque sans activités, soit parce que leur atelier était sous l'emprise de l'eau ou que les clients ne venaient plus faute de voies d'accès, ou parce qu’ils étaient à la maison pour veiller sur leur famille du fait des risques de noyade et de vol.

La forte urbanisation de Cotonou matérialisée par la majorité des enquêtés sont des commerçants (détaillants), des artisans, des apprenants ou des ouvriers. Ce sont des catégories de citoyens qui ont en général des revenus assez bas. La faiblesse du revenu moyen des populations vivant dans les quartiers périphériques de Cotonou a aussi été remarquée par ACCROMBESSY (1988) et CAPO (2008).

Les deux grandes causes d'inondation dans la ville de Cotonou se révèlent être, d'après les enquêtés, les crues du lac Nokoué et les fortes pluies dont les eaux créent les inondations de façon directe ou à travers une remonté de la nappe phréatique. Au regard des perceptions des populations les crues touchent plus de monde que les inondations d'origine pluviale. De plus les quartiers parcourus lors de l'enquête sont ceux en bordure du lac et du chenal et celles en, zones de bas-fonds.

Du point de vue sanitaire, les maladies auxquelles les populations victimes d'inondation sont exposées,( paludisme dermatose cholera diarrhées maladies respiratoires infections trichophyton interdigitale…) les cas des dermatoses sont importants car les populations sont en contact direct avec l'eau souillée qui de surcroit est une source rapide et facile de contamination.

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